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NON, C’EST PAS DROLE ! ENCORE QUE…

D’UN 6 MAI A L’AUTRE …

 

Hollande trempé

Il y a un an.

Au soir du 6 mai, il s’en était fallu  d’à peine un million de voix pour que Nicolas Sarkozy l’emporte. Si peu, au regard du nombre total des voix. Sa fin de campagne fut époustouflante. Une semaine de plus et … qui sait ! Les voix de Le Pen et Bayrou ont préféré le pire. On le constate aujourd’hui.

Nicolas Sarkozy était battu de peu par un candidat dont l’unique programme était de l’empêcher de continuer. Il nous fallait un homme fort, un irrésolu lui succède. Nous avions besoin de gens expérimentés, ce sont des amateurs qui ont pris la place. Ce 6 mai, le président quittait la scène sur un discours d’une grande dignité, sain, fort, républicain, une déclaration que seul les hommes d’état sont capables de produire. Il quittait le pouvoir après un quinquennat chahuté comme jamais par une avalanche de crises. Les Français n’ont pas eu la conscience de se rendre compte à quel point sa politique les avait protégés. Maintenant, on sait.

Nous pouvons être tristes, en ce 6 mai 2013. Que de rendez-vous manqués en un an ! Tristes de voir toutes les réformes si difficiles à faire avaliser, mises à mal par le pouvoir actuel, non parce qu’elles sont inefficaces, mais par idéologie ou pour répondre à des lobbies. Oui, un an après, nous ne pouvons avoir que des regrets.

L’état actuel de la France est inquiétant.

Les conditions d’un retour à la croissance, sans quoi le chômage ne reculera pas, sont loin d’être réunies. La ponction fiscale pratiquée sur les créateurs de richesse a atteint le niveau d’asphyxie : les prélèvements sur les entreprises sont une fois et demie plus élevés que la moyenne européenne, l’imposition sur les plus-values l’est deux à deux fois et demie. Le taux de marge des entreprises est au plus bas (28%) tandis que les faillites explosent. Quand on est dans une économie ouverte, cette approche ne peut produire que des catastrophes. L’investissement productif est cassé, comme on peut l’observer trimestre après trimestre. Or, la faiblesse des profits d’aujourd’hui fait la pénurie d’investissements de demain qui fera le chômage d’après-demain…

Le choix de réduire les déficits publics essentiellement par l’impôt, dans un pays déjà champion des prélèvements obligatoires, est la source principale de notre perte de compétitivité par son caractère excessif. Le sérieux budgétaire du gouvernement n’est qu’une illusion : il suffit d’observer que le dérapage du budget 2012 vient principalement des dépenses. Nous sommes passés du déclin relatif au déclin absolu, à cause du déni de la crise. Le choc fiscal de 2% du PIB  nous a fait passer d’une croissance de 1,7 à 2% à la récession. Tous les moteurs de l’activité sont inversés avec le recul simultané  de la consommation  sous l’effet de la baisse historique du pouvoir d’achat (- 0,4%), de l’investissement (- 3%) et des exportations. La courbe du chômage atteint des sommets record. Illusion qui transparait aussi  dans l’augmentation du déficit public qui atteindra 4% en 2013 et la dette qui s’envolera jusqu’à 95% du PIB au lieu des 90% où elle devait être contenue. Bref, « Moi, Président, j’ai plongé durablement l’économie française dans la déflation… »

La France n’a pas de cap.

Ces déficits nous ont forcés à demander un délai de grâce pour les réduire. Et voilà, cerise sur le gâteau, qu’on assiste au débat surréaliste très franco-français sur l’austérité qui nécessiterait d’urgence une pause. Au moment où l’on célèbre cet anniversaire lugubre de l’an 1 du Hollandisme, marqué paraît-il par des choix économiques d’une hardiesse sans pareil, nous offrons au monde qui nous regarde médusé, le spectacle d’un pays qui refuse obstinément de voir la réalité telle qu’elle est. Il est vrai qu’au sein du gouvernement les factions s’affrontent ouvertement au mépris des intérêts de la nation. Quant au groupe parlementaire socialiste il est entré dans une rébellion anarchique alimenté par les soubresauts éruptifs de ses différentes composantes. Le pouvoir donne une image assez proche de celle d’un gouvernement de la quatrième république. On s’étonne ensuite que sa politique soit illisible.

Ecrasée par un secteur public démesuré et prisonnière d’un modèle social qui la ruine, la France n’a engagé aucune réforme en profondeur que lui réclament à cor et à cri les Européens. Le nombre des fonctionnaires reste extravaguant, le mille-feuilles des collectivités n’est pas amendé, les prestations sociales restent d’une générosité largement au-dessus de nos moyens et continuent d’étouffer les entreprises sous les charges. Et ne parlons pas du maquis réglementaire et de l’ineptie des 35H qui continuent de coûter 20 milliards par an. Et bien pis, on se paie le luxe de faire un procès à l’Allemagne qui serait à l’origine de tous nos maux pour avoir eu le courage de s’adapter à la mondialisation il y a dix ans. Alors que c’est elle qui a raison. Voulue et réalisée par De Gaulle et Adenauer, la réconciliation franco-allemande est le cœur et le ciment de l’Europe. Quoi qu’on en dise, François Hollande est le premier Président à porter un coup à l’entente historique entre la France et l’Allemagne.

« Moi, Président de la République… »

Tout le monde se souvient de la belle anaphore du débat avec Nicolas Sarkozy. Elle revient dans la poire du Président comme un boomerang. En voilà la nouvelle version, un an après : « Moi, président de la République, j’ai transformé la France en bateau à la dérive, par mon indécision et mon double langage , Moi, président de la République, je n’ai pas fait de mon Premier Ministre un collaborateur, j’ai dissous ses fonctions en les confiant à un ectoplasme, Moi, président de la République, j’ai nommé un fraudeur patenté comme ministre du Budget, Moi, président de la République, j’ai recouru au spoil système systématique et nommé mes camarades de la promotion Voltaire à tous les postes clés , Moi, président de la République, j’ai accepté de ratifier un traité budgétaire européen que je n’avais cessé de dénoncer, Moi, président de la République, je n’ai cessé de cultiver la haine contre les riches et ai profondément divisé la nation en déstabilisant la famille. J’ai divisé l’Europe et marginalisé la France dans le monde du fait de son déclin économique dont je suis grandement responsable »…

Nous sommes très loin du compte. La France prend la tête de l’Europe du sud, celle du chômage et de la pauvreté.

Tout reste à faire !

 

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