HISTOIRE
ECOLE : LA GAUCHE « M’A TUER » !
LE CARNET DE L’ECONOMIE

ENTRE UN ET DEUX SIECLES DE RETARD MENTAL …

Rose brisée

La loi Macron est sur le point de déchirer à nouveau le groupe PS à l’Assemblée et n’est pas votable en l’état, entend-on, et pas seulement de la part des « frondeurs ». Grave problème, elle prévoit, entre autre, de donner la faculté de travailler 12 dimanches par an ; le PS dit 7, pas plus. Débat dérisoire. Car cette loi, dont on voudrait nous faire croire qu’elle est décisive pour la croissance, n’est pourtant qu’un filet d’eau tiède et un lamentable fourre-tout dans la politique de relance par l’offre souhaitée, parait-il, par l’exécutif. Mais voilà, la gauche dont le PS, est et reste farouchement contre toute politique de l’offre. Les Etats-Généraux du PS réunis à Paris à la fin de la semaine dernière ont abouti à ce constat pitoyable : unis, mais archaïques jusqu’au bout. La « Charte pour tous » psalmodie 35 fois le mot « socialiste » comme pour se rassurer, mais résonne comme une cloche, dans le vide. Le fond n’est jamais abordé. De quoi donner le « bourdon ». Et avec 60 000 adhérents actuels, le pari des 500 000 lancés par le chef à la tribune relève des paris hollandais : perdu d’avance.

La lutte contre les inégalités.

C’est le leitmotiv de Cambadelis, ci-devant Premier Secrétaire. C’est sur ce thème que « l’unité » est sauvegardée. En apparence. La guerre interne ne fait que commencer ! Tiens donc, après deux ans et demi d’assommoir fiscal et de « haro » sur les riches, les inégalités n’ont pas reculé ! Le pire, c’est que c’est vrai. Comme quoi, la solution ne passe certainement pas par l’impôt. Car la plus grande des inégalités, c’est celle créée par le chômage, contre laquelle  nos dirigeants ne font rien de ce qu’il faudrait faire, bloqués qu’ils sont dans le piège des « droits acquis ». La faute à un logiciel de pensée qui en est resté aux fariboles de la lutte des classes pour les plus modernes, quand ce ne sont pas les élucubrations babouvistes ou les délires robespierristes pour les plus « archéos ». Karl Marx avait l’excuse de vivre avec devant lui une société autrement plus violente que la nôtre, et son analyse de la lutte des classes s’appuyait au moins sur une réalité difficilement contestable d’exploitation ouvrière. Son œuvre a compliqué la vie du capitalisme mais a eu le mérite de l’obliger à évoluer. Si bien qu’aujourd’hui plus personne ne conteste l’économie de marché. Même les communistes chinois s’y sont mis. Et ils ont même des milliardaires, ce qui ne choque apparemment pas nos gauchos locaux ! Au-delà, qui ne voit que la course à l’égalité mène partout dans le mur en aggravant les inégalités avec un nivellement par le bas : l’école en est un bon exemple.

La croissance en panneLe problème de la gauche, c’est sa vision étriquée.

L’idéologie se heurte au mur de la réalité. Le choc est rude et cette dernière est sans pitié. Sa politique d’ajustement par l’impôt en faisant payer les riches et les classes moyennes supérieures, non seulement n’a pas réduit les déficits ni la dette, mais continue de les creuser. La gauche ne voit la croissance que par le moteur de la consommation populaire, sans voir que les produits  que nous consommons sont importés. En réalité, c’est par l’investissement, l’innovation,  la compétitivité à l’export que nous avons des chances de retrouver une croissance et donc de l’emploi. La gauche vit sur une croyance erronée : celle qui consiste à attribuer le manque de croissance à une politique d’austérité… qui n’a pas été menée dans notre pays. Un comble : démonstration faite en s’appuyant sur l’exemple des pays européens au sein de l’Union qui eux, l’ont menée comme l’Espagne, et renouent avec la croissance aujourd’hui ! Mais parmi les socialistes, combien viennent de l’entreprise ou en ont la culture, la connaissance du fonctionnement et des ressorts économiques ? Bien peu. Leur bassin de recrutement, c’est la fonction publique. Il ne faut donc pas s’étonner s’ils fonctionnent à l’envers !

