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Dossiers de l'été

7 / AU BAL MASQUE…

Au bal masqué, si les faux-culs faisaient banquette, on ne pourrait plus s’asseoir. Le port du masque a ses décideurs et ses contradicteurs. Quel débat, pour ne pas dire déballage.  Ce petit carré de tissu en fait couler de la salive.  Mais comment s’y retrouver dans toutes ces injonctions mouvantes et parfois contradictoires…. C’est une préconisation du Conseil scientifique : voilà qui clôt le débat ! Alors, circulez, on ne discute pas la  science !  Voilà un débat marginal mais qui occulte  bien la réalité.  Et quand les masques tomberont, nous pourrons constater l’étendue des dégâts.

Le  masque intégral.

A partir de ce mardi, nous voilà donc masqués, presque partout. Après les Toulousains, puis les Marseillais, les Caennais, les Parisiens passeront désormais leurs journées avec le masque collé à leur visage. Donc, sauf à domicile ou en voiture, ce qui est devenu l'arme principale anti-Covid qui permet de pallier les limites de la distanciation physique, sera de rigueur dans les commerces, mais aussi au sein des entreprises et dans la rue. Port du masque obligatoire dans les lieux publics clos, port du masque obligatoire en extérieur dans les métropoles, port du masque obligatoire dans les communes de plus de 10.000 habitants, comme cela vient d’être décidé dans le Bas-Rhin, port du masque obligatoire dans toutes les entreprises et établissements scolaires :  face à la recrudescence de l'épidémie de coronavirus, et alors que plus d' un cluster sur cinq se trouve en entreprise, le gouvernement a décidé de rendre obligatoire, dès le 1er septembre, le port du masque sur les lieux de travail, y compris les open space. Seule exception, les bureaux individuels. Pour les écoles, certains  plaident même le  port obligatoire du masque dès 6 ans. On se demande bien comment un maître peut enseigner avec un masque, mais là n’est pas la question. Et tout cela, sans que l’on n’ait aucune étude scientifique qui en démontre l’utilité en extérieur.

Science sans fondement.

Le mouvement de généralisation du masque est d'autant plus frappant que le gouvernement, pendant des mois, a répété que son port était inutile, voire contre-productif. En la matière, le retournement, quoique progressif, est à 180°. Nous n’oublions pas comment, du ministre de la Santé Olivier Véran au directeur général de la Santé Jérôme Salomon, les mêmes qui décident aujourd’hui l’obligation du masque avaient décrété son inutilité pour le grand public, avec des mots définitifs et un ton agacé envers ceux qui ne comprenaient pas cette position. Le peuple français est  quand même bonne pâte. Et  si ça renâcle ici ou là,  comme du côté des   motocyclistes qui portent des casques à visière,  la confiance en ceux qui obligent au port du masque serait plus forte, et donc les consignes plus nettement respectées, s’ils reconnaissaient s’être trompés. Ou avaient dit tout simplement la vérité : pénurie !  Or aucun mea culpa n’a été prononcé. À cet impératif d’humilité qui aurait été salutaire s’ajoute l’exigence de cohérence des mesures imposées. Or, une fois encore, les allers-retours sont nombreux : sur l’obligation du port permanent du masque par les enseignants, sur la même obligation pour les cyclistes ou ceux qui mangent un sandwich en marchant, sans parler du premier ministre annonçant cette obligation sans porter de masque. Et comme chacun sait, la défiance s’engouffre toujours dans les approximations ou les contradictions. Et de nous demander : est-ce bien le rôle de nos gouvernants de s’immiscer aussi précisément dans notre vie quotidienne ?

Les éternels contestataires.

La  directive aurait été trop belle si elle n’avait pas suscité de rébellion. Les anti-masques se sont réunis dans plusieurs villes de France samedi dernier lors d’un « acte 1 » pour marquer leur opposition au port du masque. Le plus important rassemblement a  eu lieu à Paris. Comme lors des manifestations des gilets jaunes, il y aura donc d’autres « actes » à suivre.  Ils  veulent crier leur ras-le-bol des mesures contraignantes et des injonctions contradictoires, infantilisantes et culpabilisantes. Les anti-masques viennent s’ajouter à la liste déjà bien longue de  ceux qui osent remettre en cause l’autorité et la vérité officielle. Donc des complotistes, il en existe toujours, des pestiférés classés réacs ou des populistes tendance poujadiste…  La médiasphère aux ordres aura vite fait de faire le tri et d’attribuer les étiquettes. Le port du masque, qui n’est pas préconisé par l’OMS, relève-t-il du bon sens ou du non-sens ? La  question mérite d’être posée.

Et même un enjeu capital.

François Hollande a répété qu’il  pouvait « être utile ». Il vient d’en donner un exemple en estimant que le masque devait être «gratuit pour tous» dans l'enseignement privé comme public. Il prend ainsi une position décisive face à Emmanuel Macron qui préconise l’inverse. On a compris qu’il s’agit d’un débat  stratégique vital pour l’avenir de la France. Il ne nous manque plus que l’avis de Ségolène …. Macron n’a-t-il pas reporté la présentation du plan de relance, pour donner la priorité à la crise sanitaire ! Il semble pourtant urgent de  se préoccuper des conséquences  du confinement et la mise en léthargie de notre activité pendant deux mois (le PIB a chuté de 14% au 2ème trimestre !).

Pendant le même temps, en Suède, on vit normalement : pas de masque, pas de distanciation. Plus de virus non plus.  Mais  comment ont-ils donc fait ? Les « politiques » seraient-ils plus efficaces au Nord ?  A observer leurs résultats en matière de finances publiques, on serait tenté de le croire. A moins que le coronavirus ne soit une aubaine pour nos technocrates qui peuvent ainsi se faire plaisir à bon compte en prescrivant, interdisant, précisant, réprimant,  exercices dans lesquels ils excellent, pour « diriger » le bon peuple. Moins il y a de morts, plus il y a de précautions ! Ainsi,  on serait dirigé par des personnes dont la principale occupation est d’inventer de nouvelles interdictions. Après avoir instrumentalisé la pénurie, les voilà à la manœuvre pour résorber les stocks de masques. A  croire !  Ainsi va la technocratie…

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