HISTOIRE
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AVANT DE PRENDRE LES QUARTIERS D’ETE

 

Vague bleue

« LE PROBLEME DU SOCIALISME C’EST QUE VOUS FINISSEZ PAR  MANQUER  DE  L’ARGENT DES  AUTRES »

                                                                                                    M. THATCHER


Demain c’est le 1er juillet.

Comme chaque année, le bloc-notes va adopter un rythme plus calme, compatible avec mes activités de grand-père. Les thèmes abordés seront plus conformes à l’esprit vagabond qui se doit de présider au temps des vacances. Ce sera un moyen de fuir une actualité politique et économique, hélas, doublement déprimante.

Auparavant, un  petit tour d’horizon du champ de ruines que le pouvoir socialiste nous confectionne méthodiquement, jour après jour. Voici un inventaire à la Prévert, un peu dans le désordre, je le reconnais, mais c’est ce qui en fera le charme, à défaut de nous réjouir.

Côté finances …

Sur le budget de l’Etat et l’état de nos finances : on est heureux d’apprendre que le budget de l’Etat sera en diminution d’1,5 milliards d’Euro pour 2014, par rapport à celui de 2013. Ce n’est pas une nouveauté : déjà, fin 2011, le gouvernement Fillon avait voté un budget en diminution par rapport au précédent, chose qui ne s’est pas réalisée à cause du collectif budgétaire et les dépenses supplémentaires votées par la gauche en juillet 2012. Donc, à voir. Mais cela reste une goutte d’eau dans la mer et n’est pas à la mesure de l’effort requis.  Rappelons que le déficit prévu pour 2013 oscillera entre 65 milliards (voté) et 80 milliards (si la tendance actuelle perdure).

Pendant ce temps-là, le compteur tourne. La dette française a atteint fin mars un niveau record à 1870,3 milliards d’euros, soit 91,7% du PIB. Et Bercy ne prévoit pas de décrue avant 2015…et pour cause. Elle a donc augmenté de 1,5% depuis fin 2012. L’endettement représente 28600 euros par Français.

Côté chômage…

Fausse bonne nouvelle : le nombre des demandeurs d’emplois s’établit à … + 100 fin mai. Stabilité s’écrient aussitôt nos commentateurs serviles, avec une question savamment distillée : « Hollande est-il en train de gagner son pari ? ». La réalité est malheureusement plus prosaïque.  Il se trouve que Pôle emploi a radié 36 400 chômeurs pour des raisons diverses. Donc, on a bien continué à faire 1 000 chômeurs de plus par jour, puisqu’il n’y a pas de baisse. Il faudra voir où on en est à la rentrée. En la matière, la magie n’existe pas : il ne faut pas espérer de baisse tant que le taux de croissance ne remontera pas à 1,5 %. Tout le reste est manipulation.

Côté activité…

La consommation a rebondi de + 0,5% en mai, par rapport à avril. Ce serait surtout grâce aux achats alimentaires. Espérons qu’il ne s’agisse pas d’anxiolytiques. Parce que, côté moral, les Français l’ont plutôt dans les chaussettes. L’indicateur Insee atteint un niveau plus faible que lors de la récession 2008-2009. Le moral des ménages est atteint par la montée explosive du chômage (plus de 11% à la fin de l’année) et la chute sans précédent du pouvoir d’achat. De quoi être déprimé. Les effets de la crise actuelle sont bien plus durement ressentis d’autant plus que l’incertitude pèse sur le moral des agents économiques.

Côté pingouin…

Clairement, ses dernières palinodies à Bruxelles, avec en fond sonore les sorties incongrues de ses ministres sur le Président de la Commission, font honte à notre pays. Chaque jour qui passe ravale la France à une puissance de second rang.

Et côté UMP …

Plus de 90% des votants ont approuvé les nouveaux statuts et dit non à un nouveau vote. La « nouvelle UMP » est sur les rails avec ses cartes maîtresses :Fillon, Copé, Sarkozy, et ses nombreux outsiders pour 2017. Feuilleton à suivre. Abondance de biens ne nuit pas !

A suivre cet été :

Le parquet de Bordeaux vient de faire savoir qu’il requérait un non-lieu pour Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, faute de charges, dans l’affaire Bettencourt. Réponse des juges fin juillet.

Le rebondissement de l’affaire Tapie, après sa mise en examen, sera sa participation au JT de 20H, lundi soir, sur la 2. A lire aussi, son livre : « Un scandale d’état, oui, mais pas celui qu’ils racontent ! ». A noter, les trois juges qui instruisent appartiennent au syndicat de la magistrature… Un dossier vide, selon Pierre Estoup, lui-même mis en examen. On n’a pas fini de rire, tellement l’instrumentalisation saute aux yeux.

Enfin, vous le découvrirez peut-être demain, mais l’Union Européenne s’agrandit à 28, avec l’entrée de la Croatie. Un état actuellement en récession…

Si après tout ça, vous avez encore envie de sourire, c’est que vous avez de l’humour. C’est ce qui peut nous sauver pour l’instant.

                         Allez, souriez, c’est l’été !

 


HALLUCINANT !

Flanby découragé


On a envie de dire « ça suffit ! ». Combien de temps va-t-il falloir encore supporter ce guignol qui parle, qui parle, mais qui ne règle pas les problèmes. Compte tenu de la crise et de l’absence de vraies réformes, la France va devoir faire plus d’efforts que prévu pour baisser son déficit. 

Voilà un pouvoir qui érige le mensonge en réalité quotidienne. Le budget se révèle insincère, les rentrées ne sont pas au rendez-vous, les dépenses continuent de déraper. L’opposition estime le trou à 20 milliards. La Cour des Comptes, bien indulgente, ne dit pas autre chose, mais elle le dit autrement : il faudra trouver 28 milliards « d’économies » d’ici à 2015 pour rentrer dans les clous et limiter le déficit selon l’objectif sur lequel on s’est engagé. Et le sombre Ayrault est bien obligé d’admettre le fait, tout en se contentant d’attendre la fin de l’année. Il veut éviter un collectif budgétaire qui obligerait à un ajustement des comptes auquel il ne veut pas procéder parce que… douloureux. Car il ne s’agit pas de combler le manque avec des recettes supplémentaires, suivant une manie à laquelle la clique qui gère la France accorde ses préférences, mais de tailler dans les dépenses, et pas avec des ciseaux à dentelle, mais à la hache.

La situation est très dégradée. « Ils » peuvent toujours dire que c’est la faute au quinquennat précédent. Ils ont hérité d’une situation financière peu reluisante, c’est vrai : la faute à la crise de la dette souveraine. Mais ils n’étaient pas obligés de l’aggraver en bloquant l’économie à coups d’assommoir fiscal. Résultat : l’impôt tue l’impôt, la consommation est en panne, les investissements des entreprises sont au point mort et les marges au plus bas, 15 points inférieures à celles des entreprises allemandes. Et au lieu de faire des économies, on finance des emplois aidés à tour de bras, on embauche 10 000 emplois supplémentaires dans l’Education nationale, ce puits sans fond, et on multiplie les cadeaux sociaux.  La charge de la dette atteint 52,2 milliards d’euros, et encore, en profitant de taux d’emprunt historiquement bas ! (Il faut savoir qu’un point de hausse des taux d’intérêts représente 2 milliards d’euros pour le seul budget de l’Etat). Et les taux tendent à remonter. Or, le gouvernement pourrait prévoir pour 2014 un déficit public proche de 3,5% du PIB, contre 2,9% initialement prévus, selon le rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, Christian Eckert (PS). Ce sera pire, évidemment ! Comment alors réaliser 13  milliards d’économies en 2014, et 15 milliards en 2015 ? Il ne suffit pas d’affirmer : « on va le faire ». Il faut le faire !

En ce domaine, l’opposition a des idées, mais au moins pourrait-on suivre celles proposées par la Cour des Comptes. Il faut agir sur plusieurs leviers pour répartir les efforts : économiser sur les prestations sociales pendant deux ou trois ans, en choisissant la méthode la moins douloureuse comme un coup de frein sur les revalorisations annuelles, la fiscalisation de la majoration de 10% pour les retraités qui ont élevé trois enfants, rationalisation de la gestion de l’impôt, augmenter, le temps de travail des fonctionnaires à 37 H, suppression de niches fiscales et sociales, réduction des subventions… autant d’idées que la cour détaille et qui ne feraient plaisir à personne, mais à moduler pour ne pas non plus amputer un pouvoir d’achat déjà en berne. Cela pour parer au plus pressé. Mais rien ne peut remplacer la nécessité de diminuer le nombre des fonctionnaires qui est le principal poste de dépenses de l’Etat, et de simplifier notre mille-feuilles administratif : ce sont les deux moyens qui permettraient une baisse réelle des dépenses sur le long terme.

Or, on sait bien que sur tous ces sujets, comme sur la réforme des retraites, le pouvoir actuel ne veut rien toucher qui fâche à gauche. La déclaration de ce qui nous sert de chef d’Etat à la fin du sommet européen est édifiante et affligeante, avec son plaidoyer en faveur de la fonction publique et ses constats bêtifiants. Qui lui expliquera qu’avec 5 millions de fonctionnaires qui engloutissent la plus grande partie des 57% de la richesse créée chaque année que représentent les dépenses, la France ne peut pas avoir des entreprises dynamiques, qu’un emploi aidé coûte quand un emploi créé en entreprise rapporte … Alors mentir est plus facile. Il ment à Bruxelles, il ment aux Français, il tient des propos dilatoires en permanence, et nous continuons de nous enfoncer.

Les sermons que nos responsables administrent quotidiennement aux instances européennes quand ce ne sont pas les responsables qui sont visés directement, achèvent de nous déconsidérer. Angela Merkel, qui voit le PSD en déconfiture, doit bien rigoler dans sa barbe si elle en avait une. Quel crédit notre pays peut-il avoir après les sorties de Montebourg  ou de Bricq ? Avec une stratégie budgétaire qui se résume à une fuite en avant permanente émaillée par les rodomontades d’un Cazeneuve qui préfère braire sur la faute à Sarko, la faute à Barroso, la faute aux autres… Une politique du rabot aléatoire à courte vue qui n’a rien pour rassurer, tout pour inquiéter.

L’attente de vraies économies devient insoutenable. Et si la croissance est au coin de la rue, elle ne sera pas pour nous. Car la mise en ordre de leurs comptes 2012 par les grandes entreprises françaises  annonce un ralentissement durable de l’activité en Europe. Ce que notre gouvernement aveuglé par ses lunettes roses ne peut pas voir !

 


… DE L’EFFET « BOOMERANG » !

 

Boomerang2

Les Français ne sont pas les Australiens, adeptes de l’engin. Mais le « boomerang » n’en existe pas moins en France. Nos compatriotes montrent qu’ils savent s’en servir quand il s’agit de ce qu’ils pensent et ce sont les socialistes, la gauche en général, qui en font les frais.

