HISTOIRE
Previous month:
avril 2012
Next month:
juin 2012

MARCHE DE DUPES

 

Le Président de la République est face à une équation insoluble : son programme est incompatible avec l'aggravation de la crise provoquée par la Grèce. Comment dès lors qu'il est rattrapé par les réalités peut-il continuer de faire croire au peuple de gauche qu'il tiendra ses promesses ? Tout simplement en maintenant leur affichage jusqu'aux élections législatives. Les renoncements viendront ensuite. Il pourrait profiter de la publication du rapport de la Cour des Comptes le 24 juin, qui officialisera l'aggravation de la situation financière en raison de la stagnation de l'économie. Le sommet européen pourrait fournir une autre occasion au nom du pragmatisme et des concessions nécessaires pour parvenir à un accord.

C'est que le redressement de notre économie, le retour de la croissance, le sauvetage de l'euro exigent une nouvelle donne qui passe par la lucidité politique,la rigueur économique et le refus du protectionnisme. Les promesses illusoires ne tiendront pas devant la nécessité de trouver 29 milliards supplémentaires qui s'ajouteront aux 32 milliards déjà prélevés au cours des deux dernières années et ciblés sur les entreprises. L'augmentation du SMIC et des charges sociales pour financer la retraite à 60 ans créera du chômage en particulier pour les moins qualifiés. La sortie de la Grèce de la zone euro, si elle se produit, comme on peut s'y attendre, va entraîner un choc avec une baisse de 2% du PIB de la zone euro, une déstabilisation des banques et la menace d'une contagion à l'Espagne, au Portugal et à l'Italie, voire à la France. Et des milliards à trouver que nous n'avons pas.

Dans ce gros temps, on verra si le capitaine tient la barre. Les "postures" face à Angela Merkel feront long feu. Car la seule réponse résidera dans l'aménagement de protections pour les banques et les Etats, l'émission massive de liquidités par la BCE et la cohésion renforcée à l'intérieur de l'Euroland. Le pire réflexe serait de setourner vers le protectionnisme franco-français. Il n'y a pas de place pour la tergiversation. La configuration favorable dont François Hollande a bénéficié pour parler de la croissance, sans préciser jamais que derrière le mot chacun avait ses arrières-pensées, va faire place à la réalité qui est purement et simplement l'impossibilité de poursuivre le modèle de développement à crédit. Des choix clairs devront être faits : avec des dépenses publiques qui atteignent 56,6% du PIB, toute relance par leur accroissement est impossible au risque de se trouver sous le feu des marchés à qui nous emprunterons. La seule porte de sortie reste la maîtrise des comptes publics. Dure réalité et illusoires promesses qui s'évaporeront dès le 18 juin.

La baisse de l'Euro et l'inflation donneront de faibles marges de manoeuvre au gouvernement. La priorité des priorités serait de les utiliser pour reconstituer l'appareil productif à travers l'investissement, la recherche et l'innovation. Ce qui ne laisse guère de place aux mesures dites de "justice sociale" mais justifiera, hélas, le "matraquage" fiscal des riches -illusion toujours- et surtout des classes moyennes. Et en première ligne les retraités dont il est tentant de rogner sur les rentes.

Autrement dit, de la sueur et des larmes que les lunettes roses empêchent de voir aujourd'hui.


MERLIN, VITE, SORS TA BAGUETTE MAGIQUE !

 

C'est au pied du mur qu'on voit le maçon. Les médias ont beau enjoliver les sorties du père François sur la scène internationale, les réalités commencent à rattraper le nouveau président. La ligne de crête est si fine, qu'on se demande comment elle ne l'a pas encore coupé en deux. Pour l'instant le mot « magique » est « croissance », décliné sur tous les tons et tous les modes, repris en choeur par Fafa et Mosco, dans le rôle des « hérauts » (ne pas confondre avec le premier ministre suffisamment occupé à délimiter les responsabilités de ses ministres dans des ministères aux appellations aussi grotesques que ridicules – tout comme Duflot au Grand Paris, alors qu'elle est contre le projet).

« Une croissance à crédit nous ramènerait au début de la crise. Nous ne le voulons pas, nous ne le ferons pas ! » : la sentence est de Angela Merkel. Le ton est donné. Tout le monde est d'accord, il faut une relance en Europe où la croissance est atone. Mais que peut-on faire ?

