HISTOIRE
Previous month:
août 2012
Next month:
octobre 2012

Éric Woerth : “J’assume la méthode de la RGPP”

Eric Woerth rgpp

Voilà une interview qui tombe à pic ! Parue dans "Acteurs publics" je vous la livre intégralement.

 

Face au bilan mitigé de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) tiré par l’audit des corps d’inspection, le député UMP de l’Oise et ancien ministre du Budget défend la démarche de réforme de l’État qu’il a portée sous Nicolas Sarkozy. D'après lui, les mesures de la RGPP “traînaient dans les tiroirs des ministères depuis des années” et une trop large concertation aurait conduit à l’immobilisme.

Quel regard portez-vous sur le récent rapport des corps d’inspection des ministères des Finances, des Affaires sociales et de l’Intérieur qui critique la méthode de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) ?
C’est une forme d’autocritique, puisque les corps d’inspection étaient au cœur de la démarche RGPP. Des membres de toutes les inspections ont travaillé sur tous les champs abordés par la RGPP et la plupart des mesures se sont inspirées de leurs analyses passées. Le rapport est d’ailleurs très peu critique sur le fond des réformes et valide le chiffrage de 12 milliards d’euros d’économies que nous avions annoncées. Ce n’est pas une petite somme !

Le rapport critique une démarche fourre-tout qui mélange économies de bouts de chandelle et vastes réorganisations…
Sur les 500 mesures, il est vrai qu’il y a des réformes très diverses. Certaines sont anecdotiques, d’autres concernent des chantiers gigantesques, à l’image de la refonte de la carte judiciaire, des bases de défense ou de la fusion des centres des impôts et des trésoreries. Mais je récuse la critique selon laquelle certaines mesures auraient visé des économies de court terme. Tous les gains dégagés proviennent de restructurations durables.

L’absence de concertation est également dénoncée...
Il s’agit d’un reproche récurrent fait à la RGPP. Je vais vous surprendre, mais j’assume pleinement la méthode choisie. La réforme de l’État a été le sujet de quantité de rapports aussitôt enterrés. La RGPP a été un processus de décision qui a concrétisé des réorganisations qui traînaient dans les tiroirs des ministères parfois depuis des années. L’idée de placer un comité resserré à l’Élysée pour suivre les réformes a été mûrement réfléchie et a été la clé du succès. Certes, les parlementaires n’y ont pas été pleinement associés, mais la plupart des mesures ne relevaient pas de la loi et, après tout, le gouvernement a toute la légitimité pour réorganiser lui-même son administration.

N’aurait-il pas fallu donner davantage la parole aux fonctionnaires ?
Encore une fois, la grande majorité des mesures de la RGPP avait été préconisée dans des rapports rédigés par des hauts fonctionnaires. Ce qui manquait, c’était une autorité au sommet de l’État qui impulse le changement et s’assure qu’il ne se perde pas dans les sables. Si nous avions demandé leur avis à chacun des 2,5 millions de fonctionnaires de l’État, nous y serions encore ! On ne réforme pas la France en consultant tout le monde sur tout. Cela étant, chaque ministre était libre de consulter qui il voulait et de proposer les mesures les plus adéquates. De même, contrairement à ce qui est dit, la réforme des services déconcentrés a été précédée de consultations locales menées par les préfets.

Le recours à des cabinets de conseil pour environ 46 millions d’euros par an était-il vraiment nécessaire ?
Traditionnellement, certains hauts fonctionnaires critiquent le recours aux consultants en sous-entendant que les corps d’inspection peuvent réaliser gratuitement des audits de meilleure qualité. Je pense à l’inverse que l’apport des consultants est déterminant pour réussir la réforme de l’État. Ils apportent des méthodes utilisées dans le privé et ils ont l’avantage d’échapper aux conflits de pouvoir entre administrations ou grands corps de la fonction publique.

Bref, la RGPP est un sans-faute…
Le point faible a été de se concentrer sur la seule organisation de l’État et de ne pas réaliser une véritable revue générale des politiques publiques qui prenne en compte les prestations sociales et les collectivités territoriales. Cela s’explique par deux raisons. D’abord, la crise de 2008 nous a forcés à revoir nos priorités et à mobiliser l’administration contre la récession et le chômage. Ensuite, le comité resserré de la RGPP n’était pas adapté pour décider de réformes profondes comme la modification du temps de présence des enseignants ou le versement des allocations familiales sous conditions de ressources. Ce type de sujets se situe au cœur du modèle social français et doit, pour le coup, faire l’objet de concertation en profondeur par chaque ministre.

