HISTOIRE
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MEDIAS ORIENTES ...

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On a beau être habitués, par moment c'est plus insupportable que d'habitude. Les journalistes présentent l'actualité et tentent d'orienter insidieusement notre jugement. Ainsi vous avez dû l'entendre comme moi, sur BFMTV, i-télé et dans le Grand Soir 3, le Sénat aurait "durci" le texte de la loi "travail". Abus de langage ! Pourquoi durci ? Moi, je pense que "assoupli" conviendrait mieux puisqu'il s'agit de diminuer les contraintes qui pèsent sur le travail et freinent les embauches. Des journalistes objectifs auraient parlé de "texte remanié" ou différent, parce que, heureusement, la gauche et la droite ce n'est pas pareil ! Mais, comprenez-vous, l'emploi du mot "durci" sous -entend un effet néfaste. Ah, j'oubliais, ce sont des syndicalistes, que je suis bête ! Le plus étonnant, c'est qu'ils ne sont même pas concernés par ce texte de loi ... Après on s'étonne que, tels les moutons de Panurge, les Français sont contre à plus de 60% ! 


PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE : COMMENT CHOISIR ?

Fillon grand rendez vous   P1160166   Sarkozy lambersart



L’organisation de la primaire à droite et (peut-être) du centre se peaufine. Cela n’empêche pas les candidats en lice ou pas encore, de battre la campagne et d’occuper la scène médiatique. Difficile de s’intéresser à l’ensemble des candidats. Ils sont trop nombreux et cela n’a guère d’intérêt : qui peut croire aux chances d’une Nadine Morano ou d’un Geoffroy Didier, pour ne citer qu’eux. Par contre, il est utile de concentrer notre attention sur les candidats principaux, présidentiables à la fois par leur talent, leur parcours et leur expérience. Si vraiment chacun de nous veut se faire honnêtement une idée de ce que propose l’un ou l’autre, encore faut-il saisir les occasions qui s’offrent à nous. Elles sont multiples : aller à une réunion publique ou suivre une émission à la télé. Tout cela ne manque pas. C’est ce que je fais moi-même. Et c’est là où le bât blesse.

François FILLON passe au grand rendez-vous sur e-télé : excellent, solide, connait bien ses dossiers, a la carrure ; tout de suite derrière, Nicolas SARKOZY donne une interview au JDD et passe au journal de France 2 avec Delahousse : l’étoffe du chef d’Etat est toujours là, lui aussi sait de quoi il parle et sait asséner les arguments qui font mouche et ça passe, malgré ses tics nerveux et verbaux toujours présents même si on sent l’effort pour les maitriser ; Alain JUPPE était hier soir sur BFMTV avec Ruth El Krief : je rêve ou il a rajeuni ? Toujours est-il que lui aussi est brillant, tonique même et enjoué en plus, ce qui est nouveau. Je n’ai pas vu Bruno LE MAIRE depuis quelques temps, mais sa campagne est vigoureuse et je la suis sur internet. Bref, j’ai bien du mal à faire un choix. En plus, je n’ai aucune animosité à l’égard de l’un ou de l’autre ce qui n’arrange rien.

J’aime bien François FILLON pour son calme et sa compétence pointue. Je garde pour Nicolas SARKOZY une affection certaine parce que contrairement à ce qu’on dit habituellement, il a été un président réformateur de grande envergure. Une affection que je conserve aussi pour Alain JUPPE, que j’ai servi comme secrétaire départemental, et dont je connais les qualités humaines et la solidité des idées. Quant à Bruno LE MAIRE, il a le mérite, à mes yeux, de vouloir bousculer les vieilles habitudes et les hiérarchies et j’aime sa pugnacité. Une fois que tout cela est dit, je me mets à la place du quidam de droite qui doit faire le tri. Comment faire, ils sont tous bons, d’une manière ou d’une autre. En dehors du fait que c’est plutôt réconfortant, le moins qu’on puisse dire c’est que ça n’est pas simple, à moins de faire un tirage au sort ….

C’est là où la primaire trouve ses limites.

« Les primaires sont en train d'enterrer les partis politiques » constate Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'institut de sondages IFOP. Selon lui, le recours à des primaires citoyennes signe le déclin des partis politiques, dépossédés de leur « prérogative majeure », à savoir le choix du candidat à l'élection présidentielle. Et qui peut le nier. C’est bien pourquoi je suis chagriné quand je vois que les principaux candidats vont bouder le Conseil National du 2 juillet, sous prétexte de ne pas cautionner le Président des Républicains. C’est pour moi une faute majeure. Ils devraient mettre un point d’honneur à être présent, d’autant plus que le « projet » est à l’ordre du jour. Qu’ils le veuillent ou non, celui-ci les engagera peu ou prou. Et encore plus s’ils sont absents, car cela donnera à Nicolas SARKOZY la possibilité de se l’approprier pour lui seul ! Sans compter que la victoire à la primaire passe aussi par la conquête des militants.

D’ailleurs si l’on en croit Frédéric Dabi, la portée de ces primaires reste à relativiser: « En réalité, ce sont surtout les adhérents qui vont voter... Au final, les primaires ne touchent qu'une petite partie de la population ». Et les chiffres confirment ce constat : en 2011, la primaire socialiste avait rassemblé au premier tour 2,7 millions citoyens. Un succès indéniable mais somme toute modeste si on ramène ce chiffre aux 43 millions de Français inscrits sur les listes électorales... L’étude de l’IFOP montre d’autres aspects générés par l’organisation de la compétition qui ne devrait pas avoir lieu d’être si on laissait le 1er tour de l’élection réelle jouer son rôle. Le caractère « ouvert » des primaires est discutable en raison du parcours imposé pour être sélectionné, ce qui est compréhensible pour limiter les candidatures. Elles conduisent à une surenchère politique et médiatique, ce qui est aisé à constater en ce moment, encore heureux si celle-ci ne débouche pas sur la « castagne ». On le voit les « effets pervers » sont nombreux.

Il aurait donc fallu s’en dispenser.

Si la primaire s’impose, c’est pour deux raisons : la première c’est le haut niveau des résultats du Front National qui oblige la droite et le centre à n’avoir qu’un seul candidat, la seconde c’est l’incapacité que nous avons, dans le cadre de nos partis traditionnels, à imposer un leader incontestable ou à se mettre d’accord sur un nom.

La faute en incombe aux pratiques de notre époque, que je résumerai en une formule : « la démocratie de madame Michu », avec ses témoins érigés en prophètes sur les chaines en continu, et leurs avis définitifs sur les réseaux sociaux, l’internet sans filtre, ou le con a le même pouvoir que l’expert. Après on se plaindra du déclin des partis. Sauf qu’on ne fait rien pour les valoriser.

Conclusion : on n’a pas le choix, il faut donc en passer par la « primaire » !

 


LE MUR DU CON (prononcez son)

BANG .... BANG ... !

Il a été franchi par David CORMAND (EELV) commentant le résultat du referendum pour ND des Landes, avec cette formule qui relève de la "démocratie pour le nuls" :

"Si le 'non' l'avait emporté, je pense que ça clôturait le débat mais le fait que le 'oui' l'ait emporté ne résout pas la question" ! 

C'est ce qu'on appelle la démocratie à sens unique. Et ça donne des leçons tous les jours, ces gens-là !

Il n'a rien à craindre, le ridicule ne tue pas.

 


APRES LE BREXIT… EUROPA !

Europa  Europa giscard001

 

La nuit dernière, j’ai bien dormi ! D’abord la France bat l’Irlande et se qualifie pour les ¼, ensuite le « oui » l’a emporté à Notre-Dame des Landes et enfin, le Parti Populaire a fait mentir les sondages en Espagne en renforçant son score de décembre dernier. En toute logique, il devrait continuer à gouverner puisque le bloc de gauche arrive derrière, toutes voix confondues. Ceux qui croyaient que le Brexit allait attiser les forces politiques non conventionnelles comme Podemos en sont pour leurs frais. Même le PSOE a réussi à sauver sa seconde place !

