C’EST BON POUR LE MORAL !
20 mai 2009
Vertou, 19H :
la salle est bondée. Près de 1500 personnes se pressent dans la salle trop
petite. Ce n’est pas un meeting de l’UMP, mais de la majorité présidentielle
avec toutes ses composantes rassemblées près de Nantes pour la circonstance. Sur
l’estrade fleurissent autour de Christophe BECHU les personnalités du banc et
de l’arrière banc : Michel BARNIER, le grand coordonnateur et européiste
jusqu’au bout des ongles, Xavier BERTRAND, le patron de la rue La Boétie venu
apporté sa caution si besoin en était, Jean-Pierre RAFFARIN, le voisin sénateur
de Poitou Charente pour la caution libérale et Pierre MEHAIGNERIE, en voisin
lui aussi, pour la caution centriste et enfin, cerise sur le gâteau, entouré de
ses ministres Christine ALBANEL et de Jean-Marie BOCKEL, François FILLON soi-même,
visiblement en pleine forme (comment fait-il ?) et heureux d’être là.
Comme une
mécanique bien huilée désormais, la réunion commence après les mots d’accueil
par une forme de dialogue : chaque intervenant devant répondre à une
question venue de la « base ». Procédé un peu « téléphoné » mais
efficace. Christophe BECHU aura d’abord chanté les vertus des Pays de la Loire et
du Grand Ouest, cette grande région agricole où la filière agro-alimentaire
doit être soutenue, et exprimé ses convictions européennes en phase avec l’équipe
qu’il mène et le programme proposé.
Michel
BARNIER reprendra le propos qu’on lui connaît déjà, humour en plus quand il s’agit
de brocarder le PS, emmêlé dans ses disputes internes : savoir s’il y aura
une photo AUBRY-ROYAL », c’est un peu court comme programme. Il développe
le thème de l’Europe qui agit et qui protège, l’Europe sans laquelle la France ne
siègera pas à la table des grandes nations dans 20 ans, l’Europe dont les
Français ont besoin pour être acteurs de leur avenir et pas seulement
spectateurs.
Et puis c’est
le tour de Jean-Pierre RAFFARIN. Fidèle à lui-même, c’est un discours de
puncheur qui n’a pas pris une ride. Il s’empare des micros avec la jouissance visible
du baroudeur. Il décrit les « Europe » dont on ne veut pas, celle qui
serait nuisible par ses décisions, l’Europe dirigiste appelée par les
socialistes qui rêvent d’un SMIC européen (aligné sur la moyenne ?) et
celle des technocrates qui décident de la fabrication du vin rosé, l’Europe
consensuelle qui avance à petits pas, en passant par les modifications
institutionnelles qui font perdre de vue la destination… Non, il nous faut une
Europe politique, comme celle qu’on a vue à l’œuvre avec la présidence française,
qui prend des initiatives, qui résout les problèmes. Et puis il vante la
nécessité de la construction de cette Europe véritable modèle humain pour
lequel les élus du grand Ouest peuvent apporter celui de sa vie locale à taille
humaine, de son modèle économique aussi et de son environnement : apporter
à l’Europe, leur esprit d’ouverture et de tolérance, et le grand vent de l’Atlantique !
Envolée lyrique garantie grand teint « Raf ».
Xavier BERTRAND
prend le relais. Son rôle, à lui, c’est d’être le général à la tête de ses
troupes : il se place sur le plan politique, celui du combat et de la mêlée.
La voix va avec la rondeur (apparente) du personnage. Il est là pour assumer la
politique du gouvernement et la défendre si besoin est, une sorte de porte
parole dont la tâche est bien plus aisée que celle d’un Benoit HAMON qui est
celui « d’un parti qui n’a rien à
dire ». Il appelle les militants à faire campagne, il demande de se
méfier des sondages car ils ne font pas l’élection, il faut être mobilisés jusqu’au
bout… Il est le chantre du Président et on le sent à l’aise. Cette fois-ci, il
n’a pas fait de « confidences » à nous faire, aurait-il abandonné son
tic verbal ?....
Enfin,
François FILLON est invité à conclure la réunion. Pendant 45mn, le Premier Ministre,
en pédagogue consciencieux, avec juste ce qu’il faut d’effets oratoires, et en
homme serein, va décliner tour à tour ses arguments : celui du
rassemblement face à la division (pas difficile), celui de la crédibilité de
ceux qui tiennent leurs engagements, soulignant au passage que le mandat des
électeurs est plus légitime que celui des contestataires. Et il dresse le
panorama de tout ce qui a été fait en deux ans, histoire de montrer que si la
gauche attaque là-dessus, il y a de la matière pour répondre. Quand il parle de
l’Europe, tout aussi méticuleusement, c’est pour affirmer qu’elle est aussi essentielle
dans la crise que nous traversons que pour faire face au réchauffement
climatique. Le problème institutionnel est aujourd’hui dépassé. Il démonte les
arguments de ceux qui veulent une Europe plus libérale ou plus sociale, alors
qu’elle est déjà les deux à la fois : ça n’est pas plus le sujet. Le vrai
sujet, c’est l’Europe politique, dans laquelle le couple franco-allemand est le
centre de gravité. Nous avons besoin de cette Europe pour relever le défi de la
mondialisation : elle a le PNB le plus élevé, une monnaie forte, des
chercheurs et des industries, une agriculture qui assure son autosuffisance
alimentaire ; autant d’atouts qui peuvent être utilisés pour mener l’offensive
sur la scène mondiale et pour protéger son espace contre les excès. Enfin l’Europe,
c’est une culture, une identité, un humanisme que seule une dimension politique
peut faire rayonner…
Fermer le
banc. Tout est dit. On ressort d’un tel meeting, sereins et déterminés. Y’a pu
ka dirait l’autre.
C’est le 7 juin, en votant pour la liste BECHU !
La soirée qui tue : Barnier le falot, Raffarin,ex-premier ministre (!?), Bertrand qu'on a envie de secouer et pour finir Fillon qui commence à se réveiller.
Je commence à comprendre pourquoi Sarkozy va chercher ses ministres à gauche.
Désolé, mais ce trait d'humour est trop tentant.
Renouvelez-moi cette classe dirigeante, il est l'heure !
Rédigé par : lucien martin | 22 mai 2009 à 18:54