HISTOIRE

BEETHOVEN NOUS PARLE ENCORE !

Beethoven

 

2020 était l’année du 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven.

La pandémie nous a privés de la plupart des commémorations, hormis cette magnifique « folle journée » nantaise qui a rassemblé 1 800 artistes juste avant que ne se mette en place le confinement. Ce fut l’un des derniers grands rassemblements culturels de 2020 avec plus de 140 000 billets vendus  et  plus de 150 000 spectateurs-auditeurs. Cette célébration va donc se poursuivre encore pendant de longs  mois en 2021 et pas seulement en Allemagne. Mais pour autant que je me souvienne de  ma présidence de L’ONPL, toutes les années sont des années Beethoven tant l’homme et son œuvre conservent une dimension universelle. Toutes ses  créations sont des chefs d’œuvre, et les directeurs musicaux n’ont que l’embarras du choix pour construire une programmation sans jamais se  répéter. Au moins l’anniversaire de sa naissance n’en exige pas une réévaluation ou une redécouverte, tant sa musique tient du génie et que ses pièces influencent encore aujourd’hui nombre de compositeurs.

campagne de dénigrement.

Malheureusement, au cours des derniers mois on a surtout entendu une campagne de dénigrement, relayée par nos médias publics toujours prêts à épouser les idéologies du moment, à l’encontre d’un musicien accusé de représenter la classe dominante, selon les nouveaux canons de la « cancel culture », alimentant de vifs débats chez nos voisins anglo-saxons. Vous avez deviné : « trop blanc, trop mâle, trop vieux ». Tout est dit : voilà Beethoven mis au rancart pour cause d’apparaître comme l’emblème d’un monde culturel prônant la suprématie blanche, masculine et conservatrice.  Ceux-là interprètent la 5ème symphonie comme  un rappel de l’histoire de l’exclusion et de l’élitisme de la musique classique, face aux oubliés, femmes, personnes LGBTQ, personnes de couleur … En un parfait  contresens historique.  Car  la 5ème de Beethoven incarne au contraire l’énergie de la  musique dans laquelle gronde la révolution française. Mais il ne faut pas attendre des connaissances  de la part de gens qui ont décidé de faire de l’inculture leur porte-drapeau et de l’obscurantisme leur profession de foi. Donc, non, nous n’effacerons pas Beethoven, comme le préconisent quelques idéologues illuminés, et s’il occupe une place prépondérante  dans l’histoire, elle  ne fait  pas d’ombre à nos contemporains, elle les inspire. Ce n’est pas notre faute si Beethoven n’était pas noir, et qui plus est, était féministe avant l’heure.  Il vaut  mieux donc s’asseoir sur les élucubrations de musicologues de pacotille qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Notre grand homme était un génie.

Ce qui explique que 250 ans après, il est le compositeur le plus cité. Car quelle que soit l’époque, il est toujours notre contemporain.  Un peu comme Tintin.  Une contemporainéité musicale,  parce qu’il  a influencé tous les styles, préfiguré le jazz ; il nous est proche aussi par la nature engagée de sa musique qui veut porter les idées plutôt que les illustrer; il nous parle encore parce qu’il cherche en permanence la lisibilité, l’équilibre parfait entre le subjectif  et l’universalisme. Il est pleinement une figure de l’art universel. Et aujourd’hui on redécouvre, que sa musique n’est pas seulement profondeur et tension, mais aussi  une vraie expression de sa joie de vivre  qui explose  dans l’hymne à la joie de la 9ème. C’est un des rares musiciens à avoir repoussé toutes les limites de l’expression des émotions, dans un univers bouillonnant. Derrière cette œuvre pleine de vie humaine, de l’extase religieuse à la folie, de toutes les passions, de fraternité… se cachait un homme certes colérique, vivant l’angoisse de sa surdité,  mais aussi un être généreux, bon, intelligent, curieux, idéaliste.  C’était un artiste passionnément amoureux de la révolution française qui a voulu placer la liberté et l’égalité au sommet du monde avec la beauté.  C’est tout cela qui lui confère sa dimension universelle. Les transformations des temps résonnent toujours à travers ses symphonies !

 


IMMENSE JOHNNY !