Nous commençons néanmoins cette semaine sur un mode très étrange.

C’est ce qu’on entend à la suite de la victoire du « Oui » à l’aéroport de Notre-Dame des Landes. C’est pourtant net et sans bavures : 56%, que faut-il de plus ? Eh bien ça ne change rien. Les opposants ont une conception curieuse de la démocratie, à commencer par Mme Duflot. Depuis le début, on a affaire à une bande d’opposants déterminés qui n’ont rien à battre des procédures démocratiques, dont la lutte s’inscrit dans un cadre révolutionnaire. Face à ces gens-là, il n’y a que la force pour faire respecter le droit ! Le plus tôt sera le mieux.

Autre étrangeté, les Grands Bretons semblent frappés de sidération après le vote de la semaine dernière au point d’avoir perdu la boussole. Une pétition pour un nouveau referendum rassemble plus de trois millions de signatures (et ça n’est peut-être pas fini) et après avoir joué avec le feu, Cameron voudrait prendre le temps qui lui convient pour formaliser sa défaite, au grand dam de ses interlocuteurs de l’Union européenne. Difficile de se moquer du monde davantage ! Il faut dire qu’il laissera un bilan effroyable. Sa gestion n’est pas en cause, puisqu’il a permis au Royaume-Uni de se redresser. Mais ce qui est frappant quand on analyse les résultats du referendum, c'est de voir à quel point la Grande-Bretagne est divisée. Les résultats par région montrent de forts écarts allant jusqu’à 65/35 dans les deux sens, entre celles qui ont rejeté l’Europe et celles qui voulaient y rester. Les clivages par âge et par classe sociale sont du même tonneau. Londres et la City semblent totalement coupés du reste du pays. En Écosse, attachée à l'Europe depuis toujours, un référendum pour l’indépendance est devenu inévitable. En Irlande, européenne elle aussi au Nord comme au Sud, le vote du Brexit réveille le vieux rêve de la réunification. En face, on trouve le Pays de Galles et l’Angleterre qui ont manifesté un sentiment très anti-européen. Le risque d’implosion du Royaume-Uni n’est donc pas une vue de l’esprit.

Europa !

Les grands manœuvres post-Brexit ont donc commencé. Passons sur les réglements de comptes qui animent la classe politique outre-Manche. Sur le continent, tout le monde y va de sa recette pour relancer l’Europe. Pourquoi se mettent-ils en peine ? Inutile de chercher, celle-ci existe déjà et elle est pleine de bon sens. Nos dirigeants feraient bien de prendre comme livre de chevet « Europa », le livre de Giscard préfacé par Helmut Schmidt. Le moment est venu de répondre à l’appel qu’ils lançaient naguère pour la construction d’un ensemble fort et fédéré, comprenant, dans un premier temps les nations fondatrices plus cinq ou six autres.  C’est un projet qui ne demande aucune modification des traités européens. Il prévoit la création d’un Directoire, l’instauration d’un seul et même budget, la marche vers un système fiscal  et de droit du travail communs. Ce projet, qui peut être mis en oeuvre très rapidement et sans attendre la fin des négociations de départ du Royaume-Uni, permettra au continent européen de redevenir puissant et solidaire face aux géants du monde que sont la Chine et les Etats-Unis.

Le livre contient tous les éléments : la marche à suivre et les étapes à respecter. Et naturellement, il ne faut pas perdre de vue la nécessité d’associer les peuples à cette évolution.  Giscard n’a pas négligé la nécessité de réconcilier l’idée européenne avec les peuples. Ainsi précise-t-il, « il n’est aucunement question dans l’union économique et monétaire, d’attribuer des compétences en matière de santé, d’éducation, de logement, de sécurité publique, de protection sociale, de culture, bref de tout ce qui fait le particularisme de notre mode de vie. En revanche, il serait essentiel que les citoyens aperçoivent les buts recherchés et se persuadent du bien-être d’appartenir à un ensemble puissant, prospère et libre, au lieu de languir dans des structures morcelées et vouées inexorablement au déclin.» Et pour cela, il faut que le peuple européen se sente partenaire du projet et donc il ne suffira pas de le consulter, il faudra l’associer notamment par le biais des parlements nationaux. Pour Giscard, la pratique démocratique reste le seul instrument qui fasse communiquer le peuple et le pouvoir, aussi doit-elle être présente dans le fonctionnement d’Europa.

Le chemin qui conduit à une intégration plus poussée existe. Il n’est pas très difficile d’y avancer, conclut-il. Il suffit d’une volonté politique partagée… Le choc du Brexit pourrait avoir cette conséquence salutaire.

 


LA CLARIFICATION

Brexit 2

 

Leave : 52%  Remain : 48%

Les Anglais ont tranché : le Brexit l’a emporté. Bien sûr on peut le regretter, un pays qui divorce de l’Union européenne n’est pas un événement anodin. D’ailleurs l’affolement qui a gagné le monde financier et le personnel politique en est une démonstration. Pour autant, il faut bien reconnaître que le fait que cette sécession concerne le Royaume-Uni est tout sauf un accident. Bien que son entrée dans l’Union remonte à plus de 40 ans, il n’a jamais vraiment joué le jeu de la construction de l’Europe. Il a refusé d’entrer dans la zone euro et réclamé constamment des exceptions aux règles. Un pied dedans, un pied dehors. En fait, ce qui intéressait notre partenaire d’outre-Manche c’était d’avoir à sa porte une zone de libre-échange à moindre prix. On a donc assisté à 40 ans de guérilla permanente. Depuis son entrée dans l’Union, le Royaume-Uni a été un boulet, voilà la vérité.

Le vote d’hier met fin à 40 ans d’hypocrisie.

La teneur de la campagne électorale a révélé un grave malentendu entretenu par les partisans du Brexit : le principal déclencheur du vote « leave » a porté sur le thème de l’immigration, en en faisant porter la responsabilité aux institutions de Bruxelles, alors que le problème est largement lié aux conséquences de la mondialisation. Qui peut croire que quitter l’Europe changera quelque chose à ces mouvements démographiques. Le pays qui a dominé le monde avec son empire quitte l’Europe par frilosité devant les bouleversements de la globalisation ! Mais faire de l’UE le bouc émissaire pour avoir un prétexte est minable surtout au regard des conséquences effroyables que le divorce va entraîner. Surtout quand on ajoute au tableau le pari politicien de David Cameron pour avoir le pouvoir, suivi du même pari de Boris Johnson dans le même but.

Car la déflagration du Brexit va faire des dégâts difficiles à évaluer.

A commencer par le possible éclatement du Royaume-Uni, l’Ecosse étant en mesure de prendre son indépendance, le réveil de la guerre entre les deux Irlandes, sans parler des conséquences financières et juridiques avec des milliers de lois à réécrire et des dizaines de traités à renégocier : une sacrée galère ! Avec son cortège de misères pour les plus démunis. Ce sont eux qui paient toujours les mensonges des populistes. Alors Marine Le Pen peut bien fêter l’événement en buvant du champagne, Mélenchon prendre à témoin la loi El Khomry comme dictat ultra-libéral de Bruxelles, ce sont les mêmes que Farage. Ils se servent de l’Europe comme bouc émissaire de nos lâchetés nationales, de notre incapacité à mener les réformes nécessaires. Comme si retrouver la souveraineté nationale, la monnaie, le pouvoir de légiférer pouvaient  permettre le redressement du pays, son désendettement, la fin de ses déficits, sans efforts. Qui ne voit pas que nos syndicats qui ne veulent pas renoncer aux acquis sociaux, les conservent au prix de la précarité de ceux qui n’ont pas la chance d’entrer sur le marché du travail. L’Europe n’a rien à voir là-dedans.

