ATTENTION, ECOLE DANGER !
11 février 2010
A l’attention de Luc Chatel.
Les phénomènes de violence qui se
multiplient en milieu scolaire ou périscolaire son en train d’allumer une mèche
qui pourrait bien provoquer une réaction en chaîne voire une explosion, tant le
ras-le-bol des prof’ est perceptible. Quand ils revendiquent pour leurs salaires
et contre les suppressions de postes, en dehors de toute contrainte, je
comprends qu’on puisse faire la sourde oreille. Mais quand il s’agit du vécu d’enseignants
ou d’élèves qui vont chaque jour dans leur établissement la peur au ventre, je
peux comprendre leur angoisse et le stress qui va avec pour avoir enseigné
trente ans en collège de ZUP. Le devoir du Ministre et du Gouvernement est de
prendre en considération la situation. Ces prof’ et ces élèves ne doivent pas
se sentir abandonnés comme c’est le cas aujourd’hui !
Jusqu’à maintenant, les mesures qui ont
été prises relèvent du cautère sur une jambe de bois. Aucun des plans anti
violences n’a empêché l’aggravation de la situation. Les « brigades
mobiles de sécurité » sont condamnées, par leur fonctionnement, à jouer le
rôle des carabiniers d’Offenbach, qui arrivent toujours une fois que les
événements ont eu lieu. On peut mettre des caméras, on peut sécuriser avec des
portiques, rien ne remplacera l’encadrement humain. Il faut donc trouver le
juste milieu entre la nécessaire réduction du nombre des fonctionnaires et l’impérieux
besoin de l’éducation d’assurer sereinement ses missions.
Le moment est peut-être venu pour le
Gouvernement de saisir cette opportunité pour rendre enfin lisible une
politique d’éducation qui ne l’est plus. Comment comprendre qu’on supprime les
UIFM sans songer à garantir un minimum de formation pédagogique, ce sas
nécessaire à tout jeune enseignant pour qu’il ne se retrouve pas du jour au
lendemain dans la fosse aux lions. Ne peut-on pas examiner l’ajustement des
postes autrement qu’avec une calculette technocratique pour laquelle un prof =
un prof, indépendamment des compétences. Le moment est venu de lancer des « Etats-Généraux »
pour ces établissements sensibles et réfléchir avec toutes les parties prenantes
aux solutions à apporter. Car les parents ont aussi leur responsabilité dans
les évolutions contestables des conditions de scolarité. S’il faut « sanctuariser »
ces établissements, hauts lieux de la laïcité et de l’apprentissage de la
démocratie, il faut s’en donner les moyens et mettre le paquet…
Le pire serait de ne rien faire. Si
c’est le cas, alors on pourra compter sur tous ceux qui ont intérêt à créer de
l’agitation et de la surenchère en pleine campagne électorale. Bonjour les dégâts !
Il faut agir vite, Monsieur le
Ministre, car il y a urgence.
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