Ceux qui ont utilisé le modèle keynésien en 2008-2009 ont été ramené au point de départ par la progression de la dette. Un peu Sisyphe et son rocher. Le Japon qui n'a cessé de relancer à coups de ponts et de routes depuis vingt ans croule sous une dette trois fois supérieure à son PIB. De même les grands travaux préconisés par Hollande n'auraient qu'une utilité poncutelle.

De l'autre côté, il y a ceux qui militent pour l'assouplissement du marché du travail, l'allègement de l'Etat, la libéralisation des secteurs réglementés de l'économie, la baisse du coût du travail. C'est ce que l'Allemagne a fait il y a plus de dix ans avec un gouvernement social-démocrate. La Suède s'est relevée en pratiquant de la sorte. Mais voilà : en France nous n'avons ni le consensus social, ni les syndicats appropriés pour nous lancer dans une telle politique. Et pour qu'elle réussisse, il faudrait en plus que nos voisins connaissent une croissance, ce qui n'est pas le cas. De plus, pour parfaire le programme, il faudrait qu'une telle politique s'accompagne d'une dévaluation.

Alors, oui, que faire ?

Commencer par faire preuve de pragmatisme et surtout, se débarrasser de l'idéologie. Cette idéologie qui confine à l'obscurantisme quand j'entends Aurore Filipetti, notre nouvelle ministre de la Culture dire « avoir mal », de voir le label Wendel inscrit au fronton du Centre Pompidou de Metz dans lequel le groupe a englouti 1,5 million d'euros.

Ce qui est certain, c'est que nous n'atteindrons pas les objectifs de croissance en commençant par charger la barque de dépenses peut-être sympathiques, mais inopportunes, même si elles sont l'application de promesses. Exit le coup de pouce au SMIC qui plombe les entreprises, exit le décret sur la retraite à 60 ans, exit les 1000 postes de prof. et l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire. D'autant plus que le gouvernement va faire face à une croissance plus molle que prévue et à des dépenses imprévues mais qu'il connait déjà depuis plusieurs semaines. Il ne pourra pas invoquer « l'héritage » sauf à avouer qu'il n'a pas lu le rapport de la cour des comptes ou à faire peur aux marchés pour l'instant sages avec la France, tout préoccupés qu'ils sont par la Grèce.

La réalité est là, avec son cortège de plans sociaux, les caisses vides, et les élections législatives qu'il faudrait gagner. Peut-on cacher la vérité encore quelques deux ou trois semaines pour ne pas « désenchanter » les électeurs de gauche ? Et avec elle, le problème est bien là aussi : les sondages le montrent, le score du 6 mai le laissait entrevoir : il n'y a pas de vrai désir de gauche et Sarkozy parti, il n'y plus de pianiste pour tirer dessus, ce qui était un paravent bien commode. Prisonniers de ses promesses, de ses dogmes, et de ses encombrants alliés électoraux, le Président va devoir sortir sa baguette magique … s'il en a une !

L'opposition a une réelle chance d'imposer une cohabitation, mais dans ce contexte, je me demande si c'est vraiment une chance !!!


CROISSANCE, CROISSANCE, CROISSANCE…

 

 

Le mot fait florès. Comme si, dans le mode péremptoire de François Hollande, il suffisait de dire pour que ce soit. Et bien non, ça ne marche pas comme ça ! Il ne suffit pas de clamer « croissance, croissance, croissance » en sautant comme un cabri, selon l’expression du général de Gaulle, pour qu’Angela Merkel obtempère. Parce qu’elle sait que, au final, selon la conception française, c’est l’Allemagne qui paiera. Ce n’est pas possible. La France qui ne sait pas ce que sait que l’austérité voudrait l’éviter en mutualisant les dettes sans mutualiser les ressources, c’est-à-dire sans s’imposer les efforts de restrictions budgétaires qui s’imposent.

En fait on est en train d’enfumer les Français pour leur faire croire que c’est possible, à cause des élections législatives. La vérité peut bien attendre le 18 juin. Car derrière le mot croissance, il y a des réalités bien différentes. Ce qui est sûr, c’est que la relance par la dépense publique, ça ne marche pas, mais ça creuse les déficits. Une politique de relance passe nécessairement par les investissements et l’amélioration de la compétitivité de nos entreprises. Ce n’est pas en augmentant leurs charges qu’on y parviendra. Les pays qui réclament de la croissance ne parlent pas forcément le même langage que François Hollande. Mais, entourage et médias s’évertuent à nous le faire croire. Le réveil sera brutal !