Cela dit, nous allons vivre une période d’incertitude qui va durer des semaines et des mois, dans un paysage européen et international imprévisible. Bien des questions se posent, politiques, financières et économiques. Le Brexit ouvre une période de deux à dix ans de négociations, il intervient à un moment où l’économie mondiale est ralentie et ne parvient pas à prendre un nouvel essor. L’économie européenne sera forcément impactée, à commencer par celle du Royaume-Uni, et aussi celle de la France qui a une balance commerciale  positive avec lui, mais personne ne sera épargné.

 


DE LA COMEDIA DEL ARTE AU GRAND GUIGNOL !

Défilé manif nation

 

La pièce que nous joue le pouvoir avec les syndicats nous réserve bien des surprises : personnages hauts en couleur, suspense, coups de théâtre, selon un scénario bien imprévisible où la répartition des rôles est désormais répartie. On est passé de la comédia del arte au grand guignol, et le jour de la manif’, ce sera carnaval ! Sauf qu’il s’agit de la France, de son président, de son gouvernement et de partenaires sociaux, gens réputés responsables et sérieux …

A croire qu’en France, on n'a vraiment que ça à foutre... Au moins ça évite de parler de la situation économique qui s'est tellement améliorée, des dangers d’attentats qui se sont tellement éloignés qu'on peut se consacrer à ce débat incontournable : savoir si la manifestation d’aujourd’hui devait être maintenue, interdite, statique ou itinérante. De quoi détourner l’attention du bon peuple qui se lamentait sous des trombes d’eau pour le distraire.

L’autre grand sujet d’aujourd’hui, c’est le Brexit, occulté par la manifestation, dont le gouvernement ne voulait pas, mais que les syndicats réclamaient en se frappant la poitrine et en se revendiquant de la démocratie. Car quoi, on n’interdit pas une manif’, on ne la limite pas dans l’enceinte d’une place fut-elle de la Nation (proposition de Cazanova). Vaste sujet en effet, à côté duquel la sécession possible de la Grande Bretagne est tout-à-fait mineur !

Une petite réflexion au passage : qu’il se produise, à chaque manif’, des centaines de graves délits relevant du tribunal correctionnel, que la capitale soit devenue invivable, que la CGT, laisse les désordres se multiplier et augmenter en intensité, rien de tout cela ne pose le moindre problème au regard de l’exercice sacro-saint de la démocratie. Et surtout n’allez pas l’accuser de connivence avec ceux qui attaquent la police, sinon gare au procès. C’est le gouvernement qui laisse faire les casseurs ! Lol !

Le ridicule des comportements est partout. Il s’est aggravé avec les attaques venant de tous les camps à l’image de Français qui souhaiteraient le départ immédiat du pépère et de son Manolito aboyeur, il suffit de voir les études d’opinion et sur quel toboggan vertigineux ils sont. Alors tout le monde s’en donne à cœur joie : à gauche, hurlent les Christian Paul, les Pierre Laurent, les Aurélie Filipetti, les Clémentine Autain, de l’autre côté c’est Marine Le Pen qui crie un jour qu’il faut interdire les manifestations et qui aujourd’hui se pose en défenseur de la démocratie quitte à se contredire, la droite républicaine n’est pas en reste et dénonce à juste titre la vacance du pouvoir, mais en désordre : les Nicolas Sarkozy, François Fillon, NKM et autres spadassins de moindre envergure tirent à boulets rouges sur le pouvoir, mais pas un qui dit la même chose. Inutile de dire que si des élections anticipées avaient lieu aujourd’hui, elles se dérouleraient dans une panique et un désordre indescriptibles.

Mais voilà-t-y pas que l’exécutif a la velléité de  se rebeller : hier matin, il fait interdire la manifestation par le préfet de Paris ! Non mais ! Martinez en a les moustaches qui se rebroussent. Il demande à voir notre flic en chef et en fin de matinée, nouveau coup de théâtre : le gouvernement accepte la manifestation à la Nation, mais il en limite l’évolution à un périmètre autour de la place. Ce ne sera pas statique : on tournera autour du bassin de l’Arsenal, de quoi se foutre à l’eau pour un syndicaliste. C’est du Guignol grandeur nature ! Et si les manifestants sont « un million », comme d’habitude, on se demande bien comment le cortège va pouvoir caser tout le monde sur une distance aussi courte ! Machiavélique : on vérifiera aisément le véritable nombre des protestataires professionnels. Martinez n’a pas vu le coup venir. Le carnaval n’est pas terminé pour autant puisque dans la foulée, le principe d’une nouvelle manifestation le 28 juin a été accepté, à condition d’en négocier les modalités. Personne ne peut dire comment tout cela va finir, ni qui, des syndicats ou du pouvoir, l’emportera et si la loi Travail sera appliquée un jour. J’en ai quand même une petite idée : dans l’indifférence.

Le vote des Anglais est autrement important pour notre avenir. Il sera temps d’en parler demain.

 


LA POUSSEE POPULISTE

Marine le Pen 2013   Mélenchon Bastille 2013

 

Après l’Autriche, c’est l’Italie. On vérifiera très bientôt ses effets au Royaume-Uni avec le referendum sur le Brexit, on en mesure les progrès même aux Etats-Unis avec le phénomène Trump, et probablement aussi en Espagne avec « Unidos Podemos » cette alliance à l’extrême gauche qui talonne le parti Populaire de Rajoy. En Grèce les populistes n’ont rien réglé et continuent d’encaisser les chèques de l’Europe tout en renaclant à faire les réformes. Cela n’y change rien. Pour réussir en politique aujourd’hui, dans nos vieilles démocraties, il faut être anti-système, et ce n’est pas surprenant puisque le dit système a échoué et les politiques ont renoncé à le changer. On le voit bien en France.

Le cas du Royaume-Uni

L'histoire du référendum britannique incarne jusqu'à la caricature ce que la politique ne devrait pas être. David Cameron en avait lancé l'idée en fonction de petits calculs électoraux qui risquent de lui coûter cher aujourd’hui. L'ancien maire de Londres, Boris Johnson, fait le calcul inverse et semble avoir choisi le Brexit surtout pour arriver plus vite au pouvoir. Comme souvent dans les référendums, les électeurs ne répondent à la question posée - quitter l'union européenne ou y rester - mais à une autre -fermer ou non le pays à l'immigration, le débat s’est fait principalement sur ce thème. L’assassinat de Jo Cox, tuée par un déséquilibré pro-Brexit, a constitué le paroxysme d'une campagne électorale très violente, amplifiée par une presse britannique qui a donné une nouvelle fois la preuve de sa capacité à manier l'outrance. Cameron face à l’Europe comparé à Chamberlain face à Hitler, excusé du peu, faux arguments et mensonges, tout aura conduit à cet épisode dramatique. Le meurtre semble avoir calmé les uns et les autres : tant mieux. Il aboutira peut-être à un vote en faveur du maintien. Mais que d’hypocrisie de la part des Anglais quel que soit leur bord !

Le divorce entre les élites et les peuples des pays développés.

