HISTOIRE
PETITE CHRONIQUE D'UNE VICTOIRE INEVITABLE
MACRON ET LE SYNDROME CHEVENEMENT.

GAUCHE UTOPIQUE CONTRE GAUCHE REALISTE

Hamon primaire   Valls primaire

 

Le PS fâché avec les chiffres

La primaire de la gauche n’est pas un succès. Le nombre de votants qu’elle a rassemblés (un million six cent mille officiellement) est largement inférieur de presque trois fois moins que le nombre des électeurs de la primaire de la droite et même inférieur aussi à celui de la primaire de la gauche en 2012. Mais à la différence de  la primaire de la droite dont le déroulé des résultats n’a prêté à aucune critique, ce qui s’est passé dimanche soir rue de Solférino est hautement surréaliste. Entre le  moment où les résultats  ont cessé subitement d’être affichés et le  moment où ils sont réapparus lundi en fin de matinée, 350 000 voix supplémentaires avaient été collationnées sans que le pourcentage des candidats ne bouge d’un iota : une affaire de magiciens, que n’aurait pas désavoué notre Sapin les bas roses expert en manipulation de nos soldes financiers. Car c’est statistiquement impossible, sauf manipulation et répartition ad hominem. Avec le  PS il faut toujours rendre la réalité  plus rose qu’elle n’ait. C’est ce qu’on appelle la « réalité augmentée ». Résultat : la confusion… et un constat : la primaire a été médiocre, ce qui n’est pas bon pour l’image du candidat qui sera adoubé.

Un deuxième tour sans surprise.

L’arrivée en tête de Benoît Hamon au premier tour de la primaire de la gauche avec 35 % des suffrages n’est guère surprenante : les électeurs qui se prononcent choisissent les candidats les plus typés, c’est la mode. Cela n’empêche pas  de rester lucide : disons-le, celui-là représente une aventure et son électorat, fait parait-il de diplômés de la gauche de la gauche, préfère manifestement le rêve à la réalité. Arrivé deuxième avec 31 %, Manuel Valls voit ses chances de l’emporter au second tour très minces puisque, arrivé troisième, Arnaud Montebourg a aussitôt apporté ses 18 % à Benoît Hamon, alors que le Manolito ne dispose pas vraiment de réserves de voix. La tentative de ce dernier d’imposer au PS une ligne sociale-démocrate risque malheureusement d’échouer. Si l’électorat qui se déplacera dimanche prochain reste le même, sa défaite est quasi certaine.  Son score s’explique déjà facilement : il a fait une mauvaise campagne. Pour rassembler il ne pouvait pas être lui-même. A cela on peut rajouter  les griefs qu’il avait accumulés contre lui : son engagement pour la déchéance de nationalité, un piège mortel, et le recours au 49-3 mal vécu par les élus socialistes et avec lequel il s’est ridiculisé en proposant de le supprimer. De plus, la candidature de Vincent Peillon, qui a recueilli 6 % des voix n’a servi qu’à priver l’ancien premier ministre de la pole position, ce qui était le but. L’OPA qu’il a lancée à la fin de l’année dernière en forçant François Hollande à renoncer et en surestimant sa propre popularité, n’a pas résisté aux assauts des « frondeurs ». Le comble de l’humiliation sera évidemment de perdre au second tour, ce qui ouvrira une voie royale au rival qu’il ne porte pas dans son coeur : Emmanuel Macron. A moins que les électeurs de droite dont ce serait  l’intérêt de le qualifier se déplacent massivement pour sauver le soldat Valls. Ils rendraient ainsi la monnaie de  leur pièce à ceux de gauche qui ont voulu peser sur la primaire de la droite.

Marx n’est pas mort.

