HISTOIRE

LA FRANCE A LA GODILLE

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Des nominations qui inquiètent.

Le gouvernement est enfin au complet.  L’accouchement aura été laborieux. Le pays est-il dans de  bonnes mains ? : j’en doute. Je me contenterai d’évoquer le  psychodrame de l’attribution du ministère de l’Education.  Après le feuilleton improbable Oudéa-Castera  le voilà confié à une gaucho sur le retour d’âge,  Nicole Belloubet, dont la sympathie pour les  thèses  « pédagogistes » sont bien connues. La ligne Attal risque bien de connaître un  mauvais  sort.  Déjà que malgré ce nouveau cap, le système éducatif avait peu de chances de se relever, compte tenu de la mauvaise volonté manifestée par les syndicats professionnels, avec ce nouveau coup de barre en sens inverse, l’effondrement va  continuer.  Autrement dit, c’est une nomination à but thérapeutique. Macron cherche avant tout à calmer la grogne chez les  enseignants.

Le  procès des groupes de niveaux.

On aura eu droit, au passage, à la litanie des leaders syndicaux contre la  mise en place des  groupes de niveaux. Toujours le même discours depuis 50 ans.  Ils ont  beau camper  sur un tas de  ruines, il ne faut rien changer. Péremptoires, ils affirment que c’est une procédure pédagogique qui ne marche pas et qui ne peut  qu’accroître les inégalités entre les élèves. L’égalitarisme a ses exigences, non mais ! D’abord,  ils ont tort, ça marche. Ensuite,  pour les inégalités, tout dépend du point de vue selon lequel on se place.

Les groupes de niveaux, je  les ai expérimentés dans les  années  1975-80 au Collège Jean Vilar à Angers. L’établissement  bénéficiait d’un statut  particulier qui permettait de mettre en place  un fonctionnement  atypique.  Les classes étaient réparties par niveau en « groupes d’ancrage » et à certaines  heures, les alignements de l’emploi  du temps  permettaient de modifier la répartition des   élèves entre les  profs d’une même discipline. Nous pouvions donc mettre en place des groupes de niveaux matière, comme en Français. L’équipe avait dans son emploi du temps, une heure de concertation par semaine, absolument indispensable pour répartir les tâches, fixer les objectifs communs et procéder au tri des élèves. Le principe : fournir à chaque élève un  contenu accessible susceptible de le faire progresser. Il fallait donc définir les contenus par niveau, évaluer  les compétences des élèves pour les répartir correctement, se mettre d’accord sur les  objectifs à atteindre et les contrôles de connaissances en fin de séquence. Pas de groupes  de niveaux sans travail d’équipe et concertation. A  ces conditions, les  groupes  de niveaux produisent de bons résultats. Mais voilà,  les  bons sont toujours  meilleurs et les  plus modestes progressent, mais à leur rythme plus modeste. Conclusion : les écarts s’accroissaient, ce qui était insupportable à nos égalitaristes. Il a fallu abandonner sous la pression des syndicats. Il faut reconnaître que ça demandait  un énorme travail de préparation à toute l’équipe. Le prétexte a donc été : il faut  plus d’heures de concertation dans le temps de travail (les 18 heures de cours) ce que l’établissement était bien incapable de fournir. Attal s’est donc avancé un  peu vite  en lançant l’idée des groupes de niveaux. Je vois deux obstacles  à leur mise en place : la  mauvaise volonté  des enseignants qui sont idéologiquement contre, le manque de moyens en personnels. J’ajouterai en outre qu’il faudrait leur dispenser auparavant une formation pédagogique appropriée.

Le  Français menacé.

Autre problème que l’actualité met sous les projecteurs et qui a lui aussi, son importance : la primauté du Français  en France. « Comment peut-on vouloir être un grand pays exportateursi on n'est même pas capable de vendre notre propre langue, une grande langue internationale ? » s’émeut l'Association Francophonie Avenir (Afrav). « Choose France » , « French Tech », « Next 40 » : les mots anglais « choose », « french » et « next » étant parfaitement traduisibles en français, « ces marques » contreviennent à la loi linguistique de notre pays, dite loi Toubon. Les défenseurs de la langue française ont donc poursuivi le gouvernement. Si l’Afrav vient de perdre, en appel, trois procès qui l’opposaient à l'État au sujet de ces marques en anglais dont il est le créateur et le propriétaire, un comble, elle ne baisse pas les bras : l’association a décidé de faire un recours devant le Conseil d'État, et son avocat travaille à une QPC (question prioritaire de constitutionnalité). Car, apparemment, les juges se sont contentés de chercher parmi les 9 000 termes présents dans le registre terminologique de la « Commission d'enrichissement de la langue française », souligne Régis Ravat, président de l’Afrav. « Choose », « french » et « next » n'ayant pas d'équivalents en français dans ce registre, ils en ont conclu qu’ils ne contrevenaient pas à la loi Toubon. La langue de la République est le Français (article 2 de la Constitution) et l’article 14 de la loi Toubon est très clair, qui dispose que « l'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française ». Les  juges n’ont pas fait correctement leur travail.  Il leur appartenait de prendre   en compte la mission de la Commission qui est, comme son nom l'indique, d'enrichir la langue française en créant des mots pour nommer de nouveaux concepts, qui ne sont pas encore désignés en français. Cela a été le cas, par exemple, pour le mot « e-mail » :lorsqu'il est apparu en France, la Commission a proposé« courriel » comme équivalent.

C’est pour que l’esprit de la loi Toubon soit respecté que les associations sont prêtes à aller  jusqu’au bout. Organisme fédérant 120 associations francophones dans le monde, l'AFAL va dans le même sens : « Pourquoi l'État n'utilise-t-il pas des expressions françaises ?, s'offusque son président, l'ancien ministre Jacques Godfrain. Quitte à les traduire quand on s'adresse à un public étranger ! Cette décision de la cour d’Appel révèle clairement les lacunes de la loi sur l'emploi de la langue française, trente ans après son adoption. Et montre bien la nécessité de revoir cette législation. Nous allons d'ailleurs rendre prochainement un rapport sur le sujet aux pouvoirs publics, pour les inciter à une réforme d'ensemble rapide. »

On a fait une loi  pour protéger la langue française, ce serait bien que l'Etat donne l'exemple  en la respectant scrupuleusement. Il est temps que Macron arrête de se complaire dans  le "globish" pour  illustrer son concept  avorté de "Start-up Nation". Sa navigation à la godille et l'anglomanie ne font pas illusion.  En matière de  modernité, l'habit ne fait  pas le moine. 

 

 


REARMEMENT DEMOGRAPHIQUE

Nouveau-ne

 

Cri d’alarme.

Dans sa dernière prestation, le Président de la République  s’est ému de la  chute de la natalité en France. 2023 a, en effet, marqué un tournant. Avec 678 000 naissances, le chiffre le plus bas depuis 1946, elle a baissé de 6,6% en un an et de 20% par rapport à 2010. Plus grave, l’indicateur de fécondité chute à 1,68 enfant par femme, qui s’éloigne du seuil de remplacement des  générations, au-dessus de 2. Le mal ne concerne pas que la France.  Il est même bien pire en Italie, en Espagne et au Japon. Normalement chez les mammifères, l’instinct de préservation de l’espèce pousse à activer la reproduction quand elle se sent menacée. D’où, des rebonds  démographiques souvent inexpliqués. Alors comment en est-on arrivé là ? La question se pose d’autant plus que la chute démographique ne concerne pas tous les peuples sur la Terre. Loin de là. Et ses conséquences en seront dramatiques pour notre  pays si cette pente se poursuit, tant au point de vue socio-économique que sur le devenir même de la nation.

Un domaine très prévisible.

S’il existe en politique trop de sujets dont élus et responsables ne maîtrisent pas les données et les perspectives,  les obligeant à naviguer à vue, ce n’est pas le cas de la démographie. C’est un domaine dont les indicateurs sont sûrs et les projections bien établies. Et surtout dont les implications avec l’avenir sont déterminantes, car nul observateur ne peut en ignorer l’impact sur les comptes publics, l’avenir des retraites, le vieillissement de la population et les déséquilibres sociétaux qui vont avec. On sait que la proportion croissante de personnes âgées engendre une société qui voit régresser la prise de risque et les cotisations sociales quand les  dépenses liées à la vieillesse et à la dépendance sont à la hausse.

Natalité et politique familiale.

La  mise à mal par François Hollande et poursuivie sous Macron de la politique de la famille et de la natalité qui faisait  la singularité de la France, porte une responsabilité tragique. La cellule  familiale a été sévèrement mise en cause par le démembrement du code civil napoléonien et  par toute une série de réformes qui ont attaqué les fondements  de la  politique familiale telle qu’elle a été instituée après la dernière guerre : altération du principe d’universalité des allocations familiales au détriment de plusieurs millions de familles, baisse du quotient familial décidé en 2013 au détriment de 800 000 foyers de la  classe moyenne, réforme pénalisante du congé  parental. Il faudrait y ajouter un facteur idéologique véhiculé par les écolos et plus généralement par une certaine intelligentsia de gauche qui considère l’accroissement de la population comme un danger pour la  planète faisant de l’enfant une menace et non  plus une chance pour  l’avenir. Perspective millénariste teintée d’obscurantisme. La résonance de ce discours sur les jeunes par les déclinistes de tout poil qui croient sauver la planète en la vidant, n’est hélas pas négligeable.

Pour un vrai réarmement  démographique.

Emmanuel Macron a raison de s’émouvoir. Il propose  un plan de lutte contre l’infertilité et un futur congé de naissance plus  court et  mieux indemnisé. Ce sera  loin d’être suffisant. Ces annonces posent la question de l’alchimie délicate qui permet la  réalisation du désir d’enfant :  modes de garde, situation économique des familles, évolution des moeurs… En fait, les leviers de la natalité sont multiples. Déjà, on sait que c’est l’offre d’accueil des enfants de 0 à 3 ans qui a le plus d’impact sur  la  fécondité. Il  faut donc renouer avec une vraie politique de la famille et commencer par réparer ce qui a été détruit et qui ne marchait pas  si  mal. Il faut néanmoins  aller plus loin et  adapter le  dispositif à notre époque.  Car le combat est loin d’être perdu : si l’on en croit l’Unaf, le désir d’enfant reste fort, évalué à 2,39 enfants en  moyenne par  couple. L’enjeu mérite une  volonté  politique forte à la hauteur du besoin.  Commençons par quatre mesures fortes qui rétablissent intégralement le quotient familial,  les  allocations familiales  découplées  de toutes conditions de ressources et considérées  comme une politique volontariste de la natalité, un effort concentré sur le  2ème et le 3ème  enfant, une lutte impitoyable contre la décohabitation dans le logement social. Il faudra adjoindre une panoplie de mesures visant à concilier vie professionnelle et vie familiale,  à commencer par la  prise en compte du sous-équipement en maternités de proximité,  du manque criant  de solutions de garde du jeune enfant, en crèches et à domicile, estimé à 200 000, et qui pèse lourdement sur les choix entre carrière et rôle parental.

Un devoir politique.

Promouvoir une renaissance démographique constitue un investissement dans l’avenir du pays qui devra être  prioritaire. Une politique ambitieuse de  la  famille, telle que décrite ci-dessus, réclame des  moyens et doit s’appuyer sur un volontarisme sans faille dans la durée. Ce n’est  pas  avec du « en même temps » qu’on y arrivera.  Car il  ne s’agit pas que d’une affaire de dispositifs, il y faut aussi la volonté de promouvoir un monde capable  d’accueil et d’espérance. Le plus difficile sera d’agir sur les  mentalités, de braver les  vitupérations des néo-féministes et de leurs suppôts wokistes, avec leur litanie de droits individuels tournés sur eux-mêmes, de passer outre les  invectives alarmantes des écolos déclinistes qui annoncent la fin du  monde à chaque tournant… La garantie pour les femmes que devenir mère ne les empêchera  pas de travailler est une des clés  de la fécondité. Oui, il faut démontrer qu’il vaut  mieux avoir un enfant qu’un chien, et non l’inverse comme le  proclament les  Espagnols. Les défis sont multiples  tels  que  l’allongement des études, l’émergence (et c’est heureux) des femmes cadres, la répartition des tâches dans  le couple qui doit encore  progresser, la montée en puissance du célibat et le zapping des partenaires… Aucun n’est insurmontable.  Le fait que 60% des enfants naissent hors-mariage et que les décohabitations se fassent généralement au détriment des femmes en les plongeant souvent dans la pauvreté et la précarité, doit être combattu vigoureusement, quitte  à faire hurler les adeptes du mouvement Ginks et des écolos féministes qui refusent que « leurs utérus ne soient une affaire d’Etat ».

Ben si ! Désolé !

 


FABIUS CONTRE LES FRANÇAIS

Conseil_constitutionnel

Le naufrage de la plus haute juridiction.

Le Conseil constitutionnel a rendu son verdict : il a sanctionné plus du tiers des articles de la loi immigration. Il s’est bien gardé de trancher sur le fond ; pour la plupart des articles censurés, il a invoqué le motif du « cavalier législatif ». Le  plus grave dans l’affaire, c’est qu’il s’agit des articles apportés  par la droite, le Sénat en particulier, et contestés par la gauche. La ficelle politique  saute alors aux yeux et le procès en partialité devient inévitable.

Une censure massive.

Alors que la France n’a jamais accueilli autant d’immigrés qu’en 2023 avec plus de 320 000 titres de séjour, le Conseil constitutionnel saisi par les parlementaires de gauche et « en blanc » par le Président de la République  sur le projet de loi « immigration »  a supprimé les mesures de fermeté ajoutées par Les Républicains. Pas moins d’un tiers des dispositions disparaissent ainsi totalement ou partiellement du texte, dont les plus emblématiques pour l’opinion publique : restriction du regroupement familial, modalités d’accès aux prestations familiales, réforme de la nationalité, quotas migratoires  … Dans ces conditions, seule  une révision constitutionnelle permettrait de passer outre  les  injonctions des Sages.

Une censure très discutable.

La loi, adoptée  à une large majorité par le Parlement, est remise en cause avec une grande rigueur au motif de l’utilisation de « cavaliers  législatifs ». Pourtant, la  révision constitutionnelle de 2008 stipule que « tout amendement est recevable en première lecture dès lors qu’il présente un lien, même indirect avec le texte déposé ».  Or, des sujets comme le regroupement familial, la condition de durée de séjour régulier pour obtenir une prestation sociale, les règles d’acquisition ou de déchéance de la nationalité ne sont pas dépourvus de tout lien avec les dispositions d’un projet consacré à l’immigration, à l’asile et à l’intégration. Il se trouve que pour la plupart, les dispositions issues d’amendements du Sénat ont été censurées avec une vision draconienne de ce qu’est un « cavalier législatif », faisant passer les sénateurs  pour des « amateurs » en droit, ce qui est un comble.

Un jeu de dupes.

Que l’opposition saisisse la  haute juridiction sur certains articles de la loi, elle est dans son rôle.  Ce qui est  troublant dans cette affaire,  c’est la démarche d’Emmanuel Macron qui a accepté de co-construire la loi avec Les  Républicains en acceptant le  durcissement que ceux-ci réclamaient, pour finalement déférer le texte entier au Conseil constitutionnel. Comme par hasard, Monsieur Fabius censure tous les articles  qui gênaient le Président, ramenant le texte quasiment à sa version initiale. Il est permis de penser qu’un accord tacite, sinon une requête téléphonique, ont permis d’aboutir à ce qu’il souhaitait. Des langues bien pendues avaient prévenu que nombre d’articles étaient « inconstitutionnels »… Retour au « en même temps », donc. Une hypocrisie que les parlementaires LR seront tentés de faire payer à la première occasion.

Un affaiblissement démocratique.

Cet épisode ne va pas renforcer la confiance des Français dans leurs dirigeants et dans leurs institutions. Cette censure procédurale d’une rare ampleur apparaît comme trop opportune, va à l’encontre des souhaits d’une large majorité du peuple et jette le doute sur l’impartialité de la  plus haute juridiction tout en faisant passer  le Sénat pour une assemblée incompétente. Elle aboutit à un affaiblissement des pouvoirs publics et alimente le  populisme comme jamais. Surtout, elle conduit à poser une question plus générale sur le rôle du Parlement et la séparation des pouvoirs : « Que peut décider encore le législateur, dans ces conditions ? » se demande jean-Eric Shoettl, ancien Secrétaire général du Conseil constitutionnel. Bien entendu, la loi a été aussitôt  promulguée. Une loi faussement ferme qui fera que la politique migratoire de la France ne bougera  pas d’un iota et que nos frontières resteront des passoires.

En attendant, j’en connais une qui se frotte les mains. Marine Le Pen n’a pas  besoin de faire campagne, Fabius et Macron s’en chargent pour elle.


TOUCHE PAS A MON TESSON !

Sylvain tesson

 

Triste époque, décidément !

Sylvain Tesson nous gratifie d’un nouvel ouvrage : « Avec les fées » dans lequel il nous conte son « Odyssée » celtique de  l’Espagne à l’Ecosse, à la poursuite du merveilleux. J’ai hâte de le lire. Cet homme étonnant m’a fait rêver avec son voyage méditerranéen dans les pas d’Ulysse, en refaisant le parcours du héros grec.  Il est  cet aventurier en quête d’absolu qui passe  un hiver  au bord du lac Baïkal en Sibérie, il est l’auteur de la « Panthère des neiges », Prix Renaudot 2019, il est celui  qui traverse la France  en diagonale, sur « les chemins noirs » … Voilà un écrivain  qui sort du lot, par la qualité de son écriture, son style lumineux, son regard émerveillé sur le monde. Rien d’étonnant à ce qu’il ait conquis un large public.  Il écrit en bon français et chacun de ses romans connait un large succès : deux défauts  qui le condamnent et le rendent suspect. Suprême  horreur : il croit encore en certaines valeurs. Et voilà qu’une clique de soi-disant intellectuels qui ne les partagent pas dénonce sa désignation pour parrainer le « Printemps des Poètes » 2024. Son crime : il serait « réactionnaire », proche de l’extrême-droite. La pétition, nous vient évidemment de cette  gauche woko-marxiste qui renoue pour le coup avec le stalinisme. Il est interdit d’être différent et de sortir du  moule intellectuel des « bien-pensants » ! 

