RIGUEUR, OUI. AUSTERITE, NON !
12 avril 2008
L'opposition confond délibérément dans son discours rigueur et austérité quand elle commente les mesures annoncées par Nicolas SARKOZY concernant la réforme des politiques publiques. Si par rigueur elle entend "plan d'austérité", cela voudrait dire restriction du crédit à la consommation, hausses généralisées des tarifs publics et des impôts, etc... Ce n'est pas le cas. Par contre la rigueur, au sens d'une gestion serrée pour éviter les gaspillages et faire des économies partout où elles sont possibles, c'est bien ce que le gouvernement a reçu comme feuille de route du Président de la République.
La première de ces rigueurs s'est exercée au moment de l'élaboration du budget 2008. Peu de commentateurs l'ont souligné, mais ce budget est équilibré si on retire les 40 milliards d'intérêt de la dette qui en constituent le déficit. Ce qui montre bien que la principale préoccupation, c'est d'abord d'éviter d'accroître le trou pour commencer à la reboucher, même si la conjoncture n'est pas d'une aide extraordinaire pour aider le gouvernement à atteindre ses objectifs.
Ce que Nicolas SARKOZY a récemment annoncé comme la modernisation des politiques publiques en 160 mesures pour économiser 12 milliards d'Euros, ce n'est pas la panacée, mais c'est tout de même un effort sans précédent pour commencer à mettre un terme aux gaspillages, doublons, triplons, 200 millions ici, 300 millions là : les petis ruisseaux font les grandes rivières. L'annonce de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux n'est pas une nouveauté. Le plan de rationalisation n'est pas de nature à choquer non plus : on ne hurlera pas de la suppression des "surpensions" payées aux fonctionnaires faussement délocalisés outre-mer, pas plus que la mise en place des surloyers ou l'abaissement des plafonds pour recadrer la population éligible au logement social, quand on sait les proportions hors normes (70%) qu'elles ont atteintes.
Les politiques d'intervention de l'Etat représentent 464 milliards d'euros (1/4 du PIB). Qui jugera qu'il est exorbitant d'envisager qu'elles soient redéployées en les rendant moins coûteuses et plus efficaces ?On n'a pas fini d'entendre crier au "désengagement" de l'Etat. On n'en est même qu'au début. Ce désengagement est l'enfant naturel -légitime devrais-je dire- de la "décentralisation". On ne peut pas tout avoir. Et de l'argent, l'Etat n'en a plus. Tous les services de l'Etat seront concernés : police et gendarmerie, ambassades, administration... Cette réforme des politiques publiques il est urgent de la faire. Elle prolonge la réforme de la carte judiciaire. Elle s'annonce dans la défense, les services fiscaux, les hôpitaux, les administrations d'Etat décentralisées qui doublonnent avec celles des collectivités territoriales. A long terme, ce sont des dizaines de milliards qui sont en jeux. C'est le rétablissement de la France.
Car notre pays perdra inéluctablement sa stature en Europe et dans le Monde s'il n'éradique pas ses déficits et s'il ne réduit pas drastiquement sa dette. C'est tout de même plus important que les gesticulations des lycéens poussés par les profs (ça leur évite de faire grève) pour empêcher la suppression de quelques milliers de postes (une goutte d'eau dans la mer en face des 40 000 élèves en moins à la rentrée prochaine). Le Président a reçu un mandat clair l'année dernière. Il importe qu'il soit mené à bien, sans se laisser impressionner par les criailleries des syndicats et de l'opposition.
Si j'ai bien compris, on pourrait dire d'un ton AUSTÈRE, sans GASPILLER notre salive, qu'à la RIGUEUR, un peu d'ÉCONOMIES ne nous ferait pas de mal ...
Rédigé par : Jibé124 | 12 avril 2008 à 10:51