HISTOIRE

DRÔLE DE BILAN !

Bout du rouleau

 

L’incroyable Le Maire !

Aveuglement ou déni ? Ou les deux ?  Notre Ministre des Finances, grand maître de la dépense n’en démord pas, « la France n’est pas en déclin, et ceux qui en ressassent le refrain en sont les premiers  promoteurs », clame-t-il.  Il s’appuie sur les performances actuelles de l’économie  avec une croissance en 2021 de 6,2% (chiffre record depuis de nombreuses années) et une prévision de 4% (très optimiste) pour 2022. Il promet même que le surplus de recettes fiscales sera affecté à la réduction du déficit qui sera inférieur à 8% (!!!).  On serait tenté de dire « encore heureux ! ». Il vante aussi les  mesures  prises par  l’Etat pour garantir le pouvoir d’achat comme le chèque énergie, les 100 euros d’augmentation de la prime d’activité, la baisse de 5 milliards des premières tranches de l’impôt sur le revenu, la suppression de la taxe d’habitation (qui reste à charge de l’Etat)…. Et  de se vanter d’avoir remis de l’ordre dans les comptes, tout en baissant la pression fiscale de 50 milliards d’euros en cinq ans. Sauf qu’en même temps, il annonce des reports coûteux comme le remboursement des PGE repoussé à la fin de l’année, de nouvelles mesures ciblées pour soutenir les  secteurs impactés par le Covid, et le blocage des prix du gaz et de l’électricité qui n’est  pas gratuit…  Il faut bien que le  « marié soit beau »  en avril. Tout cela contribue  aussi à manipuler le chiffre de l’inflation à la baisse comme le  démontre Jean-Pierre Robin dans le Figaro. Alors bien sûr, il y a quelques rayons de soleil, comme les levées de fonds des « licornes » qui ont battu un record cette année  et l’attractivité  grâce à la flat taxe sur les revenus boursiers ce qui attire les capitaux étrangers. C’est l’arbre qui cache la forêt de l’absence de capitaux français. Mais notre argentier ne voit pas qu’i l a bâti sur du sable et qu’il a inventé l’économie du recyclage  de l’argent public en un véritable  cercle vicieux : impôts + dette – financement des entreprises et des ménages, avec à chaque cycle, le creusement du trou. Illustration : déficit de l’Etat de près de 200 milliards d’euros, déficit du commerce extérieur de 80 milliards, pour générer, avec 6% de croissance une augmentation du PIB de 140 milliards d’euros. Résultat : un trou de 140 milliards. Cherchez l’erreur !  

La réalité des  chiffres.

Elle nous est donnée par l’Ifrap. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et ils sont incontestables. La croissance est dopée à la dépense  publique, financée  à crédit par de la dette. Elle n’est pas pérenne  puisque peu fondée sur de l’investissement. La France s’est plus endettée que ses voisins en raison, notamment, de sa désindustrialisation massive qui fait que toute croissance aggrave le déficit des échanges extérieurs parce que notre appareil productif ne répond ni aux attentes  de ses consommateurs ni à la demande internationale. Quant aux impôts, s’ils ont baissé pour certains contribuables et surtout pour les entreprises, cette situation ne sera pas tenable longtemps sans réforme de fond de la dépense publique, avec 700 milliards d’euros de dette en plus en cinq ans. Le véritable palmarès est  catastrophique : 23ème rang mondial pour la richesse par  habitants 39 030€, loin derrière l’Allemagne à 46 208€, et seuls l’Espagne, l’Italie et le Portugal parmi les 11 fondateurs de la zone euro, sont derrière nous ; 2 950 milliards d’€ de dette, un chiffre énorme, 44 000€  par Français, plus que le double de 2012 (20 000€), et aucun autre pays de la zone euro n’a connu une telle  progression au point que Bruno Le Maire considère que les critères communautaires sont devenus obsolètes,  car évidemment, quand la température n’est pas bonne, il est préférable de casser le thermomètre ; 1 460 milliards d’€ de dépenses publiques  en 2021, et en la matière Macron n’a tenu aucune de ses  promesses, même en tenant compte de la crise sanitaire, parce qu’aucune réforme suffisante, à commencer par celle des retraites, n’a été menée pour endiguer le torrent, et en 2021 elles pèsent pour 60,7% du PIB, loin des 50% promis en 2017 pour 2022 ; avec 1 126 milliards de prélèvements obligatoires, notre pays reste champion du monde du nombre d’impôts, taxes, contributions et cotisations,  et même si Le Maire a baissé des impôts, rien qu’en 2019, cinq nouvelles taxes ont été créées, et la France a deux fois plus d’impôts et catégories d’impôts que l’Allemagne (196 contre  84) pendant que notre système applique systématiquement plus de prélèvements dans chaque catégorie ; le gouffre, ce sont les 800 milliards d’€ de dépenses sociales :  570 milliards  pour la sécu, 49 milliards pour le chômage, 75 milliards de retraites complémentaires, 10 milliards  pour les  adultes handicapés, 10 milliards de primes d’activités, 11 milliards de RSA… et pourtant la pauvreté est toujours là avec toujours plus de sdf et de sans abris et bien que l’Etat, en 2020, ait consacré 32% de son PIB à ces dépenses  contre 19,9% en moyenne dans l’OCDE ; enfin, un dernier chiffre, les 82 milliards d’€ de déficit commercial, en 2020, pendant que l’Allemagne réalise 183 milliards d’excédent ! qui se traduit par  un constat consternant que les produits français intéressent moins, y compris  dans les pays comparables de l’Union ce qui fait que nous importons beaucoup plus d’Allemagne que de Chine, et plus grave, la France n’assure plus son autonomie alimentaire.  Après tout cela, il est difficile de ne  pas parler de déclassement.

Le défi budgétaire.

Pour stabiliser la dette à l’horizon 2027 et faire refluer le déficit public à 3% du PIB, il faudra un programme massif d’économies, de l’ordre de 70 milliards d’euros, selon les  calculs de l’Institut Montaigne, nous prévient le journal Les Echos. Et un tel plan apparaît comme très difficile à mettre en œuvre, le mot impossible n’est pas dit, mais pensé très fortement. D’autant plus que de nombreux paramètres mettront la  pression à la hausse telle la hausse des salaires qui rendra compliqué le maintien du gel d’indice des fonctionnaires, ou encore l’inflation qui  entraînera inéluctablement la hausse des taux de  la dette, sans parler du coût de la transition écologique et de la nécessité de renforcer certains services publics… Cela rend la marche pour réduire  les dépenses bien plus haute qu’elle ne l’était quand « les planètes étaient alignées ». Or il faudrait au moins économiser 15 milliards d’€ par an : la réforme des retraites, évidemment, une limite à  2,5% de la hausse des dépenses d’assurance-maladie en améliorant l’efficacité du système, la réduction des effectifs de l’Etat…  des paramètres difficiles à tenir, surtout si dans le même temps  on veut baisser la fiscalité.

Seul le programme de Valérie Pécresse semble à la hauteur du défi, et il est aussi le seul  à annoncer la couleur. En plus de la réforme des retraites avec allongement du temps de travail mise en œuvre immédiatement, il faudra réaliser le non-remplacement sur cinq ans des 200 000 fonctionnaires administrants qu’il prévoit et faire rentrer les 15 milliards de fraude fiscale pour espérer atteindre l’objectif, tout en assumant 34 milliards d’€ de dépenses nouvelles, notamment les 50 000 agents supplémentaires déployés dans l’éducation, la santé et la sécurité. En matière d’économies, la droite a prouvé dans les Régions qu’elle savait faire tout en améliorant le service public.  Mais il serait naïf de penser que cela se fera comme une promenade de santé.  Il faudra aussi compter avec les capacités de nuisances de ceux qui savent paralyser le pays pour défendre leurs intérêts catégoriels. Une chose est certaine : il faudra un courage  et une volonté politique sans failles !


MACRON LACHE SES ROQUETS

Pecresse-candidate-droite-presidentielle 2022

 

Le coup de tonnerre.

Décembre 2021. 52/48, le verdict est tombé, un premier sondage donne Valérie Pécresse  gagnante au second tour face à Emmanuel Macron. Ce n’était qu’un sondage, mais il a résonné à l’Elysée comme un coup de tonnerre. Et dans l’opinion l’idée que « c’est donc possible ». Et le « Président-sortant-pas-encore-candidat » de lâcher ses roquets qui se sont mis à aboyer de toutes leurs forces contre  celle qu’on a déjà surnommé « la tigresse ». Et tout y passe, jugements péremptoires, accusations douteuses et attributs sans fondements, en se gardant bien d’argumenter. Les Attal, Beaune, Schiappa, Darmanin et compagnie se répandent en propos dictés par le « château » et son entourage. Ainsi Attal n’hésite pas à accuser, avec son sautillement frénétique : « Valérie Pécresse à la fébrilité comme moteur et l’hypocrisie comme carburant » ou encore « Valérie Pécresse, c’est le retour de la rente en politique », Beaune qui n’a plus rien de Clément : « Pécresse,  c’est du mauvais Macron ou du méchant Ciotti », s’attaquant avec profondeur comme on le voit au projet européen de la candidate de la droite. Darmanin y est aussi allé de sa petite méchanceté : « C’est peut-être une bonne candidate pour Versailles, je ne crois pas que ce soit une bonne candidate pour parler aux électeurs de Tourcoing. » Comme si en Ile-de-France il n’y avait pas la Seine-Saint-Denis !   Les obus tombent dru autour d’elle. Mais les chiens aboient, la caravane passe. Et le dernier sondage Elabe qui  positionne  à nouveau Pécresse en challenger principal, à 50/50, va continuer de les exciter.

Les pauvres, ils n’ont que deux axes de médisance !

Il s’agit d’abord de montrer que la candidate de la droite et du centre court sans cesse après l’extrême droite, en ressortant des morceaux de phrase bien sélectionnés qui recoupent des  propos de Marine Le Pen, par exemple. Avec le thème de l’insécurité, c’est très facile. L’objectif est de permettre à la candidate du RN de repasser en tête de l’opposition et de réinstaller le match confortable pour le Président.  Ainsi le même Attal n’a pas hésité à diaboliser Eric Ciotti et à critiquer la « tambouille » que va devoir faire, selon lui, la candidate LR à la présidentielle pour tenir compte dans son programme des propositions du député des Alpes Maritimes. Une stratégie qui aboutit selon lui à « l'immobilisme ». En la matière, c’est  l’hôpital qui se  moque de la charité. Il oublie que le « dépassement politique »  qui lui est cher a conduit à la paralysie sa majorité, transformant les réformes en réformettes à cause du jeu d’équilibre  au sein de LRem, la  gauche bloquant la droite et réciproquement. Comme le crie Luc Ferry, vive le retour du débat droite-gauche, cette dernière étant très bien incarnée par Macron. A force de vivre les contradictions en leur sein, les  macronistes croient que c’est le même jeu qui se joue chez les Républicains. Méconnaissance totale du fonctionnement de ce parti !

Le second axe, c’est de ressortir  le quinquennat Sarkozy. Mais l’argumentaire repose sur une escroquerie intellectuelle, en faisant comme si tout était pareil il y a dix ans. Ainsi sur l’insécurité, le même Gabriel Attal n’y va  pas de main morte : « Valérie Pécresse a organisé une saignée des effectifs des forces de l'ordre sous Nicolas Sarkozy, elle a du bleu sur les mains » !!! D’abord, l’accusation n’est pas exacte et Hortefeux  à expliquer cent fois que ça s’était accompagné d’un redéploiement et l’insécurité avait reculé. Mais surtout, c’est faire l’impasse sur les dix ans Hollande-Macron, où pas grand chose a été fait pour renforcer les  effectifs, alors que la violence augmentait, et surtout sur le Ministère Taubira et sa politique laxiste. On attend encore les 20 000 places de prison promises en 2017. Quant aux attaques sur la gestion financière de Pécresse, elles sont franchement malhonnêtes. On ne peut comparer le  contexte d’alors, où il fallait avoir les yeux fixés sur les taux d’intérêts –on parlait d’instituer la règle d’or budgétaire- et la rigueur financière s’imposait à tous, avec la période actuelle d’endettement gratuit soutenu par la BCE. Alors oui, Valérie Pécresse, Ministre des Finances fin 2011, a fait voter un budget de l’Etat en baisse pour la  première fois par rapport au précédent. C’était du jamais vu. Et oui, Fillon avait dû augmenter les impôts pour limiter l’endettement. Il s’agissait de baisser les dépenses réellement pour rééquilibrer les comptes et faire baisser les impôts ensuite. Ce  budget  a été démoli par Hollande en juillet 2012 avec son assommoir fiscal qui a gelé l’économie pendant trois ans. 

La peur de perdre…

Mais tout est bon pour tenter de disqualifier la candidate de la droite. Ainsi Marlène Schiappa s’empare de la déclaration de Maître Gimms pour tenter de mettre Valérie Pécresse en contradiction avec sa lutte contre le communautarisme, en exploitant le fait que la Région Ile-de-France  subventionnait le chanteur, ce qui est pour le moins une approximation, et celui-ci en échange l’aurait soutenu à l’élection régionale. Evidemment, Valérie Pécresse n’a pas eu de mal à se justifier.   Puis c’est Amélie de Montchalin qui monte  au créneau, la rendant responsable de tout, même du couac sur le pass vaccinal à l’Assemblée nationale : « Soit elle n’est pas capable de tenir ses troupes, puisque hier, les députés LR ont voté contre le pass vaccinal (faux)… Les députés LR étaient plus nombreux à voter contre qu’à voter pour. Soit, et là ça veut dire que c’est encore plus dangereux, ça veut dire que ça s’appelle la duplicité. » On notera au passage la conception autoritaire qu’elle a de  la démocratie. La Ministre de la (pseudo)transformation de l’Etat oublie tout simplement que la suspension de séance était due à l’absence massive des députés de la majorité.  Cela n’avait pas empêché le sieur Attal d’entonner les grands airs en stigmatisant « une forme d’amicale de l’irresponsabilité constituée des députés  LFI, RN et LR » … oubliant lui aussi le défaut des Lrem. Où plutôt ne serait-ce pas de la mauvaise foi pour travestir une vérité dérangeante ? Pour  le vote, Valérie Pécresse avait demandé aux élus LR de ne pas s’opposer au texte, ce qu’ils ont fait très majoritairement  alors qu’il comportait de nombreux points d’application qui pouvaient justifier une abstention, voire une opposition. A LR, la liberté existe, ce qui paraît évidemment ubuesque aux technocrates du pouvoir.

S’il y a bien une opportunité de renvoyer Macron dans ses foyers, c’est Valérie Pécresse  qui peut  la concrétiser, et elle seule, parmi les candidat(e)s. A l’Elysée on le sait,  c’est pourquoi elle est devenue la cible principale de toutes les attaques. Le seul fait que déjà deux sondages l’ait fait apparaître  comme possible, ne peut que renforcer son audience parmi tous ceux qui ne veulent pas d’un mandat  bis.

 

 


DEUX PERILS EXISTENTIELS POUR LA FRANCE (suite)

Laicite

 

ISLAM ET LAÏCITE

 

Aborder le sujet de l’islam en France est toujours délicat. C’est prendre le risque d’être taxé de raciste ou d’islamophobe. Aussi pour éviter tout malentendu, ma réflexion s’appuie sur les écrits de Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, parus dans son livre posthume « Réconcilier la France, une histoire vécue de la nation ». Au moins cela m’évitera tous les a-priori que mon appartenance à la pensée de droite pourrait susciter. Homme de gauche, Jean Daniel y constatait la faillite de notre politique d’intégration, regrettant l’abandon de notre modèle d’assimilation et pointant les problèmes posés par l’islam à la laïcité. C’est bien là le cœur du sujet. C’est le second péril existentiel  pour la France.

Islamisation de la vie quotidienne.

Loin de moi l’idée de stigmatiser les musulmans, mais on est en droit de s’inquiéter des conflits de plus en plus nombreux posés par l’affichage d’une pratique religieuse au regard de l’application des lois ou des règles constitutionnelles  en vigueur. Prenons par exemple  le cas très récent de cette élève avocate qui se présente à l’audience solennelle de la prestation du « petit serment » de l’école du barreau, refusant de retirer son voile, à la demande du président. Or, en salle d’audience dès lors que les membres de la cour d’appel ont ouvert solennellement la séance de prestation de serment, comme lors de toute audience, aucun signe distinctif n’est accepté.  C’est inscrit dans la Constitution et acté par un arrêt du Conseil d’Etat. La jeune fille dit s’être sentie humiliée, mais elle ne pouvait pas ignorer la règle établie qui s’applique à tous les signes religieux. Il ne s’agit  pas d’une stigmatisation islamophobe  mais du respect d’un fondement de notre République, la Laïcité. Ce fait pourrait paraître anodin, mais il est révélateur d’un phénomène bien plus grave, celui d’une islamisation de la vie quotidienne dans certains quartiers, souvent en marge des lois qui prévalent dans notre  pays. Pour faire court, le modèle  communautaire n’est pas compatible avec l’universalisme et la laïcité qui inspirent  toutes nos lois.

Islam et laïcité.

Jean Daniel voit dans la valorisation des différences, très à la mode sous prétexte de visibilité et de représentativité, un abandon. Lui aurait souhaité qu’on mette l’accent, non sur l’apport de l’étranger, mais sur l’identité reçue. Et d’ailleurs, ajoute-t-il, tant que le modèle assimilationniste a été appliqué, il a parfaitement réussi. Et quand il a cessé d’être appliqué, il  n’a pas été  remplacé. Pour lui,  la situation que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une capitulation : l’abandon d’une politique d’assimilation. La  situation s’est progressivement aggravée par deux effets contraires, tandis que se délitait l’identité française par l’abandon des principes et de la philosophie qui la soutenait, l’identité islamiste se fortifiait, renforcée par une ghettoïsation inavouée. Jean Daniel pose alors franchement la question : « l’Islam pose-t-il un problème à la  laïcité ? » et il conclut : « Lorsque  la réponse n’est pas un réquisitoire, la réponse est oui ! ». En effet, il est difficile de concevoir un islam qui ne soit pas communautaire car la religion, pour les musulmans, c’est d’abord le  groupe, la tribu, l’umma.   C’est pourquoi, le journaliste affirmait : « l’Islam est un défi, une menace  pour la France, parce qu’il est un universalisme ». Le communautarisme qui confine à un séparatisme, que nous observons aujourd’hui, fait courir un  péril mortel à notre République, dès lors que tel Tarik Ramadan, certains revendiquent le droit de changer l’identité française.

Le pari de la liberté.

Alors que faire ? Nous devons réaffirmer la laïcité comme principe intangible.  Parce qu’elle libère l’individu du groupe, « lui permet de faire un pas de côté par rapport à la  religion de sa communauté, de sa  famille. » Et c’est parce que la France s’adresse à l’individu et non au représentant d’une communauté qu’elle peut être regardée comme  une chance pour tous ceux qui veulent la saisir, dont les musulmans. Cette France et son opiniâtre indifférence aux différences, aux communautés quelles qu’elles soient,  cette république des individus fait le pari de la liberté, cantonnant à l’espace privé l’exercice de la religion. Encore faudrait-il qu’elle redevienne un modèle désirable et que l’émancipation ne confine pas au vide identitaire et spirituel. D’où l’injonction de Jean Daniel : « La France doit faire rayonner la patrie littéraire, artistique, intellectuelle, politique qu’elle fut et faire valoir qu’elle est encore un pays qui porte des « lumières ».  Cependant, la responsabilité incombe aussi aux nouveaux venus porteurs d’un islam revendicatif et rebelles  à la fusion, encouragés  par la gauche progressiste des racialistes, des identitaristes.

Une double  tâche.

C’est donc à une double tâche qu’il faut s’atteler. Tout commence dans le système éducatif qui forme, selon les mots de l’auteur, « des êtres nomades, vides et  creux, sans histoire, sans passé sans verbe, sortis du laboratoire pédagogiste et progressiste des années 60-70. »  Il faut rebâtir le système éducatif avec comme axe essentiel de combler ce vide identitaire et spirituel.  Il faut en même temps sanctionner implacablement tout manquement à la laïcité.  Il faut parallèlement recréer les conditions favorables à une intégration en cassant les ghettos des banlieues. Et rétablir l’ascenseur social par l’égalité des chances ! L’autre tâche, c’est la lutte implacable contre le terrorisme islamiste et son expression « civile », l’islam politique. Il  s’agit de faire comprendre à l’immense majorité des  musulmans que l’assimilation n’est pas l’abandon de ses racines ni de son passé, qu’elle est un enrichissement et qu'elle est le bon chemin pour s'approprier le pays dans lequel ils ont choisi de vivre. Comme les progressistes se refusent à faire droit à cette philosophie, cette double tâche ne peut  être menée que par ceux qui croient encore en la France. Elle est devenue urgente.

