NUAGES A L'HORIZON
05 février 2008
Le contexte économique international vire progressivement au mauvais temps sous les effets conjugués de la crise en cascade du système bancaire impulsée par les "subprimes" et les hausses de l'énergie et des matières premières nées de la croissance débridée de la Chine. Tout le système est en train de s'essouffler. Comme le font remarquer les économistes distingués (il faut en prendre et en laisser), la baisse inévitable de la consommation des Américains hyper-endettés qui tiraient la demande mondiale, aura forcément des répercussions sur les exportations chinoises, principal moteur de son activité. On ne va pas tarder à découvrir d'autres inconvénients qui pourraient bien naître de la fragilité (à vérifier) du système bancaire de la Chine.
Et nous dans tout ça ? En Europe, l'Angleterre et l'Espagne, directement connectés sur l'économie mondiale sont en première ligne. L'Allemagne, assise sur son confortable coussin d'excédents commerciaux liés à ses exportations records, peut voir venir. Quant à la France, comme je l'avais déjà indiqué, son relatif isolationnisme par rapport à l'économie mondiale fait qu'elle ralentira plus tard et plutôt moins. D'ailleurs l'Europe continentale, avec la santé allemande nous garantit un minimum de perspective. Il faut s'attendre à un contre-coup quand même, ne serait-ce que par la raréfaction du crédit et la montée de l'Euro. Comme en météo, l'avis de tempête annoncé par les plus pessimistes, ne veut pas dire que la tempête aura lieu.
La dépression est tout de même ressentie : les ménages ont le moral dans les chaussettes, l'inflation revient pour les raisons déjà exposées, notre commerce extérieur continue de souffrir d'un déficit abyssal, et la production industrielle joue au yoyo. Comme la consommation est le principal moteur de l'activité, si elle ralentit, on ne peut pas espérer des miracles de la production. La hausse des taux à court terme annonce une diminution des investissements des PME principalement, ce qui devrait avoir des répercussions sur le taux de notre croissance. Et aussi sur l'emploi. C'était le seul rayon de soleil. Les nuages vont-ils finir par le cacher ?
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