ATTENTION AU ZAPPING
06 janvier 2008
On ne peut pas conditionner la mise en oeuvre des réformes à leur popularité. Même si cela a permis au gouvernement de faire passer la réforme des régimes spéciaux sans trop de difficultés et au prix d'une semaine de galère pour les Franciliens, cette attitude risquerait de conduire à abandonner des projets dont la France a pourtant besoin. Telle n'est pas forcément l'intention de nos gouvernants ; on le voit bien avec la mise en place des "franchises" médicales auxquelles les Français étaient hostiles et la réforme de la carte judiciaire menée courageusement par Rachida DATI en dépit des démonstrations tapageuses du monde judiciaire et d'élus en mal d'électeurs pour les municipales.
Pourtant, le Président est très soucieux de sa popularité. Le moment va fatalement arriver où il faudra faire face à un décrochage de l'opinion en sa faveur. Sauf si les dividendes des mesures prises commencent à fleurir... avec le printemps. Ne nous cachons pas que la partie va être difficile. Comme le dit excellement Eric DUPIN :"l'opinion est parfois aussi myope que le marché. Indexer la décision publique sur ses peurs et ses rejets constitue une forme de démagogie. Des gouvernants dignes de ce nom sauront prendre le risque d'une impopularité, au moins temporaire. Nicolas SARKOZY arrive peut-être au moment d'y être confronté." Le pire moment serait celui des élections municipales. Car on sait d'expérience que c'est l'occasion d'un défoulement si les électeurs le jugent nécessaire,et, bonne gestion ou pas, l'élu local du même bord en fait alors toujours les frais. De là, la prudence de sioux sur le sentier de la guerre que d'aucuns utilisent en mettant soigneusement leur drapeau dans leur poche. Je crains que ce soit peine perdue, car les électeurs ne prennent pas des vessies pour des lanternes et n'ont pas la mémoire si courte.
Faut-il en rajouter ? On se demande bien ce que cherche François FILLON à évoquer la remise en cause de la durée légale du travail. Qu'on mette un trait sur les 35H, on peut le comprendre -mais alors à quoi servent toutes les dispositions prises pour les assouplir ?-, qu'on supprime toute référence générale à un horaire hebdomadaire en laissant à chaque entreprise le soin de fixer sa durée du travail, c'est faire peur à tous les salariés, toutes tendances confondues. Ce serait vécu à juste titre comme une régression sociale.
"L'état providence" est à bout de souffle. Faute de croissance suffisante sur un temps long, il a financé sans en avoir les moyens, depuis 1981, des acquis sociaux qui se révèlent désastreux aujourd'hui et se traduisent par une dette colossale. Il faut donc en sortir. Cela passera forcément par une dérèglementation de l'existant pour recréer un contrat social réaliste. Le travail est forcément au centre des réformes à mener. Il conditionne la production des richesses à partager. Mais la productivité des Français est déjà l'une des plus fortes. Difficile d'en rajouter sur ce point, sauf à mieux organiser le temps de travail dans le déroulement de la vie et dans sa répartition hebdomadaire. Reste aussi à augmenter le taux d'activité de travail des jeunes, des femmes et des séniors. Et parallèlement sécuriser les parcours professionnels. Les pistes ne manquent pas.... Mais faire des économies sur les lois qui viennent d'être votées en changeant la donne en cours de route, ça passera difficilement. Et c'est de nature à alimenter le désenchantement !
Les Français ont pris l'habitude du zapping avec les médias et ont déjà démontré qu'il savait en faire autant en politique....
Sarkozy est en train de se dégonfler, baudruche ridicule et vulgaire habillée de Ray-Bans et de montres clinquantes.
Posons-nous d'ores et déjà la question de sa succession : il faut trouver un candidat crédible pour 2012. Sinon, un boulevard s'ouvrira devant Bayrou...
Rédigé par : Lucien Martin | 06 janvier 2008 à 16:41
je ne suis pas certain que de traiter Nicolas Sarkozy de baudruche ridicule et vulgaire...fasse avancer le débat ou alors c'est le fait d'un partisan borné de Monsieur Bayrou et irrespectueux de la fonction présidentielle. Quel que soit l'homme ou la femme qui est à la Présidence de la République avec la légitimité des électeurs qui l'ont porté et celle de tous les Français qu'il représente, le minimum est le respect et la déférence; les attaques du niveau que je viens de découvrir ne peuvent que discréditer son auteur. Cela dit, et pour élever le débat, je pense qu'on ne peut pas passer son temps à organiser des élections présidentielles et législatives toutes les semaines; laissons le temps à ceux qui ont été élus de faire leurs preuves et dans cinq ans, on pourra en reparler...gouverner ce n'est pas faire des numéros d'illusionnistes comme au cirque et n'oublions pas que l'avenir du pays est en jeu
Rédigé par : Marcel Moulan | 06 janvier 2008 à 18:08
Cher Marcel, pour être respecté, il faut être respectable. Notre Président, chaque jour, me démontre qu'il n'a pas les épaules pour incarner l'héritage gaulliste. J'ai voté pour lui et je m'en bats la coulpe...
Rédigé par : Lucien martin | 06 janvier 2008 à 20:31