Le Printemps des  poètes.

« Le Printemps des poètes » est une belle manifestation littéraire, festive et ouverte. Depuis 1999, elle met à la portée du plus grand nombre de beaux textes de notre littérature, partout en France. Chaque année, une marraine ou un parrain s’en fait le porte-drapeau. Sophie Nauleau, la directrice artistique, a désigné Sylvain Tesson pour les 25 ans du Printemps, qui se tiendra du 9 au 25 mars prochains. L’idée va de soi quand on connaît l’œuvre de cet «arpenteur d’altitude, de steppes, d’à-pics et de poésie», tel que le qualifie Sophie Nauleau, qui explique son choix : « Les poètes escortent Sylvain Tesson dans toutes ses aventures. Pas un périple qui ne se réfère à eux. Pas un récit qui ne les convoque. Souvent ce baroudeur esquisse même des haïkus sur sa route, voire d’autres pensées sauvages. » Tesson a écrit Un été avec Homère et Un été avec Rimbaud. Rien de choquant donc dans sa désignation comme parrain, bien au contraire !

Une cabale sordide.

Visiblement, l’idée n’allait pas de soi pour tout le monde. Sur le site de Libération, le jeudi 18 janvier  dernier, est diffusée une tribune titrée: « Nous refusons que Sylvain Tesson parraine le Printemps des poètes « , par un collectif dont Baptiste Beaulieu, Chloé Delaume, Jean D’Amérique… Dès les premières lignes, le texte prend une tournure politique : il y est question du second mandat d’Emmanuel Macron, de son « projet politique plus que jamais proche de l’extrême droite », -risible-, de Marine Le Pen, et de la nouvelle loi sur l’immigration. Si vous voyez le rapport avec Tesson, prévenez-moi. Ainsi, notre  belle  plume serait une « icône » réactionnaire. De quoi tomber dans le  Panot !  dirait Mathilde. Le texte est d’une indigence sans nom, émaillé d’interprétations erronées et qui plus est écrit en français « inclusif ».  Beurk ! Bref, il  suinte l’idéologie d’extrême-gauche. Ils seraient 1200 à avoir signé cette tribune sur le numérique, mais pas seulement des poètes : il y a des éditeurs, des libraires, des bibliothécaires, des enseignants et des acteurs de « la scène culturelle française ». Voilà un bel  exemple  de ce qu’internet  peut générer, un agrégat de bêtise et de sottise. Le fait que ce soit le site du journal Libération qui accueille une telle horreur n’est pas anodin. Pour le coup, il porte bien mal son nom. « Aliénation » conviendrait mieux !

Incroyable renversement de la liberté d’expression.

Ce qui est étrange, dans cette condamnation, c’est qu’elle va à l’encontre d’une notion jusqu’ici sacrée dans le monde de la culture, de l’art et donc de la poésie : la liberté. Celle-ci est même à l’origine de toute création. Il y a un demi-siècle, Sartre n’avait que prises de position véhémentes, invectives contre la Ve République, et mettait en avant sa défense de l’URSS ou la Chine. N’était-ce pas Libération qu’il avait créé ? Tiens, ce journal même qui a publié la pétition demandant la proscription de Tesson. Interrogé sur le sort à réserver au trublion Sartre, le général de Gaulle avait tranché : « On n’emprisonne pas Voltaire. » En 2024, on n’emprisonnera ni Voltaire ni Tesson. La poésie fleurit partout. Et c’est le moment que choisit une « gent culturelle », un « collectif »  pour inquiéter  les écrivains. Aujourd’hui Tesson, demain qui ? « Poète… vos papiers ! » lançait naguère Léo Ferré. C’était, pour le vieil anarchiste, provocation et ironie, et voilà que c’est devenu une réalité : il est demandé à Tesson ses papiers. Lui que « ses semelles de vent » ont mené partout dans le monde, en Sibérie, en Amérique centrale, un visa d’entrée dans la culture, la poésie, lui est refusé par des douaniers staliniens autoproclamés. Ce serait risible et insignifiant s’il n’y avait plus grave dans cette affaire, qui montre qu’un vent mauvais souffle sur la liberté d’expression. Car les auteurs de ce lynchage médiatique ont perdu le sens de la mesure, projetant leur vanité, leur bêtise dans une condamnation aussi rigoureuse que celle qui  brûlait, jadis, les sorcières.

La démission de Sophie Nauleau.

En fait, Sylvain Tesson n’est qu’une victime expiatoire. Le journal Libération qui s'était fait le réceptacle de la pétition contre lui a dévoilé le pot-aux-roses dans un nouvel article : « La question n'est pas Sylvain Tesson, c'est : qui l'a nommé parrain ? » La véritable cible était Sophie Nauleau, la directrice artistique du Printemps des poètes et, à travers elle toute la manifestation qui fête ses 25 années d’existence. Elle est très vite attaquée jusque dans sa vie personnelle, chargée elle aussi de tous les maux, y compris de ne pas faire de la place à la poésie issue de TikTok, « Le Printemps des poètes » étant jugé classique, voire «poussiéreux», Si ça ne pue pas le wokisme… Toutes ces considérations étant franchement injuste pour les acteurs et le public des milliers de spectacles que la manifestation génère. Au fil des années, elle est devenue un grand rendez-vous qui diffuse la poésie partout, dans les écoles, les salles de spectacles, des lieux inattendus, et même dans le métro. C'est l'institution même qui était visée, l'attaque prenant d'autres formes que le choix du parrain ou l'aspect artistique. Evidemment Le Monde s’est  senti obligé de venir à la rescousse : « huit anciens salariés évoquent un management traumatisant », de la part de la direction. « Ils dénoncent ce qu'ils considèrent comme l'entre-soi étouffant d'une institution vieillissante, et le management douloureux dont ils auraient été victimes ces dernières années », est-il écrit. Ce même article souligne néanmoins qu'il n'y a eu aucune plainte en justice ni de saisie des prud'hommes. Quand on veut tuer son chien … Sophie Nauleau a choisi le silence, et elle a bien raison.  Pourquoi s’abaisserait-elle devant tant de médiocrité. Il faut le dire, de l'avis de beaucoup, la manifestation, qui se tiendra du 9 au 25 mars, partout en France, est un moment festif où, justement, se rassemblent toutes les poésies, y compris les plus contemporaines.

Quel est mon crime ? Qui sont mes juges ? lance l’auteur.  Alors, avec le poète, je proclame : « Sur un cahier d’écolier, sur un pupitre et sur les arbres, sur les livres de Tesson, sur l’affiche du Printemps des poètes, j’écris ton nom, liberté. »


WOKISME ET DECIVILISATION

Décivilisation

Le tocsin.

La démission de la présidente de Harvard sonne comme un tocsin pour mobiliser tous ces universitaires, féministes et autres personnes de différentes conditions qui n’en peuvent plus du délire woke. Ils dénoncent, entre autre, la régression des droits féminins qui conduit à avoir des « femmes  à pénis »  dans les prisons pour femmes et les compétions  sportives, la  condescendance du néo-antiracisme à l’égard des Noirs, le refus de la réalité biologique des transsexuels  quand ceux-ci la revendiquent. La  prise de conscience  a  touché des personnalités  de plus en plus  nombreuses, de Barak  Obama à Rishi Sunak, mais le combat ne fait que commencer.

Mondialisation de la bêtise.

Aux Etats-unis, on éduque à l'« antiracisme » et à la théorie du genre dès la naissance, grâce à des albums adaptés (Antiracist Baby, d’Ibram X. Kendi), et, à l’école maternelle, on apprend à parler de « personnes à vulve » et de « personnes à pénis » pour éviter les termes offensants « femme » et « homme ».  Et la France n’échappe pas au phénomène. Notre Planning familial n’a pas voulu être en reste : « Au Planning, on sait que les hommes aussi peuvent être enceints » ! L’autoaffirmation de genre réclamée par les militants est consacrée par la loi du 16 novembre 2018 (autorisant à changer de sexe à l’état civil sur simple déclaration), et l’incitation à la transition sociale dès l’enfance, au mépris du principe de précaution le plus élémentaire, avalisée par la circulaire Blanquer de novembre 2021. Par un renversement ironique, les lois interdisant les thérapies de conversion adoptées sous l’influence des militants (telle celle du 31 janvier 2022 en France) prévoient de sanctionner les psychologues qui prennent en charge le mal-être des adolescents au lieu de les diriger d’emblée vers un traitement hormonal, puis chirurgical ; elles permettent de porter plainte contre les associations, telle la Petite Sirène, qui offrent une information objective aux familles. Devant ces délires, on a envie de crier « aux fous ! ».

Obscurantisme.

On frémit devant le sectarisme de ce mouvement. Le recours à l’intimidation et au harcèlement est proportionnel à l’absurdité des propositions auxquelles il s’agit de convertir les récalcitrants ; ainsi, plusieurs personnes ont subi la mort sociale pour avoir dit que les femmes existaient… Les victimes de cette idéologie sont légion, qui ont perdu leur emploi pour avoir prononcé un mot interdit, avoir vanté la méritocratie à l’école ou la compétence dans l’entreprise, ou, pire encore, avoir osé douter de l’utilité des séminaires de rééducation « diversité et inclusion » - y compris des femmes, des Noirs, des homo et des transsexuels, populations prétendument défendues par cette idéologie. La cabale contre Sylvain Tesson fait partie de cette police de la pensée.

En fait de progressisme, nous sommes face à  un nouvel obscurantisme, à caractère totalitaire qui plus est.  Rien d’étonnant, il obéit en cela  à un tropisme fréquent de la pensée de gauche. Mais le  plus grave est qu’il  contribue au mouvement de « décivilisation » que notre siècle connaît. L’individualisme postmoderne qu’il professe répand l’idée que chacun ne peut être représenté que par lui-même, nous interdisant désormais de dire avec Montaigne : « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition. » Le postmodernisme wokiste est résolument un antihumanisme.

Décivilisation.

Le signe le plus tangible en est la « non-fête de Noël ».  Le cru 2023 marque un tournant : Noël a beau frôler les 2000 ans d’existence, il a été subrepticement débaptisé - désormais, on l’appellera simplement « fête », comme le souligne Laurence de Charette dans Le Figaro. Le petit guide de la phraséologie de la RATP, diffusé aux agents avant les « fêtes »  en atteste : une nouvelle forme de bienséance - et dans le cas de la RATP, le règlement - interdit de souhaiter un « joyeux Noël », et sont évidemment proscrites toutes allusions à l’Avent, à la crèche, ou, cela tombe sous le sens, à une quelconque naissance.  Merci M. Castex !  On récidive avec l’épiphanie : on se gave de galette « des Rois », parfois « républicaines » (le ridicule ne tue pas), mais il serait malvenu au nom de la pseudo-laïcité, d’évoquer une histoire de rois-mages guidés par une étoile auprès d’un nourrisson qu’ils désirent ardemment glorifier. On touche là à la définition qu’en donnait récemment Philippe de Villiers, à juste titre : le symbole de la crèche consacre la naissance d’une civilisation, la civilisation chrétienne à laquelle nous devons l’universalisme  auquel nos « lumières » se réfèrent. Il faut vraiment beaucoup d’efforts pour ne pas voir combien la tradition nous parle, depuis l’Avent jusqu’à maintenant, d’enfantement, de fécondité, de source de vie…

L’effondrement de notre démographie en témoigne. Non-fête de Noël et non-désir d’enfant nous disent ensemble quelque chose de ce bouleversement anthropologique à l’œuvre. Que l’on soit croyant, agnostique ou athée, ne change rien à l’affaire : en même temps que le déclin de la célébration ancestrale de la Nativité s’opère une rupture civilisationnelle, une sortie de la façon d’être au monde et du mode de relation issus de la chrétienté. Génie du christianisme qui place la venue au monde d’un bébé au cœur de l’espérance et du salut, et fait de chaque naissance une renaissance universelle, une victoire du possible sur l’impossible, de la lumière sur les ténèbres !...

Cette décivilisation ne se traduit pas que par le retour à la barbarie de plus en plus fréquent dans notre société, elle détruit la modernité qui avait tiré son succès de ce que chacun travaillait pour un avenir meilleur, celui de ses enfants. La grave crise qui la traverse tient dans l’effondrement de cette perspective : toute génération puise - quoi qu’en disent les mouvements childfree - sa vitalité dans la suivante ! Ainsi le désenchantement d’un monde qui n’espère plus ses enfants est-il source d’effacements en cascade : effondrement économique et démographique, mais aussi  désaffection pour le travail, rejet des aînés et des aïeux… « Le fil vibrant qui nous relie du passé à l’avenir se perd », tandis que nous marchons vers le néant.

Tout n’est pas  perdu.

Le gérant du fonds d’investissement Pershing Square Capital Management, Bill Ackman, éminent mécène de Harvard, dont il est diplômé, estime que la gestion d’une université de cette envergure - le fonds de dotation de Harvard avoisine les 50 milliards de dollars - devrait revenir à un leader doté de solides compétences managériales plutôt qu’à un membre de la faculté. À ce titre, Ackman suggère que l’université supprime le DEI (département diversité, équité, inclusion) et se dote d’une nouvelle constitution, à l’image de celle proposée par des professeurs de Penn et signée par plus de 1 200 universitaires. Cette initiative propose de renouer avec les valeurs défendues par Benjamin Franklin, fondateur de l’université de Pennsylvanie.

Au militantisme politique et social qui gangrène les institutions d’enseignement, ce projet de constitution universitaire oppose les valeurs des Lumières. Ainsi, il condamne toute nomination, tout avancement ou toute reconduction des personnels académiques et administratifs sur la base de critères tels que le genre, la race, la nationalité, les opinions politiques, l’orientation sexuelle ou les affiliations religieuses, et applique les mêmes principes à l’admission des étudiants. À contre-courant des pratiques dogmatiques du DEI et de son discours qui divise la communauté universitaire entre oppresseurs et opprimés, cette constitution prône l’ouverture d’esprit, la diversité intellectuelle, le respect, la tolérance ainsi que la neutralité institutionnelle et politique. La réforme des campus américains s’annonce ardue, mais les professeurs de Penn à l’initiative du projet de constitution universitaire semblent prêts à ouvrir la voie. Désormais à la croisée des chemins, Harvard ferait bien de s’inspirer de ce projet qui redonne à l’équité et à la diversité leurs lettres de noblesse.

On en finira alors avec cette réécriture partisane des concepts « d’injustice »  et de « discrimination » désignant l’homme blanc hétérosexuel comme un coupable  universel et la « déconstruction » de notre culture, donc de notre civilisation. Car wokisme et décivilisation vont de paire.

 


L’ACME DE LA DEBILITE DEMOCRATIQUE

Comment on demande

 

La  démocratie participative, initiée par Ségolène, la grande prêtresse du « boboland », est dans  l’air  du temps afin, paraît-il, de reconnecter le « citoyen » aux élus. Elle a désormais son « totem » avec  la municipalité de Saint-Barthélemy d’Anjou, qui peut prétendre à la médaille d’or en la matière. Sa pratique locale a pour nom « Convention Territoriale  Globale », et s’appuie sur  le « rucher », nom noble du comité consultatif de quartier,  pour  activer la participation citoyenne. Elle  utilise principalement un outil : le pipeau,  et un  langage : le « rablabla ».  J’ai eu beau lire attentivement  le dernier bulletin  municipal qui lui est consacré, je ne sais toujours  pas où est le supplément d’efficacité que cet empilement d’usines à parlottes  peut procurer. Je dois avoir  le cerveau qui ramollit, à moins qu’il ne soit  hermétique à la  langue de  bois administrativo-politicarde de la gauche bobo.

Ainsi, on ne répond plus à des besoins, mais on « structure des relations ». Ainsi on va amplifier les actions d’ « aller-vers » en direction des jeunes et des familles. Ainsi, par ses missions d’accompagnement(…) les enjeux de la « CTG » sont particulièrement importants pour le VPR ! Ah oui, je traduis : VPR = Village Pierre Rahbi, bizarre de qualifier de village un bâtiment administratif, autrefois centre social (trop banal)…  « Suivi stratégique, comité technique pour le pilotage, évaluation avec point d’étapes pour un partage du bilan avec les partenaires » : on n’en finit plus d’ajouter des circuits et des protagonistes. Bref, en langage courant, on appelle ça une usine à gaz. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.

Et si on revenait à  notre bonne vieille démocratie représentative, avec des  élus  en charge d’un projet validé par le suffrage universel, qu’ils mènent à  bien au grand jour. Point n’est besoin de toutes ces structures parallèles. Les commissions municipales sont faites pour traiter les dossiers et les approfondir, avant de les soumettre à la délibération du Conseil. Mais pour cela, il faut des élus bosseurs, compétents, et qui assument  pleinement leurs responsabilités devant les électeurs. Et au bout du mandat on rend compte de ce qui a été mis en place. Au moins quand le besoin n’est pas traité de manière satisfaisante, on sait qui « engueuler ».

Mais justement, c’est ce que nos adeptes  de la  « participation » veulent éviter.

 


D’UN MONDE A L’AUTRE

Macron conf de presse

le dessin de Kak résume bien le sujet.

