HISTOIRE
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MIGRANTS, REFUGIES : L’EUROPE PATAUGE !

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La Grèce en première ligne

Désormais, ce n’est plus l’Italie et Lampeduza qui doit affronter les flux de migrants. C’est la Grèce, qui n’en demandait pas temps qui est la nouvelle porte d’entrée sur le continent européen. Ce pays a beau avoir triché pour entrer dans la zone euro et son dirigeant actuel enterré ses idéaux pour se maintenir à son poste en réussissant à nous extorquer des milliards d'euros avec des promesses qu'il ne tient pas,  on a tort de le laisser se débrouiller seul avec un flot massif de migrants et de l'enfermer dans ses frontières... Jusqu’à il y a peu, la Grèce réclamait de l'aide à Bruxelles mais tout le monde s'en foutait.

La route des Balkans.

Les États membres de l’UE se révèlent incapables de gérer ensemble la crise migratoire, qui mêle immigration clandestine et réfugiés. « L’Europe est confrontée à une crise humanitaire imminente, en grande partie de son propre fait » avertit le Haut-commissariat aux réfugiés. En effet, les barbelés qui ferment la route des Balkans transforment la Grèce en un vaste « Calais », où les migrants se concentrent. 30 000 personnes y sont dans l’attente d’un hébergement d’urgence et ils seront plus de 100 000 à la fin du mois. On comprend bien que le pays, qui connait par ailleurs de graves difficultés économiques n’est pas capable de suivre. La Commission européenne vient de débloquer 700 millions d’euros (sur trois ans) qui devraient lui aller en priorité, mais cela ne suffira pas, si ce n’est pour installer au bord de la mer Egée les mêmes « jungles » que celles qui prospèrent sur le rivage de la mer du Nord. La Grèce se retrouve à nouveau au cœur d’une crise européenne grave, mais cette fois-ci, elle n’est pas seulement la victime de l’incurie de ses dirigeants, mais plutôt de sa position géographique et des mafias turques. Pas plus que d’autres en Europe, la Grèce ne peut gérer cette situation seule. C’est pourquoi Angela Merkel en a appelé à la solidarité avec Athènes et tenter de dissuader  les états européens de se barricader chez eux. Comme toujours, c’est elle qui a raison. 

Le flux ne tarit pas.

Au cours des deux derniers mois, plus de 120 000 migrants ont débarqué en Grèce et pour la plupart ont traversé le pays… Même si les choses se calmaient en Syrie, ce sont sans doute encore des centaines de milliers de personnes qui tenteront leur chance dans les mois à venir. Et l’Union européenne  est restée comme sidérée devant cette menace qui risque pourtant de la détruire. Les pays qui jalonnent la route entre la Grèce et l’Allemagne pratiquent le « chacun pour soi » et ont érigé des murs et des barrières le long de leurs frontières, au mépris des traités qui nous lient. Leurs policiers, quand ce n’est pas l’armée, tentent de dissuader les migrants de marcher vers l’Allemagne, la Suède, l’Angleterre. Devant la pression ils finissent par les laisser passer. La chancelière Angela Merkel est le seul chef de gouvernement à préconiser une juste répartition des migrants entre les pays membres de l’UE, mais beaucoup des États d’Europe centrale et orientale font la sourde oreille.

Les européens se contentent de subir.

Bien qu’Angela Merkel campe sur sa position (« Nous pouvons le faire »), elle est isolée. Jusqu’à maintenant, la France a été quasi absente alors que François Hollande aurait dû lancer une grande négociation européenne sur le sujet des migrants, mais il est resté inerte. Les Européens se sont contentés de subir, faute d’un leadership que l’Allemagne, elle-même divisée, ne peut assumer seule. Il n’y a pas eu de concertation européenne digne de ce nom, pas vraiment de négociations, peu d’espoir de trouver des solutions, même provisoires. On n’a vu que des égoïsmes qui s’additionnaient. A croire que les Européens ne sont pas tous conscients de l’enjeu. Selon les pays, on assiste à des comportements discordants : le Danemark veut confisquer les économies des immigrés pour qu’ils contribuent au financement de leur accueil, tandis que d’autres s’efforcent de traiter les migrants avec humanité et sans coercition. Mais comme à Calais, vient tout de même un moment où il faut imposer une solution. Les pays de l’Union qui refusent tout sacrifice ne veulent pas comprendre que leur politique de l’autruche finira mal parce que l’Europe elle-même baissera les bras devant un phénomène dont seul un traitement radical peut venir à bout. Il est donc temps de mettre un peu d’ordre dans cette situation anarchique qui contribue à détruire l’Union, la discrédite aux yeux des peuples et peut lui porter un coup fatal.

Un sommet européen, enfin !

Il était temps ! Car le temps est compté maintenant pour qu’une solution collective soit trouvée. Les concertations du président français avec Cameron hier et Merkel aujourd’hui semblent annoncer un début de réveil. La réussite du sommet de lundi prochain sera d’abord une question de volonté politique. Les « rustines » financières ne sont pas suffisantes. La pression exercée sur les territoires concernés par le passage des migrants pose mille problèmes. Deux logiques s’affrontent en effet : la première veut accueillir et répartir, la seconde se veut pragmatique et pense qu’une réponse collective est trop compliquée, il faut donc dissuader, fermer les frontières. Ce qui revient à isoler la Grèce. Impensable !

L'Europe se grandirait en sortant du sommet avec des décisions collectives.

 

 

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