HISTOIRE
LA TRAGEDIE A OUVERT LES YEUX DES FRANCAIS
L’EDUCATION AU CŒUR DU PROBLEME

RETOUR SUR TERRE

 

Parachute

Les événements de la semaine dernière ne doivent pas nous faire oublier la triste réalité  de la crise économique et sociale que traverse notre pays. Il faut rester lucide. Nous aurons de la chance s’ils ne contribuent pas à l’aggraver. Le renforcement de la lutte contre le terrorisme ne sera, en effet, pas gratuit. Un chantier de plus pour le gouvernement qui n’en manque pas.

La France vient de perdre sa place de 5ème puissance mondiale.

Elle est désormais dépassée par le Royaume-Uni. Cela signifie que notre PIB a progressé moins vite que celui de notre voisin. Et pour cause, puisque la croissance est restée atone en 2014. Ce recul est une bien triste nouvelle. Elle confirme le déclassement que connait la France non seulement en matière de PIB global mais aussi en richesse par habitant. Comment retrouver la confiance avec un exécutif qui au soir de la Saint-Sylvestre semblait encore ignorer cet état de fait. Et le recul est constaté sur un écart significatif de près de 100 milliards d’euros, ce qui n’est pas rien (4,5%). Il est le produit de trois éléments : une croissance économique beaucoup plus rapide pour le Royaume-Uni, un rythme d’inflation plus soutenu outre-manche et la réappréciation substantielle de la Livre Sterling. Rappelons qu’en 2013, la situation était exactement inverse, avec un écart de 97 milliards d’euros inférieur au PIB français. Avec 3% de croissance, l’économie britannique n’a pas crevé les plafonds, cela souligne au contraire le marasme que traverse l’économie de notre pays. Malheureusement, les prévisions de croissance pour 2015 montrent que la tendance ne va pas s’inverser.

Les mauvais réflexes continuent.

Ce début d’année est marqué par un véritable feu d’artifices de hausses d’impôts, de relèvements de taxes et d’augmentations de tarifs publics. A cela il faut ajouter le nouveau hold-up des prélèvements sociaux avec le taux de la CSG des retraités qui va dépendre de leurs ressources individuelles avec une progressivité comparable à celle de l’impôt sur le revenu. Les classes moyennes sont encore et toujours en première ligne pour compenser l’impéritie des pouvoirs publics dans la gestion de leurs budgets. Voilà à quoi aura servi la baisse du prix du pétrole, des taux d’intérêts et de l’euro : une triple aubaine pour relancer la croissance et l’activité gaspillée dans la hausse des prélèvements ! Et on s’étonne ensuite que la croissance ne repart pas. Encore une fois, l’exécutif manifeste sa préférence invétérée pour la fiscalité et son alourdissement. Qu’on en juge : 15% de hausse pour les timbres, 4,3% pour le métro des Parisiens, 2,6% pour les chemins de fer… Le SMIC augmente de 0,8% pour une inflation à 0,3%, effort  louable mais inférieur pour le smicard aux hausses qu’il aura à subir sur ses dépenses.

Les points chauds de 2015 : entre guerres de tranchées et réformettes.

La loi Macron. Les grands chantiers ouverts en ce début d’année sont nombreux, au premier rang desquels on trouve la « fameuse » loi « Macron ». Son contenu est typique de toutes ces réformes qui ont fait monter le FN sans résoudre les problèmes des Français.  Si elle contient quelques menues avancées utiles sur l’épargne salariale, la simplification (à la marge) du droit du travail ou du permis de conduire, son essentiel consiste surtout à déstructurer ce qui constitue la trame de l’organisation de notre société avec en conséquence une aggravation de la perte des repères qui fait monter partout le vote protestataire. La loi sera examinée le 26 janvier par les députés et malgré le climat actuel, ça risque d’être tendu. Son contenu cristallise toutes les récriminations. Elle est décriée par les syndicats en désaccord avec une partie de la gauche sur le travail du dimanche, combattue par les professions réglementées hostiles à la libéralisation, pour des effets incertains sur la croissance et l’emploi. Rien dans cette loi, telle qu’elle se présente, ne changera aux fondamentaux macroéconomiques désastreux de la France : elle ne corrigera en rien les déficits, la récession et le chômage et n’apportera ni croissance ni activité. On se demande d’ailleurs d’où sortent les 6 milliards de hausse promise du pouvoir d’achat alors qu’elle introduit en douce des dépenses publiques supplémentaires telles que l’indemnisation des professionnels ayant payé leur charge ou le recrutement de magistrats professionnels pour les tribunaux de commerce induit par la réforme de la justice prud’homale et des tribunaux de commerce.