 

Une conférence de presse fleuve  pour nous montrer qu’il sait tout sur tout. Au moins, le 1er Ministre a de la matière dans laquelle il pourra puiser pour son discours de politique générale devant la représentation nationale. Il en ressort que le Président roule un peu moins au milieu de la route et qu’il tient mieux sa droite. Mais  pourquoi ceux qui ont la patience de l’écouter en ressortent avec une impression d’illusoire et de virtuel ? Probablement parce qu’au-delà des mots, l’action ne suit pas.  Macron a  inventé la démocratie  péremptoire : c’est dit, donc c’est fait ! Bah non, ça ne marche pas. Au point qu’on se demande si le Macron  qui pérorait devant  le parterre des journalistes n’était pas un de ces « mêmes » fabriqués par l’IA.

Le monde réel oublié.

Mais  surtout, il n’a pas parlé de toute ce monde réel qui mériterait qu’il  emprunte la bande d’arrêt d’urgence. Le gouvernement Attal va être confronté à une situation qui n'était pas arrivée depuis longtemps : il ne va plus pouvoir distribuer de l'argent magique car il n'y a plus d'argent dans les caisses et on ne peut pas en emprunter plus. Aîe ! La France habituée à dépenser sans compter, s'était précipitée sur cette manne sans attendre avec une inefficacité redoutable : plans de relance, plans de soutien, on a même inventé les plans de résilience. En clair des chèques pour tout et pour n’importe quoi. Sauf qu’il n'y a plus de Covid, il y a toujours la guerre en Ukraine mais l'économie s'est ajustée. Et donc il n'y a plus d'excuses pour dépenser toujours plus.  Ce nouveau gouvernement n'a plus droit à un découvert illimité. Notre principal « garant » pour toutes nos dettes, c’est l'Allemagne, et celle-ci a sifflé la fin de partie : elle n'a même pas pu augmenter sa propre dette de 60 milliards d'euros du fait de ses règles d'endettement, c’est pourquoi  elle ne va pas accepter que nous continuions à rouler gratis.

La cigale se trouva fort dépourvue...

La réalité que Macron n’évoque pas c’est la situation préoccupante dans laquelle se trouve le pays : déficit budgétaire record, dette record, et même déficit commercial record. Et maintenant, en plus, notre dette record nous coûte de l'argent. Certes, les taux longs ont un peu baissé mais ils ne sont plus à zéro ou négatifs, emprunter ne rapporte plus d'argent mais en a coûté et en coûte de plus en plus. Or nous empruntons aussi de plus en plus. Heureusement qu'il y a l'euro ! Heureusement qu'il y a la signature de l'Allemagne ! Sans cela, nous en serions à notre énième dévaluation avec des taux supérieurs à 10%. On comprend pourquoi même Marine Le Pen ne parle  plus d’en sortir. Ce gouvernement va donc être confronté à une situation nouvelle : l'impossibilité de dépenser sans compter. Il n’y a aucune chance que la cigale ne devienne une fourmi, mais il va être intéressant de voir comment la cigale va continuer à danser alors que la bise est venue. Voilà une expérience inédite.

Cerise (amère) sur le gâteau : comme en écho au discours présidentiel, les derniers chiffres sur la natalité française montrent une réalité très sombre. La politique familiale nataliste démantelée sous Hollande montre toute sa terrible conséquence avec l’effondrement du nombre des naissances :  - 700 000. Ce n’est pas la  seule cause, mais c’est la principale. Voilà une génération qui ne pourra pas  compter sur la « répartition » le  moment de la retraite venu. Elle sera la  première à s’en plaindre évidemment !

 


LE CANDIDAT DE LA CLARTE ET DU SERIEUX POUR L'EUROPE !

Bellamy europe 2

Je vous propose l'interview de François Xavier BELLAMY . Très intéressante !

Après un mandat studieux et efficace, il vient défendre son bilan et montrer les enjeux du scrutin.

 

Grand entretien dans Le Figaro

Le président des Républicains, Eric Ciotti, vous a désigné comme tête de liste aux européennes. Ce n’est guère une surprise mais quelle est votre première réaction ?

Je mesure l’importance de cette responsabilité. Je suis très reconnaissant à Eric Ciotti de sa confiance, ainsi qu’à tous ceux, si nombreux, qui me témoignent leur soutien. Cette campagne engage beaucoup de l’avenir de notre famille politique, mais aussi de la vie démocratique en France. Nous avons le devoir de réussir, et je donnerai tout pour cela. Je suis le candidat de la clarté et de la constance.

Avec quelle équipe souhaitez-vous partir au combat ? 

Cette question sera discutée dans les semaines qui viennent. Une chose est sûre : je me lancerai dans cette élection avec l’équipe qui sera la plus susceptible de convaincre les Français, et de leur être utile en gagnant les batailles décisives qui nous attendront demain au Parlement européen. Pour cela, nous pouvons compter sur un vivier extraordinaire de talents, d’engagement, d’expérience. C’est un vrai atout, parce qu’on n’improvise pas la réussite d’un mandat. Je construirai cette liste avec Eric Ciotti et la commission d’investiture avec ce seul objectif. Il faudra une part de continuité, mais aussi, bien sûr, de renouvellement. 

Quelle figure féminine est prévue pour la deuxième place sur la liste ?

La liste sera annoncée en son temps. Mais Les Républicains ne sont pas dans une politique de casting superficielle ; c’est aussi ce qui nous distingue d’Emmanuel Macron. La priorité, pour nous, c’est le fond. 

Quelles sont vos principales motivations ?

Je suis engagé sans relâche depuis cinq ans pour faire entendre la voix des Français au Parlement européen, et je vois à quel point notre continent est à la croisée des chemins. Les crises multiples que nous avons traversées ces dernières années ont confirmé les intuitions que nous défendions en 2019 : il faut reconstruire une Europe qui donne à nos démocraties les moyens de maîtriser leur destin. Cela suppose de ne plus passer par des normes asphyxiantes, mais par des stratégies réalistes. Au cours de ce mandat, nous avons rectifié ce qui devait l’être dans l’urgence ; maintenant, il reste à reconstruire en profondeur l’action européenne. Mais cette élection a aussi pour enjeu la reconstruction de notre vie démocratique en France…

Parce que vous la jugez abîmée ? 

Même s’il ne doit pas devenir un référendum national comme Emmanuel Macron et Marine Le Pen en rêvent, ce scrutin fera évoluer le centre de gravité de la vie politique française. Pour tous les électeurs de droite, c’est le moment de se retrouver pour affirmer leurs convictions. Nous traversons une crise très profonde, et la réponse politique n’est pas à la hauteur des enjeux existentiels auxquels nous sommes confrontés ; preuve en est avec ce nouveau gouvernement, dont on voit bien qu’il n’incarne pas la promesse d’un cap enfin clair. Emmanuel Macron et Marine Le Pen se font la courte échelle, et veulent réduire la vie démocratique à un choix qui n’en est pas un. Je le dis aux électeurs de droite : c’est le moment de prouver qu’il y a encore une place pour les priorités auxquelles vous tenez, pour la clarté des idées et le sérieux dans l’action. Cette élection européenne, c’est notre chance d’échapper au désespoir d’un second tour perpétuel, dont nous savons déjà qu’il n’apporte aucune solution aux grands problèmes du pays.

Quelles différences voyez-vous avec les élections de 2019 qui s’étaient soldées par un score décevant malgré une campagne saluée ?

En 2019, les candidats étaient presque tous nouveaux. La République en Marche n’avait tout simplement pas d’élus au Parlement européen. Quant à moi, c’était ma première candidature. La grande différence, c’est qu’après cinq ans, nous assumons désormais un bilan. Nous allons devoir non seulement dire ce que nous voulons pour l’avenir, mais répondre de ce que nous avons fait. Derrière l’ambiguïté du « en même temps », le macronisme aura été le fidèle supplétif de la gauche dans son projet de décroissance européenne : dirigés par des élus venus des verts ou du parti socialiste, les députés macronistes ont voté contre le nucléaire, soutenu l’inflation normative qui fragilise notre agriculture et notre industrie, poussé pour le renforcement de la pression fiscale. Quant au RN, son bilan est assez simple : il n’a littéralement rien fait. En cinq ans, les élus du RN n’auront pas fait évoluer une seule virgule d’un seul texte européen. C’est une question de travail, de courage et de détermination : avec notre délégation, même moins nombreuse, nous avons mené et gagné de nombreuses batailles. 

Durant cette campagne, vos adversaires pourraient vous attaquer sur le terrain des convictions, notamment conservatrices. Comment comptez-vous déjouer ces pièges tendus ?

Certains ont intérêt à multiplier les caricatures pour éloigner l’attention des vrais sujets. Pendant ce mandat, c’est nous qui, au nom des principes que nous ne devrions jamais abandonner, avons combattu les régressions qui menacent l’Europe. Après une longue bataille, j’ai fait voter un amendement pour interdire à la commission européenne de financer des publicités proclamant que « la liberté est dans le hijab ». Comment les élus de gauche qui ont tout fait pour s’y opposer osent-ils encore faire des procès en féminisme ?

Avec le recul, quelles erreurs ne souhaitez-vous plus commettre ? 

Nous devons repenser la manière dont nous parlons aux Français. Par habitude, nous avons peut-être mené trop souvent campagne en parlant d’abord à nos soutiens, plutôt qu’à tous les Français, et en particulier à tous ceux qui ne se sentent plus concernés par la politique. Beaucoup ont le sentiment d’être orphelins, privés d’une parole qui les représente. C’est à eux que je veux parler dans cette campagne. Pour cela, nous voulons nous déployer partout en renouvelant nos méthodes, pour aller là où la parole publique ne porte plus, retrouver ceux qui ne croient plus en la politique, ou en la droite. Nous avons besoin que les Français se réapproprient cette élection européenne.

Sur quoi ferez-vous campagne ? 

Les défis ne manquent pas. Sur la question migratoire, l’essentiel reste à faire pour permettre aux pays européens de maîtriser leurs frontières. C’est l’un des plus grands défis du siècle pour notre avenir et pour l’équilibre du monde de demain. Avec le sujet de notre sécurité, alors que la guerre est de retour aux portes de l’Europe, il est impératif de reconstruire notre sécurité économique : le continent européen doit retrouver la capacité de produire ce dont il a besoin. Au nom de l’écologie, la gauche et le macronisme n’ont cessé de défendre un projet de décroissance qui nous appauvrit, nous fragilise et nous rend dépendants d’une production importée désastreuse pour l’environnement… C’est la triple peine. Il est temps de libérer ceux qui travaillent de cet amas de contraintes qui décourage toute responsabilité. Les agriculteurs sont en première ligne, ils alertent à juste titre, mais leur détresse nous concerne tous. Derrière ce combat contre ce qui empêche l’Europe de se projeter dans l’avenir, se joue aussi le déni de ses racines et de son identité.

Craignez-vous d’être pris en étau entre Jordan Bardella (RN) et Marion Maréchal (Reconquête!) ?

Non, pour une raison simple : personne d’autre que nous ne mène le travail que nous faisons. Prenez le sujet migratoire : à Paris, c’est le travail déterminé des élus LR qui a permis de faire voter une loi immigration qui renforce nos frontières ; c’est la même chose à Strasbourg. Le RN a voté contre l’augmentation du budget de Frontex par réflexe anti-européen. Les macronistes ont combattu notre proposition de financer les infrastructures physiques, les murs nécessaires dans certaines zones frontalières de l’UE. A chaque fois, nous avons gagné ces batailles. Quant à Marion Maréchal, je ne comprends pas le projet de sa campagne. Reconquête! nous parle de l’union des droites, en ayant simplement créé une division supplémentaire. Dans un moment aussi décisif, se disperser serait irresponsable. Notre devoir est de rassembler les électeurs de droite dans cette élection, pour donner le plus de force possible à leurs idées en Europe.

Dans ses vœux à la presse, Jordan Bardella appelle lui aussi l’ensemble des adhérents et militants des Républicains à rejoindre le RN.

Le RN se projette dans ses rêves de victoire nationale : Jordan Bardella se croit nommé premier ministre... Ce serait déjà bien d’exercer réellement son mandat de député européen. Le RN a gagné l’élection européenne il y a cinq ans ; mais il n’a rien fait de la confiance des Français, rien. Il aura seulement varié du tout au tout sur les sujets européens : il a vanté le Frexit et fait de la sortie de l’euro sa première priorité, avant de changer de discours. Pour ma part, je n’ai jamais varié, ni dans ma parole, ni dans mon action. A tous les Français qui espèrent la reconstruction d’une droite sérieuse, sincère et constante, je veux dire simplement : j’ai besoin de vous !

Le ralliement de Rachida Dati à la macronie ne risque-t-il pas de troubler le message de la droite ? 

C’est le seul but d’Emmanuel Macron : créer de la confusion, au risque de désespérer les électeurs. Nous résisterons à cette entreprise de démolition. Dès que Rachida Dati est entrée au gouvernement, Eric Ciotti a clairement indiqué qu’elle ne faisait plus partie de notre famille politique.

Fin novembre, vous avez rencontré Nicolas Sarkozy avec lequel les relations n’ont pas toujours été simples. Vous a-t-il manifesté une forme de soutien en vue des européennes ? 

Non, et je ne le rencontrais pas pour cela d’ailleurs. Nicolas Sarkozy est bien sûr libre de sa parole. Son choix lui appartient. 

Quel sera le rôle de Laurent Wauquiez dans cette campagne ? 

Laurent Wauquiez est une figure majeure de notre famille politique, et je n’oublie pas que c’est lui qui m’a fait confiance en 2019 pour porter nos couleurs. Je suis heureux de compter sur son appui pour cette nouvelle campagne.

Quelle sera la conséquence sur votre campagne des travaux réguliers que vous menez avec David Lisnard (Nouvelle Énergie) et Hervé Morin (Les Centristes) ? 

Nous avons partagé ensemble un travail de fond important sur les sujets essentiels pour la vie du pays. Désormais, je vais m’engager totalement dans cette nouvelle bataille des européennes ; c’est un autre moment qui s’ouvre pour moi. J’ai beaucoup d’amitié et d’estime pour David et pour Hervé ; avec eux, je veux fonder cette campagne sur l’expérience de ceux qui font que le pays tient debout dans les crise qu’il traverse, les maires et les élus locaux.

On dit que la survie des Républicains repose sur le résultat de ce scrutin. C’est une lourde responsabilité qui repose sur vos épaules… 

J’en mesure l’ampleur : l’enjeu n’est pas la survie d’un parti, mais l’avenir du pays, et de l’Europe. Ma conviction profonde et sincère est que cette élection est d’abord et surtout, pour la droite, le moment de se relever. Si nous partons en campagne avec pour objectif d’éviter la catastrophe, nous ferons une grande erreur : les Français n’ont jamais été aussi nombreux à attendre ce que nous avons à leur proposer. Je suis prêt.


LE GRAND DENUEMENT

Dati culture

 

Le nouveau gouvernement exprime on ne peut plus clairement le grand dénuement dans lequel se trouve la Macronie. Déjà privé d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale, Macron, prisonnier de son hubris, se révèle incapable d’ouvrir sur des forces politiques complémentaires qui lui permettrait de gouverner efficacement jusqu’à la fin de son mandat. Il préfère commettre la même erreur que Chirac en 2003 qui avait nommé un gouvernement chiraco-chiraquien, incapable de pardonner  à ceux qui avaient soutenu Balladur. L’équipe laborieusement constituée est plus resserrée et plus à droite pour coller davantage à l’opinion publique, mais il n’y a guère de grands changements. La seule surprise est l’arrivée tonitruante de Rachida Dati à la Culture qui cache la misère.

Le  Gouvernement Attal est un gouvernement de repli sur soi.

La Macronie, toute la Macronie, rien que la Macronie. Le « en même temps »  ne marche pas. Macron ne veut rien céder des pouvoirs qu’il s’est arrogés au mépris de la constitution. Il a nommé un gamin à  la tête du gouvernement et « son ex-mari » aux affaires étrangères.  Les deux sont des « hommes-liges » qui obéiront au doigt et à  l’oeil. Quant à Rachida, aussitôt exclue de LR dont elle assurait la présidence du Conseil National, sa nomination n’est pas susceptible de changer la répartition des groupes à l’Assemblée nationale et s’explique surtout par son incontournable envie de prendre la mairie de Paris que seule une alliance avec Renaissance lui permettra de conquérir. Sa mise à l'écart de LR est logique mais prend aussitôt un caractère sectaire. Les poids lourds du gouvernement restent en place et seul l’hyperministère de l’Education et des Sports fait débat par son étendue  dans l'année des JO à Paris. La nomination d’un ministre délégué à l’Education auprès de la ministre en titre ne fait aucun doute et viendra en alléger la charge. Enfin, Macron en profite pour régler ses comptes en virant les ministres frondeurs de la  loi sur l’immigration, à l’exception de Sylvie Retailleau qui garde son poste, ce qui accentue le tropisme droitier du nouveau gouvernement. Au fond ça ne change pas grand-chose.

Un coup d'audace trompeur.

Le  coup d’audace du Président et de son Premier Ministre est bien dans la désignation de la Ministre de la Culture et les médias se sont précipités dessus comme des loups affamés sur un chevreau, éclipsant toutes les autres nominations au profit de la star parisienne dont la puissance de feu est bien connue.  Enfin, un peu d’animation !  On va  peut-être un peu moins s’ennuyer. Néanmoins, ne soyons pas dupes : sous la com, la banalité. Bruno Le Maire qui reste à Bercy et élargit son périmètre à l’énergie, Darmanin à Beauvau, Lecornu aux Armées, Dupond-Moretti à la Justice, ceux-là gagnent le statut de «poids lourds ». En prenant en compte la susceptibilité des alliés, les rodomontades de Bayrou et la popularité d’Édouard Philippe essentiellement, Gabriel Attal avait une marge de manœuvre ténue : dans ce gouvernement, il sera plus encadré que soutenu. Le  resserrement ne lui a pas permis de prendre en compte totalement la parité. Pour terminer, une anecdote : hier soir, à la télé sur France info, à l’énumération de la  liste des ministres, Christophe Béchu a été totalement oublié, et avec lui la transition écologique. Le choc émotionnel « Dati » sans doute dans ce repère de gauchos !