 

 


DEUX PERILS EXISTENTIELS POUR LA FRANCE

Le modèle de croissance à crédit que Macron a poussé  dans ses dernières extrémités n’est pas le seul  péril qui pourrait provoquer l’effondrement  de notre pays.

Le récent colloque sur la « déconstruction » qui s’est tenu à la Sorbonne, comme une riposte à ce qu’on appelle désormais la  « révolution woke »,  met en lumière un  véritable enjeu civilisationnel. 

Un autre danger, tout autant périlleux, est mis en avant dans le livre posthume de Jean Daniel « Réconcilier la France, une histoire vécue de la nation », dans lequel le fondateur du « Nouvel Obs » constatait la faillite de notre politique d’immigration et d’intégration et s’inquiétait des problèmes posés par l’Islam à la laïcité, soulignant « l’islamisation de la vie quotidienne dont l’expansion est inquiétante ».

Ces deux problématiques, la lutte contre le wokisme et la communautarisation croissante des musulmans, devraient constituer des débats majeurs de la campagne présidentielle, tant elles mettent en cause l’identité même de la France.

 

Universite

LE WOKISME, LA NOUVELLE TENTATION TOTALITAIRE.

L’impasse intellectuelle de la  « déconstruction ».

« Après la déconstruction, reconstruire les  sciences et la culture », tel était le titre du colloque qui s’est tenu la semaine dernière à la Sorbonne. Sa préparation  a confirmé, s’il en était besoin, les  craintes quant aux menaces qui pèsent depuis quelques années sur la liberté académique : menaces et pressions, pour empêcher sa tenue ont conduit nombre d’intellectuels et d’universitaires à renoncer à y participer de crainte de voir leur carrière brisée, d’autres  se  sont désistés pour ménager leur réputation. La « déconstruction » qui regroupe une diversité de courants, de la pensée décoloniale à la théorie des genres en passant par l’écoféminisme, dont le wokisme n’est qu’un des aspects,  ne voit le réel que comme lieu de domination et d’oppression : des femmes par des hommes, du Sud  par le  Nord occidental, des « racisés » par les Blancs, etc... Depuis deux ans,  il ne se passe pas une journée sans que des annonces de conférences, de colloques ou de postes à pourvoir soient publiés dans les termes de cette idéologie sous l’impulsion de potentats qui agissent en toute impunité, sans aucun contrôle, appliquant par exemple l’écriture inclusive en dépit des consignes officielles, avec comme conséquence de voir des champs disciplinaires entiers remplacés  par des études culturelles transversales qui ne reposent pas sur un savoir validé mais sur des préjugés militants. Doit-on y voir un effet pervers de l’autonomie des universités ? Parallèlement, l’Université a connu, ces derniers temps, trop d’annulations de conférences pour qu’on ne s’inquiète  pas de la situation de la liberté de recherche, des critiques et des pressions qui s’y exercent. Les tenants de l’idéologie woke veulent imposer une sorte de totalitarisme considérant que leurs dogmes ne se discutent pas, réinventant l’obscurantisme face à la tradition universaliste éclairée de l’université française. Le « déconstructionnisme », qui en vient à confondre la recherche et le militantisme, la vérité et la morale, la  science et l’idéologie, et parce qu’il ne saurait tolérer aucune contradiction, est une impasse intellectuelle., mais aussi une formidable machine à détruire notre République que le pouvoir actuel combat mollement.

Imposer le débat.

L’Etat devrait donc veiller à ce que les pratiques universitaires demeurent conforme à la déontologie, ce qu’il ne fait pas, comme en témoigne l’attitude du Ministère de l’Enseignement supérieur face au cas de l’IEP de Grenoble, ou quand on enseigne aux futurs enseignants dans un INSPE des contenus contraires aux directives ministérielles. Que les tribunes contre l’islamo-gauchisme publiées à l’automne dernier aient suscité en réponse des pétitions comptant des centaines de signatures, dit assez la force de ces courants  militants. Il n’est donc  pas superflu de les combattre car  ils sont objectivement dangereux ! C’est au nom de cette tradition humaniste et universaliste héritée des « Lumières » que le but du colloque était d’ouvrir le débat, pas de le clore. Un débat qui ne se réduit pas  à un affrontement entre la gauche et la droite, comme les  wokistes voudraient le laisser croire en hurlant par avance « au fascisme », tragique inversion  des rôles dont ils ont l’habitude. Car on trouve beaucoup de représentants de la gauche « républicaine » pour s’opposer à eux, et mobilisés à cette occasion. Ce  colloque est considéré comme une première riposte. Il n’est pas inutile, non plus,  de redire à quoi servent les établissements d’enseignement supérieur. La « reconstruction » passe par le rappel des frontières entre la recherche et le militantisme, par la transmission de savoirs et l’apprentissage de la rigueur scientifique.  Il s’agit d’éduquer les étudiants à faire usage de distance critique et de liberté d’esprit, tout en les habituant à se confronter à des idées différentes des leurs, là où le wokisme leur propose une seule grille de lecture toute faite :  tout est domination. Il s’agit tout bonnement de sauver l’esprit critique. Est en jeu une définition communautariste et essentialisée de la citoyenneté, que certains  voudraient imposer à rebours des valeurs de l’universalisme républicain dont notre pays est  dépositaire depuis la Révolution française. Le débat est essentiel car il touche aux fondements intellectuels des valeurs sur lesquelles est fondée notre République : Liberté, Egalité, Fraternité, ne sont concevables que dans le cadre de l’universalisme laïc.

Autant il serait déplacé d’instaurer un contrôle du savoir par l’Etat, autant, il ne serait pas inutile, comme le suggère Pierre-Henri Tavoillot, Président du Collège de Philosophie, que soient instituées au sein des universités, des missions « Liberté », pour veiller au respect de la liberté académique. Ce serait déjà ça.

 


UNE SORTE DE CUBA EN EUROPE…

France-faillite

 

Voilà un pays qui croule sous une bureaucratie omnipotente, qui voit ses jeunes prendre le large pour trouver un avenir, incapable de rembourser sa dette, au tissu industriel anémié  et qui a vu ses  exportations agricoles s’effilocher… Vous allez me dire : « Tiens, il  parle de la France ». Eh non, il s’agit de Cuba !  La  différence c’est que l’ile caribéenne a su développer des compétences en médecine, notamment une importante industrie vaccinale qui peut faire pâlir notre institut Pasteur.

Plus sérieusement, même si le trait est un peu gros, l’état de la France a de quoi inquiéter  les Français  et n’est pas celui, à l’eau de rose, décrit par notre cher Président avant le réveillon de la Saint-Sylvestre.  Affirmer que le pays est plus fort en 2021 qu’en 2017 ne tient pas. Le pays était déjà très amoindri à la fin du quinquennat Hollande et celui qui s’achève n’a rien arrangé, notamment à cause des deux crises majeures, l’une nationale, celle des gilets jaunes et l’autre internationale, celle du Covid. Il aurait fallu un miracle pour que  la France en sorte renforcée. 

Le  gouvernement exploite et tente de prolonger une embellie conjoncturelle, pensant en tirer profit  pour la campagne présidentielle, mais ce faisant, il continue d’aggraver les paramètres négatifs qui pèsent sur notre avenir. Certes, il peut s’enorgueillir de quelques réussites dans  les créations d’entreprises et  l’essor de la French tech qui à elle seule a  levé 10 milliards en 2021. Mais la forte reprise de cette année avec 6,7% de taux de croissance,  la  stabilisation du chômage n’est en réalité que l’effet de rattrapage de la récession historique de 8% du PIB en 2020 provoqué par le confinement. De même  que la  diminution du chômage , alors qu’un million d’emplois restent non pourvus,  doit prendre en compte la démographie et un simple coup d’œil sur  la  pyramide des âges  permet de comprendre le phénomène : le creux de natalité entre 1985 et 2010 bat son  plein et les 20-35 ans manquent furieusement à l’appel. Quant à  la progression du pouvoir d’achat de 1,6% par an, elle est en grande partie  le fait de la redistribution par l’Etat qui pour la réaliser a  continué d’écraser d’impôts nos entreprises –quoi qu’il  en dise-  et de ce fait a contribué à gelé les salaires.  Autrement dit, un  pouvoir d’achat saupoudré, factice et financé  par de la dette en plus.  La performance   d’ensemble reste donc médiocre, d’autant plus que l’inflation a fait son retour à près de 3% et elle risque d’être  beaucoup plus durable  que ne le pense notre grand apothicaire. 

Loin de révolutionner le  modèle français de croissance à crédit, le Président l’a, au contraire poussé dans ses extrémités, avec 1 000 milliards de dette supplémentaire. Quand j’entendais Amélie de Montchalin développer son argumentation de fuite en avant face à Eric Ciotti, tenant pour ringard un retour à l’orthodoxie financière,  je me disais que ces gens-là sont irresponsables.  Ils ne voient pas  que notre pays a perdu sa souveraineté  et du même coup la maîtrise de son destin.  Ou alors c’est du cynisme. La  France dépend de la Chine  pour son approvisionnement en biens de consommation, des Etats-Unis pour la technologie et de l’Allemagne pour la  réassurance de sa dette. Sans l’euro, notre déficit public doublé de celui de notre commerce extérieur auraient placé la France au bord du dépôt de bilan. Si le modèle  économique et social fondé sur la  distribution et l’endettement est reconduit,  la chute deviendra irréversible. Nous sortirons du peloton des dix premières puissances  mondiales avant 2030 et sur le plan financier nous n’échapperons pas à une crise majeure quand les taux d’intérêt dépasseront la  croissance nominale, ce qui ne manquera pas d’arriver au cours de la décennie.

La France est le pays le plus égalitaire si l’on en croit les statistiques.  Ce n’est qu’apparence, car  les poches inégalitaires sont  partout. L’effet pervers de la stabilisation des écarts de revenu a été le fort  accroissement des inégalités de statut et de patrimoine. Les paramètres qui permettent de mesurer les performances d’un pays sont tous au rouge et consacrent le décrochage de la France : le déficit extérieur s’est envolé à 86 milliards en 2021 et atteindra 95 milliards en 2022 (3,7% du PIB), résultat d’une chute de 3% à 2,5% des parts de marché mondial ;  le déficit public a explosé portant la dette de 98% à 116% du PIB et la course folle des dépenses publiques se  poursuit ; le déclassement de la production industrielle a été pleinement mis en lumière par  la déroute du secteur de la santé, incapable de mettre au point un vaccin contre le Covid. Même notre agriculture, qui était un fleuron, est à la  peine alors que notre dépendance alimentaire s’est creusée avec  l’importation de plus de 20% de notre consommation. Je ne m’étendrais pas sur l’embolie générale de nos services publics de santé, justice, sécurité, éducation… partout,  trop d’administratifs et pas assez d’agents « en action ». Leur paupérisation doit faire face à une fuite des talents et des compétences alors même que les moyens qui leur sont consacrés ne cessent de croître, mais comme un marteau qui tape à côté du clou.

Cuba a perdu la tutelle de l’URSS  mais continue de souffrir de la mentalité d’assistanat  et reste le « royaume »  de la débrouille. L’économie reste anémiée et les pénuries sont récurrentes… Quant à la bureaucratie, elle est toujours aussi obèse. Une idée de ce qui pourrait nous attendre. Mais cette évolution n’est pas  gravée dans le marbre : le déclin français peut  être enrayé. Le  pays regorge d’atouts qui pourraient lui permettre de redevenir une puissance prospère du 21ème  siècle : entrepreneurs et cerveaux, pôles  d’excellence publics et privés, épargne, énergie nucléaire,  à quoi on peut encore ajouter culture et civilisation. La tâche principale consiste à corriger les dysfonctionnements de l’Etat  obèse et impuissant pour l’adapter aux nouvelles réalités du monde. Il faut en faire un état fort  et agile, il nous faut nous doter d’une industrie et d’une recherche dynamiques, rétablir l’égalité des chances par l’éducation  et axer les efforts sur les technologies de l’information. Il faut un projet de rupture pour recréer les conditions d’une bonne cohésion sociale et d’une confiance des citoyens dans leurs institutions. On y parviendra si on donne la priorité à la production, à l’innovation, à la modernisation de l’Etat et à la défense sans faiblesse des valeurs qui fondent notre République. Il s’agit de rassembler les énergies  et de « faire ».  Ce sont les Français, plus que l’Etat qui sont la solution à la crise de notre modèle économique  et de la nation. C’est le projet de Valérie Pécresse !

 


AU THEATRE CE SOIR

Macron tf1

 

La pièce était un peu longue, plus de deux heures, et parfois un peu ennuyeuse par ses longueurs. Mais le décor, le jardin d’hiver de l’Elysée new look revu et corrigé par l’architecte Isabelle Benabou sous la férule de « Bribri », s’il n’était pas de Roger Hart, offrait ses 1000 m2 qui ont désormais l’élégance et le glamour d’un hall d’hôtel 5*, avec en plus la jolie lumière d’une production TF1. Le tout aux frais du contribuable, transformé en sponsor bien malgré lui.

Le  sujet : Macron chez le psy.

Ou comment faire oublier les épisodes du quinquennat qui sont autant de boulets dont il voudrait se débarrasser pour sa campagne. Il fallait bien une séance d’introspection pour exorciser l’affaire Ben Alla, la photo indigne de la Guadeloupe, les  Champs-Elysées en feu des Gilets jaunes (pas les vrais, les gauchistes), et les nombreuses petites  phrases exprimant un mépris des  Français, ces gaulois réfractaires, ces gens de riens …  Comme chez le psy, les mots avaient parfois du mal à sortir face aux deux « accoucheurs » ; pour faire plus sincère, le Président, qui se décrit comme un « affectif, mais qui le cache », nous révèle qu’il a appris à « mieux aimer » les Français, et on est ravi de l’apprendre  parce qu’eux ils ne s’en étaient pas aperçu. Par contre il nous inquiète lorsqu’il ajoute qu’aujourd’hui, il « aime encore plus follement la France » qu’en 2017. Et on n’arrive pas à le croire quand il se dit « connecté  à l’Histoire de France »,  dont il a sans cesse présenté une vision déformée et inquiétante, comme  le « crime contre l’humanité » perpétré en Algérie, vision proche de la « cancel culture ».

Du mauvais théâtre.

On est au théâtre, sauf que ce soir, tout est faux, on n’est pas en direct. On nous diffuse, sur deux chaînes simultanément, le film institutionnel, joliment monté à partir de trois heures d’enregistrement, ce qui permet toutes les corrections et toutes les coupes ou améliorations des séquences qui auraient pu faire « taches ».  Une véritable « mise en scène »  qui permet  tous les artifices. Tout est  faux  et  jeu de  scène. La production avait dépêché les élégantissimes Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin pour jouer les rôles des journalistes. Pour la circonstance, ils ont l’œil humide de l’extrême connivence. C’est le scénario choisi : ils sont là pour faire passer les plats en douceur afin de complaire à l’hôte. Et ça commence bien : d’entrée on demande à l’intéressé s’il veut bien qu’on lui pose toutes les questions, même les dérangeantes… Les amateurs d’interview punchy à l’anglo-saxonne en auront été pour leurs frais. Nous sommes aux antipodes du regard haineux que Léa Salamé adressait à un autre candidat il n’y a guère : Audrey a le sourire conquis et énamouré et Darius  se confond en componction. La pièce se transforme en exercice marketing d’autosatisfaction narcissique d’un candidat tout seul avec lui-même. Evidemment on évite soigneusement les sujets qui fâchent comme les déficits excessifs et l’explosion de la dette. Macron aura été le président le  plus dépensier et les dépenses de son quinquennat battent même celles de  celui de Hollande.

Tranches de vie et mea culpa…

L’épisode sur «  l’équipe formidable qui l’entoure », assorti d’un hommage hypocrite à Agnès Buzyn  nous fait franchement rire tant il  est vrai que tout un chacun connait les noms de tous ses ministres par cœur, tellement ils  sont connus et efficaces. En fait, l’émission sert à poser des contre-feux qu’il est aujourd’hui nécessaire d’activer et qui ont été clairement identifiés par les équipes de com, présentés tels des albums de Martine : « Macron a appris à aimer les  Français », « Macron connait l’Histoire de France », « Macron a une équipe formidable », « Macron a transformé la France »… Ce n’est plus du théâtre, on donne dans le documentaire, c’est « Echappées  belles en Macronie ». Des longueurs, de l’autojustification, des mea culpa plus ou moins appuyés qui relèvent de l’humilité théâtrale,  avec l’utilisation répétée de l’expression « J’ai appris », des questions téléphonées, une attention particulière à citer les vrais gens croisés sur le parcours - les infirmières « désespérées » de Mulhouse, « le conducteur de poids lourd », « l’auxiliaire de vie » -, transparaît alors le jeu bien rodé du futur candidat qui ne le dit pas encore, et la déclaration d’amour bien sûr, à la France et aux Français. On comprend alors  que la France a perdu beaucoup de temps avec un Président qui ne savait pas et qui a dû apprendre.

De toute évidence dans cet exercice qui apparait comme la dernière marche avant une entrée en campagne, Emmanuel Macron voulait effacer les  mauvais épisodes et défendre son action. Malgré les crises et les difficultés, il a réformé, a-t-il martelé, la « Révolution » promise en 2017 s’est bien enclenchée. Mais va-t-elle dans le bon sens ? Et puisqu’un tel mouvement nécessite du temps, -« On ne transforme pas un pays en cinq ans »-, ben voyons, il faudra la poursuivre, en citant notamment l’hôpital et la « révolution démocratique » -n’ayons pas peur des mots !  Sur ce point on peut craindre le pire avec  Bayrou dans les parages…

L’hypocrisie comme art de faire.

La défense et illustration du bilan ne se fait pas sans attaquer celle qui est devenue la  principale adversaire, dont il se serait bien passé. Valérie Pécresse le bouscule sur son bilan, conteste l’ampleur des réformes, déplore la dérive des finances publiques, le force à rendre des comptes. A l’adresse des électeurs venus de la droite qu’elle semble séduire, il développe un discours sur la bureaucratie que tient aussi sa rivale. Mais celui  qui a mis  l’hypertechnocratie au pouvoir n’est pas crédible. Dans la crise sanitaire, « la machine a montré qu’elle était trop lourde. La norme et la complexité ont trop de place. On doit réussir à simplifier », dit-il, mais pourquoi ne l’a-t-il  pas fait ? Ah, j’oubliais, simplifier, oui,  mais dans l’humanité, on l’aura compris. Derrière les 150 000 suppressions de postes que Valérie Pécresse propose, « il y a des hommes et des femmes », dit-il. Sauf qu’il n’est pas question de les mettre  à la porte mais simplement de ne pas  les remplacer à leur départ en retraite. C’est tellement plus facile de caricaturer l’adversaire en la faisant passer pour ce qu’elle n’est pas. Même la réduction qu’il avait promise de 20 000 postes dans la fonction publique, Macron n’a pas été capable de la tenir.

Inéquité !

Un peu plus de 3 millions d’auditeurs, moins que Koh Lantha, ça en dit long sur la  « fatigue » des Français. Et on ne sait pas combien ont suivi l’émission jusqu’au bout.  Une chose est certaine : cet énorme clip de propagande diffusé à nos frais avec grand cynisme par un « non candidat » qui le sera « d’évidence », est un procédé totalement inéquitable par rapport aux autres candidats.  Rappelons-nous la  pression du CSA sur Eric Zemmour qui a été obligé de quitter CNEWS, alors qu’il n’était même pas candidat.

Au fait, vous avez  compris où va la France ?

Une fois de plus, on a pu avoir le sentiment d’être pris pour des cons !


LES ENNUIS ARRIVENT !

Bout du rouleau

L’inflation est là. 

