LE CHOMAGE DES JEUNES
21 mars 2007
Une idée couramment répandue laisserait penser que la France serait l'un des pays d'Europe où le chômage des jeunes est le plus élevé, et on nous assène même le chiffre : 21,8% (en 2004). Seule la Grèce, l'Italie et l'Espagne feraient plus mal que nous. Et pourtant ce taux ne concorde pas avec une autre réalité.
En effet, si on examine comment se répartissent les presque 8 millions de 18-25 ans (toujours en 2004)*, on constate que 60% (4 700 000) sont élèves ou étudiants, 26,7% (2 100 000) ont un emploi en CDI, CDD, apprentissage, stage ou contrat aidé, etc..., 5,6% (500 000) sont inactifs, c'est-à-dire non scolarisés et non inscrits à l'ANPE (il peut s'agir de jeunes femmes mariées, par exemple). Seuls 7,8% (600 000) sont réellement chômeurs. C'est d'ailleurs à cette population qui regroupe essentiellement ceux qui sortent du système éducatif sans diplôme, que s'adressait le CPE ; mais eux n'ont pas manifesté et du CPE on pouvait se passer ! Ce taux est moins que la moyenne européenne comparable qui est de 8,2%.
Qui plus est, en septembre 2005, le Cereq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications) publiait une étude passionnante sur le destin des jeunes sortis du dispositif en 2001. Elle démontrait que 71% d'entre eux étaient en CDI. Parmi ceux-ci, 38% l'avaient obtenu dès la sortie et la moitié, six mois après... encore était-on dans un contexte de croissance faible ! Là ou il y a un problème, et c'est bien le seul, c'est que 40% des jeunes sans qualification (sans avoir dépassé le niveau du collège) étaient toujours au chômage trois ans après. Doit-on être inquiet sur les jeunes quand les 2/3 s'insèrent dans la vie active sans vraies difficultés.
Comme quoi avec un mauvais usage des statistiques on peut désespérer à tort une jeunesse et amener des gouvernements à des politiques absurdes....
* statistiques les plus récentes.
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