Avec son jeu de chaises musicales limité, ses féodaux confirmés  et ses débauchages restreints, l’opération voulue par Macron garde une note politicienne bien légère en regard de la gravité des temps. Aussi, cette nouvelle équipe pas si nouvelle que ça, sera jugée avant tout sur l’efficacité de son action.

 


QUAND LE REMEDE EST PIRE QUE LE MAL

Brexit_scenario_catastrophe

 

2024 est l’année de l’élection du parlement européen. Il faut s’attendre à une poussée populiste et dans le contexte actuel, notamment avec la guerre en Ukraine, un blocage par les eurosceptiques et anti-européens serait catastrophique. Pourtant, nous avons sous les yeux, l’exemple du Royaume-Uni de  Grande-Bretagne. L’Europe, c’est quand on la quitte qu’on s ‘aperçoit de son utilité.

La faillite du Brexit.

Huit ans après le référendum et trois ans après son entrée en application, le Brexit a plongé le Royaume-Uni dans une crise sans équivalent depuis les années 1970. Au Royaume-Uni, les élections législatives se dérouleront à l’automne  2024, et les Britanniques s’apprêtent à sanctionner les tories moins pour quatorze années de pouvoir erratique qui ont usé cinq premiers ministres que pour le résultat du Brexit.  Huit ans après le référendum et trois ans après son entrée en application, le Brexit se traduit par un naufrage qui ne peut plus être masqué par la  pandémie du Covid ou la guerre d’Ukraine. Les  derniers sondages sont éloquents : 65% des Britanniques se prononcent pour un nouveau référendum, ils ne sont plus que 22 % à soutenir le Brexit alors que 54% jugent comme une mauvaise idée. Aussi, les élections se présentent comme la chronique d’une défaite annoncée pour les conservateurs, devancés de quelque 20 points dans les sondages par les travaillistes. 

Les conséquences du Brexit.

La campagne des élections législatives ne portera pas directement sur le Brexit mais sur ses conséquences : l’annihilation de la croissance ; la déliquescence des services publics ; l’explosion des prix et la paupérisation de la population. Dans les faits, il n’a pas entraîné une reprise mais une perte totale de contrôle de leur destin par les Britanniques.

La croissance : elle est désormais inférieure à celle de la zone euro, alors qu’elle était systématiquement supérieure depuis les années 1990. L’activité ne progressera que de 0,5 % en 2023 et 2024 ; elle a été réduite de 5,5 points et le commerce de 7 points depuis 2016. La stagflation est désormais bien installée. Les ménages sont étranglés par l’inflation qui atteint 7 % contre 2,8 % dans la zone euro, avec une spirale de hausse entre les prix et les salaires. La banque d’Angleterre a augmenté quatorze fois ses taux pour les porter à 5,25 % (contre 4 % dans la zone euro), ce qui a laminé le pouvoir d’achat des consommateurs, provoqué un effondrement du marché immobilier et euthanasié l’investissement.

La finance : elle est désormais un point faible. Les capitaux et les investisseurs fuient. La City perdra à terme 35.000 à 40.000 emplois au profit de l’Union. Simultanément, la pression des marchés ne se relâche pas, depuis le krach provoqué par l’expérience aussi courte que calamiteuse de Liz Truss de planifier une baisse massive et non financée des impôts pour les plus riches. La dette publique a dépassé 100 % du PIB en 2023 et son service a explosé pour atteindre 4,2 % du PIB en raison de son indexation sur les prix à hauteur d’un quart. Cerise sur le gâteau (amer) : Birmingham, deuxième ville du pays, a fait faillite.

L’économie désorganisée : la pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs de l’agriculture, de la construction, de la santé, des transports et des services, provoquée par le départ de plus de 1 million de travailleurs européens, va de pair avec la montée du chômage de 3,5 % à 4,2 % de la population active. Le pays compte désormais 14,5 millions de pauvres tandis que le pouvoir d’achat recule fortement. D’où une sévère crise sociale qui entraîne la multiplication des grèves dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des transports routiers et ferroviaires, de la poste ou de la recherche.

L’immigration : avec le Brexit , le pays devait en reprendre le contrôle. L’échec est aussi cinglant. Le départ forcé des Européens a été plus que compensé par l’arrivée d’immigrés non européens. Le solde des entrées et des sorties a battu un record en 2022, avec une hausse de la population immigrée de 606.000 personnes. Il faut y ajouter l’immigration illégale, qui a elle aussi explosé, avec 45 774 traversées de la Manche en 2022. Et le phénomène s’est aggravé en 2023.

Le Royaume-Uni et l’Europe.

La démonstration est faite, il ne peut pas tourner le dos à l’Europe. Sur le plan politique, il reste menacé d’implosion par la revendication d’indépendance de l’Écosse, qui est indissociable de sa volonté de rejoindre rapidement l’Union. En Irlande du Nord, la crise ouverte autour du protocole conclu avec l’Union européenne, a abouti, pour la première fois, à la victoire du Sinn Féin en mai 2022, qui ouvre à terme la voie à une réunification de l’île. Voté au terme d’une campagne dominée par les mensonges, le Brexit a placé le Royaume-Uni dans une complète impasse. Le projet d’une Global Britain coupée du continent européen constitue un contresens économique, géopolitique et historique, au moment où la mondialisation se reconfigure autour de blocs régionaux. Mais s’il revenait, il ne retrouverait pas les privilèges qui lui avaient été consentis, notamment le rabais de moitié de sa contribution au budget. C’est pourquoi aucun dirigeant ne pourra assumer le risque d’un nouveau référendum sur le retour dans l’Union avant vingt ou trente ans.  Pourtant, il a désespérément besoin de l’Union pour retrouver le chemin de la croissance, condition de la stabilisation de la classe moyenne et de la paix civile. De son côté, l’Europe a aussi besoin du Royaume-Uni pour faire face à la montée des tensions géopolitiques. De part et d’autre de la Manche, il est donc temps de renoncer aux mirages de la radicalité pour emprunter la seule voie raisonnable qui s’offre, celle du réalisme et du pragmatisme.

Tout  ça pour ça !  Avant de  voter, les Français devraient y regarder à deux fois avant d’envoyer les nouveaux députés au Parlement de Strasbourg. L’Europe n’est pas  parfaite, loin de là, mais attention aux faux remèdes qui sont pires que le mal ! On aura le temps d’en reparler.

 


AU NOM DE L’INTERÊT GENERAL !

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En attendant Godeau …

Le Président nous promet  un « grand rendez-vous avec la Nation » et annonce  un nouveau gouvernement qui  aura  pour tâche de  rétablir  l’autorité  et l’éducation. Chiche ! On verra à l’ampleur du remaniement et la répartition des postes si l’objectif est tenable ou si comme  les fois précédentes, Jupiter se contente d’un habillage pour mieux travestir une réalité qui échappe. La réussite  viendra à deux conditions : que l’action soit menée au nom de l’intérêt général quoi qu’il en coûte à l’hubris de ceux qui gouvernent, et qu’elle se fasse au nom de la vérité, aussi cruelle soit-elle pour les Français.

La vérité.

Elle n’est pas difficile à cerner. D’abord refuser le déni sur l’état réel du pays que nos compatriotes perçoivent confusément. Il  est caractérisé par un endettement massif de plus de 3 000 milliards d’euros, une économie presque sous-développée, plombée par les charges et dont la dette  ampute  à coup sûr le potentiel de croissance, le tout aggravé par une suradministration qui multiplie les freins que les « petits hommes gris »  toujours plus nombreux s’empressent d’actionner pour prouver qu’ils existent.  Son effondrement scolaire et intellectuel, ensuite, avec un système éducatif englué dans son égalitarisme qui empêche toute promotion du mérite et des enseignants paupérisés et sous-formés  dans tous les domaines incapables de transmettre les savoirs fondamentaux. Il en résulte un déclin intellectuel qui se traduit par le tarissement des grands esprits largement remplacés par la débâcle abrutissante des réseaux sociaux.  La violence banalisée nous est livrée  par le  lot quotidien des faits divers : femmes violées, poignardages, festival de  kalachnikovs, refus d’obtempérer avec des forces de l’ordre prises régulièrement  pour cible. Les fractures qui minent la société dans laquelle le « vivre ensemble »  est constamment bafoué par le communautarisme qui progresse  sous la pression notamment de l’Islam politique, et par les idées  obscurantistes  propagées par le wokisme. Enfin, il n’y a pas  besoin d’être grand clerc pour constater que nos libertés reculent en même  temps que notre démocratie représentative par  la contestation systématique des lois et projets votés, le mépris pour les élites et le règne du chacun  pour soi.

Ce que j’attends.

Il faudrait qu’une équipe déterminée uniquement motivée par l’intérêt général et le service de la France, s’engage avec lucidité sur le travail de long terme qu’il est envisageable d’accomplir pour œuvrer au redressement du pays. Le rétablissement de la  prospérité ne viendra pas sans efforts, mot oublié, ni sacrifices, et le chemin risque d’être long. Il ne s’agit pas de déclencher une révolution brutale comme certains en rêvent, qui nous conduirait tout droit dans un abîme encore plus profond et douloureux, mais d’une action patiente, clairvoyante, menée avec pédagogie et répartissant les efforts avec équité.  Il y faudra de la constance, mais l’œuvre accomplie par le Général de Gaulle, à son retour au pouvoir, nous montre que c’est possible et que  les fruits peuvent venir  plus rapidement que  prévus. Si le cercle vicieux  de la facilité et de la dépense  est enrayé et remplacé par le cercle vertueux de la rigueur, tout peut redevenir possible. Il ne suffit pas d’avoir des gens courageux pour se mettre à la  tâche, c’est aussi aux Français  de  choisir !

 


DES VŒUX, EN VEUX-TU, EN VOILA…

Bonne année haddock001

 

C’est la période des vœux.

Le contexte, en ce début d’année 2024 n’est pourtant guère propice à leur formulation, à moins d’être un optimiste invétéré. Ainsi, je n’en peux plus de ces bombardements russes sur les villes ukrainiennes, visant les populations civiles au mépris de toutes les lois internationales, et du discours cynique de Poutine pour les justifier, inversant les rôles et certain de l’impunité que lui confère son parapluie atomique, ce que la lâcheté de l’ONU confirme. Sans parler du bouffon de Corée du Nord qui préfère faire crever de faim son peuple pour jouer avec ses "bombinettes" en menaçant la Terre  entière  de ses foudres pour contenter sa  skizophrénie et sa paranoïa.

Que dire de plus ?

Qu’au début de 2023  les  prévisionnistes se sont trompés à peu près sur tout. Le  journal Les  Echos en fait lui-même le mea culpa. Et  c’est  vrai que les prévisions « sont difficiles, surtout quand elles concernent l’avenir » disait Pierre Dac. Sur les dossiers internationaux, nous étions nombreux à penser que l’Ukraine pouvait gagner la guerre, sa contre-offensive a échoué, que l’Iran verrait triompher la révolution « femme, vie, liberté » et c’est l’ordre des turbans à  matraques qui l’a emporté, que les américains se détourneraient de Trump, l’escroc, le menteur, le voleur et il est le favori de  la  présidentielle. Le  Président turc Erdogan devait se trouver en difficulté pour sa  réélection, en fait il l’a remportée dès le 1er tour. Sur le plan international, on nous annonçait une récession mondiale qui n’est pas  arrivée. Et cerise sur le  gâteau,  la France devait gagner la coupe du monde de rugby, ce qui ne s'est pas produit.

Les surprises de 2023.

L’année dernière a cependant été fertile en « rebondissements ». Je ne choisis pas le mot au hasard.

Grosse surprise avec le pétrole dont les cours devaient s’envoler. Avec la guerre en Ukraine qui n'en finit pas, avec la Russie qui repart à l'offensive, avec un conflit du Moyen-Orient où des navires militaires américains se frottent à des navires militaires iraniens, le pétrole a baissé. Cela, malgré les réductions de production imposées par l'OPEP+. L'explication est simple : les États-Unis n'ont jamais produit autant de pétrole qu'en 2023 et la croissance mondiale est restée faible.

Autre  grosse surprise : La hausse fulgurante des taux d'intérêt devait provoquer une récession de l'économie américaine. Il n'en a rien été. Elle a même bien résisté grâce aux ménages américains qui ont continué à consommer malgré la pression sur leur pouvoir d'achat. L'emploi qui s'est bien tenu du fait des millions de postes non pourvus post « grande démission » post Covid est l'explication la plus souvent avancée.

Autre surprise, bonne celle-là, c’est l’inflation et les taux d’intérêt. Alors que les banquiers centraux, Christine Lagarde en tête, répétaient que l'inflation allait devenir « permanente », elle a ralenti et s'est même effondrée et les taux à long terme ont chuté. Dans un certain nombre de pays, elle est même proche ou en dessous de l'objectif obsessionnel des 2%. C’était pourtant prévisible : nous avons subi une inflation conjoncturelle et non pas structurelle, et quand les prix du pétrole et les prix alimentaires ont chuté, l'inflation a suivi en toute logique.

La plus grosse surprise de l'année 2023 est venue de l’économie chinoise. C'était pourtant gravé dans le marbre : après trois ans de Covid et de politique brutale de confinement, les consommateurs chinois devaient faire exploser la croissance avec l'effet rattrapage. On craignait même que l'emballement de l'économie chinoise provoque un rebond spectaculaire de l'inflation dans le monde. Et il n'en a rien été. La croissance chinoise a fait pschitt ! L'économie chinoise est plombée par un endettement massif, notamment dans le secteur de l'immobilier et par une prise en main étatique qui l’étouffe.

Dans ce contexte très particulier, on aurait pu  penser que la  bourse  toucherait le fond. Que nenni ! Personne n'avait prévu l’envolée des indices boursiers : CAC40 : +16,5%, EuroStoxx : +19,19%, Nasdaq : +43,42%, Nikkei : +28,2%... Certains  ont parlé « d’euphorie » ! Seule la  Chine est restée en rade : Shanghai : -3,70%. Une euphorie qui a profité certes à un nombre limité de valeurs mais qui a commencé en fin d'année à s'étendre à tous les actifs dits « risqués », le bitcoin est à nouveau au-dessus des 45 000 $ et l'or proche des 2 100 $. Les marchés « anticipent », comme  à leur habitude. Ils ont déjà largement joué le nouveau cycle de baisse des taux qui va commencer à partir de la mi-2024.

Alors ?

Etats-Unis, Iran, Chine, Taïwan, Corée du Nord… 2024, une année de tous les dangers. Bien fol qui se risquerait à des prévisions…Les souhaits risquent de rester  lettre morte.

 

 


« FAITES-LES LIRE ! »

Faites les lire

Le livre de Michel DESMURGET est suffisamment alarmant pour que l’injonction soit prise au sérieux. Ce docteur en neurosciences, directeur de recherches à l’Inserm, a publié un ouvrage  solide appuyé sur une solide documentation scientifique, et délivre un message sans appel :  oui, les écrans ont un effet délétère  quand  ils font l’objet d’un emploi abusif –ce qui est le cas- et oui, il faut que nos enfants lisent  si  l’on ne veut pas voir s’amplifier  la baisse du développement cognitif que les dernières études Pisa mettent en évidence.

Et son étude est formelle : rien ne remplace le livre écrit !

Bien qu’il soit né il y a quatre mille ans, son objectif originel reste le même : préserver notre  mémoire collective, assurer la conservation et la transmission des savoirs les plus fondamentaux. C’est sur les livres que s’est édifié notre modernité et il y a toutes les chances que cela continue encore longtemps parce qu’il existe une parfaite adéquation de la structure du livre à notre fonctionnement cérébral. En privant nos descendants de littérature,  en ne les guidant pas sur les chemins du livre, c’est d’une partie de leur âme que nous les amputons.

Pire, c’est un  processus d’asservissement qui se  met en place quand on empêche les enfants les plus pauvres d’accéder aux richesses de la culture et du langage car  on cadenasse toute réelle perspective de mobilité sociale. C’est dans les livres que se cachent les richesses de la langue, tant au plan syntaxique que lexical.  Lorsque la lecture manque, le langage souffre. Or ce dernier soutient une part essentielle de nos capacités à raisonner, comprendre, critiquer, réfléchir, analyser et apprendre. Il faut donc éviter le cercle vicieux : plus l’esprit est privé de livres, plus son assise culturelle et langagière s’érode, et plus cette assise s’érode moins le savoir des livres se révèle accessible. 

Inlassablement, le mouvement se répète : le lecteur s’élève,  l’idiot s’abîme. Or nos enfants ne lisent plus ou trop peu ; leur cerveau est abruti d’écrans récréatifs ;  leur existence s’écoule à leur insu sous une constante surveillance numérique. Et leurs rêves s’amenuisent de plus  en plus.  Ils seront « ceux qui existent sans vivre » et subissent déjà, comme disait Victor Hugo, « le sombre accablement d’être en ne pensant pas ».

Les avantages du livre.