Le plus grave c’est que ce qui se passe en Grande Bretagne est le reflet de ce qui se passe partout ailleurs, y compris en France. Et le meurtre d’une députée en cristallise le constat aberrant : c’est le divorce entre les élites élues ou au gouvernement et les peuples. Ce clivage a dominé la campagne électorale britannique. Les bataillons d'économistes savants qui se sont échinés à expliquer que le « Brexit » serait une catastrophe pour l'économie du pays ont sans doute eu pour effet principal d'alimenter le vote en faveur du divorce avec l’Union... Comment faire entendre raison à des masses populaires qui l’ont perdue, et qui ne veulent plus rien savoir. Car l'opposition au « système » est en passe de devenir la ligne de fracture dominante dans toutes les vieilles démocraties. Chez nous aussi, extrême droite et gauche populistes ont réussi à imposer les thématiques du souverainisme et du protectionnisme à des partis de gouvernement usés, c’est pourquoi Marine Le Pen semble aujourd'hui être le futur candidat à l'élection présidentielle le plus certain d'avoir son ticket pour le second tour. En Italie, Matteo Renzi encaisse une défaite au profit du mouvement « Cinq étoiles » qui vient de remporter haut la main les mairies de Rome et de Turin. En Espagne, deux tout nouveaux partis, Podemos et Ciudadanos, troublent le jeu politique. Plus grave, l’alliance de Podemos avec Izquierda Unida (communistes) risque de faire passer à la trappe le PSOE. En Allemagne,  le parti « Alternative für Deutschland » (AFD) pourrait à son tour déstabiliser la mécanique politique l'an prochain. Partout la clé de lecture est la même et porte sur la question de l'immigration qui est au coeur des débats. Aux Etats-Unis, c'est même la première promesse de Donald Trump face à une Hillary Clinton considérée comme issue du système.

Le mirage des indépendances nationales.

Défiant le principe de réalité, ces nouveaux apprentis sorciers, volontiers nationalistes, experts ès référendums, veulent nous faire croire que nos pays seraient plus forts et plus influents, mieux protégés des crises financières et migratoires en s’enfermant dans un splendide isolement… au mépris de ce que l’histoire nous a appris. Car partout nous rencontrons de beaux esprits qui font de Bruxelles le bouc émissaire de toutes nos lâchetés et calculs politiciens, prompts à ressusciter des rêves de grandeur nationale, sans tenir compte de la puissance disparue. Ils manient pour ce faire débats caricaturaux, dénis et falsifications. Mais quand il n’y aura plus Bruxelles, il faudra trouver d’autres boucs émissaires, et là, on connait la suite ! La montée des « populismes » n'est pas surprenante en temps de crise. Une telle vague s'était aussi formée lors des années 1930, dans la foulée de la Dépression. Toute crise économique pousse au repli sur soi, tue l'espoir au profit du doute, plonge les peuples dans l'incertitude avec le cortège du chômage et de la misère. La tentation est grande alors de se révolter contre un système mis à mal et qui ne tourne plus rond. Et il existe d'excellentes raisons d'être en colère face à des résultantes choquantes comme l’accroissement des inégalités et le marasme d’une croissance qui ne vient pas ou mollement. Pour y faire face il faudrait des gouvernants qui proposent vision et cap, avec des réponses crédibles capables de faire entrevoir un avenir meilleur. Les populistes profitent du vide et semblent apporter des réponses : elles sont évidemment illusoires, mais comment éviter que les citoyens y soient sensibles. Le désenchantement est tel qu’il faut malheureusement craindre qu’il faille en passer par la mise à l’épreuve, avec pour résultat une aggravation de la situation comme on l'a vu en Grèce où les électeurs ont voté l'an dernier contre un plan de mesures que le gouvernement s'est résigné à mettre en œuvre ensuite.

La démocratie représentative.

La démocratie représentative est menacée. On voit ressortir les vieilleries bolchéviques, manipulées par des écervelés qui n’ont pas connu, ou les tentations autoritaires et totalitaires par une frange qui n’a jamais désarmé ni renoncé. Ce sont nos institutions qui sont en mise en danger par l’usure du système politique. Une partie du peuple a de plus en plus de mal à reconnaître l’autorité et la légitimité des élus, mises à mal par le virus de la « démocratie participative ». L’exemple de Notre Dame des Landes est emblématique. Les représentants du peuple devenus des professionnels de la représentation, inamovibles, éloignés de leurs mandants sont condamnés. Il importe, qu’à défaut de se transformer, notre système propose au moins une forme de renouvellement : celle des hommes et des idées qui vont avec. Je crains fort que si nous ressortons du magasin les mêmes personnels, on ne coure à la catastrophe. Voilà où aura conduit l’abaissement de l’autorité du politique et de l’Etat, par un pouvoir qui continue de procrastiner, de manipuler et d’atermoyer. Un abaissement qui rejaillit inévitablement sur l’opposition par effet miroir !


LA SEMAINE D’ARCHIBALD

Haddock se marre bis

 

Retour sur une semaine agitée. C'est comme le temps et ça dure depuis un moment. Quelle époque ! Du côté du temps, on ne peut pas dire que la météo ait fait beaucoup d’efforts pour aider les sinistrés à faire sécher leurs affaires. A se demander ce qu’on a fait au bon dieu (j’en ai une petite idée). Côté CGT, même pas un petit geste pour être solidaire des policiers assassinés. 

Lundi :

On a atteint le comble de l’horreur avec l’assassinat d’un couple de policiers par un terroriste islamiste fou : la barbarie n’a pas de limites. Et dire qu’on est en « Etat d’urgence » !

Mardi :

Martinez-le-stalinien avait promis une mobilisation « énorme » pour sa manif’ : la police a comptabilisé 80 000 personnes à Paris et la CGT … 1 000 000 ! En voilà un qui a les mêmes rapports avec la vérité que l’antique Pravda. On a surtout constaté une énorme casse avec des militants syndicalistes pris la main dans le sac (de la violence). Et si on tapait dans les 450 000 € de sa cagnotte pour payer les dégâts. On a bien fait payer la pelouse du Champ de Mars à la Manif pour tous. Hollande a menacé d’interdire les manifestations : chiche !

Mercredi :

Ce matin les taux d’intérêts allemands à 10 ans sont tombés dans le négatif.

Royal encore punie : EDF devra appliquer un rattrapage de 1,5 € par mois aux 28 millions de clients du tarif réglementé. Têtue et bête à la fois… Mais ça, on savait. Coluche aurait rajouté : « Enfoirée, c’est nous qu’on paye ! »

Primaire de la droite : on va bientôt monter un nouveau "15 de France". Avec la candidature de Guaino, on arrive à 14 candidats. Le ridicule ne tue pas, dommage ! Il ne manque plus que le chauffeur de Sarko ou son poisson rouge (s'il en a un) … Bref, ça fait pas sérieux. Pour qui se prennent-ils tous ces hurluberlus à l’égo démesuré ?

Jeudi :

Echec des négociations sur l’assurance-chômage. El Khomry impute l’échec à l’attitude du Medef (on s’en serait douté). Et courageusement le gouvernement a prorogé le dispositif actuel jusqu’à 2017. Une manière de passer la patate chaude aux successeurs.

A Londres, meurtre de Jo Cox, députée pro « In » par un fou pro « brexit ». La campagne de violence des partisans de la sortie de l’Union a atteint son paroxysme. Une campagne véhémente et mensongère comme seuls les populistes savent le faire. Mais après ?

Vendredi :

L’or est à 1300 $ l’once : du jamais vu depuis août 2014. Cela n’annonce rien de bon.

Mélenchon passe en tête des candidats de gauche dans les sondages. C’est pépère qui rit jaune. On attend la blagounette, mais elle ne vient pas. D’ailleurs il est devenu gaulliste : c’est le premier président de gauche à se rendre à Colombey sur la tombe du Général. Faut-y qu’il soit tombé bien bas pour marcher dans les pas de Philipot !

Et encore : Martinez n’est pas d’accord avec El Khomry. On s’en serait douté.

