HISTOIRE
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ET MAINTENANT …

  Sarko tf1

 

Près de 60% d’adhérents qui se sont exprimés, des résultats approuvés par tous les candidats, une campagne digne qui s’est déroulée dans un esprit de respect mutuel et de franche compétition, l’UMP donne aujourd’hui une image qui fait oublier le précédent épisode et ses responsables peuvent se réjouir d’avoir réussi à passer le cap de cette élection interne avec succès. Il faut en remercier la direction collégiale de l’UMP assurée par les trois anciens premiers ministres et surtout Luc Chatel qui en a géré tous les aspects techniques.

Les voix se sont réparties sur les trois candidats. C’est la preuve d’une consultation véritablement démocratique. Les scores recueillis correspondent d’ailleurs assez bien aux aspirations diverses des Français qui militent dans le parti.

Nicolas Sarkozy a réuni  64,5% des suffrages. C’est bien et c’est sain.

C’est bien parce que certains ont pu rêver d’un résultat plébiscitaire comparable à celui de  sa prise de pouvoir en 2004, lorsqu’il avait obtenu 85% des voix. La conséquence en fut un véritable étouffement du débat à l’intérieur du parti pendant les années qui ont suivi jusqu’à la victoire de 2007. Si Nicolas Dupont-Aignan fait aujourd’hui bande à part avec son micro parti, c’en est une scorie qui perdure. Le score que Nicolas Sarkozy vient d’obtenir est un bon score : il est suffisamment ample pour lui donner l’autorité nécessaire afin de reconstruire l’UMP pour en faire un nouveau parti, et il lui donne la légitimité pour prétendre ensuite à d’autres ambitions.

C’est sain parce que ce résultat est le reflet d’une vie démocratique réelle au sein de notre famille politique. Il oblige le vainqueur à prendre en compte la partie importante des adhérents qui ont manifesté un désir de renouvellement en votant à près d’un tiers d’entre eux pour Bruno Lemaire, et ceux qui ont manifesté de l’intérêt aux idées défendues par Hervé Mariton.  Les trois candidats peuvent sortir de l’épreuve la tête haute. D’autant plus que la participation électorale est la meilleure jamais réalisée au sein d’une formation politique.

Il reste maintenant à mettre en œuvre la rénovation du parti.

Nicolas Sarkozy a promis que les adhérents seraient consultés régulièrement et s’est engagé à réaliser la plus large union. On peut être certain que les initiatives vont s’enchainer rapidement afin de mettre la famille très rapidement en ordre de bataille : préparation des élections cantonales et régionales, élaboration du projet alternatif pour le renouveau de la France, fruit du travail collectif de tous les talents que compte l’UMP. Les municipales ont vu émerger une nouvelle génération, il y a gros à parier que la nouvelle famille saura mettre en avant dans ses instances dirigeantes, ses « jeunes pousses ».

A gauche on ironise, au FN on confond fantasme et réalités.

L’ironie qui a accueilli à gauche le succès de Nicolas Sarkozy va de paire avec l’inconséquence qui anime ceux qui en font usage. Quand Monsieur Mandon, ci-devant ministre à la « sous-réforme » de l’Etat évoque un « Zorro cabossé sur un cheval boiteux », il ferait bien de faire attention à ses comparaisons, lui qui sert « un incapable qui passe son temps à cheval sur ses maîtresses ». Et l’inénarrable « Camba » qui se permet de commenter  en affirmant que le nouveau président de l’UMP est une « bonne nouvelle pour la gauche et une mauvaise pour la France », il a oublié de regarder l’état de déliquescence électorale dans lequel se trouve son parti et la situation dramatique du pays dont lui et ses amis sont responsables. En fait, ils rient « jaune » !

Enfin, l’actualité à ses hasards qui font parfois bien les choses. Ainsi, le même jour, Le Front National tenait son congrès et Marine Le Pen t s’est vu renouveler son mandat avec 100% des voix. De quoi rester… sans voix. Elle aurait voulu démontrer qu’elle est à la tête d’un parti totalitaire qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. Quant au commentaire poussif de M. Philippot, qui voit dans le score de Nicolas Sarkozy « un échec » pour un ancien président de la République, il donne sans le vouloir une définition de sa conception de la démocratie, tout en en étant lui-même la victime à l’insu de son plein gré.  

Tous autant qu’ils sont, prompts à dénigrer, comme naguère, le chef que le premier parti d’opposition vient de se donner, feraient bien de mesurer leurs propos en évitant l’insulte, la haine et la caricature, qui sont autant d’aveux de faiblesse. Mais ils ont raison de trembler.

Il va leur falloir compter avec un grand rassemblement de la droite et du centre.

 

 


NOTRE DEMOCRATIE EST EN DANGER

Internet

Notre modèle de démocratie est aujourd’hui sérieusement mis en danger.

L’histoire nous enseigne que les périodes de crises économiques et de forte montée du chômage s’accompagnent  toujours d’une crise de confiance dans la capacité des politiques à gérer ou à régler les problèmes. Les reproches faits sont toujours les mêmes : les élus sont trop loin des préoccupations réelles, les affaires qui sont le lot inévitable de tout régime donnent du crédit aux populistes, et pendant ce temps-là les « privilégiés se gavent ». La tentation d’essayer les extrêmes qui paraissent toujours plus propres parce qu’elles dénoncent plus fort pour mieux cacher leurs propres turpitudes, apparait comme « la solution » avec à la clé : « Après tout qu’est-ce qu’on risque ! ». En réalité on risque encore plus gros, mais il sera impossible de faire entendre raison à des gens qui n’écoutent plus parce qu’ils ne croient plus à rien. En l’occurrence, comme l’extrême gauche est en panne et ne fait plus recette, le péril qui nous menace vient de l’autre bord. Dans le cercle politique, les extrêmes se touchent, on ne sera donc pas surpris de constater que les programmes se ressemblent comme des frères siamois. Mais tout ce que je viens de décrire est un schéma connu et classique.

Les réseaux sociaux tuent la démocratie représentative.

L’occident  souffre d’un épuisement de sa démocratie représentative, minée par la défiance généralisée, et constamment contestée au nom de la « démocratie directe ». La France n’échappe pas à ce phénomène, comme on le voit dans les actions violentes menées par les contestataires des grands projets comme à ND des Landes. La rapidité de la transmission de l’information, les progrès réalisés dans les études statistiques conduisent trop souvent les leaders, politiciens ou autres,  à suivre l’opinion qui, tel un caméléon, n’arrête pas de changer. La décision politique a besoin de temps pour se réaliser même quand elle est bonne. Les réseaux sociaux exigent l’instantanéité. La liberté est devenue si excessive qu’elle autorise nombre de dérives qui sont autant de vecteurs de désintégration politique. Les technologies Google, Twitter, Facebook rendent possible une « démocratie instantanée », mais forcément virtuelle. Ce n’est que la dictature de l’opinion du moment qui s’exprime. Avec un clic on peut décider de la mobilisation d’une manifestation, tuer un projet d’utilité publique, faire renoncer à un impôt. Un jour, on décidera de la même façon du rétablissement de la peine de mort, qui sait ? L'endoctrinement des jeunes qui partent faire le "djihad" apporte un autre exemple inquiétant des dérives dangereuses de l'internet sans contrôle déontologique.

La démocratie directe permanente est une utopie dangereuse.

C’est toujours la même tentation anarcho-libertaire qui s’exprime, facilitée aujourd’hui par le miracle d’internet. Il faudrait un « nouvel esprit des lois » de l’ère numérique pour endiguer cette dictature de tous sur chacun, repousser dans son pré carré la démocratie directe chère aux « soviets », redonner de la légitimité à la démocratie représentative.  Car le processus qui consiste à « décider » doit pourvoir continuer à s’exercer. Une des réponses que la démocratie représentative peut apporter, c’est la « participation », mais elle est aléatoire tant les rouages qu’elle demande sont fastidieux à suivre. Le raccourcissement de la durée des mandats politiques, la transparence accrue exigée de ses acteurs s’avèrent être des réponses inappropriées. Au mieux, on a fragilisé l’élu et favorisé le voyeurisme. Car la difficulté c’est que les grandes entreprises du numérique échappent aux institutions étatiques ou internationales. Il importe donc que ces outils nouveaux soient mis au service de la démocratie représentative et il faut absolument sortir de la confrontation entre le peuple et les élites, confrontation qui se substitue au clivage politique traditionnel sur les valeurs de droite ou de gauche par exemple, et sape les fondements de notre système politique. Cela peut passer par un changement d’attitude dans la pratique politique. En cette époque difficile, où le temps manque tout le temps, sachons offrir à la société civile rigueur et honnêteté, sachons éviter cynisme et improvisation, sachons bannir surtout la désinvolture. Les vieilles recettes clientélistes doivent être remisées au placard : flatter l’électorat conduit toujours à la désillusion, mais faire preuve de conviction n’est pas toujours récompensé. C’est un chemin difficile, qui demande de slalomer entre les contre-vérités, les mensonges, l’ignorance, la désinformation qui sont la monnaie courante des réseaux sociaux.

Les médias sont au coeur du problème.

Dans notre fonctionnement politique, les médias ont encore un rôle à jouer. Face à l’information sans filtre que diffuse internet, les médias écrits et audio-visuels doivent rétablir l’information avec un grand « i », pour que le citoyen ait au moins une référence quelque part. Cela implique un journalisme érudit, correctement formé, capable d’esprit critique et de discrimination, ce qui est loin d’être le cas aujourd'hui. Cela n’empêche pas d’exprimer une préférence d’opinion, mais cela exclut l’aveuglement idéologique. Avec le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, le pouvoir médiatique est devenu un pilier de la démocratie. Encore faut-il qu’il soit à la hauteur de ses responsabilités.  Ce n’est pas le moindre paradoxe que de voir les médias numérique lui contester ce rôle.  

Les sociétés européennes sont tout de même les meilleures de l’histoire de l’humanité, et tous les européens sont d’accord là-dessus. Ce n’est pas le paradis, évidemment. Pourtant l’Occident attire et fascine toujours. Regardons un peu les réalités. Nous avons à reconstruire un consensus. Un peu de bon sens devrait permettre de comprendre que nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ne peuvent être préservées sans un minimum de régulation et de contraintes. Il faudra bien y venir !

 


CHAUD DEVANT !

Archibald en colère
 

 

HONTEUX ! Le tweet de Taubira commentant le jugement de Ferguson aux US est une ingérence et qui plus est, un texte raciste tant il transpire la « haine du blanc ». Que dit la Licra ?

HALTE ! Lemaire et Mariton dérapent en cette fin de campagne qui déçoit par leur manque de sérénité. Ils jouent sur les peurs (disparition ou implosion de l’UMP) ce qui pourrait démobiliser les militants qui s’apprêtent à voter. Chez Bruno Lemaire, le discours de rassemblement a disparu et est remplacé par la fermeture des portes en cas d’échec. Ne serait-ce pas la crainte du verdict des urnes qui les tétanise ?

INSULTANT ! L’exploitation politicienne qui est faite des sifflets qui ont ponctué l’intervention d’Alain Juppé prend des proportions insupportables pour un incident banal. Non les militants qui soutiennent Sarkozy ne sont pas une secte au service d’un gourou. La diabolisation est inacceptable. Je ne peux pas croire qu’Alain Juppé se prête à ce jeu.

TRAVAUX d’HERCULE. Après l’appart, le bureau. Décidément Le Paon a besoin d’un cadre luxueux pour faire la roue. Le prolo n’est plus ce qu’il était. Au 21ème siècle, il s’est mis en tête de vivre comme un riche à défaut de le remplacer. Mais la CGT n’est pas le Club Med. Apparemment ce n’est pas « luxe, calme et volupté » au sein de la centrale.