Mieux qu’internet. Une différence majeure entre le livre et Internet tient à l’organisation des contenus. Sur la toile l’information est diffuse, redondante et morcelée. Le détail se  mêle au fondamental et les fake news se mélangent sans cesse au véridique.  Les savoirs ne sont ni coordonnés ni hiérarchisés. Les livres sont bien moins exigeants pour le lecteur, la totalité  du travail de recherche étant assurée  par l’auteur. Autrement dit, le  livre guide sur le chemin en assurant un niveau optimal d’intelligibilité. Son format linéaire reste le plus adapté à l’acquisition des connaissances.

Mieux que l’oral. A partir du collège, lorsque les lecteurs ont une qualification suffisante, l’écrit améliore, par rapport à l’oral, les niveaux de compréhension et de mémorisation. La plupart des études ont conclu que nous retenons mieux lorsque nous lisons. Le traitement de l’écrit demande un niveau de concentration plus élevé que celui de l’oral, ce qui favorise la mémorisation.

Le papier mieux que l’écran. Les avantages du livre papier sont multiples. Ils sont parfaitement autonomes et ne requièrent ni batterie, ni compétences informatiques, permettent de surligner et d’annoter le texte… Et ils ignorent la désuétude alors que les textes numériques sont mécaniquement condamnés à une obsolescence précoce par la fragilité des supports de conservation, l’incessante transformation des matériels et des formats de stockage. Enfin, il a été établi qu’un même texte tendait à être lu plus rapidement sur écran que sur papier, mais au détriment de la compréhension. Plus l’énoncé est exigeant, plus la supériorité du papier devient notable. Pour la lecture partagée, les livres imprimés sont fortement préférables aux  livres électroniques pour les jeunes enfants. L’écran rend plus difficile, parce qu’il constitue lui-même un objet d’intérêt, la construction d’une association symbolique entre l’objet et l’image.

En conclusion, le livre reste le  support d’apprentissage le plus adapté à notre fonctionnement cérébral. Sa structure linéaire, pré-organisée et sa capacité à mobiliser l’attention lui confèrent un avantage substantiel sur les médias audio ou vidéo  et les formats disloqués d’Internet, notamment pour l’assimilation des connaissances complexes et exigeantes.

Construire la pensée.

La lecture offre un terreau propice et irremplaçable à la construction du langage, des savoirs  généraux et de la pensée.

Accroître l’intelligence. La lecture accroît la part du QI appelée QI verbal ou ICV (Indice de Compréhension Verbale).  Plus l’enfant lit, plus son intelligence s’étoffe  et  plus lire devient plaisant. Cet apport du livre à l’intelligence est unique et irremplaçable.  Soit l’enfant lit, soit il se condamne à ne jamais déployer son plein potentiel intellectuel.

Enrichir le langage. Plus le volume de pratique est massif, plus la qualité lexicale s’affine et plus la lecture est efficiente.  Les bons lecteurs produisent une syntaxe plus élaborée et ont une orthographe plus fiable.  Les données montrent, en effet, que le niveau de mémorisation est plus important chez les enfants disposant du plus large répertoire orthographique initial. Avant de vouloir écrire, mieux vaudrait aussi s’assurer une longue et  intense familiarité avec la lecture. Et ce sont les livres de fiction qui engendrent les gains  les plus substantiels sur le langage.  Une étude récente montre que les magazines et les bandes dessinées n’ont aucun effet sur les performances des élèves ; les journaux ont un impact modeste et les livres  non fictionnels produisent des effets  médians. Autrement dit, sans livres, pas de langage évolué : si le cerveau de l’enfant ne rencontre pas assez d’ouvrages, notamment de fiction, son développement langagier et sa capacité à apprendre à lire seront grandement compromis. Pour acquérir plus que l’ordinaire, c’est vers l’écrit que l’enfant doit se tourner, d’abord sous forme de lecture partagée  et ensuite à travers sa pratique personnelle.  Ce n’est pas une option, c’est une obligation.

Engranger des connaissances et stimuler la créativité. Il est absolument impossible de débattre, de réfléchir ou   plus globalement d’avoir une vie intellectuelle féconde sans un solide répertoire de connaissances générales. Sur le plan scientifique, l’impact de la lecture sur notre stock de connaissances est aujourd’hui solidement démontré.

Pour conclure :  tout ne se vaut pas !

Certains usages n’ont aucune influence sur le déploiement intellectuel ; d’autres agissent négativement, d’autres se révèlent bénéfiques. Les thèses relativistes actuelles peuvent satisfaire les idéaux égalitaristes mais en profondeur, elles constituent d’implacables machines à produire des inégalités. Une pierre d’achoppement entre les réalités neuroscientifiques et les thèses du sociologue Pierre  Bourdieu.

Les  premiers chapitres du livre sont consacrés à « la lente agonie de la lecture » et à «  l’art de la lecture » à la lumière des multiples études neuroscientifiques. Des constats édifiants. 

« Faites-les lire ! » Pour en finir avec le crétin digital. Michel Desmurget.  Ed. du Seuil

 


LE FLEAU TIKTOK

Logo tiktok

 

Comme si il n’y avait pas assez du comeback de Trump l’escroc et de l’obscurantisme wokiste des  universités  américaines qui menacent l’un et l’autre la démocratie  américaine et risquent de la faire sombrer, voici l’effondrement éducatif général constaté par le  classement  Pisa qui met  en évidence une baisse des résultats scolaires qui ne concerne pas que la France. Les pays asiatiques font tous mieux.  En Europe,  les  pays du nord ont en général de meilleures notes.  Cette baisse s’explique par de multiples raisons.  Mais si la  Chine, pour ne citer qu’elle, s’en tire mieux, ce n’est pas un hasard. Rappelons-nous, le Figaro Magazine publiait, il y a un an, un article intitulé : « TikTok : comment la  Chine protège ses enfants et rend les nôtres débiles. » Eh bien, depuis, le mal s’est aggravé et la baisse du niveau de nos élèves en mesure l’impact. 

Le  mal est sérieux !

Michel Desmurget démontre dans son livre « Faites-les lire », l’impact délétère que peuvent avoir les consommations internet non régulées pour nos enfants au point de les rendre débile, surtout si à côté, ils ne lisent pas.  J’y reviendrai  bientôt en détail.  Je viens de terminer son ouvrage  et vous en livrerai les grandes idées. Mais  comment, en parallèle, a-t-on pu laisser un réseau social suivi par  1,7 milliard d’utilisateurs dans le monde, se développer sans entraves alors que Pékin le contraignait à distribuer une version édulcorée et très restreinte à la population chinoise,  pendant que la version débridée a continué d’inonder le reste de la planète. Et le  monde « libre »  laisse  les  citoyens de ses  démocraties consommer sans modération  un média inféodé au Parti communiste. Le  Sénat s’était emparé de la question en lançant une commission d’enquête présidée par Mickaël Vallet (Charente-Maritime, SER) et Claude Malhuret (Allier, LIRT). Les conclusions rendues en juillet dernier sont limpides et reconnaissent des faits d’espionnages de journalistes, des transferts de données d’utilisateurs vers La Chine et des mesures avérées de censure et de désinformation au bénéfice de Pékin et de ses priorités géopolitiques. Peut-être pire encore, les travaux de la commission attestent de la capacité de TikTok à créer des bulles de filtres dangereuses (il suggère par exemple plus de contenus liés aux suicides aux personnes intéressées par la santé mentale) ; reconnaissent que les contrôles d’âge sont inefficaces (40% des 11 ans en France l’utilisent) et admettent que son pouvoir de captation de l’attention est bien plus efficace que les autres réseaux sociaux. « Les constats délivrés par certains praticiens sont préoccupants semble découvrir le législateur français. Impacts en termes de déficit de sommeil, de troubles de l’attention ou encore de sédentarité. » Enfin, les sénateurs exhortent comme « moindre prudence, à nous départir de notre naïveté envers les risques posés aux démocraties par les “guerres hybrides” des dictatures. »

Et il s’aggrave !

En 2022, record pour TikTok et sa société mère ByteDance qui ont enregistré un chiffre d’affaires de 85 milliards de dollars - soit 30% de plus qu’en 2021 - ce qui leur a permis de dépasser les autres géants de la tech chinoise Alibaba et Tencent. Démontrer que ce succès se construit sur la débilisation à grande ampleur des cerveaux n’est pas compliqué : il suffit de regarder les « tendances » qui cartonnent sur ce réseau social. Outre les sempiternels défis souvent idiots et parfois dangereux qui fleurissent régulièrement sur internet, TikTok poursuit son entreprise de déconstruction de l’attention. Comme le rapportait une journaliste, la nouvelle mode consiste à regarder sur son téléphone des films et des séries… mais découpées « à la TikTok », c’est-à-dire réduits en extraits de 90 secondes. Ultime stade de la culture du zapping : on ne regarde même plus une œuvre, on la consomme sous forme de dose comme un drogué avec son crack. Sommé par la Commission européenne de fournir certaines informations et d’instaurer de nouvelles mesures sur des points précis, TikTok n’a rien fait de sérieux pour se conformer aux demandes européennes ou françaises et il faut souligner qu’à bien des égards (modération de contenus illicites, censures), la situation «est encore pire qu’avant».

En France, la  loi dispose déjà d'une interdiction d’utiliser le smartphone à l’école, du primaire au collège - ce qui n’endigue en rien la consommation puisque, selon le Sénat, les utilisateurs de TikTok consultent l’application en moyenne 40 fois par jour et y passent 1 h 47 pour les 4 -18 ans. Des données à corréler, peut-être, avec la chute libre de la France dans le classement Pisa qui évalue le niveau des élèves. Car, au-delà du simple cas TikTok, il y a la question essentielle de la surexposition aux écrans (et aux réseaux sociaux) pour la jeunesse. Là-dessus, une "initiative d’Emmanuel Macron est censée arriver avant Noël".

Espérons que sur ce sujet, le chef de l’État parviendra à donner un cap et à se « départir de naïveté ». En attendant, évitons de mettre sous le sapin  un smartphone ou une tablette en cadeau de Noël à nos enfants. Une pile de livres vaudrait mieux !

 


COP OU FLOP 28 !!!

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"Inventive".

Ainsi pourrait en effet se résumer la dernière version du texte adopté à Dubaï, dont chaque mot a été négocié. Il y a nettement moins d'options et de conditionnel que dans les précédentes versions qui ont circulé ces derniers jours. L'expression «énergies fossiles» revient deux fois. Il n'est pas question d'en sortir d'ici à 2050, mais de « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». Une formulation qui frise le barbarisme proposée par la québécoise Caroline Brouillette, directrice du Réseau « Action climat Canada ».

Une pantalonnade.

On  peut dire que la Cop 28 se termine en véritable pantalonnade. Déjà,  organiser une COP en plein milieu de la région des énergies fossiles ressemblait à une blague. Mieux, donner la présidence de cette COP à un haut responsable du Golfe qui dit avoir étudié les sciences et ne pas avoir trouvé de preuves concrètes que les énergies fossiles accéléraient le réchauffement climatique était la preuve d'un sens de l'humour bien affirmé. On ne sera donc  pas étonné qu’on ait du mal à se mettre d'accord sur un communiqué final. Même si c’est habituel. L'originalité cette fois-ci est qu'on ne parle plus vraiment de l'abandon progressif des énergies fossiles. L'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe ne veulent pas qu'on y fasse référence explicitement. Il n’en reste pas moins que l’emploi du conditionnel rend  les mesures préconisées plutôt aléatoires.

"Finement calibré".

Une source proche de la présidence émiratie estime que le texte a été finement «calibré» pour tenter de réconcilier des points de vues opposés, et notamment éviter un blocage de l'Arabie saoudite. Tout en laissant volontairement un peu d'ambiguïté dans les formulations pour que chacun y trouve son compte... Dans une subtile nuance, le texte ne parle pas d’une « sortie progressive » mais d’une « transition hors » du pétrole, du gaz et du charbon afin « d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Ce texte ne fait pas la part belle aux pays africains qui doivent faire autant d'efforts que les pays riches, sans avoir de moyens adéquats ni obtenu de différenciation. Il est toutefois prévu de doubler les fonds pour l'adaptation. Le texte constate que les financements (pour l'atténuation et l'adaptation) promis à 100 milliards de dollars par an, n'ont hélas pas été atteints en 2021.

Une réalité.

Le monde n'a pas déclaré l'état d'urgence climatique. Une double hypocrisie règne sur le sujet des énergies fossiles. D’un côté,  il y a ceux qui veulent les interdire et qui font semblant de ne pas comprendre qu'elles seront nécessaires au moins pendant 20 ans encore. De  l’autre, il y a ceux qui en vivent et qui font des déclarations d'intention sans mener d'actions véritables pour la transition énergétique. Enfin, depuis la guerre en Ukraine, les pays du Golfe sont devenus maîtres du jeu. Tous les pays leur font la cour en oubliant tous les défauts de leurs gouvernements, du financement du Hamas par le Qatar au découpage en morceaux des opposants pour l'Arabie saoudite.

Alors, chacun peut crier « Victoire ». La  France se félicite de  la prise en compte du nucléaire : « Nous quittons Dubaï la tête haute… L'accord de la COP28 qui vient d'être adopté est une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique », a pour sa part réagi la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ;  elle a ajouté que la mention de l'énergie nucléaire dans l'accord constituait une « reconnaissance historique et une victoire diplomatique pour la France ». Le texte « marque le début de l'ère post-fossiles », a déclaré de son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Chacun voit midi à sa porte. Par pudeur, on ne mesurera pas l’empreinte carbone de l’événement. Restons sérieux !

 


L’AGITATEUR FRENETIQUE

Mélenchon Bastille 2013

 

Les Américains ont Trump, les Russes ont Poutine, nous, nous avons Mélenchon !  Un cas de plus au chapitre de l’incompréhension pour mon entendement. Les  outrances du leader de la  France Indigne, nous y sommes habitués depuis que nous l’avons vu en furie à la porte de son appartement lors d’une perquisition qu’il voulait empêcher.  Mais le dérapage auquel il vient de se laisser aller contre Ruth El Krief pose la question de sa santé  mentale.

Rappelons les faits.

Mme El Krief a eu un entretien sur LCI avec Manuel Bompard, coordinateur de LFI, et en journaliste chevronnée elle a  posé des questions qui ont mis l’intéressé dans l’embarras à cause de la position prise sur le conflit entre Israël et le Hamas. De quoi provoquer une énorme colère, exprimée sur les réseaux sociaux, du « saint oracle de LFI » qui a traité la journaliste de « manipulatrice » ce qui est injurieux, et de « fanatique », ce qui n’est pas acceptable compte-tenu de la teneur antisémite de l’accusation. Un propos  qui dépasse les bornes. Les téléspectateurs qui connaissent bien Ruth El Krief auront été étonnés du portrait que le chef de file de l’extrême gauche dresse d’une journaliste rigoureuse et dont la courtoisie est établie,  toujours respectueuse de ses  invités. L’attaque a été si vive, dans le contexte actuel, que le gouvernement a décidé de lui accorder une protection policière.

Un propos antisémite  flagrant.

Ruth El Krief rappelle qu’elle est née au Maroc et qu’elle a été éduquée dans un monde rassemblant cultures et religions. Il est évident que le message vengeur de Jean-Luc Mélenchon prend une autre dimension du fait des origines de  la journaliste. Dès lors on peut considérer le propos comme ouvertement antisémite et si grave que Gérald Darmanin a estimé qu’une « cible lui a été placée dans le dos ». Quant à Eric Ciotti, il considère Mélenchon comme « un sombre et  vulgaire lanceur de fatwas » et même le placide Gérard Larcher, notre Président du Sénat, est sorti de ses gonds en lançant un « ferme ta gueule !  ». Il n’est  pas étonnant, que la polémique enflant, elle ait  reçu le soutien de ses confrères et même de la France entière.

Une ficelle de plus en plus grosse.

On aurait tord de  prendre à la légère de tels propos racistes qui devraient tomber sous le coup de la loi et dont les répercussions vont déboucher sur une disposition qui va bouleverser la vie quotidienne de la journaliste. On en arrive à penser qu’il faudrait peut-être légiférer sur ces excès de langage qui se traduisent par des crimes dont il est aisé de suivre la litanie dans la presse. On a certes compris que, loin de bouillir de colère, Mélenchon tente de rafler le vote musulman en France. La ficelle est de plus  en plus grosse. C’est d’abord supposer que les Français musulmans votent tous par antisémitisme, ce qui n’est pas sûr et ceux d’entre eux qui ont compris la basse stratégie de LFI devraient être furieux de ce qu’on puisse croire qu’il est tellement facile de les manipuler.

Mélenchon perdant. LFI avec.

Le bilan de cet épisode est négatif à tout point de vue. Il l’est parce que la liberté d’expression vient de prendre un coup sévère ; il l’est parce qu’il met en danger une innocente. Il l’est parce que la stratégie électorale de Jean-Luc Mélenchon a touché le fond : son attitude à l’égard d’Israël a achevé la Nupes, grand mais vain espoir d’union de la gauche. À mettre chaque jour le pays en tension comme il le fait, il a lassé plus d’un de ses anciens fans. Il y a chez lui un côté suicidaire : il a créé la Nupes (Nouvelle union politique, écologique et sociale), c’est lui qui l’a détruite. Il a probablement  enterré les espoirs de la gauche pour les élections européennes et pour la présidentielle de 2027. Il l’est enfin parce qu’il hystérise en permanence le débat politique, ce dont toute la classe politique pâtit, et par les temps qui courent, on s’en passerait  bien.

Il faudrait mettre Mélenchon hors d’état de nuire. Mais cela ne peut venir que des siens.

C'est clair, il veut mettre la  France à feu et à sang pour espérer prendre le pouvoir. On ne le laissera pas  faire. 