Le gouvernement Ayrault lie la réforme de l’État et la décentralisation. Qu’en pensez-vous ?
Si l’objectif est de répondre à la question “qui fait quoi ?” entre l’État et les collectivités, je l’approuve. D’autant plus que la RGPP posait la même question… Mais lier décentralisation et réforme de l’État n’est pas une bonne idée à mon sens, car cela conduit à transférer des compétences de l’État vers les collectivités locales sans réfléchir au fond des politiques publiques. Ce qui est une manière de contourner les vrais problèmes.

Propos recueillis par Laurent Fargues

 

 


10 ET PLUS DE CHUTE !

 

Hollande officiel

Pris au piège de ses promesses intenables, à commencer par celle de ne rien promettre qui ne puisse être tenu, le rendez-vous de la rentrée ne pouvait déboucher que sur la désillusion des Français qui avaient cru à notre « Nimbus1er » dit « le normal ».

La crise ne lui facilite pas les affaires. Mais elle ne les a pas facilitées non plus à Sarko. Gageons donc que la cote du Président va rapidement rejoindre l’enfer de la popularité à 25%, voire moins. C’est que la tenaille verte et rouge se referme sur lui et ne lui laisse aucun répit. Les Verts en s’opposant massivement au vote du traité de stabilité, les rouges mélenchonniens en dénonçant « le gouvernement de manchots ».  Sa prestation télévisée n’a rien changé. Quand j’y repense, je me dis, comme Pierre Dac, que « la télévision est (vraiment) faite pour ceux qui, n’ayant rien à dire, tiennent absolument à le faire savoir ». Bref, il aura beau communiquer sur l’absence de baguette magique ou le besoin de temps pour travailler, rien n’y fera : le Président n’est plus cru, il est cuit !

Les Français ne sont pas dupes. Ils savent qu’ils vont en prendre plein la poire. Et pas que les riches. Les vingt impôts et taxes qui vont rapporter 20 milliards d’euros dans le budget 2013 sont le prélude à un effort fiscal bien plus important qu’il faudra fournir, d’autant plus impérativement que la récession ajoutera ses effets dévastateurs. Dans le même temps les ministres rivalisent d’ardeur pour plomber l’ambiance et la crédibilité d’un gouvernement qui peine à faire sérieux. C’est curieux comme nos dirigeants pensent pouvoir agir en toute impunité et sont capables de s’étonner naïvement en constatant que la connerie effectuée en catimini réapparaît au grand jour un peu plus tard, comme un cadavre remontant à la surface de l’eau. C’est Fabius qui se paient des toiles à 85 000 euros pour décorer son ministère. C’est Valls qui veut « améliorer les résultats sans faire du chiffre » (sic). C’est Peillon qui annonce 40 000 recrutements l’année prochaine alors qu’il n’y a pas un sou en caisse ce qui revient à dire « payons à crédit »… Et que dire du rôle des écologistes qui soutiennent l’action du gouvernement comme la corde soutien le pendu. Quand les verts sont dans le fruit, généralement il pourrit.

Et voilà-t-y pas que la TVA sociale revient en loucedé. Par petites touches. La quadrature du cercle « fiascal » (contraction de fiasco et fiscal) y conduit inexorablement. Elle s’imposera dès lors qu’on décidera de créer « un vrai choc de compétitivité » pour lequel il faut au moins 40 milliards d’euros.

Voilà de quoi donner du grain à moudre à l’opposition. La plus virulente, comme il se doit, c’est l’extrême droite : toutes les maladresses gouvernementales lui profitent, plus l’aggravation de la crise. Sécurité, vote des étrangers, islamisme, autant de sujets qui lui sont familiers et sur lesquels la Jeanne d’Arc de pacotille excelle. A l’UMP on ne chôme pas non plus. Le duel qui s’est engagé en François et Jean-François pour la gouvernance du parti les conduit à une surenchère finalement bienvenue dans ce contexte. On ne va tout de même pas se gêner pour rappeler à nos petits copains ce qu’ils disaient avant d’être aux affaires. Même Borloo, « l’écartelé du centre » y va de sa diatribe, c’est tout dire.

La SNCF veut baisser ses prix en baissant ses coûts. On aura tout vu !

Nos gouvernants feraient bien de s’inspirer de cette ambition.

