HISTOIRE
LE PETIT COURS D’ORTHOGRAPHE
LA FRANCE SOUS TUTELLE

LE FNPS POUR LES NULS !

Nicolas_sarkozy ump

 

L'ancien président de la République avait affirmé dans une interview que : "Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS ! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le "FNPS". Des propos qui  indignent à gauche.

Le terme de FNPS, écho à l'"UMPS" dénoncé par Marine Le Pen, est "surtout l'aveu d'une panique", selon Jean-Christophe Cambadélis. "La direction de l'UMP constate qu'après avoir abaissé les frontières avec le FN, son électorat file vers le Front national".  Toujours dans le déni, le stratège de la rue de Solférino, qui ne voit pas que les vases communicants fonctionnent entre son électorat et celui du FN. Stratégie pourtant bien huilée : plus on tape sur le parti extrémiste, plus il monte dans les sondages… mais pas au détriment de l’UMP comme espéré.

Et c’est bien compréhensible.

Manolito et Marinette se tiennent par la barbichette. Le premier entonne ses grands airs de matamores avec coups de mentons bien catalans, la seconde engrange les voix de tous les abstentionnistes déçus que les propos Vallsiens réveillent : « puisque tu as peur du FN, eh bien tu vas voir ! ». C’est que la peur n’évite pas le danger. Qui ne voit que ceux qui s’apprêtent à voter pour le parti mariniste sont essentiellement des jeunes que la politique menée a conduit dans le vide, et les ouvriers abandonnés par la gauche, qui ont fui Mélenchon depuis son discours de Marseille, et beaucoup de déçus de 2012 qui attendaient d’être « réenchantés »… Cela finit par faire beaucoup de monde.

Demain on rasera gratis.

Le FN, dont on constate qu’il penche de plus en plus à gauche mixe habilement identité, sécurité et social, de quoi attraper large ceux qui se laissent prendre aux mots. Mais une fois au pied du mur, que resterait-il de tout ce gallimatia ? Le département, clé de voûte de la France des oubliés ? Il faut un sacré culot pour en faire le point d’appui de la défense de la Nation, du département et des communes. Des références qui fleurent bon 1789. De quoi flatter le Français cocardier. Mais c’est une aimable plaisanterie : vouloir faire vivre la France du 21ème siècle, à l’heure d’internet et de la cybernétique, au rythme de celle de la fin du 18ème, c’est vouloir la confire dans la naphtaline. Si ça c’est le progrès, je veux bien me faire évêque (quoi qu’il soit un peu tard). Opposer cette France-là aux « hyper-régions et à l’Union européenne » c’est tourner définitivement le dos à l’avenir. « Eh Marine, ouvre tes fenêtres et regarde un peu dehors, le vaste monde tel qu’il est et non pas tel que tu voudrais qu’il soit ! ». Elle rêve de « pouvoir défier la finance et les multinaitonales, de rejeter les européistes qui appauvrissent la France et les mondialistes qui nous coupent de notre identité nationale », un discours qui devrait en effaroucher plus d’un tant la Marine se substitue à l’extrême gauche. De quoi ratisser large. Machiavélisme pur.

Le gouvernement joue avec le feu.

Agiter la peur de ce parti-là peut se justifier devant un tel déluge de contre-vérités et d’absurdités. Sauf que ce discours est celui que beaucoup de Français déboussolés, notamment par l’échec de la gauche dans tous les domaines, ont envie d’entendre. On sait bien qu’agiter la peur comme un épouvantail est contre-productif, car le procédé culpabilise ou ulcère ceux qui y voient un recours et qui hésitent encore. Le discours du 1er Ministre est dramatique parce qu’il est la résultante d’un formidable contresens. Il croit pouvoir s’appuyer sur un hypothétique « esprit du 11 janvier » qui animerait les Français, sans se rendre compte que c’est du sable. Il est grand temps d’abandonner  cette voie-là pour se confronter au FN, projet contre projet.  Et brandir la défense de la République n’est pas du tout suffisant ni satisfaisant. Il est grand temps que les dirigeants du PS s’aperçoivent que leur petit jeu est dangereux. En ne cherchant qu’à mettre l’UMP dans l’embarras, ils cultivent leur propre défaite. Mais surtout, ils appauvrissent la démocratie.  Qu’adviendra-t-il si le PS se prend une déroute monumentale au point de ne pas s’en relever ? Est-il bien raisonnable de faire du FN l’adversaire principal qui n’en demande pas tant. Derrière ce jeu, il y a bien une collusion objective : au premier tour, on vote FN en espérant le « front républicain » sur le candidat de gauche au 2ème tour.

Voilà pourquoi, pour un électeur de droite qui serait tenté malgré tout de voter FN, c’est voter PS assurément au second tour. Quand Nicolas Sarkozy brandit le slogan « FNPS », ce n’est pas seulement pour répondre au « UMPS » de Marine Le Pen, il s’adresse en premier lieu aux électeurs de la droite pour les mettre en garde. Et il a parfaitement raison.

 

 

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