 


LE DERAISONNEMENT CLIMATIQUE

Déraisonnement climatique

En marge de la COP 28 et de ses décisions finalement anecdotiques… Ceux qui voudraient nous faire croire au consensus scientifique sur le réchauffement climatique mentent. La  preuve : ce nouveau pavé dans la mare par l’un de nos physiciens les plus capés. François Gervais, professeur émérite à l’université de Tours, spécialiste de thermodynamique, est un des experts qui ont  participé aux rapports d’évaluation 5 et 6 du GIEC. Il est aujourd’hui considéré comme climatodénialiste et complotiste. On lui reproche de  rappeler des faits et des chiffres pourtant scientifiquement établis mais qui ne vont pas dans le sens des climatocatastrophistes qui veulent imposer leur seule façon de voir.

La  dictature de l’émotion.

Par médias interposés, les accidents météorologiques nous sont présentés  comme une succession de catastrophes toujours plus graves alors qu’il n’en est rien. Le climat s’évalue sur au moins trois décennies, la météo sur quelques jours au plus, et les événements météorologiques extrêmes obéissent à des mécanismes chaotiques imprévisibles de par leur nature même. Le physicien rapporte que le CO2 n’est pas un poison, puisqu’il a contribué à un accroissement de la biomasse de 24% en 33 ans, et que sur les 36 milliards de tonnes de CO2 qui ont été émises en 2021, seule 16 ont contribué à l’augmentation du stock dans l’atmosphère, suivant la propre formule du GIEC publiée dans son 6ème rapport,  ce qui correspond à une augmentation de la température moyenne annuelle de 0,007°C. Sur la théorie du réchauffement climatique, il rappelle que la hausse des températures  depuis la fin du petit âge glaciaire (1715) a précédé de deux siècles les émissions de CO2… Comme corrélation, il y a mieux. Sans compter que  la hausse du CO2 n’a rien à voir avec la météo qui dépend notamment de la pression et des vents.

Les faux remèdes.

On  l’a compris, le carbone, voilà l’ennemi. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire d’effort pour diminuer les émissions bien qu’il ne soit pas, et de loin, le seul agent du réchauffement climatique. Mais il n’est  pas interdit de penser que les remèdes qu’on nous  propose sont peut-être pire que le mal. A commencer par les voitures électriques dont  les batteries sont constituées de minéraux critiques, en quantité limitée, difficilement recyclables, qui nécessiteront des quantités massives de « nouvelles énergies » et dont le coût global pour le consommateur comme pour l’Etat s’annonce  déjà exorbitant. Surtout quand on sait que le remplacement des  voitures thermiques en France permettra  de réduire de moins d’un dix millième de degré le réchauffement de la planète. L’hydrogène n’est pas non plus une bonne solution de remplacement : son mode de production émet beaucoup de CO2, il est dix fois plus inflammable que l’essence, son mode de stockage nécessite des conteneurs cryogéniques pour le maintenir à -253° et son impact en décarbonation s’avère négligeable, d’autant plus que son utilisation produit de la vapeur d’eau … qui est un gaz à effet de serre. Enfin, les  éoliennes et les panneaux photovoltaïques présentent des performances discutables à cause de leur caractère intermittent et dégradé en cas de froid excessif ou de forte chaleur,  d’absence de vent ou par grand vent, et qui s’avèrent non rentables à cause de leur retour énergétique (fraction d’énergie récupérée par rapport à celle dépensée) inférieur à 6.

Le prétendu consensus

La transition énergétique se présente donc comme une politique ruineuse. La Banque mondiale estime à 100 000 milliards de dollars le coût astronomique de la décarbonation nécessaire pour éviter que le réchauffement calculé par le GIEC excède un demi degré en 2050, c’est-à-dire 1,5°C moins le 1°C de réchauffement, pour partie naturel déjà intervenu. Face à cette dépense monstrueuse, François Gervais n’est pas le seul à s’émouvoir. On peut citer le professeur Richard Linzen du MIT, les prix Nobel de physique Ivar Giaever, Robert Laughlin, John Clauser,  la déclaration Clintel de 16 032 scientifiques, ingénieurs,  professionnels de l’environnement et de la santé pour lesquels il n’y a pas d’urgence climatique. Cela finit par faire beaucoup de complotistes. Si le grand public ne les entend pas, c’est parce que les militants de la cause  climatocatastrophique veillent et font pression sur les  médias pour qu’ils ne puissent pas s’exprimer et empêchent le débat  de se tenir comme on l’a vu récemment en Anjou où la Géographe Sylvie Brunel a dû annuler son intervention à  l’invitation des élus d’une communauté de communes  en raison de menaces diverses diligentées  par des élus EELV.

Le  dogme climatique.

Les résumés alarmistes publiés par le GIEC et largement relayés par les médias, des politiques idéologues ou couards, des enseignants sans vergogne, ne relèvent pas de la science, mais de la politique. Ils en ont fait une idéologie. Pour la France, qui a déjà un bilan d’émission très satisfaisant grâce à  son parc nucléaire, la politique coûteuse de décarbonation ne contribuerait qu’à un millième de degré à valoir sur le demi-degré cité plus haut…  et cela en dépit d’un endettement massif qui a fait d’elle une puissance pauvre. Le dogme climatique s’en prend, au-delà du  carbone, aux autres gaz à effet de serre, dont la concentration dans l’atmosphère est extrêmement faible ce qui rend aussi indigne qu’absurde de vilipender les éleveurs. Il confond le nucléaire civil inoffensif avec  le nucléaire militaire, la radioactivité naturelle et l’artificielle.  Il veut s’appuyer sur la  peur et véhicule l’idée que ce  que l’Homme produit est mauvais.  Il préfère le mensonge assumé (pour le bien de l’Humanité) au savoir académique.

Voilà quelques-uns des points développés dans son livre par François Gervais. A bien des égards, ses constats recoupent ceux faits  par Steven E. Koonin dans son ouvrage « la part d’incertitude ». Je ne dis pas qu’ils ont forcément raison,  mais au moins qu’un vrai débat scientifique (et non idéologique) s’ouvre sur le sujet.

Le Déraisonnement climatique, Editions de l'Artilleur.


QUI VA ECOPER ?

Cop-28-photo

Ah, la Cop 28 !

La Cop 28 démarre aujourd'hui  et réunit 196 États et l'Union européenne. Le paradoxe, signe probable de l'hypocrisie ambiante sur le sujet, elle a lieu à Dubaï, au coeur de la région des énergies fossiles. Au moins, le contraste entre les discours et la réalité sera d’autant plus frappant. Et le contexte ne contribue pas à clarifier les objectifs : l’illusion que la transition climatique produirait un boom de croissance qui permettrait de la financer a fait long feu. La transition climatique va, peut-être, générer de la « croissance verte », mais cette croissance ne sera pas suffisante. Et pourtant, il faut financer la transition,  il n'y a pas le choix. Bien sûr, tout le monde est d’accord sur la nécessité d'un changement de modèle. Mais aucun pays n'a encore fait le choix de déclarer « l'état d'urgence climatique » comme on avait déclaré « l'état d'urgence sanitaire" »avec le Covid. Et personne ne déclare que nous sommes « en guerre » contre le réchauffement climatique comme l'avait fait notre cher Président lors de l'apparition du Covid... Bref, le greenwashing et l'hypocrisie sont de mise. La vérité, c’est qu’au-delà des discours et des belles intentions ou préconisations, il serait étonnant qu’il sorte quelque chose de concret  de ce grand déballage , pour une raison simple : personne ne veut payer.

C’est que la transition a un coût !

Et même un coût majeur. Elle pourra certes générer de la croissance à moyen terme mais cette croissance est insuffisante pour couvrir les coûts de la transition qui, eux, sont des coûts à court terme : il faut investir massivement pour sortir des énergies fossiles, et comme l'explique Pisani-Ferry, les investissements dans la transition boostent la demande mais cette hausse de la demande ne crée pas de valeur. Car le consommateur ne veut pas payer, même s'il se déclare sensible au sujet de la crise climatique, il doit gérer son budget au quotidien et, on l'a vu avec l'explosion de l'inflation, il a tendance à toujours privilégier ce qui coûte le moins cher. De leur côté, les entreprises vont subir des coûts supplémentaires, c'est déjà le cas avec la hausse fulgurante des contraintes énergétiques.

Alors, que faire ?

Comme d'habitude on va se tourner vers l’État. Sauf qu’il y a un petit problème : les États sont, pour une large majorité, surendettés et la crise du Covid leur a fait franchir la ligne rouge en matière de déficits et de dettes publiques. A commencer par la France. Evidemment, ils vont quand même investir mais cet investissement sera d'abord un coût pur avant de générer réellement de la croissance, et sera forcément limité. Finalement, la seule réelle façon de lutter contre la crise climatique serait de réduire notre consommation. Mais cela aussi a, aussi, un coût majeur sur la croissance et personne ne veut prendre la responsabilité de la décroissance.

Toujours aucun signe de rebond en Chine.

La production industrielle s'est contractée en novembre (c'est bon pour la planète...) et l'activité dans les services s'est elle aussi contractée pour la première fois de l'année. Et les entreprises appellent l’État à l'aide. Mais la Chine est dans une spirale déflationniste, comme le Japon de 1990 à 2020 et, comme le Japon, elle pourrait multiplier les plans de soutien et faire exploser sa dette mais cela ne permettrait pas de rebond durable de la croissance. A quelque chose malheur est bon. Au moins la planète peut souffler.

Les sujets en marge.

Le rassemblement des chefs d’Etat est l’occasion de tête-à-tête bilatéraux sur les  affaires du monde, et forcément le lieu idoine pour traiter du conflit entre Israël et le Hamas.  Et bien d’autres conflits ou événements nécessitant des  palabres. Si la trêve  est rétablie à Gaza, au moins, il  en sera sorti quelque chose de positif.

Cela n’empêchera pas la Cop 28 qui se tient au milieu des puits de pétrole d’être encore une énième réunion de bonnes intentions, même si  on nous présentera quelques bricoles comme des « avancées  majeures ». L'hypocrisie verte a encore de bons jours devant elle, et des jours chauds.

Bah,  vivement le « petit âge glaciaire » annoncé par la Nasa vers 2035… Au moins ça calmerait les ardeurs des écolos radicaux.

 


FAUT-IL VIRER MARLEIX ?

Marleix 2

 

Les Républicains en ordre dispersé.

La loi immigration devait consacrer le retour de l’unanimité au sein du groupe parlementaire Les  Républicains à l’Assemblée nationale. Il n’en est rien.  Le  même psychodrame que  pour la réforme des retraites recommence. Dix-sept députés viennent d’afficher publiquement leur attitude constructive envers le projet de loi immigration du gouvernement.  Ils ont signé dimanche dernier dans « La Tribune » un texte qui rend hommage au remarquable travail de la majorité sénatoriale et  plaide pour parvenir à un point d’équilibre qui serve l’intérêt des Français … Et ils se déclarent prêts à voter le texte si la version qui sortira de l’Assemblée ne s’éloigne pas trop de celle votée en première lecture au Sénat. Le gouvernement ne risque plus d’encourir une motion de censure que lui promettait le président du groupe LR, car avec le renfort des 17 députés, il y a une possible majorité pour voter  le texte que Darmanin s’évertue à construire. L’exécutif cache son enthousiasme, tant l’équilibre trouvé avec la droite est fragile. Mais les chiffres sont rassurants. Des écologistes et des socialistes voteront pour également. D’autant que le Sénat a adopté un texte qui ne s’écarte pas trop de son contenu initial.

Marleix est désavoué.

Il faut 58 voix pour déposer une motion de censure et LR ne dispose que de 62 suffrages, moins les 17 qui souhaitent voter le texte adopté par le Sénat. C’est un échec pour le chef des députés LR à l’Assemblée, Olivier Marleix, qui s’était engagé à faire en sorte que le projet de loi ne passe pas et qui, d’un seul coup, est privé du moyen d’atteindre son but. Il espérait en faire le fer de lance  contre la politique de Macron, il n’en est rien. Olivier Marleix est convaincu que ses postures véhémentes sont applaudies par l’électorat bien qu’elles soient contredites par le fait que les électeurs de LR sont de plus en plus nombreux à voter pour le Rassemblement national. En tout cas, la stratégie du «  toujours non pour humilier l’exécutif » n’a pas fonctionné. Il n’est pas suivi par les élus LR qui veulent rester dans une mouvance susceptible d’empêcher Marine Le Pen  de faire des scores très élevés aux prochains rendez-vous électoraux. La déchirure au sein de LR s’élargit d’autant plus que le parti va divisé vers les européennes en repoussant sans cesse l’investiture de FX Bellamy, malgré des sondages prometteurs et un travail remarquable  de  l’intéressé au parlement européen, ce qui est incompréhensible pour les  adhérents et sympathisants. Le bilan de LR s’annonce bien triste et présage de résultats plus qu’insuffisants aux européennes et, plus tard, à la présidentielle. Il dépend des Républicains de l’Assemblée  qu’ils s’engagent dans la voie constructive adoptée par les sénateurs. Pourquoi le groupe fait-il  preuve de cohésion au Sénat, alors qu’il  pratique la division à l’Assemblée ?  Voilà un constat qui met en cause directement celui qui le dirige au Palais bourbon.

Une coalition est nécessaire.

Le vote de la loi sur l’immigration pourrait servir de révélateur. Le tableau du rapport de forces entre les partis politiques est présenté comme une fatalité. Ce n’est pas vrai : il est encore possible de renverser la tendance et de créer une coalition de la droite et des centres qui meublera les dernières années du macronisme dont on sait qu’il disparaîtra à la première minute de la fin du quinquennat. Le gouvernement ne peut que se réjouir à l’idée de faire passer sa loi sans avoir recours au 49-3. On n’en est pas encore là. La discussion va occuper tout le mois de décembre  et il faut compter avec l’aile gauche des macronistes, les Houllié et Legendre en tête pour faire capoter l’opération. Ceux-là n’ont toujours rien compris et tiennent à faire voir leur capacité de nuisance par des ukases. Le risque existe que, sous la pression de l’aile gauche de Renaissance, la majorité décide de détricoter les changements apportés par le Sénat afin de revenir au texte tel qu’il a été proposé par le gouvernement. L’intérêt de l’exécutif et celui de l’Élysée ne sont pas identiques. Ce qui fait craindre un retour à la case zéro, avec une nouvelle crise parlementaire et l’indispensable mais honni 49-3. Pour M. Houllié, Les Républicains n’ont pas d’autre ambition que d’imprimer leurs idées dans un texte très important qui constitue la première préoccupation des Français.  Il n’y aura de loi sur l’immigration que si elle correspond à un compromis, qu’on se le dise clairement.

Pourquoi ce qui est possible au Sénat, ne l’est pas à l’Assemblée nationale ?  Mystère ! Une chose est certaine : dans la configuration actuelle du paysage politique, si la droite et le centre vont dispersés aux élections, ils seront balayés. Le temps presse  pour en prendre conscience et  agir en conséquence.

 


ELECTIONS CHEZ LES REPUBLICAINS (2)

DEUX BELLES  VICTOIRES

Je suis heureux de constater que les deux candidats  pour lesquels j'avais appelé à voter ont été élus avec des scores plus que satisfaisants.  Je ne sais pas si vous, lecteurs du bloc-notes  adhérents aux Républicains, y êtes pour quelques chose, mais le résultat est là.

Stéphane PIEDNOIR, notre sénateur,  est réélu avec  67% des suffrages, 

Bastien TRANCHAND, est élu délégué de la 1ère circonscription dès le 1er tour avec 55% des voix, malgré la concurrence de deux autres candidats. 

 

SPECIAL 2ème CIRCONSCRIPTION : 2ème tour dès demain

Au 1er tour, tous les postes ont été pourvus sauf dans la 2ème circonscription où  il y a ballotage pour la désignation du délégué.

Le candidat qui a ma préférence est Richard VIAU, qui me semble le meilleur candidat  pour  s'intégrer dans l'équipe départementale qui vient d'être renouvelée. Je vous transmets ci-joint le message qu'il a souhaité envoyer aux adhérents de la 2ème circonscription :

Richard Viau"La démocratie interne s'est exprimée. Merci aux électrices et aux électeurs qui ont voté dans un contexte où les LR traversent des turbulences depuis les dernières présidentielles.
Renoncer ou abandonner, ce n'est pas pour moi. 
Militant depuis la création de l'UMP, j'ai tracté et collé pour Dominique RICHARD, Maxence HENRY, etc...
Conseiller municipal de 1995 à 2008 puis adjoint aux sport et au jumelage à Chalonnes depuis 2020, je suis le seul élu encarté de la majorité chalonnaise par respect pour les valeurs que je défends, que vous défendez.
Je sais combien la situation exige au quotidien, le respect de la parole donnée, une main ferme qui ne se dérobe pas pour une place et qui tient bon la barre.
Directeur sûreté dans une entreprise vendéenne de transport de 3200 salariés non loin du Puy du Fou, le travail en équipe est évidemment une force qui permet d'aller loin.
Je travaillerai de la même façon, avec fidélité auprès de Stéphane PIEDNOIR et des membres du comité pour aller de l'avant et animer la 2ème circonscription.
Choisi pour être candidat aux régionales par Bruno Retailleau en 2015 puis Christelle Morançais en 2021, j'ai la fidélité chevillée au corps. La division n'est pas mon ADN. L'unité est indispensable pour relever les défis et retrouver la confiance des Français.
Vous allez revoter. La démocratie est un bien tellement précieux. Elle est mon étendard. Agissons unis pour mieux vivre ensemble dans le respect des sensibilités..
Cordialement"
Richard Viau
Il ne reste plus qu'à lui souhaiter bonne chance. 
                                            Daniel

POUSSEE DE L’EXTREME-DROITE AUX PAYS-BAS

Geert wilders

 

La poussée d’extrême-droite se confirme dans l’Union européenne, élections après élections. La  Pologne fait exception et l’Espagne a gardé son gouvernement de gauche après un accord très controversé avec les indépendantistes catalans. Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV), formation d’extrême droite, est arrivé en tête aux élections législatives en obtenant 35 sièges sur 150. Pour autant le chef du parti, le célèbre Geert Wilders, n’est pas assuré de devenir Premier ministre.

