PETROLEITE AIGÜE
02 juin 2008
Le prix du pétrole continue son yoyo, mais monte inexorablement. Désormais nous devons intégrer que le prix de ce précieux liquide n'a plus de limite raisonnable. Des experts ont beau nous expliquer que cette hausse est le résultat d'une spéculation et que bientôt tout reprendra son cours normal, c'est-à-dire 80$ le baril, on a peine à y croire. Pour une raison toute simple : la spéculation est peut-être réelle, mais elle n'est pas la bonne explication. S'il n'y a pas de signaux qui poussent à la baisse, la spéculation n'a aucune raison de s'arrêter, car elle joue sur une anticipation pemanente de la hausse des cours. La réalité c'est que la production mondiale qui est de 85 millions de barils/jour, fait face à une demande de 87 millions qui continue de grimper. Et on sait qu'il faudra 150 millions de barils jours en 2050.
Car le mécanisme de la hausse n'a pas provoqué de récession comme on aurait pu s'y attendre. Ni en France (ou pas encore), pas en Allemagne non plus, encore moins dans les pays émergents dont la croissance reste forte. Pas de contraction de l'économie mondiale, donc pas de baisse !
C'est pourquoi l'hystérie collective des professionnels qui réclament des mesures de soutien à un état exangue est vouée à déboucher sur des palliatifs qui ne feront illusion que le temps d'un déjeuner de soleil. Si seulement l'état s'enrichissait à cette occasion, mais même pas. L'augmentation du coût des carburants entraîne une baisse de la consommation qui se traduit par un manque à gagner (400 millions d'€ en 2007). La TIPP n'est pas aussi juteuse qu'il y paraîtrait. La vérité c'est que personne ne sait comment arrêter la fièvre du pétrole, tout en connaissant les dégâts qu'elle peut faire à nos économies. La seule échappatoire serait que les pays producteurs comprennent qu'à laisser monter le prix en refusant d'augmenter leur production, ils tueront la poule aux oeufs d'or par les dégâts occasionnés aux économies concernées. Mais tant que la demande ne fléchit pas, c'est que les consommateurs peuvent payer. Ils n'ont donc pas les signaux qui les inciteraient à faire le geste nécessaire. Et comme par ailleurs ni l'Arabie saoudite, ni la Russie n'ont envie de renoncer au chantage à la domination que l'arme du pétrole leur procure, la hausse a de beaux jours devant elle.
Reste pour nous à profiter de l'occasion pour faire l'effort que notre insouciance a trop longtemps différé. Le prix de cette source d'énergie est l'occasion pour nous de changer nos habitudes. C'est mauvais pour notre portefeuille mais c'est bon pour la planète. Profitons de l'occasion pour faire converger les impératifs écologiques avec les impératifs économiques en nous tournant énergiquement vers les solutions qui favoriseront notre indépendance à l'égard du pétrole, comme nous avons su le faire en 1974. S'il faut manifester notre solidarité avec ceux dont le prix du carburant met en cause la pérennité du métier, il n'en demeure pas moins que c'est à nous qu'il revient d'agir au quotidien : en prenant les transports en commun, en favorisant le covoiturage, en investissant dans les solutions alternatives, et en réduisant de façon draconienne notre consommation. En attendant la voiture électrique et les carburants substitutifs de seconde génération !
Si on faisait la grève de la pompe ? 10 jours sans carburant comme les gamins d'Alsace qui ont tenu dix jours sans écran ! A l'échelle européenne, ça ferait du bruit !
D'accord pour la grève Daniel mais ma femme travaille à 45 kms d'Angers, comment fait-elle ? Elle démissionne ?
Rédigé par : Lucien Martin | 03 juin 2008 à 07:29