En France, elle est encore au-dessous des  3%, mais le niveau qu’elle atteint aux Etats-Unis (près de 7%)  nous montre très clairement ce qui nous attend à brève échéance. Ce  qui devrait être une bonne nouvelle va se transformer en chemin de croix à cause de nos déficits et surtout de notre dette. Et l’alignement des planètes contrariantes est en train de se mettre en place. La rencontre avec Olaf  Schultz, nouveau chancelier allemand, avec  Macron, malgré les sourires de façade, n’a pas levé l’exigence germanique de retour à l’orthodoxie financière et la BCE tiendra jeudi une réunion de politique monétaire sous haute tension, à l’issue de laquelle elle devrait annoncer l'arrêt des mesures d'urgence contre le Covid. Entre l’explosion des contaminations et les craintes liées au variant Omicron, le moment semble peu propice, mais l’institution joue sa crédibilité, après avoir reporté plusieurs fois sa décision afin de préserver l’économie européenne. D’autant plus que La Fed se réunira mardi et mercredi et se retrouve elle aussi en position délicate, alors que l'inflation est au plus haut depuis quarante ans aux Etats-Unis. Si la divergence entre les deux banques centrales est  trop forte, en raison par exemple de mesures trop timides du côté européen, l’euro pourrait en faire les frais,  la correction se faisant à la baisse. De quoi compliquer la fin du mandat de « Macron-le-crameur-de-caisse ». Le gros  problème, c'est que personne ne sait comment sortir de ces politiques de création monétaire à tout va.  Il n'y a que des mauvaises décisions à  prendre. 

L’impasse américaine.

La réserve fédérale américaine, par la voix de son président, a reconnu qu'elle s'était trompée dans son appréciation de l'inflation.  En conséquence, la Fed doit rapidement revoir sa politique de rachat d'actifs à l'aune de cette nouvelle dimension. Cette prise de conscience est bienvenue, notamment compte tenu du risque du maintien de l'inflation à un niveau dangereusement élevé au cours des prochains mois. Beaucoup d'observateurs notent à juste titre que la Fed ne dispose pas des outils nécessaires pour débloquer les chaînes d'approvisionnement ou pour accroître la main-d'oeuvre. Mais plus la Fed tarde à réagir correctement à l'évolution de l'inflation, plus grande est la probabilité qu'elle soit amenée à changer brutalement de politique, devenant elle-même la cause principale d'une tendance inflationniste. Même en ayant ainsi raison, elle risquerait de susciter une récession nationale, la volatilité des marchés et des retombées dommageables pour l'économie mondiale. Une certitude : la Fed doit maintenant diminuer beaucoup plus rapidement ses achats mensuels d'actifs. Une impasse politique pour Joe Biden, mais non sans conséquence pour l’Europe, et donc nous. On sera rapidement fixé.

La fin du laxisme budgétaire.

Il va donc falloir être plus rigoureux. « Rigueur », voilà un gros mot politique qu’il  ne faut surtout pas prononcer. Et avec la  chance qu’elle a, la droite va reprendre le pouvoir au pire moment, celui de la fin du « quantitative easy ». De quoi compliquer sérieusement les projets électoraux de baisse  des  charges et d’augmentation des salaires. Nous allons payer 10 ans de  laxisme budgétaire Hollande-Macron, ce dernier ayant été de loin, le plus dépensier. De quoi regretter aussi la  belle époque de l’alignement des  planètes : énergie à bas coût, inflation nulle, taux d’intérêts négatifs, croissance mondiale. C’est  à ce moment-là qu’il aurait fallu faire baisser la dette et rétablir nos équilibres financiers… mais comment résister à la tentation d’emprunter dans de telles conditions pour un  pays addict à la dépense publique ?  Nous serons vite fixés : le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, reçoit aujourd’hui à Paris son homologue allemand, Christian Lindner, pour évoquer une évolution des règles budgétaires européennes. Le  grand argentier allemand ne cache pas sa volonté de mettre fin  à la gabegie française. Les discussions sur une réforme du Pacte de stabilité vont entrer dans le vif du sujet !

Le déclassement de la France.

Notre Ministre de l’économie a beau  se vanter de la croissance forte (6%), jamais vue depuis des  décennies, elle n’est que le résultat d’un ressort qui se détend après les restrictions de la pandémie. Le rebond n’est que la  conséquence de la chute de 8% du PIB en 2020, et ne rattrape  pas  complètement la richesse perdue. Il n’empêche, un pays qui importe plus de biens qu’il n’en exporte, dont la dette est achetée massivement par des non résidents, est un pays qui décroche. Les récents succès de nos ventes d’armement sont bons à  prendre, mais ils sont l’arbre qui cache non pas la forêt mais l’étendue de notre désert industriel. Si les marges de manœuvre budgétaires  se resserrent, comme c’est à prévoir, la tâche de redressement de  la France en sera rendue plus ardue. Il y faudra de l’audace et du courage politique qui militent pour une alternance. Car  ces deux qualités manquent cruellement au  pouvoir actuel,  ligoté  dans  son « en même temps » et  réduit à de belles déclarations sans suite concrète la plupart du temps. Cela dit, ce n’est qu’un des enjeux de la bataille électorale qui s’annonce.

La donne politique.

Contre le volontarisme affiché de Valérie Pécresse, l’auberge espagnole de « Ensemble, citoyens » répond en ordre dispersé. Castagnette dénonce le glissement vers l’extrême-droite, le charlatan de l’Intérieur, Darmanin, se décerne des brevets de « droite authentique »…   Tous les transfuges montent au créneau contre elle, mauvaise foi en bandoulière. Si la bêtise tuait,  ils seraient déjà morts, car on pourrait les renvoyer facilement à leurs anciennes convictions et  à  leurs contradictions. Le déni de réalité est  une caractéristique commune à  toute la macronie. Quant  à Raffarin, je lui conseille de lire l’analyse de la Fondapol de Dominique Reynié, qui n’est pas  spécialement de gauche :  « de Zemmour à Le Pen en passant par Dupont-Aignan, la «composante populiste et souverainiste» est désormais majoritaire à droite (elle représente 70% du total des intentions de vote), «Valérie Pécresse ne pourra emporter la présidentielle ni même parvenir au second tour si elle ne tire pas les leçons de cette nouvelle réalité électorale», analyse le directeur général de la Fondapol. Autrement dit, pour ne pas connaître le destin du Parti socialiste, LR et sa candidate devront convaincre au moins une bonne partie de l'électorat lepéno-zemmourien. Cela n’empêche pas de regarder au centre. En 2017, Si Fillon avait su garder Bayrou dans son sillage, il aurait gagné. Aujourd’hui, le Centre peut être utile, malheureusement, il faut être lucide,  il n’est plus la priorité.

 


UNE CROISSANCE A TROUS.

Croissance 2014 panne

 

Puisque Zemmour débat ce soir avec Le Maire sur France 2, voici quelques éléments que vous devriez avoir à l’esprit.

Le commerce extérieur de la France s’est encore dégradé en octobre à 7,5 milliards d’euros.  Normal, puisque la consommation est le principal moteur de notre croissance avec la dépense  publique.  Comme nous achetons ce que nous consommons à l’extérieur, le  trou de notre balance commerciale s’accentue. Et  comme le pouvoir d’achat qui permet de relancer la consommation a été financé essentiellement par les  prestations versées par l’Etat pendant la crise sanitaire ( chômage partiel, aides  aux entreprises, etc…), il a été rendu possible par le creusement de la dette.  Cette croissance est donc une illusion économique  par son côté artificiel détaché de l’économie réelle.  Et si elle est forte, c’est d’une part parce que l’année 2020 et les confinements ont provoqué une rétention financière qui s’est libérée en provoquant un sursaut de consommation des ménages et de dépenses des entreprises, et d’autre part parce que le gouvernement a continué le quoi qu’il en coûte  en gardant  le chéquier ouvert.

Le quoi qu’il en coûte continue.

En 2021, les dépenses de fonctionnement sont reines. Entre 2020 et 2021, la dépense publique de fonctionnement a bondi de près de 48 milliards d'euros. Le chéquier est particulièrement ouvert en ce moment avec les promesses de dépenses supplémentaires pour 2021 (exemple : chèque énergie additionnel à 580 millions d'euros) et les promesses de dépenses en plus pour 2022. Si l'on fait une comparaison France/Allemagne, le verdict est sans appel. L'Allemagne va clôturer l'année 2021 avec une croissance estimée à 3,4 % qui semble loin des 6 % de la France mais, outre-Rhin, c'est l'investissement privé et le solde extérieur, donc les exportations, qui la dynamisent avec plus des deux tiers de création de valeur ajoutée privée, alors qu'en France, c'est la moitié seulement. En clair, si nous n'avions pas des dépenses publiques de fonctionnement aux vannes ouvertes pour 2021, nous aurions la même croissance peu ou prou que l'Allemagne… L'effet rebond tant vanté est donc largement dû à la relance par la dépense du secteur public. Relance financée par le déficit (203 milliards d'euros en 2021) et la dette (185 milliards de dette en plus).

Une croissance en partie factice.

C’est le scénario du trou qu’on rebouche en faisant un trou plus grand. Cette croissance financée à crédit n’est pas vraiment pérenne sauf si on accepte la poursuite de la dégradation des finances publiques. Le gouvernement a assis sa prévision optimiste de 4 % de croissance pour l'année prochaine sur l'hypothèse d'un dégonflement quasi-complet de l'épargne des ménages constituée pendant les confinements et donc un regain de croissance de la consommation privée, qui creusera un peu plus notre déficit commercial. Ce regain de consommation privée permettrait de compenser le recul de la dépense publique qu'il a inscrit dans sa prévision pour 2022. Sauf qu'on est en campagne électorale et qu'il y a fort à parier que le dérapage des dépenses publiques va continuer aussi en 2022, continuant de gonfler artificiellement la croissance en la finançant par du déficit. Qu’on comprenne bien : 6% de croissance génèrent environ 150 milliards d’euros de PIB supplémentaire. Il faut mettre en face les 200 milliards du déficit budgétaire 2021 et environ 85 milliards de déficit du commerce extérieur, solde négatif qui ampute notre richesse. Bruno Le Maire peut se glorifier, il bâtit sur du sable. Si l’Etat arrête d’arroser, notre croissance retombe au 1,5% résiduel, très insuffisant pour assurer l’emploi et le désendettement.

L’inflation et la remontée des taux.

Le fait que l’inflation soit de retour n’est pas une bonne nouvelle. Elle provoque la hausse des prix et des tensions sur le pouvoir d’achat qui se traduisent par des hausses de salaires qui la rendent plus durable. Qui dit inflation dit aussi hausse des taux d’intérêt qui vont renchérir la dette. La  période dans laquelle on entre risque d’être compliquée à gérer, surtout si la France continue d’être un panier percé. Les hausses d’impôts seront alors inéluctables dans un pays qui en est déjà le champion mondial. Avec un poids en plus pour celui ou celle qui prendra le manche en avril 2022 : le gouvernement a reporté toutes les échéances qui fâchent à après les élections comme le remboursement des PGE (Prêts garantis par l’Etat). Dégonflement de l’épargne des ménages plus hausse des prix plus relèvement des impôts, voilà un cocktail amer qui nous guette.

Si le programme de Pécresse est un programme recyclé du passé (du XXème siècle), la  modernité serait celui de Macron et Le Maire : donc si je comprends bien c’est la dette infinie, déjà à 3 000 milliards (+  1 000 milliards en 4 ans), les déficits publics (200 milliards par an), le  déficit de  notre balance commerciale (85 milliards par an),  les records d’impôts, le règne de  l’hypertechnocratie  et de l’Etat omnipotent, sans parler du communautarisme, de l’insécurité et de la violence …  

Drôle de modernité !

 


UNE CANDIDATE FORTE, UN PARTI PUISSANT.

Pécesse candidate

 

Le congrès a choisi.

Ce sera  Valérie Pécresse qui représentera notre courant  politique dans la compétition pour la présidence de la République. Beaucoup de commentateurs ont raisonné sur des bases fausses. Il n’y a pas de vraie surprise ni sur le score d’Eric Ciotti, ni sur celui de Valérie Pécresse, si on s’appuie sur la structuration des adhérents LR. Les deux sélectionnés pour le  second tour  sont issus des deux plus grosses fédérations qui représentaient chacune environ 25% du corps électoral. Mais peu importe, la nouveauté c’est que les  cinq candidats fassent corps au lendemain du verdict et ce n’est pas le petit accroc avec Eric Ciotti que les médias et les adversaires que notre candidate gêne ont monté en épingle pendant tout ce dimanche, qui y changera quelque chose. D’ailleurs aujourd’hui,  lundi, tout va rentrer dans l’ordre. Cette première semaine de campagne sera consacrée à l’unité derrière elle. Cette première phase aurait dû se conclure par un grand rassemblement  à la porte de Versailles, mais  les responsables LR ont préféré l’annuler, en dirigeants responsables, pour  tenir compte des conditions sanitaires. Ce que nous avons vu du camp zémmourien hier m’a rassuré : les déçus du Congrès vont ils céder et se précipiter dans les bras de cet orateur fût-il de talent, de succomber au charme d'un discours qui copie les solutions des autres et de se noyer aveuglément dans une foule au bord de l'hystérie ? N’est-ce pas  l'art de remplir des salles avec du vide et des lieux communs..... Valérie Pécresse saura allumer dès aujourd’hui les contre-feux et répondra aux attentes de son parti et surtout de son électorat !

Les  six atouts de Valérie Pécresse.

L’agressivité des macroniens en dit long sur leurs préoccupations. Les attaques sont venues immédiatement par la voix du roquet de la Macronie, l’Attal de service, et celle de  l’inénarrable Castagnette, ex ministre incapable de l’Intérieur. Valérie Pécresse ne vient pas de nulle part. Elle a derrière elle une grande expérience de la chose politique.

Atout n°1 : elle préside la région de France la plus peuplée.

Diplômée de HEC Paris, sortie 2ème  de l’ENA, élue députée en 2002,  puis ministre à l’enseignement supérieur et aux finances, elle a enlevé la Région Ile-de-France à la gauche en 2015 et récidivé en 2021. Elle préside la plus grande région de France, voire d’Europe, de la taille de la Belgique, et l’une des plus complexes à gouverner. Voilà un parcours qui atteste de compétences et de savoir-faire.  C’est son premier atout. Elle y a démontré sa  capacité à gérer les finances publiques en économisant deux milliards d’euros malgré tous les bâtons que le pouvoir central lui a mis dans les roues,  et a mis en oeuvre des solutions innovantes  dans tous les domaines des compétences régionales.

Atout n°2 : elle fait ce qu’elle dit. 

Certains considèrent qu’elle part avec le handicap d’être  une femme politique.  Ceux qui la connaissent savent que sa principale qualité est sa capacité à ne pas changer d’avis au gré du vent et à ne jamais céder. D’ailleurs certains de ses adversaires lui ont donné comme surnom : « la tigresse ». Autrement dit, il ne faut surtout pas sous-estimer sa détermination, quand elle se fixe un objectif, elle donne tout pour l’atteindre. Ce qui plaira aux Français, c’est qu’elle a l’habitude de faire ce qu’elle annonce  et plus que les discours pour plaire, elle préfère les décisions pour faire. On peut être certain que sa main ne tremblera pas.

Atout n°3 : elle a un programme cohérent et chiffré.

En matière de gestion, elle a fait ses preuves,  c’est le  moins qu’on puisse dire. Aussi doit-on regarder ses promesses de campagne avec sérieux car elle a pris  soin de faire tout chiffrer. Et si l’on en croit l’IFRAP, ça tient la route. Ce qu’elle propose,  c’est ni plus ni moins le rétablissement de nos finances publiques, l’inversion de la courbe de la dette, tout en mettant les moyens là où il faut :  la sécurité, la santé et l’éducation. Tout ne se fera  pas en un jour, mais les solutions qu’elle propose  sont crédibles.

Atout n°4 : elle a  battu ses rivaux  à plate couture aux régionales.

Femme de terrain, elle sait faire campagne. La région Ile-de-France, c’est une France miniature qui concentre tous les problèmes de l’hexagone : la ruralité, les banlieues, les mobilités, les déserts médicaux, le logement… Toutes les thématiques de la  France contemporaine s’y rencontrent. Politiquement, elle a affronté lors de la campagne de 2021 les principaux leaders de l’échiquier politique et pas les moindres : 5 ministres de Macron, Jordan Bardella pour le RN et Julien Bayou le patron des Verts … Il faut souligner la médiocrité des arguments de ses adversaires  sur sa légitimité, sur sa personnalité, sur son image parisienne, sur le procès en compatibilité avec Macron, sur La force du parti Les Républicains… Les Franciliens ne s’y sont pas trompé, ils en ont redemandé !

Atout n°5 : elle peut s’appuyer sur une droite rassemblée.

On peut dire merci à Christian Jacob. On lui doit l’esprit de collaboration qui a présidé à la sérénité des débats entre les cinq candidats. Et aujourd’hui, on peut compter sur la cohésion du pack républicain. Elle sera le gage de la réussite. Aussi Valérie Pécresse  va-t-elle enrichir son projet, qui a été validé par 60% des militants, des idées contenues dans les autres programmes, ceux de ses concurrents et celui du parti. Contrairement à 2017, l’électorat de la droite et du centre se verra proposer un projet unitaire, enrichi des meilleures idées des uns et des autres. Elle peut affirmer que la droite est de retour, elle peut parler au nom de toute la droite modérée (républicaine m’agace un peu).

Atout n°6 : Les Républicains, un parti puissant.

Ne comptez  pas sur les commentateurs pour en faire état. C’est une impasse qu’ils font sciemment ou par oubli, recroquevillés qu’ils sont dans leur univers parisien. Les Républicains constituent la première force politique de France par son  implantation territoriale. La candidate peut s’appuyer sur un puissant réseau de  maires (56%  des  villes de plus de 9 000 habitants), de conseillers départementaux (75% des départements) et de conseillers régionaux (6 régions sur 13), sur le groupe de parlementaires le plus important de l’opposition (100 députés, les sénateurs majoritaires)… Sa campagne trouvera des relais partout et des milliers de militants répartis sur tout le territoire pour la relayer. Dans une campagne présidentielle, ça compte.

Avec elle, l’horizon de la droite s’éclaircit et elle retrouve des chances de figurer au second tour.  Là est l’essentiel. De l’espoir à la réalisation, il reste désormais à faire le chemin et ça ne sera pas chose aisée. Elle dispose d’une équipe pratiquement constituée avec les quatre autres candidats à la primaire qui se sont engagés à la soutenir et dont les spécialités politiques sont complémentaires. L’équipe autour d’elle parait solide, compétente, solidaire après avoir mis les egos au vestiaire. Ciotti lui amènera les voix de l’extrême-droite, et Bertrand celles du centre-gauche. Barnier apportera son expertise en diplomatie européenne et internationale. Juvin enfin sera la caution médicale en cette période de pandémie. Son conseiller Patrick Stéfanini, magicien des campagnes électorales, a l'avantage de déborder d'idées. Valérie Pécresse est aujourd’hui la seule personnalité dont on peut raisonnablement penser aujourd’hui qu’elle est en mesure de mettre un terme à l’aventure macronienne. Elle est un danger politique pour Emmanuel Macron qui n’a plus l’aura de ses débuts. Tout dépendra du pays profond. Gardera-t-il une capacité d’intelligence collective et de caractère pour déjouer un destin qui lui est tout tracé par les sondages… ? A nous de jouer !

 


HE, HE, ZORRO EST ARRIVE…

Zorglub  2

 

Cette vieille chanson d’Henri Salvador m’est revenue à l’esprit à l’occasion de la déclaration de candidature de « Monsieur Z ». Z comme Zorro ! Là s’arrête la métaphore. Il ferait plutôt penser à Zorglub, ce personnage maléfique de Spirou. L’intéressé nous a gratifiés d’une parodie grotesque de l’appel du 18 juin 1940 en forme de message vidéo  suivi d’une interview au 20H de TF1 frisant la correctionnelle. La  volonté de dramatiser avec un coup d’éclat  sombre dans le ridicule quand elle fait suite à un épisode peu glorieux de la part d’un personnage prétendant aux plus hautes responsabilités : « Imagine-t-on le général De Gaulle faisant un doigt d’honneur lors d’un déplacement officiel ? » Le paradoxe se suffit à lui-même. L’image serait presque anecdotique si elle ne traduisait, en réalité, une vision de la vie politique et du débat démocratique. Car, Monsieur Z. a eu l’occasion de le dire à nombreuses reprises, il n’envisage par la saine controverse idéologique que permet notre démocratie comme un moyen de rassembler, d’unir autour d’un projet, mais au contraire, de diviser et de fracturer.