 


CARNET SLOVAQUE

 

Présidence normale : elle aura fait long feu. Et c'est l'homme de l'ombre qui le dit, le sombre Ayrault. Il a constaté que contrairement à "moi, président, je ne traiterai pas mon premier ministre de collaborateur", c'est bien le rôle qu'il joue aujourd'hui. Tous les faits et gestes de notre nimbus juste et national s'inscrivent dans la vraie "normalité" : il prend l'avion et n'emmerde plus les Français qui voyagent en train, il passe un contrat pour faire des sondages, il fait des visites en province pour occuper le terrain, il passe son temps à faire des annonces... et va même jusqu'à transformer le jour en nuit quand il passe dans le 20h de TF1 ! 

Les perles du Désir : désigné par trois militants, Hollande, Ayrault et Aubry, Harlem PS-trotter enfile perle sur perle . La meilleure : "en 100 jours, le PS a fait plus de bien aux Français que Sarkozy en 5 ans". Voilà du "brutal" ! Comme quoi du Désir à la réalité, il y a une marge. Surtout quand on est engagé dans un processus de "démocratie réduite au laquais".

Ecologogogie : C'est incroyable comme une conférence vaseuse peut s'avérer politiquement incontournable dès lors qu'on y adosse le thème du "développement durable", enrichi de "l'écocitoyenneté" et fondé sur la "solidarité", de quoi nous assurer la "transition écologique". Avec la dernière du genre on a touché le jackpot de l'irresponsabilité et de la démagogie. Rien à voir avec le Grenelle. On a assisté à une grand'messe intellectuelle où les pros du verbiage vert ont multiplié les propositions incohérentes et irresponsables, avec le plus grand sérieux du monde de ceux qui ont la vérité révélée.

Portes ouvertes : Peillon fait souffler un grand vent dans l'Education en enfonçant toutes les portes ouvertes. Créer un observatoire qui existe déjà, rallonger l'année scolaire en ajoutant deux jours de vacances de plus, promouvoir dans la morale le principe de l'égalité homme-femme, ... et autres poncifs. Il n'y a que pour les salaires que la porte reste fermé. On ne peut pas tout avoir : plus de prof et plus d'argent.

Feue l'union : ceux qui rêvaient d'union de la gauche ne verront pas leur rêve exaucé. A la fête de l'Huma, la venimeuse Najat s'est fait copieusement huer. Le traité de stabilité est bien le sujet de la discorde, entre autre.

Décentralisation : la gauche veut réintroduire la clause de compétence générale, celle qui a conduit à la gabegie financière des guichets multiples et des financements croisés. C'est tragique ! Mais voilà de quoi assurer l'avenir de nos potentats locaux en quête de survie. Le retour de l'illisible, de l'embrouille et de la combine.

Sarkonostalgie : devant l'incurie du pouvoir actuel, les Français commencent à se réveiller. Ils sont déjà 44% à penser que l'ancien président ferait mieux que l'actuel.  

Haro sur Maastricht : 64% des Français ne revoteraient pas le traité qui a institué l'Union. Voilà à quoi ont conduit le laxisme financier et la démagogie de nos gouvernants. Comme si l'Europe était la cause de tous nos maux, alors qu'elle les a atténués. Comme gâchis, on ne fait pas mieux. Mais c'est une réalité qu'il va bien falloir prendre en compte en combattant vigoureusement le "nonisme".

Cadavre ressuscité : Borloo rêve de fédérer les centres pour en faire une force capable de participer à des coalitions. Un centre à géométrie variable, ou troisième force... On a déjà connu autrefois avec le MRP. Mais c'était au temps de la IVème république, du scrutin proportionnel et du jeu de massacre des gouvernements. Non, merci !

 

 

 


FAIRE DU SARKO SANS LE DIRE ?

 

Les marges de manoeuvre sont minces pour tous les gouvernements. La conjoncture  morose n'arrange pas les choses. Et voilà la gauche prise au piège de ses promesses intenables, de ses croyances et de ses dogmes idéologiques confrontés à une réalité qui exige des décisions autrement plus concrètes et réalistes.

Si on excepte la névrose de la "chasse aux riches" qui se traduit par des choix idiots et contreproductifs en matière de fiscalité, uniquement pour l'affichage comme la mise en oeuvre de la tranche à 75% qui ne rapportera que des clopinettes, à quoi assiste-t-on ? Eh bien je vais vous le dire.