Au sein de l’Europe, le Président de la République, peut trouver des alliés : ce sont ceux qui sont dans la même situation que la France, ou pire. S’il s’agit de constituer un front anti-Merkel, il envoie l’Europe droit dans le mur. « L’Allemagne paiera ! » rappelle de funestes souvenirs et il n’est pas bon de réveiller un antagonisme qu’on avait réussi à enterrer.

Ce qui est grave, c’est que visiblement, on a abandonné l’idée d’une convergence avec l’Allemagne, sur le plan fiscal, ce qui était l’ébauche d’un plan européen pour rapprocher les fiscalités, au moins au sein de l’Euroland.

Alors, on peut habiller les projets qui étaient dans les tuyaux comme les « projets bonds », faire croire que le traité aura été renégocié, en ajoutant un codicille aussi flou que possible sur la croissance, faire croire qu’on a obtenu de nouvelles avancées du rôle de la BCI alors qu’elles ont été négociées avant… Tout est fait pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. De toute façon ce qui sera décidé au sommet européen  était programmé depuis le dernier sommet de février, y compris le renforcement du fonds d’intervention.

Il faudra faire des efforts, c’est certain, il vaudrait mieux ne pas engager de nouvelles dépenses, ce serait mieux ! Sauf que le gouvernement ne peut pas résister à la pression syndicale.  La désillusion n’en sera que plus rapide.

Les renoncements ce sera pendant les vacances… Si la gauche gagne les législatives, ce qui est probable mais pas certain.

 


PETITS ECHOS DE CAMPAGNE

 

 

Mais non, je ne suis ni malade, ni en manque d’inspiration. La panne de calepin est due tout simplement à un manque de temps. C’est que nous menons cette campagne législative à un rythme infernal. A la différence de la présidentielle, elle se fait sur le terrain et tous les jours. Et le contact avec les gens, avec le papier des tracts, avec la colle des affiches devient vite une drogue…

Et puis au cours des réunions publiques, on engrange aussi de la matière. Alors voilà quelques réflexions qu’elles ont alimentées.

LE CENTRE EN MIETTES : Tout le monde se réclame du centre. C’est à qui aura le plus beau nombril. Le « Nouveau Centre » présente ses candidats, le Modem qui devient le « Centre pour la France », aussi, sans parler de « l’Alliance centriste » ; certains en sont mêmes à exhumer le vieux sigle UDF pour attirer les gogos qui s’y laisseraient prendre. Dans une circonscription du Maine-et-Loire on compte jusqu’à quatre candidats centristes ! Un vrai Méli-mélo : un candidat Nouveau Centre investi par l’UMP avec un suppléant « alliance centriste », un candidat UMP non investi qui se réclame aussi du centre, un candidat Nouveau Centre dissident, et pour faire bonne mesure un dernier qui se réclame du Centre pour la France…  On se dit que la France a le dos large.

LE LAXISME EST DE RETOUR : La nouvelle garde des Sceaux ne veut plus des tribunaux correctionnels pour les mineurs. On va donc retrouver les sauvageons dans la nature. Merci la gauche naïve et bien pensante qui habite les beaux quartiers. Ne dormez plus en paix, braves gens, le gouvernement ne s'occupe plus de vous.

TAUBIRA BIS : La nouvelle Ministre inaugure sa nouvelle politique. Elle préfère manifester sa compassion aux délinquants plutôt qu’aux victimes en allant assister à un match  dans une prison, ce qu’un détenu a mis à profit pour s’évader : tout un symbole.

GUIGNOL : la chaise est restée vide suffisamment longtemps pour qu’on s’en aperçoive. Lundi matin à Chicago, Hollande était en retard et Barak Obama a prononcé son discours d’ouverture de la réunion hors de sa présence. L’entourage a eu beau minimiser l’épisode, notre pays a encore été tourné en ridicule. Il faut dire que lorsqu’on porte sa montre à l’envers sur le poignet …

ETIQUETTE OU PAS : les candidats de gauche hurlent contre ceux de l’UMP qui disent-ils n’affichent pas la couleur et ont honte de leur parti. Stupide. Le fait est que la tradition à droite et au Centre est de se présenter d’abord en tant que personne et au nom de valeurs, et rarement en référence à une attache partisane. C’est une différence culturelle qui ne date pas d’hier. A gauche on est sectaire et on met en avant le parti. Pas à droite. Même si dans les professions de foi, l’appartenance à un groupe parlementaire est évoquée sans détour. Ouverture d’esprit contre esprit de clan.