Il y a des idées qui perdurent dans les cerveaux de notre gauche : le travail est une aliénation, en est une de persistante, il faut donc le supprimer. Car il est évident que si Hamon est en tête des primaires, c'est qu'il a promis le revenu universel et que celui-ci va rester un des thèmes majeurs de la campagne. Ah, le revenu universel ! C'est donner à tout Français, sans aucune condition, une rémunération fixe ? Que vous travailliez ou pas, vous aurez le droit de « toucher ». Aucune obligation, aucune contrainte, Rien ! Si l'idée de remplacer la batterie des minima sociaux par une seule indemnité peut être séduisante, le message envoyé d'une possibilité de vivre, certes modestement mais sans faire aucun effort, est dévastateur. Pourtant ce message plaît. Il est évidemment totalement irréaliste puisqu'il est impossible à financer : où trouver 400 milliards d’euros ? Aucun autre pays ne l'a adopté et les médias ont dû aller chercher au fin fond de la Finlande pour trouver un dispositif qui y ressemble vaguement, et encore, expérimental. Mais qu'importe, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. Il ne faut donc pas être surpris de voir notre Bénêt HAMON, avec son air de ravi de la crèche, nous sortir ce lapin de son chapeau, directement issu de l’idéologie dont il est imprégné : le revenu universel, sans être à proprement parler une hallucination, relève tout de même de la chimère. Cette belle idée a attiré sur lui les voix des gauchistes hors PS,  ce qui lui a permis de faire la différence dans un contexte de démobilisation du cœur électoral du PS. Car, logiquement, cette proposition aurait dû rebuter les électeurs rationnels. On peut au moins tirer un enseignement du premier tour : pour gagner il faut continuer à proposer de raser gratis. Déprimant ! La France a trouvé son nouveau fantasme. Pour régler le problème du chômage et des déficits, plus question de travailler plus, même pour gagner plus. Non ! Il faut promettre de gagner plus SANS travailler. Plus fort que les 35 heures, plus fort que les 32 heures, ZERO heure !

L’agonie du PS fera exploser la gauche.

Il ne faut pas se réjouir de l’agonie du PS que traduit ce scrutin  et à travers cette épreuve, celle de toute la gauche qui,  du coup, explose. L’affrontement entre les deux gauches était inévitable et le second tour va montrer le fossé qui les sépare entre gauche réaliste de Valls et gauche utopique d’Hamon qui se prend déjà pour un Dieu (mais pas du Nil). Cette agonie va  favoriser les extrêmes, de droite et de gauche, faire le bonheur de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen et probablement du Messie Macron. Le désordre provoqué par ces convulsions confère au PS une responsabilité énorme. François Hollande n’a jamais réussi à adopter une ligne de gouvernement claire et compréhensible pour tous. Le procès qui lui a été fait par ses amis, assez naïfs pour croire qu’il pouvait tenir ses promesses de campagne, a transformé le pouvoir en une cacophonie assourdissante. Ceux qui nous gouvernent encore n’ont même pas vu venir la montée des populistes et des démagogues en France et dans le monde. Ils s’en exonèrent : c’est pas nous ! Le coup du revenu universel est  dans le droit fil du déni de réalité qui a animé la fronde des élus socialistes. Leur raisonnement est erroné : comme ils estiment qu’il n’est plus possible de créer de nouveaux postes de travail, il faut renoncer au travail, alors que les gisements d’emplois non délocalisables existent et ne sont pas exploités, alors que le fond de l’affaire, c’est l’échec de la formation professionnelle, qui nous coûte quelque 25 milliards par an et n’est pas adaptée aux emplois de demain. Bénêt Hamon voit les robots arriver, il veut les taxer. On en revient toujours là : taxer, dépenser, alimenter la valse des milliards, slogan obsolète du PS. L’impôt paralysant, dénoncé par les économistes, revient en boucle dans ces multiples projets que nous proposent tous les candidats de la gauche, de Macron à Mélenchon en passant bientôt par Hamon. Aucun ne prend en compte la réalité de nos déficits et de la dette, excepté peut-être Manuel Valls. Mais même en sortant vainqueur de la primaire, il aurait peu de chance de sauver son parti. Ce n’est pas sérieux, c’est grave, et la dérive va continuer.

Il vaut mieux regarder ailleurs !

 

Commentaires

Chris

C' est curieux, la France a une dette de 2200 milliards d' euros et je ne me souviens pas avoir entendu un candidat de la Gauche en parler. Le seul qui a dit que le pays était en faillite, c' est Fillon .
Pour quand les 3000 milliards d'euros de dettes ?
Benoît Hamon c' est la Folle de Chaillot .
De son chapeau de clochard céleste, il nous sort ' le revenu universel '. Comme c' est joli comme nom " le revenu universel ', il a un goût d' égalité et de fraternité. Et ça marche, ça plait, c' est nouveau, ça sent bon, plus besoin de se prendre la tête pour chercher du boulot, l' Etat est là pour vous prendre la main.
La vilaine moustache d' Edwy Plenel était encore l' invité de l' émission ' C' est à Vous ' , il n' a encore rien trouvé sur Fillon, mais il cherche , il cherche encore ce triste sire .

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