Moi, De Gaulle…

La  comparaison avec  notre grand homme ne fonctionne pas. Le képi est décidément trop grand. Il ne suffit pas d’oser exposer un ego hypertrophié, le manque de « présidentialité » est évident et pour en acquérir le statut, il ne suffit pas non plus d’invoquer la figure du premier des  présidents de la Vème et de tenter de se mettre dans ses pas façon « appel ». En voulant reconstituer le décor jusqu’au micro vintage et en prenant le ton des « heures sombres », on tombe dans le mauvais vaudeville. A force de vouloir étonner, on finit par faire rire. J’entends déjà : « on ne touche pas à la statue du commandeur sans d’infinies précautions », ou encore « mais pour qui se prend-il ? » C’est le décalage entre  l’image que le polémiste nous donne à voir et l’ombre portée du Libérateur de la France qui devient comique.

A poor lonesome candidat…

Une seule prise de guerre et quel soutien : Charles Millon ! Cet ancien troublion de l’UDF et du Parti Républicain de Léotard, aujourd’hui en retraite et coupé de toute influence, a toujours eu un tropisme très « droitier ». Quant au renfort de Jean-Frédéric Poisson et  de son minuscule parti Chrétien démocrate c’est un non-événement. La réalité est que Z. est tout seul. Le dégagisme a ses limites et confier le pays à des amateurs, on sait ce que cela donne. Le discrédit systématique de « ceux qui savent faire » relève du populisme simpliste et constitue un danger pour la République.  C’est  une régression démocratique. Oui, il faut sauver notre pays du déclin et de la décadence. C’est la priorité absolue. Le déclin se mesure à notre recul économique que la longue série de nos déficits publics, de notre commerce extérieur en berne et de notre dette illustrent amplement malgré les artifices de la planche à billets. Il se mesure aussi à notre perte d’influence géopolitique du Liban au Pacifique en passant par l’Afrique francophone et l’Europe. Notre décadence s’affiche aux yeux de tous par le règne des minorités qui minent la cohésion nationale, ruinent notre démographie, altèrent notre culture, fragmentent la société et démoralisent les Français.  Mais il ne suffit pas d’invoquer l’Histoire millénaire de la France. Faire écho à l’angoisse populaire pour en faire une caisse de résonnance non plus ! S’imaginer qu’un gourou entouré d’adorateurs, transformés pour la circonstance en « majorité ardente inspirée par le patriotisme », pourrait d’un coup de baguette magique imposer les puissantes réformes nécessaires relève du fantasme. Remplir des salles ne remplit pas forcément les urnes. J'ajouterai que tenir une réunion de plus de 10 000 personnes sans exiger de passe sanitaire n'est pas  très responsable dans le contexte sanitaire actuel..

Provoquer pour exister.

Décalé, excessif, clivant. Ses partisans sauront y voir de la constance, des convictions et une fidélité à lui-même. Sans doute faut-il au moins cela pour enrayer le déclin amorcé de sa propre candidature. Chassez le candidat, le polémiste n’est jamais loin. C’est peut-être un bon moyen pour faire campagne dans une époque qu’il faut abreuver d’images choquantes, mais cela ne constitue pas un programme de gouvernement et ne donne  pas de preuves  tangibles de  la capacité à gouverner : tenir l’Etat ne s’improvise pas, il faut en connaître les codes et les arcanes.  Entré en campagne en parlant à une base de convaincus, sans chercher ni à élargir ni à rassembler, c’est la marque de Zorglub désormais candidat. L’exercice auquel il s’est livré jusqu’à maintenant n’a pas  montré non plus sa capacité à s’élever à la hauteur de son idéal. La « présidentialité » lui manque toujours.  A cet égard, le V de la victoire, emblématique de l’esprit gaulliste, aurait été une bien meilleure réponse au doigt d’honneur !

La lumière Joséphine Baker.

L’un des enjeux de la présidentielle de 2022 est bien celui de la démocratie contre le complotisme et plus largement l’obscurantisme. La question ne porte pas seulement sur le choix d’un homme ou d’une femme, mais sur celui ou celle qui continuera à défendre sans état d’âme nos principes constitutionnels, ceux dont nous n’avons vraiment pas de quoi rougir. Ils continueront à éclairer notre démarche, ils seront les critères du scrutin. Et de ce point de vue, au sombre discours de déclaration de candidature, je choisis la lumière apportée, ce n’est pas une coïncidence, par Joséphine Baker, dont l’entrée au Panthéon nous montre combien elle est actuelle dans sa quête de liberté, apportant la plus belle illustration qui soit de la supériorité de  « l’universalisme » dont elle est une des plus belles démonstrations par la  carrière qu’elle a pu mener. A sa manière, elle a été une « Marianne » !

Cette fois-ci, Zorro n’est pas le sauveur.  

 


LE CAMP DE LA RAISON, VRAIMENT ?

Macron je n'ai rien compris

 

La  Majorité veut incarner le camp de la raison face aux extrêmes. Cette invocation cache une réalité inverse. Ce n’est pas le visage qu’elle nous a offert depuis 2017 qui peut nous convaincre.

De l’affaire Ben Alla  aux gilets jaunes  à la gestion hasardeuse et verticale de la crise du Covid, en passant par les reculades devant les  Zadistes comme à ND des Landes ou les hésitations à réprimer l’Islam radical qui nous ont conduits à l’assassinat de Samuel   Paty, les allers-retours commémoration-repentance /  unité de la nation-communautarisme … Le Président et sa majorité a plutôt offert le spectacle d’un bateau ivre, d’un amateurisme consommé, d’un gouvernement à la godille qui marche au courant alternatif. En parallèle, c’est la haute technocratie qui a exercé réellement le pouvoir. La politique du pouvoir d’achat en est un excellent exemple. La  déconnexion avec  la réalité y est  évidente.

Le pouvoir d’achat, parlons-en !

Lorsque Jean Castex explique à la télévision que «le président de la République est le président du pouvoir d’achat», lequel aurait augmenté deux fois plus vite (entre 1,8 % et 4 % selon les catégories de revenu) que pendant les quinquennats précédents, le premier ministre s’appuie sur une étude de la Direction du Trésor de Bercy. On peut s’étonner d’une telle performance car elle ne correspond pas du tout à la maigre création de richesses économiques. C’est tellement vrai qu’un sondage OpinionWay pour Les Échos (le 20 septembre) a donné 56 % des ménages qui  jugent «que leur pouvoir d’achat a plutôt diminué pendant le quinquennat». Autrement dit, leurs ressources quelles qu’elles soient, prestations sociales comprises, auraient progressé moins vite que le prix des biens et services qu’ils achètent.

Sur les cinq années 2017-2021, le PIB français n’aura progressé en effet que de 3,3 % au total, moins que sous le quinquennat Sarkozy (3,8 %) et que sous Hollande (4,1 %). Qu’on le veuille ou non le «pouvoir d’achat» est désormais déconnecté de la sphère productive. Cette contradiction se résout d’elle-même dès que l’on prend en compte l’envolée de la dette publique et, plus inquiétant, le creusement de notre déficit commercial (68,6 milliards d’euros sur un an). Autrement dit, c’est l’Etat qui a financé le pouvoir d’achat, artificiellement, par le déficit et la dette.

Depuis 2017, chaque année a été marquée par une grande campagne de distribution de pouvoir d’achat, chacune ayant sa spécificité. Qu’on en juge : 2017-2018, vote des promesses électorales, transformation de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière) et la «flat tax» sur les revenus financiers, de l’autre la suppression de la taxe d’habitation et de la cotisation salariée à l’assurance-chômage ; 2018-2019, la révolte des «gilets jaunes» s’est soldée financièrement par un doublement de «la prime d’activité» à quoi s’est ajouté un allégement de l’impôt sur le revenu pour tous ; 2019-2020, a été placée sous le signe du «quoi qu’il en coûte», la réponse économique à la pandémie du Covid-19, et confirme le paradoxe du pouvoir d’achat qui progresse malgré la chute du PIB avec un déficit de l’Etat qui se creuse, celui de 2021 dépassant  même celui de 2020 malgré le rebond de 6,25% de la croissance ;  enfin, la « fête » continue pour 2022, à chéquier ouvert, que la remontée de  l’inflation contrarie. Et depuis lors, l’Élysée multiplie les aides pécuniaires : chèque énergie en faveur des 5,8 millions de ménages les plus modestes, «indemnité inflation» pour 38 millions de Français (les deux tiers des adultes), «contrat d’engagement» de 500 euros pour les jeunes acceptant d’entreprendre une formation, etc.

La déraison de l’assistanat généralisé.

Dès lors on peut interroger le caractère vraiment raisonnable du «parti de la raison» : un déficit public annuel de plus de 200 milliards d’euros ; une profusion d’argent public jeté en pâture électorale à toutes les catégories et professions, mais qui ne résout aucun problème structurel (31 milliards d’euros pour que les hôpitaux publics continuent de fermer des lits) ; une politique d’allocations à outrance, brisant le lien entre le travail, l’effort et la rémunération… Cette «étatisation du pouvoir d’achat» est-elle raisonnable dans un pays où déjà les deux tiers des Français reçoivent davantage de prestations qu’ils ne versent d’impôts, de taxes et de contributions sociales, selon une étude récente de l’Insee. Est-ce cela, le cercle de la raison ? Le Président se réveille à six mois des  élections et veut faire feu de tout bois pour prouver qu’il a fait quelque chose. Rappelons-nous du grand débat : qu’en reste-t-il ? Que sont devenus les cahiers de doléance ?  Que fera-t-il de tous ces beaux discours et de ces belles promesses  au lendemain d’une réélection, si elle devait advenir ? 

Une alternative crédible existe.

Le  Sénat a posé un geste rare et très solennel en refusant de voter le budget  2022  tant il est insincère et électoraliste.  Va-t-on enfin entendre les voix de ceux qui appellent justement à un retour à la raison ? Car LRem est devenue une machine folle et ses alliés ne valent guère mieux, empétrés dans leur inutilité, leurs mensonges et leurs trahisons.  D’ailleurs ils en sont réduits à la capacité de nuisance. La dynamique LR actuelle leur  bouche l’horizon aussi multiplient-ils les attaques, les médisances,  les jugements  péremptoires. Lrem  lance « Ensemble  citoyens »  l’auberge espagnole de la majorité  le 29 novembre, Estrosi et Béchu organisent un meeting à Nice le 1er décembre pour  parasiter la visibilité du congrès LR…  A l’initiative de la micro « République des Maires » 600 maires appelleraient à voter Macron, mais Michel Barnier , à lui tout seul a reçu 700 parrainages ! Ils perdent leur temps.

La voix de la raison.

L‘autre soir, après le débat sur CNews, je me trouvais fier d’appartenir à un parti politique  représenté par  des gens si talentueux et pleins de  bon sens. Ils dessinent un avenir pour notre pays autrement plus responsable et plus réaliste, plus soucieux de nos enfants,  plus crédible que la com’ permanente du locataire de l’Elysée. Le  parti de la raison et des solutions, il est là. Ce sont Les Républicains.  Darmanimbus peut toujours affirmer qu’il n’est plus un parti de gouvernement,  son avis est entaché par la trahison, et  Attal-le-prétentieux essayer de nous faire croire que la caisse n’a pas été cramée puisqu’elle a généré une forte croissance, je lui conseille de réviser ses cours d’économie et de prendre en compte la dette et le déficit de la balance des paiements de la France, et aussi son Histoire, car  Sarkozy  a  dû faire face à une crise d’une autre ampleur en 2008, avant de l’accuser d’avoir fait sauter  la banque, ce qui est  un mensonge.  Ainsi on saisit la tentative d’enfumage du pouvoir macroniste que  la montée en puissance de la droite républicaine met aux abois. Ce n’est pas  un hasard  si 75%  des  sympathisants  Les Républicains pensent désormais qu’elle peut gagner en 2022 si elle est  représentée au 2nd tour !

 


MR 2.38 A DES IDEES !

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Il a un talent littéraire,  c’est vrai. Il a plutôt  une belle écriture et des lettres qui lui permettent d’utiliser Arthur Rimbaud. Devenu  Ministre de l’Economie et des Finances d’Emmanuel Macron par une belle trahison, maintenant que le terme de  sa fonction approche, il se verrait bien continuer d’exister.  Mais comment ?  Premier Ministre n’est pas un poste qu’il  ambitionne, il  en connaît trop le côté  fusible et les contraintes imposées par le  « château » que le  quinquennat n’a pas simplifiées. Alors quoi d’autre …

Facile.

Son bouquin paraît au moment où la croissance trop longtemps retenue par le confinement explose, avec  la baisse du chômage qui l’accompagne.  Il  peut s’en attribuer la gloriole. On est pourtant loin du compte. Qu’importe, l’occasion est trop belle de porter un discours d’avenir  et  voilà qu’il s’invite dans le débat public avec des propositions.  Tiens donc :  il faudra faire tout ce qu’il n’a pas fait, comme l’assainissement des dépenses publiques, ou sur quoi le gouvernement auquel il appartient à échoué lamentablement :  l’éducation qui « devrait  être érigée en priorité absolue », la lutte contre les inégalités où l’on voit que l’assistanat généralisé n’a rien résolu, la reconquête industrielle qu’une baisse insuffisante des charges sur les entreprises et notamment des impôts de production n’a pas permise jusqu’à maintenant…

Plus compliqué.

Il est sévère avec son  compagnon de route dans la trahison, Edouard Philippe, dont il condamne la démarche de création de son parti politique.  Peut-être y voit-il une concurrence pour … après.  Car pour l’instant, il soutient clairement le président sortant. Evidemment, il balaie d’un revers de main la renaissance des Républicains. Le mieux pour lui, serait que le  parti soit condamné à disparaître, ce qui l’arrangerait  bien, lui qui n’avait fait que 2,38% à la primaire de 2017 qui avait rassemblé 4,4 millions de Français. Les Républicains se portent  bien, merci, et la victoire de David Lisnard à la présidence de l’AMF témoigne de sa bonne santé. On sent, dans son appréciation,  l’aigreur d’un score qu’il n’a toujours pas digéré cinq ans après. Et puis une victoire à la présidentielle le condamnerait à passer à la trappe, sort qu’on réserve aux « fidèles » de son genre.

Impossible.

Alors profite Bruno des quelques semaines qui te restent. Tu veux alimenter le débat de fond qui a déserté la scène nationale : bon courage ! Face à un Michel  Barnier ou une Valérie Pécresse, ou encore un  Xavier Bertrand, il va falloir que tu améliores tes tours de magie pour faire  oublier le bilan de ta gestion : 200 milliards de déficit et 3 000 milliards de dettes. « Macron a  cramé  la caisse », comme dit Valérie Pécresse, mais c’est toi qui la tiens ! Doit-on rappeler que toi, Bruno, tu défendais une baisse généralisée de la CSG, alors que tu l’as augmentée de 1,7 pt c’est-à-dire 25% en produit. Il est facile d’accuser Les Républicains de ressasser les  mêmes idées depuis dix ans, mais toi tu nous ressers  la mesure éculée et sans fondement de baisse  du nombre de  parlementaires. Alors oui, après, le sirop sera probablement plus amer pour toi.

Myope.

En effet, notre hôte de  Bercy n’a pas remarqué le sérieux du débat et la rigueur des propositions des candidats Républicains, leur hauteur de vue,  leur professionnalisme et leur compétence, la fermeté de leurs prises de position. Et si beaucoup de propositions ressemblent à celles de 2017, c’est que les mêmes problèmes perdurent parce qu’ils n’ont pas reçu  de solutions. C’est bien beau de se gargariser avec la croissance revenue, mais ça ne fait pas oublier les  multiples volte-face de son mentor de Président, sur le nucléaire, sur la laïcité, la perte de contrôle de l’immigration, l’explosion de  la dette  publique, la valse des milliards électoraux.

Il s’y verrait bien dans cinq ans, mais la traversée risque d’être longue et… solitaire (aurait dit Jacques Vabre).

 


ZEMMOUR, LE JOUEUR DE FLÛTE… FACE AUX GAULLISTES

Zemmour

  

 

Candidats LR à Colombey

 

 

 

 

 

Le joueur de flûte d’Hamelin…

Eric Zemmour me fait penser au joueur de flûte d’Hamelin :  les gens qu’il entraine dans son sillage sont sous le charme mais voués à la noyade, c’est-à-dire au vote inutile. Le fait d’énoncer  tout haut des constats, fussent-ils déplaisants ou tabous, nécessite certes du courage, mais ce n’est pas suffisant. Car en fait  le polémiste surfe sur le ressenti bien réel de la masse de la population face  à l’immigration incontrôlée comme  source principale de nos faiblesses et de l’insécurité. C’est la  France qui a peur qui le suit. Si  le peuple est pessimiste, il n’est que dans les élites que le débat fait rage à cause des multiculturalistes et des islamo-gauchistes. Eric Zemmour s’est fait le porte-parole de ce ressentiment longtemps refoulé par l’intimidation.  D’où sa percée sur la scène de la politique ordinaire. Bien exploité, c’est certain, mais tout indique que l’on s’achemine, la campagne présidentielle aidant,  vers une immigration contrôlée à la place du laissez-faire, laissez-passer qui reste la doctrine de  la  seule extrême-gauche islamo-gauchiste.

Zemmour n’est pas l’homme providentiel.

Si l’on retire la « dent cariée » de l’immigration, comme le dit si bien Jacques Julliard, Zemmour est soudainement démuni et son discours tombe en porte-à-faux. Puisqu’il se dit gaulliste, que ne propose-t-il  pas un projet du même type que celui que le grand homme avait inspiré avec le « Programme du CNR » (Conseil National de la Résistance) ? Il serait évidemment bien incapable de discuter et de négocier un tel  programme avec tous les autres partis. Il est bien trop clivant. Pourtant  le déclin qu’il dénonce est réel et le constat en est largement partagé. En dehors de quelques « aveuglés », l’ensemble de l’opinion s’accorde sur le recul de nos bases de richesse et de notre influence dans le monde.  L’école qui a été longtemps l’instrument de la promotion sociale, de sa richesse et de son rayonnement  est  en faillite ; la recherche est en déroute qui voit le pays de Pasteur incapable de mettre au point un vaccin, mais  compte une foule d’antivax ; la France est aujourd’hui un pays industriel sans industries et sans usines… Et sa dette est colossale.

De même tout le monde convient de ce qu’il faut faire.

Il faudrait redresser la démographie, refonder  l’école en profondeur, rapatrier une industrie sur le sol national. Il faudra mettre fin au délire keynésien d’argent public dépensé qui finira par nous coûter très cher. Même ceux qui le distribuent savent bien qu’après la fête de l’élection présidentielle, ils auront la gueule de bois. Sur le plan international, européens et antieuropéens ont cessé de donner de la voix au profit d’un consensus sur une présence critique dans l’Union européenne qui devra  acquérir son autonomie stratégique face aux autres grands du monde. Et l’écologie n’est pas en reste : essayez de trouver quelqu’un qui n’est pas vert d’une manière ou d’une autre et vous me le présentez.  Sur le consensus de tous ces constats,  les  bases d’un accord  général devraient pouvoir se trouver. En Allemagne, la pratique démocratique le permet. Voilà un pays qui sort  d’une élection sans avoir vu une poussée des extrêmes quelles qu’elles soient. Et pourtant il a accueilli un million d’immigrés au moment du plus fort  de la crise syrienne.  Mais la  France n’est pas  l’Allemagne.

Le  consensus, peut pourtant advenir.

Inutile de perdre du temps dans d’improbables négociations d’appareils.  Le temps presse. La solution est pourtant là. A l’évidence, il  existe encore un parti politique suffisamment puissant et organisé pour ressusciter le message du CNR  et apporter au peuple un message d’espoir et de renouveau.  On en a eu un petit aperçu lors du débat des candidats républicains. Le message du Général de  Gaulle, 51 ans après sa mort, est encore bien vivant. Tous les thèmes abordés ci-dessus, ils les portent et dessinent des solutions concrètes avec le même esprit que celui du Général : la certitude que la France est une grande nation, qu’elle peut  se redresser pour peu qu’elle se rassemble et devenir la première puissance européenne dans dix ans. C’est bien plus  que d’identité  à laquelle Zemmour  compte s’accrocher comme une bernique à  son rocher dont le sursaut  de la France doit être constitué. Le sursaut qu’il faut provoquer, c’est celui de tout un peuple en lui proposant un vrai retour de la souveraineté nationale sur les sujets cruciaux. 

