HISTOIRE

LA MACHINE A REMONTER LE TEMPS

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Jamais je n’aurais imaginé retourner cinquante ans en arrière, et pourtant  c’est ce qui vient de nous arriver. Mais pour comprendre, il faut revenir au début : en 1968, à 25 ans, j’arrivais avec ma femme et ma fille de trois ans, à Oulad Teima une bourgade de 5-6 000 habitants, à mi-chemin entre Agadir et Taroudant .  C’est la manière que j’avais choisi d’accomplir mon service « militaire ». L’accueil chaleureux des habitants, les conditions d’enseignement, la vie  sous un climat  généralement clément au milieu des orangers nous ont rapidement convaincus de  prolonger  notre séjour.  Nous sommes donc restés six ans, jusqu’en 1974. 

« Une parenthèse heureuse »

73abJ’étais un jeune professeur, pas encore très chevronné, mais l’enseignement au collège Hassan II était facile. Les élèves étaient appliqués et bien élevés, et avaient la plupart du temps, soifs d’apprendre, et pour beaucoup d’entre eux un courage énorme pour venir chaque jour au collège. J’avais très envie de les faire réussir (Une envie qui ne m’a d’ailleurs jamais quitté au cours de ma carrière). Avec les autres coopérants, nous voulions que notre collège ait de bons résultats et nous faisions tout ce qui était en notre pouvoir pour y parvenir, sous l’autorité bienveillante et sereine de notre directeur, Mohamed El Aatiq. Nous étions au service du Maroc et notre seul souci était d’accomplir la mission qui nous était confiée, le plus honnêtement possible. Ces six années ont marqué ma pédagogie et largement fait évoluer mes méthodes d’enseignement. Les programmes que nous appliquions étaient adaptés pour le Maroc, notamment pour le Français, mais en avance par les contenus et les moyens sur celui que l’on pratiquait alors en France. Et cela m’a beaucoup servi à mon retour, ayant été affecté dans un collège, Jean Vilar à Angers, alors expérimental. J’ai eu aussi à enseigner l’histoire et la géographie du Maroc. En histoire, ce fut pour moi une révélation : j’ai  découvert un passé riche  dont j’ignorais à peu près tout, marqué par des règnes prestigieux dont le patrimoine marocain garde la mémoire. Je connaissais sur le bout des doigts le règne de notre « Roi soleil », Louis XIV, et j’ai découvert qu’il avait son équivalent au Maroc, à la même époque, avec Moulay Ismaïl.  Ces six années ont enrichi ma culture et m’ont ouvert l’esprit, notamment sur la civilisation musulmane. J’ai été frappé, en arrivant, de la tradition d’accueil du peuple marocain, particulièrement dans le Souss. Ces six années me parlent encore de bonheur. Celui d’une vie rythmée par l’amitié, la découverte, l’aventure parfois quand nous nous aventurions dans le grand sud, jusqu’à Merzouga. Celui d’une vie agréable à peine gâtée par les coups de chergui ou les rares pluies, avec  les week-ends à la plage ou les grandioses festivités quand le Roi venait à passer. Certains coopérants n’ont fait qu’un passage éphémère, d’autres comme moi, sont restés plus longtemps, mais tous, nous avons gardé de notre séjour le souvenir d’une « parenthèse heureuse » dans notre vie, et particulièrement de notre vie d’enseignants.

Le fil maintenu.

12Depuis cette époque-là, je n’ai jamais eu l’occasion de revenir. Trop d’engagements professionnels et politiques ont accaparé mon emploi du temps. Peut-être aussi, qu’inconsciemment je ne voulais pas écorner cette page si particulière. C’est vous dire le choc que j’ai ressenti en arrivant lundi dernier : en cinquante ans que de transformations ! En 1974 j’avais quitté un village, je me retrouvais  dans une grande ville de 60 000 habitants  au moins ! Quel développement !  Quant à Agadir qui se relevait à peine du tremblement de terre de 1960, elle est devenue une conurbation immense. Mais comment ce rendez-vous avec le passé a-t-il pu  avoir lieu ? Il se trouve que l’un de mes élèves, parmi les  plus  brillants, Abdellatif,  est  venu terminer ses études en France à la fin des années 70, et finalement acquérir la double  nationalité et faire une  carrière de professeur dans notre enseignement public. Nous avions renoué contact et ne nous étions plus perdus de vue.  Il eut l’idée  d’écrire un livre sur le village  que nous avions connus  et  m’avait  demandé d’en écrire  la préface. Ce livre « Houara, mon amour »  a été récemment édité  au Maroc.  Il sera le catalyseur des  événements qui vont suivre. C’est de sa rencontre avec des  anciens élèves du collège qu’est née l’idée d’organiser un « hommage aux anciens professeurs français et marocains » du collège de l’époque. Un comité pour la mise en œuvre fut créé.

Les retrouvailles.


75Je fus malheureusement le seul des coopérants français à répondre à l’invitation, les autres, devenus des amis, étant indisponibles pour différentes raisons. J’eus donc la mission de les représenter. Et  je n’ai pas  été déçu. Les festivités de « l’hommage » étaient prévues sur trois jours. Mais dès  l’arrivée, l’accueil fut extraordinairement chaleureux. Naturellement Abdellatif m’attendait,  mais aussi Tayeb, le « gadiri » avec qui j’étais en contact sur facebook. L’un des organisateurs vint me rendre visite à l’hôtel le mardi matin, pour me saluer et  me souhaiter la bienvenue. Et je découvris que tous ces anciens élèves avaient derrière eux une carrière brillante de professeurs,  de médecins, d’ingénieurs. L’un d’eux, Abdelkebir est procureur du Roi au tribunal de Taroudant. Il tint à recevoir la  délégation des anciens profs, avant une réception somptueuse dans le palais-musée Claudio Bravo,  un artiste chilien qui s’était établi là. Une demeure qui mérite  mille fois le détour. Ce  fut le mercredi après-midi. Mais auparavant  le matin nous avions eu rendez-vous à l’ancien collège devenu une école  primaire.  Ce fut une séquence « émotion » intense : revoir les anciens collègues après cinquante ans. Embrassades, étreintes, larmes, photos… Et une drôle de sensation quand je me suis retrouvé dans « ma classe » ! Déjà les quelques élèves de l’époque évoquaient des souvenirs enfouis : mon magnétophone pour  les  cours d’élocution, les projections de diapos, et la séance de cinéma car je filmais  beaucoup à l’époque, agrémentés de « méfiez-vous ! »  ou de « prenez un ¼ de feuille ! » … 73il’un des membres du comité, devenu directeur d’une école privée, tint absolument à nous recevoir dans son établissement, au demeurant magnifique. Cette première journée fut  déjà mémorable. Le  soir, pas question de revenir à Agadir, puisque  la suite nous attendait à Oulad-Teima. Une chambre nous avait  été réservée à Taroudant, au Dar Zitoune (Maison de l’Olivier) où nous eûmes le plaisir de dormir dans une jolie tente berbère.

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Le temps fort fut la cérémonie d’hommage au centre culturel d’Oulad Teima, le jeudi après-midi. Plus de 150 personnes y ont participé, pour  la plupart des anciens élèves qui tenaient à être là et aussi à me rencontrer. Pendant près de trois heures les discours et  évocations se sont enchaînées jusqu’à ma prise de parole, inévitable. Mais parmi les évocations, l’une m’a particulièrement touchée, celle d’Abdeladi. 208Je vous en livre un (court) passage : « Au nom de ceux et celles qui, autrefois, demeuraient loin et pourtant rejoignaient l’établissement à pied. Au nom de ceux et celles qui, malgré l’éloignement, sortaient  de chez eux dès l’aube, par les matinées glaciales pour regagner le collège Hassan II et ne rentraient que tardivement  le soir, après avoir passé toute la journée au village. Au nom de ceux qui parcouraient un peu moins ou un peu plus d’une dizaine de kilomètres à bicyclette -et quelles bicyclettes !- afin d’être en classe avant que le portail ne soit condamné par feu Ba Salem que Dieu ait son âme… Au nom de ceux et celles qui scrutaient leur cartable chaque soir, avant de s’endormir puis l’enfonçaient  au fond d’un sac d’engrais vide en vue de le protéger des intempéries, par la saison de pluie. Au nom de ceux qui furent condamnés tant bien que mal durant toute leur enfance à subsister en se suffisant au déjeuner, d’un demi  pain tartiné de confiture à 20 centimes, et occasionnellement, se régalaient d’un petit plat de lentilles ou de haricots secs à 50 centimes chez Moulay Abdelaziz… Au nom de ceux qui n’avaient pas la chance d’avoir  une paire d’espadrilles par manque de moyens et se trouvaient obligés de courir pieds nus, pendant une séance d’éducation physique, en guise d’échauffement,  par les matinées froides, sur un terrain vague couvert de petits cailloux tranchants. Quelle souffrance !!... » Voilà qui évoque le « courage » auquel je faisais référence. La fin de cette cérémonie fut pour moi un étourdissement : chacun tenait à me serrer dans ses bras et prendre une photo jusqu’au vertige.  Chaque fois que je remerciais je m’entendais invariablement répondre : « non c’est  peu, on te doit tant ! » De quoi perdre sa  modestie. Notre journée se termina par un repas gastronomique, pastilla de fruit de  mer, méchoui, tajine … agrémenté du spectacle d’un groupe musical local,  dans la salle  de réception luxueuse d’un notable local. Un autre repas était prévu le vendredi midi, mais nous déclarâmes forfait, ma femme ayant une laryngite qui s’aggravait. Nous dûmes d’ailleurs consulter un médecin le samedi matin.

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La séquence se termina le dimanche après-midi, après une bonne friture dégustée avec Tayeb, par un dernier rendez-vous avec quelques membres du comité d’organisation qui tenaient à nous faire leurs adieux. Une nouvelle  occasion d’échanger et de d’engranger une bonne dose de chaleur humaine ! Merci aux Mohamed, à Abdeladi, à Abdelwahed, à Ali, à Abdelkebir, à Tayeb, à ceux que j’oublie (qu’ils me pardonnent) et évidemment à Abdellatif qui a organisé tous nos déplacements dans une voiture  confortable  avec un chauffeur fort sympathique en la  personne de  son neveu. 

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MILAN ET LA TOURNEE DES LACS

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Deux semaines de coupure de la vie politique, ça fait du bien, surtout quand on est en partie coupé du  tumulte événementiel quotidien. Ainsi, vue d’Italie, la commémoration de la  première année du quinquennat est apparue bien lointaine et pour tout dire anecdotique, et de la même façon, la mollesse de  la réaction du gouvernement face au nouvel  attentat terroriste  nous est apparue encore  plus surréaliste.

Sous un ciel  parfois capricieux, nous avons  donc profité pleinement des  splendeurs que le  Nord de la botte recèle à  profusion. Nous n’avons pas pu tout voir, il a bien fallu faire des choix.  Notre   périple nous a menés de  Milan à Vérone et  Bergame, des rives du Lac de  Garde,  le lumineux, à celles du ténébreux lac de Côme aux orages tonitruants pour finir par  le  majestueux lac Majeur,  et ses  pépites que sont les  îles Borromées.

Nous nous contenterons de quelques  ponts de repères.

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A  Milan,
l’incontournable,  c’est le Duomo : façade inouïe, intérieur fascinant et montée sur les terrasses  malheureusement sous la  pluie,  après avoir fait la  queue longuement sou le soleil pour entrer dans la cathédrale,  de quoi rager. Il  faut dire que les mesures de sécurité sont ici drastiques et le filtrage avec fouille consciencieuse exécuté par l’armée ! Avec  la visite du musée, nous y aurons consacré  pratiquement une journée. Je citerai encore  la  pinacothèque Ambrosiana où nous passerons  bien deux heures et demie à contempler les œuvres multiples qu’elle recèle, dont un Léonard de Vinci parfaitement mis en exergue, et les extraits de son codex. Notre coup de cœur milanais sera  pour  la  modeste église des Bénédictines San Maurizio pour les fresques qui la  recouvrent intégralement et qui sont d’une beauté époustouflante. Enfin, je ne peux  pas ne pas évoquer le  « Spritz » au Campari pris évidemment à la « Camparinade » de la grandiose galerie Victor  Emmanuel II, une manière de goûter à l’ambiance des lieux.