Roms, compétitivité, sécurité, rapports avec l'Allemagne, traité européen, poursuite des réformes ... les sujets ne manquent pas pour lesquels  les actes ressemblent étrangement à la poursuite d'une politique qui était pourtant dénoncée naguère avec virulence ! Mais taisons-nous. Ne dites pas au bon peuple de gauche que Sarkozy avait raison, il croit que "je suis de gauche"

Roms : on poursuit les explusions et on négocie avec Bucarest. Déjà vu.

Compétitivité : il faut redonner des marges de manoeuvre à nos entreprises. On va privilégier les PME et renforcer les capacités bancaires à l'investissement. Continuité . Dommage qu'on ait alourdi les charges au passage. La prise de conscience niée jusqu'à maintenant : le coût du travail est le problème !

Sécurité : inutile d'épiloguer. Le ministre de l'Intérieur est une copie pas trop mal réussie d'un certain Nicolas dans le même rôle.

Allemagne : impossible de se fâcher avec Merkel, le tandem franco-allemand reste sur les mêmes bases : la rigueur d'abord... rien de changé.

Traité européen : il sera voté en l'état, à la virgule près. Il n'y a que les ministres de gauche et les dirigeants du PS qui essaient de croire que le volet croissance a été ajouté. Rien d'autre que ce qui était prévu dans le traité signé en décembre.

Cela n'empêche pas que nombre de décisions ou de projets sont stupides.

Stupide la décision de fermer la centrale de Fessenheim en 2016. Ou bien on la ferme tout de suite, et on ne fait pas les travaux de renforcement de sa sécurité, ou bien on les fait, mais alors on respecte le délai d'amortissement des millions d'euros dépensés. Problème : impossible d'attendre 2016 sans rien faire.

Stupide la volonté de défaire la loi sur la décentralisation alors que le "playmobile" proclame la nécessité d'un nouvel acte pour supprimer les "doublons" administratifs.

Stupide le choix d'alourdir les impôts qui pèseront sur les ménages et les entreprises, mettant un frein de plus à la reprise de la croissance.

Stupides les pressions montebouriennes dans le dossier PSA, qui peuvent faire capoter les négociations avec GM...

Stupide le relèvement du plafond du livret A, alors qu'il reste 40 milliards disponibles. Autant d'argent que les banques n'auront pas pour financer les projets des particuliers et des entreprises...

Stupides les "emplois d'avenir" qui vont surtout atterrir dans les fonctions publiques et les emplois non productifs. Des milliards dépensés qui ne financeront pas les emplois vrais.

Et des résultats contradictoires à en attendre : on soutient des entreprises moribondes et on pourrit la vie de celles qui se portent bien. On veut des entreprises mais on chasse les entrepreneurs. Avec à la clé des centaines de milliers de chômeurs supplémentaires.

La conséquence, on la connaît : il suffit de lire l'ordonnance du Dr Migaud. Elle contient des remèdes gratinés. On aura l'occasion d'y revenir.

 

 

 


L'ETRE ET LE NEANT

 

Vu de loin, la politique française parait bien minable. 

Pendant cinq ans nous nous étions habitués à la réactivité du Président et du gouvernement face aux événements et aux crises successives qui ont secoué la planète et touché la France, déclenchant crise financière, puis économique et enfin sociale. Tout le monde a souligné la gestion exemplaire des conséquences par Nicolas Sarkozy. Son action internationale a posé les fondements de la gestion au niveau mondial et européen : G20, sommets de l'UE, avec les accords qui en ont découlé. On a alors parlé d'hyper-activité. Il fallait bien ça pour que notre pays tienne son rang. Et il l'a tenu. Les Français s'y étaient habitué. Au point qu'aujourd'hui ...

Depuis le mois de mai, un vide vertigineux a fait suite. Le vide après le trop plein. L'être et le néant. C'est que le "président normal" ne remplit pas du tout l'espace auquel l'opinion s'est habituée. Les vacances ont paru surréalistes alors que l'actualité nationale et internationale continuait à alimenter les médias. Un président qui passe son temps sur les plages avec sa favorite à signer des autographes et un gouvernement aux abonnés absents, qui fait dire à un ministre, que le premier d'entre eux devrait descendre de son "camping car"... Le sentiment dominant prend corps que la France est gouvernée par un "capitaine de pédalo".

Il est difficile de succéder à un président comme Sarkozy. Quoi qu'il fasse, son successeur est obligé de mettre ses pieds dans les pas de son prédécesseur. Qu'il s'en défausse, comme quand il joue la comédie de la "normalité", ou qu'il l'imite comme hier soir à la télé, Sarkozy reste la référence, tantôt muette, tantôt explicite.

