HISTOIRE
OUTRANCE !
COLERE OU MANIPULATION ?

APRES L’INTERVIEW …

Nicolas_sarkozy ump

                                   … LES COMMENTAIRES.

 

Les cibles ont été atteintes.

Il suffit d’entendre les commentaires hérissés des socialistes et venimeux des frontistes. Pépère s’est même fendu d’un entretien-rencontre avec les lecteurs du Parisien pour tenter de faire pièce et la fureur du Manolito fait plaisir à voir.

Par cette interview, Nicolas Sarkozy s'est enfin résolu à se tourner vers l'avenir et à développer des éléments de programme économique. Il dresse un constat sans concession mais plutôt objectif de la situation actuelle et conclut que la France est en situation «de décrochage». Il a voulu répondre aux préoccupations principales des Français, qui ne se limitent pas à la crainte du terrorisme djihadiste, à savoir encore et toujours le chômage.

L’entretien qu’il a accordé au Figaro le pose en patron de l’opposition.

Voter FN c’est voter PS, l’exemple du Doubs sert d’exemple irréfutable. J’aurais l’occasion de revenir sur la pertinence de la collusion entre FN et le PS. D’ailleurs la formule FNPS a fait mouche des deux côtés. Elle n’est pourtant pas nouvelle. Il ressort que le seul vote d’opposition responsable, c’est le vote UMP. Il s’impose aussi en patron de l’opposition parle constat sans concession qu’il fait du pouvoir en place. Ce ne sont certes pas les propositions de Marine Le Pen qui pourraient remédier à la situation. Il est significatif qu'il mentionne qu'il y a près de 6 millions de chômeurs en France. Il utilise la version la plus élevée de l'estimation statistique du chômage, estimation haute et sans doute la seule réaliste d'ailleurs. C'est bien sûr une façon de ne pas laisser à la gauche le bénéfice politique du semblant d’amélioration des chiffres du chômage du mois dernier. Ce bilan accablant mérite un « carton rouge » qui aura d’autant plus de valeur qu’il viendra de l’opposition républicaine de la droite et du centre.

Le second volet qu’il a développé c’est la défense du bilan de son quinquennat.

Enfin sera-t-on tenté de dire. D’abord il a raison de ne pas laisser dire qu’il s’est tourné les pouces pendant cinq ans, y compris dans son propre camp, et de rappeler quelques grandes réformes accomplies dans des conditions incomparablement plus sévères avec la crise de 2008 que celles d’aujourd’hui, où la crise n’est que franco-française. Si crise il y a, c’est celle de notre incapacité à nous adapter au monde réel par manque de volonté de ceux qui nous gouvernent et qui campent sur les acquis d’une autre époque. Et ce qui fut accompli entre 2007 et 2012 ne fut pas rien : plus de réformes en 5 ans que sous Giscard en 7. Qu’on se le dise, Nicolas Sarkozy ne laissera pas dire n’importe quoi sur la politique qu’il a menée et qui a bien des égards fut un succès comme les heures supplémentaires défiscalisées. Il suffit de rappeler qu’en 2011, le taux de croissance de la France était de … 2% ! C’est le préalable nécessaire pour amener les propositions d’une politique alternative.

Les grandes lignes d’une politique alternative.

Il ne s’agit pas de faire dès maintenant l’énoncé d’un programme complet qui viendra en son temps. Mais avant les élections départementales, il est bon de décrire le cadre et la philosophie qui vont l’animer. Nicolas Sarkozy sait et dit posément sans le porte-voix de l'exagération partisane que la croissance, le chômage et l’investissement sont trois variables-clefs dont le niveau et l'évolution sont préoccupants. La France est en-deçà de la croissance de bien des pays européens ( Grande-Bretagne, Espagne, Allemagne ) avec 1% prévu pour l'année 2015 et après trois années en-dessous de 0,5%. Il sait aussi que, concernant le chômage et l'investissement, la France est face à un double défi historique.

Et il a raison d’affirmer : « Sans confiance, il n'y a pas d'investissement possible ».

Une fois le diagnostic posé et incontestable, dès lors que l'investissement est effectivement un pivot de notre devenir économique commun, Nicolas Sarkozy a raison de plaider pour une politique qui placerait l'entreprise au cœur de la décision publique. S'agissant de l'endettement public, il se contente d’une formule lapidaire : «La priorité sera de baisser fortement et simultanément les dépenses et les impôts». Une prudence nécessaire compte-tenu que nous ne sommes pas au bout du quinquennat et que la situation peut encore se déteriorer. Il est bien placé pour savoir qu’il s’agit d’un sujet épineux qui méritera des mesures d’autant plus draconiennes que la situation sera dégradée. Réduire de 7 points de PIB (pour nous ramener légitimement à 50% du PIB pour la dépense publique) représente un effort de près de 150 milliards. Comme il n’y aura pas de baguette magique, il y faudra du temps probablement. On comprend que son affirmation reste non documentée pour le moment.

Un point sur lequel il n’aura pas de mal à convaincre après les travaux de Jérôme Chartier, c’est le niveau des impôts. On sait que c’est désormais un handicap économique en France. Il souhaite aussi s'attaquer au statut de la Fonction publique et au nombre de fonctionnaires, principal moyen de baisser la dépense publique. A titre d’exemple, il mentionne -à juste titre- le rétablissement du jour de carence maladie qui avait effectivement eu des répercussions sur l'absentéisme et qui n'est que justice au regard de la situation des salariés du secteur privé.

Les recettes néo-libérales qu'il propose (augmentation du temps de travail, retour des heures supplémentaires défiscalisées, baisse des cotisations sociales, limitation des droits des salariés au strict minimum auquel la France ne peut pas déroger selon le droit constitutionnel, européen, et international) sont classiques, mais elles sont censées résoudre le problème du chômage. C'est une manière de rappeler que l'UMP dispose d'une ligne économique, qui, si on la suivait, mènerait au redressement de l'économie. C’est une façon de  renvoyer le FN à son côté «protectionniste» et «anti-libéral», à son statut de parti extrémiste sans expérience gouvernementale. C’est une réaffirmation dont l’électorat de la droite et du centre avait besoin et sur laquelle il peut se retrouver.

Les socialistes auront beau jeu de brocarder ces propositions en les accablant du « déjà vu ». Mais il ferait bien de faire preuve de retenue et d’humilité en comparaison des résultats qu’ils ont obtenus sur leur politique : 900 000 chômeurs de plus et une croissance complètement anesthésiée par un prélèvement d’impôts hors normes.

Par contre, Nicolas Sarkozy est resté silencieux sur la politique monétaire accommodante de la BCE (baisse des taux et rachats d'actifs) et ne cite que les baisses de l'Euro et du pétrole comme atouts conjoncturels. Des silences forcément volontaires qui doivent interroger. Il est suffisamment stratège pour ne pas tout dévoiler au point de tout diluer dans une interview-fleuve. Il avait abordé déjà beaucoup de sujets lors de sa campagne pour la présidence du parti. La suite viendra et les innovations avec.

 

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