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Nous avons pris  la route ensuite pour le Lac de Garde
qui nous réservera un temps bien  plus clément. Notamment pour la visite de Vérone.  Ah Vérone ! C’est bien sûr Juliette et son  balcon, mais aussi une ville à l’ambiance très particulière, restée dans son jus, à la fois élégante et familière. On est frappé par la beauté des lieux dans ce qu’ils expriment encore aujourd’hui un art de vivre. Il  ne manque que la rumeur d’une foule qui se presserait dans les arènes. Du lac de Garde on retiendra la halte à la  pointe San Vigilio, pour un café pris au ras de l’eau dans un cadre  quelque peu romantique, la traversée en ferry jusqu’à Gardone Riviera pour visiter l’excentrique jardin de la villa  « Vittoriale » de Gabrielle d’Annunzio  dont  l’exploit est  d’avoir implanté un bateau de guerre  intégré dans le dédale des terrasses et d’une végétation foisonnante. On ne peut évoquer le lac de  Garde sans un détour  par Sirmione,  cette presqu’île qui le pénètre comme une sorte de poignard.  Beaucoup de touristes en ce dimanche, mais la petite ville fortifiée vaut le détour. C’est aussi la  région du Bardolino et des excellents vins de Valpoliccella…

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Notre séjour se poursuit sur les bords du Lac de Côme.
Nous avons opté pour un  logement sur  la rive  est de la jambe  droite du lac, à un quart d’heure de Côme et quelques vint cinq minutes de  Bellagio. En face de nous, c’est Laglio où se trouve la villa plutôt discète de Georges (What  else ?) et  celle plus imposante  de Zlatan Ibrahimovitch… enfin,  d’après notre hôtesse. La visite de Côme s’impose, là encore avec l’inévitable duomo  et la basilique Sant’Abondio, chef d’oeuvre de l’architecture lombarde, qui sort  de  l’ordinaire. A Bellagio, nous avons l’impression que les Français se sont donné rendez-vous, tant ils sont nombreux. Ce charmant village aux ruelles  tout en pentes a gardé son charme malgré l’afflux des touristes attirés par sa situation privilégiée au cœur du lac.  Nous passons en face et privilégions la visite des jardins de la villa « Carlotta » : tout simplement magnifiques ! Un seul regret, nous sommes quinze jours trop tard, car la floraison des azalées et des rhododendrons est presque terminée.

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Le final est pour le Lac Majeur.
Et nous avons bien fait. C’est le point d’orgue de notre voyage. L’appartement nous offre une pleine vue sur le lac et les Alpes qui le bordent au fond, avec leur toit enneigé. Stresa, offre le spectacle de ses grands hôtels prestigieux, de sa promenade aux accents méditerranéens, de ses  ruelles animées. Nous consacrons une journée aux îles Borromées, c’est  incontournable et nous ne regretterons pas. Entre les extravagances du palais d’Isola Bella avec ses salles  débordantes de dorures et de sculptures,  ses grottes et ses terrasses, la  pittoresque île des pêcheurs qui a su garder son identité bien que colonisée par  les restaurants à touristes, et le jardin embaumé par  les  citronniers de  « l’isola Madre »,  nous n’aurons pas assez de cinq sens pour parer à   une offre aussi diversifiée.

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Voilà un aperçu de ce qui nous a occupés  pendant ces deux semaines. Je passe sur les spaghettis à toutes les sauces, toujours  parfaitement cuisinés et dont  je raffole, les vins excellents, notamment un  blanc Lugana au bouquet floral exceptionnel et un rosé lumineux de la Ca dei Frari… la gentillesse des italiens. Nous revenons avec  la conviction renforcée que l’Europe, notre Europe, a une identité qui transpire en Italie dans ce florilège culturel que notre pays partage grandement. Et pas loin de 900 photos...

A  bientôt, pour des sujets plus … politiques !

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J’AI PRIS L’AVION A NANTES !

Aéroport nantes

 

N’en déplaise aux détracteurs de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, mais mon expérience de celui de Château-Bougon confirme ce que les statistiques observent : l’affluence et le trafic en font un aéroport obsolète indigne de notre Région. 

Bien pratique cette nouvelle ligne Nantes-Vienne !  Justement je devais me rendre en Hongrie chez ma fille qui habite à une heure de la capitale autrichienne.  C’est bien plus simple que d’aller à Beauvais prendre le "Paris-Bratislava". Et  les tarifs de Volotea valent bien ceux de Ryanair pour des vols suffisamment confortables quand on doit passer moins de deux heures dans l’appareiL

Ainsi nous voilà au matin du 18 juillet à pied d’œuvre.

Nantes-atlantiqueEvidemment tous les halls sont encombrés de passagers en instance d’enregistrement. Coup de chance, celui qui nous est consacré est encore quasi désert : il est vrai que nous sommes en avance. Je suis adepte des précautions inutiles quand il s’agit des queues au comptoir. La valise enregistrée, nous avons le temps de nous restaurer quelque peu avant de nous soumettre aux formalités d’embarquement. Et nous voilà au début d’un périple dans l’aérogare que nous découvrons pour la première  fois (le périple, pas l’aérogare) : la nouveauté c’est qu’il faut monter au 1er étage  pour passer les portiques de sécurité.  Apparemment tout a été concentré au milieu du bâtiment, en relation sûrement avec le renforcement des contrôles.  Là, il y a un peu d’attente puis commence le scénario convenu : je retire ma ceinture pour la déposer avec ma veste et ma montre dans le bac « as usual », appareil photo, valise cabine, sac à main sur le tapis roulant… et je passe le cadre fatidique sans encombre. Ce n’est pas le cas de Paulette : elle s’est soumise à toutes les exigences et pourtant, comme à chaque fois « elle sonne ».  On la fait  repasser sans ses chaussures : rebelote, donc « fouille au corps ». On ne cherche plus à comprendre. Elle n’a ni prothèse, ni appareil  susceptible de déclencher l’ire du portique. Il faut croire que sa tête ne doit pas plaire à l’engin. Bien, bien.  Il s’agit  maintenant de se rendre à notre salle d’embarquement.  Nous abordons un parcours improbable et tortueux qui débouche sur des escaliers métalliques du type équipement provisoire qui dure longtemps, visiblement rajoutés et bricolés, et peu pratiques avec des bagages, mais heureusement nous ne sommes pas trop chargés. Nous arrivons finalement là où nous embarquons habituellement avec Volotea, c’est-à-dire juste derrière les comptoirs d’enregistrement où tout-à-l’heure nous avons fait consigner notre valise en soute. On se pince : oui, c’est l’aéroport de Nantes qui propose des équipements aussi sommaires. La suite présente peu d’intérêt tellement tout se fait dans l’ordre et l’organisation convenables. L’avion sera  plein comme un œuf. Ce n’est pas Roissy, c’est certain : il faut sortir sur le tarmac et gagner à pied l’avion à quelques dizaines de mètres. Il fait beau, on ne va pas se plaindre.

En attente d’embarquement.

En attendant qu’on nous appelle pour l’embarquement, l’arrivée des  passagers par grappes est un spectacle toujours renouvelé qui permet de « tuer » le  temps sans le voir passer.  C’est un moment que je ne raterais pour rien au monde. Je  me répète peut-être, mais on voit bien comment Binet a trouvé ses « Bidochons » : il suffit de regarder autour de soi. Ils sont légions et tout y est ! Les physiques improbables aux protubérances exubérantes, les accoutrements caricaturaux, les accessoires déroutants, les démarches exotiques… Constat : l'obésité progresse. Aujourd’hui, l’avion s’est démocratisé au point qu’il  n’est plus réservé à la clientèle d’affaire avec des profils bien différents, qui hantait autrefois ces lieux. Maintenant on monte dans l’avion avec le costume de la destination : qui va à la plage est déjà muni des tongs et du bermuda, qui va à la montagne arrive avec son sac à dos auquel un piolet accroché en exergue démontre la réalité du projet. Jeunes et vieux se côtoient et curieusement se ressemblent.  C’est que le retraité est volontiers randonneur et visiblement a dévalisé le rayon idoine de Décathlon : grosses chaussures de marche, chaussettes roulées sur les chevilles, pantalon trois-quarts à poches latérales, blouson adapté. C’est donc tout un monde bigarré qui s’agglutine peu à peu. Ceux qui ne passent pas inaperçus, ce sont les groupes : pépés et mémés s’interpellent, s’enquièrent haut et fort auprès de leurs compagnons des turpitudes qui les assaillent, le volume sonore étant en adéquation avec le durcissement des tympans… Un son nasillard craché par le haut-parleur appelle les passagers du vol 2271 pour Vienne … C’est  le nôtre, la cohue s’oriente vers l’hôtesse qui filtre les cartes d’embarquement.  C’est parti !

Retour le 28 juillet : une autre expérience.

Nantes-atlantique voloteaL’aéroport de Vienne offre des équipements modernes à la hauteur de la réputation d’une capitale européenne. Le seul bémol c’est qu’on décollera avec presqu’une heure de retard qui se réduira à 25 mn à l’atterrissage à Nantes après un vol sans histoire. En dehors des annonces de l’hôtesse de l’aéroport qui de quart d’heure en quart d’heure avait repoussé notre embarquement, aucune explication ne nous sera fournie sur la nature du retard. Encombrement du ciel en cette fin de juillet ou surcharge de rotations pour les vols Volotea ? On ne le saura jamais.  On n’eut droit qu’à des excuses.  Par contre, à Nantes, nous découvrons une autre réalité.  Une fois l’avion posé comme une fleur sur la piste de la capitale ligérienne, nous cheminons donc sur le tarmac  et nous voyons défiler les bâtiments … Enfin l’avion s’immobilise au milieu de nulle part, sur un parking au fin fond  de l’aérodrome ! De longues minutes passent, la  porte reste close. Enfin, l’hôtesse de l’air manœuvre et elle s’ouvre,  mais pas complètement. Il faut refermer. En cause, la passerelle mal positionnée : il faudra s’y reprendre à trois fois avant que nous soyons enfin délivrés. Au pied de l’escalier nous attend un malheureux bus qui devra faire au moins trois voyages pour transporter tous les passagers jusqu’à l’aérogare, car l’appareil était aussi plein qu’à l’aller. Il nous dépose à côté du hall 4 où sous une tente ont été installés des barrières et des couloirs de cheminement vers les guichets où nous devons présenter pièces d’identité ou passeports.  La sécurité, c’est du sérieux ! Enfin, nous nous retrouvons dans la salle de livraison des bagages et là, il faudra encore patienter presque une demi-heure avant de récupérer notre valise. Voilà tous les signes d’une infrastructure aéroportuaire débordée par le trafic ! On n’entend pas les détracteurs de Notre-Dame des  Landes s’inquiéter du survol de Nantes avant l’atterrissage ; j’aurais pu faire coucou à Bruno Retailleau au moment où nous avons survolé de près le bâtiment du Conseil Régional. Pollution, risques pour la population : faudra-t-il une catastrophe pour que ces idéologues de pacotille s’émeuvent et s’ouvrent à la réalité ? Notre capitale régionale mérite mieux que ces équipements dépassés et vieillots.

 


A BUDAPEST, LA SECESSION FAIT FUREUR …

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P1070861Certains pourraient y voir une allusion à la politique du maître de la Hongrie, Viktor Orban. Mais non, je veux parler du  mouvement dissident de l’art nouveau à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, qui a fait florès à Vienne et particulièrement à Budapest  où de nombreux témoignages  architecturaux  continuent de donner à la ville son cachet si particulier. Pour notre troisième visite,  après celle consacrée à la  colline de Buda et ses palais et la suivante à la visite du Parlement (exceptionnel) et de la grande synagogue, nous avons choisi  de faire le parcours de la « folie  sécessionniste ».

Un peu d’histoire pour comprendre.

P1170044L’architecture « Art nouveau » et sa version viennoise qu’est la « Sécession » sont omniprésentes  dans la capitale hongroise : c’est même son style emblématique. Comme à Vienne, Prague, Barcelone, les architectes s’en sont donné à cœur joie. Partout dans la ville, lignes sinueuses, formes asymétriques aussi gracieuses que déroutantes, céramiques colorées, ornements outrecuidants se distinguent dans un fourmillement de raffinement baroque qui n’a pas peur de côtoyer la géométrie néoclassique et la rigidité de l’Art moderne venu plus tard corriger les excès par un retour aux lignes sobres et plus rigides.