Ainsi peut s’expliquer les défaites successives des candidats PS dans les élections partielles. Des citoyens trahis par des promesses intenables faites par le pingouin qu’ils trahissent à leur tour, en s’abstenant massivement. Un pouvoir autiste qui ne comprend pas le tiers de la moitié du quart de la désespérance des gens, du « no future » d’une jeunesse abandonnée au chômage et à un système éducatif en complète dégringolade, d’une société confrontée à l’arrogance d’un clan qui cautionne tout ce qui façonne une réalité qu’elle rejette.

Ainsi s’explique la nouvelle rechute du pingouin dans les sondages. Plus il apparait, moins il est suivi, plus il parle, moins il convainc, plus il se met en scène, moins il est compris tant il semble se renier lui-même. Il affirme qu’il inversera la courbe du chômage d’ici la fin de l’année : les Français se sentent pris pour des idiots alors que l’Insee annonce le contraire ; il prêche l’exemplarité, mais le bon peuple voit bien qu’il se pavane partout avec une femme qui n’a aucun titre à la suivre sauf à être sa maîtresse, que la police réprime bien plus ceux qui s’opposent publiquement à lui, pratiquant le deux poids-deux mesures…

Les Français mesurent la distance entre les discours qui prêchent la tolérance, l’antiracisme, la justice, l’égalitarisme et la réalité d’une société multiculturelle de plus en plus violente, jusque sur les stades, jusque dans les quartiers où les barbus imposent le voile islamique et où l’application de la loi provoque des échauffourées. Ils n’acceptent plus une école égalitariste de moins en moins performante, tirée vers le bas par une hétérogénéité culturelle ingérable qui accentue la fracture éducative. Le dernier classement Pisa est, à cet égard, une gifle, notamment par la chute en lecture et en mathématique. Classée dans les pays « moyens », elle ne tardera pas à rejoindre le fond de la classe.

Ils ne sont pas dupes non plus sur l’immigration. Surtout quand ils découvrent dans un récent rapport de l’OCDE que la France supporte pour chaque immigré une contribution négative de 1450 € par an en moyenne (2007-2009), alors qu’on leur raconte qu’elle rapporte plus en impôts et en cotisations sociales qu’elle ne coûterait en prestations individuelles. Un véritable mensonge pour faire croire que l’immigration est une chance pour notre pays.

Le rejet des Français s’’applique aussi au militantisme médiatique, qui sévit sur presque toutes les chaînes, parfois arrogant, souvent insidieux. Un militantisme qui s’exprime avec violence quand il s’agit de jeter l’anathème comme avec Clément Weill Raynal qui a révélé le « mur des cons » et qui s’est fait insulter chez Ruquier. Une propagande d’autant plus insupportable qu’elle émane d’une gauche qu’on sait aujourd’hui sociologiquement minoritaire.

Le résultat de Villeneuve sur Lot est là pour nous rappeler que ce ras-le-bol pourrait, si l’on n’y prend garde, et si l’on continue à alimenter la désespérance et le matraquage des classes moyennes sous couvert de « justice » et d’ « égalité », se concrétiser en vote extrême. La porosité de l’électorat populaire avec les thèses du FN, déjà constaté dans l’Oise, n’est pas un mirage. Si la gauche n’est pas la solution à nos problèmes, il apparait bien que l’UMP est ce soir, une fois de plus, le rempart contre l’extrême-droite. Un joli pied de nez à ceux qui veulent faire croire à une quelconque collusion.

Enfin, la perspective d’un retour de l’ancien président, que la gauche craint comme la foudre, réalimente un antisarkozysme exacerbé, à travers l’orchestration des « affaires », en prenant grand soin de le viser, avec la connivence d’une justice elle-même borgne. Les ministres sont chargés de le cibler nommément. Ils oublient au passage les élus PS condamnés ou compromis dans des procédures correctionnelles. Croient-ils que les Français soient dupes. Là encore, l’effet boomerang pourrait être sans appel !

 


QUOI DE NEUF SUR LA BANQUISE ?

 

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Le pingouin a encore fait des siennes.

Le grand sujet du moment qui accapare son temps, c’est la conférence « sociââle », cette grand’ messe où chacun rivalise de langue de bois pour soi-disant faire avancer le schmilblick sur des positions connues à l’avance.  Que va-t-il en sortir ? Ce qu’on sait déjà : pas grand-chose.

Réforme des retraites : il faut trouver 7 milliards nous dit-il. Erreur, c’est près de 200 milliards de déficit qui risquent de s’accumuler d’ici 2020. On ne touchera pas à l’âge légal, on ne touchera pas au régime des fonctionnaires, on ne touchera pas aux régimes spéciaux, au nom… de l’égalité, ou de la justice (si vous voulez) !

Merci qui ? Le pingouin, à M6, a justifié ces choix : il n’y a pas de différence d’âge de départ, de durée de cotisation entre le public et le privé, et les régimes spéciaux ont été réformés ! Vrai, mais qui a fait ces réformes ? Le pingouin a oublié, lui qui naguère combattait ce qu’il revendique aujourd’hui comme des acquis. Hypocrite !

Et le retour à 60 ans, proclamé par « l’amère de Lille » en 2010, comme une volonté inéluctable si la gauche prenait le pouvoir ? Aux oubliettes de l’histoire !

Conséquence de cette inconséquence : on l’a vue à Villeneuve-sur-lot. Le PS s’effondre et le FN prend sa place. Air connu : rappelez-vous 2002. Car le cas Cahuzac n’explique pas tout.

Le pingouin nous parle d’amélioration de la situation économique et d’inversion de la courbe du chômage pour la fin de l’année. L’Insee dit le contraire. Qui croire ? Comme la conférence sociale va accoucher de dépenses et de prélèvements supplémentaires, pour financer les retraites et toutes les mesures de « justice », notre compétitivité ne va pas prendre le chemin de la performance.

Le pingouin s’est bien battu sur l’exception culturelle, dans les négociations Europe-US. Bravo ! Victoire à la Pyrrhus, véto trop tôt. Merci pour les produits agricoles qu’on va se taper : poulets au chlore, soja OGM, … On ne peut pas gagner partout.

Pendant ce temps son ministre de l’intérieur passe son temps à traquer le manifestant de la manif’ pour tous au lieu de courir après les malfrats. Le comble : on envoie un jeune sans aucun passé judiciaire, dont le seul crime a été de crier « ta loi on n’en veut pas ! », en prison ferme, alors que les casseurs du Trocadéro ont bénéficié de sursis !  Dans quelle France est-on ?

La chasse au Sarko continue.

Sur la banquise, c’est une chasse qui fait toujours recette. A défaut d’améliorer la situation, on orchestre une belle campagne qui vise en permanence l’ancien président. Le logiciel du pingouin est bloqué.

Qui peut bien être le chef de la « bande organisée » de l’arbitrage Tapie ? Deux ministres le désignent nommément, avec la connivence d’une justice que Christophe Barbier qualifie de « couarde et en papier mâché ». Il est bien indulgent. Ces ministres ne font-il pas partie de la « clique d’incompétents qui nous gouvernent » ?

La Cour de cassation n’est pas compétente pour le dessaisissement du juge Gentil malgré les nombreuses bizarreries de son instruction de l’affaire Bettencourt. Quel courage, alors que l’avocat général s’était prononcé pour… Saisissant, non ? La machine à mettre en examen, avec grand renfort de publicité, fonctionne à plein régime. Quand on en sera aux « non-lieu », gageons que le tam-tam sera plus discret.

Y’en a qui feraient mieux de se mordre la langue.

A commencer par Barroso, qui nous traite de « réactionnaires » parce qu’on veut pouvoir continuer à subventionner tranquillement nos films intello qui, faute de public, ont besoin d’argent public. Rien à voir avec les films de l’industrie américaine, évidemment.

Et puis dans la guéguerre des egos en vue de 2022, il y a ceux qui canardent déjà. C’est comme ça qu’il faut interpréter la saillie de Baroin à propos de la « faute inexcusable de Copé ». Quelqu’un peut lui dire que la page est tournée ?  Même chose pour tous ces quadras (on ne les nomme pas par indulgence) qui ont le « chou » un peu gonflé : rappelons-leur ce qu’il en est advenu pour les quadras de 1986, Léotard et compagnie, qui avaient voulu exister trop tôt…

Aujourd'hui, c'est le 21 juin.

Avec le temps qu'il fait, la banquise n'est pas près de fondre. Souriez quand même, c'est l'été !

 

 


C’EST PAS PARCE QUE LE PIRE EST ANNONCE, QU’IL NE FAUT PAS Y CROIRE !

Récession


Rien ne va plus.

La tourmente dans laquelle le pays est plongé, loin de se calmer, est en train de s’aggraver. Les chiffres du chômage qui s’égrènent chaque mois se suivent et se ressemblent, l’argent ne rentre pas dans les caisses de l’état ni dans celles des commerces, illustrations dont on se passerait bien d’un pays tétanisé et à l’arrêt. Seules prospèrent les affaires, savamment orchestrées par une majorité qui a mal à sa gauche, meurtrie par ses propres turpitudes plus ou moins mafieuses et par la découverte que sa théorie de la vie économique ne colle pas avec la réalité, et tente par ce moyen, grâce à une connivence providentielle avec des juges partisans, de cacher sa misère intellectuelle et morale.

Le pire est devant nous.

Le gouvernement a beau faire, rien ne marche. La boite à outil ne sert pas à grand-chose. Le Président se rend en grande pompe à une émission emblématique de M6, tel un voyage d’Irène en Epidaure, pour y connaître un bide retentissant, preuve s’il en est besoin de la déconsidération du « politique » qu’il symbolise, image concrète de l’impuissance.

Et de fait, le Cice ne décolle pas, les contrats d’avenir avancent au compte-goutte, les contrats de génération restent en nombre confidentiel. Quant au fameux accord sur l’emploi et au choc de simplification, notre économie moribonde sera morte avant qu’ils fassent de l’effet. Alors, pensez, l’inversion de la courbe du chômage, sauf trucage à coups d’argent public qui creusent dette  et déficits, reste un bel exercice de sémantique.

Regardons la réalité en face.

Nous sommes face à notre réalité, à notre système autorécessif, avec des secteurs qui ne dépendent que de nous : bâtiment, agroalimentaire, services à la personne… que le gouvernement est en train de faire s’effondrer par des choix absurdes. C’est 400 000 emplois qui auraient pu être préservés et ne le sont pas.

Moins de 5 000 entreprises sur 2,5 millions ont demandé à bénéficier du préfinancement du « crédit d’impôt compétitivité emploi » qui est pourtant la mesure principale mise en avant par le gouvernement pour soutenir l’économie. Les entrepreneurs dénoncent la complexité du dispositif et réclament des mesures plus directes. Ce peu d’entrain repose sur des réticences évidentes mais surtout sur la conjoncture : baisser le coût du travail, c’est bien, encore faut-il qu’il y ait du travail. Le chef de l’état annoncé de nouvelles mesures pour alléger le coût du travail sans qu’on sache lesquelles.