Leur obsession du « social » tue l’économie.

Les socialistes font du progrès social leur priorité. Mais qu’est-ce que le progrès social sinon ce que l’on peut redistribuer une fois la richesse produite. Ils font l’inverse : ils redistribuent, via l’impôt et les taxes, sans se préoccuper de produire la richesse qui le permet. Et comme elle ne suffit pas, ils empruntent. C’est ce mécanisme qui a fini par ruiner notre économie. Le poids des charges (47% du PIB de prélèvements en tout genre) obligent nos entreprises à courir avec un boulet énorme à chaque pied. C’est ce mécanisme qui a tué  en partie le moteur de nos exportations, principal facteur de richesse, et anémié l’investissement, l’autre principal moteur, créateur des emplois. C’est enfin ce mécanisme qui nous a amenés à avoir une dette énorme dont les intérêts obèrent les marges de manœuvre de l’Etat. Et au bout du compte, on fait fuir les riches, on a toujours plus de pauvres qui coûtent toujours plus. La spirale infernale.

Chômeur proL’Etat peut tout : un mythe.

L’Etat peut de moins en moins, d’autant plus qu’il est obèse. Avec la gauche, on a renforcé l’économie administrée qui pesait déjà trop. Au lieu de baisser les charges des entreprises par un mécanisme simple et direct, immédiatement applicable, on invente une usine à gaz qui oblige à déclarer à l’Etat sur la base d’une prévision d’activité à venir pour obtenir une réduction d’impôts à terme sur laquelle on peut percevoir une avance … Et on s’étonne que ça ne marche pas vraiment ! Voilà un bon exemple de conception erronée des rouages de l’économie. Il en va de même du « pacte de responsabilité » par lequel on veut bien donner de l’aide aux entreprises mais en échange de contreparties en emplois. Comme si un patron pouvait s’engager avant même d’avoir réalisé le chiffre d’affaires qui permet une embauche ! Quelle méconnaissance de la vie des entreprises ! Et le résultat est que ça ne marche pas, donc c’est de la faute des patrons, ces mauvais joueurs.  Commençons donc par supprimer les 35 heures, ça permettra à l’Etat de récupérer 25 milliards par an d’aides pour les maintenir alors qu’il n’y a pas un sou vaillant dans les caisses. Laissons vivre les entreprises, elles n’auront pas besoin d ‘aides si on leur rend la liberté. Le fait que 155 députés demandent la renationalisation des autoroutes en est un autre exemple. D’abord on n’a pas d’argent  pour réaliser cette chimère, ensuite quel signal de défiance on envoie aux investisseurs ! Enfin, est-ce bien à l’Etat de gérer des autoroutes ?

La gauche exemplaire : tu parles !

Si au moins, ces gens-là se comportaient en modèles de vertu. Prompts à donner des leçons, à hurler à la prévarication ou au népotisme quand il s’agit de leurs adversaires, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas exempts de reproches comme en témoignent les nombreux cas de « camarades » pris la main dans le pot de confiture. De Cahuzac à Lamdaoui, la liste commence à être longue et même le chef de l’Etat peut être suspecté d’être en-dehors des clous. Clous qu’il a allègrement franchis en matière de mœurs. Ces gens-là disent se préoccuper des pauvres mais ils utilisent leurs fonctions pour vivre comme de grands bourgeois comme en témoigne l’appartement d’Arnaud Montebourg, 200 m2 dans les beaux quartiers et il n’est pas un cas isolé. Au point qu’aujourd’hui, on peut décerner à la gauche un double privilège : celui d’être à la fois ringarde et immorale !

Primaires-psLe monde change, pas elle.