Maison-thonet-budapestLe mouvement Art nouveau en architecture s’est épanoui en Europe à partir des années 1890 et a perduré jusqu’en 1910-1914. Il  mettait l’accent sur les procédés manuels et voulait créer un style en réaction à l’uniformité répandue par la révolution industrielle, et disons-le aussi, briser la monotonie des immeubles haussmanniens trop dupliqués sur le même modèle dans toutes les grandes villes d’Europe à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle. Il s’agissait d’élever les arts décoratifs au rang des beaux-arts en appliquant les critères les plus exigeants de l’artisanat. Le principe devait  s’appliquer non seulement à l’architecture mais aussi au mobilier, aux bijoux, aux textiles…  En France l’Art nouveau s’exprima dans le style « 1900 ».  A Budapest,  il se manifesta de façon plus éclectique, dans un style marqué par des façades ornées de figures allégoriques ou historiques, de motifs folkloriques, de céramiques Zsolnay locales. Inspiré du groupe d’artistes de Vienne, les « Sécessionnistes », un style typiquement hongrois apparut.

Heureusement pour nous, l’immobilisme de l’entre-deux-guerres puis les quarante ans de plomb qui suivirent la seconde guerre mondiale ont permis aux édifices Art nouveau de subsister. Le régime communiste hongrois n’avait pas les moyens de démolir ni d’entretenir ce que nous voyons aujourd’hui comme des trésors architecturaux. De nombreux bâtiments furent laissés à l’abandon et sont restaurés ou en cours de restauration aujourd’hui pour notre plus grand plaisir.

Ödön Lechner,  le « Gaudi » de la Sécession hongroise.

Musée art deco004Le maître de ce style fut Ödön Lechner (1845-1914). Comme le Catalan, il s’inspira de styles existants pour les revoir à sa manière ce qui accoucha d’un genre nouveau et unique pour l’époque. Il est donc à l’origine d’un style authentiquement hongrois, exploitant pour les décors de ses édifices des motifs de l’art traditionnel et des éléments de l’architecture orientale. Le style Lechner est devenu emblématique de Budapest.


Maison thonet001La maison « Thonet » est un bon exemple de sa créativité avec une structure d’acier innovante qu’il recouvrit de céramiques de la manufacture Zsolnay de Pécs. Mais c’est surtout avec la construction du musée des Arts décoratifs et celle de la Caisse d’épargne de la poste royale, considérés comme ses chefs d’oeuvre, qu’il marqua les esprits et son époque. Cela lui valut une disgrâce, car l’exubérance de ses productions avait aussi ses détracteurs.

Ma chasse aux trésors.

C’est là que les guides sont bien utiles pour faire un tri dans la profusion, tant la ville offre l’embarras du choix. C’est qu’au détour d’une petite rue on peut  découvrir un magnifique bâtiment non répertorié et pourtant valant … un cliché, et des créations Art nouveau et sécessionnistes jaillissent dans les endroits les plus inattendus. Petit résumé.

P1170043 P1170054Commençons par deux incontournables d’Odon Lechner : le musée des arts décoratifs (cité plus haut) et la Caisse d’épargne de la poste royale. Le premier s’illustre par son toit et sa façade décorés de céramique colorée, ses dômes et figures ornementales, avec des airs de palais oriental. L’intérieur est typiquement d’inspiration mauresque.

P1070928 P1070930La seconde est littéralement une « folie » sécessionniste avec ses mosaïques florales, ses motifs folkloriques, dont la tête de taureau qui surmonte  la tour centrale symbolisant le passé nomade des Magyars. Les abeilles qui grimpent le long des colonnes vers leurs ruches représentent l’organisation, le labeur et l’économie.

Hôtel Gellert Hôtel gellert 2Arrêtons-nous quelques instants sur deux palais devenus des hôtels de prestige. Le Danubius Gellèrt Hôtel achevé en 1918 avec ses bains est un témoignage de la fin de l’Art nouveau. Ses thermes avec le gigantesque hall voûté, ses fontaines de céramique et ses bassins décorés offrent un décor éblouissant. Le baroque  perce déjà derrière l’influence de Lechner.

P1070885A Palais greshamLe palais Gresham abrite aujourd’hui  un hôtel cinq étoiles. Ce joyau est agrémenté de décorations exceptionnelles  à l’extérieur comme à l’intérieur : sculptures et vitraux notamment.

 

Fleuriste Philanthia001Dans la vieille rue Vaci, la maison Thonet (déjà citée) côtoie le fleuriste Philanthia dont la boutique propose les fleurs dans un décor Art nouveau exquis.

 

P1170034 P1170035 Maison Bedo002A deux pas, l’ancienne banque Török présente sa façade vitrée surmontée d’un fronton arborant une mosaïque sublime de style Sécession qui représente une allégorie de la Hongrie et de ses grands personnages. Si on se déplace vers le quartier du Parlement, on tombe inévitablement sur la maison Bedö, immeuble dessiné par Emile Vidor, qui reste l’un des témoignages les mieux préservés du style Art nouveau dans la ville. Fleurs en majolique, visage, portail ont été bien rénovés.

P1170113 P1170112L’école primaire d’Armin Hegedus conçue en 1906 montre sa façade décorée de sublimes mosaïques inspirées par les jeux d’enfants de l’époque.

 

 

Pour terminer quelques témoignages découverts sur notre chemin : la villa Vidor qui présente ses contours improbables, son étonnante tourelle et ses  clochetons,  le manoir Lederer orné de mosaïques et la maison Sonnenberg avec sa façade jaune pétant, et quelques autres moins connus mais tout aussi jolis.

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 Le parlement hongrois, chef d'oeuvre néo gothique

 


LES DOSSIERS DE TRYPHON

Tryphon étoile


LE BEL AVENIR DES AVIONS

Jamais il ne s’est vendu autant d’avions dans le monde. Boeing et Airbus n’ont pas de mouron à se  faire. En matière d’aéronautique c’est  plutôt un âge d’or qui s’annonce. Les carnets de commande sont bien remplis. Et  il y a des esprits chagrins qui nous annoncent  la fin du moteur thermique pour les automobiles et d’autres qui voudraient empêcher la construction de nouveaux aéroports.  La réalité est toujours plus forte que les chimères, surtout quand elles sont idéologiques.

La croissance du trafic aérien.

Elle est inéluctable. Pour la première fois cette année,  le trafic aérien mondial franchira la barre des 4 milliards de passagers : le double d’il y a douze ans, huit fois plus que dans les années 70 ! Malgré cette croissance rapide, le ralentissement n’est  pas pour demain,  car le trafic  va encore tripler d’ici 2036, selon les prévisionnistes sérieux. La  cause en est  toute  simple : le doublement de la classe moyenne dans le monde. Ainsi la proportion de la population des pays émergents en capacité de voyager en avion va passer  de 30%  actuellement à 83% en 2036. Et le Chine deviendra le premier marché aérien mondial, la part de l’Asie dans le trafic mondial passera de 30% à 38%, devant l’Europe à 21% et l’Amérique du Nord à 16%. Cela nécessitera la construction de 35 000 avions neufs, la flotte mondiale passera de 19 000 à 40 000 appareils, dont 70% de moyens courriers. Ce sont les compagnies low-cost qui continueront de tirer le marché en se développant sur le long courrier dont  elles pourraient conquérir 50% du marché. Ainsi, Airbus a un carnet de commandes de près de 7 000 appareils et pourrait se permettre d’augmenter la production sans en prendre de nouvelles pendant plusieurs années plaisante son patron.

Les nouvelles technologies s’en mêlent.

Le nouvel  âge d’or viendra du développement des drones et des voitures volantes. Un rêve ? Pas du tout ! Dans la Silicon Valley on s’emploie à accélérer la mutation technologique. Ainsi nous connaîtrons des taxis volants électriques et sans pilote dans les villes. Le groupe Airbus mène actuellement deux projets de véhicules volants électriques et sans pilote dont les  premiers vols sont prévus pour la fin de l’année et début 2018, mais oui ! Le lancement de ces « drones-taxis » devraient intervenir  dès 2021, c’est-à-dire… demain. Il faudra bien des aménagements urbains pour faire de la place à ces nouveaux véhicules. 

Les aéroports, poumons de la mobilité.

Cette croissance et ces nouvelles technologies nécessitent évidemment  une hiérarchisation des espaces. Elle justifie amplement la construction de la nouvelle plate-forme aéroportuaire pour le grand ouest à Notre-Dame des Landes. Ne serait-ce que parce que l’actuel  aéroport n’échappe  pas  au phénomène et voit son trafic  augmenter vertigineusement avec toujours plus de passagers, toujours plus de compagnies et toujours  plus de destinations.  Le  mois de juin dernier a vu une progression de près de 16% par  rapport à la même période de 2016 ! Son marché est très majoritairement européen  mais les opportunités d’élargissement aux autres pays du monde vont aller de pair avec le développement du trafic des pays émergents, forcément.  Sauf à vouloir laisser la métropole nantaise  et l’ouest français à l’écart du développement mondial ! Château-Bougon restera utile pour l’usine Airbus, le fret et pour le trafic local des avions-taxis, le nouvel aéroport se consacrera au développement du trafic passagers toutes destinations. Il est vital de ne plus attendre !

 


REVERIE SOUS LES ETOILES

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Qui n’a pas pris un 4x4 pour monter dans la montagne corse en faisant un bout de piste, ne connait pas la Corse.

Il est des endroits de l’île de beauté qui se méritent.

P1160236Donc, nous voilà en route, avec nos amis, pour Tova.  Au programme : une nuit dans une bergerie en altitude. Nous avons entassé dans le coffre tout le matériel pour le bivouac : victuailles, matelats gonflables et tout le nécessaire. Les voitures grimpent lentement sur une piste cahoteuse au milieu des pins laricio. Déjà le spectacle de la forêt et de ses fûts allongés en traits parallèles serrés  dans lesquels joue la lumière du soleil nous ravit.  La progression est lente et il faut une bonne heure et demie de montée en lacets successifs pour parcourir les 20 km qui nous séparent du but. A chaque trouée,  c’est une vue vertigineuse sur la montagne et au loin la mer.

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Et soudain, nous sortons des bois pour déboucher sur un petit plateau à l’herbe rase,  en pente douce vers l’est, dans un écrin de roches abruptes. Instant magique : une petite chapelle est posée en contrebas, au pied d’un amas rocheux, dominée par une grande croix, et un peu plus haut, tapies dans un repli du terrain qui les abrite, deux bâtisses nous promettent le couvert pour la nuit. Entre deux versants, on aperçoit au loin, en contrebas, le bleu de la mer Tyrrhénienne et on discerne nettement les contours blancs du port de Solenzara. 

Tout autour, les cimes de la montagne corse rivalisent de pics et d’aiguilles pour le plus grand plaisir de nos yeux, pas assez grands pour absorber toute la beauté du site, que la silhouette majestueuse d’un pin pimente ici et là. La chapelle est bien entretenue car le lieu fait l’objet d’une sorte de pèlerinage tous les ans au début du mois d’août, avec une messe en plein air.

La soirée est festive, comme il se doit. Point de feu, évidemment. Sécurité oblige. Mais le jour perdure suffisamment longtemps pour nous permettre de passer la soirée, jusqu’à l’extinction des feux.

4 heures du matin.

Ciel-etoile

Nous sortons avec nos amis pour un besoin impérieux. La température est douce. Et là, c’est l’extase : au-dessus de nous la voute céleste d’un noir d’encre nous offre le spectacle grandiose de milliards d’étoiles brillantes comme rarement. Nous sommes à 1300 m, l’air est pur et transparent, et aucune pollution lumineuse ne vient parasiter leur luminescence, sauf une vague lueur au sud, Porto-Vecchio, peut-être. Quel magicien a planté tous ces leds poussés à leur puissance maximale ? Nous restons un moment, béats, assis côte-à-côte, sur le banc de pierre devant la cabane, à admirer le ciel. Au-dessus de nous, la voie lactée nous offre la densité de ses amas d’étoiles, en une traînée étincelante presque irréelle. On a l’impression qu’on pourrait les toucher. Nous cherchons évidemment la grande ourse qu’on ne tarde pas à reconnaître. Mais quels noms mettre sur toutes ces figures géométriques qui quadrillent l’espace… C’est alors qu’on se sent tout petit. L’univers a vite fait de remettre l’être humain à sa place. Rarement, son immensité devient autant perceptible. Cuisant constat pour celui qui prétend dominer le monde. : « Même pas mal ! » semble lui dire le ciel étoilé. Et comme Jean d’Ormesson, on en arrive à se poser la question : « Mais qu’est-ce qu’on fait là ? ». Oui, vraiment, « C’est une chose étrange à la fin que le monde ! » (encore d'Ormesson). C’est toujours la même chose dès qu’on est dépassé et que le rationnel nous échappe. On a besoin de réponses : cet univers sort bien de quelque chose. Il y a Dieu peut-être ou sûrement. On comprend alors le pourquoi de la chapelle, là, à cet endroit. On imagine la petite tentative humaine de se rapprocher de la réponse. Elle n’assouvit pas le grand questionnement, ne résout pas le grand mystère de la création. Mais d’où vient alors ce sentiment d’apaisement, de plénitude. On se sent comblé, rassasié. Effet « kisscool » de la splendeur de l’espace qui nous entoure et qui rend si dérisoire les querelles que nous vivons ?  On devrait obliger les hommes politiques à faire des stages « bergeries »… 

En attendant, que le ciel est beau ! 