Les emplois d’avenir qui ont montré dans le passé leur ruineuse inutilité, peinent à atteindre les 20 000 d’ici la fin du mois, alors qu’on table sur 100 000 d’ici la fin de l’année. Le Ministère de l’Education se fend de 10 000 embauches d’assistants d’enseignement en contrats aidés, pour apporter sa pierre à l’édifice. Le mal est plus profond : ces emplois-jeunes déguisés ne trouvent pas preneur ni du côté des bénéficiaires pour qui le shit est bien plus lucratif ni du côté des collectivités censées les créer.

Les comptes du premier trimestre 2013 confirment le retournement à la baisse de l'investissement des entreprises. En cause : la faiblesse de la demande interne, l'ampleur du choc fiscal et des performances à l'exportation insuffisantes. Début 2013, les dépenses d’investissement des sociétés non financières se contractent au rythme de 3,2% l’an. Il s'agit du cinquième trimestre consécutif de repli. Deux facteurs expliquent ce recul : la faiblesse de la demande intérieure et l'érosion des résultats de l’ensemble des sociétés, conséquence du choc fiscal qui devrait atteindre environ 12 milliards d’euros (5% des profits) en 2013.

La consommation des ménages, qui a reculé en 2012 de 0,4%, est durablement touchée, et ce sont tous les secteurs qui pâtissent de cette frilosité, les achats d’automobiles neuves en premier lieu. Seules la téléphonie et les biens liés au logement gardent encore un peu de dynamisme. Cela s’explique par la baisse du pouvoir d’achat de près de 1%, recul historique depuis 1984. Surtout, et c’est le plus inquiétant, le pouvoir d’achat par « unité de consommation » qui colle davantage à la réalité, s’est replié de 1,5% en 2012. Là encore, la pression fiscale joue un rôle prépondérant.

La spirale infernale est en marche.

L’accumulation de ces mauvais points, non seulement a conduit à la récession et à l’austérité, mais altère significativement les rentrées fiscales, ce qui aura pour effet de creuser un trou de 30 milliards d’euros d’ici la fin de l’année selon François Fillon, puisque dans le même temps, le pouvoir socialiste continue à dépenser. Le cercle vicieux de Laffer, selon lequel l’impôt tue l’impôt, est en train de se vérifier sous les yeux éberlués du Mister Casanova du budget. On pouvait espérer que le gouvernement comprendrait son erreur. Eh bien non !

C’est ainsi que, pour la réforme des retraites, on s’achemine vers un système qui, une fois de plus, risque d’être insuffisant, parce qu’on ne prend à bras-le-corps ni les régimes spéciaux ni celui des fonctionnaires. Et on va augmenter, pour boucler la réforme, les prélèvements obligatoires pour les actifs, pour les retraités, pour les entreprises. Dans un cycle de pression fiscale qui ne diminue jamais, on ne peut que continuer à réduire le pouvoir d’achat.

En attendant le miracle d’un retour de la France à la compétitivité, qui va demander des années d’efforts, il ne reste plus, pour faire tourner la machine, que la consommation intérieure. Au lieu de l’encourager, on l’affaiblit. Au lieu d’entrer dans un bras de fer avec les syndicats, on ponctionne la classe moyenne. Au lieu du courage dicté par la réalité, on préfère les bons vieux impôts.

La catastrophe est imminente.  

La récente remontée des taux d’intérêts allemands à 10 ans inquiète la communauté financière. Et l’inquiétude porte sur le marché obligataire dont le krach se profile à l’horizon, avec pour conséquence une forte hausse des taux d’intérêts à long terme, dramatique dans les circonstances conjoncturelles présentes. Il suffira, en effet,  que le retournement des marchés financiers, dont la bulle menace d’éclater, se traduise par une hausse de nos taux d’intérêts pour que l’Etat soit à la rue. Et nous avec !

J’espère me tromper.


VILLENEUVE : UN RESULTAT SANS SURPRISE !

Cahuzac

Et de huit ! Une législative partielle de plus qui voit le PS renvoyé dans les cordes sans aucune forme de procès. Rue de Solférino et à Matignon, on va gloser sur les conséquences inéluctables de la trahison de Cahuzac. Certes. Mais cela n’explique pas tout. Les lunettes roses sont à courte vue. L’effet boomerang est bien plus profond : c’est le désarroi profond de l’électorat populaire à qui on a fait prendre des vessies pour des lanternes et qui se retrouve en première ligne face au chômage, à la baisse du pouvoir d’achat et aux augmentations d’impôts. Et qui sait que le pire est encore à venir, pas rassuré du tout par la tête de l’exécutif qui passe son temps à danser la polka entre les patrons, les syndicats, les Français et l’Europe : deux pas en avant, trois pas en arrière.

A Villeneuve sur Lot, on aurait pu écrire le scénario du dimanche soir à l’avance : un candidat du PS éliminé dès le 1er tour par l’effondrement de son électorat, dégoûté par les promesses non tenues, et descendu par ses cousins Front de Gauche et écolos, un candidat FN qui fait un score d’autant plus visible qu’il est obtenu avec une abstention de 50% (c’est l’effet « captif »), et le candidat UMP qui arrive en tête malgré tout, et surtout bien qu’il soit concurrencé par des candidatures multiples sur sa droite. On a une configuration vraiment intéressante qui offre un modèle de ce qui peut se passer en France ailleurs : la combinaison d'un retrait des électeurs modérés, déçus ou démobilisés, et d'une participation plus importante des électeurs protestataires.

Dès lors, le PS n’avait pas d’autre choix que d’appeler à « faire-barrage-à-l’extrême-droite » en votant pour le candidat UMP. On verra bien si la dynamique mariniste s’arrête là ou si, comme à Pontoise, elle reçoit le renfort des voix… du candidat PS. De ce point de vue, le résultat du 2ème tour sera un enseignement pour l’avenir. Car, si dans un territoire aussi acquis à la laïcité, à la tradition de gauche radicale-cassoulet, le FN devait l’emporter, il y aurait du mouron à se faire dans les rangs du parti à la rose. C'est pour le PS que c'est très compliqué à gérer. Car il y a quelques jours, les propos du PS sur l'UMP étaient très sévères. De ce fait, son appel à voter UMP perd en crédibilité. Son sectarisme est une vraie difficulté.

Le Front de Gauche recule aussi, ce qui n’est pas surprenant à cause de la porosité de l’électorat populaire aux idées de l’extrême droite. Le PS n’explique pas non plus pourquoi la déception à son égard ne s'est pas transformée en participation au profit de ses « alliés » de gauche, il préfère leur faire porter le chapeau de la défaite en ayant présenté des candidats, et cela malgré de bien maigres résultats, là aussi.

L'UMP se trouve donc confrontée au FN, ce qui valide la thèse de ceux qui pensent qu'il ne peut y avoir qu'une compétition, une opposition, et non une alliance, entre FN et UMP. Car on a beau suspecter l’UMP de proximité avec l’extrême-droite, alors qu’elle n’a jamais passé d’accord électoral avec elle, c’est bien l’inverse qui est maintenant posé : dans les élections à venir, l’élimination de la gauche au 1er tour n’est pas une hypothèse d’école, et il y a gros à parier que le cas va se reproduire très souvent.

C'est une tendance que nous observerons dans les mois qui viennent en raison de la crise économique et sociale et des difficultés structurelles que rencontrent les Français, avec le risque de les voir se détacher des partis de gouvernement pour préférer l'abstention ou la protestation au profit de partis d'extrême-droite. Le spectacle des affaires, largement orchestré, participe de ce mouvement.

Maintenant, c’est bel et bien l’UMP qui se retrouve dans le rôle du rempart face à la progression du FN. Cela ne peut pas être sans incidence sur son positionnement et sur ses propositions. La droite et le centre ont une carte à jouer en matière de sécurité, d’immigration, de développement économique, d’Europe, autant de sujets sur lesquels les Français attendent des réponses, non seulement en rapport avec leur vie quotidienne, mais aussi pour croire à nouveau dans l’avenir, le leur et aussi celui du pays.

 


LE DOSSIER DES RETRAITES (volet 2)

Vacancier

Un rafistolage de plus, et pour combien de temps ?

Le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) préconisait dans son rapport trois options à combiner éventuellement pour revenir à l’équilibre en 2020 : augmenter le taux du prélèvement global de 1,1 point (cotisations retraites), baisser de 5% le niveau des pensions moyennes actuellement versées et décaler de 9 mois supplémentaires l’âge effectif de départ à la retraite (soit un an et 9 mois de plus par rapport à 2011).

Départs en retraite régimes001
Le rapport Moreau va plus loin. Il propose un cocktail de mesures qui visent à la fois à combler le déficit et à financer des mesures nouvelles dites d’équité sur la pénibilité et la réduction des inégalités hommes-femmes… On retrouve des préconisations du COR comme l’allongement de la durée de cotisation à 43 voire 44 ans, la baisse des pensions par l’augmentation de la CSG ou la suppression de l’abattement de 10% ou la sous-indexation temporaire des pensions ou la fiscalisation de la majoration de 10% pour famille nombreuse, la hausse des cotisations patronales. Il ajoute une révision du mode de calcul des pensions des fonctionnaires plébiscitée aujourd’hui par l’opinion publique. Des pistes de bon sens mais que l’application douloureuse rend politiquement insoutenable pour un gouvernement de gauche, quand il s’agira de toucher aux fameux « avantages acquis ».

Départs en retraite reversions001

 

L’acceptabilité sociale de ces mesures amères serait fournie par des compensations telles que la réduction par le bas des inégalités hommes-femmes en réformant les avantages familiaux liés au nombre d’enfants qui profite plus aux hommes et aux pensions élevées, par des mesures sur la pénibilité, très attendues par la CFDT, en créant, par exemple, un compte-temps abondé en points aux multiples objectifs (formation, temps partiel, …), par une homogénéisation des conditions de reversion…

 Mais tout ceci n’est que du rafistolage d’un système à bout de souffle faute de croissance et d’une démographie favorable. La réforme vers laquelle on s’engage, on le voit bien, ne traitera pas de la nature du système. On écarte notamment, pour des raisons idéologiques, tout recours à la capitalisation. Or, s’en remettre à un unique gérant en la personne de l’état, dont la crise de la dette souveraine nous montre assez bien qu’il n’est pas exempt de défaut, n’est pas de nature à rassurer sur la pérennité de la répartition.

Aller vers un système plus simple et plus lisible.

L’écart des pensions entre le public et le privé est devenu en apparence insupportable, de même que le mode de calcul pour le public est perçu comme un privilège. La pension moyenne versée à un fonctionnaire d’état est d’un tiers supérieur à celle d’un salarié. Si rien ne change, l’écart persistera et se creusera.

