HISTOIRE
TRISTE BILAN (1) La sécurité
TRISTE BILAN (3) Le délitement de l’économie

TRISTE BILAN (2) La dette et les déficits

Dette publique

 

« L’oracle » a parlé pendant quatre heures  pour présenter son projet. Mais il y a des sujets qu’il s’est bien gardé d’aborder.  Et parmi eux, celui de nos finances publiques. Et pour cause ! Certes son ministre des finances s’est employé à rendre la mariée présentable en mettant en avant les baisses  d’impôts réalisées,  le taux de croissance et les chiffres du chômage. Un habillage qui frise l’escroquerie.

Parce que la France a continué de décrocher par rapport aux autres pays.

Elle occupe en 2020 le 23ème rang mondial en richesse par habitant. Elle ne s’est pas réindustrialisée : 3,2 millions d’emplois salariés dans l’industrie en 2017, 3,1 millions en 2020 (contre 5,5 millions en 1980). Près d’un million d’entreprises ont été créées en 2021 mais il s’agit à 90 % d’entreprises comprenant un seul salarié car créer une entreprise en France se heurte en effet aux repoussoirs de la fiscalité et des normes. Elle a en 2020 le plus important déficit commercial de l’Union européenne, soit 82 milliards. Au cours des 20 dernières années, les entreprises françaises ont investi deux fois plus à l’étranger que les entreprises étrangères ne l’ont fait en France. Et il y aurait beaucoup à dire pour nuancer le cocorico qui vient d’être poussé quant à l’attractivité de notre pays.

Les Français, au quotidien ressentent un sentiment d’appauvrissement : salaires bas, pensions figées, indice des fonctionnaires gelé depuis près de six ans … Eh bien, ce n’est pas qu’un sentiment, c’est une réalité, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 39 030 euros par habitant de richesse nationale en France… loin derrière l’Allemagne qui est à 46 208 euros. La France n’est plus dans le groupe des sept pays riches de l’Europe du Nord qui sont en moyenne à plus de 63 000 euros de richesse par habitant. Si l’on ne prend que les 11 pays historiques de la zone euro de 1999 (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal), seuls l’Italie, l’Espagne et le Portugal sont derrière nous. Au niveau mondial, la France décroche aussi par rapport aux grands pays. Dans les années 1980, la France était 11e. Elle est maintenant 23e!

Parce que la France reste la championne des impôts et des taxes !

En 2019, 483 au total, soit 214 impôts, 159 taxes et 110 cotisations. La France est le seul pays où l’on paye des taxes sur les taxes. Les impôts directs des ménages sont passés de 250 milliards en 2017 à 275 milliards en 2019. Ils ont augmenté plus vite que le revenu disponible et les plus riches n’ont pas été avantagés le dernier décile paie 10 milliards de plus, l’augmentation de la CSG/CRDS en étant la cause… Les entreprises ne sont pas à meilleure enseigne : le supplément de prélèvements obligatoires par rapport aux autres pays de la zone euro ne s’est que légèrement réduit, passant de 158 milliards à 155 milliards d’euros, entre 2017 et 2019…

Mais le sujet principal reste celui de la dette et des déficits.

En matière de dépenses publiques, la France détient le record européen avec 60,7 % du PIB en 2021. L’État ne les a pas réduites auparavant comme Emmanuel Macron l’avait promis lors de la campagne présidentielle de 2017. Sa bureaucratie a un coût : 650 milliards d’euros en 2018, soit 27 % du PIB, quand la moyenne des pays européens (21 pays) est de 23,6 %. Ce qui représente un surcoût de 84 milliards d’euros par an dû à la mauvaise organisation et à la sous-productivité de l’administration française… La croissance représente environ 170 milliards d’euros supplémentaires de richesse. Très bien, sauf que le déficit public atteint 175 milliards d’euros. C’est la croissance à crédit : plus on dépense d’argent public, plus on gonfle la richesse nationale. Sauf qu’en même temps, ça gonfle aussi la dette qui  a augmenté de plus de 700 milliards sur ce quinquennat. La relance, dont Bruno Le Maire est le ministre, s’est traduite par une croissance de 6 % en 2021 due pour la plus grande part à des dépenses publiques de fonctionnement, la part des investissements publics n’étant que de 0,4 % sur ces 6 %. Comme le souligne Agnès Verdier-Molinié, « il ne faut pas être un grand mathématicien pour comprendre le problème ! » Et qui plus est le taux d’endettement du secteur privé  non financier en France au dernier trimestre  2020  a considérablement augmenté pour atteindre  un record  de 156%  du PIB. Au total l’endettement s’élève à quelque 270 % du PIB, juste derrière la Grèce (330 % du PIB)…

C’est l’un des sujets les plus inquiétants pour l’avenir.