Une poussée européenne.

La Hollande est un pays éminemment démocratique qui, pendant 13 ans, a été dirigé par un  centriste, Mark Rutte. On assiste à la montée des extrêmes droites en France (au moins dans les sondages), en Italie, en Allemagne, dans un contexte dominé par le problème de l’immigration et l'islamisme politique. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne pour cette raison et l’Italie a mis l’extrême droite au pouvoir. Mais les pourfendeurs de l’UE n’ont rien changé à la crise migratoire. Il est navrant de constater qu’un quart des Hollandais ait préféré l’aventure proposée par Gert Wilders au sérieux de Rutte. Si celui-ci arrivait à constituer un  gouvernement, ils s’en repentiraient aussi sûrement que les Britanniques.

D’autres coalitions sont possibles.

Le triomphe de Wilders est relatif. Les autres partis, dans cette représentation nationale très morcelée par la proportionnelle, ne sont pas pressés de faire alliance avec lui. Les écologistes obtiennent 25 sièges, le centre droit 24. Comme on le voit, d’autres coalitions sont possibles. La victoire de Wilders, qui s’est agité comme un beau diable pour être enfin reconnu, risque de retomber comme un soufflé. Les grandes démocraties se gouvernent au centre. Mieux : quand l’extrême droite arrive au pouvoir, comme en Italie, elle fait des choix centristes.

De l’eau dans le vin extrémiste.

La réalité, c’est l’invasion lente mais sûre de l’Europe occidentale par les extrêmes qui inquiète  une part croissante des électeurs européens. L’immigration mal contrôlée, exaspère  et fait craindre une perte d’identité. Mais que faire, alors que Georgia Meloni, présidente du conseil des ministres italien démontre tous les jours qu’elle n’est pas plus efficace dans la crise migratoire que ses prédécesseurs.  L’autre réalité, c’est que,  quand ils accèdent au pouvoir, les gouvernements dominés par l’extrême-droite, se plient à la discipline européenne et restent liés à l’OTAN. 

À quoi sert-elle alors ?

C’est vrai pour la France, même si le raisonnement semble traduire l’illusion d’une continuité. Marine Le Pen a déjà renoncé à la récupération des instruments de la souveraineté française. Elle  espère  ainsi augmenter ses chances de conquérir le pouvoir en 2027. Evidemment,  elle nie complètement être rentrée dans le rang. Ce qui ne l’empêchera pas d’appliquer les directives européennes. Dans ce cas, on sera en droit de se demander en quoi elle est différente de la droite classique. On risque d’assister au scénario classique : elle peut conquérir le pouvoir pour, ensuite, trahir son propre discours. Elle ne serait pas la première à annoncer une politique pour en faire une autre, une fois qu’elle aura été élue.

Un signal à prendre en compte.

Le résultat hollandais arrive à quelques mois du renouvellement du parlement européen. Il est grand temps pour les droites modérées de prendre en compte le message envoyé par les électeurs dans les pays de l’Union : elles ont le devoir de s’organiser et de se rassembler  pour  aller à l’élection, d’autant plus que le scrutin est proportionnel, et d’ici là, promouvoir une réponse crédible pour endiguer la crise migratoire.  Ce travail est déjà commencé, mais une réponse commune forte est attendue. Il n’y a plus de temps à perdre !

 


ELECTIONS CHEZ LES REPUBLICAINS

Logo Les républicains

Je me fais le relais du message de Bastien TRANCHAND, en clôture de la campagne du 1er tour pour l’élection du délégué de la 1ère circonscription, et je souhaite  attirer l’attention de nos amis sur l’enjeu que représente la désignation du Président de la fédération des  Républicains.

Le message de Bastien TRANCHAND :

« Chers Amis, nous voilà au terme de cette campagne.

Notre parti a besoin d’une nouvelle énergie, c’est évident. Celle-ci doit venir du terrain. J’ai envie de mettre fin à l’inaction locale fatale à son développement et de contribuer à corriger son manque de proximité qui le déconnecte des réalités. Le retour de la réussite est entre nos mains et vous avez l’opportunité avec votre bulletin de vote d’agir pour relancer notre action.

Cette relance ne se fera pas avec des velléités intéressées externes à la circonscription, mais plutôt avec la mobilisation des adhérents et militants qui ont envie d’agir pour défendre le parti, les idées et les valeurs qu’il promeut, avec ceux qui ont la loyauté chevillée au corps.

Je ne viens pas de nulle part. J’ai poussé un jour la porte de la permanence parce que je voulais apporter ma pierre à l’édifice. Depuis quelques années, nos rencontres, échanges et discussions ont conforté mon ambition, celle de redonner sa place aux Républicains dans le paysage politique, à commencer par la circonscription et le département.

Rien ne pourra se faire sans vous. Cette pierre, je compte sur vous pour la poser, ensemble, dimanche soir.

Chers amis, ces dimanche 26 et lundi 27 novembre, nous allons vivre un de ces moments qui annoncent le renouveau de notre parti, espoir de victoires prochaines, celles qui nous feront dire, à nouveau « Vive les Républicains » ! »

L’élection du Président de la fédération.

Nous avons deux candidats en présence. Personnellement,  mon choix est vite fait. Nous avons besoin d’un  parlementaire  pour présider la fédération, la représenter dans le département  et  pas  d’une personne sortie d’un chapeau, sans aucune expérience  militante et qui propose un programme d’actions qui incombent au secrétaire départemental.

Je voterai donc pour Bastien TRANCHAND comme délégué de la 1ère circonscription  et pour Stéphane PIEDNOIR comme président, dont je connais  le parcours et la fidélité constante à nos idées. Et je vous propose de faire comme moi.

Daniel HOULLE

Ancien secrétaire départemental de la fédération.

Retrouvez moi sur le bloc-notes : https://calepindh.typepad.fr

 


GUERRE DE CIVILISATIONS ?

Chine_japon

 

Dominique de Villepin, avec sa  véhémence habituelle, a fait l’autre soir à la télé une brillante démonstration, voulant voir dans le déchainement au Moyen Orient une guerre  de civilisations : en gros  l’Islam contre l’Occident chrétien. Séduisant, car le conflit en a toutes les apparences.  A bien y regarder, ce n’est peut-être pas la bonne grille de lecture. Ne serait-on pas plutôt dans des conflits qui opposent le monde  démocratique aux anciens empires tombés entre les mains de régimes totalitaires  et prédateurs ?

Le  recul des démocraties.

C’est un fait : le nombre des démocraties  dans le monde ne cesse de diminuer, sans compter celles dites « illibérales », qui en gardent l’apparence mais sont en fait entre les  mains de régimes autoritaires qui « trichent » savamment pour garder  le pouvoir comme en Hongrie.

Les dangers qui les menacent sont nombreux, à commencer par les réseaux sociaux.  On a vu comment des « fermes à trolls », pilotées par exemple par la Russie, sont intervenues à coups de « fake news » dans  des élections  en Europe pour favoriser le candidat qui convenait au Kremlin, comme en Slovaquie dernièrement. La  toxicité des réseaux sociaux pour les démocraties libérales n’est plus à démontrer : ils dissolvent la vérité dans un flot de fausses allégations et contribuent à discréditer l’action des élus au profit des thèses complotistes. Le système démocratique est sapé de l’intérieur.

Ce n’est pas  la  seule menace. Il faut prendre  en compte l’idéologie wokiste, importée des  Etats-Unis, qui pénètre les rouages intellectuels de nos sociétés occidentales avec les thèses obscurantistes, héritées du gauchisme soixante-huitard, qui visent à détruire  la  pensée des Lumières au profit d’une analyse toxique qui mélange toutes les oppressions dont le  « méchant blanc » serait à l’origine et l’auteur. L’intersectionnalité des luttes remplace alors l’universalisme républicain qui sert de socle à la République et cherche à détruire la laïcité  qui garantit la cohésion nationale. 

Le terrain est ainsi préparé pour l’islamisme politique et toutes ses exigences en contradiction avec les  lois de notre pays. Ailleurs en occident on a choisi la voie du communautarisme, ce qui, d’évidence, conduit  au déni d’intégration et augmente le péril démocratique libéral. L’immigration devient donc un enjeu  majeur : si nous n’arrivons pas à la contrôler, c’est le régime politique des pays européens et leur manière de vivre qui sont directement appelés à disparaître.

Enfin, dernier danger et pas le moindre, le populisme, cette version avilie du débat démocratique, prospère sur cette situation d’affaiblissement, profitant de toutes les  causes précédentes auxquelles s’ajoutent les erreurs de gestion avec un endettement massif, et  de l’effondrement des partis traditionnels qui en résulte.

Cette situation de recul  se mesure à l’ONU où les démocraties libérales sont  minoritaires dans l’assemblée générale et mises en échec par les droits de veto au Conseil de Sécurité. C’est ainsi que le « machin »  a fait preuve d’une relative discrétion quant aux exactions des Russes  en Ukraine (veto russe) et s’est déchaîné contre Israël en faveur du Hamas … Cherchez l’erreur.

Un colonialisme peut en cacher d’autres.

Pour concrétiser le rejet de l’Occident « dominateur », les pays qui veulent imposer leur domination ou étendre leur empire ont constitué une sorte d’auberge espagnole qu’ils ont nommé  « Sud global ». Loin d’être une coalition, il s’agit plutôt d’un conglomérat de puissances plus ou  moins grosses qui jouent chacune leur partition, n’étant d’ accord que sur un point : le rejet de l’Occident à qui elles reprochent son colonialisme passé et de qui elles dénoncent son « néocolonialisme » même quand ce sont elles  qui appellent leurs anciens tuteurs à la rescousse.

Le  « Sud global » est une expression commode derrière laquelle  se cachent des régimes prédateurs qui s’appuient sur toutes les formes d’obscurantisme, et au moins deux colonialismes avérés : celui  de la Russie avec la déstabilisation des pays de l’Afrique francophone avec l’aide de Wagner dont l’aide pour se débarrasser de l’ancien colonisateur est assortie du pillage de leurs richesses en or et diamant  et la tentative de reconquête des anciennes marges européennes de l’URSS qui explique la guerre en Ukraine ;  celui de la Chine avec les fameuses « routes  de la soie » qui ne sont autres qu’un assujettissement pour s’emparer des ressources convoitées pour son propre développement en Afrique et partout dans le monde. Les deux régimes ont en commun la  dictature totalitaire, d’une clique cleptocrate pour l’une, du parti communiste pour l’autre. Ces deux pays prétendent au leadership mondial.

Pour compléter le tableau, il faut ajouter la Turquie d’Erdogan qui rêve de reconstituer l’empire ottoman, et qui a quasiment mis fin à la  République d’Ataturk en s’appuyant sur l’obscurantisme religieux, l’Iran Chiite qui rêve de dominer le monde  musulman, l’Inde qui joue sa  propre partition mais qui glisse vers un totalitarisme hindouiste. Chacun entraîne dans son sillage des pays plus ou moins  vassaux  tenus à la gorge financièrement. Tous ces pays ont en commun  des régimes qui s’accaparent les richesses sur le dos de leurs peuples en les maintenant dans l’obscurantisme et la suppression de la  liberté de penser, qu’il soit communiste ou religieux. Ils sont animés  par la nostalgie d’un passé révolu depuis  longtemps.

Quant aux pays arabes, particulièrement ceux du golfe, ils ont trop besoin de l’Occident pour écouler leur pétrole  et maintenir leurs  ressources pour s’en séparer franchement, ils jouent donc sur tous  les tableaux au gré de leurs intérêts bien compris.

Le mythe de l’occident faible.

Si on y regarde de plus près, le Sud global rassemble des  économies disparates et fragiles. La  Russie est en train de se détruire. Elle présente au monde le visage d’un pays sous-développé si on excepte Moscou et Saint-Pétersbourg, avec le PIB de l’Espagne. Elle a pour elle d’être une puissance nucléaire ce qui est suffisant pour asseoir sa capacité de nuisance. L’autre grand de ce conglomérat, c’est la  Chine. Son développement est cassé depuis l’arrivée au pouvoir de XI Jinping  qui a remis au goût du jour la  dictature économique du PC avec tous les inconvénients que l’on connaît bien depuis la chute de l’URSS. Si on prend en compte la gestion catastrophique du Covid et sa pyramide des âges, il est désormais certain qu’elle ne sera jamais la première puissance  mondiale. La Turquie d’Erdogan connaît une déroute financière, seule peut-être l’Inde semble avoir un avenir plus prometteur,  bien que le pays soit plombé par sa croissance démographique. L’amérique latine est loin d’être tirée d’affaire…

Etats-Unis, Europe, d’un côté, Australie, Japon, Corée du Sud, Taïwan de l’autre, ce que l’on appelle l’Occident assez improprement présente certes des faiblesses,  mais peut mettre sur la table encore de solides atouts. La puissance financière du dollar  n’est  pas près d’être détrônée, la recherche, la technologie, la qualification des  populations, les infrastructures sont autant de points d’appuis qui permettent de rebondir et compensent largement les faiblesses. Leur PIB cumulé reste  solide,  même s’il passe par des périodes de moindre croissance. Cette partie du monde là n’a pas dit son dernier  mot. Et il faudra compter  encore avec pendant quelques décennies. Merci Poutine : la guerre en Ukraine l’a sortie de sa torpeur.

Plus qu’une guerre de civilisations, c’est une guerre des pays oppresseurs contre les régimes démocratiques qui les gênent, car avec la mondialisation de l’information par internet, il est de plus en plus difficile de  maintenir comme autrefois des barrières étanches pour maintenir le conditionnement du cerveau.

 


QUAND LE SANG NEUF SE MANIFESTE...

...  IL FAUT SAISIR L'OPPORTUNITE !

 

 

Bastien  

Ce sont les élections internes chez LES REPUBLICAINS. 

Dans la 1ère circonscription du Maine-et-Loire, c'est un jeune de 18 ans, Bastien TRANCHAND, bourré de talents qui brigue le  poste de  délégué de circonscription. Son document de campagne fait preuve  d'une grande  maturité  politique et  coche toutes les cases des actions à mener et  de l'animation  d'une circonscription. "Aux âmes bien nées, la  valeur n'attend  pas le nombre des années !"  Tel le Cid, on rêve d'une même  prouesse : nous partîmes 150  et nous étions plus de  mille  en arrivant au port  ! 

Je l'ai rencontré, et il m'a convaincu  ! 

A la fin de la semaine je voterai pour lui.

Notre  parti a besoin d'une cure de  jouvence et mon expérience  me dit qu'elle peut passer  par des gens comme lui, motivés, aux convictions fortes et chevillées au corps, et capables d'audace. 

Si vous  êtes encore adhérent et que vous votez dans la 1ère circonscription, je vous  invite  à en faire autant !  

Pour la présidence  de la fédération,  je renouvellerai ma confiance  à Stéphane Piednoir.

 

Daniel HOULLE

Ancien secrétaire départemental.

Si vous souhaitez recevoir son document de campagne, faites-le moi savoir. 

 


L’ART DE SE MOQUER DU MONDE !

Anne Hidalgo

 

La « Hidalga » est maîtresse en la matière.

Son récent voyage à Tahiti n’en finit pas de  lui revenir à la figure tel un boomerang et ses arguties pour se défendre, loin de la disculper, l’accable encore plus. De la gauche, elle a  perdu les qualités et n’empile  que les  défauts : menteuse,  profiteuse, mauvaise gestionnaire, politicienne, mauvaise foi, désinvolte, et venimeuse quand elle est acculée…

Un site qui a le dos large.

Anne Hidalgo et sa délégation devait visiter le site olympique de surf de Teahupo’o, c’était la principale raison de sa venue en Polynésie française. . Seulement, en arrivant à Tahiti, rien ne se passe pas comme prévu : les autorités de Papeete lui déconseillent fortement de se rendre sur le site olympique à cause d’une manifestation sur place. Des militants s’opposent à la construction d’une tour d’arbitrage en aluminium  qui abîmerait le corail. Il  est donc finalement convenu que seul Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la mairie et en charge du dossier des Jeux olympiques se rendrait sur les lieux le lendemain. Mais pourquoi sans la maire…?  En fait Anne Hidalgo devait se rendre sur l’île de Raiatea où réside sa fille  et il  aurait fallu qu’elle change son billet pour repousser son déplacement. Ainsi, est confirmé que la maire de Paris avait décidé de profiter de ce voyage pour aller rendre visite à sa famille dans le cadre de vacances privées.

Mélange des genres.

Alors que le déplacement devait rester discret - inscrit à aucun agenda officiel - sa révélation est venue jeter un sérieux trouble. Comment désormais justifier le déplacement d’Anne Hidalgo en Polynésie française alors qu’elle n’a pas mis un pied sur le fameux site olympique ? Surtout, comment garantir aucune collusion entre le voyage public de la maire et ses congés privés dans la foulée ?  D’autant plus que les erreurs de  communication vont s’enchainer. La plus grotesque est sans doute la publication d’une vidéo Instagram datant du 19 octobre où on retrouve Anne Hidalgo en train de déambuler à vélo dans la capitale, avec en légende: « Quand les rayons de soleil sont de retour, à Paris c’est à vélo qu’on les savoure. » Or, à ce moment-là, la maire ne peut pas être sur une piste cyclable parisienne puisqu’elle est … en Nouvelle-Calédonie. 