Les différences s’expliquent par l’absence de périodes de chômage chez les fonctionnaires et les règles de calcul y sont comme on sait, plus favorables (prise en compte des six derniers mois contre vingt-cinq meilleures années). De plus, les régimes Agirc et Arrco ont été redressés pour équilibrer les comptes ce qui fait que les salariés du privé doivent payer plus cher pour obtenir le même niveau de pension, et dans les trois prochaines années, les complémentaires progresseront moins vite que l’inflation.

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Réaliser la convergence public-privé n’est pas une mince affaire, compte-tenu de la diversité des statuts de la fonction publique. Les écarts entre des régimes relevant d’activités différentes rendent les comparaisons vaines. Il n’est pas interdit toutefois de progresser pour réduire l’écart. Les règles ont déjà été rapprochées : même âge d’ouverture des droits, mêmes durées de cotisations,  mêmes modes de revalorisation. Nos systèmes de retraite divergent par nature. Financés par des cotisations sur les revenus du travail, ils reflètent tous des mondes distincts dans lesquels les durées des carrières, les salaires, les protections face aux aléas n’ont que peu de points communs. Il faut savoir aussi que l’intérêt financier reste limité : les experts ont évalué à 2 milliards d’euros le gain que permettrait la convergence, c’est ce que coûterait à l’état l’intégration des primes des fonctionnaires dans le calcul de leur pension. Les grands perdants étant les enseignants qui n’ont pratiquement pas de primes.

Réaliser d’abord l’équité public-public est un objectif qui se suffirait déjà à lui-même et un préalable indispensable. Il est porteur de réformes lourdes à mener si on voulait parvenir à une simplification de la trentaine de régimes différents selon les statuts. La fin des « régimes spéciaux », notamment, est devenue une exigence d’équité. Le cas le plus emblématique de cette inégalité est celui des retraités de la SNCF qui est l’un des plus avantageux parmi les « régimes spéciaux ». La pension moyenne devrait presque doubler dans les cinquante ans qui viennent !!! Sur le fond, l’âge de départ et le niveau des pensions sont les deux pierres d’achoppement. Mais on connait la réactivité des bénéficiaires de ces régimes.

Il faudrait un système général au financement diversifié. 

La sagesse serait de diversifier les sources de financement et de simplifier le dispositif complexe de 33 régimes différents. Pour appliquer le principe : « à carrière égale, retraite égale », il faut faire la convergence totale entre public et privé, supprimer les régimes spéciaux, et permettre le comblement du décalage entre les pensions du public plus élevées en moyenne de 10% que celles du privé par une désindexation de ces pensions jusqu’à ce qu’elles soient au même niveau. Pas évident !

Au-delà, il n’est pas interdit d’ébaucher un dispositif qui reposerait sur trois piliers indépendants : répartition pour le socle, capitalisation collective, capitalisation individuelle. Chaque pilier ayant ses vertus et ses risques, leur combinaison aurait l’avantage  d’amortir les aléas éventuels de l’un ou de l’autre.

La répartition, c’est la solidarité nationale. Par exemple, le revenu minimum des personnes âgées ne peut se concevoir que fondé sur l’entraide intergénérationnelle qui procède du principe de répartition.

La capitalisation collective : c’est un système de prévoyance professionnelle auquel on assigne l’objectif d’assurer le maintien du niveau de vie, la cohérence entre les revenus de la vie active et ceux de la retraite. Elle pourrait prendre la forme d’un fonds de réserve qui se remplit pendant les périodes de croissance, d’une épargne salariale ou de fonds de pension français.

La capitalisation individuelle : c’est le complément volontaire de prévoyance, qui existe déjà chez les fonctionnaires avec la « Préfon », et qui peut être variable selon les besoins du cotisant.

Pour donner un exemple de capitalisation afin d’en comprendre l’intérêt : un placement de 100 euros à 4% prend une valeur de 128 euros en 5 ans, double en 14 ans et triple en 22 ans,  par la loi des « intérêts composés ». Si l’on capitalisait la totalité des cotisations actuelles, le retraité toucherait en pension une fois et demie son dernier salaire. On est loin du taux de remplacement actuel qui est de 60%. Et la perte en capital subie par un smicard dans le système actuel représente 250 000 euros en moyenne. Ce sont des données qu’il faut connaitre, tout en les relativisant. Mais c’est pour cela que ceux qui ont les moyens souscrivent des assurances-vie.

Quoi qu’il en soit, au moment de faire ses choix, le gouvernement ne devrait jamais perdre de vue qu’un devoir d’équité l’emporte sur tous les autres : c’est, vis-à-vis des jeunes générations, de vite cesser de financer nos retraites par plus de dette ou par plus d’impôt.

 


LE DOSSIER DES RETRAITES (volet 1)

Retraites

Voilà les éléments pour faire le point.

Nous pouvons avoir de bonnes raisons de douter de la détermination du gouvernement de faire une réforme viable du financement des retraites. On pourrait aussi s’amuser de voir celui qui annonçait doctement en mars 2012 : «  je ferai en sorte que tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé la totalité de leurs annuités retrouvent le droit de partir à la retraite à taux plein à cet âge-là ». Effectivement il a mis en œuvre l’engagement 18 de sa campagne. Mais par retour de boomerang, le voilà dans l’obligation aujourd’hui d’expliquer l’évidence : l’allongement de la durée de la vie nécessite de cotiser, et donc de travailler, plus longtemps.


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Une dégradation qui s’explique par la crise.

Le déficit annuel des régimes de retraite, selon le COR, pourrait avoisiner les 25 milliards en 2020. Le besoin de financement se creusera pour atteindre 19 milliards d’euros en 2017. Il y a donc urgence.  Et à écouter les socialistes, la réforme Woerth n’était donc pas financée.  Ce qui est faux. La dégradation s’explique par la crise.

La réforme de 2010 s’appuyait sur les travaux du même COR qui vient de faire les projections alarmantes. Elle consistait en un cocktail de mesures : passage progressif de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, hausse de la contribution de l’état à la retraite des fonctionnaires, le transfert de cotisations de l’assurance-chômage vers le régime général à partir de 2015, l’alignement du taux de cotisation des fonctionnaires sur celui du privé et des hausses de prélèvement. L’objectif était de ramener les comptes à l’équilibre en 2018. Une clause d’ajustement en 2013 était prévue pour adapter si besoin était le dispositif. La réforme tablait sur un taux de croissance de 2% l’an et un taux de chômage de 4,5%. En 2012 la croissance  a été atone, 2013 s’annonce en récession et pour le chômage on est à 10,5% ! Ce que le COR constate, preuve que les mesures décidées en 2010 n’ont pas été aussi inefficaces. Car sans le relèvement de l’âge de départ, le besoin de financement ne serait pas en 2020 de 25 milliards mais de 40 à 50 milliards…

Une nouvelle étape est indispensable.

Le rapport Moreau, censé mettre toutes les solutions sur la table, est surtout fait pour brouiller les cartes et les esprits, et permettre au gouvernement de mettre un écran de fumée sur ses contradictions et ses revirements, tout en passant pour le bon samaritain qui prend les mesures justes. Les socialistes auront du mal à cacher le mensonge de François Hollande qui se battait il y a un an encore contre l’idée que l’allongement de la vie obligeait à cotiser plus longtemps.


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Le financement des retraites, c’est d’abord un problème démographique. Notre système de financement par répartition, auquel toute la sacro-sainte classe politique est accrochée, a bien fonctionné pendant toute la période du baby-boom qui voyait toujours plus de cotisants pour pensionner peu de retraités, qui, en plus, jouissaient peu de temps de leur retraite. Le rapport entre cotisants et retraités est la principale clé. Il devrait rester stable jusqu’en 2020. Ensuite il baissera fortement sous l’effet du papy-boom pour passer à moins de 1,4 dans les années 2040 et à moins de 1,35 à l’horizon 2060. On l’oublie trop souvent, mais même avec un taux de natalité réputé élevé, nous sommes très loin des cohortes de naissances des années 50-60, et le taux actuel n’assure toujours pas le simple renouvellement de chaque génération.

Si, en plus, il faut prendre en considération l’allongement de la vie, qui fait que l’on bénéficie de sa pension beaucoup plus longtemps qu’autrefois, parfois trente ou quarante années pour certaines catégories, on conçoit bien qu’il faut modifier les données pour assurer un financement à la fois en nombre et en durée. C’est là que la simple répartition entre générations pose problème : les cotisants de moins en moins nombreux doivent financer des retraités toujours plus nombreux, en vie plus longtemps. On comprend alors que faire peser la charge sur leur travail et sur les entreprises risque de devenir très pénalisant pour les salaires et pour la compétitivité. Et c’est déjà le cas.

De nombreux paramètres peuvent servir à modifier le financement.

La solution la plus simple c’est d’augmenter le montant des cotisations salariales et patronales. Le gouvernement est tenté d’augmenter la part patronale. Dans le contexte actuel, augmenter la charge des entreprises n’est pas une très bonne idée. Pas plus que d’augmenter celle des salariés, qui correspondrait à une baisse du pouvoir d’achat. Donc à éviter ! Il n’est pas exclu que le gouvernement fasse payer les entreprises.

L’autre solution consiste à diminuer les pensions versées. Le système par répartition ne donne pourtant pas des résultats brillants. Mais il existe des inégalités entre les différents régimes qui permettent des économies à la marge. On pourrait regarder du côté des régimes spéciaux et des pensions de la fonction publique. C’est un sujet délicat et complexe, tant les régimes diffèrent entre les différents corps. De toute façon, le moment est mal choisi pour baisser les pensions au moment où le pouvoir d’achat est en berne, alors qu’en euro constant, elles ont baissé de près de 30% dans les 25 dernières années. C’est un terrain à haut risque pour tout gouvernement. Mais on nous prépare déjà : les retraités les plus favorisés seront probablement sollicités : toujours les mêmes, au nom de l’équité !

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La durée de cotisation est un bon levier, et l’on sait que le gouvernement s’apprête à prolonger progressivement jusqu’à 43 ou 44 ans la durée de cotisations. Mais il ne donne des résultats en terme de financement qu’à moyen terme. A 43 ans, on ne résout pas le déséquilibre financier, il faut le savoir. Et agir uniquement sur ce levier pénalise fortement les jeunes qui ont fait des études et qui entrent plus tard sur le marché du travail. C’est aussi inciter les gens à prendre leur retraite plus tôt sans avoir tous leurs trimestres : on multipliera les retraités pauvres. Un retraité partant à 62 ans se retrouverait en moyenne avec une décote de 30%.