Tout à l’heure, nous nous sommes promis d’assister au lever du soleil, en face de nous à l’est. Il est temps de s’arracher à ce spectacle captivant pour profiter de la douce tiédeur qui règne dans la bergerie, propice à quelques heures de sommeil complémentaires.

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CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Tintin voyage

 

« T’AS PRIS TES PAPIERS ? »

Le senior ça voyage !

Et même ça prend l’avion. Il faut dire que les compagnies « low coast » y contribuent pour beaucoup. Comment résister à un aller-retour  Beauvais-Bratislava  à moins de 200€ pour un couple. Quand on constate ce qu’on paie en carburant et en péages avec la voiture on peut faire à peine 500 km pour le même prix ! Et encore, sans compter l’amortissement du véhicule, la pause resto quand ce n’est pas une nuit à l’hôtel pour un trajet plus long. Comme dirait l’autre : « y’a pas photo ! ». Alors, pourquoi se priver ? L’avion à bas prix ouvre des perspectives que je n’aurais pas imaginées il y a seulement 10 ans. Prague, Budapest, ces joyaux de l’Europe centrale semblaient tellement inaccessibles. D’abord il y avait autrefois l’obstacle du sinistre « rideau de fer ». Celui-ci levé, il y avait encore la distance. Alors quand on a la chance d’avoir des enfants expat’… plus d’excuses !

Mais voyager, pour un senior, c’est toute une entreprise.

D’abord,  il faut an-ti-ci-per, c’est la règle d’or. Avec un peu d’habitude, il suffit de surfer sur les sites appropriés d’internet pour trouver le meilleur tarif, mais en s’y prenant au moins trois mois à l’avance. Pas de souci, sauf avatar de santé, le retraité a le choix dans la date (s’il vous plait, pas de malice). Puis, il faut s’assurer d’avoir les « papiers » à jour et en règle, notamment la carte de SS européenne. On n’y pense pas toujours.  Enfin avoir un planning à sa disposition, éventuellement avec des « alertes » pour ne pas rater l’enregistrement en ligne, indispensable pour embarquer rapidement. La première fois, c’est un peu stressant. Surtout les premières fois où j’ai attendu mes billets par envoi postal. La routine vient vite surtout avec la possibilité de les imprimer en ligne dès la commande.

La date approche.

Les bagages deviennent le problème principal : comment emporter suffisamment  de vêtements sans dépasser le poids imposé, sinon, gare au coup de massue du supplément ? Ce n’est pas au guichet d’enregistrement qu’il faut s’apercevoir des kilos en trop. Ensuite vient la question : soute ou pas soute ? Sans être d’une importance vitale,  la réponse n’est pas anodine. Au début, notre bagagerie nous obligeait à choisir la soute. Si cela donne l’avantage de pouvoir augmenter le poids du contenu, elle impose l’attente à l’arrivée pour récupérer ses valises, avec le stress qui va avec, sans parler du supplément de prix. Avec l’habitude, nous avons opté pour la « valise cabine ». L’avantage du « bagage cabine » est incomparable : s’il impose des contraintes supplémentaires en restrictions sur le contenu, celui-ci permet un gain de temps appréciable aussi bien à l’enregistrement puisqu’on évite la queue fastidieuse au guichet pour la mise en soute, et avec le « check-in » en ligne on se présente directement à l’embarquement. A l’arrivée, aucune formalité, on peut se diriger directement vers la sortie. Le pied ! A condition d’avoir une organisation minutieuse du contenu de ses bagages qui doivent avoir le bon format pour entrer dans le coffre de la cabine. En général, il est limité à dix kilos par passager, ce qui s’avère amplement suffisant quand on voyage à la belle saison. Evidemment, s’il faut y fourrer des après-skis et une doudoune, ce sera plus compliqué. Nous avons donc acheté deux valises au bon format, qui sont venues enrichir une collection bien fournie et de tous formats !

Il faut penser à tout et méthodiquement.

Alzheimer s’abstenir. Les bagages à main font l’objet d’une réglementation stricte. Ce qui impose des trousses de toilette transparentes par exemple, pour faciliter les vérifications. Les volumes « liquides » sont très limités, mais fallait savoir qu’un « Reblochon fermier » en faisait partie : résultat, à la poubelle ! Douloureux mais impitoyable ! Quant au contenu de la valise, c’est une tâche qui m’est dévolue. Il paraît que je n’ai pas mon pareil pour « litter » les vêtements en couches fines, caser les rigides dans les coins, positionner les chaussures sur les bords. Le surplus ira dans le bagage à main permis : agenda, appareil photo, guides touristiques, etc… mais avant de quitter le domicile, ne pas oublier de poser la question qui tue : « t’as pris tes papiers ? ». Existentiel ! C’est la panne de voyage degré zéro, à éviter absolument. Tout comme les billets et les cartes d'embarquement.

« Les voyages forment la jeunesse », voilà un dicton qui se vérifie.

Le temps de la retraite permet plus que la période active « le voyage ». Alors qu’on se contentait de dépaysements dans l’hexagone, voilà que le temps libéré ouvre de nouvelles perspectives. Notre choix à nous, c’est l’Europe. Pas une grande ambition quand d’autres choisissent de courir le monde. Chacun façonne l’élargissement de son horizon à son besoin. Notre option nous permet de découvrir l’espace culturel auquel on appartient et dans lequel plonge nos racines. Quels points communs entre Prague et Barcelone, entre Vienne, Madrid et Paris ! Un peu comme un château renaissance où tout se ressemble sans que rien ne soit vraiment pareil, les capitales européennes nous offrent ce camaïeu d’art baroque, nouveau et moderniste ou encore d’architecture hausmannienne qui déclenche cette jubilation esthétique que rien ne remplace et qui justifie de l’avoir vécue. Et puis, il y a les vrais particularismes, ces détails qui n’appartiennent qu’à une culture, un peuple, un lieu. C’est la richesse de l’Europe, unie –on s’en rend compte à chaque pas- et si diverse. Cela vaut bien un peu de stress au départ, notamment celui irrépressible lié à la peur d'arriver en retard à l'aéroport, et la satisfaction de retrouver son nid, si possible intact au retour.

« Vos papiers ! » s’il vous plait. Bon voyage. 

 


A AMSTERDAM...

 

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Voilà une escapade sympa à faire à la fin de l’été : Amsterdam. Avec un peu de chance, vous n’aurez pas de pluie, le temps est encore doux et il n’y a plus la presse des touristes. Nous y avons passé quatre jours, avec un couple d’amis, et c’est le bon tempo. A souligner pour l’organisation, l’intérêt des « packages » proposés par l’agence de la SNCF, qui propose une combinaison voyages-hôtels à prix très concurrentiel, avec un large choix en gamme et en options. Pour notre part, nous avons choisi d’héberger à l’Ibis Style Centraal Station, tout près de la gare d’Amsterdam et bien situé au cœur de la ville touristique. Nous avons opté pour une combinaison TGV-avion qui nous permettait d’arriver en début d’après-midi et de repartir de même, ce qui, par rapport au train fait gagner une journée sur place pour un coût sensiblement identique. Bien pratique aussi, et à conseiller : acheter les billets en ligne pour les musées que vous souhaitez visiter. Cela évite de faire la queue. Certains imposent une heure pour s’y rendre. C’est dire, même en moyenne saison.

Il y a deux chansons qui évoquent Amsterdam : celle de Brel, incontournable par sa puissance et que tout le monde connait, et celle, un peu oubliée, de Guy Béart. Elle m’a poursuivie comme une ritournelle au gré de nos ballades.

Notre premier après-midi, celui de notre arrivée, nous l’avons consacré au cœur de la ville avec son église, la Oude kerk, l’ancienne cathédrale aujourd’hui vide et utilisée pour des expositions, à « l’église dans un grenier » utilisée par les catholiques obligés de se cacher au moment de la « réforme » calviniste et surtout en fin d’après-midi, à parcourir le « quartier rouge » avec ses vitrines ornés de « jolis corps », comme nous dit Brel, et ses boutiques consacrées explicitement au sexe, ses coffees-shop où l’on fume librement le cannabis. Enfin, pas nous. Pour le dîner, un excellent repas dans un restaurant indonésien, conseillé par notre guide Hachette.

« A Amsterdam, il y a Dieu, il y a les dames.
J´ai vu les dames de mes yeux, j´ai pas vu Dieu à Amsterdam.
 »

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Le lendemain matin, nous avions au programme une promenade en bateau sur les canaux. Pour rejoindre le point d’embarquement, nous avons suivi un itinéraire qui nous a permis de faire halte au « Bejinhof », charmant lieu empreint de calme et de poésie et au marché aux fleurs surtout pittoresque par la multitude de pochettes de bulbes qu’on y expose pour la vente. Le parcours de la compagnie « Amsterdam canal cruises » nous a permis de découvrir les principaux canaux bordés de leurs maisons si caractéristiques, d’entrevoir le port et une partie de l’Amstel. L’après-midi sera consacré au musée des sacs à main dans la magnifique maison Tassen et à la Rembrandthuis, reconstituée à l’identique de celle du vivant du peintre pour l’ameublement.

« A Amsterdam, il y a les eaux, il y a les âmes.
J´ai vu les eaux dans les canaux, j´ai pas vu d´âme à Amsterdam.
A Amsterdam y a des vélos et y a des trams
et des bateaux qui font font l’amour au carrefour à Amsterdam.
 »

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Au matin du troisième jour, les jambes commencent à tirer un peu, mais rien de bien grave. A Amsterdam, il y a le vélo, le tram, comme dit la chanson, et le métro. Mais la ville est petite et se parcourt facilement à pied, à condition de faire attention aux vélos qui circulent en grappes de dix, quinze, parfois plus, à toute allure. Drôle de voir ces cyclistes campés sur leur machine noire, droits comme des cierges, pédalant d’un geste souple, pour vaquer à leurs occupations. Nous avons trois musées au programme : le Rijcksmuséum, le Van Goh et le Tedelijk. Ils sont situés les uns à côté des autres. Pour les rejoindre, nous suivons les bords majestueux du Herengracht puis du Keizersgracht, l’occasion d’admirer la « Bartolotti Huis » et de nombreuses autres maisons splendides.

« A Amsterdam y a des florins avec des diams
et tout s´achète et tout se vend, même le vent, à Amsterdam.
A Amsterdam, il y a Van Gogh, il y a Van Dam…
»

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Le Rijcksmuseum entièrement rénové est une merveille, à l’extérieur et encore plus à l’intérieur. La nouvelle scénographie beige et taupe met en valeur les œuvres dans une atmosphère douce et chaleureuse. Même à midi, la foule se presse devant la fameuse « ronde de nuit » de Rembrandt. Tout près, le musée Van Gogh offre un parcours pédagogique sur « la vie du peintre à l’œuvre » de ses débuts jusqu’à la fin de sa vie. L’occasion de voir son art évoluer et de rencontrer quelques-uns de ses chefs d’œuvre. Enfin juste à côté, le musée d’art moderne, agrandi d’une magistrale coque en forme de baignoire nous offre l’hospitalité de sa superbe cafétéria où nous dégustons de délicieuses salades composées. Sur notre parcours nous retrouvons un ensemble composite d’œuvres de toutes sortes du mur peint de bandes colorées aux sculptures les plus improbables, en passant heureusement par la rencontre avec quelques Miro, Mondrian ou Kandinsky. Le summum est atteint avec cette composition bricolée en papier coloré, digne d’un patronage laïc, élevée au rang d’œuvre d’art majeure : décadence consommée ! Question : l’art contemporain est-il définitivement un attrape-cons ?

Après cet épisode riche en art, une petite pause d’impose. Nous prenons tranquillement la direction de la maison d’Anne Frank qui ne désemplit pas et où nous avons rendez-vous à 19H. Nous passons devant quelques établissements de diamantaires, cette autre activité amsteldamoise, héritée de son passé colonial.