Telle est l’essence du gaullisme. Les  Républicains ont vocation à s’adresser à tous les Français et pas seulement à ceux de droite. C’est pourquoi ils portent un projet de justice sociale avec la participation et l’égalité des chances, d’identité nationale en privilégiant l’assimilation,  de puissance économique  en restituant  à l’Etat sa vocation stratégique et régalienne et  aux entreprises la création de la richesse.  C’est une constante de ce grand courant politique sous la Vème République. La responsabilité des adhérents LR est immense. Partout où ils sont en place, les élus républicains sont plébiscités parce qu’ils gèrent en apportant les solutions que les citoyens attendent. Alors  pourquoi pas la France !  Les candidats se recueillant sur la tombe  du Général, c’est plus qu’un symbole, c’est l’équipe dont la France a  besoin et qu’elle attend pour la gouverner !

Entre un président qui nous offre un numéro de claquettes permanent et un joueur de flûte (de pipeau dirait-on plutôt), les Français ont droit, en effet, à une offre plus sérieuse. La  bonne nouvelle, c’est qu’elle existe  et ce sont Les Républicains qui la  portent.

 


UN DEBAT ET UN MONOLOGUE

Débat lciMacron 9 nov

Un débat réussi.

Le premier des quatre débats organisés par Les Républicains s’est déroulé dans la sérénité et l’audience  était semble-t-il au rendez-vous.  On s’aperçoit enfin  que le parti a travaillé  et on ne pourra plus accuser ses candidats de manquer de propositions et de mesures chiffrées.  Ils ont fait la démonstration lundi soir qu’ils faisaient encore partie du débat. Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Valérie Pécresse, et Philippe Juvin ont démontré qu’ils avaient travaillé - on leur reprochait l’inverse depuis des années - et construit un programme. Et LCI a su rendre les échanges suffisamment intéressants  pour que  les téléspectateurs  nombreux  restent jusqu’au bout. Le  plus important pourtant n’est pas tellement dans les thèmes abordés :  pouvoir d’achat, économie, industrie, énergie, immigration, fractures dans la société, grandeur de la France…, que dans l’image d’unité qu’ils ont affichée et leur volonté de travailler ensemble. «Un débat de grande qualité, de très bon niveau et respectueux. Un débat qui fait honneur à notre famille politique», s’est félicité le président des Républicains, Christian Jacob, à l’issue de l’émission. Reste à transformer l’essai avec les trois  suivants.  Si c’est le cas, Les Républicains, avec leurs alliés centristes, auront une carte à jouer sérieuse pour l’élection présidentielle.

Alors bien sûr, on n’échappera pas au petit jeu des commentateurs qui vont exercer  leurs « talents » à classer les candidats, comme s’il s’agissait d’un concours d’éloquence ou de beauté, ou à noter telle ou telle insuffisance dans leurs propositions. Encore faudrait-il   que ces commentateurs aient de vraies compétences pour en juger. C’est vrai qu’on aura du mal à trouver des divergences entre les candidats, et c’est logique.  C’est vrai aussi qu’on pourra discerner des différences ici ou là, c’est bien normal.  On aura surtout vu des tempéraments affirmés. Là n’est pas l’essentiel.   Ce qui ressort du débat, au-delà de l’indispensable unité, c’est  la volonté d’agir pour apporter des solutions aux problèmes des Français et de la France.  10 ans après avoir quitté  le pouvoir, on ne peut pas leur reprocher de « ne pas avoir fait ».  mais justement, leur leitmotiv  c’est leur  « soif de faire »,  preuves de leur action régionale  à l’appui pour une Pécresse ou un  Bertrand, c’est la méthode pour un Barnier qui a réussi le Brexit… Les candidats le savent, les Français ne leur pardonneront pas de ne pas mener les chantiers nécessaires - même les plus impopulaires - pour rétablir l’autorité de l’État et le respect de la loi, revaloriser le travail et restaurer une éducation d’excellence, baisser les impôts ainsi que la dette, réindustrialiser la France et rétablir sa souveraineté. Il leur reste trois possibilités de s’affirmer, de rectifier, d’affiner avant le vote du congrès les 1er et 2 décembre pour le premier tour, les 3 et 4 décembre pour le second tour. Les Républicains peuvent y croire: ils auront une chance en avril prochain. Lundi soir, Les Républicains ont rassuré. Il leur reste désormais à convaincre. Alors, ils auront une place au second tour.

Un monologue monocorde.

Le Président de la République avait donné rendez-vous aux Français mardi soir.  Avec une voix d’adolescent en train de  muer, ce qui est nouveau,  il  a parlé dix minutes pour annoncer ce que le Ministre de la santé  aurait pu expliquer à sa place sur la  3ème  dose  et le redémarrage de la pandémie. Mais il ne peut pas s’empêcher. Le candidat Macron a ensuite enchaîné pendant vingt minutes pour faire le  bilan de son mandat, ce qu’il a fait et pas fait, ce qu’il fera en 2022 (avant ou après le mois d’avril, il n’a pas  précisé). La petite histoire des campagnes électorales retiendra donc qu’Emmanuel Macron aura lancé la sienne le 9 novembre 2021. En mettant la barre à droite toute, en recopiant une grande partie de ce qui a été dit la veille au débat des Républicains. La  gauche n’existant plus, il faut aller  pêcher  les voix à droite. Une duperie évidemment.  En ce qui me concerne je préfère l’original à la copie. Car on ne peut pas lui faire confiance : rappelez-vous Notre-Dame des Landes ( un exemple). Ainsi va Macron, au gré des vents dominants et du "en même temps".

Le monologue a ceci de  confortable qu’il permet un long exercice d’autocélébration de son action et de valorisation de ses projets. Personne pour contester. Pour un peu, on aurait cru l’entendre parler de lui à la troisième personne lorsqu’il lança en conclusion un vibrant : « Croyons en nous, nous le méritons !». Les deux tiers de son intervention ont ainsi été consacrés à rappeler à quel point la France (i.e, lui) avait bien géré la crise sanitaire, à quel point elle avait su rebondir sur les plans économique et social, combien le chômage avait reculé et le pouvoir d’achat progressé. Quant à l’avenir, avec lui,  il sera placé sous le signe de la valeur travail, « une boussole », avec le recul de l’âge de la retraite et le durcissement assumé des conditions d’indemnisation du chômage. Il va même relancer le nucléaire, pensez donc, lui qui a fermé Fessenheim et annoncé il y a peu la fermeture de 12 réacteurs. Si le projet des six centrales n’est pas signé avant avril prochain, ce sera une  promesse de gascon. Avec Macron, il y a souvent loin des intentions aux actes. On aura surtout compris que le Président en exercice avait surtout envie d’attirer  l’attention sur lui, au moment où les projecteurs sont braqués sur  les   candidats de »  la droite et le phénomène Zemmour. Il  lui fallait absolument chercher à marquer le débat, à cliver pour braquer à nouveau l’attention sur lui, sur son action au service de son évidente pré-candidature. L’opération politique lancée depuis l’Elysée avait donc un but : reprendre la main sur l’agenda médiatique. Il lui faut encore espérer que l’épidémie n’écrase pas à nouveau l’actualité… A moins que ce ne soit  la dette, dont il n'a rien dit, et  la remontée des taux d'intérêts avec  l'inflation  !

 

 


UNE SOIREE AVEC BARNIER

Barnier monteuil 4

On peut dire tout ce qu’on veut, mais Christian Jacob est en train de réussir son coup. La procédure de désignation du candidat LR a  pu paraître longue, en passant par ses étapes incontournables comme la consultation des adhérents, elle n’en est pas moins basiquement démocratique et a le mérite d’imposer aux candidats  une vraie campagne avec des règles communes.  Et donc, pour les intéressés, la nécessité de visiter  les fédérations et aller à la rencontre de leurs électrices et électeurs. Ainsi avons-nous déjà eu la visite dans notre département, de Philippe Juvin  et de Valérie Pécresse. Jeudi 4 novembre dernier, c’était le tour de Michel Barnier.  Près de 250 personnes  l’attendaient patiemment dans la salle Jacques Brel de Montreuil-Juigné.

Un candidat qui émerge.

C’est que, depuis que le principe du congrès a été voté, le candidat  a commencé à faire sa  place parmi les cinq retenus  pour la désignation. En effet, Il n’est pas impossible que l’ancien commissaire européen tire avantage de la procédure mise en place et obtienne, finalement, son investiture. Michel Barnier dispose, sur le papier, de toutes les lettres de créance requises pour s’imposer lors du congrès du parti en décembre : il n’a jamais quitté le parti, il a été ministre et est reconnu comme l’homme qui a su négocier le Brexit avec le Royaume-Uni. S’il est encore peu connu de ses concitoyens, ses qualités, son sérieux, sa culture, sa connaissance de la technocratie, en France et en Europe, devraient lui permettre de s’affirmer. Mais, une campagne se gagne aussi avec l’empathie et la proximité. La  réunion de jeudi soir devait permettre d’en juger.

Un Savoyard qui sait nous faire fondre.

Eh bien qu’on se le dise : ceux qui prétendent que le Savoyard est un homme froid et distant  sont des  mauvaises langues. Nous avons découvert un homme simple, accessible, parlant de lui avec modestie et lucidité quand il  explique  comment et pourquoi il a pris la décision de se présenter. Et  pendant une heure il va décliner les thèmes qu’il souhaite évoquer : la nécessité de  l’union, condition indispensable  pour gagner,  le pays qui va mal  avec  les crises provoquées par la  solitude du pouvoir et qu’il passe en revue : le dérapage des finances publiques bien avant le covid, les gilets  jaunes, l’explosion de  l’immigration, la violence, les collectivités tenues à l’écart, …  On sent alors que sous son calme apparent, il a une détermination sans failles. Certes, contrairement à Valérie Pécresse et à Xavier Bertrand, il n’a jamais quitté le parti, il affirme qu’il est resté gaulliste et démonte facilement les  mauvais procès qui lui sont faits sur ses convictions européennes. Il avance sur ses deux jambes : patriote et européen. Au détour, il n’hésite pas à détendre la salle avec une anecdote. L’humour est là, mais au service de sa démonstration. Les questions de la salle permettent de vérifier, s’il en était besoin, que tous les sujets peuvent être abordés et appellent des  réponses claires, jamais dilatoires. 

D'un Président, il n'en a pas que la "gueule"...

Ceux  qui  disent qu’il ressemble  à Emmanuel Macron,  ou bien ne le  connaissent pas, ou bien veulent lui nuire. Car plus il avance, plus on découvre un anti-Macron, au sens où il est tout l’inverse de la figure du Président actuel : Barnier est d’abord un politique, avec l’expérience d’un long parcours à  tous les échelons électifs, et pour lui,  la technocratie doit être au service du politique  et non l’inverse. Il se propose de gouverner en équipe, et il a fait la démonstration de sa méthode avec l’équipe qu’il a mise en place lors de la négociation du Brexit : répartition des tâches, efficacité, responsabilité. Bref, il a la carrure  !

Les  commentateurs font aussi une autre erreur. 

Le rythme imposé par Christian Jacob ne traduit pas  l’apathie des caciques du parti, comme certains voudraient le faire croire,  c’est  une stratégie murie par l’expérience : le 4 décembre, non seulement il ne sera pas trop tard, mais l’incarnation du candidat de la droite tombera à point nommé,  avec une autre surprise à la clé : le rassemblement de tous derrière  l’élu, au moment  où d’autres auront déjà épuisé leur premier souffle et seront  à la recherche du second. Ces commentateurs se trompent encore, qui espéraient que les candidats de LR sortiraient épuisés d’un affrontement sauvage, qui laisserait des traces au moment où un Bertrand triomphant verrait devant lui la montagne à franchir. Car ils sont nombreux, se fiant aux sondages, ceux qui parient sur le Président des Hauts de France, seul capable de l’emporter, face à un Emmanuel Macron qui n’hésite pas, de son bureau de l’Élysée, à  faire campagne et à distribuer des largesses susceptibles de convaincre quelques-uns des électeurs qui lui sont le plus hostiles. Cette méthode mériterait d’être clouée au pilori, mais le sortant n’en a cure, même s’il fait bien  pire que ce qui a été fait  avant lui.  Pour autant, il en faudra plus pour déstabiliser un Michel Barnier qui a vécu bien pire  avec les négociateurs anglais.  On attend de voir avec curiosité ce que l’affrontement entre le bavard tout en communication et en improvisation, donnerait face à un candidat chevronné et méthodique comme Michel Barnier, allergique aux moulinets, portant des convictions fortes et doté de nerfs d’acier. 

A la fin de la soirée de Montreuil-Juigné, on en rêvait déjà ! 

Barnier Montreuil Barnier Montreuil 2


PEUT-ON SAUVER L’EDUCATION ?

école de la république

 

Ils sont devenus fous !

La vague de « dégenrage » des cours de récré, un rapport parlementaire sur les stéréotypes de genre et les propos du ministre Jean-Michel Blanquer montrent que l’Éducation nationale pourrait bien être devenue le ministère de la ré-éducation nationale.

Une circulaire sur les enfants « transgenres ».

Le ministère a diffusé le 30 septembre dernier  une circulaire selon laquelle: « la transidentité est un fait qui concerne l’institution scolaire. Celle-ci est en effet confrontée, à l’instar de leur famille, à des situations d’enfants – parfois dès l’école primaire – ou d’adolescents qui se questionnent sur leur identité de genre ».  Cette circulaire vise donc à donner des lignes directrices aux personnels d’établissements qui « peuvent se trouver légitimement déstabilisés par ces demandes et, en tout état de cause, se trouvent confrontés à des questions très pratiques (…) auxquelles les réponses apportées sont aujourd’hui disparates et souvent improvisées ». L’école, le collège et le lycée sont  donc invités à accompagner un phénomène de société tel que la « transidentité » !  

Nous pensions que l’école souffrait d’un problème de qualité de l’enseignement. Grave erreur, c’est au problème d’inégalité entre les sexes qu’il faut s’attaquer. M. Blanquer admet en effet que l’école a une politique de genre qui se donne pour « objectif primordial » l’égalité entre les filles et les garçons, ainsi que « la lutte contre les stéréotypes, la lutte contre les discriminations, celle contre les violences sexistes et sexuelles, le respect du droit du corps, l’égalité professionnelle et salariale, le travail sur la confiance en soi ». Il suit en cela les préconisations du rapport de Gaël Le Bohec, député LREM et Karine Lebon, députée elle-aussi, sur les stéréotypes de genre à l’école, qui se résume en une dénonciation généralisée du masculin. Passons sur les détails, l’école n’est plus le lieu de l’éducation conçue comme un transfert de connaissances entre un maître et des élèves, mais comme un lieu de rééducation du peuple par l’État, tenu de s’ouvrir aux mouvements LGBTQ.

L’école, enjeu idéologique.

Ce phénomène qui  investit l’école  à tous les étages, comme en témoigne une récente enquête publiée dans Le Figaro, c’est la traduction de la révolution « woke » qui ne cache pas son désir d’anéantissement de la civilisation occidentale avec la  « cancel culture ». Et l’école  est un champ de bataille essentiel parce que notre culture comporte des anticorps qui la rendent particulièrement résistante à ses théories fumeuses et obscurantistes : l’universalisme, la rationalité,  la  laïcité,  l’antiracisme  authentique.  C’est donc une bataille intellectuelle aussi intense que celle qui eut lieu contre le totalitarisme  marxiste qui commence.

Il  est tout de même curieux de voir notre Ministre, après avoir publié une circulaire qui introduit le loup dans la bergerie, s’unir avec le Ministre du Québec dans un combat commun contre  cette « culture de l’effacement et de la déconstruction ». Ensemble ils  veulent promouvoir une résistance  et  marquer  leur  opposition à ce qu’ils appellent avec raison ce nouvel obscurantisme. Un « en même temps » qui ne manque pas d’intriguer.

Quelles armes avons-nous pour lutter ?

C’est à l’école que se fabrique la France, à travers la transmission des savoirs et de notre histoire. Elle doit donner à chaque enfant  sa chance et pour cela, il est urgent de remettre les fondamentaux au cœur de son action, à commencer par  lire, écrire et compter. Aujourd’hui, force est de constater qu’elle ne remplit plus correctement cette mission : le niveau baisse, les inégalités se creusent, et beaucoup d’enfants quittent l’école primaire sans savoir ni lire correctement, ni compter. Le mal est aggravé par la crise des vocations d’enseignants. Face à cette situation, la reprise en main vers ces objectifs exigera une action vigoureuse, d’autant plus que les personnels  actuels sont « travaillés »  par les courants communautaristes et  multiculturalistes.

Il faudra agir simultanément sur :

. Les programmes : remettre  à l’ordre du jour la transmission des connaissances dans toutes les disciplines, notamment en histoire, en mettant en valeur le « récit national ».

. La formation des professeurs : sortir de l’actuelle formation universitaire et remplacer les instituts de formation par  des écoles  professionnelles d’arts pédagogiques mettant l’accent sur l’apprentissage concret du métier dans des  classes d’application,  encadrées par des personnels chevronnés et triés sur le volet.

. L’inspection : renforcer  le corps des inspecteurs est une nécessité.  Si l’on veut que les personnels appliquent les programmes et respectent les circulaires ministérielles, notamment en ce qui concerne le cadre laïque de  l’enseignement, le contrôle de l’inspection devrait intervenir tous les trois ans  et non tous les dix ans comme c’est le cas généralement.

. L’enseignement privé : rétablir une saine concurrence entre le public et le privé  pour donner réellement  le choix aux parents. Il faut supprimer le plafond des 20% qui limite le recrutement des établissements  sous contrat. En cas de dérive « wokiste » constatée, les parents doivent avoir la possibilité d’y échapper.

. La liberté et l’autonomie : donner aux établissements, sous la responsabilités des chefs d’établissement, la possibilité de réaliser des innovations pédagogiques, la liberté de recruter des professeurs, dans le cadre d’un contrat  passé avec le ministère qui en précise les contours et  les engagements.

Ce ne sont évidemment que des pistes qu’il serait trop long de développer ici. L’éducation devrait être le thème au premier plan de la campagne présidentielle. Il s’agit de prendre le peuple à témoin pour contre-attaquer face au nouveau totalitarisme qui a commencé à envahir notre société, les médias, l’université et l’école, en imposant ses idéaux et interdisant tout débat. Il faut se donner pour objectif de reconnecter les jeunes générations à leur patrimoine culturel et intégrer les élèves issus de l’émigration, en visant l’assimilation et en leur permettant d’acquérir l’esprit critique et la pensée rationnelle. Un combat qu’on aurait tort d’esquiver.

 


MANU LE BARATINEUR

Macron interview

 

France 2030.

Il n’a  pas son pareil  pour enfoncer les portes ouvertes, asséner les vérités toutes faites, dire à son auditoire ce qu’il a envie d’entendre, commenter l’actualité  pour faire croire qu’il la maîtrise. Ainsi va Manu en campagne sans faire campagne tout en distribuant les  chèques au nom de « l’action ».  Le Prince  a condescendu à dévoiler son plan   « France 2030 » qui prévoit d’investir 30 milliards  d’euros sur cinq ans dans quinze secteurs prioritaires afin de relancer  l’industrie et  l’innovation dans notre  pauvre pays. On se prend à imaginer le cauchemar s’il avait  concocté un  plan 2050… et 50 milliards.

Une annonce politique.

Voilà un plan de plus qui s’inscrit dans la longue liste  des plans  portés par  l’Etat « stratège », un bien grand mot au vu des résultats obtenus par les plans successifs, du programme des « investissements d’avenir » au plan de 57 milliards de 2017… qui ont tous échoué sans qu’on en tire la moindre leçon et malgré le Commissaire Bayrou.

Il  ne fait guère de doute que le redressement de la France passe par sa réindustrialisation et par un énorme effort de recherche.  En effet, Le décrochage du pays s’est accéléré depuis les années  2 000, avec un recul  de la 4ème  à la 7ème  place  des économies mondiales, à cause notamment  du déclin industriel dont  le poids dans le PIB a chuté de 24% à 10%. On le voit avec  l’Allemagne,  l’industrie joue un rôle déterminant dans la qualité et le volume de l’emploi, dans l’innovation et l’exportation. De fait, si notre commerce extérieur est si  gravement  déficitaire c’est  bien parce que nous n’avons plus grand-chose à vendre.

