HISTOIRE
2016 : ETAT DES LIEUX (5) - L'ECONOMIE MONDIALE
LA PRIMAIRE A DROITE AU BANC D’ESSAI (2)

LA PRIMAIRE A DROITE AU BANC D’ESSAI (1)

Primaire à droite

 

UNE METHODE A HAUT RISQUE POUR LA DROITE ET LE CENTRE

Voici un premier article d’une série qui nous permettra de faire le tour de cette primaire dans tous ses aspects : candidats, organisation, campagne … Cette procédure est inédite pour la Droite.

La « primaire » est une nouveauté pour la droite.

D’habitude, c’est le « chef naturel », patron du parti, qui le représente dans la compétition. Ceci nous a valu des premiers tours avec des candidatures multiples de la droite et du centre, chaque sensibilité voulant être représentée pour des raisons aisément compréhensibles : il en va de l’existence et de la notoriété du parti que seule la compétition présidentielle peut valider. Nous avons donc connu les confrontations UDF-RPR, les chocs Chirac-Balladur, la concurrence Sarkozy-Bayrou, … Mais avec l’irruption du Front National à un niveau très élevé, -Merci Hollande-, ce scénario d’éparpillement des voix au premier tour serait suicidaire s’il était appliqué, aussi bien pour la droite que pour la gauche, les deux candidats arrivés en tête étant seuls qualifiés pour le second tour. Les scores obtenus par le FN lui assurant de figurer dans tous les cas. Il y a donc nécessité d’avoir la moindre dispersion des voix pour éviter un scénario à la 2002. Voilà pourquoi la gauche avait fait une « primaire » en 2012. Voilà pourquoi la droite et le centre qui doivent absolument faire front commun doivent en organiser une pour désigner leur champion pour 2017. En espérant que les « marginaux », tels Dupont Aignan, ne progressent pas trop.

Le contexte politique tel qu’il ressort des Régionales.

La droite et le centre n’ont pas fait le plein des voix, tant s’en faut, lors des dernières élections régionales. Le Front national a réalisé un score important, équivalent à celui de la présidentielle, malgré le faible taux de participation. La gauche s’est partiellement réveillée sous l’émotion suscitée par les attentats et la remontée de la cote du Président. On ne peut pas dire que le résultat soit rassurant pour la droite et le centre. Il a fallu attendre le second tour pour observer une mobilisation plus importante de ses électeurs. Certes, les « Régionales » n’attirent pas nos électeurs autant que les échéances majeures, mais l’indicateur est là : certains y lisent une lassitude devant le débat anticipé des primaires, venu polluer la campagne. De fins observateur ont même noté que toutes voix additionnées, la gauche était majoritaire au 1er tour. Un élément que nous serions bien inspirés de ne pas oublier.

Le risque d’aggraver les querelles et les clivages entre les « droites ».

Si à gauche, on est habitué aux débats, jusqu’à en abuser, à droite et au centre, la tradition n’est pas la même. Combien de fois ai-je entendu au cours de ma carrière militante, ce « quand allez-vous vous mettre d’accord ?» qui était la manifestation d’une mauvaise humeur devant nos « concurrences » qui nous paraissaient pourtant naturelles. Cela a fini, après l’avatar de 2002, par la création de l’UMP. La primaire c’est par définition la multiplicité des candidatures. Les candidats seraient bien inspirés d’éviter le dénigrement réciproque, surtout venant des entourages, les petites phrases assassines, le souci du démarquage. Ils devront gérer l’inévitable chevauchement des idées, car, quand on appartient à une même famille, on a nécessairement un capital en commun. Encore faut-il régler l’épine que représente la participation hypothétique du centre. S’il ne s’implique pas, l’initiative perd tout son sens.

Le grand risque tient dans la capacité à organiser le scrutin.

Nous avons gardé un mauvais souvenir du duel Copé-Fillon.  Avec la « primaire », on change de dimension. Faire venir voter plusieurs millions d’électeurs volontaires suppose une organisation sans faille. Il faut du personnel formé aux procédures en nombre suffisant. Il faudra des représentants de chaque candidat, le dépouillement et la collecte devront suivre des procédures à la traçabilité indiscutable. Déjà que le soupçon est permanent à l’intérieur du parti entre les grands rivaux ! En effet, rien que pour les 150 ou 160 bureaux de vote prévus dans le Maine-et-Loire, il faudrait entre 500 et 600 personnes qualifiées pour garantir la bonne tenue du scrutin. Même avec 2 500 adhérents, je ne sais pas où on trouvera les volontaires quand on voit avec quelle difficulté on a recruté quelques délégués pour surveiller ici ou là le scrutin régional. Il y aura donc prétexte à contentieux et à refuser le verdict sorti des urnes. On peut donc craindre le pire.

Le niveau de la mobilisation est un autre risque.

A moins de 2,5 millions de votants, on frisera le ridicule. Comment notre électorat va-t-il recevoir cette initiative ? Je serai tenté de répondre : diversement, selon les régions et le tempérament local. En Anjou, où l’on n’aime pas s’afficher, je vois mal nos électeurs se précipiter vers les urnes d’un scrutin qui « étiquette », au vu et au su de tous. La participation est la clé de la réussite de l’opération. Encore faut-il que la campagne se passe bien, que les candidats se respectent, que les arguments ne volent pas trop bas. Le contexte ne pardonnera pas. Une campagne trop violente ou trop agressive débouchera inévitablement sur une … démobilisation. Sans compter que « le noyau dur partisan » chez les Républicains  n’est pas forcément prêt à jouer le jeu : pourquoi payer une cotisation à 25€ ou 30€ si avec 2€ on peut avoir les mêmes droits ! C’est une remarque qui revient souvent.

C’est donc facile à comprendre : il y a la nécessité d’une déontologie partagée si on ne veut pas mener l’opposition à la catastrophe. A quoi bon dire du mal du concurrent s’il faut au final voter pour lui, je vous le demande ? Personnellement, je ne ferai campagne pour personne. Je serai un observateur scrupuleux et intransigeant du respect de la règle du jeu. J’en rendrai compte sur le calepin. Et chaque candidat aura droit à sa part de compte-rendus et de commentaires. Surtout, ne pas perdre de vue l’objectif final : battre la gauche et l’extrême-droite.

Mais cette primaire est vraiment à hauts risques.

 

Commentaires

Richard VIAU

Bonjour Daniel. Je partage une fois encore ton analyse exceptée la neutralité vis à vis des candidats. J'ai actuellement une préférence pour l'un d'eux même s'il ne s'est pas encore officiellement déclaré. Je choisirai publiquement le ou la candidate au démarrage de la campagne. Cordialement et à samedi. Richard.

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