Le bloc-notes de Daniel Houlle

De la dioxine a été détectée dans le lait de plusieurs exploitations de la région de Redon. Elle proviendrait du maïs qui aurait servi à nourrir les bêtes. Tout le problème est de savoir sur quelles terres ce maïs a poussé. Evidemment, plusieurs pistes sont étudiées, car il est important de connaître l'origine de cette pollution. Tout de suite, on s'est empressé de nous faire savoir qu'il n'y avait pas d'incinérateur dans le coin. Forcément, quand on parle de dioxines, on pense tout de suite aux incinérateurs, principaux pourvoyeurs de ce poison dans notre atmosphère.

C'est oublier que jusqu'en 2000, Redon avait un incinérateur du type "barbecue", c'est-à-dire de la génération des plus polluants. Il a été fermé parce qu'il ne pouvait pas respecter les normes en vigueur. Pendant combien de temps a-t-il craché son poison dans l'atmosphère du coin ? Quand on sait que les dioxines ne sont pas solubles dans l'eau et qu'elles mettent trente ans à disparaître, il ne serait pas étonnant que de nombreux terrains contiennent des taux de concentration susceptibles de contaminer le maïs qu'on y a planté. Sans parler des mâchefers qui ont été abondamment employés pour remblayer les terrains du marais...

Une autre piste concerne l'incendie d'une entreprise de polystirène de la zone industrielle de Redon qui a brûlé il y a quelques temps. Il est possible que les fumées dégagées alors aient déposé de la dioxine dans les zones exposées au panache, en concentration suffisante pour polluer les sols.

Mais depuis, c'est le black out. Espérons que nous aurons les résultats des recherches entreprises. Ce serait une pièce de plus à verser au débit des incinérateurs. Mais il faudra sûrement sonner plusieurs fois pour se faire entendre, parce qu'en la matière, l'administration n'est jamais très pressée de communiquer sur ce genre de problème.