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ECOLE : LE GRAND BOND EN ARRIERE

LES OUTRANCES DU « HOLLANDE-BASHING »

  Marianne une   Le point une 26 sept    L'Express une 10 oct  ...

J’ai suffisamment dénoncé ici, parfois avec colère, les excès des médias contre Nicolas Sarkozy. Des attaques le plus souvent injustifiées, jetant à la tête du public des faits dérisoires pour en faire l’essentiel. Bien instrumentalisés, ces excès ont fini par faire croire aux Français à un autre personnage que celui de la réalité, que quelques-uns dont je fais partie, connaissent bien. Il a suffi de quelques erreurs de comportements, certes bien imprudentes, pour que tout son mandat en soit infecté et affecté. Et pourtant, le diable d’homme a bien failli l’emporter à la présidentielle. Pourtant, la tension que ces médias avaient entretenue à son sujet était telle que j’en étais arrivé à craindre sa réélection, imaginant les difficultés qu’on aurait sans doute multipliées s’il l’avait emporté d’une courte tête. Et le 7 mai, j’ai accueilli la défaite avec un double sentiment étrangement mêlé d’accablement et de soulagement. Après tout, elle était plus qu’honorable et Nicolas Sarkozy nous a gratifiés d’une sortie d’une rare élégance, propre aux grands hommes.

Après Sarko, Hollande.

Aujourd’hui, on assiste au même spectacle. Mais cette fois-ci c’est Hollande qui est dans le collimateur.  Et depuis début septembre, les hebdos n’y vont pas de main morte : Marianne titre cette semaine : « l’incapable de la république », mais on a eu l’Express « impôts, comment il va nous assommer », Le Point « Qu’est-ce qui cloche ? », le Nouvel Obs « Sont-ils si nuls ? » … J’en passe et des meilleurs.  Derrière ces titres caricaturaux il y a bien sûr des articles argumentés et construits, mais combien les lisent.

La principale motivation de ces jugements expéditifs, c’est le souci de se démarquer d’un pouvoir qu’il n’y a pas encore si longtemps, on encensait. La presse de droite nous la joue logiquement sur le ton « on vous l’avait bien dit », et c’est de bonne guerre. Celle de gauche, elle, cherche à s’affranchir  des nouveaux gouvernants pour garder ses lecteurs, en maintenant une distance critique. On ne sait jamais, avec la crise …

Le pouvoir perd sur les deux tableaux.

Car, évidemment, confronté aux difficultés immenses de la gestion, le gouvernement ne peut que prêter le flan(by) à deux sortes de critiques diamétralement opposées. Il mécontente forcément sa gauche et les écolos en n’allant pas aussi loin dans ses décisions que ceux-ci le souhaiteraient, pour cause de limites imposées par les équilibres économiques et financiers et surtout celles du cadre européen, comme on vient de le vivre avec le traité qu’il faut bien ratifier. Il ne convaincra pas davantage à droite pour laquelle toutes les décisions prises vont dans le mauvais sens. Il perd donc sur les deux tableaux et cela explique la chute dans les sondages.

En fait, il y a une réalité toute simple, qui n’a rien à voir avec l’idéologie ou les doctrines : la crise condamne les gouvernements en place. En France, elle n’a fait qu’une bouchée de la « normalité » du président.

Un "bashing" aux conséquences imprévisibles.

Ces attaques, si elles me procurent d’abord un certain plaisir avec un goût de revanche, ne me satisfont pourtant pas vraiment. Pour deux raisons.

La première c’est que je trouve déplorable, aujourd’hui comme hier, qu’on s’en prenne ainsi au Président de la République. Que sur mon blog, je m’amuse à la caricature et au dénigrement, qui, comme on sait n’est jamais de bonne foi, cela ne prête pas à conséquence. Nous sommes au pays de Voltaire. La satire fait partie du jeu. Pour les médias officiels, je persiste à penser qu’une certaine retenue, qui n’empêche pas la critique, devrait être respectée. Le Hollande-bashing, après le Sarko-bashing, c’est suspect. On sent la volonté de vendre du papier et tant pis si la République en prend un coup au passage.

Et c’est la deuxième raison. Ces attaques dévalorisantes sont propres à démoraliser les Français qui ne lisent guère mais qui voient les titres dans les kiosques. Il en ressort un climat navrant : tous nos gouvernants sont des incapables. Au bout du compte, c’est le vote extrême qui ramassera la mise. Je ne suis pas certain que c’est ce que recherchent les plumitifs qui noircissent les colonnes de ces médias.

La crise peut déboucher sur la révolte.

La Constitution met le Président à l’abri, normalement pendant cinq ans. Mais s’il était malin, et on sait qu’il l’est, il devrait admettre que, à force de se retrancher derrière les erreurs monumentales qu’il attribue sans réserves à son prédécesseur, il applique une politique qui s’éloigne du fond et se rapproche du superficiel. Il ferait mieux de reconnaître, ne serait-ce qu’au nom de l’équité, que son adversaire n’a pas toujours eu tort. On voit bien que les gages qu’il tente de donner ne satisfont pas les gens de gauche, encore moins ceux de droite et les patrons. Prenons garde qu’au détour d’une aggravation de la situation, la solidité de nos institutions ne soit pas suffisante pour endiguer la révolte. Avec le "bashing" premanent, les médias en préparent le terrain.

Puissance d’une crise exceptionnelle qui fabrique des idoles, puis les consume !

 

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