LE « GRAND PURIFICATEUR » : le « Robespierre » d’opérette n’en est pas à une déclaration enflammée près. Ayant planté sa guillotine à Hénin Beaumont, le « Méluche » a décidé d’éradiquer politiquement le FN, avec des thèses pour se faire élire qui sont très proches de celles de sa rivale. Oui mais lui, il a l’excuse d’être de gauche ce qui autorise tout.  Néanmoins, rappelons  que les Français ont placé cette dernière loin devant lui il y a peu de temps. Que ne ferait-on pour faire oublier une tôle !

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

C’EST GUIGNOL-LAND !

Le nouveau pouvoir est en place et l’on ne s’ennuie pas. Les novices sont à la manœuvre et ça se voit. Le festival a commencé avec la passation de pouvoir et le sectarisme affiché du nouvel hôte de l’Elysée. N’y revenons pas. Il s’est pris une bonne douche sur les Champs-Elysées, mais cela n’a pas été suffisant pour lui ouvrir l’esprit. Le spectacle a continué avec le voyage à Berlin : un avion touché par la foudre, présage que la Pythie aurait interprété comme la « colère de Zeus », des faux-pas  sur le tapis rouge et un repas express, avec peut-être au menu des saucisses de « France forte » indigestes, suivi d’une conférence de presse avec une chancelière à la mâchoire crispée type « double fermeture ». A part cela tout s’est très bien passé. Evidemment, puisque chacun est resté sur ses positions.

Le lendemain, on a eu droit à la nomination du gouvernement. Il a fallu toute la journée pour ménager les égos et trouver une place qui soit acceptable pour chacun : au bout, 34 ministres de plein exercice. Même en baissant leur salaire de 30% -laissez-moi rire-*, la facture globale est en augmentation. Bah tiens, il faut montrer l’exemple. Voilà comment Hollande crée de l’emploi !

Là encore, c’est « Avignon en mai » (point de vue de festivalier). On a droit :

-       à un ministre du « redressement productif », confié à Arnaud Montebourg, le chantre de la « démondialisation ». Je vous parie qu’il va nous concocter une économie-planifiée-de-l’emploi-non-délocalisable. Avec ça, on va aller loin dans les exportations, si on ne baisse pas le coût du travail.

-       une autre à la « réussite éducative » : alors là, je tire mon chapeau, aller chercher une descendante du ministre communiste Paul Langevin, père du « plan Langevin-Wallon » qui nous a valu le collège unique et le corps unique d’enseignants de la maternelle à l’université, il fallait le faire. Quand on voit où cela nous a menés, on est « rassuré ».

-       une autre encore à « l’éducation populaire » : lier « jeunesse et sports » à « l’éducation populaire » est une vieille marotte de la gauche. C’est la volonté de transformation de la société par la prise en main de la jeunesse qui transparaît en permanence. Les Clubs « Léo Lagrange » vont avoir des crédits et de beaux jours devant eux. La politisation de nos enseignants n’était pas suffisante.

-       Et aussi « l’égalité des territoires et le logement » entre les mains de Duflot-la-bécasse-en-jean. Au moins, elle ne sévira pas à l’écologie. C’est curieux, parce qu’au logement j’aurais vu plutôt Nicole Bricq.

-       Puis voilà la ministre du « droit des femmes », entre les mains de Najat Vallaud-Belkacem, ce qui a fait dire à Roselyne Bachelot que c’était le « meilleur moyen d’enterrer le problème ». Mais la titulaire en a peut-être besoin pour faire valoir les siens.

On nous a présenté le nouveau Premier Ministre comme un sage modéré, alors que pendant cinq ans, en tant que président du groupe parlementaire socialiste, il n’a pas permis une seule fois à ses députés de voter une seule loi. A l’exception de Jack Lang qui s’est démarqué pour voter la réforme de la constitution qui renforçait les pouvoirs du parlement. Comme esprit ouvert, on fait mieux que ce maire qui méprise son opposition au point de lire ostensiblement le journal pendant qu’elle s’exprime dans les séances du conseil municipal.