Mais le plan proposé n’est  pas à la hauteur des enjeux. Il présente deux défauts qui le disqualifient : d’abord son montant  est sous-calibré et ne permettra  pas de combler  le retard d’investissement et d’innovation  accumulé par la  France, ensuite il s’annonce évidemment trop coûteux car financé en totalité  par la dette publique qui atteint près de 120% du PIB (116), et non par la réorientation de dépenses courantes  qui vont encore grossir de 11 milliards d’euros l’année prochaine.

Le  plan n’est que le support des bavardages de campagne électorale pour président sortant en mal de bilan. Ni sérieux, ni responsable !

Le  mur des réalités.

L’économie française, malgré les cocoricos du coq Le  Maire, présente tous les caractères d’une entreprise au bord de la  faillite. Elle possède des actifs et des activités de grande valeur. Encore faut-il remplir  les conditions qui permettraient de relancer leur exploitation. On en compte au moins trois : traiter  les problèmes de coûts, assainir la structure financière sur laquelle elle est assise, transformer sa gouvernance  en changeant les hommes et les  structures qui sont à l’origine des problèmes. Sinon,  réinvestir ne servira qu’à dilapider  un  peu plus d’argent public comme précédemment, et les 30 milliards seront dépensés mais les 45 milliards de gains attendus comme les emplois escomptés resteront virtuels.

D’autant  plus qu’il  repose sur un  postulat énoncé par le Président lui-même : il est  indispensable pour financer le  modèle social français. Autant financer  un gouffre. On sait, et le Covid n’a fait que le  confirmer, que le fameux modèle social est « insoutenable ».  Il explique notamment l’effondrement de la croissance depuis trente ans et la majeure partie de la dette publique. Il conduira notre pays irrémédiablement  au « défaut » quand les  taux d’intérêt remonteront.

Enfin dernier défaut et non des moindres de ce plan : le choix des 15 secteurs prioritaires n’a été précédé d’aucun diagnostic partagé avec les entreprises, d’aucune  cartographie des opérateurs, d’aucune expertise sur les compétences requises. Comme on peut s’y attendre, on assistera à  un saupoudrage et à une distribution selon un inventaire  à la Prévert. Un exemple : 6 milliards  pour les semi-conducteurs ! Génial direz-vous.  Le taïwanais TSMC s’apprête à investir 100 milliards dans ses usines d’ici 2024 : ça remet  les pendules à  l’heure !

Passons à autre chose.

Cet  aimable  plan de communication pour candidat à la présidentielle en campagne sans le dire  n’est donc qu’un prétexte. Sa marque : saupoudrage et amateurisme. L’argent est tombé  de l’Europe, mais il faudra bien le rembourser.

L’Etat ferait mieux de se consacrer à solder son inefficacité  chronique, de se moderniser en diminuant ses coûts de fonctionnement, et  de mettre fin aux logiques destructrices qu’il a mises en œuvre avec la santé ou le nucléaire, par exemple. Il  devrait se consacrer  en priorité à rétablir des conditions viables pour les entrepreneurs de tout poil au lieu de les euthanasier avec l’enfer des  taxes, des impôts  et des réglementations. Car l’Etat stratège qui se prend pour l’Etat entrepreneur, c’est comme le capitalisme sans capital : ça ne peut pas marcher.

 


LA CAMPAGNE EST LANCEE !

Barnier vote

C’est Philippe BAS, le sénateur  de la Manche, dont on connaît l’intégrité, qui préside l’instance chargée de contrôler l’élection du candidat de la droite et du centre pour la présidentielle.  Avec lui, pas de risque d’irrégularités ou de division.

Les adhérents Les Républicains  ont juste à manifester leur préférence par leur vote. Je sais que beaucoup sont dans le même état d’esprit que moi : le 4 décembre, nous nous rangerons derrière celui ou celle que nous aurons démocratiquement désigné(e).  Il en va de l’avenir de la France !

En attendant, chacun peut donc faire valoir son  choix. Vous savez  que j’ai choisi de faire campagne pour Michel BARNIER. Mais cela n’empêche pas de suivre les  propositions des autres candidats et de se rendre aux réunions qu’ils organisent à travers tous les départements. Ainsi notre fédération  a reçu Valérie PECRESSE le 20 octobre dernier. Et je vous rappelle notre prochain rendez-vous :

Michel BARNIER- Invitation

Afin que vous puissiez  participer au mieux à la campagne, et  à toutes fins  utiles, voici quelques indications :

CALENDRIER DES  OPERATIONS DE VOTE ET DE LA CAMPAGNE :

Novembre :

Mardi 2 novembre 2021 : Fin du dépôt des parrainages à l’instance de contrôle

Jeudi 4 novembre 2021 : Validation des candidatures par l’instance de contrôle

Mardi 9 novembre 2021 : Date limite pour adhérer aux Républicains par chèque et être ainsi membre du corps électoral

Mardi 16 novembre 2021 : Date limite pour adhérer aux Républicains en ligne et être ainsi membre du corps électoral

Samedi 20 novembre 2021 : Conseil national des Républicains – auditions des candidats

Décembre :

premier tour du scrutin :

Du mercredi 1er décembre 2021 à 8h au jeudi 2 décembre 2021 à 14h  

second tour du scrutin :

Du vendredi 3 décembre 2021 à 8h au samedi 4 décembre 2021 à 14h

Proclamation des Résultats :

Samedi 4 décembre 2021

 

DEBATS :

8 nov sur LCI / 14 nov sur BFMTV / 21 nov sur Cnews / 30 nov sur France 2

 

Nous rappelons que pour participer au vote, il faut être adhérent à jour 2021 et il est encore  temps  de rejoindre toutes celles  et tous ceux qui veulent choisir le candidat  de la droite (voir les dates limites ci-dessus). Nous sommes à votre disposition pour faciliter votre démarche si vous le souhaitez.

.  Le lien pour adhérer en ligne: https://membres.republicains.fr/inscription

. Ou bulletin d’adhésion avec chèque à renvoyer par courrier avant le 9 nov :

https://membres.republicains.fr/inscription?&utm_source=btn_adh_footer&utm_medium=site&utm_campaign=lrweb_adh;

N’oubliez pas de mobiliser tous vos amis pour la réunion du 4 novembre.

Pour joindre l’équipe Barnier du département : 

[email protected]  -  portable 06 66 85 26 27

 

 


EH DUPONT, V’LA CENT BALLES !

 

Pluis de billets

Une aide de plus.

La forte hausse des prix de l'énergie accentue la pression inflationniste. Et celle-ci a une influence directe sur les prix à la consommation des ménages. Mais la récente hausse des prix de l'énergie est beaucoup plus inquiétante que les augmentations de prix engendrées par les dysfonctionnements résultants de la pandémie. L'énergie est une dépense contrainte et, à ce titre, son renchérissement pèse plus sur le pouvoir d'achat, en particulier de celui des plus modestes. Pour les entreprises, l'emballement des prix du pétrole et du gaz s'ajoute aux augmentations des prix des entrants, hypothéquant ainsi leurs marges de manoeuvre salariales. Dans ce contexte, la crainte de voir redémarrer une révolte type « gilets jaunes », pour atténuer la hausse des prix du carburant, Jean Castex a dévoilé une aide de 100 euros qui bénéficiera à toutes les personnes gagnant moins de 2.000 euros par mois, propriétaires ou non d’une voiture. Ce geste représente une facture de 3,8 milliards d’euros pour l’Etat. Celui-ci prendra aussi en charge le plafonnement des prix du gaz, dont Jean Castex a annoncé le prolongement jusqu'à fin 2022. Ainsi, désormais, à chaque fois que nous serons confrontés à un problème, notre super héros, le Super Gouvernement, nous donnera une Super Aide pour traverser l'épreuve. Et voilà 3,8 milliards de plus d'argent magique distribués ! Toujours aux mêmes, évidemment !

L’hélicoptère à billets.

Pourtant Macron l’a dit : il n’y a pas d’argent magique. Mais ça, ce sont les mots.  Rien ne l’empêche de faire le contraire de ce qu’il dit. Et voilà 38 millions de chèques qui tombent du ciel. La France est le seul pays européen à distribuer des coupons carburant quand le prix du baril de pétrole augmente. A croire que nous vivons dans un Etat prospère qui peut se permettre ce genre de largesses. En réalité, le gouvernement français profite d'une période exceptionnelle pour jouer les pères Noël : l'absence de gouvernement allemand. Ce vide politique en Allemagne permet à la France de continuer à se vautrer dans les déficits et dans la dette. Il n’y a personne pour siffler la fin de la partie. Car au palmarès des performances économiques notre pays reste champion du monde de la dépense publique et des impôts, atteint les sommets en matière de déficits et de dette et pour  le reste, chômage, richesse par habitant, commerce extérieur, ne peut pas se permettre de plastronner. Alors  pourquoi ? La réponse à cette question est toute simple : nous sommes en période préélectorale et M. Macron veut se présenter comme le candidat du pouvoir d'achat…

L’économie de Parkinson.

D’autant que ce chèque de 100 € est un non sens sur toute la ligne. Tous ceux qui recevront un chèque trouveront son montant trop faible et ceux qui en seront privés jugeront la situation injuste. Le large arrosage choisi par l’exécutif, en plus, accentue ce sentiment de perdant-perdant...  Plus grave : ce  geste conforte la population dans l’idée que l’Etat peut tout, y compris la prémunir contre l’inflation mondiale  et nourrit la dépendance aux aides publiques. Nous sommes le premier pays de la planète en prélèvement d’impôts mais nous sommes aussi le premier à distribuer « généreusement » l’argent de nos impôts (en augmentant la dette au passage) pour permettre à nos concitoyens de mieux payer... leurs impôts. Le prix du baril n’est pas plus élevé qu’en 2018. Ce n’est en réalité que 8 centimes de plus que le pic de mars 2012 ou novembre 2018. Si le carburant augmente, c’est parce que la fiscalité verte, pour des raisons environnementales, a explosé ces dernières années, une  flambée de la fiscalité verte qui rapporte aujourd’hui davantage que l'impôt sur le revenu. Une politique publique que l’Etat semble ne plus assumer aujourd’hui.

Une mauvaise idée.

A défaut de rendre aux Français le surplus fiscal de 2 milliards d’euros, Jean Castex propose une obole ridicule. L’indemnité inflation, pas plus que le chèque énergie ne régleront le problème de pouvoir d’achat que ressentent nos compatriotes. Ce n’est pas de subventions qu’ils ont besoin. Ils veulent que leur travail rapporte plus et leur permette de vivre correctement.   Un sujet sur lequel l’Etat pourrait beaucoup, en dépensant  mieux et moins.  Il est urgent qu’il allège ses besoins et les prélèvements qui vont avec, qui amputent les salaires en France plus qu’ailleurs. C’est le sérieux budgétaire qui améliorerait la compétitivité des entreprises et les rémunérations des salariés. Une politique qui demande de la volonté et plus difficile à mettre en œuvre que de faire voler l’hélicoptère à billets pour un pouvoir d’achat factice. Macron ne peut pas ne pas le savoir, mais à l’approche des élections il se laisse aller à la facilité d’une politique coûteuse et inefficace. Le « quoi qu’il en coûte » appliqué à l’élection présidentielle ». Cela s’appelle la démagogie.

 


BARNIER !

Barnier europe

 

Le congrès de LR désignera le 4 décembre le candidat de la droite pour 2022. Nous aurons alors un seul ou une seule candidate, et presque cinq mois de campagne devant nous. Nous serons enfin incarnés et cela créera le rassemblement et une dynamique. Nous pouvons gagner ! Le président sortant est actuellement en tête. Mais rien n’est joué entre les trois candidats suivants. Les électeurs de Zemmour comme de Le Pen ont les mêmes préoccupations : l’immigration et la délinquance. C’est un peu court pour un projet ­présidentiel. L’ensemble des Français attendent une offre alternative crédible. Il y a naturellement une compétition  entre nos candidats, mais je ne suis pas inquiet : ils ont tous le sens des responsabilités. L’important, c’est le projet qu’on va présenter aux Français. On va s’apercevoir que le parti a  beaucoup travaillé  et que le  projet qui en est sorti constitue un socle solide pour la campagne présidentielle. Il  inspire   tous nos candidats qui ont peu de divergence entre eux.

J’ai choisi Michel Barnier.

Catherine Deroche notre sénatrice qui participe à l’animation de sa campagne m’a  demandé si je voulais bien être référent pour Michel Barnier dans la 1ère circonscription du Maine-et-Loire. J’ai accepté, car il est  celui qui me semble cocher toutes les cases pour être un vrai Président de la République qui gouverne. J’aime son discours rassembleur, son calme est rassurant, son parcours fait de lui un homme expérimenté. La négociation du « Brexit » qu’il a  menée pour les 27  en est une démonstration éclatante.  En plus de ses qualités personnelles, ses  convictions euroréalistes constituent un atout supplémentaire.  En cette période troublée, dans un monde  dangereux, nous avons besoin que  le gouvernail de l’Etat soit tenu d’une main ferme par un  Président qui connait toutes les arcanes de l’Union et qui plus est,  personnellement son personnel politique au plus haut niveau. Michel   Barnier est  pour moi, le choix rationnel de la raison  et de l’efficacité.

Nous avons la chance qu’il vienne dans le Maine-et-Loire.

C’est  avec plaisir que je vous invite à participer à la réunion publique que notre fédération organise à son intention. Adhérent ou non, vous êtes les bienvenus. Venez vous  informer,  poser des questions. Et s’il vous a  convaincus, vous pourrez même adhérer, le cas échéant, et venir renforcer le nombre de  ceux et celles qui ont l’intention de voter pour lui. 

Michel BARNIER- Invitation

Attention : munissez-vous de votre passe sanitaire 

Merci de bien vouloir nous préciser votre présence par retour de mail à :

[email protected]

 


L’EFFET CHEQUES

Des-liasses-de-billets

 

Nous sommes abreuvés de sondages pour la présidentielle de 2022. Ils  ont  tous au moins un point commun : Macron parade en tête avec constance en pointant autour de 24% . Même si le score n’est pas extraordinaire, il serait difficile de s’en étonner avec la campagne qu’il a entamée depuis quelques semaines, le carnet de chèques à la main. « Après moi, le déluge »  est-on enclin à penser.  La réalité  n’est pourtant pas aussi rose que celle qu’il  essaie de nous faire oublier  avec deux mensonges : les impôts auraient baissé sous son quinquennat et les milliards qu’il distribue c’est au nom du plan de relance et pas des cadeaux électoraux.

Une campagne qui ne dit pas  son nom.

Le Président de la République arpente la France dans tous les sens. Ici avec les agriculteurs il débloque 600 millions, là c’est 500 millions pour le Beauvau de la sécurité, 1,5 milliard pour Marseille, 2 milliards de plus pour ma  prim’ rénov, …  en quinze jours c’est 5 à 7 milliards d’euros qui ont été dépensés, sans compter les petits chèques pour compenser les hausses du prix de l’énergie et des carburants. Non seulement ce n’est pas la fin « quoi qu’il en coûte », mais c’est la pluie de « l’argent magique », dont  le locataire de l’Elysée affirmait pourtant qu’il n’existait pas.

Le dernier budget du quinquennat.

Le gouvernement vient de présenter le dernier budget du quinquennat avec un seul mot d’ordre : communiquer sur les baisses d’impôts pour les ménages. Alors, on évoque beaucoup les baisses, impôts sur le revenu, taxe d’habitation, mais pas beaucoup les hausses notamment celle  de  la CSG… On oublie que nous sommes toujours quatre points au-dessus de nos partenaires de la zone euro en impôts, taxes et cotisations. On oublie surtout qu’un chemin pérenne vers des baisses d’impôts durables devrait passer par des baisses de dépenses, et on n’en prend pas le chemin. Certes, nos entreprises -et c’est une bonne nouvelle- sont les premières bénéficiaires des baisses nettes d’impôt qui viennent d’ailleurs principalement de mesures prises sous le quinquennat de François Hollande. Il faut y ajouter, à l’initiative de ce gouvernement, la baisse des impôts de production, insuffisante mais réelle. Mais du côté des ménages, si le gouvernement insiste sur les 5 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur le revenu et sur les 16,5 milliards d’euros de baisse de taxe d’habitation, il oublie d’inclure l’énorme augmentation de la CSG qui a caractérisé le début du mandat et qui est bien plus lourde que la baisse des cotisations sociales salariales. Il oublie aussi d’évoquer la hausse de la taxe foncière ou la hausse d’impôt sur le revenu lié à la mise en place du prélèvement à la source ou encore la hausse de la TICPE... Sur l’impôt sur le revenu des ménages la baisse est d’autant moins flagrante que la recette passe de 73 milliards en 2017 à plus de 82 milliards en 2022…  Sur la totalité des impôts directs, on a du mal à voir où est vraiment la baisse.

L’explosion des dépenses publiques.

les dépenses publiques ont cru de manière exponentielle en France avec, hors dépenses d’urgence et de relance, environ 28 milliards d’euros de plus par an, ce qui est considérable.  Elles atteindront toujours plus de 56% du PIB en 2022 contre 49,6% en zone euro. Et on annonce une nouvelle fuite en avant avec un nouveau plan d’investissement à 30 milliards d’euros, financé aussi par la dette, d’ici 2030, et la dette aura augmenté fin 2022 d’environ 690 milliards ! On comprend que le Haut Conseil des Finances Publiques appelle à la « plus grande vigilance sur la soutenabilité à moyen terme des finances publiques ». Mais le sortant n’en a cure.  Il est prêt à « acheter » même au prix fort, sa réélection. En attendant, on peut aussi légitimement se demander quelle est la durée de vie de baisses d’impôts qui ne sont pas financées. Au moins, on sait ce qui attend le ou la titulaire du mandat suivant : il faudra faire un effort de 3 à 4 points de PIB de baisses d’impôts, financés non par de la dette mais par des baisses de dépenses, pour rendre nos entreprises compétitives et booster la croissance potentielle de la France. Le risque est donc grand pour notre pays, en multipliant les chèques et les annonces de dépenses, de gâcher une possibilité unique de consolider les baisses d’impôts et de les poursuivre massivement comme il serait nécessaire pour combler notre retard de compétitivité.

Puissent les Français avoir la sagesse de ne pas se laisser  prendre au  piège des cadeaux électoraux, par nature éphémères, et choisir la  voie du redressement  qui demande des efforts  mais qui conduit au retour de la prospérité  pour tous. Le  programme des Républicains contient toutes  les solutions qu’ils attendent.  Ils  auraient tort de s’en priver.

 


L’ENGOUEMENT ZEMMOUR

Eric Zemmour

 

Un brillant chroniqueur

Avec la sortie de son nouveau livre, Eric Zemmour fait un tabac. Les médias  se l’arrachent, victimes de "zemmourite" aiguë, même ceux qui ne l’appelaient plus, comme dans le « service public ». Si on ajoute à cela le fait que BFMTV  et LCI aient multiplié les reportages sur lui, ça devrait, comme on dit, mettre la puce à l’oreille. Rien n’est gratuit en ce bas monde. Son irruption doit bien rendre service à quelqu’un. Reconnaissons à l’intéressé son talent. C’est un éditorialiste réputé qui a fait les beaux jours de Cnews, entre autre. Il n’est pas étonnant que son entrée dans l’arène concentre tous les regards. Il voulait être l’événement de la rentrée : il a réussi. Pas  un entretien sans que la question de son éventuelle candidature ne soit posée. Il fait durer le suspense  et pendant ce temps-là, il vend son livre au titre évocateur : « La  France n’a  pas  dit son dernier mot ».  Tout un  programme,  pensent ses fans. Ses thèses  rejoignent souvent celles du RN, et à LR, il séduit une frange conservatrice, et il se vante de voir les candidats à  la  sélection reprendre ses thèses, ce qui est une facilité. Et  comme plus ça mousse, mieux c’est, il multiplie les coups d’éclats : face-à-face avec Mélenchon, débat avec Michel Onfray …  Eric Zemmour a  du fond, profondément maurrassien, il est aussi très cultivé.  Mais s’il dénonce de vrais problèmes, qu’il s’agisse de l’identité, de l’immigration, de l’industrie ou de l’indépendance, s’il  a raison d’évoquer la catastrophe éducative, si la problématique  globale est bien une « guerre de civilisation », sa France sent la naphtaline et son plaidoyer , ne s’appuyant sur aucune expérience concrète et seulement sur l’observation, même juste, sonne creux.  D’autres, à droite, développent  les mêmes thèses, mais sur un socle  plus réaliste.