   Johnny 2                                                

Un peu de fantaisie dans ce monde de brutes… J’étais comme les 6 millions de Français devant ma télé pour assister à la retransmission du concert de Johnny HALLYDAY. De quoi faire rêver tous nos politiques en cette fin de terne campagne des européennes. Quel leader serait capable de remplir trois soirs de suite le stade de France ? 240 000 personnes !! C’est certain, le 1er parti de France, c’est celui de Johnny !

Johnny 1  Et quel concert ! Dans un décor à mi-chemin entre Mad Max et Royal de Luxe (sans les articulations), dominé par une tête d’oiseau de proie géante aux yeux rougeoyants, la star du rock fait son entrée, tout de noir vêtue, avec juste ce qu’il faut de paillettes pour accrocher la lumière. Ses longues jambes arpentent déjà l’immense espace scénique pour venir se camper largement écartées devant le micro dans la position emblématique du rocker. Et c’est parti pour deux heures trente de tubes. 

Johnny 3 Le concert « 66 » pour 66 ans et aussi la célèbre route américaine, est un modèle du genre. Conçu pour une tournée d’adieux à la scène, il passe en revue toutes les chansons qui nous ont fait vibrer depuis un demi-siècle. L’orchestration est plus dépouillée avec moins de « drums »et met davantage en valeur cette voix si caractéristique dont on a l’impression que comme les grands crus, elle se bonifie avec le temps. La puissance est toujours là, mais elle est devenue plus profonde, plus moelleuse, avec des notes ambrées.

Johnny 5 Johnny 8  Johnny, ce n’est pas l’homme des discours. En quelques mots simples il remercie son public d’être là, fidèle. Sa manière de remercier, à lui, c’est de chanter. Il revisite pour notre plus grand plaisir ses chansons de légende : « Excuse-moi partenaire, Noir c’est noir, Le pénitencier, Que je t’aime », sans oublier l’incontournable « Gabrielle ». Au détour, il glisse des titres de son dernier album. C’est « toute la musique qu’il aime » et que nous aimons, qu’il décline dans une ambiance sobre, sans effets superfétatoires, accompagné par un ensemble de cuivres étincelant et un chœur de femmes aux voix soyeuses et amples faites pour le blues. Et notre propre vie défile, tant ses titres sont attachés à des souvenirs personnels : « tu te souviens quand on a dansé ça… ». Ah, que le temps passe vite ! Celui du concert aussi. 

Johnny 6 Une soirée qui fait revivre tout l’univers du chanteur : hommage émouvant à Michel BERGER, avec « Tennessee » qu’il chante sur une scène mobile qui vient le placer au milieu du parterre, et point de départ d’une bonne demi-heure de standards américains qu’il affectionne. Temps fort aussi avec « Allumer le feu », pour lequel DAVID a pris la place du batteur et enchaîner ensuite à deux avec « Sang pour sang ». On a les poils debout sur les bras ! Et dans la dernière tranche du show, le duo attendu avec Sylvie VARTAN pour chanter le « Rock n’ roll » une manière d’évoquer leur jeunesse tumultueuse.

Johnny 7 Et puis c’est le final : entre « ça ne finira jamais », une manière de dire qu’après la scène, la chanson continuera, et « Et maintenant » ce tube de BECAUD qui lui va comme un gant et qu’il reprend avec une émotion à vous fendre l’âme. Que va-t-il faire, en effet, de tout son temps ? Il y a Laeticia, Jade, Joy… « A 66 ans, la vie ne fait que commencer ». Mais C’est promis-juré, il continuera de chanter. Pourrait-il faire autrement ?

Pour ceux qui ont manqué, il y a session de rattrapage le soir du 14 juillet, au champ de mars… Waaouh ! Yéé !


                                                                    

                           


LE CONCERT

                                                                                               

                                                                                        

Ils sont trois sur scène, trois guitaristes. Derrière eux, le podium sur lequel est installé l’ensemble complexe des percussions qui ne laissent émerger que le haut du tronc du batteur et les mouvements théâtraux de ses bras prolongés par les baguettes.

                                                                                    

Au centre, le chanteur, muni d’une guitare acoustique qui rythme son chant, se dandine devant le micro. Il est accompagné, à droite, de la guitare basse que le musicien sollicite en gestes larges et lents pour obtenir de longs sanglots qui se prolongent et résonnent. Celui qui est à gauche tient une guitare électrique serrée contre lui. Les genoux demi-fléchis dans l’attitude si caractéristique du guitariste de musique moderne, il est concentré sur sa ligne mélodique, la tête baissée vers ses mains qui se déplacent en rythme cadencé sur les cordes et le manche de l’instrument.