Et ce n'est pas la prestation d'hier soir qui peut changer la donne et qui le fera exister. Après avoir détricoté les mesures prises par le gouvernement de François Fillon qui étaient susceptibles de relancer ou de maintenir l'activité de notre pays, Monsieur Hollande, surpris d'être en chute libre dans l'opinion, vient nous causer gravement dans la petite lucarne. Pour nous dire quoi ? Qu'il a les choses en main et que la gravité de la crise oblige à repousser le "changement" à dans deux ans. Il ressort que le pire est à craindre : ses propositions pour trouver les 30 milliards nécessaires pour garder le cap des 3% de déficit répartissant les économies de dépenses à raison de 10 milliards non détaillées, et 20 milliards d'impôts supplémentaires sur les entreprises et les contribuables les plus aisés, ne tiennent pas la route. Il ment aux Français !

Il ment en calant ses prévisions sur 0,8% de croissance. Il faudra bien plus de 30 milliards.

Il ment quand il affirme que seuls les "riches" paieront : tous les contribuables sont concernés et il ment aussi sur la tranche de 75% qui ne concerne plus que les salaires (et plus le capital, tiens donc) et ne comprend plus la CSG.

Il ment sur la possibilité d'atteindre les fatidiques 3% tout en relançant la croissance. Le chômage ne risque pas de baisser. Le prélèvement qu'il s'apprête à effectuer va au contraire accélérer l'entrée en récession.

Il ment encore quand il oublie de parler de l'Europe. Une omission volontaire tant le sujet divise son camp. Une omission grave quand il s'agit du traité de stabilité, au coeur du sujet. Une manière d'éviter de nous mentir un peu plus en nous faisant croire à la fable de la "renégociation".

Avant, les Français étaient inquiets. Aujourd'hui, ils ont franchement peur de l'avenir. Le pouvoir se retrouve face à un énorme "choc de défiance" qu'il a créé.

Cet homme nuit gravement à la santé économique de notre pays !

 


UN VIEUX MYTHE QUI VA FAIRE LONG FEU !

Fortune_100

Parmi les vieilles chimères de la gauche, le principe de faire payer les riches au nom de l’égalité et de la justice reste un « incontournable ». En dépit de ce que nous enseigne l’histoire et de ce qui se fait ailleurs, les socialistes n’ont rien appris. Pourtant, faire payer les riches peut être (très) contre-productif. Aussi, je ne résiste pas à vous livrer cet article paru dans les échos, et qui émane de Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF (Institut de recherches économiques et fiscales).

 « La gauche au pouvoir se prépare à taxer les riches. D’abord par un nouveau taux à 75 %, promesse de la campagne électorale. Ensuite par une taxe exceptionnelle sur les grandes fortunes en attendant la hausse de l’ISF dès l’année prochaine. Les socialistes devraient néanmoins tenir compte de la réalité des chiffres et se rappeler leurs échecs antérieurs.

Il est d’abord faux de dire que les riches ne paient pas d’impôts. En France, d’après le Conseil des prélèvements obligatoires (rapport 2011), les 30 % des foyers déclarant les plus hauts revenus règlent 87 % de l’IR avant application des crédits et réductions divers et 95 % de l’impôt net et les 10 % des plus riches paient environ 70 % du total de l’impôt sur le revenu. De même, le 1 % des foyers présentant les revenus bruts les plus élevés (les « très riches ») acquitte 28 % de l’impôt avant réductions et crédits d’impôt et 33 % de l’impôt net. Si les riches ne payaient pas d’impôts comme l’affirment les socialistes, pourquoi s’exileraient-ils ? Ailleurs, les riches sont souvent dans la même situation car, aux Etats-Unis par exemple, les 5 % des plus riches paient 95 % de l’impôt sur le revenu.

Ensuite, l’histoire montre qu’une plus forte taxation des riches n’augmente pas les rentrées fiscales. En 1936, le Front populaire instaure un taux supérieur de 40 % pour les contribuables de la tranche la plus élevée. En 1981, les socialistes appliquent une tranche à 65 % assortie de majorations d’impôts applicables aux contribuables les plus riches. Dans les deux cas, après la hausse des taux, les rentrées fiscales des plus riches ont diminué jusqu’à 20 %. La même situation a été observée aussi en Amérique. Lorsque le taux d’imposition des revenus comprenait une tranche de 91 % dans les années 1970 et par la suite de 70 %, les rentrées représentaient moins de 8 % du PIB. Lorsque les taux ont été abaissés et le nombre de tranches diminué sous Reagan et Clinton, les rentrées fiscales ont augmenté, atteignant même 9,4 % du PIB dans les années 1997-2002.