Il faut combiner l’allongement de la durée avec le recul de l’âge de départ. Revenir progressivement à 65 ans serait la meilleure solution et allègerait rapidement le fardeau. Par exemple, en combinant 43 ans de durée et le départ à 63 ans on économie 15 milliards d’euros. La progressivité pourrait se faire par une sorte d’indexation de l’âge légal à l’espérance de vie constatée, ce qui éviterait de renouveler le psychodrame du financement insuffisant tous les 5 ans. Mais on sait déjà que les syndicats sont vent debout et que le sombre Ayrault exclut cette solution qui l’obligerait à manger son chapeau !

 

D’autres financements sont possibles. Le transfert d’une partie des charges sur la TVA pour éviter de faire peser toutes les charges sociales sur le travail, mais cela implique de faire des choix, parce qu’on en peut pas faire non plus cinquante transferts. On peut imaginer aussi d’autres combinaisons de financement de la retraite en faisant appel à la capitalisation et à l’épargne retraite individualisée.

Et puis il y a tous les problèmes d’équité : public-privé, hommes-femmes, pénibilité, … autant de sujets qui seront traités dans  le 2ème volet du dossier.

 


SUR LE TON DE COLUCHE !

Paroles d’enfoirés

Chaque fois que l’occasion se présentera, je mettrai désormais en exergue les déclarations qui me paraîtront frappées au coin de la mauvaise foi ou de la malhonnêteté intellectuelle, ou les deux !

Pour cette fois-ci, j’en ai épinglé trois :

-   Celle de Pierre Bergé, à l’occasion de la rixe qui a couté la vie au jeune Méric, où il met en cause la responsable de la « manif’ pour tous » sous la forme élégante de « l’immonde Barjot ». Tout simplement ignoble !!

-   Celle de Bruno Le Roux, porte-parole du groupe PS à l’Assemblée Nationale, répondant à une question sur la réforme des retraites : « la réforme de 2010 a été une escroquerie ». Quand on sait avec quel brio, à l’époque, les socialistes dont l’intéressé, se sont opposés au projet, on n’en croit pas ses oreilles. Vraiment, il ne faut pas manquer d’air. Rien ne leur fait peur. Pourtant les résultats de leur politique devraient les inciter à la modestie.

-   Enfin, la saillie de Jamel Debouze qui s’autorise à dire au Pingouin : « La France, c’est mieux avec vous qu’avec Joe Dalton !». J’ai beau avoir de l’humour,  je trouve qu’il n’est pas très difficile. A moins que ce soit la politique laxiste en matière de justice de Taubira qui lui convienne …

« Enfoirés ! »

 

 


DU VECU !

Veilleurs angers

Les opposants à la loi Taubira continuent d'organiser des manifestations de protestations sous la forme de veillées. C'est leur droit, dès lors qu'ils ne troublent pas l'ordre public. Dieu merci nous sommes en république, si l'on en croit nos gouvernants qui n'ont que ce mot à la bouche. Ils sont là paraît-il pour en faire respecter les valeurs, bien qu'on ait quelques raisons, parfois, d'en douter.

Mercredi dernier, "les veilleurs" étaient réunis sur la place du Ralliement au coeur du centre ville d'Angers, rejoints par le député Marc laffineur, pour exprimer leurs convictions, sous la forme de chants et de prières. Un ami qui passait par là nous livre son témoignage. Vous jugerez par vous-même qui est intolérant !

"Bonjour ,
Hier soir, place du Ralliement, nous avons pu assister à un spectacle tout à fait inattendu : plus de cent jeunes, et moins jeunes, assis à même le sol avec des bougies allumées posées par terre , chantant et priant tranquillement afin de manifester leur désaccord sur le (trop) fameux mariage homo . Devant eux ,un cordon de CRS en grande tenue d’intervention musclée afin d’éviter tout heurt avec de nombreux énergumènes menaçants, hurlant, sifflant, tendant des feuilles-messages avec des phrases pro-homo, vociférant avec haut-parleur tentant de couvrir les manifestants pacifiques.
C’était impressionnant de voir le contraste du grand calme des uns avec la violence à peine contenue des autres.
Anecdote : un garçon débarquant sur la place nous a demandé ce qui se passe ; nous lui répondons que des gens manifestent contre le mariage homo. Réflexion de l’intéressé : “ah oui, les fachos”.....
Voici donc ,avec ce spectacle, la preuve éclatante, s’il en était besoin , de l’intolérance de ceux qui pensent détenir la vérité,et qui la loi votée, tentent d’interdire aux autres toute expression....Vraiment pas rassurant.
A constater  chaque mercredi soir, paraît-il...
G. "
Sans commentaires  !!


PS = PERD SUFFRAGES

Rose brisée

Il est toujours difficile d’accorder à des élections partielles une forte signification, surtout quand l’abstentionnisme atteint 86 et 90 % des inscrits. Un bon prétexte pour Vallaud-Belkacem (la merde), en tant que porte-parole du gouvernement, de minimiser les résultats dans la première et huitième circonscriptions de l’étranger où ont été élus l’ancien ministre UMP Frédéric Lefebvre et l’UDI Meyer Habib, alors que l’ensemble de la gauche faisait de la figuration.

La vérité c’est que le PS a perdu encore deux sièges à l’Assemblée et qu’il ne dépasse plus la majorité absolue que de trois sièges. On ne peut que s’en réjouir. À la longue même et avec les aléas de la politique, l’action du gouvernement pourrait être entravée. Ceux qui croyaient que les difficultés de François Hollande ne profitaient guère à l’UMP, devront réviser leur jugement. L’opposition a pratiquement gagné toutes les partielles qui ont lieu depuis un an et elle pourrait l’emporter à Villeneuve-sur-Lot, dans la cadre de l’élection déclenchée par la démission de Jérôme Cahuzac. Il semble bien que les déçus du socialisme recommencent à voter à droite.

Il est indéniable que la très faible participation des électeurs à cette série de partielles ne donne pas aux nouveaux élus une éclatante légitimité. Mais l’abstentionnisme joue pour les deux camps : personne n’empêche les électeurs de gauche, traditionnellement plus « civiques » d’aller voter et s’ils ne vont pas aux urnes, c’est bien parce qu’ils sont déçus par le pouvoir. D’autant que le gouvernement est déjà confronté, au Sénat, à des mouvements d’humeur dans ce qu’il croyait être sa majorité naturelle, au point que les sénateurs ont rejeté des textes importants que les députés ont adoptés en dernière lecture contre la volonté de la Haute Assemblée. L’intensité des conflits nés des réformes qui arrivent sur la table et les piètres résultats de l’action du gouvernement soulèvent bien des questions sur la capacité de l’attelage exécutif à assurer la gestion du pays. Non seulement la France s’appauvrit, mais le soutien au pouvoir en place s’affaiblit un peu plus chaque jour, ce qui explique aussi le manque de courage de nos gouvernants qui ne conçoivent les réformes qu’à travers leur primat idéologique.

L’avenir immédiat ne va pas être rose pour la majorité présidentielle avec les prémices d’une réforme des retraites qui doit être engagée mais dont personne ne connaît encore les modalités. Tous les Français savent qu’ils seront sollicités. Cela devrait permettre au gouvernement d’engager la réforme sans trop d’états d’âme, mais c’est compter sans les syndicats qui menacent de tout casser si le régime des retraites des fonctionnaires est modifié. Chaque fois que l’on explique que les fonctionnaires bénéficient de privilèges anachroniques et surtout très coûteux pour la collectivité, les syndicats répondent: « On ne touche pas aux avantages acquis ». En cas d’avancée dans la bonne direction, le gouvernement est sûr de perdre le soutien déjà largement entamé à la gauche du PS.

On peut même imaginer qu’avec la « tombée des feuilles » d’automne et le paiement du dernier tiers provisionnel, les Français ne soient un peu plus de mauvaise humeur. Surtout ceux qui auront cru le bobard du sombre Ayrault que 90% des Français ne seraient pas touchés par les hausses d’impôts.

Allez, de beaux jours électoraux s’annoncent pour l’opposition. Cela ne doit pas la dispenser de bien préparer les prochaines échéances.

Le compte à rebours des sièges est commencé !



ECONOMIE NIPPONNE : UN EXEMPLE A SUIVRE ?

 

Abe

Le mirage de la dévaluation compétitive trotte encore dans la tête de certains de nos gouvernants, de droite comme de gauche, surtout de gauche. Avec dans l’esprit l’idée que ce type de manipulation monétaire pourrait nous éviter des mesures douloureuses que le gouvernement ne veut surtout pas prendre, otage qu’il est des syndicats toujours prompts à lever l’étendard de la révolte si on touche aux « acquis ».

Qu’en est-il exactement de l’état de l’économie japonaise ?

C’est la première question qu’il faut se poser sur ce pari à haut risque pris par Shizo Abe, le premier ministre conservateur à son arrivée au pouvoir en décembre dernier. L’optimisme semble revenu dans ce pays hanté par son vieillissement démographique et le décollage chinois et que la tragédie du tsunami et le peur du nucléaire avaient achevé de saper le moral. Et voilà que l’archipel semble sortir de sa torpeur sous l’effet de la nouvelle politique. La croissance a rebondi au premier trimestre avec un PIB en progression de 3,5% et l’OCDE et le FMI saluent une évolution spectaculaire. On avait oublié que le Japon était la troisième économie du monde.

La suite est plus hasardeuse. La stratégie du gouvernement Abe s’appuie sur trois volets antidéflation. Le premier consiste en une vague de grands travaux que les destructions du tsunami justifient. Le second prend la forme d’une spectaculaire politique d’assouplissement monétaire, pour donner un coup de fouet et de fait le yen a perdu plus d’un quart de sa valeur face au dollar et à l’euro. Avec un objectif de doublement de la masse monétaire en deux ans, et l’espoir de sortir de la déflation  pour une inflation de 2%. Le troisième volet  développerait une stratégie de croissance de long terme assise sur de difficiles réformes structurelles et une discipline fiscale sérieuse.

Le résultat de ce plan repose sur un pari : celui que les entreprises privées vont suivre et prendre le relais. Mais pour l’instant, si la consommation des ménages est repartie à la hausse, si la demande intérieure frémit, les exportations ne tirent pas vraiment parti de la décote du yen en raison de l’apathie du marché européen et des hésitations de l’économie américaine, par conséquent les entreprises restent dubitatives. Elles n’ont ni redémarré leurs investissements, ni augmenté les salaires.

Le grand risque c’est que la reprise japonaise ne soit qu’un feu de paille, car seule la catégorie aisée profite de la bourse et le reste de la population reste à l’écart. L’embellie pourrait ne briller que pendant une année, d’autant plus qu’en avril 2014 la taxe sur la consommation passera de 5 à 8% avant de grimper à 10% en 2015. Et la simple évocation de la Fed américaine de mettre fin à sa politique d’accommodement monétaire a violemment bousculé la bourse de Tokyo, avec des prises de bénéfices massives. Si l’inflation décolle sans que les salaires n’augmentent et qu’en même temps la faiblesse des mesures budgétaires continue de creuser une dette publique déjà énorme (elle pourrait atteindre 245% du PIB), la chute pourrait être très rude.

