HISTOIRE
MON APPEL DU 16 JUIN
Nuits de juin

FIN DE PARTIE ET RETOUR SUR TERRE !

Assemblée elections-legislatives

 

Ouf ! C’est fini. 

Le marathon électoral  est  enfin terminé. Macron a sa majorité, large mais  pas  aussi écrasante que ce qui était annoncé : il y a bien eu un correctif du second tour. Mais à majorité absolue, responsabilité absolue. La  préoccupation reste le taux inédit des abstentions qui font du Président de  la République un colosse aux pieds  d’argile. Il  manque à cette victoire écrasante en apparence un atout  et non des moindres : l’adhésion populaire. 66% des ouvriers et 61% des employés se sont abstenus au premier tour des législatives. Et le plus dur commence pour lui, avec un socle électoral  étriqué : 24% des suffrages exprimés par 79% du corps électoral d’une part et 30% de 50%  pour ses  députés. Avec un groupe LR finalement pas si famélique, Mélenchon et Le Pen en embuscade, et un groupe « En Marche ! » à la cohésion incertaine, l’Assemblée ne va  pas  être un lieu de tout repos. Spectacle en vue  …  Bon à savoir : les chambres introuvables finissent toujours  mal. Celle de 1815 fut dissoute par Louis XVIII un an après, celle de 1919 déboucha sur le Cartel des gauches, celle de 1968  n’empêcha pas le Général de perdre son referendum  un an après  et celle de 1993 fut dissoute par Jacques Chirac en 1997 avec le résultat que l’on sait  … A bon entendeur !

C’est pas pire que si c’était moins bien !

Pour l’union de  la droite  et du centre le résultat n’est pas glorieux  en perdant pas loin de 80 sièges sur  la  législature précédente. Mais avec près de 140 députés, le groupe sera suffisamment étoffé  pour exister. La défaite n’est jamais déshonorante,  ce qui l’est c’est le comportement qui suit. Il importe en effet que le  parti ne sombre pas dans des querelles sybillines et sache préserver sa  cohésion tout en prenant en compte  les sensibilités qui le traversent. La trahison d’Edouard Philippe nous  coûte cher : elle a créé la confusion et le désarroi  parmi notre électorat.  Ceux qui s’apprêtent à rallier le gouvernement feraient bien d’y réfléchir à deux fois. Macron a sa majorité, il n’a pas besoin de « supplétifs » pour gouverner. Il  importe, dans le cadre d’une  opposition constructive qui a toujours été  la  tradition de la droite, de ne rien lâcher sur nos convictions et nos valeurs,  car après la marée basse revient toujours la marée haute.  Il appartiendra au congrès de la  fin de l’année de définir les axes du nécessaire ajustement que les  leçons de la défaite nous imposent.

La désillusion suivra inexorablement l’engouement.

Le programme de Macron n’est pas suffisant pour redresser véritablement le pays. C’est une évidence.  Sur bien des points il va se retrouver piégé :  par le bilan du quinquennat qui vient de s’achever, par  la  fin programmée du financement « quantitatif »  de la BCE et la remontée des taux, par les effets récessifs  de l’augmentation de la CSG qui va prélever 20 milliards d’impôts, par le besoin de financement des retraites, sans parler de l’équilibre financier à trouver … avec une  majorité de bric et de broc.  Je continue  de penser que le concept de « droite et de gauche » est un leurre.  Les  clivages ne tarderont pas à ressurgir au détour de quelque réforme que les uns ou les autres ne voudront pas  assumer. Ce sont donc des résultats en demi-teinte, notamment sur le chômage auxquels il faut s’attendre,  car le contexte actuel, s’il est porteur, ne durera pas forcément.  Et comme Le Président a les « pleins pouvoirs », il est en première ligne et  n’aura pas d’excuses.

La recomposition est une tartufferie.

Certes, le « dégagisme »a  joué à plein après le quinquennat désastreux de Hollande. Celui-ci a entraîné dans sa chute une partie du monde politique, tel le judoka qui en s’effondrant entraîne son adversaire à terre. Si le PS est étrillé, c’est qu’il a été phagocyté par  En Marche qui a recyclé une partie de ses idées et de ses cadres. Mais la droite a  plutôt  résisté même si la nouvelle génération (60% des candidats) n’a pas  pu tirer son épingle d’un jeu largement pipé par la présidentielle et sa logique implacable.  Ils n’en sont pas  moins la relève. C’est dire si la « recomposition »  est superficielle. Le clivage gauche-droite fait partie de notre histoire politique, on ne le gomme pas si facilement. Il est fondé sur des divergences culturelles inconciliables, même si des accommodements de gouvernance peuvent les cacher. La droite n’est pas soluble dans le macronisme, sauf pour quelques ambitieux en mal de maroquins qui font passer leur carrière et leur ambition personnelle avant leurs convictions. Et qu’ils ne viennent pas plaider l’intérêt du pays. Le fonctionnement de la démocratie exige  au contraire le débat et les courants d’idées, pas l’uniformité.

Les devoirs des Républicains.

Ils ont d’abord  un devoir d’opposition. Face  à Mélenchon et  Le Pen qui voudront se présenter comme les  seuls opposants véritables, c’est le groupe LR qui a en charge  l’opposition républicaine et l’espoir d’alternance qui viendra forcément un jour. Ils ont ensuite un devoir d’union : les élections ont mis à jour des fêlures que  la défaite  exacerbe. Oublier que le parti est traversé de sensibilités diverses et vouloir les réduire serait le condamner à rester l’opposition pendant deux décennies.  On ne gagnera rien à réduire le socle sur lequel il est installé. C’est au contraire, en faisant appel  à toutes les bonnes volontés et en tolérant les différences qu’on préparera sérieusement l’avenir. Et c’est le troisième devoir : celui de tirer les leçons de la séquence électorale qui vient de se terminer, digérer la défaite et réfléchir à  un nouveau projet pour la France des années 2020. 

 

Commentaires

Richard VIAU

UN GRAND MERCI à tous nos têtes pensantes LR d'en haut qui ont largement contribué à la défaite de FILLON puis des candidats députés. Le moment venu, il faudra mettre les choses sur la table sinon beaucoup de militants claqueront la porte,définitivement. L'humiliation a trop duré.

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