HISTOIRE
NON, SURTOUT PAS LUI !
LA SEMAINE D’ARCHIBALD

BAISSER LES IMPÔTS !

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A force de le répéter, « Les Républicains » vont-ils se faire voler  l’idée ?

Il semble que le pouvoir ait pris en compte le danger d’un discours qui reçoit un écho  dans les classes  moyennes et pas seulement. Après avoir laissé ses ministres et autres  responsables lancer toutes sortes de ballons d’essai de hausses possibles, dans le droit fil des  travaux de France Stratégie ou de Terra Nova, le  voilà qui commence  à mettre des contrefeux. Ainsi, nos deux turlupins  des finances, Darmanin et Le  Maire ont-ils fait la « une » des Echos en annonçant  « une baisse de la pression fiscale d’ici 2022 (année de l’élection présidentielle)   plus forte que prévue. » De quoi se demander si c’était bien de notre pays qu’il  parlait.  Ont-ils été touchés par la grâce ?  S’agit-il d’un  miracle ? Ont-ils senti qu’il y avait urgence ?

Encore de la com’ !

Voyons voir ce qu’ils annoncent : d’abord  une révision de la croissance à la baisse de 1,7% à 1,4% de 2019 à 2022. Difficile de faire autrement compte tenu des résultats obtenus et du contexte. Ils auraient pu éviter de se vanter du fait que la croissance française est supérieure à celle de nos partenaires... C’est peut-être  bien vendre la  peau de l’ours  avant de l’avoir vendu.  Ensuite, ils  se  donnent comme objectifs : chômage à 7%, stabilisation de la  dette,  baisse du déficit (100 milliards aujourd’hui) mais moins ambitieux qu’auparavant. Pour les impôts, c’est encore un peu « demain on rase gratis » : baisse de l’Impôt sur les sociétés à 25% en 2022, suppression intégrale de la taxe d’habitation d’ici 2021  et  baisse d’impôts sur  le revenu pour les classes moyennes dites « inférieures »…  Donc,  ceux qui restent, les  classes moyennes plus ou  moins aisées, vont s’en prendre plein la poire ! Le  cauchemar continue ! En corollaire, comme la Taxe d’Habitation abritait la  taxe audiovisuelle, voilà  qu’on s’aperçoit qu’elle va coûter cher à collecter,  trop  par rapport à ce qu’elle produit : encore une improvisation ! Il est donc probable qu’elle soit supprimée  sans qu’on sache vraiment  par quel prélèvement elle sera  remplacée. Mais en vérité, tout ça c’est encore de la com’. Chaque année, les mêmes nous promettent un effort structurel promis pour … dans deux ans ! D’ailleurs pour baisser les  impôts, il faudrait commencer  par baisser les  dépenses, et sur ce chapitre-là, ils sont plutôt  muets.  Le budget 2019 ne comporte que très peu d’économies structurelles et reporte  l’effort à 2020 voire 2021.

Par ici la sortie !

On attend avec impatience ce que notre « beau parleur » va avoir retenu de ses heures interminables de conciliabules (ça a coûté 12 millions d'euros quand même). Mathieu Laine, essayiste libéral macroniste, dans une tribune publiée aujourd’hui par le Figaro, parie sur un virage « libéral », une mutation du progressisme vers un un macronisme pariant davantage sur les baisses d’impôts, la réduction de la dépense publique, la sécurité et la réduction des inégalités par l’école plus que par la redistribution. Avec en ligne de mire, une nouvelle disruption sur le territoire de la droite, à la fois pour la piéger sur son programme et  par contrecoup l’annihiler définitivement. Le Président percevrait désormais les attentes légitimes de la classe moyenne. Comme il est capable de tout, cette nouvelle tentative de hold-up à droite  est  à prendre au sérieux. Néanmoins, il faudra qu’il compte quand même avec  son entourage et sa majorité largement venue de la gauche et qui attendent « un virage social ». On saura vite ce qu’il trame  dans sa solitude. Il pourrait tenter de brouiller les cartes avant le 26 mai,  conscient que sa dame « cui-cui » a du mal  à faire  prendre son envol à la liste bariolée qu’elle dirige par délégation. Le problème, c’est sa sincérité : pourra-t-on avoir confiance  dans cet esprit sans convictions, mais suffisamment plastique pour épouser successivement toutes les postures ? Macron  prêchant la pleine récompense du travail, du mérite et de l’effort, le recentrage sur l’Etat régalien en proposant une nouvelle étape de la décentralisation ? Il pourrait se parer des plumes du paon en apparaissant comme  le vainqueur non des Gilets jaunes mais des égarés violents, communiant dans la même haine anti-riches. Comme toujours avec lui, il n’est pas certain que les mots soient suivis d’effets. Il appartiendra à la droite d’être elle-même, et comme au judo, si Macron pousse un peu trop, le tirer très fort à elle pour le déstabiliser. Notre électorat est prévenu : il est possible qu’on cherche encore à le duper un peu plus.  

Pas de liberté sans « détechnocratisation. »

Car pratiquer le libéralisme qui passe par l’Etat, ce n’est pas du libéralisme. Tant que les hauts fonctionnaires de Bercy garderont la main, il ne faut guère espérer des marges de manœuvres pour nos entreprises autres que celles qu’on voudra bien leur concéder,  sous étroite surveillance, comme le CICE. Il faudrait une vraie révolution libérale pour remettre la France sur les rails du progrès. Ce n’est  pas avec le gouvernement actuel et  sa clique de conseillers keynésiens qu’elle se fera.  D’autant plus que  les  Français, gavés d’assistanat et sous cultivés sur l’économie, continuent d’attendre tout de l’Etat. Comme le demande Xavier Bertrand : commençons par supprimer l’ENA ! Une petite remarque pour conclure, puisque le capitalisme n’est pas à la mode dans notre pays : le nombre de projets d'investissement réalisés par des groupes étrangers en France a atteint le plus haut niveau depuis plus de 10 ans (Les Échos), avec 1323 projets. La  France attractive pour les capitaux étrangers. Dommage qu’on empêche par tous les moyens le capitalisme français de prospérer. Mais ça aussi,  c’est la politique de Macron et de ses amis banquiers.

Le  feu continue de couver.

Le pétrole continue sa progression : 70 $ sur le Brent, 63 $ sur le Brut. Donc encore une hausse des prix à la pompe... Rappelons que c'est le prix de l'essence qui a mis le feu aux poudres en novembre dernier. On sait pourtant que la hausse du prix de l'essence plombe le budget automobile et pèse sur le pouvoir d'achat des Français, notamment des « périphériques » ! De quoi alimenter le mouvement des Gilets jaunes.

 

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