Et la semaine se termine par « le voyage de Monsieur Prudhomme aux Nouvelles Indes Occidentales ». Déjà, « on » nous raconte avec gourmandise et par le menu (ça nous change) les premiers pas de notre « globe-trotter » en herbe : « vous vous rendez compte, Barak l’a appelé François ! », sous–entendant, « le courant passe mieux que du temps de Sarkozy » et au moins « le président reste ferme » … ce qui évidemment n’était pas le cas de ce vendu-aux-américains-de-Nicolas. Les journaleux de gauche nous prennent vraiment pour des imbéciles : aux US l’emploi du prénom est de rigueur et quand on affirme qu’on a été ferme, c’est qu’on n’a pas trouvé d’accord (bis repetita) ! Passons sur l’épisode de la cravate et de la veste… dérisoire, mais la France est quand même un brin ridiculisée par ce faux monarque. Il manquait une dix-septième proposition à sa litanie : « Moi, président, je ferai en sorte d’être à la hauteur dans les réunions internationales ! ». On l’aura compris, depuis une semaine, il a surtout enfoncé des portes ouvertes.

Le numéro de Guignol est renouvelé pour un moment. On n’a pas fini de se marrer. Eh oui, « le dénigrement c’est maintenant », et « le déclin national pour cinq ans ». Mais on peut arrêter la plaisanterie le 17 juin. Ce serait pas mal !

                                                                             Archibald.

*Il y a tant de moyens de compenser dans les cabinets et avec les notes de frais. Est-ce que Migaud veillera ? 

 


L’AVENIR, LES LEGISLATIVES, L’EUROPE

 

Avec la constitution du gouvernement, la première étape de la mise en place de l’exécutif de gauche est accomplie. L’une des premières décisions est de baisser de 30% l’indemnité du président et des ministres. Bien, mais encore aurait-il fallu en limiter le nombre. Avec 34 ministres et ministres délégués, on approche des records, et on peut imaginer qu’il y ait ensuite, comme c’est la coutume, des secrétaires d’état qui viennent grossir les rangs. Au total, il n’y aura guère d’économies. Des mots, des symboles, aux effets, il y a toujours un fossé !

Mais c’est ce que les Français ont décidé d’une courte majorité. Le gouvernement Ayrault 1 est un savant dosage pour respecter les équilibres de la famille socialiste. On peinera à y trouver une vision de rassemblement qui aille au-delà. On est tellement mieux entre copains. Ce qui a fait dire à Chevènement : « il y a un décalage entre le discours de rassemblement et la composition du gouvernement », et le constat est faible.

Voilà donc l’équipe qui a en charge de gérer la crise. Comme aucun miracle politique ne peut nous dispenser de réduire nos dettes ni nous de trouver un accord avec nos partenaires européens et en premier lieu l’Allemagne, les Français peuvent encore se demander quelle politique suivre pour trouver le meilleur équilibre entre austérité et croissance.

Le résultat des élections législatives peut apporter une réponse, au moins un correctif.

Pour réduire la dette qui a prospéré depuis trente ans et qui atteindra les 1800 milliards d’euros cette année, le gouvernement actuel nous propose de solliciter davantage l’impôt plutôt que la réduction des dépenses, sauf à renoncer à des promesses coûteuses. Mais il y a une limite à ce transfert d’austérité, c’est le seuil au-delà duquel la hausse des impôts compromet elle-même la croissance. Le double risque qui est pris c’est de ponctionner le pouvoir d’achat des consommateurs et d’alourdir les charges des entreprises.

Il faudra bien, pourtant, réduire les dépenses publiques et sociales. C’est ce que la gauche veut cacher encore le temps de la campagne électorale. Réduire les dépenses de fonctionnement de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité Sociale et spécialement les dépenses maladies gravement déficitaires, est un impératif incontournable qui s’imposera. C’est cette politique que la droite et le centre proposent prioritairement pour garder quelques marges de manœuvre d’augmentation des dépenses d’équipement dans les transports, les énergies ou la recherche, grâce au grand emprunt mais aussi en contribuant à un financement européen. Un accord est déjà dans les tuyaux du pacte budgétaire défini par le traité de stabilité, pour calculer les déficits en faisant abstraction des dépenses d’équipement. La gauche s’en fera une gloire, elle n’y aura été pour rien. Cette politique responsable qui propose de continuer la RGPP et le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, les investissements dans les secteurs d’avenir, c’est la droite qui la propose.

Le Président a annoncé que la jeunesse était l’une de ses priorités. La réduction de la dépense est une bonne opportunité pour mettre en œuvre cette orientation. Car alléger l’endettement c’est réduire le transfert sur les jeunes, demain, du coût du bien-être des aînés d’aujourd’hui. La dette cela n’est rien d’autre que l’impôt que les adultes mettent sur le compte de la jeunesse.