Nous passons une bonne heure dans la maison de la petite juive dont le journal a fait le tour du monde. Evocation émouvante de lieux restés presque intacts et poignante par les images de la barbarie nazie.

Il nous faudra bien le réconfort d’un repas succulent pris chez Belhamel, dans son décor art déco brun et or, pour nous remettre de cette longue journée. Demain matin, grasse matinée avant de prendre le chemin du retour.

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« A Amsterdam, il y a Dieu, il y a les dames.
J´ai vu les dames de mes yeux, j´ai pas vu Dieu à Amsterdam.
A Amsterdam, voici des pigeons qui s´enflamment
devant les belles qui ruminent dans les vitrines à Amsterdam…
 »


« A Amsterdam y a du haschich par kilogrammes… »

 * cliquer sur les photos pour les agrandir.


LE PORTRAIT DE LA SEMAINE

 

 

HGE
 HENRI GISCARD D’ESTAING

 

Un Giscard peut en cacher un autre.

Comme beaucoup de Français, j’avais été séduit par l’intelligence exceptionnelle de VGE et sa vision politique faite d’humanisme, de libéralisme social et de forte conviction européenne. Cette séduction fut à l’origine de mon engagement dans la politique, au sein de Génération Sociale et Libérale, le mouvement des jeunes giscardiens, avec Dominique Bussereau et Jean-Pierre Raffarin, puis du Parti Républicain au sein de l’UDF. C’est ainsi que j’avais eu l’occasion de rencontrer Henri.

A l’université d’été des Jeunes Giscardiens, à Montpellier, il animait un atelier sur la « société libérale avancée ». J’en étais ressorti étourdi de certitudes, tellement son exposé était limpide et convaincant, entrant en résonance profonde avec mes propres convictions. Nous nous sommes côtoyés ensuite au sein du bureau politique national où j’étais entré. Henri y excellait par ses analyses, il est vrai, alimenté par une proximité certaine avec le Président. Même intelligence, même mécanique intellectuelle chez cet étudiant sorti major de promo de Sciences Po Paris. Si on prête à son père une certaine distance, Henri frappe d’entrée par l’empathie qu’il suscite. Chaleureux dans les relations, simple et volontiers pochard, rien ne l’aurait distingué parmi nous si ce n’est son physique de « jeune premier » et son éternel sourire. Et aussi un phrasé de la diction reçu en héritage génétique.

Il est élu en 1979 Conseiller Général dans le Loir-et-Cher. Il est alors le plus jeune de France à occuper cette fonction.  Après ces débuts prometteurs en politique, il opte pour une carrière dans le privé, choix à mettre peut-être en relation avec la défaite de 1981 avec la victoire de Mitterrand. Armé de sa maîtrise en sciences économiques, il entame une carrière qui le mènera à occuper des postes de direction générale : société des eaux d’Evian,  Danone Waters France, … et entre en 1997 au Club Mediterranée.

Il préside aujourd’hui aux destinées du « Club Med » en tant que PDG depuis 2002. Quand il y entre comme directeur financier, le défi est de taille : le Club est en perdition, son cours de Bourse a été divisé par dix, et le tourisme mondial est en crise depuis la première guerre du Golfe. Mais, aux finances comme à la direction générale, il pratique une gestion rigoureuse et économe qui sera vite en désaccord avec son président, Philippe Bourguignon, qui dépense alors sans compter pour financer des diversifications hasardeuses. Il en prend la direction générale en toute logique.

Seul aux manettes, HGE s’est tout de suite senti à l’aise dans son costume de président. Cela ne lui donne pas pour autant la grosse tête, toujours aussi facile d’accès, on peut le croiser à la station Corentin-Cariou, où il prend régulièrement le métro vers 9 heures ou 22 heures. D’aucuns le décrivent comme étant d’humeur constante et animé de vraies valeurs humaines, comme un personnage dénué d’envie de paraître. Ce n’est pas non plus un tendre : Il est d’une exigence extrême avec ses collaborateurs et lors de ses voyages privés ou professionnels, il passe en revue dans les moindres détails les clubs de la région. Rien, en effet, ne peut l’écarter de sa feuille de route, qui prévoit une montée en gamme des prestations du Club Med à marche forcée jusqu’à la fin 2008.

Et les efforts sont payants. Il avait le choix entre deux options : « low-cost » ou luxe. Les structures du club ne permettaient pas la première. Ce sera donc la seconde. En quelques années, les villages "4 tridents" fleurissent à la place des « villages de cases ». La restructuration est complète et place aujourd’hui le Club Med en situation confortable, quand d’autres, comme Pierre et Vacances pleurent. Mieux, Henri continue sur sa lancée et est toujours à l’offensive. Alors que le Club Méditerranée a achevé sa transformation, les nouveaux villages se multiplient. Le Club, qui profite pleinement de ses complexes pour le ski, à la clientèle largement internationalisée, crée un nouveau village à Val-Thorens, avec l'appui des banques locales. De même, un autre voit le jour dans le Sud marocain, avec le concours de son partenaire égyptien Orascom. Il est aussi parti à la conquête de l’Asie et décline sa campagne de pub qui même poésie et onirisme, en fonction des cultures locales. Mieux, il prend le pari audacieux de multiplier les points de vente en passant un accord avec Nouvelles Frontières, reconfigure ses 60 boutiques dans lesquelles il réalise 60% de son chiffre d’affaires, et crée un concept de « corner » pour identifier sa marque dans les autres agences de tourisme. Comme quoi, la mondialisation, quand on veut bien faire avec, ça peut être un champ de développement et de création de richesse.

Henri Giscard d’Estaing s’est forgé une vraie légitimité auprès de ses 15 000 employés. Il a surtout réussi le tour de force de recapitaliser son entreprise après la sortie du Groupe Accor, son actionnaire principal. Même la Bourse, séduite par son plan stratégique, lui fait les yeux doux : le cours de l’action du Club Med se porte bien. Il a bluffé tout le monde. Sans faire de vagues, sereinement, « Henri » impose son style, sa méthode... et son prénom.

Je n'en suis pas surpris.

 


VACANCES CORSES

 

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Après l’agitation des campagnes électorales et leurs activités multiples et épuisantes, nous ne nous étions pas trompés en choisissant la Corse pour goûter un repos bien mérité et faire le vide dans nos têtes.

A l’invitation de nos amis Monique et Hervé, installés dans une coquette maison près de Solenzara, nous avons atterri sur « l’île de beautés » pour une quinzaine de jours, avec le beau temps qui ne nous quittera pas, à notre plus grande satisfaction, nous qui avions embarqué à Nantes avec un petit vent frisquet et un ciel chargé de nuées.

Pour nous, c’était une première. Et c’est avec l’esprit aiguisé par toutes les revues qui vantent les charmes de l’ile que nous avons abordé notre séjour. Ce fut une découverte riche et éblouissante. Le soleil participe à la fête bien sûr. Mais la belle sauvageonne a déployé pour nous ses multiples attraits, grâce il est vrai, à nos hôtes, venant sur place depuis plus de trente ans, et à leurs amis corses qui avaient à cœur de nous faire succomber aux multiples séductions de leur pays.

P1090464Je ne décrirai pas la chaleur de l’accueil que nous avaient préparé nos amis d’enfance, ni les agapes auxquelles il a donné lieu tout au long du séjour. Notre groupe étant renforcé pour l’occasion du couple Josiane-Marcel, arrivés avec nous, et eux aussi de très vieux complices de nos jeunes années.

Un séjour inoubliable donc, avec au programme une croisière en mer à partir de Bonifacio, aux îles Lavezzi, une sortie en mer à la pêche, une soirée « côtelettes » à l’instigation de Charles, l’ami corse, une soirée « langoustes » pêchées pour nous près du Cap Corse, la visite de Porto-Vecchio, de Corté, la traversée en train jusqu’à Ajaccio… Ou encore le P1090321 détour par Saint-Florent, joli port qui prend des airs de Saint-Tropez, l’authenticité en plus, avec en prime le « Club-Med 2 » ancré dans la baie. Avec une "mention spéciale" à Joséphine, la mère de Charles, qui a agrémenté la plupart de nos repas de ses cakes et pâtisseries ou de spécialités locales comme les aubergines à la bonifacienne. Le tout ponctué d'un incontournable "limoncello" ou d'une lampée de liqueur de "myrte".

100_0664La Corse, ce sont des rivages préservés, des eaux cristallines et une montagne à « aventures ». Il faut avoir trempé ses orteils dans les eaux turquoises de la plage de Pinarello. Il faut avoir escaladé en quatre-quatre ou en quad les pistes poussiéreuses avant d’arriver à 1500m à un petit paradis planté de pins Lariccio, où nous passerons la nuit sous la tente, près d’une bergerie. Avec la rencontre improbable d’un berger corse, taillé à la serpe, bourru d’apparence comme il sied, avant de découvrir un intellectuel régionaliste pacifiste, communiste et franc-maçon, ayant eu des fonctions syndicales importantes sur le continent, et ayant tout abandonné pour se consacrer à ses chèvres, ses traditions et… la méditation. Il nous offrit un quart de cochon de lait à faire griller avant d’aller se coucher ! Toute la générosité d’un pays qui a soif d’exister et de défendre son identité.

Nous n’aurons pas tout vu. Evidemment. La Corse recèle encore de multiples trésors que nous devrons aller chercher. Nous ne manquerons pas d’y retourner.

 


L'AUTOMNE EST LA !

Le bloc-notes salue l'arrivée de l'automne avec une nouvelle livrée. Pendant mon absence, l'audience a quelque peu faibli, ce qui est bien normal, mais je découvre que le débat est resté vif entre Arsouille, Lucien et Chris... A la bonne heure !

Je reviens d'un pays d'Europe qui ne connaît pas la crise, qui a la chance de voir croître sa richesse à un taux annuel qui nous ferait rêver, où l'impôt unique plafonne à 19% des revenus (taux unique) avec une TVA à 20%. Il n'y a pas de chômage et le mode de vie dans sa capitale n'a rien à nous envier avec ses galeries commerciales aux enseignes identiques aux nôtres, ses buildings de verre et ses autoroutes. L'Europe est bien présente avec l'Euro ce qui est bien pratique. Seule la langue est un peu déroutante, mais avec l'Anglais ou l'Allemand, on s'en sort... On dit que les gens y sont courageux et travailleurs. Les commerces sont ouverts tous les jours, y compris le dimanche et pourtant, c'est un pays très catholique, bien qu'il ait connu la dictature communiste. 

Bon, il faut revenir sur terre. je constate à parcourir les titres de la presse qui s'est accumulée dans ma boîte aux lettres, que le débat dans l'hexagone vole toujours aussi bas et que la gauche s'illustre toujours par ses postures politiciennes de bas étages. J'étais si loin des miasmes de ses flots nauséabonds...

Dur, dur de se remettre dans le coup !

Je rassure Lucien. C'était effectivement des vacances, mais pas si coûteuses qu'il le sous-entend puisque c'était en même temps une visite à la famille de l'un de mes enfants...

Dès demain, promis, je reprends mes chroniques.


INTERMITTENCE

Pendant le mois de juin, le bloc-notes risque d'être irrégulier en raison de nombreux déplacements hors de notre région. J'essaierai de suivre l'essentiel de l'actualité.

  J'approche des 100 000 pages vues.... Merci pour votre fidélité.

  Cordialement à tous,

                     Daniel


UNE SEMAINE A ROME


                                                        

 

Après une semaine à Rome,  Madrid paraîtrait bien fade. Rome est la ville de tous les superlatifs avec ses ruines incroyables, ses églises rutilantes, ses fontaines monumentales, ses habitants élégants, sa circulation trépidante,  ses klaxons débridés….

P1040996 P1050008 P1040873 P1050182 Il n’y a pas une Rome. Il y en a cent, selon que l’on s’intéresse à son passé romain, à la chrétienté, à l’art baroque, aux peintres de la Renaissance, à l’eau et aux fontaines, aux spaghettis, aux Smarts, aux scooters (c'est le nid) ou au circuit des bus.... Que sais-je encore ? Mais quelle que soit votre approche, vous buterez sans cesse sur deux constructions monumentales qui marquent la ville de quelque endroit qu’on la regarde : la place Saint-Pierre et son énorme basilique et la « pièce montée » comme disent les autochtones pour désigner le grandiose monument à la mémoire de Victor Emmanuel II. Tous les chemins mènent au Vatican, dit-on, mais ils passent forcément devant la colossale construction blanche plantée sur le rebord du Capitole.

