HISTOIRE
LA MANIF’, SUITE … ET PAS FIN !
SI CROISSANCE M’ETAIT CONTEE …

CETTE SUPER CRISE QUI NOUS PEND AU NEZ

 

Banques centrales politique monétaire001

La bourse de Paris retrouve de la volatilité après une période d’euphorie qui lui avait permis de renouer avec les 4000 points. Cette inflation des valeurs financières, toute petite à côté de celle que connait Wall Street, repose en fait sur un énorme excès de liquidités alimenté par toutes les grandes banques centrales. Six des sept banques centrales des pays du G7 ont adopté une politique non conventionnelle, basée sur l’injection massive de liquidités, avec pour but de favoriser la reprise économique et de lutter contre la déflation.

Une stratégie très risquée.

Le contraste est en effet saisissant entre le monde réel et celui des boursiers. Pendant que la récession sévit, avec le chômage, les marges des entreprises au plus bas, le moral des ménages en berne, donc une économie au ralenti dont on ne voit pas d’évolution positive, on observe un rebond boursier de 15% depuis septembre. Un optimisme du CAC 40 qui tranche avec le contexte national. La raison en est bien simple : nos grandes entreprises font leurs affaires sur le marché mondial et en touchent les dividendes, et ne sont donc que peu affectées par la conjoncture nationale et européenne. Notre indice phare doit sa remontée à la montagne de cash jetée par les banques centrales américaine, japonaise, britannique, sur le système financier pour maintenir les taux d’intérêts au plus bas et relancer l’activité. Une manne dont les entreprises récupèrent une infime partie mais qui suffit à provoquer le rebond.

Le pari des banquiers centraux repose sur la reprise économique que l’afflux des capitaux est censé générer. Ils espèrent qu’elle sera suffisamment vigoureuse au Japon et aux Etats-Unis pour absorber le surplus de liquidités en toute sécurité. C’est un pari a plusieurs milliers de milliards de dollars sur l’économie mondiale ! Sinon ils n’auront fait qu’alimenter une énorme bulle dont l’explosion rangera celle des « subprimes » au rang d’aimable plaisanterie.

Une gigantesque « trappe à liquidités »

Or, la baisse des taux n’a pas permis aux banques de prêter plus à leurs clients. Ainsi, la demande de prêts des entreprises en zone euro a reculé de 25% au quatrième trimestre 2012 et le mouvement s’est prolongé au premier trimestre 2013.Pourtant, jamais les taux d’intérêts n’ont été aussi bas. On a l’impression que tels des médecins contraints d’augmenter la dose de morphine à un mourant, les banques centrales sont prisonnières de leur propre piège : selon le FMI, la Fed et la Banque du Japon détiennent 10% de la dette de leur gouvernement, la banque d’Angleterre 25%.  Ce qui est grave, c’est que les taux bas, s’ils ont permis d’éviter une catastrophe économique mondiale, en revanche n’ont pas du tout permis aux pays développés de sortir de la récession. Ils ont surtout alimenté une gigantesque « trappe à liquidités » dont les injections n’ont plus aucun effet sur l’économie réelle. L’autre inconvénient c’est que cet excès de liquidités pousse à la dépense publique et ne résout en rien le problème de l’endettement des états. Un cercle vicieux. Avec un déséquilibre des marchés de change qui déstabilise les marchés des pays émergents.

Il a suffi que deux mauvaises nouvelles tombent pour que la panique s’empare des marchés. La première c’est le discours du patron de la Fed, qui cherche à sortir de la politique dans laquelle il s’est lancé avec la possible remontée du taux de la Fed. L’autre, plus inquiétant, c’est le mauvais indicateur manufacturier de la Chine qui semble annoncer une baisse de croissance prolongée. La fin d’une politique accommodante de la Fed associée à un ralentissement brutal de l’économie chinoise, rappellent les investisseurs à la réalité. La banque centrale la plus puissante au monde pourrait commencer à réduire « la voilure » à l’automne, en annonçant un ralentissement de ses achats d’actifs qui s’élèvent actuellement à 85 milliards de dollars chaque mois. Un coup dur pour les emprunts d’état américains bénéficiaires directs du programme d’achats. Quant à l’économie chinoise, nul n’ignore qu’elle est le moteur de l’économie mondiale. Le coup froid sur les marchés a fait dévisser la bourse de Tokyo de 7,32% et le CAC 40 est repassé sous les 4000 points.

Les effets escomptés sont loin d’être au rendez-vous.

La crise nous pend au nez d’autant plus que le Japon a fait un pari très risqué avec sa forte dévaluation du yen. Elle n’a pas permis de relancer solidement l’économie malgré le financement par la dette de chantiers publics. Malgré un recul de 22% du Yen par rapport au dollar, les entreprises nipponnes ne connaissent pas de poussée significative de leur activité et les exportations ont reculé en terme réel ainsi qu’en volume. L’absence de commandes des clients européens se fait douloureusement sentir.

Cet excès de liquidités gonfle une bulle sur les obligations publiques, puisque les taux d’intérêts à long terme sont au plus bas et une bulle sur les actions avec les indices boursiers qui battent des records à commencer par le Dow Jones. Comme on le voit, tous les ingrédients sont réunis pour une nouvelle crise financière mondiale. La question n’est pas de savoir si elle se produira. Elle est plutôt de savoir quand. Le capitaine du pédalo ferait bien de se préparer pour la tempête.

 

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