Réduire la dette, réserver les dépenses publiques à l’investissement, cela ne suffira pas pour assurer la croissance. Une coordination européenne  qui déclinerait à chacun selon sa singularité une répartition des tâches, est nécessaire. Ainsi l’Allemagne pourrait relever ses salaires, ce que le Ministre des finances songe à faire ; la France, quant à elle, qui se distingue par une médiocre compétitivité de ses entreprises, pourrait alléger le coût du travail en transférant une partie des charges sociales sur une fiscalité bénéficiant d’une large assiette. C’est la solution de la TVA anti-délocalisation. Le plus tôt serait le mieux. Mais qui la refuse et qui la propose ?

Faire converger le tandem franco-allemand reste une nécessité. Cette démarche entamée sous Sarkozy devra continuer. C’est un impératif. Une condition est nécessaire : une volonté commune affirmée de part et d’autre. Vue comme cela, l’Europe n’est pas une menace, elle est le tremplin de notre avenir. Je ne suis pas persuadé que ce soit une réalité après le voyage foudroyant à Berlin.

Ces enjeux ont un mérite : ils donnent du sens au vote que chaque Français devra effectuer le 10 juin.

 


MESQUIN ET SECTAIRE

 

Puisqu’il est convenu de décrypter les signaux envoyés par le nouveau président au moment de la passation de pouvoir, je me sens obligé de faire part ce que j’ai ressenti en tant que Français appartenant à la droite républicaine et aux couches moyennes de la société.

Cinq ans de martèlement antisarkozyste par une gauche sans concession incapable de dépasser son horizon idéologique ne serait-ce que pour voter une loi laïque comme l’interdiction de la burqa, ou sociale comme le RSA, ont fait de moi qui était de tempérament plutôt consensuel un citoyen « clivé ». Je ne me sens pas pour autant réactionnaire ou conservateur et continue de penser être de mentalité de centre-droit. Cela n’empêche pas d’avoir la dent dure et d’être impitoyable, d’autant plus que les médias font preuve  d’une uniformité idéologique insupportable, y compris dans des journaux pourtant considérés comme « d’information » et non « d’opinions ».

Cette passation de pouvoir est marquée du sceau de la mesquinerie. Les faits observés sont là. Les mots aussi. Si tout a été fait à contrepied de la prise de fonction de Nicolas Sarkozy il y a cinq ans, on mesurera le manque d’élégance intellectuelle de François Hollande qui a voulu rabaisser son prédécesseur dans son propos et la froideur de la poignée de main. L’amertume d’une victoire trop courte à son goût ?

Les signaux envoyés :

L’absence de la famille, puisque forcément elle n’est pas recomposée. La société française doit comprendre que la famille n’est pas la priorité du nouveau président. Qui plus est, la concubine n’est pas encore divorcée et prétend jouer un rôle. Au moins Nicolas Sarkozy avait-il pris soin de se remarier avec Carla Bruni.

Le repas avec les anciens premiers ministres : déjeuner clanique. Pourquoi ne pas avoir invité des premiers ministres de droite, puisqu’il veut rassembler tous les Français ? Ils auraient probablement décliné l’invitation, mais au moins la démarche aurait donné du sens. Non, le rassemblement se limite au 47% de votants de gauche.

La présence des syndicats : importance donnée à la démocratie sociale. Tu parles. Soit il s’agit d’une marque d’inféodation, soit d’une volonté de contrôler, profitant de la proximité idéologique. La neutralité eût été plus convenable.

Les hommages rendus à Jules Ferry, pour le moins discutable, surtout pour des gens de gauche pétris d’anticolonialisme, et à Marie Curie devant une statue ignorée de tous, message envoyé aux chercheurs  que l’on voudrait être des « trouveurs », quant au fait qu’elle était polonaise d’origine, je pense que tout le monde s’en tape. Il n’en restera rien.

Le rendez-vous de l’Hôtel de ville : une singerie minable de Charles De Gaulle qui y avait prononcé un discours historique à la libération. On cherche toujours le souffle.

Par contre la foule des « militants » était là. On n’est jamais si bien qu’entre soi. Plus sectaire, tu meurs.

Le voyage à Berlin : c’est l’importance de l’Allemagne. Sarkozy avait fait la même chose. Le fait que son avion ait pris la foudre (ce n’était pas un Falcon ?) semble annoncer des relations orageuses avec la Chancelière. Les médias qui présentaient toujours les rencontres Sarkozy-Merkel comme s’étant mal passées, cette fois-ci essaient de nous faire croire que tout baigne avec Angela. Comme de bien entendu, c’est le contraire qu’il faut comprendre. « Tout a été mis sur la table », nous fait-on savoir pour montrer la fermeté de François hollande, mais du côté allemand certainement aussi. Et à voir la tête de son homologue germanique pendant la conférence de presse, l’expression « faire la gueule » prend tout son sens. Hormis les sourires de façade et protocolaires, bien entendu.