Que doit-on retenir de ce que l’histoire nous a enseigné sur les dévaluations compétitives menées dans le passé, au moment des crises ?

Les dévaluations sont toujours des décisions de faiblesse et de facilité. Elles peuvent avoir un effet de relance, mais celui-ci est toujours de courte durée, du fait que dans la compétition internationale, les pays concurrents sont amenés à prendre des mesures de rétorsions sous des formes diverses et variées et pratiquer eux-mêmes la baisse organisée de leur monnaie. Une guerre des monnaies dans le cadre de la mondialisation serait catastrophique pour tout le monde.

Le second aspect, ce sont les conséquences sur le marché intérieur : une dévaluation s’accompagne inévitablement d’une hausse des prix à cause de la baisse en valeur de la monnaie et du surenchérissement des importations. Il faut donc que les salaires suivent. Cela ne peut arriver que si les entreprises ont pu reconstituer leurs marges en vendant plus, ce qui est loin d’être avéré avec les conditions actuelles de la concurrence internationale et les écarts de prix à la production qu’on y observe. La plupart du temps, après une période d’euphorie, la situation s’aggrave au point de trouver une situation plus précaire qu’au départ en paupérisation, endettement, perte de croissance. Il faut alors procéder à une nouvelle dévaluation… Et comme en plus l’endettement de l’état ne permet pas d’accompagner la relance par des dépenses publiques à cause de caisses vides, tout ne peut que se compliquer.

Ce type de scénario, on le retrouve à l’occasion de toutes les grandes crises. Particulièrement dans les années 30 et à l’occasion de l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981 (trois dévaluations en deux ans).

En fait, la vraie politique pour retrouver une croissance durable c’est celle qui consiste à assainir la base économique : la baisse des dépenses publiques et le désendettement qui seuls permettent de reconstruire une économie saine et de redonner des marges de manœuvre à l’état pour qu’ils mènent à bien ses missions régaliennes d’accompagnement et d’orientation de l’activité.

 


FILLON : LE COURAGE SANS L’AUDACE

 

François-Fillon-Des-paroles-et-des-actes-6-juin-2013

L'ancien Premier ministre était l'invité de l'émission « Des paroles et des actes » sur France 2, rendez-vous majeur auquel assistaient nombre de ses soutiens au premier rang desquels Jérôme Chartier, François Baroin, Christian Estrosi, Eric Ciotti... mais pas Laurent Wauquiez qui a décidé de voler de ses propres ailes, déçu par l’accord intervenu avec Jean-François Copé.

François Fillon est toujours déterminé à être candidat à l'Elysée, « par devoir» et non par envie, et il a détaillé une série de remèdes vigoureux pour sortir la France du marasme, quitte à braver l'impopularité, au nom de la vérité due aux Français.

Calme et déterminé, comme à son habitude, celui qui a dirigé le gouvernement, pendant tout le quinquennat Sarkozy, est revenu sur sa volonté de se présenter à la primaire de l'UMP en 2016, dans la perspective de l'élection présidentielle l'année suivante.

Il avait un exercice difficile à résoudre au cours de cette émission qui n’a pas fait le plein d’audience : comment justifier sa candidature alors que plane toujours l’hypothèque Sarkozy, et comment expliquer l’accord intervenu à l’UMP après les sentences très dures qu’il avait prononcées à l’automne dernier sur les conditions du scrutin. Deux sujets sur lesquels il n’était visiblement pas complètement à l’aise.

« M. Sarkozy, je l'ai suivi loyalement comme Premier ministre, on a un caractère différent, une vision différente de l'avenir… Aujourd'hui, je veux conduire mon projet politique. Nicolas Sarkozy a dit qu'il voulait se retirer de la vie politique, je ne l'ai jamais entendu dire le contraire », a-t-il argumenté, « S'il voulait revenir, les Français choisiront », a-t-il ajouté. Ce qui sous-entend une hypothétique concurrence à laquelle on peine à croire encore aujourd’hui. Il prend grand soin, néanmoins, de ne pas indisposer les sarkozystes, encore très majoritaires dans la sphère de l’UMP.

La paix intervenue à l’UMP est évidemment la bienvenue. Malgré tout, il ne peut s’empêcher de continuer à contester en filigrane l’élection à la présidence de Jean-François Copé, continue de parler des fraudes en restant imprécis sur les origines, alors qu’elles ont été marginales et partagées, et s’emploie à faire accréditer l’idée d’une direction collégiale. C’est la partie de la soirée où il aura été le moins convaincant. De même que sur le « ni-ni », question rituelle qui revient comme une antienne à chaque fois qu’un responsable UMP se trouve sur un plateau. C’est pourtant clair à chaque fois : pas d’accord avec le FN. Pour le front républicain, en cas de 2ème tour, il est plus confus. Il a oublié que Copé lui avait arraché le « ni-ni » lors de leur débat. De même qu’il commet une bévue sur le mode d’élection des municipales à deux tours et pas un comme il l’affirme d’abord, et s’en sort par une pirouette : « j’ai toujours été élu au 1er tour ! ».

Confronté, dans un dialogue correct et policé (trop ?), au ministre du Budget Bernard Cazeneuve, il a martelé le mot « vérité » face au mensonge de la campagne de François Hollande. « Ce n'est pas facile, ce n'est pas gagné d'avance, mais il faut la dire », a-t-il lancé. Face à un ministre campé dans ses certitudes idéologiques et très technocrate dans l’utilisation de ses chiffres, il ne s’en laisse pas conter (ou compter) et le renvoie aux erreurs magistrales commises depuis un an et aux 30 milliards qui vont manquer dans les caisses d’ici la fin de l’année, de quoi laisser sans voix son interlocuteur, soudain perdu.

François Fillon, qui a entamé cet hiver un tour de France pour préparer un projet d'alternance, a affirmé que les Français n'ont pas besoin d'hommes politiques qui soient des bateleurs.

Au chapitre des propositions, c’est l’expert qui connait parfaitement la situation du pays qui s’exprime. Et les remèdes seront douloureux, quoi qu’il arrive.

Il faut accepter de faire des efforts, proposant à nouveau de repousser l'âge de la retraite à 65 ans. A ses yeux, une bonne reforme égaliserait les régimes, public comme privé. Il faut progressivement ramener tous les régimes sur les mêmes conditions : même durée de cotisations, même âge de départ et, surtout, même mode de calcul de cotisations. « Je suis prêt à voter une réforme même si elle était proposée par François Hollande si elle allait dans ce sens ». Engagement sans grand risque, il est vrai, tant il a peu de chance d’être tenu.

Autre proposition : suppression de la durée légale du travail avec obligation de négociation dans les entreprises sur cette durée. Mais comme il faut, de façon urgente, un choc de compétitivité, il propose d'augmenter le temps de travail, entre 35 et 39 heures, et de répartir les gains de cet accroissement entre les salariés et l'entreprise.

« Nous allons devoir baisser de façon beaucoup plus importante les dépenses publiques et la seule manière est de baisser le nombre des emplois dans toutes les fonctions publiques, quitte à aller plus loin que le un sur deux » (non remplacement de un fonctionnaire sur deux partant à la retraite). C’est en effet le seul moyen de baisser durablement les dépenses publiques.

Il souhaite réduire la durée d'indemnisation du chômage et la lier à la formation professionnelle, idée remarquable du candidat Sarkozy en 2012 qu'il reprend à son compte.

Il a préconisé aussi une disparition de l'ISF, cet impôt imbécile mais que nul n'a osé gommer depuis sa création en 1982, en le remplaçant par une tranche d’imposition.

En conclusion il s’est évertué à convaincre de sa volonté d’aller de l’avant, face à une France qui est un pays qui a peur de tout : nucléaire, OGM, gaz de schiste, banquiers, Europe, « tout ce qui bouge, change, est nouveau. On a peur du progrès, on a perdu le sens, le culte du progrès, or un pays qui a perdu le culte du progrès est un pays condamné au déclin » de même que sans sursaut, l'Europe sera « le Titanic ».

Le courage de dire la vérité, on le lui reconnait volontiers. Pourtant il lui manque encore ce supplément de vivacité que son phrasé régulier, que son mode d’expression qui exclut la virulence, cantonnent dans le registre du devoir alors qu’on aimerait sentir l’envie. Cela viendra probablement.

 


QUOI DE NEUF SUR LA BANQUISE ?

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Je rappelle : Pourquoi la « banquise » ? Parce que c’est là que sévit le Pingouin.

Justement, parlons de lui. Vous connaissez sa dernière bourde monumentale, plutôt passée sous silence dans les médias : il a présenté ses condoléances pour les Japonais morts en Algérie « au peuple chinois » !!! Confusion d’autant plus lamentable quand on connait les relations exécrables entre les deux pays. Lapsus que la traductrice a corrigé d’elle-même. C’est vrai, ils sont jaunes, mais tout de même !!

Nouvelle rechute du pingouin et de son sombre Ayrault : est-ce la baisse du quotient familial pour les allocations familiales qui lui ont porté ombrage, l’exécutif recule à nouveau de trois points dans les sondages de (im)popularité. A force de mentir, fallait s’y attendre.

Le Pingouin avait commandé un rapport d’expert sur le financement des retraites (un de plus). C’est la dame Moreau qui s’y est collée. Et le résultat est plutôt vache ! (normal : Moreau-vache). Il préconise tout ce que le pingouin ne peut pas faire sans perdre sa chemise et sa culotte : reculer l’âge de départ, allonger la durée de cotisation, calculer la retraite des fonctionnaires sur les dix meilleurs années, aligner les régimes spéciaux, supprimer l’abattement de 10% pour trois enfants, supprimer l’abattement de 10% accordé aux retraités… Aïe, aïe, aïe !!!

Un rapport, encore un, préconise de rouvrir le dossier des gaz de schistes, au vu du succès de l’exploitation de cette ressource qui va faire des Etats-Unis à nouveau le premier producteur de pétrole du Monde. Et chez nous, le sous-sol en regorge peut-être et on ne va même pas voir. Il est vrai qu’on est tellement riche ! Encore un dossier explosif pour le Pingouin qui est sous la coupe des ayatollahs verts et de leurs fatwas environnementales. Pourtant, ça bouge, même au PS.

Duflot, qu’on n’entend plus, alors qu’elle jacassait naguère à tout va, donne l’explication de cette cure de silence. Elle fait la « tortue ». On peut lui taper dessus, aussitôt elle rentre ses pattes et sa tête, mais on ne peut rien lui faire : elle attend. Je vois surtout qu’elle est accrochée à son maroquin comme un pitbull au mollet d’un voleur, et qu’elle est très occupée à avaler de grosses couleuvres. Et ça fait gros pour une tortue ! Avec cet aveu stupéfiant de naïveté : « les écologistes sont dans un moment historique : ils ont réussi à ne pas mourir avec un système électoral fait pour tuer les petites formations. Quand ils font 5% à une élection c’est un très bon score. Et 10% aux municipales, c’est un viatique ! ». Autrement dit, leur place c’est vraiment le fruit d’une escroquerie électorale.