Samedi :

Conseil national du PS : Camba dégaine la primaire de la « gauche de gouvernement » (si vous savez pas, je vous le dis : c’est le PS + les radicaux + les écolos égarés). Adopté à l’unanimité ! Une manoeuvre hollandaise pour enfermer les Montebourg, Macron, Linneman et autres prétendants dans un carcan fait sur mesure pour le sortant. Ce qui a fait dire à Filoche (lui-même candidat) : «  même une chèvre gagnerait contre Hollande ! ». Les gauchos voteront avec des moufles les deux derniers dimanche de janvier, les veinards.

Dimanche :

Selon le JDD d’aujourd’hui, les cotes de Hollande et de Valls auraient encore baissé. On croyait qu’ils avaient touché le fond, mais non, ils creusent encore. A l’époque, on disait « la cote de Barre baisse et ça amuse la galerie ! » mais avec Hollande et Valls on a rien trouvé de drôle. La situation se suffit à elle-même.

 


LA POLKA DES TAUX

étau des taux

 

Le monde est fou, fou, fou.

Vous savez combien nous sommes sensibles aux mouvements des taux d’intérêts compte tenu de notre endettement et de nos déficits. Eh bien, je plains nos politiques : bienheureux ceux qui y comprendront quelques chose dans la polka actuelle. Car l’affaire n’est pas liée qu’à la situation économique et financière des Etats. Des éléments liés aux événements politiques viennent interférer et rendre les situations difficilement prévisibles. Les marchés viennent en effet de découvrir qu'il y aura un referendum en Grande-Bretagne le 23 juin et qu'un Brexit est possible. Aussitôt s’est déclenché un sauve-qui-peut sur les indices boursiers et une ruée vers les emprunts d'État même avec des taux négatifs. Rajoutez à cela la FED américaine qui parait totalement perdue depuis les derniers chiffres du chômage américain et qui repousse mois après mois sa hausse des taux...

Pour les uns c’est la chute !

Les taux d'intérêt continuent leur chute en Grande-Bretagne, aux États-Unis mais aussi en Allemagne, sans qu'on sache vraiment où elle s'arrêtera. Pour des raisons diverses, mais cela semble plutôt logique (enfin presque). Ils tombent même en-dessous de zéro. Résultat l'épargne ne rapporte plus rien. Un problème pour les rentes et pour les banques.

Pour les autres, c’est la hausse !

Les taux ne baissent pas partout. En fait, le Brexit inquiète aussi sur l'Europe. Et du coup, on reparle des pays qu'on avait oubliés : le Portugal, l'Espagne et la Grèce encore et toujours. Si la Grande-Bretagne quitte l’Union, les partis anti-européens vont connaître un effet porteur sans précédent dans des pays où la situation politique est instable. Que feront les Espagnols qui retournent aux urnes le 26 juin, 3 jours après l'Angleterre, par exemple ? Les taux remontent donc à toute allure dans tous ces pays dits périphériques, ceux qui nous ont fait peur en 2010 et 2011 et qui ont provoqué la crise de la dette et de l'euro. Les investisseurs s'inquiètent et les taux de la dette remontent. Le raisonnement est simple là encore : on imagine les dégâts que peut provoquer ce mouvement de hausse des taux chez eux. Car les marchés se sont aperçus que les pays faibles de l'Europe sont toujours aussi faibles, toujours aussi endettés et toujours aussi instables politiquement.

La folie « brexit » des marchés.

L’inquiétude du Brexit s’étend aussi aux pays qui auraient envie de suivre la Grande-Bretagne, comme La Pologne dont le gouvernement actuel est résolument anti-européen. Il y a aussi la Slovaquie et la Hongrie et même dit-on la Hollande.  Ils pourraient se ruer dans la brèche. Une tentation prise au sérieux par l’Allemagne qui a déjà annoncé que les pays qui sortiront en paieront le prix en perdant les avantages du marché européen.  De quoi alimenter le mouvement de bascule des taux !

Pour les Etats-Unis, c’est toujours le « gris ».

La réunion de la FED n'a bien évidemment pas débouché sur une hausse des taux. La banque centrale américaine continue à s'inquiéter de l'emploi et du contexte international. Elle évoque toujours une nouvelle hausse des taux mais la repousse en permanence, signe d’un manque de confiance dans l’avenir. Le dollar chute donc logiquement et lourdement, notamment contre le yen,  et l'euro flirte avec les 1,13 $... Mais cette fois les indices boursiers qui, d'habitude, réagissent bien quand la FED ne monte pas ses taux, chutent. Une preuve de plus du désarroi qui règne. Le Japon flanche et les indices européens devraient baisser dans la foulée. Acculée par la flambée du yen depuis des semaines voire des mois, la Banque du Japon a pourtant choisi de laisser inchangée sa politique monétaire, par crainte là aussi du résultat du référendum sur le Brexit, qui peut, en cas de sortie du Royaume-Uni de l'Union, faire violemment chuter les marchés et faire monter encore plus le yen, valeur refuge. Une situation qui est devenue intenable pour le Japon et ses exportations. Forcément, elle va devoir intervenir, avant ou après le Brexit.

Les résultats du referendum anglais ne devraient être connus qu'au matin du 24 juin mais la nuit du 23 va être longue : la multiplication des sondages à la sortie des urnes, dont une partie a été commandée par les fonds spéculatifs, les « hedge funds », va alimenter toutes les spéculations surtout si le score est serré.

On n’a pas fini de danser la polka !


RETOUR VERS LE FUTUR

Sarkozy identité

 

Nicolas Sarkozy n’est pas en campagne.

Il fait campagne, nuance. Pour le compte des Républicains et un peu pour le sien, forcément. Ses concurrents lui font un mauvais procès en lui reprochant d’utiliser ses prérogatives de président de parti. Il ne fait, me semble-t-il, que ce pourquoi il a été élu : être le chef de l’opposition et travailler à un projet pour « Les Républicains » qui s’annonce d’ailleurs comme une véritable plate-forme dans laquelle pourront puiser ou se reconnaître tous les candidats. Celui-ci sera présenté en Conseil National le 2 juillet, on ne voit pas comment il pourrait partir avant. Alors, c’est vrai, quand il parle, cela s’entend, ce qui n’est pas le cas de tous les concurrents de la primaire. Et sa carrure fait de l’ombre, bien sûr. De là à affirmer que ce n’est « ni moral, ni éthique », la ficelle est un peu grosse. Alain Juppé aurait pu s’abstenir de ce genre de commentaire qui le fait passer pour un mauvais joueur, ce qui n’est pas son genre.

L’identité nationale.

A Saint-André-lès-Lille, Nicolas Sarkozy a prononcé un discours dont la force et la conviction sonne en effet comme un démarrage de campagne. Mais on n’empêchera pas l’ancien président de penser que c’est en dénonçant la pagaille nationale qu’il séduira l’électorat de droite. Avec le mécontentement qui monte, on ne peut pas lui reprocher de vouloir mettre de son côté ceux que les grèves scandalisent. Ce faisant il risque toutefois de leur servir un plat réchauffé. On comprend bien  que le souvenir des racines, les attaques contre le communautarisme et l’hommage rendu à « l’identité morale, culturelle et spirituelle » de la France fassent vibrer une corde sensible dans le coeur de ceux qui constatent que, effectivement, ces « valeurs » s’effritent. Mais on se souvient que le grand débat voulu par le président Sarkozy pendant son mandat portait déjà sur les mêmes thèmes. Alors, une fois de plus, on va s’écrier qu’il court après le Front national.  Si ce discours est utile, il n’est cependant pas suffisant, car si on en restait là cela indiquerait qu’il ne s’est guère renouvelé et du coup il ferait peser un risque sur l’ensemble de la droite.

Ni de droite, ni de gauche.