La nomination de Jean-Marc Ayrault : le choix du plus sectaire, ça c’est certain. La presse a beau nous le présenter comme un homme réservé et discret, il n’en reste pas moins qu’il a appartenu au courant « popereniste », c’est-à-dire gauche-gauche, et qu’il en a gardé les réflexes. On a pu s’en apercevoir à chacune de ses interventions en tant que président du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.

Sectaire, suffisant voire méprisant, plein de vanité et donneur de leçons en permanence. (Il est couvert pour l’hiver).

Inutile d’attendre la moindre ouverture dans la composition du gouvernement.

 


DEUX APPRENTIS AUX MANETTES

 

 

Voilà donc François Hollande intronisé Président de la République. Il va découvrir le fonctionnement de l’exécutif de l’intérieur pour la première fois puisqu’il n’a jamais participé à un gouvernement. Cela ne veut pas dire qu’il n’en a aucune idée. Mais il n’en a aucune expérience pratique. C’est ce qui explique que depuis son élection il ait dû passer beaucoup de temps à son QG, non seulement pour préparer la passation de pouvoir, mais aussi pour ingurgiter tout le protocole, tous les éléments basiques de connaissances des dossiers que dans l’ombre ses conseillers en contact avec ceux de la présidence sortante ont commencé à transformer en « notes » « très signalées ». Il n’a pas fini de découvrir. Il lui faudra plusieurs mois pour faire le tour de tous les dossiers, les maîtriser, les dominer, les transformer en ligne politique ou en décisions.

En attendant, ce sera le pilotage des « technos » avec son cortège de « ce n’est pas possible M. Le Président », les hauts fonctionnaires ayant toujours une idée précise de la décision qu’il faut prendre. Sans trop le savoir vraiment, la France va entrer dans une période de gouvernance très « administrée », même si les décisions politiques emblématiques et symboliques annoncées seront là pour camoufler le fait. Ne comptons pas sur les médias non plus pour en faire état. Ils naviguent entre servilité et complaisance tout ébaubis d’avoir un président socialiste et tout accaparés à leur « lèche » : ça commence toujours comme ça.

Nicolas Sarkozy, qui était un vieux routier des gouvernements connaissaient déjà tous les rouages de la machine, encore qu’il ne soit pas entré d’emblée dans la fonction présidentielle comme il l’a fait observer récemment. Mais il n’avait pas le handicap du « noviciat ».

En nommant Jean-Marc Ayrault Premier Ministre, il ajoute à la difficulté. Le Président du groupe parlementaire socialiste connait bien le palais Bourbon, mais il n’a lui non plus, jamais participé à un gouvernement. Etre premier ministre sans jamais avoir été ministre présente plusieurs handicaps : celui de découvrir la machine exécutive qui est l’interface du parlement, une machine infernale où les mauvaises nouvelles tombent en rafales, celui d’avoir à piloter des personnes, hommes ou femmes qui ont déjà une expérience ministérielle, même si elle commence à dater, et celui d’avoir à prendre trois décisions à la minute dès le moment où il met le pied à l’Hôtel Matignon. On peut lui souhaiter bon courage. Mais qui gouvernera réellement, le temps qu’il prenne ses marques ?

C’est que chez nous le pouvoir exécutif a deux têtes. Il paraitrait que le Président aurait déjà concocté le gouvernement qui sera annoncé demain, alors que c’est au premier Ministre de le constituer si l’on respecte la lettre. Il va falloir non seulement se plonger dans le quotidien de la politique nationale, un instant figée par l’élection, mais aussi d’entrée de jeu s’investir dans le calendrier international très fourni qui les attend. Et là, il n’y a pas de marge d’erreur.

Deux apprentis aux manettes, ce n’est pas rassurant. Surtout que les certitudes dont ils sont pleins vont se heurter bien vite au mur des réalités.

Après l’épisode du Falcon, et le Président rassembleur qui ne s’adresse qu’à la gauche en oubliant les 48,4% de Français qui n’ont pas voté pour lui, on attend maintenant les prochains manquements au catalogue du « Moi, Président, je… » !

Pas d’état de grâce !  

Saluons la sortie impeccable de dignité républicaine de Nicolas Sarkozy.