Puisqu’on parle d’énergie, le gouvernement vient de refuser  à nouveau toute hausse des tarifs de l’électricité, en dépit des impératifs du marché. Comment va pouvoir faire EDF ? Le jour où il faudra ajuster les tarifs « protégés », ça risque d’être très douloureux, car plus on recule, plus l’écart se creuse entre le prix réel et le prix imposé par l’Etat. A défaut du consommateur, c’est le contribuable qui bouche le trou.

Sarko : tantôt il inspire, quand Valls fait comme lui qui affiche sans vergogne ses prétentions à exercer les fonctions les plus élevées, tantôt son ombre plane comme l’autre soir à « Des paroles et des actes » avec François Fillon. Qu’on le veuille ou non, même quand il n’est pas dans le paysage, tel un fantôme, il hante les lieux et les esprits.

Après les « pigeons », les « poussins », voici les « bécasses ». La députée UMP de Marseille Valérie Boyer lance une pétition pour dénoncer les attaques du gouvernement contre les femmes : réforme des rythmes scolaires, recours plus difficile aux emplois à domicile, réduction du quotient familial… Une autre vision que la Ministre en titre ne semble pas partager, mais peut-être est-elle d’un autre « genre »…

L’émigration touche maintenant les médecins, et le mouvement s’amplifie d’année en année pour aller exercer sous d’autres cieux leurs talents. Une fuite de l’enfer fiscal évidemment. Certains praticiens qui continuent d’exercer dans l’hexagone limitent leur activité, en prolongeant leurs vacances ou en arrêtant le vendredi à midi. Pour ne pas succomber à la saignée fiscale qui les conduirait à travailler quasiment pour rien au-delà d’un certain plafond de gains. C’est grave !

La violence, c’est toujours les autres. Pour la vipérine Belkisem, le climat de violence est entretenu par les médias. Il ne lui viendrait pas à l’esprit que la politique du gouvernement soit en cause, par l’intransigeance dont il a fait preuve pour le vote de la loi sur le mariage, par le sectarisme quotidien qu’il manifeste, par le « c’est la faute à avant » chaque fois que les résultats ne sont pas bons. A force de prendre les Français pour des buses, il faut comprendre que ça en énerve certains !

Mauroy, dit "Gros Momo" : il a fait tout en grand. Il fut un « grand » Premier Ministre, un « grand » maire de Lille, un « grand » réformateur. Sur ce chapitre, il est à l’origine effectivement de grandes réformes : la semaine de 39 heures (prélude aux 35), la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés et le ministère du temps libre… Ce sont juste celles qui ont commencé à ruiner la France ! Bon, Paix à son âme !

 


NKM : UNE VICTOIRE PLEINE DE PROMESSES

NKM Paris
 

Avec 58,16 % des voix, Nathalie Kosciusko-Morizet a remporté la primaire de l’UMP pour la candidature à la mairie de Paris. C’est une belle victoire ! D’autant plus qu’elle a été combattue par la « Droite forte en gueule », et notamment par Guillaume Peltier, qui voulait lui faire payer son abstention au scrutin sur le mariage pour tous. 

Le succès de NKM, est d’abord une victoire pour elle-même. L’ancienne ministre a abandonné sa mairie de Longjumeau pour se présenter à Paris où certains et pas les moindres, l’ont accueillie comme une intruse et, surtout, n’ont pas manqué de le faire savoir. On peut lui prêter le défaut d’être calculatrice et sur le mariage homosexuel, penser qu’elle s’est abstenue car elle ne voulait s’aliéner aucun de ses électeurs potentiels. Elle est certainement carriériste et regarde peut-être au-delà de la mairie de Paris. Mais enfin, il ne faut pas oublier qu’une élection c’est d’abord une addition de voix, et que l’ambition est le moteur de tout candidat. Et peut-on lui reprocher d’être gracile, évanescente, jeune, blonde et souriante, et de savoir  jouer de sa féminité pour conquérir des votes ? 

Elle n’en est pas moins une voix qui tranche avec le machisme de l’UMP, avec la tentation d’une droite trop droitière. Qu’elle ait gagné dans le climat d’intolérance généré par des marginaux activistes de la manif’ pour tous, qu’elle ait très bien résisté aux appels outranciers portés par M. Peltier, montre assez que les militants du parti de la droite et du centre n’ont pas oublié d’où ils viennent, qu’une majorité d’entre eux se retrouve en elle, et que les plus bruyants ne sont pas forcément les plus populaires.

Mais surtout, au-delà de la victoire ponctuelle d’une femme qui a une autre classe que ses concurrents et d’un événement qui ne lui assure aucunement le poste qu’elle convoite, il y a autre chose de bien plus important. D’abord, d’une certaine manière et en dépit de la contestation pour le moins intempestive de Pierre-Yves Bournazel, dans le rôle de la mouche du coche, l’UMP, dont on disait que sa « culture » était imperméable à l’esprit démocratique de la primaire, a réussi l’exercice, même si le nombre de votants reste insuffisant. Ensuite, et ce n’est pas négligeable pour la droite, NKM a une chance sérieuse de l’emporter contre Anne Hidalgo, solide adversaire qui a l’expérience de la capitale et tout autant de charme personnel.

Enfin, il n’est pas du tout indifférent que la tendance NKM l’ait emporté après avoir été combattue avec une surprenante vigueur par la droite forte. Il n’est pas indifférent que Jean-François Copé se félicite de sa victoire qui compte moins que la défaite des Peltier, Wauquiez, Buisson. Cela ouvre une perspective intéressante de régénération  de l’UMP, avec une montée en puissance de personnalités comme François Baroin et Bruno Le Maire. N’oublions pas que NKM n’est pas du genre à se renier, et qu’elle a su gagner dans sa circonscription en étant la bête noire du FN. La victoire de NKM est un coup d’arrêt à une dérive qui pouvait aliéner les centristes de l’UMP et à un phénomène qui, à force de divisions et d’affaiblissement, pouvait conduire le parti à être livré pieds et poings liés à l’extrême-droite. Bien sûr, l’hirondelle NKM ne fait pas le printemps de l’UMP. Mais elle indique une voie. C’est un rééquilibrage bienvenu.

 


L’UDI EST UNE ERREUR

 

Intéressante l’étude sur l’électorat de droite de l’Institut Jean Jaurès publiée dans le Figaro. On y apprend que la droitisation, c’est d’abord un constat. En France, la Droite est devenue plus à droite que dans d’autres pays d’Europe. Et quand on regarde les thèmes sur lesquels ce glissement s’observe, on s’aperçoit qu’il concerne trois champs : celui des questions économiques et sociales, celui des libertés et des droits des individus autrement dit les thématiques culturelles et sociétales et enfin celui des questions de souveraineté et d’exercice des pouvoir régaliens. L’enquête observe que ce glissement est significatif et concerne l’ensemble de la société.  Ce que l’on appelait autrefois le centre est donc concerné et participe du même mouvement.

Les Français dits de droite se caractérisent assez fortement par un désir de davantage de protection face à la mondialisation (64%), un refus de même ampleur de la surimposition des riches (61%), une demande massive pour redonner à l’école sa mission de développement du sens de la discipline et de l’effort (81%) et en matière d’économie, une adhésion relative au libéralisme de marché (56%) avec toujours une forte minorité attachée au colbertisme (44%). Les électeurs de droite pensent que la France a perdu toute marge de manœuvre avec les traités européens (79%), sont d’accord à la quasi-unanimité pour qu’on laisse les entreprises travailler librement (90%). Ils sont près de 70% à penser qu’on indemnise trop le chômage et seulement 30% à accorder le droit d’avoir des enfants aux homosexuels. Sur les thématiques régaliennes, deux revendications reviennent assez fortement : il y a trop d’immigrés (87%) et on ne se sent en sécurité nulle part (79%) ; personne n’oblige évidemment à faire le lien entre les deux. Tous ces constats relativisent beaucoup les déclarations de M. Buisson, mais correspond assez bien au profil des adhérents de l’UMP et même de l’UDI. La « droitisation » c’est un concept inventé par les médias de gauche pour faire culpabiliser la droite et le centre en sous-entendant un rapprochement avec l’extrême-droite.

Un grand parti qui a vocation à exercer le pouvoir ne peut se permettre d’ignorer cet état de l’opinion. A la fois pour le prendre en compte et éventuellement en corriger certains aspects à l’occasion d’une campagne électorale. Nul doute que le terrain central sur lequel se joueront les prochaines élections sera sur les enjeux économiques et sociaux. Et il faudra bien aborder la mondialisation qui est très souvent perçue comme productrice d’inquiétude avec la tendance au repli qui va avec. C’est d’ailleurs sur ce terrain que se positionne le Front national, laissant pour l’instant, en marge, la problématique de l’immigration. Le recoupement des positions avec celles de l’UMP est inévitable, ne serait-ce qu’à cause de la convergence des sensibilités électorales. Mais une chose est de prôner comme le fait Marine Le Pen, une autarcie économique mortelle, et une autre qui est de prendre en compte l’inquiétude et montrer qu’il existe un chemin d’espoir qui passe par l’Europe et les « souverainetés partagées ».

Sur l’ensemble de ces problématiques politiques, au-delà des aspects formels que sont les mots utilisés dans les discours, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre ce que déclare un Jean-Christophe Lagarde de l’UDI ou Hervé Morin, et un Jean-François Copé, ou même François Fillon.

Dès lors que le positionnement de l’UDI c’est clairement l’opposition à la gauche, avec une alliance revendiquée avec l’UMP, la question se pose de savoir si ça valait la peine d’en sortir. Il aurait au contraire été plus utile de renforcer le pôle humaniste et réformateur à l’intérieur dès lors que les courants y sont officiellement en marche.

On peut se demander aussi quel poids et quel espace l’UDI peut occuper. Voilà un conglomérat illisible : demandez à un électeur qui compose cette confédération. Il sera bien incapable de vous répondre. Le centre n’existe plus. C’est une évidence. Le mode de scrutin majoritaire ne lui permettra aucune expression digne de ce nom. Il suffit de regarder ce qui est arrivé au Modem. Même la composition humaine pose problème. Jean-Louis Borloo a du talent, mais son positionnement au centre gauche radical et laïc n’est pas propre à attirer les démocrates-chrétiens de l’ancien CDS.

