HISTOIRE
EUROPE, MON AMOUR ! par Alain JUPPE
50 MILLIARDS ET MOI, ET MOI, ET MOI…

TOUCHE PAS A MON EUROPE !

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Après le « cri d’amour » d’Alain Juppé, mon cri de protestation !

Quand Marine le Pen affirme que « tout a échoué dans l’Union européenne, absolument tout ! » elle profère un odieux mensonge. Elle peut faire la liste de tout ce qui ne lui convient pas, on le conçoit : abolition des frontières, la directive détachement des travailleurs, l’aide aux banques, l’immigration ou l’euro trop fort… Mais qu’elle ne le fasse pas avec les arguments qu’elle utilise qui sont ceux de l’ignorance de ce qui a été fait et donc ceux d’une élue qui n’a pas rempli correctement son mandat à Strasbourg !

Quand Henri Guaino et Laurent Wauquiez, avec d’autres parlementaires UMP signent une tribune dans le Figaro pour faire d’autres propositions que celles de la plate-forme de synthèse votée par le bureau politique, ils commettent une grave faute : ils plantent un coup de poignard dans le dos de nos candidats qui font campagne dans les Régions, ils sèment la confusion dans l’esprit de nos militants et de nos électeurs, et ravivent inutilement au sein de notre famille les tensions entre pro et nonistes ce qui est dépassé. Le temps n’est plus au débat, il est à la campagne active. Leur attitude profite au Front National, ce qui n’est probablement pas le but qu’ils recherchent, et peut contribuer à affaiblir le score de notre parti, ce qui n’est pas souhaitable !

A nos amis qui se demandent s’ils vont aller voter, je peux déjà leur proposer deux objectifs : empêcher le Front national d’arriver en tête, dire une deuxième fois « stop » à Hollande. Si déjà on arrivait à ça, ce ne serait pas si mal. Mais je voudrais aussi leur faire partager quelques-unes de mes réflexions pour qu’on vote en fonction du véritable enjeu : il s’agit d’élire l’instance démocratique de l’Union. Auparavant, sachons au moins de quoi on parle !

A-t-on besoin d’Europe ?

L’union fait la force. Cet adage n’a jamais eu autant de signification que sur le sujet de l’Europe. Dans le monde globalisé qui est la marque de notre époque, ne pas la vouloir est suicidaire. On le voit encore aujourd’hui avec le drame d’Alstom. Certes comme l’a très bien montré Alain Juppé, l’Union est imparfaite. Cela ne l’empêche pas d’être nécessaire et ne nous interdit pas de travailler à la renforcer. La puissance de la France passe aujourd’hui par une Europe puissante politiquement. Le 25 mai nous pouvons choisir la catastrophe et le déclin définitif en tournant le dos à l’Europe. Nous pouvons aussi choisir le chemin de la construction jamais finie de l’Union européenne, chemin difficile mais le seul porteur d’avenir pour nos enfants.

Depuis cinq ans, qu’est-ce qui a été fait ? A quoi l’Union européenne a-t-elle servie ?

Nous autres Français, en avons peu conscience, tant nos politiques savent habilement se défausser sur l’Union européenne, bouc émissaire de leur lâcheté électorale. La gauche est experte en la matière, on l’a vu avec la soi-disant renégociation du « pacte de stabilité ». Pourtant si on regarde ce qui s’est passé depuis 2008 avec les crises successives qui se sont abattues sur le Monde et sur l’Europe, l’Union aura été notre bouclier : elle a été secouée mais elle a tenu. La monnaie commune nous a mis à l’abri de la tourmente monétaire, les européens, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, puis du tandem France-Allemagne, ont été à la manœuvre et à l’origine d’avancées significatives dans la régulation de la finance mondiale, et quand les marchés s’en sont pris à l’Euro, ils ont dû reculer face à la volonté politique commune de le défendre.

Pendant ces cinq dernières années, l’Union européenne a progressé. L’adoption récente de l’Union bancaire en est un bon exemple. On lui doit nombre de décisions qui facilitent notre vie quotidienne : du brevet européen peu coûteux et unique aux frais d’itinérance des téléphones en passant par le plafonnement des bonus financiers, de l’Erasmus élargi aux non diplômés à la protection des données personnelles, la liste est longue. Une superstructure technocratique, l’Union ? C’est l’hôpital qui se fiche de la charité : il y a autant de fonctionnaires à Bruxelles qu’à …la mairie de Paris !! Derrière chaque décision de la commission, il y a une décision politique de nos représentants, voilà la vérité.

Le Parlement européen est-il important ?

C’est une platitude que de rappeler que nos députés européens sont élus au suffrage universel. Moins d’un Français sur deux le sait : consternant ! Pourtant l’Europe n’est pas plus complexe dans ses institutions que notre fameux « millefeuille ». Le parlement européen est donc un « levier de pouvoir » dont nous devons avoir pleine conscience. Il faut peser sur les choix européens et donc envoyer à Strasbourg des élus responsables. D’autant plus que l’assemblée élue en mai prochain verra son pouvoir élargi puisqu’elle désignera le Président de la Commission qui ne sera plus nommé par les chefs d’Etats. Un progrès démocratique évident.

Et l’euro ? Que faut-il en penser ?

Il serait trop fort. Tu parles ! Ce discours sert à masquer notre propre insuffisance de réformes que tous nos partenaires ont su réaliser pour se redonner des marges de manœuvre : baisse des charges sur les entreprises, retraite retardée, flexibilité du marché du travail, simplification administrative, rigueur de la dépense publique… Nous n’avons su lever aucun de ces freins qui pèsent sur notre économie et donc sur notre croissance. La vérité, c’est qu’aujourd’hui, la France est un boulet pour l’Union européenne. Depuis qu’elle a abandonné la voie du redressement sur laquelle l’avait placée Nicolas Sarkozy après la crise de 2010. Ce n’est pas le cours de l’euro qui est trop élevé, c’est notre économie qui est trop faible, engluée qu’elle est dans son carcan étatique.

Mais la politique monétaire de l’Union est un véritable sujet pour l’avenir. La gestion de l’euro mérite un vrai débat. Il est possible d’en faire une arme de croissance et pas seulement de lutte contre l’inflation au même titre que le dollar. Cela suppose des inflexions dans les objectifs qui lui sont assignés et la mise en place d’une véritable gouvernance politique, déjà largement amorcée. On pourra alors aborder le sujet épineux de la « mutualisation » de la dette.

La souveraineté de la France est-elle menacée ?

Encore une farce marinesque ! La souveraineté de la France est menacée si elle s’isole et se referme sur elle-même, ça oui ! Dans l’architecture actuelle de l’Union européenne, il y a des « souverainetés partagées », c’est vrai. L’euro en est une. J’en suis partisan chaque fois que c’est nécessaire. D’ailleurs, nous aurions intérêt à élargir le domaine des « souverainetés partagées » à l’énergie, la défense, de grands projets structurants. C’est aussi la réponse aux défis de notre temps. Comment se positionner face à Moscou ? Comment exister face à la Chine ? Comment résister à l’hégémonie américaine ? Comment avancer dans la lutte contre le réchauffement climatique ? … Voilà autant de sujets pour lesquels la réponse franco-française n’est pas à la taille du défi. L’Europe, avec nos partenaires, c’est la bonne dimension.

Et si on voyait l’Union européenne comme un écrin au sein duquel pourrait s’épanouir non seulement la France, mais l’avenir de nos enfants !

  Européennes 14

 

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