MIRAGE 2007
15 mars 2007
Non, ce n'est pas le dernier avion de DASSAULT. Un mirage, c'est une image que l'on voit mais qui ne correspond pas à la réalité telle qu'elle existe. C'est l'objet politique que propose BAYROU. Jusque-là, le candidat centriste a surfé sur sa position "ni-ni", dont un certain nombre de Français sont friands par paresse intellectuelle, par lassitude ou par facilité : ce serait tellement mieux si tout le monde pouvait s'entendre ! Cela voudrait dire qu'on peut concilier tout et le contraire de tout. Réformer les régimes spéciaux en les maintenant, travailler plus sans toucher aux 35H, réduire les dépenses de l'Etat sans diminuer le nombre des fonctionnaires, réduire la dette et les déficits publics sans cure d'austérité, concilier les baisses d'impôts (droite) avec la hausse des taxes (gauche).... On s'aperçoit rapidement que la position est intenable.
Mais pour aller plus loin, c'est-à-dire mordre dans le coeur des électorats de droite comme de gauche, il va lui falloir vraiment convaincre. Et les obstacles à franchir sont de taille. Pour être élu, il faut qu'il arrive à démontrer sa capacité à constituer un gouvernement selon ses voeux : il trouverait bien quelques adeptes du "doigt mouillé" pour le rejoindre, mais il demeure que les élections législatives auront lieu 3 semaines après l'élection présidentielle et qu'il lui sera très difficile de partir à la conquête de l'Assemblée nationale : l'UDF n'existait pas vraiment puisque tous ses principaux leaders avaient rallié l'UMP, mal qui s'est encore aggravé récemment, et de fait l'UDF n'existe plus guère que comme une machine de campagne. L'Assemblée nationale pourrait continuer d'être dominée par l'UMP -dont tous les candidats sont déjà en campagne- et le PS. On voit l'impasse politique. La grande différence de Ségolène ROYAL et de Nicolas SARKOZY avec François BAYROU, c'est que la Présidence de la République ne lui suffira pas, il lui faudra une majorité parlementaire. Ils peuvent l'avoir alors que lui n'en est pas sûr du tout.
Franchement, on voudrait bien y voir clair, d'autant plus que ses appels du pied aux personnalités de gauche se sont soldées par des fins de non recevoir. Il est de quel bord déjà BAYROU ?
Béroutant, non ?
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