Et si je regarde dans le Maine-et-Loire, je m’aperçois que l’UDI qui vient de se constituer est plus une addition de transfuges de l’UMP qui l’ont quittée pour convenances personnelles et tenter ainsi de faire perdurer leur carrière, formant un assortiment bizarre de talents racornis et d’ambitions contrariées. On voit poindre les stratégies propres à faire monter les enchères au moment des élections. Toutes choses dont on se serait bien passé et que la gauche ne peut observer qu’avec délices.

L’UDI, même avec de bonnes intentions, c’est d’abord une machine à perdre dans le scrutin majoritaire.

 


C’EST LA DICTATURE DES « CONS »

 

Vous allez me trouver bien trivial. En réalité, j’utilise un mot très commun projeté sous les feux de l’actualité par un « certain » syndicat de magistrats. Je retourne donc le compliment, puisque à leurs yeux les gens de droite sont classés dans cette catégorie. Je reviens au « mur des cons » à cause de l’actualité, et à cause de la menace de mise à pied de 7 jours du journaliste de France 3 qui avait eu « l’audace » de filmer le fameux panneau indigne, obéissant à son devoir d’information. Si la sentence est prononcée, alors vraiment, nous sommes tombés très bas, sous le joug d’une « mafia de cons ». Car le fait vient s’ajouter à beaucoup d’autres.

En tête du palmarès, vient sans conteste, la gauchiste Taubira qui convoque tous les magistrats pour leur faire subir un cours d’endoctrinement sur la « théorie du genre », afin de l’intégrer dans la loi française, entraînant une protestation d’ailleurs de membres d’un syndicat qui n’est pas le préféré de la ministre ; c’est encore elle qui remercie le directeur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, pourtant proche du PS, pour le remplacer par une directrice proche du syndicat de la Magistrature. On voit le progrès.

C’est aussi le Snuipp, syndicat majoritaire des instituteurs qui commet un rapport pour introduire l’enseignement de la théorie du genre dès l’école primaire, comme si nos chères têtes blondes (et celles qui le sont moins) n’avaient pas autre chose à apprendre de plus important que l’homosexualité. La réponse du ministre Peillon, conscient de la réticence de l’opinion sur le sujet, n’a pas été d’une clarté biblique dans sa réponse.

Ce sont les éditeurs de livres scolaires, contaminés par l’intelligentsia bobo du marais, qui ont introduit dans les livres de SVT (sciences naturelles) des références à la dite théorie, au nez et à la barbe du précédent ministre Luc Chatel, à la faveur de la révision des programmes.

Ce sont, pour rester dans le domaine de l’éducation, les modifications des programmes d’histoire, qui mettent quasiment à la trappe des parties importantes de notre trame historique, telle la période des Carolingiens avec Clovis, pourtant fondateur de la monarchie française, Louis XIV relégué en fin de programme de 5ème et qui n’a donc aucune chance d’être appris , alors que c’est la période où la France domine l’Europe, citons encore le règne de Napoléon complètement gommé… Tout cela pour introduire des notions fumeuses sur les royautés africaines dont on ne sait à peu près rien, des connaissances sur les civilisations d’Asie et sur l’Islam qui occupait déjà une part importante du programme de 5ème. On a vraiment le sentiment qu’il faut absolument faire disparaître tout ce qui a contribué à faire rayonner la France, à un moment ou un autre de son histoire. De ce point de vue, le fait d’oublier Charles Martel, n’est pas anodin et nous savons tous pourquoi !

La dictature des cons s’est largement exprimée à la faveur du débat sur le « mariage pour tous », encore que débat fût un bien grand mot, puisque la loi n’a subi aucune modification et a fait l’objet d’un vote « obligatoire » pour les députés PS. Les manifestations qu’elle a occasionnées ont été méprisées par le pouvoir et en marge, ont donné lieu à des persécutions qui rappellent la méthode des « rafles » de sinistre mémoire. Je n’exagère rien. Des mises en garde à vue systématique pour les porteurs du maillot de la « manif’ pour tous » sans avoir commis la moindre infraction, alors que les quelques casseurs que la police a réussi à appréhender lors des désordres du Trocadéro se sont vu infliger des peines symboliques (pensez, les pauvres, ils n’ont pas fait grand-chose : brûler des voitures, casser des vitrines, mettre à sac des magasins…).

Il faudrait ajouter le matraquage fiscal des riches qui frappe en même temps les classes moyennes, la stigmatisation systématique des gens aisés au nom d’une « justice fiscale » qui fonctionne toujours dans le même sens. La dernière décision toute aussi inique consiste à abaisser le quotient familial pour rendre le système plus « juste » et faire des économies sur une branche qui n’est même pas en déséquilibre. Comme attaque contre la famille, on ne fait pas mieux. Mais ces cons, majoritairement, ne savent pas ce que sait que la famille, à commencer par le premier d’entre eux !

Et que penser de la suppression de l'augmentation de la TVA anti-délocalisation votée en juillet 2012 pour augmenter six mois plus tard le taux intermédiaire qui ne touche que les activités intérieures avec les conséquences inévitables pour l'emploi alors que c'était les produits importés qu'il fallait faire contribuer à l'allégement des charges sociales de nos entreprises. Si ce n'est pas de la connerie, c'est quoi ? E le catalogue de ce genre de décisions prises depuis un an est fourni...

Enfin, la dernière manifestation, et non la moindre, qui montre bien que nous avons affaire à une forme de dictature : le refus de débattre. Pour faire face à François Fillon, demain soir, dans « Des paroles et des actes », notre Garcimore des finances s’est dérobé et Marisol Touraine, qui avait donné un accord de principe, a dû se rétracter sur ordre de Matignon !

Quelle arrogance de la part de ceux qui nous gouvernent. Leur politique donne des résultats pitoyables. On comprend qu’ils ne veuillent pas en discuter. Cela ne les empêche pas de continuer dans la même direction, de nous mentir du matin au soir, de marteler les mêmes certitudes ineptes. Des cons !

Le problème, c’est qu’il faut faire avec encore un certain temps. Tout le monde sait que c’est un mal incurable : « Quand on est con, c’est pour la vie entière » chantait la chanson…

 


BANDES ORGANISEES …

 

Voilà une expression qui a fait irruption sur la scène médiatique comme un grand coup de tonnerre. Le juge Estoup a été mis en examen, à 80 ans, dans l’affaire de l’arbitrage « Tapie » pour « escroquerie en bande organisée ». Les juges de la cour de justice de la République s’appuieraient sur le fait qu’il aurait dans le passé connu l’avocat de l’intéressé et comme pièce à conviction de son manque d’intégrité un livre dédicacé du bénéficiaire de l’arbitrage… Quel espoupet ! Si tous ceux qui ont reçu un livre dédicacé de Tapie font partie de la bande, il va y avoir du monde. Tout est toujours possible, mais quand même, on aura du mal à croire qu’il ait pu se fourvoyer au terme d’une carrière où il a brillé par sa rigueur. Dans la procédure d’arbitrage, il y avait deux autres magistrats, à commencer par Pierre Mazeaud. On aura du mal à croire aussi qu’il soit un voyou susceptible d’escroquer l’Etat. Reste à savoir qui aurait commandité le crime : Christine Lagarde n’a pour l’instant, pas vraiment été mise en cause, bien que le statut de « témoin assisté » laisse la porte ouverte. Il faut dire qu’après les frasques du précédent président du FMI, une mise en examen aurait fait désordre. Et puis, on connaît le tempérament de la dame qui n’est pas du genre à faire des concessions à la rigueur morale. Alors qui ? Vous ne voyez pas ? Suivez le regard de Désir ou des quelques ministres interrogés sur le sujet, à commencer par Sapin qui devrait pourtant se faire tout petit. Cela ne peut-être que Nicolas Sarkozy ! Parce que Tapie a appelé à voter pour lui en 2007 et en 2012 … Quel service ! Voilà un ralliement qui a dû en déplacer des voix !

Quand on parle de « bande organisée », on pense aussi à celle qui a mis Tapie sur la paille avec la vente d’Adidas, et tous ceux qui se sont affairés autour de la faillite de la banque nationalisée du Crédit Lyonnais, qui était au cœur de ce qu’il faudrait bien appeler une escroquerie. Tiens justement, Sapin n’était-il pas ministre des Finances à l’époque ? Yves Tréhard déclarait à « C dans l’air », que les juges devraient aussi interroger quelques hauts fonctionnaires du ministère des finances… C’est peut-être parce que Bernard Tapie ne s’est pas laissé faire et qu’il a porté l’affaire devant les tribunaux qu’ils lui en veulent au point d’essayer de lui faire recracher ce que le tribunal arbitral lui a alloué : 285 millions d’euros plus les intérêts, c’est-à-dire un peu plus de 400 millions d’euros, qui lui ont permis d’en reverser aussitôt 300 au fisc, d’impôts qu’il redevait.

Quand on parle de « bande organisée » on a envie de penser aussi à celle qui œuvre dans l’affaire Bettencourt. On apprend ainsi que la femme médecin qui a participé au commando qui a fait irruption un matin à 8H chez la vieille dame pour l’examiner et conclure, dans des conditions dignes d’un roman feuilleton, à son état de faiblesse, était une amie proche du juge Gentil. Tiens, tiens ! On passera sur les qualifications du médecin, inadaptées à la nature de la prestation, celle-ci ayant été facturée à un tarif « extraordinaire »… pour aboutir au résultat : la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « abus d’état de faiblesse » sur la foi de cet examen à qui le médecin non spécialiste donne un caractère rétroactif de plusieurs années (2006)… Vous avez compris : pas d’état de faiblesse, pas de mise en cause possible. Tout cela pue la machination, non ?

Quand on parle de « bande organisée », on pense aussi à l’affaire Karachi et l’acharnement des représentants des victimes à trouver un lien avec le même Nicolas Sarkozy, sous prétexte qu’il était porte-parole de la campagne de Balladur, alors même que malgré toutes les investigations, aucune relation n’a pu être établie jusqu’à maintenant… Mais les insinuations continuent.

Quand on parle de « bande organisée » on a envie de regarder du côté de ceux qui avaient érigé un « mur des cons » dans le local d’un certain syndicat, déshonorant leur fonction. Ces gens qui mènent des instructions intègres bien qu’atteintes de strasbisme gauchiste…

Et il y a une autre « bande organisée » qui est prête à tout pour empêcher Nicolas Sarkozy de revenir un jour au pouvoir. Elle a passé un quinquennat à le salir, à le faire passer pour anormal, autant dire fou. C’était bien le sens qu’il fallait attribuer en creux à la candidature « normale », au président « normal ». Et, en l’occurrence, on serait tenté de comprendre par « normal », « débile », au vu de ce que l’on a pu observer depuis un an.

On voit bien la convergence d’action de toutes ces bandes organisées, et qui elles visent. Faire du chemin pour revenir au pouvoir un véritable parcours d’obstacles judiciaires en espérant qu’une des affaires fasse tomber le candidat le plus redouté. Cela finit même par être un peu trop voyant. Mais, comme on dit, plus c’est gros, plus ça passe !