Zemmour, quelles compétences ?

Il ne suffit pas de parler, de faire de beaux discours, d’étaler  de  belles idées.  Il ne faudrait pas que le succès lui  monte à la tête. Je ne sais pas pourquoi, souvent il m’agace. Je ne suis pas aussi érudit que lui, mais je sais quand même beaucoup de choses en politique (par expérience) et en Histoire (par formation) aussi je n’aime pas sa manière, de temps en temps, d’arranger les choses à sa façon pour qu’elles aillent dans son sens. De plus, sans être « européiste », je suis européen de conviction. Ce qui me différencie nettement  de ses thèses nationalistes étroites. Et c’est une dimension incontournable pour tout quidam qui prétend  à  la magistrature suprême. Qui peut imaginer la France, endettée jusqu’au cou, démunie de toute industrie  hormis  deux ou trois pans de secteurs  tout juste compétitifs et encore,  une France à cours de  ressources énergétiques, s’en sortir seule, face aux Etats continentaux. L’Elysée  exige par ailleurs bien d’autres  compétences, que l’on ne peut acquérir que par le « cursus honorum » républicain : connaissance des rouages de l’Etat, des strates administratives, de la  décentralisation des compétences partagées entre les collectivités territoriales, …  et surtout respect des lois et des droits  français et européen –nous sommes liés par des traités qu’on ne défait pas d’un coup de baguette  magique- qui  obèrent bien des promesses.  Ce manque d’expérience, Macron en a cruellement  manqué.  Va-t-on renouveler la  même  erreur ? C’est qu’il ne suffit pas de « dire » sans s’embarrasser de pudeurs de gazelles, pour  plaire, il faut être capable de faire.  Et comme on le sait, « qui trop embrasse,  mal étreint ! ».

A droite, une immense  attente.

Les sondages ne doivent pas nous leurrer. Tant que le paysage n’est pas définitivement installé, ils « moulinent » dans le vide. Zemmour profite  d’un moment d’apesanteur dans le débat politique. Les  médias n’ont d’yeux (ou d’oreilles) que pour lui et pourtant il se dit des choses plus importantes ailleurs. C’est vrai, l’attente et le doute sont immenses chez les électeurs, surtout à droite. Rien ne serait pire que d’enfermer la démocratie dans des choix préfabriqués. Pour  l’instant, la stratégie  Zemmour profite à Macron qu’il dit combattre, en affaiblissant à la fois Marine Le Pen et Les  candidats LR.  Mais c’est faire l’impasse sur la conscience de leur grande responsabilité qu’ont tous les élus de la droite. Ils avancent avec un programme solide que les Français finiront par découvrir : il s’agit de  gagner sur un cap clair, avec  une famille réconciliée, avec  des valeurs assumées  telles que la  sécurité,  la bonne gestion de l’argent public, la  mise en avant du travail, le refus du communautarisme…  Il y a aussi un doute immense. Nous vivons un effondrement  moral de la politique et les réseaux sociaux y sont pour beaucoup. Les trahisons de ceux qui passent dans le camp  adverse   sans vergogne,  se vendent pour des places, ou encore changent complètement de logiciel une  fois élus pour  tout repeindre en vert (plus ou moins cramoisi), n’encouragent  pas à aller voter.  Aussi est-il  important d’avoir des candidats qui avancent sans cacher leur drapeau, pouvant arguer de leurs idées et du maintien de  leurs convictions dans la durée. Au final, il n’y aura qu’un candidat de la droite républicaine.  La méthode de sélection demande un peu de patience. Mais l’Elysée ne mérite-t-il pas qu’on prenne le temps !

Alors le soufflé Zemmour retombera, comme en son temps la baudruche Chevènement se dégonfla.

 


LA FIN DU "QUOI QU'IL EN COÛTE" ?

Daniel Fasquelle

[La fin  du "quoi qu'il  en coûte"],  c'est  le thème que Daniel FASQUELLE, trésorier national Les Républicains, Maire du Touquet, abordera lors d'un dîner-débat à Angers :

Lundi  11 octobre 

Restaurant L'Entrecôte d'Agape

12  avenue Jean Joxé, (entrée  par le MIN)

 Accueil à 18H30

Il est  encore temps de s'inscrire.  Voir les modalités  ci-dessous. 

Pour ceux qui n'ont pas encore renouvelé,  leur adhésion, c'est le moment de le  faire :

  • Ils bénéficieront du tarif privilégié "adhérent"?
  • Ils seront certains de pouvoir voter au congrès du début décembre pour désigner le candidat de la droite et du centre.   ( précision  : il faudra être à jour de cotisation avant le 15 novembre).

Pour ceux qui veulent soutenir Michel BARNIER, c'est l'occasion  de  se manifester.  Daniel FASQUELLE est dans son équipe de campagne, dont il est le coordinateur général des réseaux d'élus et de soutiens.

 

Inscription :

Adhérent   à jour de cotisation 2021

NOM :                                          Prénom :

Règlement : 20 € par personne et par chèque à l’ordre de « ANFR »

Adhérent (non à jour de cotisation 2021) et sympathisant :

NOM :                                 Prénom :

Règlement : 30 € par personne et par chèque à l’ordre de « ANFR »

( 20 Euros si adhésion ou ré-adhésion à LR 49 par chèque séparé – Coût de l’adhésion : 30 € personne seule, 40 € pour un couple, 15 € pour les jeunes)

Inscription définitive avant le vendredi  1er octobre.

Adressez votre coupon-réponse et paiement à :

 Les Républicains  - BP 26  - 49590 FONTEVRAUD L’ABBAYE

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Contact : [email protected]

Régine CATIN, Trésorière : 06 82 01 98 88

>>> (compte tenu des délais, prévenez-la de l'envoi de votre courrier d'inscription par téléphone pour qu'elle puisse vous prendre en compte).

 


LA CORDEE BARNIER SE RENFORCE

Barnier

 

L’écho de la candidature de Michel Barnier  se répand et rencontre  un accueil favorable si  j’en crois les personnes que je rencontre. Le candidat à la présidentielle fait une campagne active sur les médias  et parcourt les départements. Des parlementaires, des élus, des militants, des sympathisants sont attirés par son discours rassembleur et  apaisé. Incontestablement, l’ancien négociateur du Brexit séduit.

Un profil idéal.

Michel Barnier coche toutes les cases, comme on dit. Il n’a pas seulement « la gueule d’un président » comme  l’a affirmé Roselyne Bachelot, il a aussi les  qualités requises. La lecture  de son livre sur le Brexit est édifiante voilà un homme qui sait gérer toutes les dimensions d’un dossier, qui en maîtrise toutes les données, qui sait choisir les collaborateurs les plus pertinents et les plus efficaces. Il est riche d’une expérience qui manque tant aujourd’hui à la gouvernance actuelle   : de la France, il connait tous les échelons politiques et administratifs pour les avoir pratiqués, de l’Europe, il connaît tout le personnel politique des Etats-membres et tous les méandres de son fonctionnement, du monde, il a  la  vision géopolitique qui résulte de ses  responsabilités ministérielles successives.  Même son âge peut-être un atout. Si on regarde les dirigeants de la  planète, Biden, Poutine, Xi Jinping…  il ne dénote pas.  A 70 ans, de nos jours, on est encore  jeune.

Un projet  fédérateur.

Quand on a su maintenir ensemble les 27 pays de l’Union face aux anglais qui ont tout tenté pour trouver une faille, réunir sa famille et plus largement les Français  devrait  être à sa portée. De nos pays, il  en a bien compris les faiblesses  actuelles : désespérance vis-à-vis des politiques, société fracturée façon archipel sous les coups de boutoirs du communautarisme et le laxisme de la gauche, finances à la dérive, économie fragilisée par  les  erreurs commises durant ces dix dernières années…  Son leit motiv  « respecter les Français » n’est pas qu’un slogan, il traduit une volonté. Son autre obsession  « faire » plutôt que parler, cherche à redonner confiance, là où elle a été trop souvent malmenée par les promesses  non tenues.  Le  personnage devrait  donc  plaire à un électorat en mal de reconnaissance et de leadership. Il est encore trop tôt pour décliner un  programme complet.  Il  pourra s’appuyer sur le travail en profondeur mené par l’équipe de Christian Jacob qui a publié récemment un projet  complet, fruit de plus de 200 forums. Il pourra d’autant plus y puiser, qu’il n’a jamais quitté  sa famille politique, resté fidèle  malgré les propositions de débauchage dont il a été l’objet.

Un homme solide.

Michel Barnier est un Savoyard. Il pratique l’alpinisme. Une cordée, il sait ce que c’est et il sait que chacun compte, le premier, comme le dernier.  Il a dit, il y a quelque temps, « là où il y a une volonté, il y a un chemin. » Il saura gouverner la France.  Sa promesse de rassembler tous les talents, à  commencer  par ceux de la droite, est  le prélude à des jours nouveaux d’espoir et de renouveau pour la France. Ce chemin, je vais le rejoindre  et je vous invite à en faire autant. Dans notre département, Stéphane Piednoir et Catherine Deroche ont franchi  le pas et rejoint la cordée Barnier.  La campagne ne fait que commencer pour mener l’assaut du sommet de l’Elysée.

 


BUDGET 2022 : LE MAIRE-GARCIMORE DANS SES ŒUVRES.

Tonneau des danaïdes

Pour 2022, il fallait bien un peu de magie pour rendre présentable une situation financière exsangue. Mais Le Maire nous a rejoué du Garcimore  avec  ses « colossales petites finesses ». Il y a une semaine, Bercy a présenté les sous-jacents macroéconomiques du futur budget 2022, mais en oubliant l’essentiel : le niveau des dépenses publiques qui ne sont pas toutes encore arrêtées ou définies. C’est que les projets présidentiels tombent comme les obus à Gravelotte, campagne oblige, et toutes les annonces ne sont pas toujours chiffrées. Comme l’affirme Bertille Bayard dans Le Figaro : « L'argent magique est une drogue qui transforme déjà la campagne électorale en gigantesque rave-party. »

Le budget au fil de l’eau.

Depuis cinq ans, le budget est livré par morceaux, au fil de l'eau des arbitrages, alors qu’avant, c'était un exercice solennel, obéissant à un strict rituel. Le cadrage  était arrêté  avant les vacances ainsi que les hypothèses macroéconomiques, et au début de l'automne les annonces étaient lâchées d'un bloc : dépenses, recettes, déficit, dette et effectifs,   avant que ne commence le marathon budgétaire à l’Assemblée. Après des reports de crédits jamais vus entre 2020 et 2021, nous assistons à une nouvelle méthode : celle de voter des milliards de dépenses publiques… par amendement,  au fil  de l’eau. Cela permet d’installer un flou sur le résultat final des dépenses publiques et  entre temps de faire des  annonces  sympathiques, ce qui permet à  Bruno Le Maire d’affirmer sans sourciller : « les dépenses ont été tenues ».  Et surtout de se  ménager des marges de manœuvre  afin d’annoncer de bonnes nouvelles sur le plan des finances publiques en fin d'année, qui s’avèreront fausses ensuite. Le dernier budget de François Hollande, dont les dépenses avaient été systématiquement sous-estimées, est resté dans les annales : la Cour des comptes l'avait accusé a posteriori de manquer de sincérité. Cette  fois-ci la méthode est plus rusée mais on n’est pas loin du même résultat.

Le Haut Conseil aux finances publiques.

C'est un budget incomplet qui a été envoyé aux sages du Haut Conseil aux finances publiques. Deux mesures, et non des moindres, manquent à l'appel : le plan d'investissement « France 2030 » qu'Emmanuel Macron présentera dans le courant de l'automne et qui engagera plus de 30 milliards d'euros sans que l'on sache combien seront décaissés dès 2022,  et la création du « revenu d'engagement » pour les jeunes estimé à approximativement 2 milliards d'euros, non encore arbitré.  Et si Bercy précise la plupart des indicateurs fondamentaux des finances publiques, il ne livre pas le niveau des dépenses publiques prévu pour 2022… le gouvernement se réservant ainsi le droit d'en réaliser par amendement au cours de la discussion budgétaire : on parle ici d'une dérive qui pourrait représenter 11 milliards à l'issue des arbitrages de juillet. Au bas mot, car les récentes annonces - Beauvau de la sécurité, création d'une assurance récolte à 600 millions d'euros vendredi dernier, plan pour Marseille une semaine plus tôt - sont déjà prises en compte, assure-t-on à Bercy, mais les autres  suivent à un rythme  frénétique, Macron ayant le « chèque facile » : lundi, alors qu'il décorait les médaillés des Jeux olympiques de Tokyo, il a promis un « plan massif » pour les équipements sportifs de proximité, qu'il annoncera « dans les prochaines semaines ».Le Haut Conseil des finances publiques aura bien du mal à cerner ce cadrage budgétaire. Comment vérifier la crédibilité du déficit public alors que l'on ne connaît pas le niveau total des dépenses, alors qu'on ne peut pas comparer les dépenses au niveau de recettes totales ? Et si l'on ne parvient pas à juger de la cohérence du déficit, comment le faire s'agissant de la dette, le premier rétroagissant sur le second (hors flux de créances) ?

Manque de sérieux budgétaire !

Comment garder son sérieux budgétaire quand on a dû consentir un déficit de l'État de presque 180 milliards d'euros sur une seule année (2020) face à la crise sanitaire ? Le niveau de déficit 2021 est révisé à la baisse de 9,4% à 8,4%, et pour 2022 à 4,8%. Mais celui-ci devrait être en réalité plus élevé, autour de 5% du PIB, suite à l'adoption des amendements de dépenses. Par ailleurs, ne figurera dans le budget 2022 aucune dépense d'urgence car des crédits 2021 déjà financés (par endettement) mais non consommés, seront reportés en 2022. Et en 2022, la dette s'élèverait selon Bercy à 114% du PIB. Un niveau d'endettement qui pourrait être aussi sous-estimé après 116% annoncés pour 2021. Le projet de budget repose sur des hypothèses conservatrices (sous-estimées) de croissance et de rentrées fiscales, ce qui crée des marges de manœuvre. « Une partie des fruits de la croissance ira à la réduction de la dette », promet Bercy : incroyable ! nous avons tellement perdu le sens de la mesure que nous sommes capables de rejouer la scène de la « cagnotte » avec un déficit envisagé entre 4,8 % et 5,3 % du PIB. 

En ne donnant pas, encore cette fois, les informations permettant au Haut Conseil des finances publiques de se prononcer sur le sérieux du cadrage budgétaire en toute connaissance de cause, l'exécutif ne respecte pas les droits du Parlement. Il faudra attendre la présentation des documents budgétaires, et probablement attendre que le projet de loi arrive au Sénat, afin d'intégrer l'ensemble des arbitrages gouvernementaux intervenus en séance à l'Assemblée, pour connaître le budget 2022. Voilà des acrobaties budgétaires préoccupantes à la veille de  l’élection présidentielle, d’autant plus que les promesses des candidats déjà lancés ont la dizaine de milliards d'euros pour unité de compte (cf Hidalgo).

 


UNE RENTREE POTEMKINE

Village potemkine

Le décor de la rentrée est installé. Tels les « villages Potemkine » de Russie, les façades de la France qu’on veut nous présenter sont souriantes, quand elles ne sont pas rutilantes. L’optimisme est de retour dans l’air du temps. La France est supposée bénéficier d’une belle reprise économique.

L’embellie de  la rentrée.

Cette année, la  croissance atteindra 6,25%, selon l’Insee, soit sa meilleure performance depuis 1973, ce qui permettra à l’activité de retrouver son niveau de 2019 en fin d’année. L’emploi salarié privé et public dépassait déjà de 145.500 postes son étiage d’avant la pandémie au début de l’été. Et à entendre le gouvernement, l’économie française serait ainsi non seulement en passe de surmonter le choc le plus violent qu’elle a subi depuis la Deuxième Guerre mondiale, mais elle en sortirait renforcée. La forte croissance de 2021 résulte de l’effet de rattrapage qui suit la récession historique de 8 % du PIB en 2020, dont la nature est particulière puisqu’elle n’a pas été provoquée par des déséquilibres économiques mais par les mesures sanitaires prises par l’État pour répondre à l’épidémie. Epargne pléthorique des ménages, trésorerie gonflée des entreprises, le mouvement mécanique de récupération lié à la levée des restrictions gouvernementales était attendu et jouera encore en 2022, avec une progression de 4%. Bruno Le Maire se targue même d’attribuer une partie des recettes de TVA à la baisse du déficit et à la dette, tout en vantant les  mérites de son plan de relance. Mais ce n’est qu’une façade.

La  réalité économique est plus triste.

Pour être vigoureuse, la reprise est hémiplégique et risque d’être éphémère. Elle renforce le modèle insoutenable d’une croissance à crédit, tirée par la seule consommation et elle entraîne l’envolée du déficit commercial à près de 80 milliards d’euros, faisant la fortune des entreprises chinoises et allemandes, mais aussi italiennes et espagnoles. La production demeure inférieure de 2,7 % à son niveau de fin 2019, souffrant de pénurie de matières premières, de composants et de travail. Même la situation de l’emploi  n’est pas satisfaisante,  malgré la baisse apparente du chômage, elle fait coexister 1 million d’offres non satisfaites et encore 600 000 travailleurs en chômage  partiel. Le pays compte aussi 2 millions de RSA et environ 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Certains secteurs, comme l’aéronautique, l’hôtellerie de luxe ou la culture, restent profondément déprimés, de même que certaines zones géographiques, notamment Paris où le commerce et le tourisme sont sinistrés. Notre pays, reste le champion des prélèvements et du fait de la compétitivité en berne notre appareil de production a perdu 0,2 % des parts de marché à l’exportation. La stratégie du « quoi qu’il en coûte » se prolongera en 2022, avec la fuite en avant des dépenses de fonctionnement et la perspective d’un second plan d’investissement. La  croissance 2021 a reposé entièrement sur le déficit porté à 9,2% qui a laissé filer  les dépenses à 62% du PIB : la croissance française repose  entièrement sur la  dette. Dès 2023, la  France affichera le plus important déficit de la zone euro en pleine période de resserrement des politiques monétaires de la FED et de la BCE et de remontée des taux longs, avec un retour vers la croissance potentielle de notre économie qui se situe autour de 1 % par an. La reprise se résumera à un feu de paille alimenté par des dépenses publiques, dont l’immense majorité finance des dépenses courantes et non des investissements. Au total, l’économie française sort profondément affaiblie de l’épidémie de Covid, compte tenu de l’accroissement de ses faiblesses structurelles

La réalité tout court est encore plus triste.

En effet, c’est à une triste réalité que nos compatriotes sont confrontés. Le pays est plus malade qu’il n’a jamais été depuis longtemps. La violence et la délinquance se répandent dans les quartiers et les campagnes. Les flux migratoires atteignent des sommets. Le désœuvrement ronge le pays dans ses profondeurs et la situation des « territoires perdus de la République » devient effroyable. Les médias se contorsionnent pour dédramatiser cette réalité explosive et son déchaînement de violence. Et de fait une grande vague d’illusions et de mensonges à commencé à déferler sur le pays dans la perspective de l’élection présidentielle. Il est malheureux que des personnes  comme Christophe Béchu  viennent entretenir ce mirage avec un discours  « misérable » devant les députés LREM réunis à Angers, vantant leur courage et les promesses tenues et les félicitant d’avoir réalisé ce que la  droite avait rêvé de faire  sans le réaliser  alors que jamais on n’a connu à l’Assemblée nationale majorité plus arrogante et sectaire. Il y aurait beaucoup à dire sur cette  manière de se rouler  par terre devant la Macronie, mais si les promesses tenues c’est, entre autres, l’abandon de ND des Landes,  l’augmentation de 25% de la CSG  sur les retraités, l’extension de la PMA, l’imbécile suppression de la taxe  d’habitation et la fermeture de Fessenheim, alors effectivement, nous ne sommes plus de la même famille. Quant à  la droite, elle n’est plus au pouvoir depuis 10 ans, elle a fait 80 réformes sous Sarkozy. Macron n’aura vraiment réussi que la Flat taxe et quelques bricoles non abouties de réforme du travail. Non, Christophe, tu vas appeler à le soutenir, on ne te suivra pas !

