GRENELLE OU LA "RUPTURE" ECOLOGIQUE
30 octobre 2007
La croissance sera écologique ou ne sera pas. C'est la principale conclusion que l'on peut tirer du "Grenelle de l'Environnement". La montagne aurait pu accoucher d'une souris verte (qui trottait dans l'herbe), tant les approches des uns et des autres pouvaient diverger : comment faire aller dans le même sens l'agriculture intensive et les partisans de l'agriculture raisonnée, les faucheurs d'OGM et les semenciers pour qui les expériences sont vitales, les écolos des énergies renouvelables et le lobby nucléaire....
C'était sans compter avec l'astucieux Jean-Louis BORLOO qui n'a pas lésiné sur son temps pour rapprocher les points de vue, éviter les sujets qui fâchent, faire travailler ensemble des gens qui n'avaient pas l'habitude de s'écouter. Et le résultat est à la hauteur. Dans son discours de clôture, le Président n'a pas barguigné : il assumera la révolution verte. La France va montrer le chemin au Monde pour sauver la planète et elle sera exemplaire. Pour sacraliser le geste, il ne fallait pas moins du prix Nobel AL GORE comme parrain de la cérémonie. Si bien que l'idée d'un "Grenelle Mondial" a percé et pourrait bien fleurir dans les instances internationales, jusqu'à l'ONU....
Premier objectif : rattraper notre retard, en mettant les bouchées doubles sur les énergies nouvelles avec le gel de la construction des centrales nucléaires, en luttant contre les rejets avec un programme volontariste d'isolation du bâti ancien.... Ce sera une révolution verte par l'orientation des investissements autant que par l'évolution des comportements.
Deuxième objectif : mobiliser l'Europe. la France va assumer la présidence de l'Union. Ce sera l'occasion de proposer des mesures ambitieuses à nos partenaires. La lutte contre l'effet de serre, c'est déjà mieux à l'échelle du continent !
Il reste encore à faire. La taxe "carbone" a été mise à l'étude, mais en contrepartie il faudra alléger la taxation du travail. Une idée déjà émise pendant la campagne électorale : il s'agit de tranférer l'origine de la ressource davantage sur les importations en allégeant notre fardeau intérieur qui pèse sur la compétitvié de nos entreprises. Il faut aussi préserver le pouvoir d'achat des salariés.
Nicolas SARKOZY a réussi ce tour de force de sortir du Grenelle en maintenant un équilibre entre les écologistes, les forces économiques et le monde agricole.
Seul point faible : le dossier des déchets. Les incinérateurs semblent mis au rancart, mais la résistance continue de se manifester. Les industriels concernés poussent devant eux la cohorte des élus qui croient toujours à la magie du "four" pour faire disparaître leurs déchets. De la même façon, ils résistent en dehors de toute logique contre la mise en place de la "redevance" à la place de la TEOM (taxe d'enlèvement des ordures ménagères) dont le caractère uniforme et injuste ne pousse pas vraiment au tri et à la réduction.... Il faudra deux mois de plus de travaux pour accorder les violons.
L'écologie devient l'outil principal de la croissance, de la révolution économique. L'économie verte va créer de l'emploi et du progrès. Elle croît déjà au rythme de 5% l'an.
Le vert plus le rouge, ça le faisait pas.Voilà que le vert et le bleu sont complémentaires. Mais c'est bien sûr !
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