HISTOIRE
FIASCO : LE LOGICIEL DE HOLLANDE EST PERIME !
ARMISTICE ?

FACE A LA SURENCHERE POPULISTE…

Mélenchon Bastille  Le-pen-01-05-2013


Jean-Luc Mélenchon, devant plusieurs dizaines de milliers de manifestants, a durci le ton hier contre François Hollande et sa politique d’austérité. Jamais il n’a été aussi hargneux contre les socialistes au pouvoir, jamais il n’a autant bénéficié de la tribune offerte par les médias, jamais l’alternative politique qu’il offre depuis la campagne électorale et qui n’a pas changé depuis, n’a semblé aussi peu crédible. « La période d’essai est terminée ! » a-t-il proclamé à la Bastille précisant qu’il n’avait pas changé d’avis, ne voulait pas de la finance au pouvoir, n’acceptait pas les politiques d’austérité ». Beaucoup de décibels pour un discours protectionniste d’inspiration marxiste, beaucoup de formules, beaucoup d’images symboliques comme la chemise blanche et le foulard rouge, mais un poids politique à relativiser qui ne décolle pas : les sondages ne lui sont pas favorables et son « parler dru et cru » passe mal dans l’opinion. Le leader du Front de Gauche ne se nourrit en réalité que des déboires de la majorité, confrontée à une crise sans précédent. A croire que les Français ont la tête ailleurs.

Marine Le Pen, de son côté, poursuit son entreprise de dédiabolisation du FN, sans renoncer aux thèmes traditionnels. A moins d’un an des municipales, la présidente du Front national, Marine Le Pen, poursuit l’entreprise de dédiabolisation de son parti. La présidente du FN a promis le 1er mai : « Nous serons les garants de la libre expression, du libre débat, de la libre pensée, de la diversité des opinions dans les médias et dans la presse ! ». Un discours qui visait à présenter le FN comme la seule formation cherchant à revenir aux fondamentaux de la République, avec le triptyque « liberté, égalité, fraternité ». Près d’un an après l’élection de François Hollande, elle a fustigé le bilan négatif de la gauche et attaqué avec virulence Nicolas Sarkozy, se targuant d’être la seule à avoir une « vision du monde ». Elle a promis « la lumière de l’espoir » pour le peuple français frappé par la crise. Il faut « remettre des frontières, stopper l’immigration, renvoyer les clandestins », affirmant que lorsque sévit le chômage de masse croissant, la priorité nationale s’impose. L’emploi, la protection sociale, le logement doivent d’abord servir les Français. » Une antienne qu’on reconnait bien.

On constatera que FG plus FN pèsent aujourd’hui près du tiers de l’électorat, ce qui justifie qu’on s’interroge sur les solutions qu’ils proposent. On retiendra principalement le déni de la mondialisation et comme principale recette, le protectionnisme à la mode étatique soviétiforme côté Mélenchon, ou en version national-étatique côté Le Pen. On a le choix entre Moscou années 20 et Rome années 30. On connaît la suite… Les deux ont aussi un problème avec l’euro.

… ENCORE FAUT-IL SE POSER LES BONNES QUESTIONS !

Peut-on faire comme si la mondialisation n’existait pas ?

Ce serait méconnaître les traités auxquels nous participons au sein de l’OMC. Ce serait surtout nier une réalité incontournable, les moyens modernes d’échange et de communication sautant allégrement les frontières. Enfin ce serait oublier que nous sommes nous-mêmes un puissant exportateur de biens et de services et que nous sommes dépendants de nombreux dans le monde, par nos échanges. Il faut donc faire avec !

L’Europe est-elle une chance ou un boulet ?

Nous avons souvent contribué à présenter nos maux comme trouvant leur source dans la bureaucratie bruxelloise. C’était tellement commode. Pourtant nous devons à l’Europe unie 60 ans de paix. Si aujourd’hui, elle ne nous protège pas suffisamment, c’est parce que nous n’avons pas eu l’audace d’aller plus loin dans la « souveraineté partagée ». Si notre pays connait des difficultés c’est aussi parce que nous n’avons pas respecté nous-mêmes les règles que nous nous étions données pour faire vivre l’euro (les critères de Maastricht). Mais elle reste notre seule chance si nous voulons continuer d’exister dans le monde d’aujourd’hui face aux grands ensembles émergents.

Et évidemment la sortie de l’euro.

Elle est souvent présentée comme la bonne solution pour s’affranchir des contraintes de l’austérité. Cette proposition des partis protestataires gagne du terrain dans l’opinion, en France notamment. L’idée d’une sortie de l’euro est facile à instiller dans l’opinion car elle s’appuie sur la défiance ressentie par beaucoup vis-à-vis de l’Europe.

Aucune loi économique, aucun précédent historique comparable ne la justifie pourtant. Il faut tout d’abord observer que les opinions contraires sont peu audibles. La défense de l’euro est en effet difficile, le sujet est technique et donc quasiment interdit de médiatisation. Il faut pourtant combattre cette utopie. C’est un faux remède dont les effets secondaires indésirables ne sont pas connus de l’opinion. La sortie de l’euro, ce serait la liberté retrouvée, et surtout la liberté de dévaluer pour nous dégager des inconvénients de l’euro fort et de la discipline budgétaire assurent ses partisans. La preuve de l’efficacité du remède serait que la France en a fait autrefois ample usage. C’était une époque où les exportations et les échanges financiers n’imprégnaient pas comme aujourd’hui l’activité nationale.

Des conséquences incalculables.

Nous ne vivons plus, dans le même monde, en effet. Deux chiffres illustrent la transformation radicale du contexte économique et financier depuis 1980. Selon de directeur de l’OMC, la composante importée des produits exportés, de 20 % à l’époque, est aujourd’hui de 40 % et devrait atteindre 60 % en 2030. Et surtout le volume de ce que l’on appelle les capitaux volants a été multiplié par 130, passant de 500 milliards de dollars à 67.000 milliards de dollars aujourd’hui. Dans un tel contexte, les effets indésirables d’une dévaluation seraient dévastateurs.

Une dévaluation de 20% du franc par rapport à l’euro augmenterait notre endettement et donc la charge d’intérêt dans les mêmes proportions. Elle renchérirait d’autant le prix des produits importés incorporés dans nos exportations. Le résultat serait au plan commercial, un effet prix amoindri et surtout, au plan financier, la menace de ne plus trouver de prêteur sauf à payer des taux d’intérêt extravagants. L’étranglement financier serait immédiat et la nécessité s’imposerait d’un effort sans pareil des contribuables français pour rembourser la dette. On imagine le chaos politique et social créé par la hausse du prix des carburants, des impôts, par l’inflation importée.

La forte imbrication de la France dans le commerce et la finance mondiale a permis un incontestable enrichissement. Par notre appartenance à l’Europe et à l’euro, le déclin économique et industriel de notre pays peut encore être enrayé. Un cavalier seul le rendrait inéluctable.

Nous n’avons pas le choix : il faut s’adapter à la mondialisation et ne pas en avoir peur, nous devons faire avancer l’Europe pour garantir notre avenir. A cet égard, l’axe franco-allemand est un passage obligé.

 

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