Une maire donneuse de leçons …

Face à la polémique de plus en plus grandissante, le cabinet de la maire tente de jouer la transparence. Un communiqué de quatre pages est envoyé à la presse le lundi 6 novembre pour détailler toutes les séquences du déplacement. « Généralement, quand on fait un communiqué, on essaie d’être un minimum concis. Là, quatre pages… Ça donne le sentiment qu’on n’est pas forcément très à l’aise avec tout ça», s’en étonne encore un élu de la majorité. Le coût du déplacement est également avancé : près de 60.000 euros. « La maire de Paris a prolongé son déplacement officiel par un temps privé intégralement pris à sa charge. Anne Hidalgo est rentrée le dimanche 5 novembre en finançant son billet », est-il précisé. L’hémicycle du Conseil de Paris s’est rapidement transformé en bouillant chaudron et les questions de l’opposition fusent en interpellant la maire : « Étiez-vous mandatée par le Comité d’organisation des JO pour cette visite ? Avez-vous des compétences particulières en surf que nous ignorerions et qui justifieraient une inspection de la plage par vos soins ? » A son habitude, la  Maire fait le choix de ne pas répondre à sa non-visite sur le site olympique, et préfère déplorer les critiques de la droite qui l’épingle sur ses voyages à l’étranger en détournant le sujet : "Vous avez oublié de mentionner Auschwitz où je me rends chaque année avec une délégation du Conseil de Paris… ». Référence insupportable ! L’opposition quitte la séance.

Plainte pour détournements de fonds publics.

En parallèle, une association anticorruption a indiqué mercredi à l’AFP avoir porté plainte contre X pour détournement de fonds publics. Le feuilleton n’est donc pas fini. Saura-t-on un jour le fin mot et de combien le contribuable  parisien en aura été de sa poche. Si seulement la ville était bien gérée.  Mais elle est surendettée et la  mise sous tutelle a été évitée par un artifice  comptable. Les  griefs s’accumulent : la ville est sale, enlaidie, en perpétuels travaux … Non, Anne Hidalgo n’est pas sortie d’affaire !

« Si t’as été à Tahiti, t’as pas  pu y aller en vélo… »

 


LE SIGNAL EST ENFIN LA !

économie pour les nuls

 

Depuis qu’on nous parle du recul  de l’inflation, on avait fini par ne plus y croire. Mais le signal est  enfin  apparu, aux Etats-Unis, évidemment. Hier la publication de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis a confirmé la baisse, et une baisse même plus forte qu'anticipée.

L'inflation a fait son retour au début de l'année 2022. Une inflation conjoncturelle dans toutes ses composantes : ce fut d'abord une inflation par la demande, avec l'effet rattrapage massif post-Covid,
puis nous avons eu l'inflation par l'offre avec la guerre en Ukraine et la flambée du prix de l'énergie et des matières premières alimentaires, s'est rajoutée ensuite l'inflation par les salaires avec les hausses de salaires post « grande démission », et en parallèle la « greedflation », l'inflation par les marges puisque de nombreuses entreprises ont profité de l'inflation pour amplifier la hausse des coûts qu'elles subissaient et augmenter largement leurs prix. Il était donc prévisible, sans être un grand devin, mais en s'appuyant simplement sur les bases de l'économie, que l'inflation recule. C’était une question de patience.

En effet, l'effet rattrapage post-Covid est terminé, les goulets d'étranglement ont disparu, l'économie ralentit, la consommation aussi, la demande chute. En conséquence, l’inflation par la  demande s’éteint. D’autre part, le cours de l'énergie et des matières premières a rebaissé, il redevient normal, sauf si un choc extérieur nouveau comme une extension du conflit au Moyen-Orient intervient. En attendant l’inflation par l’offre a disparu. Les salaires ont augmenté mais c'était un rattrapage par rapport à l'inflation, avec le ralentissement de l'économie, l'emploi se détend largement, et les salaires vont augmenter moins vite, il n’y a pas de boucle prix salaires, donc d'inflation de second tour. L’inflation par les salaires  pèse  peu. Il reste bien l'inflation par les marges des entreprises mais nous sommes arrivés aux limites de l'exercice, et aux basiques de l'économie et notamment la sensibilité de la demande par rapport aux prix : les prix ont atteint de tels niveaux qu'ils ont un impact sur la consommation avec des baisses de volumes. Et donc les marges de manoeuvre à la hausse des prix pour les entreprises sont limitées si elles veulent garder leurs clients. On voit bien que toutes les composantes  de l’inflation se dégonflent lentement mais sûrement.

Le problème c’est que les banques centrales n'auraient pas dû remonter autant leurs taux. Il suffisait de laisser l'inflation se dégonfler. Mais elles n'ont pas eu la patience d’attendre en grande partie par un réflexe ancien avec la BCE. Et ces hausses de taux brutales, trop, surtout en Europe, vont accélérer le ralentissement de l'économie au-delà du souhaitable. Cela explique que les taux à  long terme ont chuté et que la bourse a rebondi fortement. Chez nous,  l'inflation  va  refluer lentement mais elle sera  accompagnée d'un ralentissement économique.  On ne peut pas  tout avoir, d'autant plus que les intérêts de la  dette pèsent lourd !

En parallèle, Rexecode a publié une excellente étude qui explique que la Chine a réussi sa percée dans la voiture électrique grâce à une politique de subventions massives et une politique industrielle proactive, sans respecter les règles donc mais on a l'habitude. Sauf que maintenant, les Chinois  cassent les prix pour écouler leur stock  car ils ont  trop  produit.  Les  miracles des  économies  planifiées ! Chez Xi si les  entreprises  perdent de l’argent, ça n’est  pas grave.




LIRE REND INTELLIGENT !

Faites les lire

Michel Desmurget est docteur en neurosciences et directeur de recherche à l'Inserm. Le livre qu'il nous propose dont l'article ci-dessous reprend les idées, est solidement documenté et donc à prendre très au sérieux. Et la situation est dramatique. Il y a urgence !

 

Si lire rend intelligent, le contraire est vrai aussi : ne plus lire rend bête.

Il faut lire le dernier livre de Michel Desmurget « Faites-les lire !», si vous n’êtes pas convaincu. Il  n’est pas abusif  d’affirmer que  le déclin de notre  pays  dans les classements internationaux, surtout  par rapport aux pays asiatiques  et les quelques  exceptions ailleurs dans le monde, est lié à l’effondrement de  la  « lecture loisir »  au profit des autres  divertissements au premier rang desquels  on trouve les « écrans »  qui nous fabriquent des « crétins numériques ».

Une place centrale  pour la lecture.

Rétrospectivement, je  m’enorgueillis d’avoir fabriqué  des générations de vrais lecteurs et lectrices par  l’attachement que  j’apportais à la pratique de la lecture  dans mon enseignement. C’est d’ailleurs  confirmé par les  anciens élèves que  je rencontre.  A plusieurs reprises j’ai eu la bonne surprise de m’entendre dire  « vous  m’avez donné le goût de  la lecture ! »  venant surtout d’élèves féminines je dois l’avouer. Mais qu’on en juge !  Dans une semaine de cours de français pour une classe  de  6ème/5ème, la lecture occupait  une place de premier rang : l’heure de lecture expliquée qui permettait de  prendre un texte d’auteur et de le décortiquer pour en extraire la « substantifique moelle » ; l’heure de lecture suivie et dirigée qui  constituait chaque semaine un point d’étape dans la lecture d’une œuvre au programme, généralement un roman, avec  questions sur le ou  les chapitres lus d’une semaine sur l’autre ; l’heure de travaux pratiques consacrée chaque quinzaine au « laboratoire de lecture » qui consistait à choisir une fiche  dans  une boîte où  elles étaient classées   par niveau  avec étalonnage et  possibilité de progresser ;  le moment pris sur l’emploi du temps en français pour choisir un livre dans  la bibliothèque de  la classe que j’avais aménagée et la  présentation d’un ouvrage lu par un élève, en plus de l’offre du CDI ; sans compter avec  l’heure d’orthographe dont le support était toujours un texte d’auteur choisi pour son intérêt littéraire autant qu’orthographique ou grammatical… Et l’heure de rédaction, ou « composition française » qui s’appuyait souvent sur des récits étudiés en amont. Bref, la  lecture occupait une place centrale. Et j’avais en face de moi, des élèves lecteurs : telle  élève avait  lu la  plupart des   pièces de Molière, telle autre m’apostropha en me demandant si j’avais lu la « Fée carabine » de Pennac … Il faut dire  qu’à cette époque-là, les classes bénéficiaient de 6 h de français par semaine et parfois avec une heure dédoublée. Je doute que  la  génération actuelle des  profs ait autant de motivation pour faire lire leurs élèves. D’ailleurs, lisent-ils eux-mêmes ? J’entends déjà la parade : je devais enseigner dans un de ces établissements privilégié à la clientèle choisie.  Que nenni, j’ai passé 30 années dans un collège de zup, dans le quartier de la  Roseraie à Angers.

La lecture, vecteur essentiel de développement.

Michel Desmurget l’affirme : depuis l’émergence du langage, l’humanité n’a rien inventé de mieux que la lecture  pour structurer  la pensée, organiser le développement du cerveau et civiliser notre rapport au monde.  Le  livre construit littéralement l’enfant dans la triple  composante intellectuelle, émotionnelle et sociale. En affirmant l’importance essentielle de la lecture pour le  développement de l’enfant et en soulignant combien ce dernier a besoin d’un étayage familial solide pour devenir lecteur, il ne s’agit nullement de stigmatiser les parents, encore  moins de les critiquer. Il s’agit seulement de leur fournir les éléments de choix et ce faisant de nourrir leur liberté éducative. Et inutile de se lamenter, il n’est jamais trop tard pour  bien faire. Par chance, au royaume des livres, rien n’est jamais perdu : quel que soit l’âge, le sexe, les réticences potentielles ou l’embarras scolaire, l’accès aux bénéfices (et plaisirs) de la lecture reste toujours ouvert.

Lire commence très tôt.

Le goût  de la lecture n’a rien d’inné.  Il s’inculque et se transmet lentement.  Pour les parents, il  est important de  lire avec son enfant, dès le plus jeune âge, mais aussi après, même à  l’adolescence. La  plupart des enfants croisent des livres bien avant de savoir lire.  Les  formes sont multiples : la lecture partagée, le  jeu symbolique quand l’enfant fait semblant de lire, la manipulation d’ouvrages  graphiques tels les imagiers et albums sans textes… Elles posent les bases des usages ultérieurs en inscrivant  le livre et la lecture dans le champ des habitudes quotidiennes. Les enfants aiment qu’on leur lise des histoires. Même les adolescents affectionnent la pratique dans des proportions surprenantes.  Aussi est-il important, pour  les parents de continuer la lecture partagée bien au-delà de l’apprentissage de la lecture. Et quand ils l’abandonnent, en fait ils renoncent à superviser et encourager les activités livresques de leur progéniture, au moment où la tentation de la « récréation numérique » est la plus forte. Il est  démontré que plus les membres du foyer sont exposés aux écrans récréatifs, moins le temps offert aux échanges intrafamiliaux, dont la lecture, est significatif. D’autant plus que l’expérience montre que le fait de cesser de lire des histoires aux enfants  pour favoriser leur autonomie et stimuler leur pratique personnelle est une fausse bonne idée.  C’est le contraire qui est vrai : loin de s’amputer l’une l’autre, les consommations solitaires et partagées ont tendance à se soutenir  et s’additionner. Plus l’enfant est exposé à la lecture  partagée, plus il a tendance  à lire seul. Conclusion : si vous voulez que vos enfants lisent seuls, lisez-leur des histoires quel que soit leur âge, et même (surtout) lorsqu’ils  approchent de l’adolescence.

Fermez les  écrans, ouvrez les livres !

La  concurrence de la télé s’est avérée être la cause la plus évidente du déclin de la lecture. Il a été démontré que la fréquence de la  lecture diminue lorsque les enfants ont un accès accru aux outils numériques, même lorsque ces outils sont dotés de fonctions e-reading (livres numériques).  Les écrans récréatifs sont un ennemi féroce et ancestral  de la lecture. Ainsi, la Région des Pays de la Loire qui croit bien faire en distribuant des  ordinateurs  à tous  les lycéens pour réduire la « fracture numérique », a tout faux, car elle contribue parallèlement à faire régresser drastiquement la  lecture. L’expérience  montre en effet que les applications ludiques  l’emportent massivement dans  l’utilisation de ces ordinateurs au détriment notamment du temps passé  à lire. Si nos ados offraient chaque jour à la lecture la moitié du temps qu’ils consacrent à  leurs jeux vidéo et contenus audiovisuels, ils pourraient lire chaque année autour de cent vingt romans moyens ou une grosse cinquantaine de pavés tels Germinal, le Capitaine Fracasse ou Notre-Dame de Paris.

De plus en plus de livres et de moins en moins de lecteurs.

Pour celui qui voudrait lire, il n’y a pas d’excuses. Notre époque offre de véritables temples voués aux livres, en plus des  librairies dites « spécialisées ». Il suffit de parcourir les magasins Cultura ou FNAC, ou d’aller sur Amazon pour les inconditionnels d’internet, pour se trouver face à  l’embarras du choix. Et il m’arrive  encore d’y trouver un ouvrage que je n’avais pas  prévu d’acheter. Abondance et profusion, donc, mais pour qui ? Si l’on en croit les  statistiques sérieusement établies, le  nombre des lecteurs diminue. L’affaissement brutal de cette activité  au sein des nouvelles générations constitue un véritable désastre pour la fertilité collective de notre société  et ce d’autant plus que la disparition de la lecture s’effectue au profit d’une culture numérique récréative dont le caractère abêtissant est aujourd’hui irrévocablement démontré par un vaste ensemble d’études scientifiques. Les influences négatives  sont avérées  sur le langage, la concentration, l’impulsivité, l’obésité, le sommeil, l’anxiété et la réussite scolaire. Après on s’étonne de la violence …

Allez, vite  un livre !

 


IN MEMORIAM

P1170727

Texte écrit de la main de mon oncle et lu sur sa  tombe, 100 ans après sa mort au champ d'honneur.

1914

Sous les ordres du sanguinaire empereur

Les troupes allemandes s’apprêtent aux combats

L’entrain manque car les boches ont peur

Des coeurs ennemis qui eux sont de vrais soldats

Guillaume parle à sa troupe amollie

Voulant en cela aussi singer Napoléon

Soldats ! leur crie-t-il, partons, notre ennemie

Nous attaque, que chacun se batte comme un lion

Sus à la France, Sus à l’Angleterre

Sus à la Russie, que rien ne vous arrête

Qui donc sera le maître sur la terre

Si la grande Allemagne ne peut lever la tête

La campagne sera belle et Paris

Verra dans ses murs avant le mois prochain

L’empereur Guillaume avec tous ses amis

Célébrer la victoire Boulevard Saint-Germain

Allez ! soldats, la Belgique impatiente

Vous attend pour la libérer de ces maudits

De ces damnés, de ces vaches. Elle tente

Mais en vain de repousser ses ennemis

Liège vous tend les bras. Namur vous recevra

En fête et à Bruxelles je m’installerai

Car ce pays ami désormais s’appellera

Province prussienne ; pour elle je choisirai

Un gouverneur parmi les grands de ma cour

Puis nous irons tout droit jusqu’à Paris

Et la France paiera tous les frais. A ce jour

Nous prendrons du repos dans la joie et le ris

La fière Albion, la patrie perdue

Londres sera accusée après quelques jours

Elle comptait sur la France : la France s’est abattue

Elle appelle Nicolas à son secours

Mais avant qu’il ne soit prêt à marcher contre nous

Avant que le premier cosaque ait franchi

La frontière ne craignant rien derrière nous

Nous quitterons Bruxelles, Londres et puis Paris

Pour voler à Petersbourg et puis à Moscou

Maître absolu de l’Europe entière

J’aurais enfin atteint le rêve de nos aïeux

L’Allemagne par-dessus toute la terre

Frémira aux récits de vos exploits glorieux.

Ainsi parla Guillaume dans sa démence

Soumettre l’Europe ! Quel but ? ne sait-il pas

Qu’il en coûte à un empereur de France

D’avoir fait parcourir l’Europe à ses soldats.

Entendant les fières paroles de leur kaiser

Les lourds soldats allemands, cavaliers ou fantassins

Crurent que déjà ils tenaient la victoire

Ils se voyaient en Champagne, buvant le vin.

Liège tint bon, Namur résista. Ah ! tremblez

Ulhans, lanciers, fantassins, hussards de la mort

Tremblez, vous êtes trompés ! Le peuple français

Debout vous attend conscient, calme et fort.
Là-bas les Anglais viennent à la rescousse

Tandis que déjà les russes arrivent à Berlin

Tremblez ! Vous allez sentir la secousse

Des peuples dressés pour la défense de leur bien.

Les lâches ont peur de la mort et de la mitraille

Comment arrêter les balles meurtrières

Oh ! ils prennent tout : vieillards, hommes, marmailles,

Et ils les offrent aux fusils de leurs frères.

Est-ce là une guerre, dis-moi, Guillaume

Est-ce ainsi que tu te venges de ces gens

Qui refusent de t’obéir ? Es-tu homme

Ou bourreau ? Tu n’es pas empereur mais tyran.

Honte à toi qui a déchaîné cette guerre

Honte à toi pour qui le sang humain n’est rien

Honte à toi qui sème partout la misère

Honte, honte à toi Guillaume le vaurien…

           Gabriel HOULLE

Instituteur de la République

Sous-lieutenant au 101ème régiment d’infanterie, 10ème compagnie

            Mort pour la France le 27 mai 1917 à Moronvilliers (Marne)

            Chevalier de la Légion d’Honneur