La gauche française n’arrive pas à faire son aggiornamento. Elle avance par petites touches, semble évoluer vers une sociale-démocratie moderne, mais l’approche d’un congrès ou d’une échéance électorale la ramène invariablement vers sa gauche radicale. En France, le PS ne peut pas gagner sans les voix de celle-ci. Du moins c’est ce qu’on y pense généralement. Et pourtant c’est une erreur. Depuis 2012, toutes les élections montrent que l’effondrement des voix du PS ne profite à aucun parti de gauche ni aux verts. Mais au FN ! Encore dimanche dernier dans la partielle de Troyes. Le monde est ouvert au commerce et la France ne peut s’y soustraire. Elle doit donc affronter la concurrence des autres pays. La gauche voudrait l’économie de marché des bisounours, sans la concurrence, c’est ce qu’ils appellent « humaniser la mondialisation ». Mais ce monde-là n’existe que dans leurs chimères. Ils vomissent le capitalisme et l’accumulation de richesse. C’est pourquoi nos grands hôtels ont été vendus à des émirs ou à des Chinois. Et si nous avons encore quelques rares milliardaires comme Bernard Arnault, il va falloir les mettre sous cloche pour être sûr de leur conservation. Pourtant c’est grâce au capitalisme et aux échanges internationaux que la pauvreté  a considérablement reculé dans le monde depuis 25 ans. Cette réalité, ils ne la voient pas ; ils ne voient que nos pauvres de l’hexagone, dont ils prennent grand soin et qu’ils  fabriquent à tour de bras, à grands frais, avec leur politique erronée. Résultat : 84% des Français pensent que l’Etat les rançonne avec les impôts, et la majorité de ceux qui n’en paient pas (56%) les considère même comme une extorsion de fonds, ce qui est dramatique comme sous-produit de l’assistanat. Parmi les plus attardés, on trouve évidemment toute la gauche radicale : les Besancenot, Mélenchon, le PC, rejoints par l’aile gauche du PS avec Hamon et les Verts comme Duflot. Ceux-là en sont encore au XIXème siècle. Les plus ringards du PS n’ont pas franchi le cap du XXIème siècle, ils sont menés au sein du parti par Martine Aubry : esprits formatés incapables de voir la réalité, ils ont pourtant vécu les virages successifs de la gauche au pouvoir depuis 1983, vers une compréhension plus moderne de la société. Mais rien n’y fait, Au pouvoir, ils sont incapables de mettre en accord l’idéologie avec les exigences de l’efficacité gouvernementale. Il suffit de voir les difficultés qu’ils font à Emmanolito Macron ou à Manolito.

La gauche est-elle morte ?

Après avoir tout gagné jusqu’au Sénat, avoir tenu presque toutes les grandes villes, plus de la moitié des Conseils Généraux, toutes les Régions moins deux, la gauche est en train de tout perdre. Partout en Europe, les sociaux-démocrates sont à la peine et obligés de gouverner avec des alliances souvent avec les Chrétiens démocrates, c’est-à-dire la droite.  Comme en France, notre tradition et notre système électoral rend impossible un tel rapprochement, c’est à une dégelée monumentale que la gauche va être confrontée en 2015 et 2017. C’est le paradoxe de notre époque. La crise fragilise les partis dits de « progrès » au profit des « conservateurs ». Pourtant, ce clivage n’est qu’une vision très artificielle. C’est en fait la crise des Etats providence confrontés à la mondialisation qui rend obsolète ce modèle de société mûri au cours du XXème siècle. Celui du XXIème siècle est encore à inventer. Encore faut-il y être entré ! Mais évidemment la gauche n’est pas morte. Elle est moribonde électoralement à cause du désespoir qu’elle a engendré par les promesses intenables de François Hollande. Les électeurs sont toujours là. Ils se réveilleront le jour où on leur présentera un programme de progrès compatible avec la mondialisation. Il reste à inventer. En attendant beaucoup se tournent vers le FN qui leur tend le même piège.

 

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