P1040986 P1040901 P1050116 P1050189 Rome, c’est d’abord les Romains de l'Empire du même nom. Enfin, pour moi qui ait dû en enseigner l’histoire aux petits de 6ème pendant de nombreuses années. Je regrette bien d’avoir attendu si longtemps pour venir me rendre compte sur place et je sais maintenant où les Italiens puisent leur fierté si affirmée. Il suffit de voir le Colisée, rien que le voir… Alors vous pensez, des journées entières à arpenter les forums, les thermes, les portes fortifiées, les villas du Palatin, sans parler de ces vestiges qu’on découvre au détour d’une rue, plantée au milieu des immeubles modernes, comme un pied de nez à ces bâtiments incongrus qui sont venus se greffer. Il faut avoir vu les mausolées d’Adrien, devenu Saint-Ange, et d’Auguste dont «  l’autel de la paix » a été mis sous cloche. Et toutes ces églises dont les colonnes ont été empruntées aux temples détruits… Ah ces Romains, quels bâtisseurs ! Et quel art de vivre !

P1050016 Vatican 2 Vatican P1050020 Evoquer Rome, c’est forcément l’image de la capitale de la chrétienté qui surgit aussitôt. La « ville éternelle ». Et elle nous le fait savoir. Le Vatican, bien sûr, avec ses gardes "suisses", ses musées aux trésors inestimables et sa chapelle sixtine, est incontournable. La basilique Saint-Pierre ne donne pas le vertige seulement quand on monte dans la coupole, elle le donne aussi d’en bas quand on lève le regard vers les voûtes, tant elle est impressionnante par ses dimensions. Impossible de ne pas faire un arrêt devant l’émouvante pieta de Michel Ange. 

P1050230 P1050101 P1050111 Mais elle nous fait savoir qu’elle est la capitale de la chrétienté aussi par la multitude d’églises qui la quadrillent. Parfois à touche-touche. Sur le plan d’un quartier du centre, on en a dénombré près de 70. Le rite catholique règne en maître, mais on trouve toutes les nuances de la chrétienté : orthodoxes, protestantes… Il y en a de très anciennes comme Santa Maria in Cosmedin  ou Santa Maria in Trastevere, mais la plupart sont baroques, avec leurs autels monumentaux et l’or à profusion qui scande les peintures des grands maîtres. En voir une, c’est en voir dix. Nous nous sommes attardés à Saint-Jean de Latran, première église papale. Nous en avons apprécié les proportions plus humaines et la beauté du cloître attenant.

P1050179 P1050249 P1050066 P1050076 P1050142       Et puis il y a une manière plus originale de se laisser guider dans la ville.  Rome est la ville des fontaines. De la plus exubérante, celle de Trévi, assiégée en permanence par des « hordes » de touristes, à la plus modeste, accolée à un mur et à laquelle on peut tendre sa bouteille pour faire provision. Car l’eau y est toujours potable et… délicieusement fraîche.  Il faut avoir vu la « barque » de la place d’Espagne, avoir fait la pose devant l’une des monumentales fontaines de la place Navone, que l’on doit au Bernin, et contemplé le « Tritone ». Mais il y en a de plus discrètes, qu’il faut savoir trouver et tout aussi spectaculaires par les sculptures délicates qui les composent. Devant le Palais Farnèse, qui abrite l’ambassade de France, il en trône deux étranges par leur forme : ce sont en fait des baignoires monumentales en marbre récupérées dans les thermes de Caracalla, d’où leur forme massive …et déroutante. Enfin, il y a celles qui se manifestent par le faste de leurs jeux d’eau, comme celle de la place de la République.

P1050055 P1050219 P1050229 On pourrait faire la Rome des « villas », c’est-à-dire des parcs et des jardins. La Rome des sept collines pour les panoramas ou les couchers de soleil…. Le sujet est inépuisable.

Difficile alors de comprendre la complainte de Joachim du Bellay, « Plus me plait le séjour qu’on bâti mes aïeux que des palais romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine, plus mon Loir gaulois que le Tibre latin, plus mon petit Liré que le mont Palatin… »  Rome sous le soleil, c’est un éblouissement permanent !

 

                                                                                            

 


LA GRANJA


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Il existe au pied de la Sierra del Guadarrama, à quelque 80 km au Nord de Madrid, un palais royal tout à fait curieux. C’est à San Ildefonso. Il s’appelle « la Granja » (la Grange ?).  Il a été construit par Philip V de Bourbon qui souhaitait pouvoir se retirer loin du public. Le lieu est, en effet, propice au repos et le cadre très agréable avec les sommets enneigés qui le surplombent.

 

P1040736 P1040764 P1040766   Le roi, qui avait la nostalgie de son enfance à la cour de France, a voulu recréer un Versailles en miniature. La géographie des lieux est bien sûr très différente, mais le palais s’inspire de son homologue français, toute proportion gardée. Le parc surtout, avec sa géométrie à la Française, ses allées et carrefours peuplés de statues évoquant tous les personnages de la mythologie et enfin les nombreuses fontaines d’où peuvent jaillir des jeux d’eaux spectaculaires. Pour les alimenter, un lac de retenue, en haut du parc, accumule l’eau nécessaire et la gravitation fait le reste. Coup de chance, le jour de notre visite elles fonctionnaient. 

Aujourd’hui, le roi n’y vient pas. Il préfère les plaisirs nautiques…C’est donc un musée. A noter que toutes les pendules qu’il contient sont à l’heure : continuité de la monarchie oblige.

San Ildefonso est à deux pas de Ségovie…. Pour les amateurs. On peut y visiter une fabrique de verre et cristal, qui fait en même temps musée.

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PRINTEMPS MADRILENE

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Sous un soleil radieux, qui ne nous a pas quittés pendant tout notre séjour, nous avons atterri à Madrid. Le temps de récupérer notre valise dans le dédale des « tapis » du nouvel aéroport « Barajas », et nous retrouvions le cousin madrilène qui nous attendait à la sortie. 

P1040669 P1040663 Madrid, ce n’est pas à proprement parler une ville touristique, comme peuvent l’être Séville ou Barcelone. Mais c’est une ville attachante. C’est une capitale administrative et politique au cœur d’une Espagne très décentralisée. Mais le boom économique des vingt dernières années est très présent : nœuds autoroutiers, buildings en tout genre jouxtant des immeubles plus anciens dans une promiscuité parfois déroutante.

P1040609 P1040622 P1040624 Visiter Madrid, c’est d’abord flâner dans le cœur de ville au milieu d’une foule plutôt zen. La « Puerta del sol » bat au rythme des badauds qui sortent des bouches de métro ou qui arpentent les rue piétonnes, le long des devantures colorées. Une halte s’impose sur la « Plaza Mayor » pour « una cerveza fresca » et quelques bricoles à grignoter, accompagnée par les guitares virtuoses d’un flamenco endiablé tout en admirant les fresques de la « Casa de la Panaderia ». C’est une jolie place rectangulaire à taille humaine au milieu de laquelle la statue équestre de philippe III sert de perchoir aux pigeons. Puis on glisse vers le sud vers l’église San Isidro avant d’atteindre le Palais Royal et la cathédrale de la « Almudena », impressionnante de modernité. Pour le Palais Royal on fera « chou blanc » pour cause de visite officielle. Non, ce n’était pas Nicolas SARKOZY, mais la Présidente de l’Inde. En consolation on a eu la parade de l’escorte royale à cheval et de la Rolls héritée de Franco.

Je ne peux pas terminer ce rapide tour d’horizon sans évoquer la « Gran Via », artère commerçante emblématique avec ses immeubles hausmanniens datés « grand siècle ».

P1040667 P1040711 Mais que serait Madrid sans la « Castillana », cette artère majestueuse bordée de frondaisons qui coupe pratiquement la ville en deux ?  Tout au long défilent les bâtiments importants : banques, Ministères, stade Bernabeu, … entre des ronds points où trônent des sculptures et jaillissent des fontaines exubérantes.

P1040709 La vie en Espagne c’est aussi le soir pour « ir de tapas », comme disent les Madrilènes. Et nous ne nous en sommes pas privés : chorizo, jamon iberico, calamars ou chipirones, queso manchego, accompagnés de l’inévitable « ensalada mixta ». Que ce soit dans une bodega au fond d’une ruelle du centre où sur les hauteurs près du Pardo, le plaisir est le même.

P1040695  P1040692  P1040712  P1040716 Et puis, il y a les musées. Nous nous sommes contentés du Prado, histoire de nous retremper dans Goya, pour ne citer que lui. Enfin, si vous vous arrêtez à Madrid, ne repartez pas sans avoir goûté aux charmes du jardin du « Retiro ». Cet immense espace vert est le lieu de promenade préféré des Madrilènes. Il offre ses ombrages, son lac, ses pelouses au soleil, ses monuments nombreux dont le Palais de Glaces,  pour satisfaire tous les tempéraments, sans oublier la possibilité de prendre un rafraîchissement confortablement installé à une terrasse. Avant de quitter les lieux, n’oubliez pas de faire un petit tour au « jardin du souvenir ». C’est un espace qui a été spécialement aménagé en mémoire des victimes de l’attentat de la gare d’Atocha, toute proche.

Nous avons été surpris par la propreté de la ville, particulièrement dans les quartiers d’habitation. Ici, la vie de quartier a gardé tout son sens. Pourtant l’habitat y est dense, les immeubles compacts et serrés. Mais, des commerces, des restaurants en animent le pied. Peu ou pas de tags ou de graffitis, comme on en voit tant dans nos banlieues. Certes, la police semble très présente, surtout dans le centre, mais à aucun moment nous n’avons perçu de violence, ce que nous a confirmé notre cousin.

P1040606 Nous avons logé dans un hôtel très accueillant, le « Caballero Errante », au confort agréable pour un prix très abordable. Avec l’avantage d’être tout près de la porte de l’Europe, véritable nœud de communications avec taxis, métro et bus.


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Photos DH. Cliquez dessus pour les voir en grand....

                                                                                                                  

 

 


BALLADE CHEZ LES CADETS DE GASCOGNE

 

Ce sont les cadets de Gascogne

De Carbon de Castel-Jaloux ;

Bretteurs et menteurs sans vergogne,

Ce sont les cadets de Gascogne !

Parlant blason, lambel, bastogne,

Tous plus nobles que des filous,

Ce sont les cadets de Gascogne

De Carbon de Castel-Jaloux

                                             

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,

Moustache de chat, dents de loups,

Fendant la canaille qui grogne,

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,

Ils vont, coiffés d'un vieux vigogne

Dont la plume cache les trous !

Oeil d'aigle, jambe de cigogne,

Moustache de chat, dents de loups !

                              

Perce-Bedaine et Casse-Trogne

Sont leurs sobriquets les plus doux ;

De gloire, leur âme est ivrogne !

Perce-B edaine et Casse-Trogne,

Dans tous les endroits où l'on cogne

Ils se donnent des rendez-vous...

Perce-Bedaine et Casse-Trogne

Sont leurs sobriquets les plus doux !

                                                

Voici les cadets de Gascogne

Qui font cocus tous les jaloux !

O femme, adorable carogne,

Voici les cadets de Gascogne !

Que le vieil époux se renfrogne

Sonnez, clairons ! chantez, coucous !

Voici les cadets de Gascogne

Qui font cocus tous les jaloux !

              Cyrano de Bergerac

                                                

P1020959  P1020975 P1030007 P1030012                                                                      

                                                    

Fin septembre nous avons fait un petit séjour dans le sud-ouest. Notre périple nous a menés de Casteljaloux à Eugénie les Bains en passant par les bastides : Lectoure, Condom, Eauze…

                                                                               

Après avoir fort bien déjeuné au « Cassissier » -je vous recommande la salade de gésiers-, sur la place centrale de Casteljaloux,  nous atteignons notre première étape : Le « Gargantua », chambre d’hôte située à Anzex. Une vieille ferme rénovée avec simplicité et goût par un jeune couple très sympathique.  Nous profitons de l’après-midi pour filer jusqu’à Lectoure. Nous ferons halte à Nérac avec son centre ville et ses maisons à colombages et son château dont il ne reste qu’une aile renaissance très travaillée. Nous sommes au cœur du pays d’Albret. Près de là, nous nous arrêtons pour contempler les tours massives du moulin fortifié de Barbaste, édifié sur la Gélise. Henri IV y entretenait une garnison et aimait à s’en intituler le « meunier ».

