HISTOIRE
JUPITER, MERCURE, HERCULE & C°…
LA FRANCE NE PREND PAS LE CHEMIN DU REDRESSEMENT

ELLE M’EST TOMBEE DESSUS …

Lagaffe paresse

 

Elle m’est tombée dessus sans crier gare ! sans prévenir, sans donner le moindre indice précurseur ! Elle m’est tombée dessus comme ça : la flemme ! Une bonne grosse flemme, une énorme flemme, bien grasse, bien épaisse. Une flemme-à-ne-rien-faire, une flemme-à-procrastiner-à-tout-va, une flemme royale à se vautrer dans le transat, dans le canapé ou sur le lit. Même pas l’excuse de la canicule, c’est dire si elle a ajouté au problème quand la température est montée. Une flemme comme ça, ça vous met les jambes en coton, ça vous ralentit l’esprit qui devient rebelle au moindre effort, ça vous envahit comme l’éther d’un bon Armagnac après un bon repas. Les yeux picotent d’abord avant de cligner, le cerveau suit de près. Les nuages cotonneux de la béatitude roulent leur douceur à coups de petits engourdissements. Le sommeil n’est pas loin, mais il ne viendra pas, laissant le corps dans un entre-deux doucereux, sirupeux dont il aura du mal à se tirer tout-à-l’heure, quand il faudra bien se résoudre à bouger, ne serait-ce que pour aller boire quelque chose de frais.

Il y en a qui ont pensé : « tiens, il est parti en voyage ». Non, pas encore. Je sais aussi, j’en connais plein qui vont me trouver des raisons, ou des excuses pour expliquer l’inexplicable. On pourrait évidemment en trouver. Mais il n’y a rien de rationnel là-dedans. Inutile de chercher. La flemme c’est d’abord un état de fait physique. Comme une envie de spleen longtemps refoulée. Elle se fiche pas mal des « causes objectives » : elle n’a pas besoin de justifications. En tout cas, elle s’en passe ! Et tant pis pour toute la longue liste de toutes ces petites choses qui doivent occuper l’été, des pavés qu’il faudrait passer au « Karcher », au petit coup de peinture que le dessous de l’avant-toit attend, sans parler des rangements divers notamment dans mon bureau …  Eh bien, puisque flemme il y a, profitons-en. Laissons-là prendre le dessus.

Alors voilà, « je me rencroquemitoufle, je m’éfilifiloche, je périclite, décline en carabobine  qui n'en finit pas, et la vie me semble fouine blette et filandrine… Que le temps s’étire ! » (Bécaud) L’esprit s’évade, vagabonde dans tous les sens, de rêverie en images attendries sur l’écran de lobes cérébraux débrayés. Mais attention, ma flemme, ça n’est pas l’ennui ! Elle est un hédonisme assumé, une recherche de plaisir, autant physique qu’intellectuel. Physique : quoi de plus sensuel que d’enfouir sa tête dans un coussin moelleux, un peu frais. Comme pour la première gorgée de bière, c’est la première minute la plus intense. Ensuite c’est la douceur de sentir chaque membre s’alourdir et s’abandonner jusqu’au corps tout entier. Intellectuel : quoi de plus dense que de ne penser à rien, c’est-à-dire à n’importe quoi, pourvu que ce soit des pensées agréables. Croyez-moi, c’est un exercice difficile que de vouloir occuper son esprit à faire le vide, il résiste le bougre. Il faut un entraînement que probablement seuls les pros de la flemme ont.

La flemme c’est quand à la question : « Qu’est-ce que tu vas faire aujourd’hui ? » On répond : « Rien ! ». « Mais c’est déjà ce que tu as fait hier ! – Oui, mais je n’ai pas fini ! » La flemme c’est la fuite du temps sans la mesure. Voilà pourquoi on dit : « tirer sa flemme ». Elle est élastique, malléable, étonnamment plastique. Voilà pourquoi on ne peut en sortir que par un acte volontaire qu’elle combattra évidemment. C’est pourquoi il est si difficile de s’en passer si on la laisse s’installer.

 

Commentaires

odile Guibert

profites en bien de ces semaines, avec la chaleur et la fin de l'hyper activité de ces derniers mois laisse ta flemme s'installer profites de chaque moment tu nous raconteras quand tu le voudras les pensées qui te viennent malgré tout
Bien amicalement amitiés à vous 2
Odile

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