HISTOIRE
Éric Woerth : “J’assume la méthode de la RGPP”
PANORAMA HEBDO

CHRONIQUE D’UN NAUFRAGE ANNONCE…

Contribuable détroussé

« Si la fortune vient en dormant, ça n’empêche pas les emmerdeurs de venir au réveil ! »

                                                                                        Pierre Dac.

 

J’ai regardé notre premier « sinistre » l’autre soir sur la 2. Une prestation suivie par seulement trois millions de téléspectateurs. A sa cuisine amère, les Français ont préféré « masterchief ». On les comprend. Avec beaucoup d’énergie il a tenté de convaincre son auditoire du bienfondé de sa politique. Convaincu de ses dogmes, ça, il l’est. Jusqu’à l’aveuglement : les méchants riches et les braves pauvres ont été servis au nom du « juste » effort. Voilà un discours préfabriqué par des années de schémas mentaux sans cesse répétés, débité avec un lyrisme qui prend parfois des accents religieux. Pathétique !!  Parce que côté réalité, on est loin du compte : quand il s’agit de répondre aux questions précises, la langue de bois revient au galop. Au point que Hélène Jouan de France Inter le jugera « obscur ». Bref, le « sombre » Ayrault prêche dans le désert.

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’un budget biaisé, pour lequel on veut nous faire croire que seuls les riches paieront, alors que déjà, avec le gel du barême de l’impôt, la plupart des revenus seront touchés. Et je n’entre pas dans le détail.

Il s’agit d’un prélèvement intenable, construit sur une hypothèse de croissance surévaluée, qui nécessitera de trouver de nouvelles recettes avant l’été 2013. Hypothèse d’autant plus irréaliste que la récession est engagée et que le prélèvement de 20 milliards d’euros, après les 7 milliards du début de l’été et les 19 milliards votés par le gouvernement Fillon, provoquera un choc fiscal fatal à la croissance. A tout cela viennent s’ajouter les taxes supplémentaires pour financer le déficit des comptes sociaux, et ce n’est pas de la « petite bière » : 4 milliards qui vont toucher, pêle-mêle, les retraités, la taxe sur la bière, la taxe audiovisuelle, les auto-entrepreneurs, etc… qui comme chacun sait, sont des « riches » !

Il s’agit d’un objectif, dans ces conditions, qui se révélera rapidement inaccessible. Il est illusoire avec de tels moyens d’imaginer faire redescendre le déficit dans les 3% qui est pourtant un engagement devant nos partenaires européens. Pour la simple raison que le budget refuse de faire diminuer réellement les dépenses : la preuve, il y aura 6000 fonctionnaires de plus, et un solde en augmentation de 6 milliards d’euros. Les 10 milliards d’économie portent sur des investissements reportés et sur des dépenses auxquelles on renonce. Dramatique. Il aurait fallu faire 20 milliards d’économies.

On est loin de l’effort de rigueur exemplaire sur lequel s’est achevé le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui était parvenu à diminuer le volume structurel de la dépense publique.

La croissance en berne.

Ce gouvernement peut proclamer que les hausses d’impôts sont concentrées sur les riches. C’est une argutie politique sans valeur économique, faite pour faire avaler la pilule au bons croyants de gauche appelés à mettre la main au portefeuille : le paravent de la justice qui cache la misère, car on n’a jamais vu qu’appauvrir les riches enrichissait les pauvres.

En France le choc de défiance est tel que tous les moteurs de l’activité sont au point mort. La consommation est durablement bridée par l’impératif du désendettement et les hausses d’impôts. L’investissement stagne au rythme de la baisse des profits des entreprises qui vont supporter 10 milliards de taxes supplémentaires, et croire qu’en frappant les « grosses » on ne touche pas les petites c’est méconnaitre le fonctionnement de l’économie. Les exportations se sont écroulées en même temps que notre compétitivité s’étiolait, ce qui se traduit par un déficit commercial record. Voilà donc notre croissance sans aucun moteur : elle est en berne.

Une impasse économique et budgétaire.

Avec ce gouvernement, le capital est en ligne de mire en permanence au point qu’on se demande qui pourrait bien avoir envie de venir investir chez nous. La France cède peu à peu son patrimoine, qu’il s’agisse du capital de ses grandes entreprises, de ses marques, de ses actifs immobiliers ou de son épargne. Et on ne peut plus compter sur l’endettement extérieur qui finance notre double déficit public et commercial, puisqu’il faut songer d’urgence à l’endiguer.

Le croisement des courbes de l’envolée de la dette et de la stagnation de l’activité par l’effondrement de l’appareil productif rend inéluctable, à brève échéance, une hausse brutale des taux d’intérêt, comme en Italie et en Espagne. Le phénomène sera aggravé dès 2013 par le fait que notre pays sera le plus gros emprunteur de la zone euro. Le budget que l’on s’apprête à voter pourrait bien être le coup de grâce décisif. La trêve dont le pays bénéficie sur le front de ces taux aura été de courte durée.

Certains prédisent déjà que le chômage va s’aggraver dans des proportions inquiétantes. Forcément.

Non, l’avenir n’est pas rose.

 

 

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