MODEM
13 mai 2007
A défaut de pouvoir s'appeler "Parti Démocrate", à cause des initiales PD, le troisième de la course a finalement opté pour son "Mouvement démocrate" dit "Modem"... Drôle d'interface qui ne veut se brancher sur personne. Vidé de sa substance, par le départ vers la Majorité Présidentielle de la quasi totalité de son groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale (22 députés sur 29), le nouveau mouvement ne pourra compter que sur quelques élus et les nouveaux adhérents qui arriveraient en masse... La valse des "faux semblants" du PS peut effectivement conforter un certain nombre d'électeurs de gauche qui avaient rejeté la "candidate de dans 5 ans" dès le 1er tour, à confirmer leur démarche en adhérant chez BAYROU. Ce qui positionne clairement le "MODEM" à gauche, faute d'espace au centre qui est occupé en partie par l'UMP et bientôt par les "UDF de la Majorité Présidentielle".
La stratégie annoncée fondée sur des "majorités de projets", qui rappellent les "majorités d'idées" d'Edgar FAURE et l'instabilité politique qui allait avec, paraît une réponse bien faible face à la volonté de Nicolas SARKOZY de donner à sa majorité la base la plus large possible. Pour redresser la France, on a besoin d'autre chose de plus consistant que le "ni-ni" bayrouiste. On ne gouverne pas un pays avec une majorité livrée aux aléas de la conjoncture, quitte à tourner le dos à ses électeurs dans des arrangements d'états-majors.
La logique des législatives qui suivent la Présidentielle, c'est de tenir compte du résultat pour donner à celui qui est élu la majorité législative qui lui permettra d'appliquer son programme. On ne voit pas pourquoi les Français se déjugeraient massivement en moins d'un mois. Le Modem n'y changera pas grand chose. Mais voter pour un de ses candidats, c'est donner une voix à l'opposition. Elire un député de BAYROU, c'est élire un député d'opposition. Il faut que cela soit bien clair. Il y a plus de chances que ce nouveau parti affaiblisse le PS en pompant ses voix sociales-démocrates, plus que le centre ou l'UMP, qui ont récupéré la partie des voix bayrouistes qui revenaient au centre droit dès le 2ème tour. Sauf dans l'Ouest, où il reste encore une petite marge. Mais il ne suffit pas d'adhérer au MODEM pour avoir aussitôt un brevet de "centrisme". Il y a sur le terrain des gens qui en portent l'histoire et qui sont connus de longue date pour en faire vivre les valeurs !
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