 


LE VERTIGE DES CANDIDATURES (2)

Elysée

 

Suite du tour d’horizon du paysage politique.

Du côté de l’extrême droite.

À ce beau désordre s’ajoute de nombreuses inconnues, dont la plus importante est la candidature éventuelle d’Éric Zemmour. La boule dans le jeu de quilles. On dit dans les officines qu’il prendra des voix à Emmanuel Macron, on se demande comment, ou aux Républicains qui n’ont pas du tout le même  logiciel. C’est par rapport à Marine Le Pen que ce n’est pas un atout supplémentaire capable d’élargir le spectre de son électorat : sur l’Europe, sur la sécurité, sur l’immigration, c’est un maximaliste et il se présente pour faire « mieux » que la  présidente du RN dans les domaines où, elle s’est ralliée à la « sagesse » idéologique pour toucher une droite moins extrémiste. Je suis persuadé, pour ma part, que si Eric Zemmour va au bout de sa candidature, il affaiblira Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, tout en créant dans l’esprit des électeurs une telle confusion qu’il finira par incarner davantage les idées de Jean-Marie Le Pen que celles de sa fille. Le tout dans un contexte où le RN paraît affaibli après les Régionales et  Marine Le Pen usée. Si elle continue de s’afficher dans le  Match avec  Macron, c’est  par défaut, le  paysage électoral  n’étant  pas encore défini. On aurait pu se passer de la gaffe d'Eric Ciotti.

La solitude de  Macron.

Du côté de chez Macron, ce n’est pas le trop plein, c’est plutôt le vide.  Si LR est encombré par ses « talents », à LRem  ce serait plutôt  l’inverse. Des talents on en cherche. Quoi qu’il en soit ils ne serviraient guère, le Président ayant pris le pli de faire tout, tout seul. Il y a certes des velléités d’organisation dans son cas, mais ça ressemble beaucoup à la création d’écuries  parallèles au cas où… Ainsi le  rassemblement de la République des « Jaunes » à Fontainebleau où les LR en rupture de  ban cherchent à se constituer un gîte  pour tenter d’exister. A Angers, aux journées parlementaires de LRem (j’espère pas aux frais du contribuable local), on a bien parlé de la création d’un  « grand » parti démocrate, ce vieux serpent de mer dont Bayrou rêve depuis la fin de l’UDF, mais il serait  étonnant que la démarche aboutisse à un ensemble homogène.  Chacun y pense avec ses arrières-pensées pour le coup d’après. Ceux qui rêvent d’un paysage politique réduit à deux partis comme aux Etats-Unis  oublient qu’on est en France  et  que le  schéma anglo-saxon ne correspond pas  à nos mentalités. Pour la campagne présente, aucun doute : Macron sera candidat, son propre directeur de campagne et son propre porte-parole. Il ne restera qu’à coller les affiches.  Pour ça, il a déjà Dupont-Moretti et sa Rolex. Sa cote reste élevée, mais la cote ne fait pas le vote. Les sondages le donnent toujours gagnant devant Marine Le Pen, mais avec un écart assez réduit (8 points dans un duel, c’est 4 points à rattraper). Il n’y a pas à s’en formaliser : il en sera ainsi tant que  le paysage électoral de  la présidentielle ne  sera pas figé  et la  campagne lancée. Les sondages de l’automne précédant l’échéance se sont toujours révélés faux. Les Français ne veulent toujours pas de la réédition de 2017 et 59% d’entre eux ne souhaitent pas que Macron se représente ! Comme quoi, on a encore le temps de voir. Attendons  que ça « décante »   comme on dit.

Et puis d’ici avril, le sortant a encore tellement le temps de dire des bêtises…


LE VERTIGE DES CANDIDATURES

Elysée

 

L’automne climatique est presque déjà là. Et les feuilles commencent à tomber. Comme saisies d’une étrange correspondance, les  candidatures à l’élection présidentielle tombent elles aussi, si nombreuses qu’elles donnent le vertige à nos concitoyens.  Une force incompréhensible semble pousser les uns et les autres, dans tous les partis, à se croire le meilleur pour affronter le  suffrage des Français. Peut-être que l’exemple d’Emmanuel Macron en 2017 les inspire : partir du quasi anonymat et arriver au second tour avec la chance d’être plus acceptable que Marine Le Pen. S’il l’a fait, n’importe qui devrait pouvoir le faire. Car, une constante continue de s’imposer : l’opinion indique dans tous les sondages que le pays refuse la réédition d’un duel Macron-Le Pen. Le  problème  est de savoir si une décantation est possible. Elle est indispensable, car, pour l’heure, la multiplicité crée la confusion et n’encourage pas à la participation électorale. L’équation à gauche semble plus compliquée qu’à droite.

L’embouteillage des gauches.

La perspective est plutôt sinistre à gauche. Additionnés, les communistes, les Insoumis, le PS et ses avatars, les écologistes, ne forment pas, selon tous les sondages, plus de 30% de l’électorat. C’est déjà une fragilité structurelle qui réduit les chances d’être dans la  course.  On a déjà une pléthore de candidats certains de leur engagement : Mme Anne Hidalgo et M. Arnaud Montebourg pour le PS,  MM. Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel (PC), pour la gauche radicale et au moins un écolo, Jadot ou Piolle. Encore que les écologistes aient une  propension à valider le discours le plus extrême et Sandrine Rousseau tient la corde. 30% c’est aussi l’espace qui permettrait de franchir le cap du premier tour, pour autant qu’il y ait un candidat unique. Mais en rangs serrés, ils n’ont même pas l’espace pour courir. Ils risquent tous de faire des scores inférieurs à 10 %. Certes, les Verts devront choisir au moyen d’une primaire, mais se rallieront-ils derrière le PS, ou bien le contraire, rien n’est moins sûr. Et les gauches ont un handicap de  taille : il  existe une faille irréconciliable entre les universalistes et les racialistes qui interdit le regroupement de l’électorat, même en cas d’alliance. Le  résultat de ces coalitions aux élections régionales est là pour en témoigner.

Une droite consciente de l’enjeu.

C’est  la leçon que je tire de l’université  d’été de La  Baule avec Les Républicains. Tous les  candidats ont fait acte de présence : Michel Barnier, Philippe Juvin, physiquement, Eric Ciotti et Valérie Pécresse  par vidéo interposée. Ne manquait que Xavier Bertrand qui cultive son chemin personnel. Aucune tension, de la sérénité. Une certitude : il n’y aura qu’un candidat, tellement tout le monde est persuadé que deux candidats pour le même électorat, c’est la recette de la déroute. Rien à voir avec ce que  les médias en disent : pour eux l’affrontement est inévitable et ils  citent volontiers deux candidats,  Bertrand/Pécresse, en ignorant totalement le  parcours que pourrait faire un Michel Barnier. C’est leur jeu de dramatiser. Révigorés  par les résultats des dernières  élections, les caciques du parti réfléchissent à une  méthode de « départage », primaire ou autre aidée par un sondage énorme portant sur quinze mille électeurs de droite pour faciliter la décantation, qui de toute façon aura lieu. La famille LR aura un seul et unique candidat derrière lequel tous  les autres se rangeront. La formule « jouer collectif »  était samedi dernier dans toutes les bouches. Le rebond de la droite est incontestable. Elle est majoritaire dans le pays, elle reste bien implantée dans les territoires et, si elle a autant de candidats à proposer, c’est parce qu’elle a beaucoup de talents disponibles. Tout le monde ne peut pas en dire autant. La détermination de Xavier Bertrand à se présenter indépendamment du parti complique la solution mais ne l’empêchera pas.  Lui aussi aurait gros à perdre. En attendant, les Barnier, Pécresse, Ciotti, Juvin, Peyre (nouveau venu) vont tenter leur chance, profitant de leur fidélité au parti. Reste que  l’important, par-dessus tout, c’est de faire gagner l’équipe de France de la droite. Elle a un  atout : rien ou presque ne sépare les différents projets.  La convergence des discours simplifie considérablement l’équation. Il n’est pas de querelle d’ego qui ne trouve sa solution. Ce  serait impardonnable.

Il reste à analyser  les chances du Rassemblement national et ce  qui se passe du côté de chez Macron.  A suivre, donc.

 


Y A-T-IL UNE NOUVELLE MARINE ?

Le Pen 2022

 

Comme Emmanuel Macron qui, lui aussi, est le grand perdant du dernier scrutin avant la présidentielle, l’extrême-droite a contourné la défaite pour repartir, sans ciller et sans discuter du problème posé par l’abstentionnisme, vers le seul rendez-vous électoral qui ait de l’importance à ses yeux. Ce qui vaut pour la République en marche vaudrait donc pour le RN. Le Rassemblement National, à l’occasion de son congrès à Perpignan, a donc décidé de ne pas s’appesantir sur son échec aux élections régionales et départementales et de ne rien changer à son programme. Il a réélu Marine Le Pen triomphalement à la tête de son parti, avec  la « clause de campagne » nommée Jordan Bardella. Mais ne nous y trompons pas, l’enthousiasme n’est qu’apparent. Il ne met pas fin aux vicissitudes que rencontre le Rassemblement National, qui ont été délibérément ignorées, ce qui ne veut pas dire qu’elles ont disparu.

Une abstention symptomatique.

Il est probable que l’électorat de Marine Le  Pen est miné, par la bizarre concurrence d’Éric Zemmour, par les commentaires haineux de Nicolas Dupont-Aignan, ou par ses difficultés financières. L’échec des 20 et 27 juin,  par l’absence d’une partie de ses électeurs, méritait d’être examiné non comme un incident de parcours mais en tant que dérapage suspect, susceptible de s’aggraver. Le tableau général de la politique en France montre un désarroi général qui n’est nullement circonscrit au RN, il s’est installé à gauche, chez les Verts qui n’accoucheront d’un  candidat que dans la douleur, et à l’extrême gauche, dont la stratégie est tout simplement suicidaire. Il a touché la droite. Certes il valait mieux gagner que perdre et les Républicains nous le font savoir, mais le stock de leurs voix est quand même en baisse par rapport à 2015.  Tout concourt à une incertitude qui risque de durer jusqu’en avril prochain.

Pourtant, le défaut de participation de l’électorat d’extrême-droite est anormal  car il est habituellement marqué  par la fidélité et valorisé par l’abstention des autres. Il y a donc une explication plus  profonde.  Il semble aussi que le choix de têtes de  listes « transfuges » venues de l’UMP, comme Mariani et Garraud, qui avait pour but de capter un supplément d’électeurs de la droite républicaine ait eu un double effet contre-productif : de la défiance des électeurs traditionnels marinistes sans élargir la base électorale. Globalement, dans une France rétive au vote, la participation RN est rentrée dans le rang, d’autant plus que Marine Le Pen à appeler à aller voter par  une ferme injonction qui visait à secouer ses électeurs au soir du premier tour sans qu’elle soit suivie d’effet une semaine plus tard.

Le prix de la « normalisation ».

Depuis qu’elle a pris en main le Front National,  puis le Rassemblement National, Marine Le Pen n’a cessé d’agir dans sa stratégie de « dédiabolisation », pour rendre  le parti attirant et le sortir du fossé contestataire et extrémiste où son père l’avait ancré. Si l’on s’en tient à ses déclarations, la cheffe du Rassemblement National n’a absolument plus rien d’inquiétant. Elle s’en est parfaitement expliquée sur France info : elle est pour l’Europe et pour l’euro, elle est anti-islamiste mais respecte profondément la religion musulmane, elle a un plan pour la réforme des retraites qui n’est pas pire que les autres et elle est toute en modération par ses prises de position plus centristes que radicales. Elle avait même averti « si le RN ne gagne aucune région dimanche, ce n’est pas son affaire : elle continuera son irrésistible marche en avant », comme Macron. Résultat : son électorat ne la suit pas quand elle appelle à l’aide et aucune région ne tombe de son côté. En gommant les aspérités de  son programme, s’est-elle banalisée au point qu’elle ne peut  plus être le réceptacle de la  colère de ses habituels  mécontents ? En résumé : elle ne suscite  plus d’enthousiasme ! Alors si même  le mouvement du candidat n’y croit plus, qui y croira ?

Qui mieux que la droite …

Aujourd’hui, il est difficile de dire de quoi Marine Le Pen est vraiment le nom après avoir modifié ses convictions au point d’adopter celles de la droite. Elle a même eu l’occasion de dire que la dette due à la pandémie était remboursable ! Sa reconversion au centre droit lui a en tout cas réussi puisqu’elle semble avoir retrouvé, au moins médiatiquement, une partie de la crédibilité qu’elle avait perdue en 2017. Ainsi, le RN serait un parti comme les autres, et sa patronne ne serait pas plus radicale qu’un Eric Ciotti.

Il est facile de prétendre que Marine Le Pen ment pour se faire élire et que, une fois élue, elle s’empressera de retrouver ses fondamentaux. Mais personne n’a la preuve de cette manipulation, qui ne sera vérifiable qu’après coup. Pourtant, à force de  vouloir trop ressembler à la droite républicaine, on  peut nourrir un soupçon. C’est que les gens qui l’entourent ont souvent des convictions racistes, antisémites, intolérantes, qui n’ont pas d’autre débouché que le Rassemblement National. Elle ne peut pas davantage ignorer son passé, les opinions de son père, ce que le Front National a représenté même s’il a changé de nom. Son message : « J’ai changé, je suis une bonne fille » ne doit pas faire illusion. Elle a construit sa carrière sur un socle d’intolérance, sur des concepts réfléchissant les vieilles idées de l’extrême droite, terme qu’elle rejette avec vigueur mais qui lui colle à la peau. Chassez le naturel, il revient au galop, et même si elle était sincère, il y a certes le programme, mais il y a aussi le risque de la pression exercée par les adhérents. Même à contrecœur, Marine Le Pen pourrait être incitée à prendre des mesures répressives bien plus tôt qu’elle ne le croit. Et d’autant plus qu’elle voudra reconquérir le coeur de ceux qui l’ont abandonné aux Régionales.

Vous m’avez compris : puisque les électeurs de droite ont le choix, autant préférer l’original à la copie. Inutile de prendre le risque !

 


MAINTENANT, TOUT COMMENCE !

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Disons les  choses clairement : il n’est  pas question de minimiser la victoire des sortants  et encore moins celle des  présidents LR ou assimilés  sous prétexte que  le taux d’abstention est très élevé. La droite LR et ses alliés contrôle 7 régions et 73 départements et remporte largement devant  les autres partis en nombre de voix cette échéance électorale. Les absents ont  toujours tort,  rien n’empêchait les électeurs de se rendre aux urnes si ce n’est une distribution calamiteuse des  documents électoraux, jamais vue sous la  Vème République et que l’on peut  mettre sur le compte de l’incompétence de M. Darmanin au Ministère de l’intérieur. Il était pourtant bien placé  en tant que candidat pour savoir qu’une entreprise privée n’a pas la même facilité d’accès aux boites aux lettres dans  les immeubles, aujourd’hui souvent « bunkérisés », que les facteurs de La  Poste. Inexcusable ! « Les Républicains » est aujourd’hui la formation politique qui occupe la première  place dans notre pays, avec  les villes, les départements, les Régions qu’elle dirige et au parlement ses 100 députés  et la majorité sénatoriale. Le RN et Macron se sont cassés les dents dessus. 

Une  double défaite qui bouscule le paysage politique.

Tous les candidats Lrem, là où ils avaient pu se maintenir, sont relégués à des scores humiliants.  C’est un terrible échec pour le Président de la République. Non seulement La République en marche n’a pas réussi à s'imposer comme une force dominante du paysage politique, mais en plus, elle est apparue comme une intruse dans un jeu droite-gauche relancé. Beaucoup de ses électeurs du premier tour ont pensé que leur vote serait plus utile ailleurs. En fait son parti a même servi à rien : il est à peu près certain,  que même en Paca, Renaud Muselier aurait fait un meilleur score dès le 1er tour s’il n’avait pas pris des candidats  Lrem sur sa liste.

La défaite du parti de Marine Le Pen est l’autre mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron.  Marine Le Pen voit s’effondrer sa stratégie de « dédiabolisation ». A force de vouloir ressembler à la  droite, son parti a  perdu sa  vocation contestataire qui faisait son succès. Du coup malgré les sondages qui donnent encore  le duel Macron /Le Pen pour la présidentielle, ce scénario a pris du plomb dans l’aile, car la dynamique est en train de changer de camp. Elle n’est pas du côté de Lrem pas plus que du RN. Le décalage est si important qu’il est impossible de feindre de croire que le paysage politique n’est pas modifié.

La droite a maintenant de grands devoirs.

Le jeu de Lrem qui voulait recomposer le paysage politique en décrédibilisant la droite a lamentablement échoué. Macron voulait rendre la candidature d’un LR impossible, il en est pour ses frais. Désormais, dans l’électorat modéré, la certitude que Macron est son meilleur candidat  n’est pas établie, car, au regard des trois thèmes dont on peut prédire qu’ils seront au cœur de la thématique de campagne, les personnalités de droite sont bien plus crédibles que lui sur les questions sécuritaire et identitaire et par ailleurs bien plus rassurantes que Marine Le Pen sur les enjeux économiques. Les Bertrand, Pécresse, Wauquiez, Barnier, Retailleau, sont plus en phases avec les aspirations des Français en pleine « droitisation », comme  l’a montré la récente étude de la Fondapol.

Face  à un président  plus préoccupé de sa  propre réélection que de gouverner  la France, les candidats potentiels de la droite doivent d’abord mettre entre parenthèse les problématiques d’ego, prouver, et non plus se contenter de promettre, que celui qu’elle désignera « fera » ce  que les Français attendent. Il faudra choisir le plus rassembleur possible tout en convaincant le  pays qu’une équipe responsable et soudée autour d’un projet est prête à prendre la relève.  Il  lui revient de montrer qu’elle est capable d’afficher des convictions, une ligne politique et un programme dans l’intérêt du pays sans plier devant la tyrannie du « politiquement correct » qui voudrait imposer la  mauvaise  conscience et la repentance. C’est parce qu’elle sera capable  de montrer sa détermination et sa volonté de renouer avec les fondamentaux de la « res publica » qu’elle retrouvera la confiance du peuple, toujours digne de respect, dans une démocratie. Elle a désormais un boulevard devant elle si elle veut saisir sa chance mais il  lui faut à la fois choisir un seul candidat et jouer collectif. C’est plus qu’un devoir, un impératif !

Traiter  les vrais sujets.

La future équipe qui prendra le pays en charge en 2022, aura à gérer une situation désastreuse laissée  à la fois par Hollande et Macron qui en a continué la politique. Après deux quinquennats  pour rien, la dette publique atteint 2 750 milliards d’Euros à 120% du Pib, le déficit des comptes nationaux est abyssal, la société est rongée par la  violence et le communautarisme, le chômage atteint des dimensions monstrueuses, avec 4 à  6 millions de personnes dans la pauvreté. Et cela dans un pays où  les dépenses publiques, les impôts et les cotisations sociales restent les plus élevés des  pays industrialisés. Il  s’agira  d’accomplir un devoir pour le  service de la France, qui nécessitera un discours de courage et de vérité, sans provocation  inutile mais sans démagogie. Le  gouvernement devra rester  droit dans ses bottes  pour appliquer une politique de  fermeté  quant à la sécurité, la maîtrise des frontières et des migrations et le respect de la  laïcité que près de 70% des Français réclament. La vérité et la transparence sur les résultats rétabliront la  confiance. Enfin, la  crise sanitaire a mis en pleine lumière les défaillances administratives des services publics, en particulier l’hôpital et l’école pour laquelle il faudra mettre fin à la politique de nivellement par le bas et à l’effondrement du niveau dans toutes les disciplines. Dernier devoir, et pas le moindre, il reviendra à la droite de rétablir dans toute sa dimension ce qui a été le symbole de la  France pendant des siècles : la liberté,  mise à mal par toutes les  mesures  et les ingérences des contraintes sanitaires. En corollaire, c’est le grand chantier de  l’avenir de notre démocratie, sapée par les mouvements de l’ultra gauche islamo gauchiste, qu’elle devra ouvrir afin de restaurer une démocratie à la  fois représentative dans laquelle le Parlement retrouvera tous ses droits, et à  l’écoute du peuple grâce à al consultation référendaire.

 Pour elle, tout commence, elle n’a pas le droit de décevoir !