HISTOIRE
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FILLON… LOIN DEVANT !

LA BOUSSOLE D’ORMESSON : GUIDE DES EGARES

Un peu de lecture en attendant la  fumée blanche...

Guide des égarés 001

« D’Ormesson pour tous », ou presque. Son « Guide des égarés » se lit facilement et sa taille ne devrait pas repousser les récalcitrants. La lecture est agréable, aisée et nous procure même du plaisir. Il tente de répondre à une question universelle, que nous nous posons tous, sauf peut-être les fondamentalistes : « Qu’est-ce que je fais là ? ».  Ce manuel de poche, nous  dit-il, « n’a pas d’autre ambition que de décrire avec audace, avec naïveté, avec gaieté ce monde peu vraisemblable où nous avons été jetés malgré nous et de fournir vaille que vaille quelques brèves indications sur les moyens d’en tirer à la fois un peu de plaisir et, s’il se peut, de hauteur. »  

Un monde invraisemblable.

L’auteur nous propose d’essayer de comprendre quelque chose à cette planète « invraisemblable » sur laquelle nous vivons depuis quelques dizaines de milliers d’années. Trente chapitres fractionnent sa pensée pour mieux la déployer et, par-là même, nous transmettre sa vision du monde. Trente chapitres en 110 pages – soit 3 pages et demie par chapitre.  Avec le fil rouge : « Qu’est-ce que je fais là ? ». Alors forcément le premier de ces chapitres fort logiquement se nomme « l’étonnement » ! Evidemment, il est utile de lire la notice préalablement. Tout guide se conçoit  avec un mode d’emploi.

À L’étonnement d’être là, vivant, sur cette planète minuscule, perdue dans l’univers, mais non moins la plus importante à nos yeux, succède une série de chapitres dont l’enchainement est tout simplement  génial. Ainsi, après « La disparition » – où la mort de toutes matières est une règle immuable, même l’univers n’y échappera pas – « L’angoisse » impose La question : « Qu’y a-t-il après la mort ? »

Et Jean d’Ormesson nous délivre ses trois réponses : « La première : il n’y a rien. La deuxième : il y a autre chose – par exemple une infinité d’histoires, d’univers et d’esprits. La troisième : il y a Dieu. » Il n’en envisage pas une autre de plus qui aurait pu être : « le chaos ou le néant ». La déliquescence, nos particules organiques qui se désagrègent en pourriture, alimentant  de nouvelles bactéries… Force est de constater que nous ne savons pas si l’esprit survit à la mort du corps. Une énigme ? Un mystère ? Pour l’écrivain ce serait plutôt une quête intellectuelle. Les nombres « jettent un peu de lumière sur le mystère » assurément.

Dans les chapitres qui suivent, la plume nous entraîne avec une subtile maitrise dans une réflexion alimentée par la science dont les résultats de notre époque dépassent souvent l’imagination et l’auteur forge ainsi une sorte de cosmogonie contemporaine : l’espace, la matière, l’air, l’eau, la lumière, le temps… Les enchaînements sont d’une logique imparable et quasi… biblique.  Ils débouchent logiquement sur l’autre dimension de notre humaine condition : « la pensée »,  depuis qu’avec Descartes « cogito ergo sum ». Et avec elle, ce sont toutes nos misères qui défilent en une série de réflexions qui confinent à la philosophie sans jamais y prétendre. D’Ormesson reste modeste. Le résultat n’en est pas  moins éloquent : le mal, la liberté, la vie, la mort, … sans oublier le plaisir et le  bonheur !

Et on en arrive au chapitre de la « Justice » qui débouche sur le sprint final jusqu’à … Dieu. Sur « la justice », le constat est évident : le monde est injuste.  Le diagnostic se poursuit : « Cette évidence établie, tout le reste – le pouvoir, l’argent, le talent, le caractère, la chance, le hasard, le destin… – coule de source dans une parfaite injustice. ». C’est pourquoi la justice est nécessaire – du reste, bien des efforts ont été déployés pour qu’elle puisse s’exercer. Mais voilà, pour Jean d’Ormesson, aucun de ses efforts n’a suffi à l’assurer, allant jusqu’à les comparer à Sisyphe poussant éternellement son rocher. Faute de pouvoir satisfaire vraiment à cette exigence, il nous entraîne sur les chemins qui compensent son absence : La beautéLa véritéL’amour… Dieu.  Un cheminement  imparable qui n’est  pas pour autant un hymne à la religion catholique, apostolique et romaine. Le mur de Planck n’empêche pas d’arriver à Jésus, l’incarnation de dieu sur la terre. C’’est une manière de compenser le sort injuste par ce qui ne reste qu’une spéculation : « Dieu existe-t-il ? Le débat ne sera jamais tranché, et il ne sera jamais clos. ( …) Tout choix, dans un sens ou dans l’autre, comporte une part d’arbitraire. »

Mais il reste celle qui peut donner malgré tout du sens : l’espérance !

 

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