JE NE VOIS PAS LE RAPPORT ! C’est celui qui doit être remis à Emmanuel et Sigmar par deux économistes à qui ils l’ont commandé. Il préconiserait flexibilité du marché du travail, assouplissement des 35 H, modération salariale… Il y a des conseils difficiles à suivre, et pourtant …

MAGIE ! Comment 21 milliards deviennent 315 milliards d’euros… C’est le montage proposé par Jean-Claude Junker pour son plan d’investissements qui doit relancer l’Europe. Après le passage du Pape à Strasbourg, le Saint-Esprit doit participer à la manœuvre.

ICI LONDRES ! La française parle au François. L’ex-concubine continue de poursuivre sa vengeance en accablant notre Casanova national au moment où un tabloïd publie la photo le montrant en train de courtiser la suivante dans le jardin de l’Elysée (Un mensonge de plus). En attendant, le plat froid rapporte gros.

DEFAITISTE. Même le 1er secrétaire du PS n’y croit guère. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas le moral rue de Solférino. Camba passe son temps à commenter les mauvaises nouvelles à défaut d’avoir prise sur la réalité. Trierweiler, Mandon, Macron… sont quelques-uns de ses tourments. « Si nous sommes désunis, et ça en prend le chemin, le PS peut perdre énormément… ». Si c’est lui qui le dit. C’est pas les Français qui s’en plaindront, avec 1 000 chômeurs de plus par jour en novembre.

DENI. La réforme territoriale va abuser le peuple une fois de plus. L’intercommunalité qui a été déjà très coûteuse pour l’Etat et la fiscalité locale, avec la nouvelle loi va générer plusieurs milliards d’impôts locaux supplémentaires et met en péril la notion même de « commune ». De même, le nouveau découpage des régions n’a aucune raison de produire des économies et prétend même faire vivre ensemble des gens qui ne le souhaitent pas. Logiquement, ce devrait être au peuple de se prononcer. Par referendum ! A défaut, ce sera un déni de démocratie.

 


UMP : POURQUOI SARKOZY ?

  Sarko Angers

Notre choix est fait.

Nous avons parrainé Bruno Lemaire et nous l’assumons. Nous étions tentés de lui apporter notre voix. Mais voilà, au fil de la campagne, il a précisé son projet et au fur et à mesure nous nous sentions devenir orphelins : venus de l’UDF en 2002 quand l’UMP a été fondée, nous faisons partie de ces nombreux militants qui y sont restés et qui constituent le 1/3 des adhérents du parti encore aujourd’hui. Dans le projet de Bruno Lemaire les gens du centre, leur sensibilité, n’ont pas de place. Il veut un parti de droite, clairement affirmé à droite. Dont acte. Il répudie donc le modèle qu’avait voulu imprimer à notre formation Alain Juppé. Il n’est pas venu à Angers, et c’est dommage parce que nous aurions pu dialoguer sur ce sujet. Le différend porte aussi sur la conception qu’il a de l’Europe et de la décentralisation. Comme nous voulons rester dans ce parti qui est devenu le nôtre, car nous n’avons aucune envie de nous réfugier à l’UDI où Christophe Lagarde veut ressusciter le MRP, nous ne voterons pas pour Bruno Lemaire. Dommage pour le renouveau. Espérons qu’il acceptera de faire partie de la nouvelle équipe dirigeante.

Hervé Mariton a fait le déplacement à Angers. Son projet est limpide dans la droite ligne de son enracinement libéral. Mais je ne suis pas certain que son regard sur les sujets sociétaux soit celui qui convienne à notre formation politique si on veut qu’elle domine la vie politique de notre pays. On aime sa force de conviction, elle est utile. Pourtant, à l’écouter, le sentiment que le costume qu’il prétend enfiler est trop grand pour lui, saute aux yeux de l’auditoire. Quelle autorité aura-t-il szur un parti dont il n’occuperait pas l’axe central ?

Il nous reste Nicolas Sarkozy. Finalement nous voterons pour lui. Ce n’est pas un choix par défaut. A Angers, il a fini de nous convaincre : sur l’organisation du parti et le respect des sensibilités qui le composent, sur l’Europe qu’il dessine et qui ressemble à celle de Giscard, sur les réformes à mener, sur l’autorité et la volonté de rassemblement… nous sommes en accord avec son projet. Ceux qui glosent sur les huées à Bordeaux dont Alain a fait les frais n’ont rien compris à la vie militante. Ce n’est pas bien, on ne devrait pas siffler le fondateur de l’UMP, mais il faut faire la part des choses, et on sait ce que sont les psychologies de foules. Sur ce sujet j’ai un point de désaccord avec beaucoup de nos amis et Nicolas Sarkozy : le cas Bayrou. Je pense comme Alain Juppé, qu’il faut se réconcilier avec lui. Bien que son centre soit étriqué, si on veut rassembler largement, il faudra faire avec.  Même si, et c’est un argument de plus qui me convainc de voter Sarkozy, je suis persuadé que la prochaine présidentielle se gagnera à droite, face à Marine Le Pen (enfin, « à droite » est une façon de parler, parce que son programme regarde plus du côté de Mélenchon).

Nous voterons Sarkozy et j’invite tous mes amis venus comme moi du centre droit à en faire autant.

 

 


SHINZO ABE : LES ABENOMICS DANS L’IMPASSE

Abe

 

Vous le savez, je suis depuis le début le déroulement de l’expérience tentée par le 1er Ministre du Japon Shinzo ABE, nommée « Abenomics », pour sortir son pays de la déflation et de l’impasse économique dans laquelle il est plongé depuis plus de 20 ans. Une expérience d’autant plus intéressante qu’à bien des égards, elle ressemble à ce que préconise Marine Le Pen pour redresser la France.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le remède n’a pas fonctionné.

Le PIB nippon a reculé pour le 2ème trimestre consécutif, ce qui en terme vulgaire signifie « entrer en récession ». même les plus pessimistes n’avainet pas prévu une telle chute dramatique : une contraction de l’économie de 1,6% (0,4% par rapport au trimestre précédent). La cause : TVA ! C’était la 3ème flèche des Abénomics. Pour reconstituer les finances publiques mises à mal , notamment par la hausse des dépenses pour relancer la consommation et par la dévaluation de 25% du Yen, Shinzo Abe a augmenté cette taxe de 5 à 8% le 1er avril dernier. Un tour de vis qui, selon les experts locaux, ne devait avoir qu’un impact marginal sur l’activité. Patrick Artus de Natixis, avait, lui, pronostiqué « un bain de sang ».  C’est ce qui s’est passé avec le recul du PIB. Avec un endettement porté à 250%, cela n’a rien de joyeux pour une économie qui reste sous perfusion publique depuis deux décennies.

C’est un colossal désaveu pour le chef du gouvernement nippon.

Ses » Abénomics » reposaient sur une prophétie auto-réalisatrice selon laquelle les Japonais qui devaient croire dans la croissance comme on croit en religion, retrouveraient le chemin de la consommation. La « bulle de confiance » a fini par éclater. Déclencher chez le consommateur des « anticipations d’inflation » pour avancer les achats, puis la production, puis les investissements, relève plus du pari que de la science économique. Le pari est évidemment perdu ! Ce qu’on retient c’est un pays dont l’économie est à l’arrêt, inondé de liquidités et une irresponsabilité budgétaire maintenue jusqu’à l’absurde. L’inflation a bien atteint les étiquettes, car venue de l’extérieur, elle a touché les cours de la bourse, mais, malheureusement pas les salaires. Le pouvoir d’achat a chuté de 8% en deux ans ! Inutile de dire que les réformes structurelles qui auraient dû être menées, sont restées lettres mortes.

Un coup de poker pour garder le pouvoir.

Le gouvernement nippon se voit donc obligé de renoncer à la nouvelle hausse de 2% de la TVA qui était prévue pour 2015 et pour couronner le tout, le 1er Ministre prépare un coup de poker pour se tirer de l’impasse politique où son échec économique le mène, en provoquant des élections anticipées qu’il est à peu près certains de gagner face à une opposition prise de court. C’est pourquoi il a dissous l’assemblée. Il va ainsi s’assurer un peu plus de longévité au pouvoir.  C’est une manœuvre politicienne qui s’appuie sur le renoncement de la hausse de 8% à 10% de la TVA, ce qui ne fera pas les affaires de la Banque du Japon, mais sera suffisant pour lui assurer les faveurs des électeurs. Ce demi-tour fiscal est aussi un renoncement à mettre de l’ordre dans les finances d’un état confronté à une dette de 7 000 milliards d’euros. Une politique qui ne sera pas non plus du goût des investisseurs dans les obligations nipponnes, faisant remonter les taux d’intérêts des bons du trésor du pays que les financiers s’évertuaient à affaiblir. ..

Quelles leçons en tirer ?

D’abord que le projet « Abenomics » ne s’est pas accompagné des efforts indispensables en réformes structurelles et qu’après les effets toujours bénéfiques d’une relance par l’inflation budgétaire, vient toujours le coup de gourdin des réalités. Ensuite, que dans une économie « ouverte », dont les grands groupes industriels produisent souvent à l’extérieur du Japon lui-même, l’argent ne va pas forcément aux investissements mais à la thésaurisation. Or, ce sont les investissements sur place qui font redémarrer l’économie, pas la consommation de produits venus d’ailleurs. Enfin, quand tout augmente sauf les salaires, le résultat est connu d’avance. Dans un tel contexte, l’épargne de précaution d’un pays vieillissant est logique. Au détriment du développement économique.

Avis aux amateurs !

Voilà un scénario qui devrait faire réfléchir les Français qui croient trouver dans les solutions « audacieuses » de Marine Le Pen, l’alpha et l’omega de la politique qui ferait sortir la France du marasme où le pouvoir socialiste l’a plongé. Sortie de l’euro, Hausse massive du SMIC, milliards de Francs avec la planche à billets, retour à la retraite à 60 ans, etc… dans un pays dont l’économie est imbriquée au quotidien dans celle de nos partenaires, c’est courir à la vitesse supersonique à la déroute, une catastrophe certainement bien plus cataclysmique que celle dans laquelle le Japon est plongé.

 


RELANCE DE LA CROISSANCE : LA GAUCHE A TOUT FAUX

 

  La croissance en panne

 

Le cercle vicieux de l’économie administrée.

Le raisonnement est simple : il ne faut pas faire trop d’économies parce que la baisse de la dépense publique empêcherait la croissance de redémarrer. Qui plus est, c’est par la dépense et la relance de la consommation qu’elle reviendrait. Comme l’Etat est fauché de chez fauché, on attend que l’Europe fasse l’effort pour nous. Voilà pourquoi notre Sapin-les-socquettes-roses-comme-ses-neurones s’accroche à sa demande de délai supplémentaire pour revenir à l’orthodoxie financière et fait la sourde oreille aux exigences des institutions européennes sur les réformes et les contreparties concrètes qui pourraient permettre de l’accorder. Il préfère parler de « l’urgence d’une relance économique de la zone euro » sans voir que si celle-ci avait lieu, notre pays, en l’état actuel des choses, aurait toutes les chances de ne pas en profiter.

Car ce qui attend la France, c’est toujours et encore des impôts qui augmentent pour boucher le trou de déficits toujours plus importants que prévus. La communication du gouvernement annonce des projections de croissance optimistes (1% en 2015, 1,7% en 2016, 2% en 2017 et 2018) alors que les enseignements des dix dernières années et le diagnostic des économistes qui fait consensus indiquent clairement que la croissance sera moins bonne que prévu et ne devrait pas dépasser au mieux 1,5% à la fin de cette période. Voilà pourquoi, si l’on ne veut pas voir les impôts augmenter et les baisses de charges annulées pour compenser l’accumulation des déficits, il faut impérativement un programme d’économies beaucoup plus ambitieux que la fiction des « 50 milliards ».

En la matière, les socialistes continuent de raisonner à l’envers, en marchant sur la tête. La fondation IFRAP vient de réaliser une étude, grâce à un modèle économétrique (Némésis), qui démontre que la dégradation du PIB est beaucoup plus forte et plus durable quand l’Etat agit par des hausses des prélèvements. Sur le moyen et long terme, la baisse des dépenses publiques est moins récessive et permet de renouer plus vite avec la croissance. Une trajectoire budgétaire plus volontariste que celle programmée pour 2014-2019, est largement possible. Pour cela, il faudrait réaliser une baisse d’au moins ½ point de PIB du déficit structurel par an et adopter une logique d’économies croissantes qui s’ajouteraient aux 50 milliards annoncés.

L’exemple espagnol.

C’est le chemin qu’a suivi l’Espagne. Elle apporte la preuve que la politique d’austérité fonctionne. Après la cure sévère, l’austérité commence à être adoucie par des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, tout en maintenant un budget sévèrement contraint. La croissance est repartie  vers les 2% en 2015 et le chômage commence à reculer. Le pays profite pleinement de la compétitivité retrouvée de ses entreprises, de la politique monétaire de la BCE qui facilite ses exportations, de la baisse du prix du pétrole, de la faible inflation qui appuie la reprise de la consommation et la modération des coûts de l’économie. A notre spirale de naufrage, l’Espagne oppose le cercle vertueux de la remontée vers la prospérité.

L’IFRAP indique le chemin que nous pourrions suivre.

D’abord faire coller la parole avec les actes. Sur les 21 milliards d’économies annoncés pour l’an prochain, 4,6 milliards sont très peu précisés voire pas du tout quand il s’agit du fonctionnement de l’Etat ou des prestations sociales. De plus, 3,7 milliards d’économies sont très incertains car ils s’appuient sur la baisse des dotations aux collectivités locales dont on ne peut pas être certain qu’elles diminueront leurs dépenses en conséquence. La réalité est que les dépenses publiques vont continuer à croître en valeur de 59 milliards d’ici à 2017 pour atteindre cette année-là 1280 milliards. Les 50 milliards d’économies restent une fiction.

L’organisme de recherche préconise un effort de 8 milliards d’économies supplémentaires à ajouter au 21 milliards prévus en 2015, puis 6 milliards supplémentaires en 2016, puis 3 milliards en 2017 et 2018 et enfin 1 milliards en 2019. Ces économies porteraient pour 50% sur les prestations sociales, pour 30% sur le fonctionnement des collectivités publiques et pour 20% sur l’investissement. Parallèlement il faut se donner des objectifs de baisse des coûts de production des services publics assurés par l’Etat, les collectivités locales et les organismes sociaux. Les études montrent que les marges de manœuvre importantes existent.

La situation économique pourrait s’améliorer grâce à une nouvelle baisse des charges sur les entreprises –le Cice ne fonctionne pas- pour aller jusqu’au doublement de l’effort actuel. Avec un tel scénario, le déficit par rapport au PIB pourrait être ramené à 3,2% dès 2016.

Quelles sont les réformes demandées à la France par l’Union européenne ?

Sans entrer dans le détail, d’abord de baisser le coût du travail en réduisant les cotisations sociales patronales, réformer le système d’assurance-chômage afin qu’il encourage le retour à l’emploi, contrer l’augmentation des dépenses de santé, prendre des mesures pour ramener durablement le système des retraites à l’équilibre en 2020, éliminer les doublons administratifs et simplifier le mille-feuille des collectivités, faciliter l’accès aux professions réglementées, réduire les contraintes réglementaires qui régissent le commerce de détail, assurer la concurrence réelle des prix de l’énergie… autant de mesures qui nécessitent un peu de volonté politique mais ne sont pas insurmontables.

Les réponses que le gouvernement Valls tente d’esquisser vont dans le bon sens, mais restent encore trop timides pour produire l’effet escompté. Elles relèvent de la micron-chirurgie alors qu’il faudrait passer au stade… « Macron ». Nos partenaires voient bien qu’on est dans la posture pour faire illusion, plus que dans l’action.

 

 


PARENTHESE PARISIENNE

Soy de Cuba001

Un peu d’évasion dans ce monde où les mauvaises nouvelles tombent plus vite que les missiles sur les djihadistes, ça fait du bien. Tourner le dos à l’actualité a aussi son revers : elle a vite fait de vous rattraper. Bon, en attendant, pas de regrets.

Jeudi soir nous étions en famille à la Cigale pour une soirée détente et divertissante. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle fut réussie. A l’affiche : « SOY DE CUBA ! », une comédie musicale de belle facture, au rythme endiablé avec des protagonistes de qualité exceptionnelle. Certes le fond de l’histoire est un roman à l’eau de rose, la paysanne éternelle qui veut vivre son rêve de danseuse et s’exile à la grande ville pour y tenter sa chance. Suit un parcours sans surprise : serveuse, puis remplaçante, jalousies, … puis la gloire ! Mais quel spectacle ! Une mise en scène précise, un orchestre sur scène aux musiciens talentueux, des danseurs et danseuses multipliant les figures époustouflantes d’agilité et de précision, avec une sensualité de bon aloi.

Amateurs de rumbas, de mambos, de sambas, de tangos, de salsas, pas de temps à perdre ! « Soy de Cuba » se joue jusqu’au 7 décembre à La Cigale, à Paris. Et vous aurez encore une chance avec la tournée qui suivra dans toute la France. Publicité non payée.

Et pour finir une dinette à la « Cantine » voisine. Des plats simples dans le style « bistrot » servis avec le sourire et des mets de belle qualité, signés Christian Etchebest. Autrement dit, la « totale ».

 

 


UN FORMIDABLE EXEMPLE

Loick-Peyron-a-bord-de-Banque-Populaire
 

C’est celui que Loïc Peyron vient de nous donner en remportant la « route du rhum », et qui plus est, au pied levé, et en se payant le luxe supplémentaire de battre le record de la traversée. Le skipper de « Banque Populaire », un trimaran de près de 32 m, ne s’est pourtant pas fait prié quand on lui a demandé de remplacer Armel Le Cléach’ blessé à une main, lui qui avait prévu de se faire la course à la barre d’un petit bateau, façon débonnaire.

L’exploit mérite d’être cité en exemple parce que le marin, qui a mené la course de bout en bout, n’est pas le premier venu, mais ce n’est pas non plus un perdreau de l’année, comme le flamboyant Gabard qui s’est adjugé la première place en « Imoca ». Il a 54 ans !  Tout ça pour dire qu’en France on ne fait pas assez confiance à nos quinqua, surtout dans les entreprises. Loïc Peyron est là pour nous rappeler qu’après 50 ans, on est loin d’être fini !

Dans notre pays, le chômage des séniors est une plaie et pourtant ils représentent une vraie richesse inexploitée. Pourquoi Peyron a-t-il gagné ? Il avait certainement un excellent bateau. C’est un marin en bonne forme physique aussi. Mais enfin, les années comptent tout de même. Le petit plus n’est-il pas venu de son expérience ? C’était en effet sa septième route du rhum. Une coure où il aura tout connu, y compris l’humiliation comme en 2002 quand son bateau Fujifilm fut dispersé en miettes et lui récupéré par un cargo russe. 

Et bien cette victoire, personne en lui en retirera le mérite, celui d’avoir relevé le défi, mais aussi c’est un signal envoyé à la face de tous nos compatriotes employeurs, investisseurs, responsables, pour qu’ils regardent un peu plus vers la « silver génération ».

Les plus de 60 ans sont déjà 15 millions. Ils seront 20 millions en 2030, soit près d’un Français sur trois. Il nait en France plus de séniors que de bébés. Malgré leur nombre, leur situation est pour le moins étrange : les entreprises ne misent plus sur les salariés qui atteignent 45 ans et les poussent vers la préretraite. C’est pourquoi notre pays est en Europe, l’un des pays où leur taux d’emploi est le plus faible avec 39% contre 70% en Suède et une moyenne de 48% dans l’Union.

Un véritable gâchis pour des hommes et des femmes qui entament une deuxième vie quand ce n’est pas une troisième. A 50 ans, on a encore devant soi plus de vingt ans en bonne santé, un temps largement suffisant pour mettre à profit et développer tout ce qu’on a appris. Car, en plus, l’un des secrets qui permette de garder la forme c’est de continuer à travailler, de rester dans le monde des actifs.

La France aurait-elle besoin d’une révolution culturelle ?  Certainement, car nos mentalités sont trop façonnées par des concepts dépassés et encombrées de tabous. Celui de la retraite le plus tôt possible en est un, depuis qu’au début des années 80 on avait inventé un « ministère du temps libre ». Temps libre que les jeunes retraités occupent passionnément au service des autres, et souvent bénévolement. Mais cette richesse trop mal exploitée est pourtant un filon pour l’avenir.  L’économie va avoir de’ plus en plus besoin des quinquas et des sexas. Il faudra bien reculer l’âge de départ à la retraite pour équilibrer les régimes ; surtout, l’économie du Papy-boom nécessite l’investissement des intéressés : la meilleure manière d’inventer les services et les produits adaptés aux besoins d’une population vieillissante est de les faire inventer et vendre par les séniors. Le Japon nous montre l’exemple. Là-bas, on a mis en place un système d’emploi continu qui permet de réemployer le collaborateur à l’âge de soixante ans jusqu’à soixante-cinq ans en mettant en place de nouveaux contrats modifiés raisonnablement par rapport aux conditions antérieures.

La vieillesse peut être une chance pour un pays. Merci, Loïc Peyron de nous avoir fait réfléchir à cette donnée si peu appréciée au pays de Descartes. Cette victoire à la valeur emblématique nous aidera peut-être à sortir du déni dans lequel nous sommes plongés. Mais c'est comme pour le gaz de schistes, on est foutu de dormir à côté du filon sans l'exploiter, en vertu des grands principes, sur lesquels campent nos "partenaires sociaux"...

 

 

 


LA SEMAINE D'ARCHIBALD

Haddock se marre bis

Nauséabond. C’est l’adjectif préféré par les socialistes quand ils veulent exprimer leur tolérance pour toutes les idées qui s’opposent aux leurs. Exemple : « le mariage pour tous ». Si on conteste et qu’on se dit favorable à une réécriture de la loi Taubira, c’est forcément « nauséabond » et … « réactionnaire », autre mot choisi, familier de leurs excommunications. Outrances de cerveaux lobotomisés.

Epaules. Duflot pense à 2017. Elle pense avoir les « épaules », c’est-à-dire la « carrure » pour se présenter devant les Français. Avec un bilan qui fait l’unanimité : « sa loi ALUR » aura été un désastre pour le logement en France. Elle ne doute de rien. Son objectif sera probablement de faire mieux que les 2,3% d’Eva Joly. A défaut des épaules, on a tous constaté qu’elle a surtout un gros culot.

UMP. Si j’étais le nouveau président, j’interdirais la double appartenance avec les associations érigées en micro partis, qui sont autant d’écuries confidentielles de promotion des égos : Force républicaine, Droite Forte, Droite sociale, Droite populaire, droite droite, Génération France… et qui brouillent la communication politique. Les « amis de Nicolas Sarkozy » n’échapperaient pas à la règle. La vie politique aussi a besoin de simplification !

Jouyetgate. Il n’est pas d’art politique sans coup fourré, c’est bien connu. Mais à vouloir jouer trop fin, on peut se prendre les pieds dans le tapis. Surtout quand les protagonistes se comportent comme des « pieds nickelés ». Les Filochard, Croquignol, Ribouldingue & C° nous ont offert cette semaine une page d’anthologie de la manipulation ratée. Un président obsédé par son ancien adversaire et prêt à tout pour l’abattre, deux journalistes complaisants et sans éthique, habitués des sources occultes ou interdites, un secrétaire général de l’Elysée brillant technocrate à la colonne vertébrale un peu molle et un ancien premier ministre qui a la naïveté de croire à une invitation amicale… Résultat : voilà Sarkozy conforté au lieu d’être affaibli. A moins que la thèse défendue par Fillon soit la bonne : le salir pour l’éliminer et être certain d’avoir Sarkozy en face. Machiavel est à l’Elysée, on le sait. Sauf que pour l’instant, ce sera Marine, l’adversaire de la droite au 2ème tour.

Crampon. Hollande à la télé : « Je me cramponne ». Voilà un vieux mot qu’il a bien fait d’utiliser. Il voulait dire : « je m’accroche », on a compris que celui qui se « cramponne » est un « crampon » : quelqu’un dont on voudrait bien se débarrasser ! Tout est dit. Merci Mr Crampon !

Dans la rue. Le peuple silencieux commence à se rebiffer. Plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Nantes pour le lancement des travaux de l’aéroport de ND des Landes. Même chose dans le Tarn contre l’occupation du site du barrage par les « paumés » de la Terre. Rien à voir avec les manipulations de la gauche radicale qui active ses réseaux via leurs relais du corps enseignant pour jeter dans la rue les lycéens aux cris de « police fascistes ». Connaissent-ils seulement le sens de ce mot qu’on leur met dans la bouche, ces bénêts ?

Dans la rue (bis). Le Medef et la CGPME ont décidé d’appeler leurs troupes à se mobiliser contre la politique du gouvernement socialistes. Ce sera à compter du 1er décembre. Le bon peuple qui voit les artisans débaucher, les entreprises licencier quand elles ne mettent pas la clé sous la porte, pourrait bien venir renforcer les rangs des manifestants professionnels. Le message est simple : « arrêtez de nous emmerder avec vos lois qui étouffent l’économie ». Compte pénibilité, temps partiel, obligation d’informer les salariés de la cession de l’entreprise, fiscalité sur les dividendes… les sujets ne manquent pas. L’exaspération de la base est réelle.

Poker. Bernard Tapie nous étonnera toujours. Il affirme : « C’est mon métier de bien me débrouiller ». On veut bien le croire. Son rachat de la Provence au nez et à la barbe des commensaux de l’Elysée était déjà une référence. Avec Nice-Matin, il vient de réaliser un coup de maitre : sans prendre de rique financier, il a soutenu le rachat du titre par la coopérative des salariés et récupéré au passage 100% de « Corse-Matin ». Très fort !

Incorrigible. Comment peut-on, quand on préside aux plus hautes fonctions de l’Etat, mentir à ce point aux Français en proférant devant plus de 8 millions d’entre eux, une promesse intenable, « pas d’impôt supplémentaire pour qui que ce soit en 2015 », alors que la croissance est atone, que le déficit se creuse, que la dette s’alourdit. Déjà, il avait raté le pari de l’inversion de la courbe du chômage. Cette promesse incroyable (au sens propre du terme) a été d’ailleurs démentie aussitôt après par Christian Eckert, Secrétaire d’Etat au budget qui connait très bien tous les nouveaux prélèvements qui vont accabler tous nos concitoyens, avant d’être rappelé à l’ordre et être obligé de corriger son propos. Avec ce dernier pari qui relève du mirage ou de la méconnaissance de ses dossiers, Mr Crampon est toujours moins crédible. Les Français, lucides, ne l’ont pas cru.

 

 


LES DOSSIERS DE TRYPHON

Tryphon étoile

ROSETTA

 

ROSETTAEloignons-nous un peu des miasmes de la vie politique pour célébrer ce grand événement à sa juste mesure : Philae s’est posé sur « Tchouri » comme prévu. Anodin ? Pas vraiment, quand on sait que l’astéroïde est à quelque 500 millions de km et quelques bricoles de notre vieille Terre et que le satellite « Rosetta » qui l’a véhiculé est parti il y a dix ans pour un vaste périple qui l’a fait rebondir de planète en planète pour arriver à bon port dans la proche banlieue de l’objet galactique visé !

 

L'exploit !

Et cet exploit, ce ne sont pas les Américains ni les Russes qui l’ont réalisé, mais l’Union Européenne avec son Agence Spatiale. Comme quoi, l’Europe peut être une grande puissance quand elle en décide. Nos savants, nos technologies n’ont rien à envier à leurs homologues des autres grandes puissances.  Ce sont 450 ingénieurs, dont 150 Français qui sont à l’origine du programme et de sa réalisation. Près d’un milliard et demi d’euros dépensés dont 450 millions pour la France, soit 40 centimes de chaque Français par an pendant dix ans.

Et ce n’est pas tout. L’engin nous envoie des photos, fait des analyses et va nous apprendre, pendant la courte vie de sa pile, plein de choses sur l’histoire de l’univers, donc sur la Terre. Un grand pas pour l’humanité, aussi important que l’Homme qui a marché sur la Lune.

Elle est pas belle la science ?

Voilà un bon gros pied de nez à tous ces déclinologues et prophètes en tout genre sur l’Homme apprenti sorcier avec sa science néfaste pour notre planète.

Voilà de quoi redonner confiance dans l’importance du savoir, le progrès dont il est porteur, l’espoir qu’il devrait toujours susciter.

Voilà un pavé dans le jardin des eurosceptiques de tout poil, à commencer par celui de Marine Le Pen qui n’a jamais de mot assez méprisant à l’égard de l’Union européenne. Que ferait la France toute seule, je vous le demande. Comme pour l’Airbus, quand les européens conjuguent leurs forces, ils arrivent premiers !  Un bel exemple à rajouter au plaidoyer de Giscard.

Car ce qui vient d’être réalisé est un authentique exploit qui a mobilisé de nombreuses connaissances déjà acquises sur l’univers qui nous entoure. « L’acométissage » de Philae n’aurait pas été possible si les calculs qu’il a nécessité s’étaient révélés inexacts, à la fois sur le temps pour parcourir les distances et la mécanique qui réagit les mouvements célestes. Il n’aurait pas été possible sans l’extraordinaire apport de l’informatique et de la puissance de calcul des ordinateurs modernes.

Une prouesse technique.

Tintin étoileQu’on en juge. Philae est le premier engin spatial à se poser sur une comète. Les ingénieurs, au-delà du pilotage entièrement automatique dont les missions spatiales sont coutumières,  ont relevé un véritable défi balistique pour établir la trajectoire de l’engin, guidé par le seul champ gravitationnel et très très faible de la comète. Pour donner une idée, le robot ne pèsera qu’un gramme une fois posé (100 kg sur Terre). En plus « Tchouri »  a une forme très irrégulière et n’est pas homogène, elle tourne sur elle-même en 12H20 mn et file vers le soleil à 40 000 km/h. voilà qui donne une idée de la difficulté des calculs réalisés par les experts en mécanique spatiale. Les calculs au CNES de Toulouse ont commencé en 1995 et des milliards de trajectoires différentes ont été simulées sur ordinateur rien que pour évaluer le choc que devra absorber le train d’atterrissage. Déjà, parvenir dans la « banlieue » de l’astéroïde, c’était comme envoyer un microbe depuis Paris sur un grain de poussière à New-York. Et on y est parvenu… avec du matériel vieux de 10 ans à l’arrivée !

Mieux connaître la Terre.

L’intérêt que les astronomes portent aux comètes et aux astéroïdes vient de ce qu’ils constituent les ultimes vestiges de la formation du système solaire. D’autant plus précieux que les scientifiques tiennent ces astres errants pour les grands pourvoyeurs de la vie sur Terre en y apportant l’eau et le carbone. Aussi tous les prélèvements effectués par Philae apporteront-ils leur lot  de confirmations très attendues.

Cette dimension archéologique lui a d’ailleurs valu son nom : un hommage à Champollion qui utilisa la pierre de Rosette (d’où Rosetta pour le véhicule)  et l’obélisque Philae (pour le module) pour déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. De même la zone d’atterrissage a été nommée « Agilkia » en référence à l’ile égyptienne du Nil sur laquelle a été transporté le temple égyptien de Philae menacé par la submersion des eaux du barrage d’Assouan.

Nous attendons maintenant avec impatience le décryptage de toutes les données transmises par le petit Robot dont pratiquement tous les outils fonctionnent après 10 ans de sommeil !

VIVE LA SCIENCE !

                                                                       Tryphon.

 


LA FRACTURE DE LA FACTURE

Contribuable détrousséPinocchio

 

« A partir de l’année prochaine, il n’y aura pas d’impôts supplémentaires sur qui que ce soit ! » qu’il a dit solennellement l’ectoplasme qui nous gouverne. S’était-il renseigné au moins ? Parce que pour 2015 les nouvelles taxes et augmentations d’impôts vont nous tomber dessus comme les obus à Gravelotte (ça c’était en 70, -1870 je précise-). En voici l’inventaire : augmentation du taux de la nouvelle première tranche de 9 à 12%, puisque la loi de finance a supprimé celle des bas revenus. Report donc sur les classes moyennes, plein pot. La taxe sur l’audiovisuel sera augmentée de 3€, la taxe sur le gazole sera appliquée au 1er janvier sans compter que s’y ajoutera la taxe carbone (soit 4 centimes/ litre en tout). Viendront s’y ajouter probablement une surtaxe de la taxe d’habitation pour certaines résidences secondaires, et comme les dotations aux collectivités locales sont votées en baisse, certaines d’entre elles ne pourront pas faire autrement que de répercuter sur le contribuable. Augmentation aussi parce que l’assemblée a prévu d’augmenter les valeurs locatives de 0,9% servant de bases au calcul des impôts locaux (alors que l’inflation est de 0,5%)… Sans parler des quelque 500 millions espérés sur la fin de la déductibilité de l’impôt sur les sociétés de taxes payées par les banques et les assurances, ce qui fait hurler !

Et puis, on apprend, à l’approche de la fin de l’année, que le déficit budgétaire sera plus important que prévu (ce que j’avais annoncé, si vous vous en souvenez) : autant d’argent qu’il faudra trouver pour compenser le trou supplémentaire. On n’en a donc pas fini avec les mensonges de Sapin-les-socquettes-roses, ni avec son inventivité fiscale.

De pause fiscale en 2015, il n’y aura point. Et l’annonce présidentielle serait à verser au catalogue des vœux pieux, s’il était de bonne foi, mais comme on ne peut pas croire qu’il ignore qu’avant même d’avoir parlé, ses mots seront contredits par les décisions de son gouvernement, c’est à mettre au dépotoir des fausses promesses. Quand dans les mois qui viennent, nous lui rappellerons son engagement devant 8 millions de téléspectateurs, il ne pourra pas s‘étonner des conséquences de son inconséquence. Sa parole ne valait déjà pas cher depuis la promesse de l’inversion du chômage. Cette fois-ci elle est complètement déconsidérée. Comme c’est une insulte à notre intelligence, et à la sienne, on ne peut comprendre qu’il l’ait prononcée que comme une supplique tragique destinée à sa majorité.

La question fiscale est bien au coeur de l’impasse dans laquelle le pays s’est fourvoyé. Les prélèvements ont dépassé le supportable dans tous les secteurs : charges sociales, CSG, impôts sur les sociétés, et catalogue de taxes en tout genre qui défie le bon sens. Deux causes à cette hypertrophie fiscale : un modèle social  devenu inadapté à notre richesse et une fonction publique pléthorique. Dans ce contexte, même une pause fiscale n’est plus possible. Alors qu’il faudrait de toute urgence enclenchée la baisse des prélèvements.

La monarchie est morte en 1789 du même mal. Le roi, incapable de réformer le système de collecte des impôts par les fermiers généraux qui était un vrai scandale, et de mettre fin à des dépenses exorbitantes, en était réduit aux expédients pour vivre. Et bien on en est là. L’Etat fait les poches de tout ce qui peut être siphonné : comme par exemple les 300 millions d’euros sur le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (autrement dit sur la formation des chômeurs).

La colère gronde, encore en sourdine, mais elle gronde. L’inquiétude est partout. Chacun commence à avoir peur pour ses économies. Et d’autant plus que des informations alarmantes circulent.

Ainsi, le rapport de Genève sur l'économie mondiale. Ce document du Centre international pour les études monétaires bancaires, publié le 29 septembre et réalisé par des experts indépendants, alerte sur la constitution d'une nouvelle bulle financière. Selon ce collège d'auteurs de la sphère économique, le monde se dirige tout droit vers une nouvelle crise majeure, du même acabit que celle de 2008. Si les experts tirent la sonnette d'alarme, c'est d'abord à cause de la dette. L'endettement global - qui comprend à la fois celui du public et du privé - est passé à 213% du PIB en 2013. Il s'élevait à 180% en 2008, année de la faillite de la banque Lehman Brothers. Pire, celui de la zone euro atteint 257%. Et les pays seront de moins en moins à même de résorber leurs dettes abyssales, prédit le rapport. Les experts alertent sur une contraction de la demande, une pérennité de l'inflation... voire une déflation, induisant une augmentation de la dette. Et dans la zone euro, les prédictions sont peu reluisantes. Alors que dire de la France !

On voit que dans ce contexte, la France pourrait être entraînée dans une spirale à la grecque Il est peut-être encore temps de prendre à bras-le-corps l’immense défi qui permettrait de remettre la France sur les rails, en combinant prélèvement minimal sur toutes les forces créatrices de richesse, et effort drastique de réduction du déficit public, tous secteurs confondus. D’ailleurs un rapport de l’IGF (Inspection Générale des Finances), remis en mai 2012 et jamais publié, précisait toutes les décisions à prendre pour faire 20 milliards d'économie par an. Rien n’est impossible. Il suffit de vouloir !

A défaut la fracture de la facture s’aggravera, et les conséquences sont imprévisibles. 

 


QUAND ON MANGE AVEC LE DIABLE…

Francois-Fillon profil

 

… Il vaut mieux avoir une cuiller avec un long manche.

Sinon on se brûle. Et c’est ce qui arrive à notre ami François FILLON. Non pas que je le soupçonnasse d’avoir fait la démarche rapportée par les journalistes du Monde, d’avoir voulu faire accélérer les procédures contre Nicolas Sarkozy en utilisant son ami Jean-Pierre Jouyet pour que l’Elysée fasse le nécessaire. L’ancien Premier Ministre ne se serait pas risqué à ce petit jeu où il risquait gros. Je pense que bien plus bêtement, il est tombé dans un piège habilement tendu par le Machiavel de la rue Saint-Honoré.

*Acte 1 : François Fillon est invité à déjeuner par le Secrétaire général de l’Elysée. Comme il est ami avec lui et qu’il l’a eu dans son gouvernement, il n’a pas de raison de refuser. Mais tout de même, il prend la précaution de venir accompagné d’un ami commun.

Acte 2 : Au cours du repas, on évoque les affaires en cours. Il est tout-à-fait possible que François Fillon se soit ému de la situation qu’il trouvait à l’UMP en évoquant quelques-uns de ses sujets de préoccupations, sans penser à mal, et sans rien demander. Peut-être souhaitait-il connaître le sentiment de son interlocuteur.

Acte 3 : Jean-Pierre Jouyet, qui avait informé son patron de sa démarche pour laquelle il avait reçu un feu vert (à moins que ce ne soit à sa demande), rentre et fait son rapport. Il raconte les conversations qui ont été tenues ;

Acte 4 : L’hôte de l’Elysée voit le parti qu’il peut tirer de ces informations et en parle aux journalistes qu’il voit fréquemment. Ceux-ci écrivent justement un livre… Et donc se rapproche de Jean-Pierre Jouyet pour avoir un entretien et se faire raconter les confidences qu’ils vont enregistrer, peut-être sans que leur interlocuteur l’ait vraiment compris.

Et le piège se referme. Un bon gros scandale qui éclabousse la droite qui s’entredéchire et dont on cherche à accréditer l’idée que de son temps, on utilisait la justice … Ce que bien sûr Hollande s’est refusé à faire. Et aussi de bons gros scoops qui font vendre le papier et qui assureront le succès du livre.

Evidemment, la réaction de François Fillon ne peut-être que violente. Ce qui n’était pas prévu c’est que Jouyet se prenne les pieds dans le tapis et qu’il change de version quand il s’est vu piégé à son tour. Si bien que le résultat, c’est l’arroseur arrosé. Nicolas Sarkozy, une fois de plus est la victime visée du complot qui au passage flinguait aussi son ancien premier ministre. Mais le grand gagnant de ce scénario pervers, c’est évidemment le Front National et Marine Le Pen qui embraye immédiatement sur le registre : magouilles, mensonges… du pain béni.

Comme le dit très bien Nicolas Baverez aujourd’hui dans le Figaro, « le Lepénisme, est le stade suprême du hollandisme ».  « Le seul résultat tangible du quinquennat Hollande demeure d’avoir porté Marine Le Pen aux portes du pouvoir. Or le Lepénisme n’est rien d’autre que le prolongement logique du hollandisme, c’est-à-dire le déclin et le désespoir avec la sortie de l’euro et la mise au ban par les démocraties en plus. »

Dans ce contexte sulfureux, on apprécie le tir de barrage groupé de tous les leaders de la droite, qui ne sont pas dupes.

*Je n’ai bénéficié d’aucunes confidences pour écrire ce scénario. Il est donc à prendre avec les précautions qui s’imposent. Mais il me plait bien.

 


25 ANS DEJA !

Berlin

Que le temps passe vite. Voici 25 ans, le 9 novembre 1989 tombait le mur de Berlin, symbole hautement emblématique de l’enfermement des peuples derrière le rideau de fer communiste. L’Europe coupée en deux par une frontière fortifiée quasiment infranchissable, avec miradors, barbelés électrifiés, « vopos » armés jusqu’aux dents prêts à bondir, sur des centaines de kilomètres entre le monde libre et « l’enfer communiste ». Et à Berlin, un mur pour isoler l’Ouest rattaché à l’occident du reste de la ville, au milieu de la RDA, l’Allemagne communiste.

Voilà qui est difficile à imaginer pour celui qui, né depuis, n’a pas connu. Et pourtant ça a bien existé. Je l’ai vu, lors d’un de mes voyages en Allemagne avec les élèves de mon collège, à Lubeck : une route coupée, le pont sur la rivière disparu, en face les miradors et des ombres à l’intérieur dont on voit bien qu’ils n’ont pas des sucettes dans les mains, et un explicite panneau arborant : « Halt, Minnen ! » … Une question d’un élève : « Mais ils n’ont pas le droit de sortir de leur pays ? »… Atmosphère pesante. Au retour, un étrange silence règne dans le car. On vient de toucher du doigt le bonheur indicible de la « liberté ».

C’est pourquoi, 25 ans après, il est important de commémorer l’événement. Il est nécessaire que ceux qui ont vécu ce moment-là, racontent, témoignent, expliquent. D’autant plus que la réunification de l’Allemagne, personne n'y croyait. Quand le mur s’est ouvert sous les poussées de la foule déterminée des Allemands de l’Est, personne ne s’y attendait. Helmut Kolh venait de dire quelques jours plus tôt, commentant la « pérestroïka » de Gorbatchev, que la réunification n’était pas pour demain ! Mitterrand n’avait rien vu venir, il embrassait encore le kremlin sur la bouche…  Bref, ce fut un miracle !

Un miracle qui changea la donne. L’Allemagne redevenait la première puissance de l’Europe, par sa population, près de 81 millions d’habitants et son poids économique, mais elle dut en payer le prix pendant quinze ans, car elle héritait d’un pays en ruine. La réunification aura coûté deux mille milliards d’euros, et mis en danger l’équilibre de l’Allemagne de l’Ouest. Le choc a été violent : des millions de postes supprimés par le passage à l’économie de marché, 2 millions de départs vers l’Ouest, un budget qui explose avec la généralisation des généreuses aides sociales de la République fédérale. Le déficit public a doublé entre 1990 et 1995, et l’inflation s’est envolée à 5%. Mais sous la conduite de Gerhard Schröder et d’Angela Merkel, qui a vécu sa jeunesse à l’Est, le pays a su faire les bonnes réformes pour s’adapter. On a craint la tentation de l’ost-politique, tournée vers le continent et la Russie, mais il n’en fut rien. Les chanceliers successifs eurent à cœur de continuer la construction européenne et d’ancrer leur pays à l’Ouest.  Mais alors que les Allemands commencent à souffler, ce sont les pays de l’Union qui leur demandent de mettre à nouveau la main au portefeuille. On peut comprendre leurs réticences !

La face du monde en fut changée. La Hongrie s’était déjà libérée. Le « mur de la honte » par terre, c’est déjà l’annonce de l’effondrement de l’empire soviétique et des démocraties populaires de l’Est européen. Et la découverte, sinon la confirmation, de la faillite économique du communisme. C’est ce qui nous vaut, quand nous allons en Slovaquie, de s’entendre dire par ses habitants, que nous habitons en France dans le dernier pays communiste d’Europe ! Et il suffit de voir le monument de Budapest consacré au communisme, pour comprendre que ce ne fut pas un paradis pour les peuples qui ont subi le joug de l’idéologie totalitaire.

Jours d’ivresse, comme seule le recouvrement de la liberté peut en inventer, jours d’euphorie par les retrouvailles de familles trop longtemps séparées, jours historiques par le caractère hautement impactant sur le cours des choses en Europe et dans le Monde. Rostropovitch ne s’y trompa pas qui bondit aussitôt sur les lieux pour aller jouer devant la brèche une … fugue !

 

 


LA SEMAINE D’ARCHIBALD

Copie de longue vue

La facture est salée : entre l’AME dont le montant des aides augmente de façon exponentielle pour atteindre le milliard d’euros, voire le dépasser et les dérives du droit d’asile qui financent des dizaines de milliers de nuitées d’hôtels, l’Etat semble ne plus maîtriser la dépense ni un système aux nombreuses failles. Ainsi les déboutés du droit d’asile restent et sont toujours logés en urgence !

Même les médecins … eux aussi s’y mettent. Ils feront grève, rejoints par les spécialistes, entre Noël et le jour de l’an. Ils sont furieux contre le projet de loi santé concocté par la très doctrinaire Marisol Touraine.

Pousse-toi de là… C’est Nicolas Revel qui a été nommé par l’Elysée pour remplacer l’excellent Van Roekeghem à la tête de la Cnamts (Assurance maladie). On vante les qualités humaines du nouveau venu pour gérer la Sécu, un domaine où il ne connaît rien, puisqu’il vient du cabinet de Delanoë. Il est vrai qu’un énarque est toujours bon à tout. Mais ces qualités ne seront peut-être pas suffisantes pour diriger un monstre dont les acteurs sont tout sauf des bisounours. Une succession difficile tant les qualités et l’efficience de celui qu’il remplace étaient reconnues.

Sivens. On l’appelle pompeusement « barrage », alors qu’il ne s’agit que d’une retenue d’eau. Mais dans la bouche des écolos, ça a son importance. Voilà encore un endroit où, comme à Notre Dame des Landes, la démocratie représentative est bafouée par une poignée d’excités venus d’ailleurs. Malheureusement, il faut déplorer la mort d’un manifestant. Par respect devant ce drame, on ne va pas épiloguer sur les circonstances troubles. Laissons à Noël Mamère la nécro-politique pour en faire l’exploitation politicienne la plus vile. Mais craignons la colère des paysans si le site n’est pas évacué : ils pourraient être tentés de faire le ménage eux-mêmes avec leurs tracteurs. Où est l’Etat de droit ? … Il regarde ailleurs.

Emplois d’avenir… solution d’hier et même d’avant-hier, on constate que ça ne marche pas. Deux ans après leur lancement, plus de 150 000 ont été recrutés pour un coût très élevé (3,2 milliards) et une chance d’insertion bien faible et peu de formations qualifiantes proposées (7%). Des emplois d’avenir sans avenir ! De l’argent qui aurait été mieux utilisé s’il avait été affecté à la baisse des charges sur les entreprises ou au financement de l’apprentissage qui insère à 70% et dont on a diminué les aides avant de les ré-augmenter (un peu) récemment.

Epouvantail Royal. Notre Ségolène n’en rate pas une. Sa volonté de ne pas payer Ecomouv’, en dépit des contrats signés par l’Etat, n’est pas sans répercussions. De même les déclarations proposant de taxer les sociétés d’autoroute ou de réduire les péages en dépit des contrats existants. Ce comportement effraie les investisseurs étrangers notamment, car il donne du crédit à la thèse de l’instabilité de l’Etat français, un pays où il ne fait pas bon investir.

Leçon canadienne. Notre « Rain Man » est allé faire un tour au Canada. On ne sait plus très bien pour quoi faire. Par contre on espère qu’il a pu étudier comment ce pays a réussi à réduire sa dépense publique. Le Gouvernement libéral de Jean Chrétien a résorbé en trois ans le déficit qui était à 6,6% du PIB en 1994, ouvrant une décennie d’excédents !!!

Drones à gogo. C’est la nouvelle mode : faire survoler une centrale nucléaire par un drone. Un jeu d’enfant parait-il. Sauf que c’est un jeu dangereux qui pourrait coûter très cher aux imbéciles qui s’y livrent. A moins que ce ne soit plus grave. Dans ce cas, ce n’est plus un jeu parce que l’utilisation malfaisante de tels engins pourrait mettre gravement en danger la sécurité des centrales et celles des habitants alentours. On attend une réaction vigoureuse du gouvernement et particulièrement des deux ministres concernés : celui de l’intérieur, notre Casanova de l’ordre public, et celle de l’écologie, notre inimitable Royal : elle qui a l’habitude de survoler ses dossiers devrait rapidement avoir la solution.

Cabale. Contre Sarko tout est bon. Davet et Lhomme, ces inquisiteurs patentés dont on connait les méthodes et la ligne idéologique, publient un livre (Sarko s’est tuer) à point nommé, dont l’objectif, sous couvert de confidences et d’interviewes habilement exploitées,  est de « foutre la merde à droite ». Une manière de protéger leurs maitres en grande difficulté. Mais non, que je suis bête, ils n’ont ni Dieu ni maîtres, ce sont des anars !

Revanche violente. L’extrême-gauche et les gauchistes tentent une revanche après leurs déboires dans les urnes en 2012, avec la descente aux enfers de Mélenchon et le score minable d’Eva Joly. On les trouve à la manœuvre sur tous les sites de projets d’infrastructures comme à ND des Landes ou à Sivens, avec les mêmes méthodes de violence et d’affrontement contre tout ce qui représente l’Etat de droit. Et on les retrouve encore dans la tentative de manipulation des lycéens pour initier un mouvement de révolte exploitant honteusement la mort du manifestant.

                                                                       Tonnerre de Brest !

 

 


« PUTAIN, DEUX ANS ET DEMI ! »

Hollande trempé

Oui, cela fait maintenant deux ans et demi que nous subissons cette présidence catastrophique. Il fallait bien reprendre cette expression chère à Jacques Chirac pour marquer le calendrier. Deux ans et demi d'échecs sur toute la ligne, et nous allons les passer en revue ; mais deux ans et demi aussi à attendre la fin du calvaire. J’entendais un intervenant à la télé s’interroger : « que peut-il faire d’ici la fin de son mandat ? ». A quoi bon poser la question, on connait la réponse : rien ! Sinon aggraver un peu plus la situation de notre pays.

Après 30 mois de contre-performances sur la croissance, de catastrophes sur le chômage, de projets abandonnés, après deux ans et demi de reculs électoraux et de zigzags gouvernementaux, voici le moment où, à mi-mandat, le président de la République le plus impopulaire que nous ayons jamais vu, va tenter de recréer avec les Français le lien qui s’est rompu sous le poids de l’accumulation de ses échecs successifs. Encore faudrait-il qu’ils soient au rendez-vous, les Français ! Car il y a longtemps qu’ils ne l’écoutent même plus. Pire, il n’existe plus !

A mi-mandat, le chef de l’Etat est à ce point au fond du trou que même sa candidature en 2017 apparaît hypothétique. Tout ce qu’il aura réussi, c’est de finir d’écoeurer nos concitoyens de la vie politique. Car avec ses renoncements, ses trahisons, ses indécisions, ses petits calculs, c’est toute la classe politique qu’il entraine avec lui aux yeux de trop nombreux de nos concitoyens.

Inventaire des échecs.

A mi-mandat, le pays est dans une situation dramatique. Tuons une bonne fois pour toutes les mensonges sur le bilan de Sarkozy. « Nous avons trouvé une situation catastrophique » a osé affirmer le sombre Ayrault récemment. C’est faux : au début 2012, la France était sur la voie du redressement et c’est souligné dans un rapport de la Cour des Comptes. Ce sont les décisions prises depuis l’arrivée au pouvoir de Hollande qui ont planté l’économie, ce que j’avais signalé sur le bloc-notes dès l’été 2012. Avec l’annulation notamment de la TVA sociale assortie de l’assommoir fiscal voté en juillet, l’économie n’a jamais redémarré.

Jugeons-en :

. La production industrielle fait du surplace.  Le redressement productif n’a pas vraiment eu lieu depuis deux ans et demi. La production industrielle n’a pas progressé depuis juin 2012. Elle s’est toutefois stabilisée.

. Le pouvoir d’achat des ménages stagne. Le pouvoir d’achat par unité de consommation a reculé en 2012 et 2013. Il devrait légèrement grimper cette année en raison de la faiblesse de l’inflation et de la progression des salaires qui, même atténuée, continue.

. Les prélèvements obligatoires sont à un niveau record. Les hausses d’impôts instaurées en 2013 par le gouvernement Ayrault ont fait grimper le taux de prélèvements obligatoires de 1 point à 44,7%.

. Le taux de chômage n’a pas cessé d’augmenter. Il atteint 10,2% de la population active. Le nombre de chômeurs progresse inexorablement. C’est pour François Hollande un revers autant politique qu’économique et le plus cinglant de tous. 500 000 chômeurs de plus en 30 mois soit 17 000 de plus par jour de son mandat. Le nombre dépasse les 3,4 millions et touche particulièrement les séniors et les travailleurs peu qualifiés. L’inversion de la courbe n’est pas pour demain.

. Le déficit public a cessé de se réduire. Il devait être ramené à 3% dès 2013. En fait, il stagne aux alentours de 4,4% sans parvenir à baisser. Pire, les dernières projections de Bruxelles annoncent 4,7% en 2015 ! L’absence de croissance a le dos large. Ce sont les chèques en bois pour financer, sous le paravent de la « justice », des dépenses sociales inutiles qu’il faut cesser de signer !

. L’économie ne repart pas. La reprise a tourné court en 2012. Depuis, l’Hexagone fait du surplace.La croissance du PIB est restée atone à 0,3%-0,4%. Le 1% prévu pour 2015 est surévalué et de toutes façons insuffisant pour juguler le chômage. La politique des hausses d’impôts en est largement responsable. Les pauses fiscales sont annoncées mais dans les faits ce sont toujours de nouvelles taxes et de nouveaux impôts qui viennent accabler les classes moyennes et supérieures.

. Les marges des entreprises se redressent difficilement. Rien n’y fait. Malgré les baisses de charges mises en place par le sombre Ayrault puis par Manolito, les marges des entreprises restent très faibles. L’objectif des mesures gouvernementales a été de les redresser, mais la compétitivité française ne s’est pour l’instant pas améliorée. Il y a loin des mots aux réalités !

. La dette publique continue de grimper. C’est encore un point faible du bilan économique du président. La dette publique représentait 95,1 % du PIB en juin dernier et elle pourrait approcher les 100 % à la fin du quinquennat. Elle a dépassé les 2000 milliards d’euros. L’accumulation des déficits n’a pas permis de la réduire.

Mais le triste bilan ne s’arrête pas là.

. Le recul de l’Etat de droit. Après 30 mois, nous avons un Etat bafoué qui recule partout devant le moindre casseur, de renoncement en enterrement de projet.  A tel point que ayant participé à quelques rassemblements de la « Manif’ pour tous », on aurait presque le regret de n’avoir rien cassé. Jamais la signature de l’Etat n’a été autant soumise à l’aléa de la violence, jamais la puissance publique n’a été autant sapée, jamais une parole de haut responsable n’a été aussi peu fiable. Avec des conséquences financières désastreuse : le renoncement à l’écotaxe va coûter 1,5 milliards d’euros au bas mot. En matière de bilan de la sécurité, les lois Taubira  pourraient se résumer dans le nombre de morts (crimes) survenus à Marseille depuis 2012.

. L’action internationale de la France rabaissée. La France a perdu sa crédibilité en Europe, et le dernier épisode sur le budget nous ridiculise un peu plus. Les interventions en Afrique et au Moyen Orient, si elles sont nécessaires, ne sont accompagnées d’aucune vision diplomatique : on ne sait pas où on va et ce qu’on veut obtenir. L’Allemagne s’est retrouvée seule pour traiter le problème de l’Ukraine.

. Une société civile profondément divisée. La loi sur le mariage homosexuel a montré une intransigeance idéologique qui laisse des traces profondes dans le tissu social. Les prolongements que sont la PMA et la GPA continueront d’alimenter une défiance vis-à-vis d’un pouvoir à la merci de ses lobbies. Mais ce ne sont pas les seuls sujets de fracture. La récente décision de la Ministre de l’Education d’accorder aux femmes voilées la possibilité d’encadrer des sorties scolaires est de nature à relancer le débat sur l’identité, la laïcité et la place de l’Islam dans notre société.

. Des réformes territoriales « abracadabrantesques ». La suppression du Conseiller Territorial qui était une bonne solution pour commencer à réduire notre millefeuille a été remplacée par un redécoupage ubuesque des cantons sur lequel devront se présenter des « doublettes mixtes ». Cette élection reportée à mars 2015 mettra en place des conseils départementaux appelés à disparaître ! Elle sera suivie en décembre de l’élection des Conseillers régionaux dont on ne connait pas encore le cadre ni les pouvoirs qui leur seront dévolus. Et on sait à quel jeu de « colle-moi-plutôt-avec » est soumis le redécoupage des régions dont la diminution du nombre n’assure pas du tout la moindre perspective d’économies.

On comprend pourquoi  Hollande ne peut pas redonner confiance.

Il ne pourra pas faire oublier autant d’échecs, changerait-il de comportement. Depuis l’affaire de la rue du Cirque, sa personnalité elle-même est atteinte. Il a trente mois pour changer le cours de l’histoire. Mais, pour espérer y parvenir, trois conditions presque insurmontables devront être réunies : obtenir des résultats, enfin ;  reconstruire  une image  qui donne confiance ; se trouver dans la « bonne » configuration politique,  sa chance serait d’être au second tour face à Marine Le Pen. Il y a une chance sur 10 000 pour que ça arrive. Parce qu’entretemps l’opposition aura réglé ses problèmes et sera pleinement à l’offensive.

Surtout qu’il ne reste que 20 mois utiles !!!

 P.S. Je repense à Martine Aubry qui disait que Sarkozy avait "abîmé " la France !!!

  

 

 


"EUROPA" : L’ANTIDOTE AU VENIN MORTEL DU PROTECTIONNISME

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La dernière élection au Parlement européen en témoigne, les Français n’aiment plus l’Europe. C’est grave ! D’abord parce que la désaffection s’est soldée par une abstention massive avec une conséquence quasi logique d’avoir amplifié le score du Front national qui a su capter 25% des voix exprimées. Ensuite parce que le mal est bien plus profond qu’il n’y parait. Au-delà des sempiternels reproches qui sont faits aux « eurocrates » de Bruxelles et de la lâcheté de la classe politique nationale qui s’est trop souvent défaussée sur l’Europe pour s’exonérer de leurs propres décisions,  une majorité de Français ne voit plus d’avenir dans la construction européenne devenue illisible et incompréhensible.  Passons sur l’ingratitude qui nous fait oublier tout ce que nous devons à l’Union comme progrès et confort de vie, même si la période récente n’a pas été florissante. Il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt. Mais passons !  Et pourtant, qui ne voit que c’est notre destin qui se joue, ce que la France pèsera demain en Europe et dans le monde : qui peut croire que seule, isolée, avec ses quelques 60 millions d’habitants elle sera encore souveraine et en capacité d’imposer sa volonté ?

C’est parce que le Front National a envoyé ¼ des députés qui représentent la France au Parlement de Strasbourg, où ils votent contre tout pour tenter vainement de bloquer un peu plus la machine, distiller le venin mortel du protectionnisme, accentuer un peu plus la tentation du repli sur soi, que j’ai envie de réagir. Le livre de Valéry Giscard D’Estaing tombe à pic.

L’ancien président de la République porte un regard inquiet sur la situation de la France et de l’Europe. Lui qui a eu l’occasion, quand il était jeune député, de voter la ratification du traité de Rome créant la CEE (Communauté Economique Européenne), juge un demi-siècle plus tard que la construction européenne s’est dévoyée. Elle doit retrouver l’esprit des grands fondateurs qu’ont été Robert Schuman et Jean Monnet pour avancer à nouveau. Son livre est une tentative, heureuse à mes yeux, pour reprendre cette longue marche vers une Europe unie. Il propose dans son livre « Europa, la dernière chance de l’Europe » des solutions pragmatiques, réalisables  et surtout  facilement compréhensibles pour le commun des mortels. Ces propositions qui, si elles étaient appliquées, pourraient redonner confiance dans une Europe enfin à nouveau en marche et créatrice de croissance et de progrès pour les peuples qui la composent.

Préfacé par Helmut Schmidt, ce qui n’est pas un hasard, le Chancelier ayant entretenu avec VGE une amitié et une complicité quasi uniques entre nos deux pays, et ayant à leur palmarès nombres d’avancées de la construction européenne, de la création du conseil européen à l’élection au suffrage universel du Parlement de Strasbourg, le livre « Europa » est avant tout un traité pédagogique en même temps qu’un manuel d’histoire. Il comprend deux parties. La première, elle-même divisée en deux, « la Ligne droite » et « le mouvement circulaire », retrace les évolutions de l’Europe de 1974 à nos jours, avec les temps forts que constituent la mise en place de la monnaie unique, l’échec de la ratification de la constitution et l’élargissement sans approfondissement,  pour se terminer sur un constat : l’Etat présent de l’Europe.

L’ancien président croit toujours en l’Europe qu’il a contribué à façonner, mais il n’hésite pas, en expert, à dénoncer ses blocages, son impuissance quand ce n’est pas son délabrement. Il nous invite à réagir en dépassant une double imposture : celle qui consiste à nous faire croire qu’on peut sauver la France en sabordant l’Union européenne, et celle qui prétend qu’on peut sauver l’Europe sans rien y changer. L’Europe n’est pas responsable de notre chômage de masse, de nos déficits, de nos conservatismes, de notre incapacité à faire des réformes courageuses. Il ne faut pas croire ceux qui font de Bruxelles le bouc émissaire des nations qui n’ont pas le courage de se réformer et de se dépasser. 

Le chemin qu’il propose pour relancer l’Europe ne vaudrait rien s’il n’y avait pas en lui la conviction profonde, que nous pouvons partager, que l’Europe n’est pas seulement un édifice institutionnel mais une culture partagée, une association entre des nations millénaires et brillantes, c’est-à-dire une civilisation que nous devrions nous faire un devoir de défendre face aux nouveaux empires. Ce chemin était compliqué et difficile, l’Europe d’hier n’était pas plus facile à conduire que celle d’aujourd’hui, bien que le nombre des partenaires ait été plus réduit, mais les bâtisseurs dont il a fait partie étaient déterminés à avancer et la France et l’Allemagne savaient unir leurs efforts pour être le moteur des avancées nécessaires.

Le dessein qui anime Valéry Giscard d’Estaing est le même : comment faire pour que la France compte demain dans le monde, qu’elle reste une grande nation souveraine ? La réponse à la question passe par la construction européenne qu’il faut reprendre en se donnant un objectif : créer une fédération d’Etats-nations qui laisserait aux états membres de très nombreuses compétences. Europa, c’est une Europe-noyau constituée des partenaires qui le souhaiteraient au sein de la zone euro, et qui accepteraient une démarche commune de convergence permettant progressivement d’aller vers l’union monétaire, budgétaire et fiscale, et qui serait au final dotée d’un Trésor public et d’un mécanisme de solidarité financière, gouvernée par un Directoire doté d’une légitimité parlementaire. En fin connaisseur, il illustre la faisabilité concrète des étapes successives pour y parvenir. Ce n’est pas un rêve, ce pourrait être la réalité en moins de quinze ans.

Une ambition qui se fonde aussi sur la nécessité de cette construction que nous avons progressivement perdue de vue. Et l’urgence est là. Ce défi, s’il n’était pas relevé, à cause de la tentation du renoncement ou du repli, nous jetterait  dans la défaite et le déclin parce que nous ne participerions pas à cette nouvelle étape de la mondialisation qui change les équilibres du monde. Europa est un cri d’espoir et nous rappelle que l’Union Européenne est la fille des nations qui la composent. Elle sera forte si notre pays est fort. C’est aussi un appel à retrousser les manches pour redresser notre pays, étape primordiale si l’on veut relancer l’Europe.

Lucidité, clarté, vision lucide du cap… l’intelligence toujours fascinante de Giscard est à l’œuvre.

Sans Europa, dans vingt ou trente ans, avertissent VGE et H. Schmidt, l’Europe et chacun des pays qui la composent ne compteront plus sur la scène mondiale.

« Ce projet d’Europa vous appartient. Pour le mener à bien, il vous faudra abandonner beaucoup de vos pensées négatives. L’égoïsme individuel, la peur du changement, et croire dans l’espoir de bâtir une des grandes civilisations du XXIème siècle » concluent-ils !

A lire absolument, pour croire un peu, à nouveau, dans l’avenir.

 


SARKOZY, LA PARADE A LE PEN

Sarkozy lambersart

Il y a ceux qui prennent leurs désirs pour des réalités. Ils accablent l’ancien président de mauvais sondages et en déduisent qu’il a raté son retour. Peut-être. Mais faut voir. Ils pourraient bien être déçus le moment venu. En effet, Nicolas Sarkozy est parti à la conquête exclusive de l’UMP. Son exposition médiatique est volontairement réduite au strict minimum et réservée à la proximité, ce qui se concrétise par la préférence accordée à des interviewes à la PQR (presse quotidienne régionale).  De même, ce qui arrive à filtrer dans le concert médiatique de son discours et de ses propositions peut apparaître comme très réducteur aux yeux de la majorité des Français, notamment ceux qui ne suivent pas de près le parcours de l’ancien président ou la vie politique, sans parler de la complaisance majoritaire dans la sphère médiatique pour le Sarko-bashing. Attention au réveil amer pour tous ceux qui voudraient le voir se planter.

Comme Le Pen, Sarko étudie de près les enquêtes d’opinion.

Le positionnement qu’il a adopté dans sa campagne a fait dire qu’il revenait avec le même que celui qui l’avait fait échouer en 2012, très à droite. Là-dessus, les avis sont partagés. Pourtant tout montre que le discours qu’il tient est très attendu par les militants, correspond à ce qu’ils attendent et devrait lui assurer un large succès dès le premier tour de l’élection interne. Mais plus généralement les thèmes qu’il développe sont les plus à même de toucher à terme des électeurs tentés par le Front National, et pas seulement sur les sujets de prédilection que sont l’immigration ou la sécurité. Mais avait-il le choix ? Un retour avec un discours recentré aurait certes plu davantage à l’opinion publique globale, dont le personnage qui  l’incarne est actuellement Alain Juppé avec un certain succès. Sauf que ce dernier est engagé dans une campagne différente, celle de la primaire pour la présidentielle. Il s’adresse donc à un électorat au spectre très large, qui dépasse celui des adhérents de  l’UMP, où il est présent sans faire des étincelles.

L’UMP se conquiert par la droite.

Nicolas Sarkozy a l’expérience de la conquête du pouvoir. Dix après 2004, le voilà confronté au même défi : prendre la tête du parti, puis rassembler son camp pour en faire une machine de guerre électorale. Déjà à l’époque la presse lui prédisait une reconstruction difficile de l’UMP quand lui promettait « une pratique de rassemblement ». Cette fois-ci, il sait bien que ce sera encore plus difficile, avec une marque à recréer et la concurrence déclarée de plusieurs candidats à la primaire. Droite décomplexée ou recentrage ? Le bilan de la campagne de l’entre deux tours de 2012 est à cet égard riche d’enseignement. Les données chiffrées sont sans appel : on les trouve dans un sondage de l’Ifop pour Paris-Match et ils montrent que la stratégie offensive de Nicolas Sarkozy s’est traduite par une remontée significative des intentions de vote en sa faveur. L’écart de 5% au soir du 23 avril s’est progressivement  réduit pour donner finalement 48,4 au président sortant, soit un gain de 3,5 points en deux semaines, ce qui est beaucoup. La dynamique était telle que son camp n’a pas vécu sa défaite comme une « vraie défaite ». C’est donc que la ligne retenue avait été efficace.  Sans entrer dans le détail, c’est surtout sur l’électorat du FN que les voix ont été regagnées (13 points), sans dégrader le taux de report des voix centristes.  Ceci s’explique par le durcissement idéologique qui s’est produit à droite et ce n’est pas par hasard si la motion de la droite forte est arrivée en tête lors des élections internes qui ont suivi. Quand on interroge les sympathisants UMP sur la ligne à adopter pour son retour, 57% attendent qu’il opte pour une ligne clairement à droite, contre 34% pour un programme de droite modérée. La proportion est encore plus forte quand il s’agit des adhérents. D’ailleurs une autre étude montre que l’UMP et le FN enregistrent des scores supérieurs de 5 à 8 points à ce qu’ils étaient dix ans plus tôt. Ce qui fait dire qu’une tendance de fond assez nette témoigne d’un déplacement à droite du centre de gravité de l’échiquier politique. Ce constat vaut aussi pour le centre et il explique l’effondrement de l’électorat du Modem. On aura l’occasion de revenir sur les différences qu’on observe entre les électorats de l’UMP et du FN. Cependant, avec la montée en puissance du FN et la fragilisation extrême de la gauche au pouvoir, il est de plus en plus vraisemblable qu’au second tour de 2017, le candidat de droite affrontera Marine Le Pen. Dans cette hypothèse, la priorité stratégique serait de créer les conditions de larges reports en provenance du centre, ce qui exigerait un « recentrage » tout en évitant une synthèse émolliente. Un exercice pour le moins délicat.

S’imposer à mi-mandat en chef du grand parti d’opposition.

La sérénité affichée par Nicolas Sarkozy repose sur une stratégie politique éprouvée. Il sait qu’il tient sa chance et il savoure le contact avec les milliers de militants qui remplissent depuis un mois toutes les salles et qui l’acclament à chaque réunion. Le tigre flaire l’arène avant le saut décisif. S’imposer comme le chef du grand parti d’opposition et s’appuyer sur cette légitimité et une organisation militante puissante qui ne demande qu’à redémarrer, c’est une stratégie très classique de prise du pouvoir sous la Vème République. A ce jeu, on comprend que la fameuse « primaire », à laquelle s’accrochent les autres candidats, ne revêt que peu d’importance. L’ancien chef de l’Etat est persuadé qu’après avoir remporté les deux élections de 2015, les cantonales puis les régionales, il bénéficiera d’un tel élan que ce sera difficile de lui disputer la place, a fortiori s’il réussit à contenir le FN. D’autant plus que le calcul table aussi sur la prise de la présidence de l’Association des Maires par François Baroin et celle de l’Association des Régions de France qui devrait logiquement basculer à droite après les élections. Nicolas Sarkozy disposera alors d’un puissant réseau d’élus locaux. Marine Le Pen sacrée première opposante à François Hollande est en train de manger son pain blanc. Qu’elle en profite, parce que la machine Sarko une fois lancée…

La nouvelle UMP selon Sarko.

La reconstruction du parti constitue donc une étape fatidique à mener rondement.  Il faut faire oublier les déboires récents et ravaler la façade comme on dit. Ce sera donc un parti rebaptisé, pour montrer le changement et, ce n’est pas anodin, retirer par la nouvelle dénomination le slogan à Marine Le Pen « UMPS ». Ce sera probablement une direction différente pour avoir les mains libres. Un président qui s’occupe de l’international et des affaires nobles, et un secrétaire général qui fait tourner la boutique. On a déjà vu. Il fera une croix sur les « courants », comme en 2004. Si la procédures des motions qui s’étaient multipliées avait contribuer à brouiller l’image du parti en multiples chapelles, la maintien dans les statuts d’un dialogue entre les trois courants fondateurs, gaullistes, centristes et libéraux, serait pourtant souhaitable pour assurer une base la plus large possible au nouvel ensemble. Ceci pourra s’accompagner de procédures de consultations des militants sur toutes les questions de fonds comme sur les changements d’organisation. On ne peut pas prôner le referendum pour consulter le peuple et ne pas l’instituer en interne. Enfin « la primaire » qui fait l’objet d’un règlement particulier sera intégralement reprise dans les nouveaux statuts. C’est une condition essentielle pour « rassembler ». Mettra-t-il fin à la possibilité d’animer des « écuries » secondaires en parallèle au parti, type « Force Républicaine » ou « Génération France » : de mon point de vue, ce serait une bonne chose. Enfin, la nouvelle direction aura la tâche de redresser la situation financière, avec 75 millions d’euros de dettes, ce ne sera pas simple. Il faudra à la fois une multiplication des adhésions et des donateurs, ce qui n’est pas impossible avec l’approche de 2017.

Conclusion.

Au-delà des quelques milliers de militants qui vont l’élire comme un seul homme, il existe une armée d’électeurs orphelins qui pourraient bien, demain, faire ou défaire son élection. Gare à trop jouer la confiance, le vote utile et le rejet du président en place.  La France en a soupé des campagnes de « postures ». Elle attend autre chose que des mots. Elle souhaite un président qui aille chercher avec les dents un véritable mandat réformiste. Il faut donc réinventer le Sarkozysme ! En termes de vision, d’attitude et de méthode d’action.

Ce sera pour après la Saint-Nicolas.

Demain : « Europa, l’antidote au poison Le Pen » et après-demain… « Putain, deux ans et demi ! »

 


LE RASSEMBLEMENT BRUN-ROUGE DE MARINE

Marine le Pen 2013

Cet article s’inscrit dans la suite des deux précédents sur la France Recomposée.  Les Français de la « France périphérique », comme on l’a montré, ressentent un malaise qui les conduit à se méfier de plus en plus de la classe politique. Ce malaise se traduit par ce que les politologues appellent un "glissement à droite". Ce faisant, ils deviennent disponibles pour ceux qui tenteront l’OPA la plus séduisante en terme de réponses à leurs attentes et à leurs angoisses. Aujourd’hui, nous allons examiner en quoi la montée du FN et les tentatives de « dédiabolisation » menées par Marine Le Pen sont un vraie OPA sur les plus désemparés  de ce peuple abandonné en rase campagne par la gauche et encore trop peu convoité par la droite républicaine.

Le « vote républicain » en panne.

C’est dans l’Oise, au début du printemps 2013, lors d’une législative partielle gagnée de justesse par l’UMP qu’est apparu le phénomène de façon explicite : près d’un électeur sur deux de la candidate PS éliminée au premier tour a choisi de voter pour le candidat du FN. Il y avait longtemps que le parti d’extrême-droite puisait dans le vivier sociologique de la gauche. Cela fait près de 20 ans qu’il est le premier parti ouvrier de France. Par la surreprésentation des catégories populaires, des jeunes et des chômeurs, le parti de Marine Le Pen a une structure électorale unique qui concurrence de plus en plus celle des partis de gauche. A la présidentielle de 2012, elle est même arrivée en deuxième position, juste derrière Hollande, auprès des fonctionnaires de catégorie C. La nouveauté de ce printemps 2013, qui ne s’est pas démentie depuis, est que des électeurs de gauche acceptent de voter pour un parti toujours classé à « l’extrême-droite ». Et de fait, un candidat FN se retrouvant en situation de duel au second tour progresse dans la même proportion selon qu’il se retrouve face à l’UMP ou face au PS, et même sensiblement plus quand il affronte la droite.

Le discours de la gauche dénonçant la « porosité » entre l’électorat de droite et celui du FN apparaît comme un pieu mensonge et n’est plus d’actualité,  la discipline du vote « républicain » ne rencontrant pas plus d’écho à droite qu’à gauche.

La stratégie de Marine Le Pen est assez simple.

Elle sait lire les études d’opinion et voit bien avec quelles voix son parti peut se renforcer. L’opportunisme ne lui faisant pas peur, elle s’empare de thèmes et développe des propositions appartenant habituellement à la gauche, comme sa défense des services publics, sa dénonciation du capitalisme financier, sa faveur pour le retour à la retraite à 60 ans et aux quarante années de cotisations pour tous. Le « souverainisme », l’appel à la démondialisation, la dénonciation de la construction européenne flattent les anciens électeurs chevènementistes et mélenchoniens. Ce faisant, elle cible aujourd’hui ces « classes moyennes  en voie de déclassement » de la « France périphérique » et devient ainsi, avec les dégâts de la politique hollandaise, la première bénéficiaire du pouvoir en place par la séduction qu’elle opère sur les déçus de la gauche. En même temps, elle fait le pari que ses électeurs venus de la droite sur des problématiques identitaires ne la quitteront plus.

Le FN n’a pas pour autant abandonné son discours sur l’immigration.

La parti frontiste prospère toujours sur l’incapacité chronique (on le voit à Calais) des politiques à traiter les causes profondes des problèmes d’intégration qui angoissent de plus en plus les Français. Si ces angoisses n’avaient pas été avant tout d’ordre identitaire, ceux-ci auraient très bien pu se tourner vers le Front de Gauche. L’ouverture de Mélenchon vers les immigrés les en a dissuadés. Et si Manuel Valls dégringole dans les sondages, c’est parce qu’il devait sa popularité à son langage de vérité sur l’immigration et l’intégration et à ses prises de position  en faveur des principes républicains, en particulier la laïcité et à l’autorité et au courage politique qu’il incarnait.  Une fois au pouvoir, il impose le port d’un matricule aux policiers, les régularisations bondissent ainsi que les naturalisations, l’intégration culturelle ne se fait plus qu’à la marge, et le pays s’enfonce dans le chômage. De quoi déchanter ! Un écart entre les paroles et les actes que les Français ne supportent plus.

La synthèse Lepenienne : c’est le rassemblement « brun-rouge ».

Les Français décident de plus en plus de jeter leur dévolu sur Marine Le Pen qui apparaît comme la première opposante à Hollande, -un comble quand on sait qu’elle a favorisé son élection-, pour qu’elle les débarrasse d’une classe politique devenue insensible à leurs angoisses : 87% des français estiment que celle-ci se préoccupe peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme eux (janvier 2014). En inventant le slogan "UMPS", Marine Le Pen amalgame ainsi l’ensemble des partis de gouvernements. Et de son côté elle emprunte à la gauche conservatrice ses idées (rouge) tout en conservant son socle nationaliste identitaire (brun, référence aux « chemises brunes »). Démarche facilitée par la dénonciation quasi pavlovienne de « lepéniste » quiconque ose aborder de face les questions d’immigration, d’intégration culturelle, de nation et d’identité. Le FN n’a même plus besoin de parler, il se contente de récupérer. La laïcité au fil du temps est devenue une jauge à l’aune du respect de laquelle les Français identifient et jugent ceux qui sont aptes à vivre selon leurs normes et ceux qui ne le sont pas, n’hésitant pas, on l’a vu, à déserter certains territoires. La décision de Vallaud-Belkacem concernant l’autorisation pour les femmes voilées d’encadrer les sorties scolaires, en est un bon exemple.

Les deux raisons de l’adhésion au FN.

L’adhésion au FN nécessite encore un certain courage de la part de ceux qui votent pour ses candidats, car c’est le parti le plus détesté de France. Mais ils l'assument. Si ce n’est pas la crainte qui les motive, ce ne peut être que la colère et ça change tout.  Cette colère est motivée par la montée des incivilités, les voitures brûlées dont les médias évitent de parler, la recrudescence des vols, les agressions physiques dont le dernier avatar est déguisé en père Noël, les bandes organisées, les communautarismes agressifs et exigeants qui vont avec l’islamisation des quartiers et maintenant l’implantation de djihadistes, l’insécurité croissante qui accompagne… Bref, une colère contre le laisser-aller général qui va augmentant. Toute chose que l’on pourrait évidemment résoudre avec un peu de courage politique.

Un autre raison vient s’ajouter à la colère et est habilement exploitée par Marine Le Pen : c’est la peur, voire l’angoisse de nos compatriotes qui sont taraudés par la perspective des vraies réformes et cherchent à s’épargner la peine de faire ce qui est indispensable pour que notre pays entre dans la sphère vertueuse de ceux qui ont fait des efforts, comme l’Allemagne ou l’Espagne, en mettant en œuvre des réformes structurelles. La retraite à 65 ou 67 ans, un soutien puissant aux entreprises par l’offre, la réduction des déficits publics… Le FN est devenu l’ultime moyen de refuser le réel, le dernier refuge avant la « souffrance ». Voilà pourquoi il prétend réinventer le Franc, promet un cocon national bien douillet contre la mondialisation et les « gnomes de Bruxelles », s’engage à protéger les petits contre les gros,  le peuple contre les élites, les paysans et les ouvriers contre le plombier polonais (un mythe) ou l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Un programme économique protectionniste et anti-européen quasi identique à celui du Front de gauche. Mais il est facile de démontrer, exemples à l’appui, la faiblesse d’une telle démarche au regard de l’imbrication de notre économie dans celle de nos partenaires quand ce n’est pas à l’échelle mondiale, quoi qu’on en dise.

La montée du FN n’est pas une fatalité.

Il reste que les Français n’adhèrent pas majoritairement au programme entier du FN : 60% se déclarent hostiles à toute sortie de l’Union européenne, 59% se déclarent attachés à la monnaie unique (avril 2014). Aussi, est-il urgent de combattre cette double idéologie mortifère pour la France. Aujourd’hui le FN est plus dangereux, électoralement parlant, que la gauche. Voilà des éléments à prendre en compte qui rendent caduques tous les appels au « centre »  si ceux-ci doivent traduire une volonté de bannissement du sujet de l’identité nationale.

Demain : Sarkozy, la parade à Le Pen.