                                                                        

Un éclairage blanc tombant verticalement sur chacun d’eux accentue les contrastes avec l’ombre qui envahit toute la scène. La voix chaude s’est collée au micro pour mieux prendre possession de la salle. Puis les instruments prennent le relais. Insensiblement le rythme s’accélère. Le chanteur a abandonné le micro et se balance d’arrière en avant en cadence, tandis que ses compères passent d’un pied sur l’autre, d’avant en arrière, au gré des pulsions qu’ils génèrent. La tension a gagné le guitariste de gauche dont les mains courent de plus en plus frénétiquement sur l’instrument. Les notes se superposent, ponctuées par les coups sourds de la caisse et les battements colorés des percussions, pour former un ensemble plein qui remplit tout le volume du théâtre.

                                                                                                                                                         

Les jeux de lumière s’animent maintenant, les couleurs alternent et accordent leurs mouvements aux sons, gagnés qu’ils sont  par le crescendo. Les musiciens tournent maintenant le dos au public. Ils entourent le batteur comme pour mieux se mettre à son tempo. Pendant qu’il martèle ses différentes caisses, ponctuant d’éclairs de cymbales la frénésie qu’il produit, les guitaristes suivent et accélèrent en une trépidation convulsive dont l’intensité augmente en ondes successives qui paraissent ne devoir jamais s’arrêter. Le stromboscope flashe la scène d’une pulsation éblouissante qui accroît l’effet spasmodique des sons et de la lumière. La salle vibre, nos poitrines encaissent physiquement les halètements suraigus des instruments. On atteint le paroxysme dans une sorte de transe immatérielle qui sature les cerveaux sans laisser le moindre espace. Puis, soudain, celui qui chantait fait un saut prodigieux sur la scène, guitare en main, et en retombant, d’un coup, libère…le silence, et plonge la scène dans le noir absolu.

                                                                           

Repos !

 

 

C'était "Minor Majority" au THV de Saint-Barthélemy...                                                       

                                                                                         


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

OLIVIA

J'en pince pour Olivia. Olivia RUIZ. Depuis sa première apparition à la télé. Sûrement que son ascendance ibérique y est pour quelque chose, bien qu'elle soit moins complète que celle de Paulette, puisque son père est français, comme son vrai nom. Mais si elle a choisi un nom de scène espagnol, c'est qu'elle revendique une certaine appartenance qu'on retrouve dans beaucoup de ses textes, sa manière de taper du talon, ses références culturelles.

J'aime sa voix acidulée légèrement nasillarde, sa gestuelle saccadée et originale de poupée mécanique, les intonations qu'elle utilise. Aussi quand elle est venue se produire à Saint-Barthélemy, je n'ai pas manqué le spectacle, que j'ai suivi complètement ravi... et conquis. Ce mélange de chansons réalistes, sentimentales ou satiriques ; ce mélange de rythmes tantôt rock, tantôt romance, tantôt andalous ; ce mélange de langues du français à l'anglais en passant par l'espagnol avec l'accent inimitable de ceux qui en ont les gènes.... Un spectacle complet et original avec une mise en scène sobre et un choix de costumes exubérants à l'image de ce que l'on a pu voir lors de ses  trop rares apparitions à la télé.

 J'aime la présentation de son show où elle mélange ses souvenirs personnels et son regard sur la société, la manière dont elle parle de ses parents : "son papa et sa maman", ou de ses grands parents (espagnols) qui ont dû beaucoup compter, l'accent de Perpignan qui ajoute à son charme. On pourrait croire à une petite fille sage mais le spectacle laisse au contraire entrevoir un tempérament volcanique....

Si vous avez la chance de croiser son chemin pendant les vacances, ne ratez pas l'occasion de la voir sur scène, je suis sûr que vous ne serez pas déçus. Vous passerez un moment plein, l'un de ceux où "le temps suspend son vol",  passe trop vite, c'est selon.

En attendant cette occasion, je me contente de "conserves". J'ai toujours un ou deux CD à portée de main quand l'envie d'Olivia me prend !

Sa voix, c'est du pur soleil : Olivia, c'est le temps des vacances ! Et souriez, c'est l'été....