Par ailleurs, dans une étude sur la fiscalité en Grande-Bretagne du professeur Victoria Curzon-Price et publiée par l’IREF, on découvre que la taxation des plus riches instaurée par l’ancien gouvernement travailliste dirigé par Gordon Brown a eu des effets catastrophiques sur les rentrées fiscales. En 2009, Gordon Brown décide l’adoption d’une « Super Tax for the Super Rich » pour des raisons idéologiques et aussi dans l’espoir d’assainir les comptes de l’Etat. Le taux d’imposition des plus riches (les revenus de plus de 150.000 livres sterling ou 186.000 euros par an) passe à 50 % au lieu de 40 %. On espère 7,2 milliards de livres sterling de rentrées fiscales supplémentaires. Deux ans après, la trésorerie britannique publie les résultats de cette hausse des impôts : les impôts payés par les plus riches baissent de 116 milliards de livres sterling à 87 milliards, une perte de presque 30 milliards ! Devant cette situation, le Premier ministre David Cameron a annoncé début 2012 la baisse du taux marginal sur la plus haute tranche de revenus de 50 % à 45 % et aussi la baisse du taux maximal (bouclier fiscal) de l’imposition de 45 % à 40 %. En même temps, George Osborne, le chancelier de l’Echiquier, a confirmé une diminution de l’impôt sur les sociétés de 26 % à 22 % d’ici à 2014.

L’histoire et l’actualité fiscales montrent que la hausse des impôts ne remplit pas les caisses de l’Etat. »

A ajouter au petit catalogue des erreurs socialistes. Comme les sommes espérées ne seront pas au rendez-vous –ce serait bien surprenant- il faudra bien que des contribuables soient sollicités pour y suppléer. Les plus exposés sont évidemment ceux des classes moyennes qui ne peuvent rien dissimuler. Et si le gouvernement se décidait enfin à faire des coupes sombres dans les dépenses ?

Mais avec le pâle Hollande, tétanisé par la crise, et le sombre Ayrault (c’est lui qui portera le chapeau en cas d’échec), il faut s’attendre au pire, pour nos portefeuilles !

 


ET IL Y EN A QUI VEULENT LEGALISER LA CONSOMMATION DU CANNABIS !

 

On le suspectait, mais les derniers doutes sont en train de se dissiper : fumer du cannabis régulièrement depuis l'adolescence endommage irréversiblement le cerveau et peut provoquer une baisse des capacités intellectuelles à l'âge adulte, montre une étude publiée par une revue scientifique américaine.

Principal enseignement de cette étude, les consommateurs réguliers de cannabis dans l’adolescence ont vu leur QI baisser en moyenne de 8 points. 

La recherche effectuée sur 1 000 Néo-Zélandais, prenant en compte une période de 25 ans, a permis de comparer leur quotient intellectuel (QI) à 13 ans puis à 38 ans, les uns étant des consommateurs réguliers de cannabis, y compris après 20 ans ou 30 ans, les autres pas. Au bout de la période, un écart de huit points s'est creusé entre les fumeurs et les autres, affirme Madeleine Meier, psychologue à l'université Duke, en Caroline du Nord (sud-est), et auteur principale de cette étude publiée dans les Actes de l'Académie américaine des sciences. Or "le QI est censé être stable" à mesure que l'on vieillit, dit-elle. Pour les personnes n'ayant jamais fumé de cannabis, leur QI a même légèrement progressé de quelques dixièmes de points.

Des effets neurotoxiques…

Tout aussi inquiétant,  l’arrêt ou la diminution de la consommation ne suffit pas à restaurer  le « fonctionnement neuropsychologique » des fumeurs réguliers et précoces. En revanche, ceux qui ont commencé à fumer de l’herbe à l’âge adulte ne souffrent pas d’un tel écart intellectuel avec les non-fumeurs.

Les consommateurs de marijuana ont aussi montré de plus faibles capacités de mémoire, de concentration et de vivacité d'esprit, selon l'étude. Ceux qui avaient ralenti leur consommation l'année d'avant leurs 38 ans, moment du second test, n'ont pas pour autant obtenu de meilleurs résultats. En revanche, les fumeurs qui ont commencé seulement à l'âge adulte ne souffraient pas d'un tel écart intellectuel avec les non-fumeurs.

