EUROHANDICAP ?
19 septembre 2007
L'Euro à 1,40 dollar fait de la monnaie européenne la plus forte de l'économie mondiale. Il faut croire que le socle sur lequel elle s'appuie, l'économie de l'Union, est lui-même suffisamment solide pour justifier la confiance dont elle bénéficie. Pour la France, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Pourtant nous payons notre pétrole moins cher car le niveau de la monnaie en atténue singulièrement la hausse vertigineuse (80$ le baril). Un Euro fort, par définition, est un signe de bonne santé économique. Ce qui est vrai, mais en partie seulement : il s'agit en l'occurence de la bonne santé de l'Allemagne et de quelques autres pays européens. Et le niveau qu'il a atteint ne semble pas être un handicap pour leur compétitivité.
Alors, pourquoi est-ce un problème pour la France ? En effet, le niveau d'échange de la monnaie européenne ne semble être un handicap que pour notre pays. Notre commerce extérieur est en berne, avec un déficit proche de 30 milliards d'€, ce qui traduit une compétivité insuffisante, et notre croissance va en souffrir de toute évidence. L'excuse de la monnaie forte ne tient guère que pour notre commerce extra-européen. Or, l'essentiel de nos échanges se fait avec nos partenaires de l'Union, à monnaie constante. La difficulté est donc ailleurs. Elle tient dans l'organisation socio-économique de notre système de production qui génère des pesanteurs et des freins à notre croissance et rend nos entreprises moins performantes que leurs concurrentes sur le marché international : encadrement horaire du travail, taux d'activité des jeunes et des seniors insuffisants, manque de souplesse du marché du travail.... Le rapport du CAE (Conseil d'Analyse Economique) n'est pas tendre. Autrement dit, si la France veut s'en sortir, il faut qu'elle se réforme plus vite. D'autant que le géant américain a tout intérêt à laisser filer son billet vert pour doper ses exportations dans une phase plombée par la crise financière qui fait atterrir son économie. Nos ennuis ne sont donc pas finis.
Le gouvernement n'a pas le choix. Pour redonner de la compétivité, il n'y a que les réformes. Car il ne peut guère compter sur la croissance internationale. Le Président de la République l'a bien compris. Et le programme exposé par Christine LAGARDE devant ses pairs européens semble les avoir convaincus. C'est essentiel, parce que dans quelques mois, c'est la France qui présidera l'Union. Sa crédibilité est en jeu. Ce n'est pas la rigueur mais il faut s'attendre au serrage des boulons qui donnent du jeu : en priorité, maîtriser la dépense publique et donner de l'oxygène à nos PME...
Les milliards distribués trop rapidement par le gouvernement et sans grand discernement (bouclier fiscal, droits de succession) auraient DU être intégralement reversés au recouvrement de la dette. Désormais, les caisses sont vides et les marges de manoeuvre réduites...
Rédigé par : Lucien Martin | 20 septembre 2007 à 07:10
N'oublions pas que la dette de la France se règle en dollars. Donc, un dollar faible, cela a une incidence sur le poids de la dette, même si ce n'est pas suffisant pour la réduire.
Rédigé par : philippe | 20 septembre 2007 à 20:08