HISTOIRE
MR BRICOLAGE EST REVENU !
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POUR UNE RECOMPOSITION DE LA DROITE ET DU CENTRE

 

Les élections européennes ont cristallisé tous les ingrédients de la crise économique, sociale et politique de l’hexagone. L’abstention a joué un rôle majeur dans tous les secteurs de l’électorat : à droite comme à gauche, la boussole était folle. Résultat : une photographie déformée du paysage politique avec une hypertrophie populiste. Même si cette situation est à relativiser, il n’y a pas de vague bleu-marine mais un reflux des électorats conventionnels, les conséquences ne sont pas à prendre à la légère car l’abstention massive comme la crise aigüe du vote protestataire sont significatives d’une profonde exaspération des Français.

L’éclatement du paysage politique

Avec 43% de votants, la participation se maintient à un bas niveau. L’enjeu européen n’est pas perçu comme important. L’électorat de droite et celui du Front National se sont davantage mobilisés que celui des gauches. Seulement 42% des électeurs de François Hollande se sont déplacés contre 52% de ceux de Nicolas Sarkozy et 50% de ceux de Marine Le Pen. L’abstention est donc une forme de sanction et de désappointement, pour tous les camps. La gauche en miette, le centre en panne de chef, l’UMP en crise et un FN triomphant, voilà le triste spectacle que la France offre aujourd’hui à l’Europe et au monde.

L’effondrement des gauches

Les listes du PS, avec seulement 14% des suffrages ont subi un camouflet qui les marginalise avec un record de faiblesse dans ce type de scrutin. Le PS est en voie de disparition chez les ouvriers (8%) et dans la France des « petits revenus » (11%). Mais c’est l’ensemble de la gauche qui enregistre un affaiblissement historique en rassemblant à peine 30% de l’électorat. Un discrédit qui érode profondément sa légitimité à gouverner. Après la défaite des municipales, les lendemains s’annoncent difficiles pour le PS qui n’est plus audible.

Les failles de la droite

Avec cette élection, l’UMP connait une récession d’environ 7% par rapport à 2009, grignotée par des centristes unis qui retrouvent quelques succès sur leurs terres de prédilection. Cela l’a non seulement privée de la première place, mais l’arrivée en tête du FN dans la plupart des Régions a pour effet de lui contester la place de principal parti d’opposition. Il faut dire que le parti qui prétend être le « rassemblement de la droite et du centre » n’a pas tout fait pour mobiliser ses électeurs, bien au contraire. Le retour de la querelle interne, les révélations sur Bygmalion, une ligne politique brouillée par les francs-tireurs adeptes des plateaux télévisuels, ont contribué à démobiliser un électorat déjà hésitant. Et constitué autant de failles dans lesquelles s’est engouffrée Marine Le Pen. Néanmoins, on sait maintenant que ce ne sont pas les électeurs de la droite et du centre qui ont été le plus sensibles à son discours qui aura été le plus tranché et le plus radical de la campagne.

Le FN, exutoire privilégié de la sanction et du rejet

L’arrivée en tête du FN a été portée par une convergence de causes qui vont des effets délétères de la crise économique et sociale à l’accentuation du malaise français par rapport à la mondialisation et à l’Europe, en passant par le climat de défiance porté à son paroxysme par l’impopularité du Président et de la majorité actuelle, et par la division entre la droite et le centre, à laquelle s’est ajoutée la confusion des discours à l’UMP.  Du coup, ce que révèle ce scrutin est très intéressant autant qu’inquiétant : le Front National est devenu dans les milieux populaires l’exutoire privilégié de la sanction et du rejet du pouvoir de gauche. Il y est parvenu en s’appropriant le « nationalisme républicain » et en gauchisant ses propositions économiques et sociales, ce qui lui a permis de récupérer toute une série de protestations et d’inquiétudes aussi diverses qu’hétéroclites. Il a aussi prospéré sur la « diabolisation » à laquelle s’accroche la stratégie du PS, et qui provoque l’effet contraire de celui recherché, et sur l’absence d’unité entre la vision d’un Alain Lamassoure et celle d’un Henri Guaino. L’absence de clarté, la brièveté de la campagne qui n’a pas permis une réflexion constructive et nuancée sur l’Europe, le doute sur la nécessité de l’Union qui a gagné une grande partie de l’opinion… tout a concouru à faire le miel du parti populiste.

La crise de l’UMP

Pour le moment, le parti plonge dans un inconnu aux conséquences imprévisibles : la déception électorale, la menace judiciaire et la division interne ont de quoi inquiéter militants et sympathisants. L’opacité financière vient s’ajouter à tous les désordres. Jean-François Copé en est la première victime par sa démission rendue inévitable. Tout montre qu’il n’a pas dit son dernier mot. La justice à l’œuvre fait peser sur les responsables une épée de Damoclès pénale, et le déroulement de la procédure n’a pas fini de jeter le discrédit par la divulgation d’informations « choisies ». La solution qui consiste à convoquer un congrès extraordinaire est bien la moindre des choses, et en en confiant l’organisation au trio Juppé, Raffarin, Fillon, le bon sens semble vouloir s’imposer. Encore faut-il que la transparence soit totale et la collégialité effective. L’annonce de l’intention de Nicolas Sarkozy de revenir dans la bataille n’est pas faite pour simplifier les choses. Il n’y a pas trente-six solutions si l’on veut éviter le drame fatal : respect entre les uns et les autres, respect des règles communes et vote des adhérents qui trancheront aussi bien pour la présidence que pour la candidature en 2017 ! Quant à la ligne politique, elle va désormais de soi : l’UMP doit continuer de s’affirmer sur ses valeurs de droite et doit se rapprocher du centre, car c’est un impératif stratégique face à la montée de l’extrême droite qui se construit sur la colère des électeurs de gauche.

 

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