… Et de graves conséquences.

"On sait que le QI est un élément fort déterminant pour l'accès à l'université, pour le revenu gagné tout au long de la vie, pour l'accès à l'emploi, et la performance au travail", poursuit la chercheuse. "Quelqu'un qui perd huit points de QI durant son adolescence et à la vingtaine peut se retrouver désavantagé par rapport à ses pairs du même âge pour de nombreux aspects majeurs de la vie", et ce pendant de longues années, conclut-elle, soulignant que cette importante différence ne serait pas due à d'autres facteurs. Elle prend garde d’éliminer les facteurs associés – consommation d’alcool, éducation… – qui pourraient biaiser les résultats, souligne Marc Valleur, psychiatre, médecin chef de l’hôpital Marmottan. 

En 2011, une étude de chercheurs brésiliens publiée dans le British Journal of Psychiatry avait déjà montré qu’une consommation de cannabis avant 15 ans a des effets néfastes sur les fonctions cognitives, bien plus largement qu’une consommation tardive.

"L'adolescence est une période très sensible du développement du cerveau", indique Mme Meier. En utilisant des substances agissant directement sur le mental, les jeunes "peuvent perturber le processus cérébral normal", explique-t-elle.

Il faut renforcer la prévention.

L'étude n'évalue pas, par contre, les effets d'un arrêt ou d'un ralentissement de consommation plus tôt dans la vie, et ne précise pas non plus les quantités consommées mais elle a le mérite de porter sur une longue période. « C’est une étude sérieuse, qui porte sur une longue cohorte. Selon Madeleine H. Meier et son équipe, ces travaux devraient encourager la mise en place de politiques de prévention en direction des plus jeunes. Pour le médecin chef de l’hôpital Marmottan, ces résultats ne doivent pas faire oublier qu’il faut protéger les jeunes de toutes les sollicitations de consommations, qu’il s’agisse de la drogue, mais aussi de l’alcool, du tabac, des jeux et pratiques qui conduisent à des addictions, car avant 20-25 ans, les circuits cérébraux ne sont pas tous en place.

L’enjeu reste de taille à l’heure où l’on reparle d’une possible dépénalisation du cannabis dont on sait que celui qui est aujourd’hui sur le marché contient un taux de THC bien plus fort que celui des pétards des « ancêtres » quarante-huitards. L’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) publiée par L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies au printemps dernier soulignait que 6,4 % des jeunes de 13 ans et 28 % de ceux de 15 ans ont déjà fumé de l’herbe. Près de 3 % des adolescents de 15 ans déclarent des usages réguliers de cannabis. L’enquête HBSC faisait aussi apparaître la précocité et la prédominance de l’alcool dans les usages des plus jeunes.

Sans oublier que la consommation du cannabis est un facteur déclenchant de la schizophrénie !!!

 


LA NEWSLETTER DE PAUL JEANNETEAU

 

P1050503

   
 

Samedi 1er Septembre 2012

 

QUEL ÉTÉ !

Je ne veux pas revenir, ici, sur le mois de juillet très pluvieux que nous avons connu au nord de la Loire. Je ne souhaite pas, non plus, vous entretenir de mes vacances personnelles. Non, je veux vous parler du début de mandat de François HOLLANDE et des premiers cent jours du gouvernement AYRAULT.

Que s’est-il passé ? Quelles idées novatrices ont été émises ? Quel travail a été réalisé par la majorité, à l’Assemblée Nationale, durant la session extraordinaire ? Quel cap politique a fixé le nouveau Président de la République ? Quels objectifs ont été définis par François HOLLANDE en matière économique, sociale, européenne ou budgétaire ? Ces questions sont aujourd’hui sans réponse. Et c’est particulièrement grave dans un contexte de crise internationale et européenne majeure, d’une violence inouïe, qui met à mal notre système de production et par conséquent notre modèle de protection sociale. Une crise qui nécessite de faire des choix courageux et qui appelle des réponses fortes.

