LE CHOC DE CROISSANCE
07 septembre 2007
La dernière note de conjoncture de l'OCDE n'est pas très optimiste pour la croissance de la France en 2008, qu'elle situe à 1,8% alors que le Gouvernement table sur une fouchette comprise entre 2 et 2,5%. De quoi annihiler le "choc de confiance" escompté avec la mise en oeuvre des mesures du "paquet fiscal" voté cet été. Ce "choc de confiance est nécessaire pour relancer la croissance. C'est peut-être pour cette raison que le Président multiplie ses déplacements en province : il importe de maintenir la pression et montrer que la volonté politique est toujours présente.
Tel le furet de la chanson, Le Président qui était la semaine dernière en Corse, lundi dans un centre Leclerc de la région parisienne, mardi à Blois pour la rentrée des classes et lancer sa "lettre aux éducateurs", sera lundi prochain en Allemagne, mardi à Rennes, mercredi à Nantes et vendredi à Budapest.... "Il est passé par ici, il repassera par là..."
"Mais qu'est-ce qu'on attend de moi? Que je sois chaque jour de la semaine à l'Elysée, à attendre le chaland, avec la poussière qui tombe sur la pile des dossiers?", a-t-il lancé aux ouvriers de l'usine Liebherr. "Je veux essayer d'apporter des réponses aux problèmes des Français", a-t-il affirmé, déclinant les réformes déjà entreprises par son gouvernement, notamment sur les 35 heures, ou encore la fusion de GDF et Suez, affirmant qu'il conduirait "d'autres projets industriels" de ce type.
Réaffirmant sa volonté d'augmenter le pouvoir d'achat, il a ajouté: "j'irai encore plus loin dans l'allègement du coût du travail" et si la croissance n'est pas au rendez-vous, "je n'attendrai pas les bras croisés, je prendrai d'autres décisions".
Autrement dit, "quand on veut, on peut !" . Ce discours volontariste sera-t-il suffisant pour maintenir le moral des troupes, déjà entamé par l'été maussade, et sur quoi repose une bonne part de la réussite de la relance. En tout cas, on ne pourra pas repocher au Président de ne pas se "bouger", et on peut compter sur lui pour être réactif. Mais il faut faire avec les effets néfastes et inévitables de la crise immobilière des Etats-Unis qui a sûrement déstabilisé plus qu'on ne le dit certaines de nos banques. Et contre la conjoncture internationale on ne peut pas grand chose, sinon faire avec. Au moins on sait que Nicolas SARKOZY ne restera pas planté en spectateur à se battre les flancs. Il utilisera tous les leviers à sa disposition pour tenir le cap autant que possible. C'est déjà ça !
"Mais qu'est-ce qu'on attend de moi? Que je sois chaque jour de la semaine à l'Elysée, à attendre le chaland, avec la poussière qui tombe sur la pile des dossiers?",
Attention Nicolas ! Le peuple supporte moins la démagogie quand il a l'impression que son sort ne s'améliore pas. Si, comme on peut hélas s'y attendre,la croissance est même inférieure à 1,8%, la rigueur DEVRA s'installer.
Plus de discrétion, moins de pipeau-people et plus d'efficacité car la Roche tarpéienne est proche du Capitole...
Rédigé par : Lucien Martin | 07 septembre 2007 à 07:06