Reconnaissons quand même que le choix du thème et le contenu de son discours de Lille ne sont pas fortuits. Ils témoignent d’une redoutable habileté politique : qui peut, mieux que Nicolas Sarkozy s’identifier à l’identité nationale. « Parler de la fierté d’être Français » au moment où démarre l’Euro de football  avec une équipe de France dont on espère des exploits, ne peut que résonner dans les cœurs et les esprits. Impossible de parler après lui. D’autre part, le coeur de son propos oppose la « communauté nationale » qu’il exalte, aux « communautés particulières » qu’il pourfend pour la tyrannie qu’elles imposent en instaurant un « communautarisme » qui cherche à dissoudre la France. Ce serait trop simple de réduire ce « primat de l’histoire, de la culture, des valeurs nationales partagées », à une question de gauche ou de droite, tant cette conception rejoint la vision d’un Manuel Valls qui ne manque jamais une occasion de s’opposer à la gauche multiculturelle. Nicolas Sarkozy sait que l’accusation de « droitisation » est devenue ringarde et que le « peuple » le jugera en phase avec ce qu’il ressent. Il faut donc s’attendre à ce que la campagne soit d’abord un débat sur la France.

Le nœud de tous les problèmes.

Nicolas Sarkozy savait aussi  qu’en se plaçant sur le terrain de la lutte contre le « communautarisme » il surferait facilement sur le mécontentement profond des Français dont l’hostilité au gouvernement actuel n’est plus à démontrer. On rétorquera que ce n’est pas en exaltant l’identité nationale, en visant des minorités, en contribuant à leur exclusion que l’on viendra à bout des maux sévères dont souffre le pays. Il ne suffit pas de caresser son électorat dans le sens du poil, dans un domaine théorique où il ne lui coûte rien de durcir son discours. Nous attendons du président des « Républicains » qu’il nous dise comment il va rétablir le plein emploi s’il est élu président de la république à nouveau. Car là est le nœud de tous les problèmes : Les Français ne songeraient pas à se dresser contre les minorités si le chômage ne faisait dans les familles autant de ravages financiers et moraux. Ils ne craindraient pas le « grand remplacement » invoqué par l’extrême droite et ses théoriciens s’il y avait des emplois pour tout le monde, y compris dans les groupes issus de l’immigration. Pour les Français, la menace sur le statut social, la crainte du déclassement très présente au sein des classes moyennes, la crise qui perdure et qui menace des acquits économiques et sociaux, sont le vrai terreau de l’intolérance, autant que les phénomènes migratoires qui viennent s’ajouter à leurs inquiétudes.

Un projet complet.

Ils attendent que la droite, qui peut légitimement nourrir l’ambition de diriger le pays, dise comment elle va créer des emplois, relancer la croissance, réformer en profondeur sans provoquer une révolution et, tout en même temps, mettre un terme à la dérive de nos dépenses publiques. Certes, on comprend que Nicolas Sarkozy se sente plus à l’aise avec les thèmes propices au lyrisme et en phase avec son tempérament. On comprendrait moins qu’il se contente d’un débat vieux de plus de cinq ans sur l’identité nationale. Il faut espérer que le discours de Lille ne soit qu’un point de départ et serve de cadre à un projet propre à offrir au peuple français les perspectives dont il a besoin, dans la clarté, la vérité et la lucidité. Nous en saurons plus le 2 juillet !


LES SABOTEURS

Manif lycéenne

 

Une minorité de grévistes qui ne représentent guère qu’eux-mêmes, entend imposer sa loi. Ils ne sont soutenus par personne et plus ils appellent à l’élargissement de leur mouvement, plus il s’étiole. Ils donnent de notre pays une bien triste image, celle d’un pays sens dessus dessous, de citoyens résignés et blasés qui galèrent pour aller à leur boulot, qui doivent supporter des tas d’ordures (dernière trouvaille de l’imaginatif Martinez). Ce seront bientôt des entreprises prises à la gorge qui licencieront quelques employés. Cette pagaille d’une France prise en otage, menacée par les attentats, ne peut que faire fuir les supporters étrangers, les touristes et les investisseurs.  Mais de cela ils n’ont cure.

Les saboteurs de la gauche.

Cette poignée de syndicalistes contestataires et violents, a réussi à creuser un fossé profond entre les deux gauches. Ils sont suivis par Mélenchon qui espère bien récolter les dividendes de leurs actions, surtout s’ils parviennent à leurs fins en obtenant, de guerre lasse, le retrait de la fameuse loi El Khomry. Le discrédit du camp réformiste sera alors total. Vestiges d’un monde disparu, qui survit en France grâce à une vieille tradition de monopoles qui ne veulent plus rien dire, ils veulent dicter leur loi à ceux qui voudraient moderniser la gauche. Le prix à payer sera une défaite en 2017, tant les deux bords sont devenus irréconciliables. Après tout, c’est leur problème. Que la gauche soit en miettes m’importe peu.

Les saboteurs de leurs entreprises.

La SNCF, Air France, ERDF, les messageries… paieront demain le prix du refus des réformes par un manque de compétitivité qui débouchera sur des pertes d’emplois quand il faudra faire face à la concurrence. Ce mouvement marche sur la tête. Ce sont des nantis, accrochés à leurs acquis, qui ne sont en rien  concernés par la Loi Travail, qui prétendent lutter contre la précarité des autres alors que leurs exigences et les surcoûts qu’ils imposent à leurs entreprises en créent bien davantage par les prélèvements sur les fonds publics payés par le contribuable que cela entraîne. La faiblesse du gouvernement en lâchant sur toutes leurs exigences arme autant de bombes à retardement pour l’avenir. En 2017, il ne suffira pas de renvoyer la gauche, il faudra mettre un terme au pouvoir de nuisance de ces irresponsables.

Les saboteurs de la France.

A l’occasion de l’euro de football, ils auraient pu faire preuve d’esprit de responsabilité en suspendant leur mouvement de grève. Mais de l’image de la France, ils n’ont que faire. Ils ont obligé le gouvernement à des dépenses dont il n’a pas le premier sou vaillant, ils mettent à mal l’unité nationale et sapent les valeurs républicaines en cautionnant les violences. Ils empêchent les autres salariés, qu’ils méprisent, de se rendre à leur travail. Leur fond de solidarité leur assure un salaire de remplacement, mais ils se moquent bien des conséquences financières pour ceux qui ne peuvent rejoindre leur lieu de travail et doivent prendre malgré eux des jours de congés. Au bout du compte, leur mouvement se soldera peut-être par un point de croissance en moins, ce dont ils se fichent, assurés qu’ils sont de toucher leurs émoluments, et des chômeurs en plus. Eux sont certains de garder leur emploi. De quoi donner crédit à ceux qui dans l’opposition, veulent remettre en cause le statut de la fonction publique.

Vus d’Europe, ces désordres sont incompréhensibles.

Nulle part il n’existe cette sorte de syndicaliste directement sortis du 19ème siècle. Mais le plus grave, c’est qu’en face, au gouvernement, c’est le vide. On donne le triste spectacle d’un pays à l’abandon, avec des zones de non-droit, pas seulement dans les quartiers dits « sensibles ». Mais aussi d’un peuple placide qui devrait se révolter et qui ne réagit pas, comme anesthésié. Le réveil pourrait se faire dans les urnes. Rappelons-nous 1968 et la chambre introuvable qui en est résulté : syndicalistes et gauches de toute obédience récolteront ce qu’ils ont semé.


ALORS BREXIT OU PAS BREXIT ?

Brexit

 

Les sondeurs « outre Channel » devraient être plus sérieux et ménager les cardiaques. Pas un jour sans que paraissent des évaluations contradictoires, quand elles ne tombent pas dans la même journée. Un coup le Brexit est à 48% quand le « In » est à 43, le coup suivant c’est l’inverse. On croyait la partie perdue pour les partisans de la rupture et deux sondages les donnent largement gagnant : aussitôt la Livre décroche et la City s’affole. Seuls les bookmakers eux restent calmes et continuent à donner le camp du « In » très largement gagnant. De longue tradition il vaut mieux se fier à eux, ils sont probablement le meilleur indicateur.