                                                                                                 

Lectoure est une magnifique « sauveté », sorte d’acropole perchée sur un éperon, qui domine les douces collines de Lomagne. C’est une des plus jolies cités de Gascogne, à l’art de vivre épanoui derrière ses remparts et au pied de sa cathédrale. Un patrimoine remarquable vous saisit à chaque détour. Le « castet » de « Los clarinétos » vous fera sourire, et une frise vaguement « égyptienne » perché  sur la façade d’une maison vous étonnera…Lectoure est aussi une capitale du melon. Le sien cache derrière une écorce typée, une chair orangée et juteuse réputée.

 Le soir nous sommes de retour à notre chambre d’hôte. Pour le dîner, nous nous régalons entre autre d’une cuisse de canard (confit, comme il se doit), en compagnie de …. Québécois, ce qui est plus inattendu. Le monsieur s’appelle HOUDE et ses ancêtres sont originaires de Manou dans l’Eure-et-Loir, tout comme les HOULLE dont je descends et ils étaient sabotiers, justement comme mon trisaïeul….. Encore plus inattendu !!!  Une relation à creuser, dans la généalogie.

                                                                                           

Le lendemain matin, nous reprenons notre chemin : ce sera d’abord Fourcès, une drôle de toute petite bastide tout en rond avec une place centrale ombragée. Le type même du « castelnau ». Celui est d’origine anglaise. Montréal n’est plus loin. Cette bastide perchée aussi sur sa colline est une doyenne qui a fière allure. C’est là que fut tourné une partie du film « le bonheur est dans le pré ». Mais c’est sur le site de Séviac que nous vivrons notre plus bel émerveillement. Une villa gallo-romaine immense des IIIème-IVème siècle a été exhumée et nous livre des mosaïques extraordinaires, des vestiges de thermes, d’une piscine, de chauffage par le sol….laissant supposer un luxe inouï !

                                                                                                   

D’étonnement en étonnement, la halte suivante à Larresingle nous présente un village fortifié miniature aux remparts intacts, sorte de Carcassonne de poche. Une seule rue permet d’en faire le tour à l’intérieur.

                                                                                             

C’est à COMDOM (prononcer « on » et pas « omme ») que nous déjeunerons. Un panneau face à un couloir retient notre attention. Il s’agit d’un restaurant. Nous entrons et nous nous retrouvons après un détour, dans une cour fort sympathique, entourée de murs joliment décorés. Les « mille colonnes », c’est le nom du restaurant, formule très emphatique pour une salle intérieure qui en compte effectivement quelques-unes. L’essentiel est dans le repas qui nous sera servi pour un prix imbattable, vin et café compris : 26€ à deux pour un buffet de hors d’œuvre  bien garni et à volonté et une cuisse de lapin aux herbes délicieuse !

La ville est pimpante et étale une richesse discrète avec de beaux hôtels particuliers au bord de la Baïse. La cathédrale, austère de l’extérieur est impressionnante  et lumineuse à l’intérieur. Sur le parvis et face à la statue de Bossuet qui en fut un évêque fantôme, on trouve une drôle de librairie mélangeant salon de thé et coins bouquins à feuilleter ou à acheter.

                                                                                                 

Et puis il faudrait encore citer EAUZE, au célèbre trésor que l’on peut admirer dans une salle forte du musée archéologique. C’est le témoignage extraordinaire qu’elle nous propose de son passé gallo-romain : plus de 1000 pièces en or et en argent trouvées soigneusement dissimulées dans des sacs déposés dans des cavités creusées. On y trouve aussi la maison de Jeanne d’Albret et une belle église au curieux clocher octogonal. Mais la ville s’enorgueillit d’un autre trésor, plus abordable celui-là : elle se dit capitale de … l’Armagnac, cette eau-de-vie ambrée si délicate, issue d’une subtile alchimie dans laquelle entre la distillation, le lent vieillissement dans les fûts de chêne et l’assemblage pour obtenir le bouquet parfait, aux arômes de vanille, de pruneau et de violette.

                                                                                              

Un aperçu d’une semaine ma foi, fort sympathique, malgré un temps très variable et frais.

                                                                                        

                                                                                                        


PUY MAGIQUE !

Puy du fou001 Début juillet, nous avions au programme le spectacle de la cinéscènie du Puy du Fou. Nous recevions nos deux beaux-frères et belles-soeurs qui ne l'avaient jamais vue. Paulette et moi en étions bien à notre sixième ou septième expérience et c'est un peu blasés que nous abordions la soirée, certains quand même de l'effet qu'elle produirait sur nos invités.

Sur notre chemin, nous avions prévu une halte au parc oriental de Maulévrier. En cette fin de journée presqu'ensoleillée, il ravit nos invités, surtout l'un de mes deux beaux-frères, expert en végétaux et jardins, et incollable sur les différentes variétés plantées là. Il faut dire qu'en ce début d'été, le jardin était superbe, avec ses ifs dorés taillés en étages, ses érables, ses parterres d'azalées et ses décors orientaux : portiques, temples, lanternes... Une ballade que je vous recommande, si vous ne connaissez pas encore, ce qui m'étonnerait.

Nous fîmes halte à Cholet pour nous restaurer. Comme ils trouvaient le centre bien aménagé et joli, je leur expliquai que je connaissais bien le maire, Gilles BOURDOULEIX, et qu'il avait dans ses qualités, celle d'un bon gestionnaire.... Ce qu'ils purent vérifier illico -que je le connaissais- car, au coin de la rue, un tonitruant "Daniel, qu'est-ce que tu fais là ?" nous accueillit : c'était le maire lui-même qui s'attarda quelques minutes avec nous pour deviser sur le Tour de France qui s'annonçait. Ce genre de rencontre ne s'invente pas !

Et puis ce fut le moment du spectacle. Après une arrivée facilitée par un service d'ordre toujours aussi impressionnant d'efficacité et d'organisation, nous gagnâmes nos places, en suivant une foule compacte, qui en flux lent mais continuel avançait et franchissait tous les obstacles de contrôle pour atteindre la grande tribune. Celle-ci avalait ainsi, comme à chaque représentation, ses 14000 spectateurs. Une fois installés, et la nuit tombant enfin, le spectacle démarra. La longue quête des "Jacques Maupillé" allait nous faire traverser trois siècles d'histoire. La première scène stupéfia nos invités quand les projecteurs jetèrent toute leur puissance sur le site. Ils s'attendaient à tout, mais pas à quelque chose d'aussi féérique ! Et leur ébahissement ne cessa de croître au fil des séquences avec ce temps fort extraordinaire de réalisme de la bataille de Cholet. Mais la cinéscènie sait alterner les séquences visuelles, telle celle des chevaliers jaillissant au loin du château pour venir galoper devant nous, et d'autres plus tendres comme l'image holographique géante de cette jeune fille en gros plan qui court dans la mitraille qui va la faucher.... C'est qu'au Puy, on n'est pas avare en effets spéciaux. Et les personnages évoluant sur le lac, comme semblant marcher sur l'eau, sont comme intemporels : un pur moment de grâce. On y maîtrise, aussi bien qu'à Versailles les jeux d'eau, la technologie du XXIème siècle en plus. Et puis, au bout de deux heures et demie passées trop vite, on arrive au final avec son feu d'artifice tiré dans le jeu des grandes eaux : grandiose, phénoménal, on ne sait plus ou regarder, les yeux ne sont pas assez grands pour tout voir, mais l'émotion et le plaisir sont intenses.

Le spectacle du trentième anniversaire a encore gagné en intensité. Plus ramassé, moins vendéo-vendéen,il marie harmonieusement le lyrique et l'épique. Le texte de Philippe de VILLIERS reste celui d'un passionné de son pays, de son histoire, de sa culture, j'allais dire de son identité. Mais le prosélytisme en est moins voyant que dans les premières années. Il gagne en authenticité. De même le spectacle s'est épuré alternant les passages sobres et les fresques à la précison historique époustouflante par les costumes et la reconstitution des scènes de vie quotidienne. Et puis le professionnalisme fait son oeuvre. S'il s'appuie sur des centaines de figurants du "cru", qui en assurent le côté grandiose, le "métier" des cavaliers formés à l'école du "grand parc", la maîtrise des effets de lumière et pyrotechniques, des jeux d'eau, de la qualité du son... en font un spectacle hors du commun.

A voir, à revoir... Mes invités n'en sont toujours pas revenus, un mois après. Et leurs amis en entendent parler. Etonnez-vous que ce soit plein à chaque représentation...


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SOURIEZ, C'EST L'ETE !

LE GILET MULTIPOCHE

C'est le "must" de l'été, pour les séniors, principalement. Alternative à la ceinture banane et à la "cartouchière" mexicaine, il fait fureur chez les retraités de tout poil. Il faut dire qu'il est pratique, qu'on en trouve de multiples versions avec manches et sans manches, avec ou sans doublure, à dos aéré ...

L'intérêt réside dans la grande variété du nombre des poches, intérieures et extérieures qui permettent de caser le portefeuille, le calepin, les stylos, les clés, le sachet de mouchoirs, les lunettes solaires ou de vue selon celles qu'on porte, le guide touristique, l'appareil photo et même pour les accrocs de l'argentique, les pellicules. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas plus pratique. De quoi épater la galerie.

Issu de la gamme "chasseurs", il a d'abord été détourné par les grands reporters. "Vu à la télé" pourrait être indiqué sur l'étiquette, comme pour les cartables de nos chers bambins qui commencent à envahir les rayons de nos hypermarchés. Il s'est évidemment civilisé. Abandonnée la couleur vert-bouteille ou kaki. Encore que.... On le décline dans toute la gamme des beiges, avec ou sans liséré, des gris pâles, des crèmes. Les poches sont plus ou moins "travaillées". Souvent il a gardé dans le dos la "gibecière" avec sa grande fermeture zip de côté, ce qui est bien pratique pour emporter un imper nylon au cas où le temps est incertain. Et pour le "fun", il a conservé ses pattes avec anneau chromé auquel les chasseurs accrochent habituellement leur gibier. Avec un mousqueton, on peut y accrocher la torche électrique ou tout autre objet, mais là, on quitte l'utilisation ordinaire pour aborder la version "grand explorateur"....

Pourquoi a-t-il rencontré l'adhésion des anciens ? C'est que ceux-ci voyagent beaucoup. Il s'est répandu au point que les cars de tourisme semblent se délester d'une armée en campagne . Ce n'est pas une question d'amortissement, il coûte rarement cher. Ce sont ses multiples qualités pratiques dont la possibilité de garder ses bras et mains libres en toutes circonstances avec une sensation de sécurité pour ce qu'il transporte, la souplesse de son port qui autorise la veste ouverte ou au contraire fermée jusqu'au cou, qui en expliquent l'engouement.

Les jeunes le boudent : trop ringard. Ils ne savent pas ce qu'ils perdent. Mais la mode a ses canons, que voulez-vous. Canons dont la plupart des séniors qui en ont vu d'autres, se tapent complètement.

Inutile de vous dire que je suis un adepte du "multipoche". Vous l'avez compris.

                                                                                                                                                

 


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TRANSHUMANCES

Plage bondée   Avec le temps des vacances revient le temps des tranhumances. Elles ont lieu de préférence en fin de semaine avec des points culminants : début juillet, mi-juillet, début août. Elles suivent des parcours bien précis, plus généralement de la région parisienne vers les côtes ou les montagnes. Elles empruntent aussi des itinéraires  qui, comme celles (les transhumances) des bêtes, passent toujours par les mêmes chemins : les autoroutes.

Ah, les départs en congés d'été ! Je pourrais évoquer les halls de gares remplis de vacanciers déjà en tenue de plage avant même de monter dans le train, comme d'autres ont les skis sur les épaules à d'autres saisons.

Mais les départs que je préfère, maintenant que je suis en retraite, ce sont ceux des adeptes de l'auto, qu'elle soit ou non affublée d'une "impériale" ou d'un "coffre de toit", qu'elle soit ou non astreinte à tirer une caravane plus grosse qu'elle, qu'elle soit combi-car ou camion-camping bariolé des nombreux trophés que constituent les lieux de séjours, je veux parler des blasons autocollants... De toutes façons elle est si chargée que la malle traîne par terre. C'est que les vacances nécessitent un transfert important de vêtements, équipements spéciaux et divers pour les loisirs, vélos, planches à voile ou autre, quand il ne s'agit pas tout simplement de transporter tel un escargot son gîte sur son dos, la tente et tous ses accessoires pour manger et dormir.