 À 2950 milliards d’euros, la dette publique française, qui représente désormais 114% du produit intérieur brut (PIB), atteint un niveau inégalé dans l’histoire de la Ve République. Notre dette - dont la Chine détient entre 200 et 300 milliards d’euros, ce qui nous place dans une embarrassante situation de dépendance, va devenir notre boulet et celui des générations qui suivront.  Nous allons devoir continuer à emprunter dans les années à venir, à hauteur de 1 milliard d’euros par jour, pour faire «rouler» la dette, c’est-à-dire ne pas rembourser le capital emprunté sur les marchés quand sonne l’heure de l’échéance. Sans compter qu’au premier mouvement sur les taux d’intérêt, qui est d’ailleurs déjà engagé, la situation va se corser. La France va payer cher sa politique du « quoi qu’il en coûte ». Aucun de nos partenaires européens ne se trouve aujourd’hui avec plus de 700 milliards de dette en plus en cinq ans. Nous sommes aujourd’hui le premier emprunteur de la zone euro. Sans l’action de la BCE, qui rachète nos dettes, nous serions dans une situation financière dramatique.

Ce qu’il conviendrait de faire.

Assainir la situation devrait  être une évidence. Pourtant cela ne semble pas être  la priorité de la  plupart des candidats, à commencer par le favori des sondages. Electoralement, on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Et pourtant, il est urgent  d’équilibrer les comptes de la nation, en baissant les dépenses publiques entre 80 et 100 milliards d’euros et les impôts de 60 à 70 milliards à l’horizon 2030. L’effort à faire n’a rien d’impossible: il a été accompli avec succès par certains de nos voisins du nord de l’Europe. Si la France était dans la moyenne de la zone euro, elle dépenserait 262 milliards d’euros de moins par an et taxerait pour 155 milliards de moins les Français et leurs entreprises. Mais pour cela, il faudrait remettre la France au travail. En optant pour la mise à l’arrêt de l’économie française et une politique d’open bar en matière de dépenses publiques, le gouvernement a profondément contribué à la dévalorisation de la valeur travail. L’idée est désormais solidement ancrée dans les esprits que l’État peut tout payer pour les entreprises ou les salariés en chômage partiel. Par ailleurs, durant ce quinquennat, la France ne s’est pas réindustrialisée comme il aurait été urgent de le faire. Le gouvernement préfère se servir de l’inflation, tout en faisant mine de la contenir. Beaucoup de nos concitoyens ne font pas le lien entre dette et inflation. On s’assoit sur la dette, mais on s’envole sur l’inflation. Parce que tout est lié : on a de l’inflation parce qu’on a arrêté l’économie énormément, et  cet argent qui manque, on va l’amortir avec l’inflation. C’est un impôt caché  qui explique que les États ont tout intérêt à laisser filer l’inflation. Elle permet de faire baisser statistiquement la part de la dette dans le PIB. Par contre  elle ruine les épargnants et entraîne la hausse du coût de la vie. Comme l’Etat a pris la mauvaise habitude de financer la hausse du pouvoir d’achat, à crédit, le cercle vicieux de la dette n’a pas fini de tourner.

Doit-on faire confiance  au même, alors que nous connaissons ses mauvaises habitudes ?  Force est de reconnaître que le projet qui permettrait de mettre fin à cette mécanique désastreuse par des réformes courageuses, c’est celui de Valérie Pécresse.  Il suffit d’en  prendre connaissance. Il promet plein de choses, trop de choses diront certains…sauf qu’il est entièrement financé   et qu’elle a l’habitude de mettre en application ce qu’elle annonce.  Le 10 avril, pensez-y !

 

Commentaires

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)