Mais en réalité, personne n'en sait rien... Ce qui est certain c’est que les investisseurs ne veulent pas croire à une sortie de la Grande-Bretagne. Ils pensent même qu'en cas de victoire du Brexit, les gouvernants profiteront des deux ans de période de transition pour tenter de faire revenir les Anglais sur leur décision. Toujours est-il que même les marchés n'ont pas intégré le scénario d'un Brexit. Cameron a mis tout son poids dans la bataille, les grands leaders européens et américains ont aussi agité le drapeau rouge sans que l’on sache si cela aura un impact sur la décision des habitants du Royaume Uni. La journée du vendredi 24 juin va être une journée intéressante à suivre, surtout sur les marchés.

Et puis je vais vous dire, le Brexit, les Français s’en battent l’œil. Ils ont suffisamment à se démener pour faire face aux turpitudes que leur imposent les radicaux de la CGT ou les éléments déchainés avec leur cortège d’inondations. Les plus anciens se rappellent que l’Europe a su exister sans les « Godons » et que cela ne l’empêchait pas d’être prospère. C’est même parce que le « marché commun » était en train de les ruiner qu’ils sont venus frapper à la porte, profitant d’un Pompidou conciliant. S’ils croient que se séparer de l’Europe empêchera les problèmes d’immigration, ils se leurrent, d’autant que plus rien ne nous empêchera de regarder des « embarcations » s’éloigner de nos côtes vers l’eldorado anglais. Les Calaisiens voteraient certainement « pour ».

Histoire de continuer à se détendre un peu : savez-vous qu’en Allemagne le rendement moyen des emprunts toutes échéances confondues est devenu négatif pour la première fois, et que nos voisins germains empruntent à 10 ans à 0,04% ! De quoi faire rêver notre Sapin-les-bas-roses.

Bien fait ! Je ne peux pas résister au plaisir d’évoquer ici le Macron qui s’est pris un œuf sur ses boucles gominées et son costard Lagonda. L’idole des médias bobos l’a bien cherché, non !

 


L’ALTERNANCE EN PERIL !

Archibald en colère

 

Ces grèves qui perdurent sans cause réelle et sérieuse autre que l’idéologie et le déni de réalité non seulement ruinent la SNCF mais contribuent à entretenir un climat délétère dans l’opinion. Les intempéries et les graves inondations qui ont à la fois endeuillé la France et mis dans la galère des milliers de nos compatriotes n’ont pas suscité la moindre solidarité des grévistes jusqu’auboutistes, même si elles en ont occulté quelque peu les actions, et en même temps ont suffisamment occupé les médias pour faire oublier l’essentiel : la conjugaison d’un décrochage économique avec une crise sociale et politique sans précédents. A tel point qu’à bien des égards, même l’alternance qui paraissait acquise est menacée. Notamment par deux dangers.

L’effondrement de la France.

C’est le premier danger. La minorité d’activistes qui cherchent à bloquer l’économie vont compromettre une reprise déjà timide, sans parler des violences récurrentes qui ont mis à sac les centre des grandes villes, ruinant un peu plus l’image de la France en Europe et dans le monde, au moment où l’on s’apprête à recevoir les participants à l’euro de foot. Les Français atterrés constatent que l’Etat laisse faire et que l’ordre public n’est plus vraiment assuré alors que le pays affronte une menace terroriste de grande ampleur. La République se couche devant la loi du plus violent. Pendant ce temps-là, loin d’aller mieux, l’économie continue de s’effondrer comme de nombreux signaux le montrent : augmentation des faillites qui réduisent la capacité de production, régression des investissements étrangers, chute du tourisme avec la peur des attentats (les grands hôtels sont vides), les fusions-délocalisations se poursuivent avec le départ de Technip à Londres, après Lafarge, Alcatel, Alstom, Norbert Dentressangle, sans oublier la déroute de Vallourec… On peut compléter le tableau avec le départ des entrepreneurs, des contribuables fortunés, des cerveaux, qui s’accélère. L’effondrement de la France c’est aussi l’atomisation de la société secouée par l’islamisme radical et traversée par des envies de révoltes liées au désespoir qui atteint de nombreux secteurs, agriculteurs, ouvriers, jeunes… avec des classes moyennes déstabilisées par le chômage et dévastées par une fiscalité et une politique de la famille qui la ciblent systématiquement. Le grand responsable de tout ça, ne le cherchez pas, c’est François Hollande. Sa démagogie et sa faiblesse ont ouvert un boulevard au populisme et ont ruiné toute velléité de redressement en échouant même sur une réforme pourtant vidée de son sens. Face au spectacle qui nous est offert, c’est la question même de la capacité à réformer par la voie démocratique qui est posée !

L’opposition dans la confusion.

Le second danger, c’est une opposition faiblement audible et en ordre dispersé. Pour la gauche, la messe est dite : laissons-la à ses contradictions. Ses divisions la conduisent irrémédiablement à la défaite. Mais au profit de qui ? Pour l’instant, la droite et le centre n’offrent pas une alternative crédible. La longue procédure de la primaire est en train de se transformer en machine à broyer les candidats avec le risque qu’il en sorte à l’automne un postulant affaibli par tant de mois de concurrence et de rivalités assassines. C'était peut-être une bonne idée pour une période tranquille. La crise et les attentats changent la donne. On a déjà dénoncé le trop grand nombre de candidats alors que d’autres s’apprêtent encore à entrer en lice.  La candidature de Nicolas Sarkozy, qui n’est une hypothèse que pour les naïfs, ne contribue pas à clarifier le débat. Au contraire, les soutiens qu’il reçoit forment une nébuleuse qui manque de cohérence. Les Ciotti, Wauquiez, Baroin, entretiennent la confusion par la multiplicité de leurs discours et les divergences qu’ils affichent. L’énergie, c’est bien, l’expérience c’est bien, mais il en faudra un peu plus pour faire admettre aux Français qu’on peut remonter le pays. Les autres sont occupés à se démarquer et paraissent trop dans le calcul politicien. Le centre n’est pas clair et peut contribuer à ruiner la primaire. Pourtant, la tâche sera immense. L’épreuve de force imposée par la CGT et FO, ces derniers vestiges du syndicalisme communiste et anarchiste, visent à interdire toute modernisation par la voie démocratique. Leur capacité de nuisance est amoindrie, elle reste encore suffisamment opérationnelle pour obliger un pouvoir affaibli à multiplier les dépenses clientélistes. Le malheur c’est qu’elles engageront son successeur. Les 5 milliards d'euros dépensés depuis le début de l’année seront plus de 10 en année pleine à partir de 2017. Inutile de croire à un  déficit limité à 3% dans ces conditions. Sans compter qu’il faudra recapitaliser les entreprises publiques de l’énergie et des transports et financer les concessions faites par l’Etat aux syndicats de la SNCF, d’EDF ou d’Air France… Face à des Français beaucoup plus démocrates socialistes qu’on ne le croit, il faudrait donc une opposition forte et crédible avec un programme solide et convaincant, qui réponde à toutes ces problématiques avec des solutions claires. Et puis que les candidats écoutent les Français un peu plus et leur ego un peu moins ! Faute de quoi, la tentation populiste pourrait être la plus forte.

L’alternance est bien en danger.


APRES MOI, LE DELUGE !

Hollande trempé

 

Oui, bah le déluge n’a pas attendu.  