Alors commence le voyage. Les horaires de départ obéissent à des stratégies affinées avec le temps. Il ne s'agit pas de se retrouver avec la masse, il faudrait passer avant. Et pourtant, c'est bien ce qui se produit à chaque fois. Les malins sont aussi nombreux que ceux qui ne le sont pas. Et le parcours va devoir s'effectuer en prenant son mal en patience. Sortir de Paris d'abord. Allez, comptons deux bonnes heures si tout va bien. Ensuite, il faudra rouler en accordéon sur au moins cent cinquante kilomètres, à condition que des maladroits ou des trop pressés n'aient pas provoqué un accident. Ces autoroutes, réputées pour leur rapidité deviennent des circuits de lenteur. "Autoroute info" annonce régulièrement l'étendue des dégats : 40 km de bouchon ici, 30 plus loin. Le Français pourtant adepte du bon vin devrait avoir avec lui de quoi déboucher. Curieusement il se trouve démuni. Il patiente au soleil, sans s'énerver. Encore que....

Et puis il y a les "bisons futés". Ceux qui empruntent les itinéraires "bis". Comme sur l'autoroute, il ne faut pas être trop pressé d'arriver. Les voiries sont immanquablement saturées de véhicules, et si vous êtes sur un week end de "chassé-croisé", vous ne pouvez pas espérer pouvoir effectuer le dépassement de ce pépère escargot local qui vaque à ses modestes occupations et qui est bien content d'enquiquiner un peu ces "gros becs" de la capitale. Au moins vous avez le temps d'admirer le paysage. Vous n'avez pas les aires de l'autoroute, mais vous avez mieux avec les estaminets des petites bourgades ou l'on vous fait cuire en deux temps trois mouvements une omelette délicieuse.

Il faudra doubler, voire tripler le temps du parcours. Peu importe. Il est important de partir, même si c'est en même temps que tout le monde. L'important c'est d'arriver dès le premier jour de vacances sur son lieu de villégiature, d'avoir les clés de sa location ou son emplacement de camping. Inutile de gagner du temps en chaussant les tongs pour conduire, geste déroisoire auquel certains se résolvent : c'est peu recommandé, voire interdit par le code de la route. Ah, j'oubliais ! Il y a ceux qui année après année relèvent scrupuleusement leur temps. La question est : "ont-ils fait mieux que l'an passé ?" S'il y a des records à battre, ce seraient plutôt ceux de la lenteur. Enfin, bon...

Même les RTT n'ont pas réussi à fluidifier le mouvement : tout le monde a les mêmes !!!!

                                                             Planche

                                                                                                                                               


SOURIEZ... C'EST L'ETE !

Le car a déversé son contenu : aujourd'hui, les "seniors" de ***..... sont de sortie. Les dames ont mis leurs belles robes à pois ou à fleurs, leurs chemisiers au col de dentelle impeccable rehaussé par quelque bijoux ; "permanentées" de peu  leurs coiffures d'argent arborent des reflets rosés ou bleu pastel. Ces messieurs, un peu noyés dans la masse, sont endimanchés, avec la casquette plate vissée sur le crâne pour le protéger des intempéries ou des ardeurs du soleil et suppléer ainsi à un cheveu devenu trop rare avec le temps.

Ils suivent en grappe plus ou moins serrée un guide féminin qui s'est fait une expérience depuis longtemps : aussi est-elle munie d'une antenne téléscopique au bout de laquelle flotte un fanion pour rallier les distraits et, pour se faire entendre, d'un petit micro amplificateur. Bien utile, parce que le groupe sort d'un "bon repas", et il est "plutôt" dissipé (le mot est faible). D'ailleurs c'était la partie la plus importante de la journée, pas vrai ? Du moins c'est ce que l'on peut penser à entendre les conversations commentant les plats et les vins servis. Le second intérêt de la sortie, concerne la gent masculine : la drague des veufs, ça existe ! et dans ce genre de groupe, ils n'ont que l'embarras du choix. Il faut les voir faire les paons auprès de ces dames... Ce qui n'arrange rien de leur comportement. Quant à notre malheureuse commentatrice, elle s'est rabattue sur les quatre ou cinq assidues -peut-être des enseignantes en retraite- qui lui collent aux basques et suivent de près ses anecdotes.

Le cortège balaie la visite comme une tornade. Il vous passe devant sans vergogne. Les uns s'interpellent bruyamment, les autres y vont de leur commentaire trivial du genre : "Hé, Auguste, viens un peu voir ce que j'vois ! ...." Je vous passe la suite. Rien à voir avec le sujet. Une jolie fille aux formes épanouies et court vêtue comme Perrette, passait par là. Bref ! On est un peu égoïstement bien content que tout ce petit monde s'éloigne pour continuer à profiter dans le calme des charmes de ce joli village alsacien.

La dynamique de groupe n'épargne pas les anciens. Tous ces gens pourtant bien élevés habituellement forment, le temps d'une sortie, un agrégat insupportable . Vous en avez tous sûrement fait le constat, le temps d'une halte dans un restaurant d'autoroute, par exemple. Malheur à vous si vous êtes pressés et que vous arrivez derrière un car de "seniors". Les cars, c'est jamais simple. Ceux des "seniors", au self service et à l'encaissement, c'est terrible ! Il ne vous reste plus qu'à filer jusqu'à l'air de restauration suivante en espérant un sort meilleur.

Vous me trouverez peut-être sans indulgence. La Bruyère était bien plus sévère que moi sur ses contemporains. En fait, quand il nous arrive avec Paulette de croiser ce genre de groupe, on en rit à l'avance. Que voulez-vous, l'être humain est ainsi fait, il faut en prendre son parti. Nous mêmes en pareille circonstance n'y échappons pas.  

Et puis, il y a tant d'autres moments où nos anciens ont la faveur de notre tendresse.

                                                                                                                                               


C'EST L'ETE !

Voici la nouvelle tenue du bloc notes. elle nous accompagnera tout l'été de ses couleurs chaudes qui rappellent le soleil, avec une petite vague bleue pour évoquer la mer....

Le rythme des notes, vous l'avez remarqué a pris aussi un tempo plus dilettante. C'est que nous bougeons beaucoup et le portable en bas débit, c'est pas le pied pour éditer les textes. Et puis, il faut profiter aussi du beau temps, de la famille et des amis...

Néanmoins, je continuerai de commenter l'actualité chaque fois qu'elle m'inspirera et puis je m'efforcerai de vous divertir un peu avec quelques coups de projecteurs volontairement satiriques sur les moeurs de notre pittoresque époque.

Douce France.... chantait Charles Trénet. Oui, quand on voyage, c'est bien la pensée qui vient à l'esprit à la vue des paysages que l'on traverse, à l'évocation des hôtels charmants qui nous accueillent quand on sait les dégotter ou des restaurants sans prétentions qui vous ravissent néanmoins les papilles avec des mets simples amoureusement préparés. Tiens, il y a un petit resto du côté de Troyes où l'on mange une andouillette.......

C'est aussi l'occasion de se frotter à nos contemporains : par exemple le "senior en goguette". Ce sera l'objet de ma prochaine production. Allez, vous attendrez bien demain.

                                                                                                                                   


UN MERCREDI PARTICULIER

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Il faisait un temps magnifique sur Paris mercredi dernier. La place de la Concorde jetait au ciel, dans un éblouissement, la pointe dorée de son obélisque et la scène traçait tranquillement son sillon brillant vers la tour Eiffel. Une parure de fête, rafraîchie par une brise de nord, à parcourir pour rejoindre l'Assemblée Nationale. Là, nous avons retrouvé tous les amis venus du Maine-et-Loire, à l'invitation de Paul JEANNETEAU, pour une visite des lieux. C'est un Jean BARRE, toujours aussi urbain, avec son sourire jovial habituel , qui nous a accueillis pour faciliter les procédures d'entrée et nous guider. Très vite, notre député nous a rejoints pour nous accompagner tout au long de la découverte du bâtiment. Une visite passionnante avec une huissière sympathique et très savante. L'occasion aussi de faire quelques rencontres au détour des couloirs : Gilles BOURDOULEIX, Michel PIRON croiseront ainsi notre itinéraire. Et puis le clou, la montée dans la tribune pour découvrir le coeur du temple de la démocratie : l'hémicycle ! Séquence émotion. Retour sur terre : finalement c'est petit.

Nous nous retrouvons tous chez "CLAUDE", un restaurant sympa près du Palais Royal, pour le moment du casse-croûte, en compagnie de Paul JEANNETEAU. Mais, évidemment, quand on vient de la 1ère circonscription, il y a toujours la cerise sur le gâteau : ce sera une visite éclair de Roselyne BACHELOT, venue faire un coucou, entre le conseil des Ministres et la séance des questions au Gouvernement. Elle a pris le temps de venir nous dire qu'elle nous aimait. Cela tombe bien, nous aussi ! N'empêche, les clients du resto en étaient "baba", et les membres du groupe très fiers.

Retour à l'Assemblée pour assister, de la tribune à la discussion du projet de loi sur les "chiens dangereux". Après les recommandations d'usage faites par les huissiers, nous prenons place. Michèle ALLIOT MARIE finit de présenter son texte. C'est ensuite le ballet codifié des orateurs. La rapporteuse du projet, puis les représentants des groupes pour des interventions de 15 mn. Suivent les intervenants à 5 mn. Nul besoin de préciser à quelle famille appartient tel ou tel : leurs propos sont éclairants jusqu'à la caricature. Au mot près : on retrouve "socialisation" dans le texte du communiste, folkloriquement trop long et rappelé à l'ordre plusieurs fois ; d'accord avec l'essentiel du projet, mais "législation de circonstance" donc abstention pour la représentante du parti socialiste ; le représentant du groupe UMP trouve le texte très bien, on s'en serait douté ; "le problème qu'il faut régler, c'est celui du pittbull sur le palier qui empêche les gens de sortir de chez eux" et pas de "mener les chiens sur le divan d'un psychiatre..." : là, je vous laisse deviner. Une vraie discussion et des argumentations qui montrent qu'une loi c'est bien complexe à écrire. Même quand il s'agit des chiens dangereux, tiens rien que sur la définition, je ne vous dis pas !

Quand nous sommes ressortis, la nuit était tombée. La grande roue brillait de tous ses feux derrière l'obélisque et les arbres des Champs Elysées traçaient leur double haie de lucioles bleutées jusque là-bas, à l'Arc de Triomphe. La fête continuait. Nous on allait au Théâtre Edouard VII voir les BRASSEUR dans "Mon père avait raison"....

                                                                              

                                                                                                                            


THEODULFE

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Mes itinéraires d'amitié m'ont amené ces temps derniers sur les bords de Loire, près d'Orléans. C'est à Germigny-des-Prés que l'on trouve ce petit trésor architectural, véritable anomalie de l'histoire. Voici comment il est présenté :

"Proche de la Loire, dans le Val d'Or, cet oratoire est à la croisée de plusieurs grands circuits touristiques ; routes des châteaux de la Loire et de la Vallée des rois. A cet emplacement fut bâtie en 806 la villa de Théodulfe, évêque d'Orléans, abbé de Saint Benoît et conseiller intime de Charlemagne, dont il ne subsiste aujourd'hui que l'oratoire. Théodulfe, Goth par sa naissance, fut l'un des meilleurs esprits de son temps. D'une grande instruction, poète et amateur d'art, il s'intéressait à toutes les branches du savoir de son époque. C'est sans doute ce qui lui valut d'être un des plus éminents missi-dominici de l'Empereur, avant de tomber en disgrâce et de mourir dans une prison d'Angers en 820.                                                                                              Cet édifice de plan carré et à quatre feuilles est ramassé autour d'une tour lanterne. Sa conception s'apparente à celle de monuments mozarabes que l'on retrouve notamment en Languedoc et en Espagne.... A l'intérieur de cet oratoire, dans l'abside orientale se trouve une voûte, ornée d'une mosaïque unique en France, en cul de four, datant du IXème siècle. Plus de 130 000 cubes de verre cassé composent cet ensemble représentant l'Arche d'Alliance. Apparentée à l'école de Ravennes, elle est l'oeuvre d'un artiste byzantin. Recouverte de badigeons, ce n'est qu'au XIXème siècle qu'elle fut retrouvée et restaurée."

Cet oratoire mérite le détour. Son côté mauresque et byzantin en fait une rareté à une période où les croisades n'avaient pas encore commencé et l'influence d'orient ne se faisait pas encore sentir. Une nef lui a été ajoutée pour en faire une église latine. Il est parfaitement entretenu. Tout simplement superbe !

Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir.