HISTOIRE
L’OUTSIDER
ON NE TIRE PAS SUR LE PIANISTE !

VALLS ENTRE DANS LE « DUR »

 

Valls 2

Le Premier Ministre va  entamer son difficile parcours devant le parlement pour faire adopter son budget modificatif qui devrait enfin avaliser le « pacte de responsabilité » près de six mois après les annonces de l’Elysée. Et à la clé, les 50 milliards d’euros d’économie sur trois ans ! Sur ce sujet comme sur le « pacte de compétitivité » qui doit faire baisser les charges des entreprises de 20 à 30 milliards sans qu’on sache vraiment quel est le bon chiffre, il va rencontrer au sein du groupe socialiste une opposition résolue qui fait déjà ses contre-propositions.

Ces 50 milliards d’euros d’économie sont-ils encore réalisables ?

C’est la question qu’on peut se poser dès lors que l’on connait mieux le contexte des trois prochaines années : absence de croissance, dérive des dépenses qui sont contenues par des coups de rabots et un gel qui ne peut pas s’éterniser, absence des réformes nécessaires… alors que le contexte social se tend comme on le voit avec le conflit des intermittents (encore eux !), de la SNCF (toujours contre tout !), ou encore avec les taxis (corporatisme absolu).

Pourtant ces 50 milliards représentent un engagement pris par la France devant la Commission européenne pour revenir au seuil des 3% de déficit imposé par le « pacte de stabilité » de l’euro. C’est bien l’excès de dépenses publiques depuis de nombreuses années qui causent ces dépassements récurrents de la discipline budgétaire communautaire et sur lequel il convient d’agir, au moment où celles-ci consomment plus de la moitié des 2115 milliards de la richesse nationale (57,2% du PIB) et viennent grossir une dette à peu près du même montant (92% du PIB). Mais cet objectif de réduction de dépenses attendu pour 2017 est devenu irréel depuis que le gouvernement l’a déconnecté du déficit à 3% toujours prévu pour 2015. Il fait diversion avec son discours sur « le déficit structurel » qui se calcule hors des effets de conjoncture oubliant qu’en face des dépenses « structurelles » il fallait aussi des recettes « structurelles » !

Un objectif déconnecté de l'économie réelle.

La réalité, c’est que cet objectif de 50 milliards d’euros d’économies est totalement déconnecté de la situation économique et sous-estime gravement l’effort à fournir. Les économistes qui se sont penchés sur le problème ont évalué à 120 milliards la réduction pour seulement stabiliser les dépenses, voire 145 milliards si l’on tient compte des nouvelles exonérations d’impôts accordées récemment. Il est à craindre qu’avec le « dégel » la progression des dépenses ne reprenne son rythme naturel de 1,6%/an. Et comme 2013 s’est terminée sur un déficit de 4,2% et un trou de 14,5 milliards d’euros de moins-values fiscales…  on voit bien que la pente n’est pas la bonne.

Même si Manuel Valls réussit l’exploit  de faire voter ces fameux 50 milliards sans les écorner, on sera encore loin du compte, car ils ont de fortes chances de se perdre dans le tonneau des Danaïdes. Ce sont de nouvelles hausses d’impôts inévitables pour les classes moyennes qui s’annoncent  et une opinion publique dont la frustration ira croissante avec le sentiment persistant de sacrifices sans issues.

Les 7 recommandations de Bruxelles.

D’ailleurs Bruxelles ne s’est pas gêné pour rappeler la France à ses obligations de ne pas relâcher ses efforts, la commission doutant de l’aboutissement des réformes entreprises et surtout de l’importance de leur impact. Si le plan d’économies n’est pas pris complètement à la légère, la prévision de croissance à 1,7% en 2015 est jugée « optimiste », le chômage hexagonal ne devrait pas diminuer d’ici 2017 et avec 45,9% de pression fiscale, la France a le ratio des impôts par rapport au PIB qui est l’un des plus élevés de l’Union européenne. La commission recommande donc de renforcer la stratégie budgétaire, de veiller à la poursuite de la réduction du coût du travail, de simplifier les règles administratives, fiscales et comptables des entreprises, de s’attaquer aux professions réglementées et ouvrir les services à la concurrence, de rendre le système fiscal plus efficace, de lutter davantage contre les rigidités du marché du travail et enfin de moderniser l’enseignement et la formation professionnelle. Un vrai programme pour … une campagne présidentielle.

Pendant le même temps, les députés de gauche du groupe socialiste, emmenés par Jean-Marc Germain, un proche de Martine Aubry, font des contrepropositions qui sont diamétralement opposées : dépenser de l’argent pour financer des emplois, et une relance de la demande, c’est à dire de la consommation, pour favoriser les exportations chinoises qui n’en demandent pas tant !

Comme quoi, à gauche, ils n’ont toujours pas compris.

 * Dernière minute, Info "l'Opinion" : "Le Conseil des ministres a examiné ce matin le projet de loi de finances rectificatives qui doit permettre de réaliser 4 milliards d’économies, pour compenser le dérapage du déficit en 2013. Sont attendus, le détail de l’annulation de 1,6 milliard d’euros de crédits ministériels, les moyens pour baisser de 2,2 milliards d’euros les dépenses de sécurité sociale et le report de 500 millions d’euros d’investissements d’avenir."

 On rabote, on rabote.... 

 

Commentaires

Remember

Salut !
Juste un petit bonjour !
Les chiffres que tu avances donnent le vertige.
C'est ta conclusion qui m'interpelle. Elle me fait penser à une citation bien célèbre.
"Si à 20 ans tu n'es pas de gauche,c'est que tu n'a pas de coeur. Si à 60 ans tu y croit encore,c'est que tu n'as rien compris"
(Wiston Churchill)
Bisous
Remember

Daniel HOULLE

les socialistes sont figés dans le temps par leur idéologie du 19ème siècle.

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