Que d’eau, que d’eau ! Avec pépère à la barre, adepte du discours douché, ça devait finir comme ça. La France prend l’eau, au propre comme au figuré. Et elle est à la une de la presse étrangère partout. C'est-y pas beau ça ? Le problème c'est que les articles ne portent pas seulement sur les éléments déchaînés, ils focalisent aussi sur les casseurs, les manifestations, les grèves, et l’impuissance réformatrice de notre gouvernement. Et si nous sommes observés de près c’est à cause de l'Euro qui commence bientôt. Aussi pour compléter le tableau, le pouvoir nous noie sous une abondante série d’affirmations et de données démenties par les faits. Le mensonge érigé en principe de gouvernement, et après l’on s’étonne que les citoyens soient exaspérés ou décrochent ou se réfugient vers l’extrême-droite !

Chiffres bidons.

C’est devenu une constante : dans la république hollandaise, les chiffres sont systématiquement bidonnés. On le constate chaque mois avec la parution des statistiques du chômage, devenues le refuge de tous les transvasements entre chômeurs de catégorie A, B, C ou D. On le sent à travers les commentaires de la Ministre du Travail qui feint de s’étonner au constat d’une « hausse inhabituelle » de ceux qui n’ont pas régularisé leur situation à Pôle emploi ou d’un «  rebond inhabituellement fort » du nombre de sorties des inscrits au chômage. On l’entend dans les arguments employés par le chef de l’Etat lui-même lorsqu’il compare son désastre social à la performance de son prédécesseur, en maniant des chiffres et des durées qui ne peuvent en rien être rapprochés. C’est comme les 9 000 embauches de policiers qui ne sont en fait que 390. Excusez du peu !

Statistiques embellies.

Dans la république hollandaise, on arrange aussi les statistiques pour mettre en avant la baisse historique de la dépense publique. Notre Sapin-les-bas-roses ne manque pas une occasion de se réjouir. Mais c’est sans compter avec l’acuité, l’obstination tatillonne de la Cour des comptes pour faire jaillir la vérité : non, la France ne réduit pas ses dépenses publiques, et non, malgré les rodomontades de son ministre des Finances, la maîtrise des comptes n’est pas assurée.

Camouflage de la dette.

Dans la république hollandaise, on déguise la réalité pour faire en sorte que les ratios de la dette soient présentés de façon à masquer le décrochage de notre économie. On les tripatouille en espérant éviter que ne soit constatée l’augmentation de notre dépendance vis-à-vis de nos créanciers. Alors on jongle avec les emprunts, on fait faire des acrobaties aux taux d’intérêt, on se cache derrière la haute technicité des instruments financiers pour dissimuler l’inavouable : la France s’enfonce vers une dette à 100% de sa richesse. La crédibilité de la parole publique peut bien en souffrir, rien ne doit contrarier le « ça va mieux ».

Baisse record du chômage.

Ah oui ! Mais c’est en Allemagne. Encore et toujours l’Allemagne. Non seulement notre voisin ne ralentit pas mais il continue à créer des emplois. C’est une bien mauvaise nouvelle pour ceux qui prenaient leurs désirs pour des réalités et les allemands y arrivent sans avoir besoin de trafiquer les chiffres comme en France avec des emplois fictifs ou des programmes de formation inadaptés. Non, eux, c’est avec de vrais emplois, dans le secteur privé, et avec de vrais salaires ! Mieux : pas avec des salaires low cost comme on aimerait nous le faire croire. D'ailleurs l'Allemagne a adopté le SMIC il y a plus d'un an. Une maigre consolation pour nos gouvernants : malgré cette bonne santé économique et cette réussite sur le front de l'emploi, pour la première fois depuis la fin de Deuxième Guerre mondiale, les deux partis traditionnels allemands (CDU et SPD) sont passés sous la barre des 50% dans un sondage. Une réussite qui ne profite pas du tout à la coalition au gouvernement. Allez y comprendre quelque chose dans la psychologie des peuples.

C’est peut-être pour cette raison que notre pépère a ouvert en grand les vannes de la dépense publique. Pourquoi s’en faire ? Quitte à être impopulaire, au moins tenter le tout pour le tout. Mais ça ne décolle pas pour autant : il patauge à 14%. Après moi le déluge !

 


ORAGES SUR LA FRANCE…

Orages

Il pleut des cordes.

Une situation météorologique exceptionnelle et rare fait se déverser sur le cœur du pays des précipitations abondantes qui battent tous les records. Il y aura eu au moins un effet positif dans le cortège de misères qu’elles occasionnent : celui de mettre fin aux « nuits debout ». Pour ne rien arranger aux difficultés de circulation qu’elles suscitent en inondations et pluies diluviennes, de nombreux Français se trouvent confrontés à des grèves qui leur compliquent singulièrement la vie. Parfois, on peut se demander ce qu’on a fait au bon dieu.

Il pleut aussi des chèques en bois.

La crise sociale et même politique n’est pas seulement violente, elle est interminable. Elle provoque des difficultés qui se retrouvent dans tous les secteurs de l’activité, industrie, distribution, tourisme, commerce. Alors qu’il fallait se hâter de réparer les dommages causés par le terrorisme auprès de l’opinion internationale, nous avons fait exactement l’inverse. Le conflit déclenché par la loi travail donne une image désastreuse de notre pays. Le désordre n’est jamais le meilleur vecteur de l’économie, surtout quand il dure et les annulations de séjour en France, déjà en baisse, sont encore plus nombreuses. Les livraisons de carburant se sont améliorées, mais les nouvelles grèves, indépendantes de la loi El Khomri, comme à la SNCF, à la RATP, et dans le transport aérien vont finir par amputer le produit intérieur brut et créer un chômage supplémentaire. Pour tenter de mettre fin aux mouvements sociaux orchestrés particulièrement par la CGT, mais pas seulement, le gouvernement tente de sauver sa loi El Khomry en arrosant sa clientèle électorale ou en satisfaisant des revendications catégorielles. Déjà 4 milliards d’euros d’engagés alors que l’Etat n’a pas un sou vaillant et que la Cour des Comptes vient de contredire le Ministre des Finances sur la réduction des déficits. Pas responsable et profondément démagogique. Il n’en sauvera probablement pas pour autant ce qui reste d’une loi qui a été surtout un prétexte pour les syndicalistes jusqu’auboutistes de faire payer à Hollande sa « trahison ».

Une image déplorable de la France.

En Europe et dans le monde, l’incapacité de la France à adopter les réformes économiques et sociales qui sont appliquées depuis déjà des années partout ailleurs est incompréhensible. Les commentateurs étrangers découvrent la particularité du caractère national français, frondeur, râleur, imperméable au changement. On ne se moque pas seulement de nous. C’est bien plus grave. C’est la réputation de la France qui est en cause. Elle est de moins en moins bonne et les investisseurs viennent chez nous moins volontiers qu’ailleurs, comme le démontre une étude relative à l’année 2015. Mais ce sont aussi les départs de nos talents qu’il faut constater. Tous ces jeunes qui ont coûté cher à former et qui iront dispenser leur savoir et savoir-faire sous d’autres cieux plus propices à leur emploi et à leur avenir. La France s’appauvrit un peu plus chaque jour. Tout cela est le fruit d’une incompétence et d’un manque de lucidité de l’exécutif autant que celui d’une rigidité syndicale entêtée sur des idées dépassées. Yvon Gattaz a eu des mots durs à leur sujet, qu’ils n’auraient peut-être pas dû prononcer, mais ce faisant il a dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. La responsabilité du PS n’est pas moindre : ses divisions internes ont offert une brèche aux syndicats contestataires dans laquelle ils se sont engouffrés.

La CGT a réussi à placer le gouvernement dans une situation telle qu’il ne peut s’en sortir qu’en étant humilié. Il est condamné à céder sur tout pour espérer aborder l’Euro  dans des conditions moins cahotiques. Il n’y vraiment pas de quoi se réjouir.

Il pleut sur la France… et son Président est aux abonnés absents !