Alors que nous les attendons, le Président de la République, autoproclamé « normal », profite de sa nouvelle fonction. Il assiste aux « Tonnerres de Brest ». En profite-t-il pour donner sa vision de sa politique maritime ou de défense? Non bien sûr. Il suit une étape du Tour de France, tient-il une conférence de presse sur la politique sportive qu’il entend mener durant son quinquennat? Non encore, il s’inquiète de l’état de forme de Thomas VOECKLER. Le chômage augmente de 0.8% en juin, il va au marché de Sarran et rend visite au Président CHIRAC. Les plans de licenciements se multiplient (Technicolor, Air France, Fralib, Doux…) il part à la découverte d’une ferme dans le Gers. Prononce-t-il un discours sur l’orientation qu’il compte donner à la politique agricole française? Non, toujours non, il assiste à une représentation du Festival de Jazz de Marciac. PSA annonce la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, il communique sur ses déplacements en train. La bataille fait rage à ALEP, il fait des photos souvenirs sur la plage près du Fort de Brégançon. Les immatriculations de voitures neuves sont en chute libre, il signe des autographes. Tout cela sous le regard de médias complaisants et laudateurs qui n’arrivent pas à tourner la page de l’anti-sarkozysme.

Mais quand travaille ce Président ? Lorsque l’on atteint la magistrature suprême, pour faire face aux très nombreux et très lourds dossiers à gérer, il faut une puissance de travail hors norme et donc posséder cette forme d’ « anormalité » qui permet à un homme ou à une femme de faire face à des responsabilités écrasantes et des arbitrages toujours difficiles.

Certes, un Projet de Loi de Finances Rectificative (un PLFR) a été voté fin juillet. Il a consisté à détricoter une à une, et avec une application sans faille, toutes les mesures proposées par Nicolas SARKOZY et le gouvernement FILLON et votées par la précédente majorité: suppression de la TVA sociale (qui aurait permis, enfin, de diminuer les charges salariales), fin de l’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires et fiscalisation de celles-ci, augmentation des charges sociales pour financer le retour à la retraite à 60 ans (qui ne concerne que 100 000 français), réduction de l’abattement sur les successions….sans parler de la taxation sans retenue, des plus hauts revenus. Le taux record des prélèvements obligatoires de 44.9% en 1999 devrait être dépassé dès cette année pour atteindre 45% (43.9% en 2011). Ce PLFR a permis à la majorité socialiste d’augmenter 17 taxes et impôts pour aboutir à 7.2 Milliards d’euros de prélèvements supplémentaires. Et pas le moindre centime d’euros de diminution de dépenses. Comme l’a fort bien écrit l’économiste Christian SAINT ÉTIENNE, l’idéologie qui sous tend ce PLFR repose sur deux verbes : « Taxer et Punir ». Taxer le travail et punir les riches. Cela prouve que depuis les années du gouvernement JOSPIN et la mise en place des 35 heures, les socialistes n’ont pas évolué d’un iota dans leur rapport à la création de richesses collectives.

Enfin, il faut souligner, qu’en quelques semaines le Président de la République aura renvoyé à plus tard (on ne sait quand), un certain nombre de décisions. Etonnant d’ailleurs, cette propension à multiplier les commissions. Etonnant, mais révélateur du tempérament d’un Président indécis qui n’assume pas ses prises de position. Sur le dossier PSA, il nomme un expert et prévoit une concertation. Sur la règle d’or, il saisit le Conseil Constitutionnel (pour affirmer 2 jours plus tard qu’il ne tiendra pas compte de son avis, quel qu’il soit). Il promet une grande consultation des partenaires sociaux sur le financement de notre protection sociale. Il réunit une conférence sociale, sans objectif précis et défini, qui a débouché sur des vœux pieux et l’annonce d’une nouvelle rencontre dans un an. Il nomme Lionel JOSPIN à la tête d’une commission chargée de faire des propositions sur la rénovation et la déontologie de la vie publique. Il veut relancer le débat sur l’euthanasie, il demande au Professeur SICARD de présider une commission de réflexion sur la fin de vie. Une « conférence de consensus » sur la récidive des délinquants (!) est convoquée pour la mi-septembre. On cherche, désespérément, le projet politique au milieu de toutes ces concertations et commissions.

Le réveil des français risque d’être brutal et douloureux. Ou le Président de la République continue à mener une politique au fil de l’eau sans prendre les décisions qui s’imposent pour redresser notre pays, mis à mal par la crise, et nous connaîtrons avant la fin de son mandat la situation de l’Espagne ou de l’Italie. Ou le Président de la République tient ses promesses électorales, et ce sera une augmentation massive des prélèvements obligatoires. François HOLLANDE, qui visiblement adore les bains de foule, aime à dire qu’il est le Président des bisous. Qu’il prenne garde, la France n’est pas le pays des bisounours !

                                                                       Paul JEANNETEAU,

                                                                        Conseiller Général

                                                                        Maire de Champigné