La réforme territoriale. C’est un bel exemple de réforme qui consiste à résoudre des problèmes qui ne se posent pas. La réforme régionale qui déstabilise une structure analogue à celle de nos voisins n’est ni faite ni à faire avec son découpage imposé sans aucune concertation. C’est une naïveté de croire qu’en réduisant d’un tiers le nombre des régions on en réduirait d’autant le coût alors que c’est probablement l’inverse qui va se produire. Les sénateurs vont donc attaquer dès maintenant le troisième volet de cette réforme : il s’agit de redistribuer les rôles des trois échelons de collectivités. L’objectif poursuivi, à savoir la simplification des administrations locales et des économies, est loin d’être assuré. La réforme des compétences promet une belle guerre de tranchées tant les enjeux territoriaux sont tout sauf négligeables. Les divergences d’approches entre les tenants des départements qui ont sauvé leur peau, ceux des métropoles qui voudraient limiter l’hégémonie des Régions et celles-ci qui en rêvent, on n’a pas fini de compter les points.

Les retraites. Un an après la fausse réforme du régime général, le chantier revient sur le devant de la scène via les complémentaires dont la faillite s’annonce. Les partenaires sociaux auront un round de négociation à partir du 17 février afin de trouver une solution. C’est le quart du revenu des retraités non cadres et la moitié de celui des cadres qui est en balance. On ne voit pas comment on pourrait échapper à une modification de l’âge auquel on peut toucher sa retraite complémentaire. Un vrai défi pour la gauche.

La loi Santé. De janvier à mars, le projet de loi « Touraine » va être réécrit en concertation avec l’ordre des médecins et les partenaires sociaux avant le passage au Parlement. L’étatisation rampante en marche depuis  quinze ans va atteindre son nirvana avec la généralisation du tiers payant qui provoque un blocage fort  en ce qu’il fait des médecins libéraux des apparentés fonctionnaires. La délégation de tâches aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes tirent le système vers le bas. Pour résumer, l’économie générale du système qui est proposé par la loi avec le renforcement de l’étatisation au détriment du contrôle des partenaires sociaux,  c’est la faculté de l’usager de choisir librement et de mettre en concurrence l’offre de soins qui va disparaître.

Le marché du travail. Dernier round de négociation entre les partenaires sociaux sur la modernisation du dialogue social et les seuils sociaux. Les patrons sont très divisés sur la représentation des salariés dans les TPE et les syndicats sont vent debout contre l’assouplissement des seuils sociaux qui libéreraient pourtant des milliers d’emplois. Alléger et simplifier ne va pas être commode et comme, en cas d’échec, l’exécutif s’est engagé à légiférer, c’est au pied du mur qu’on verra le maçon, avec sa majorité hétéroclite. Le sujet tabou des 35 heures pourrait revenir aussi sur la table par le biais du réexamen de l’accord interprofessionnel signé en janvier 2013. Autre dossier explosif !

La France doit se réformer.

Le gouvernement actuel tente des efforts mais doit trainer sa majorité comme un boulet. C’est pourquoi, il ne faut pas en attendre grand-chose pour la redynamisation de notre économie, d’autant plus que la démarche est toujours sous-tendue par une approche keynésienne aujourd’hui inadaptée dans le contexte de mondialisation que nous connaissons. Après avoir cassé tout ce qui faisait la force de notre pays : la famille, l’Etat, l’armée, les classes moyennes… au nom de la modernité, le gouvernement socialiste nous prépare un grand désastre dont les attentats que nous venons de vivre ne sont qu’un épisode.

Avec ce train de nouvelles réformes, je crains que nous ne soyons en face d’un nouvel épisode de la « grande illusion ».

 

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