 

 


PETITE ECHOS DE CAMPAGNE

 

FALCON : c’et le surnom du président depuis son vol inaugural Tulles-Paris le soir du 6 mai. 30 000€ le déplacement pour un président « normal » qui préconisait de prendre le train encore le jeudi précédent. Pire que le Fouquet’s !

LE PEN-MELENCHON : ces deux-là sont faits pour s’entendre quand il s’agit d’assurer le spectacle. La candidature du Méluche à Hénin-Beaumont est orchestrée pour faire oublier sa déconvenue de la présidentielle. Au passage, elle donne lieu à une passe d’arme à distance entre Royal et Aubry. La première approuve, la seconde se fâche tout rouge (c’est le cas de le dire) contre l’intrus qui pourrait tailler des croupières à un candidat PS falot.

GUEANT : « la cohabitation est contraire à l’esprit de nos institutions », mais en même temps, il « souhaite une victoire aux législatives ». J’ai dû sauter un épisode, mais j’ai pas tout compris.

HAMON : « Merkel ne peut pas décider seule le sort de l’Europe ». Si, c’est elle qui paye ! (enfin, je veux dire l’Allemagne).

LE CENTRE : Beaucoup s’en réclament. Mais il est où ?

CRISE : un mot qu’on n’avait jamais entendu dans la bouche d’un socialiste mais qui a fait son apparition depuis la semaine dernière. Bizarre, non ?

COUAC : un accord entre PC-PS-EELV pour l’attribution de circonscriptions là où le FN est dangereux n’aurait pas eu l’aval du Méluche qui l’aurait en travers de la glotte !

MONARQUE : Qui a dit « le sujet qui est posé pour la prochaine élection: battre la droite, mais c'est surtout pour quoi faire ? Parce que c'est à l'Assemblée que ça va se passer. C'est pas le monarque qui va décider tout seul dans son palais ». *

PERCHOIR : la présidence de l’Assemblée nationale suscite des convoitises. L’ex concubine Royal brigue le poste, mais aussi Lebranchu, dont le nom paraît plus prédestiné.

CONCUBINES : entre l’ex et l’actuelle, le torchon brûle comme en témoigne la chasse gardée que cette dernière mène autour de son président favori. Entre la dinde (peut-être) au perchoir et le pitbull à l’Elysée, on est bien loti.

FERRY : Le nouveau président rendra hommage à Jule Ferry. Lequel ? Le tonkinois colonialiste ou le père de l’école gratuite et obligatoire. C’est le même !  Espérons que ce n’est pas pour nous mener en bateau. Et Curie, c’est fait pour qu’on oublie la fermeture de Fessenheim ?

GONFLES : Les écolos revendiquent le ministère de l’écologie pour, disent-ils, « que ne soit pas détricoté tout ce que Sarko a fait ! » Jusque-là j’avais cru comprendre que c’était du pipi de chat …

MODEM : grillé ! A pris un coup d'orage le 22 avril et définitivement hors d'usage depuis le 4 mai.

 * Mélenchon, bien sûr !


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

A 75 BERGES …

C’est un remix du « twist du canotier » avec Hervé de Charette dans le rôle de Maurice Chevalier et Laurent Gérault dans celui de « Schmol » qu’on nous joue dans la sixième circonscription de Maine-et-Loire, à moins que ce ne soit une nouvelle version de « A soixante quinze berges… ».

Il n’empêche cet attelage Charette-Gérault pour les élections législatives, sera peut-être interprété par certains comme un « bon coup », sans qu’on sache vraiment pour qui.

Il est vrai que ces temps derniers, le député sortant de la 6ème nous avait habitués à des contorsions acrobatiques, quittant l’UMP qu’il jugeait trop à droite –un prétexte- pour adhérer au nouveau Centre et participer ensuite à l’éphémère rassemblement de je ne sais plus quelle « alliance centriste, radicale et tutti quanti » autour de Borloo. Un fiasco qui l’a fait bien vite revenir au soutien à Nicolas Sarkozy, négocié en échange d’une investiture UMP, concoctée dans les bureaux parisiens sans aucune consultation des instances locales et en dépit de l’avis de la fédération départementale.

La réconciliation avec l’adversaire de toujours au sein de la famille, Laurent Gérault, qui, ne l’oublions pas, s’était présenté contre lui il y a cinq ans, apparaît comme un épisode vaudevillesque plus que comme un gage de sérieux pour l’avenir. C’est le fait d’un homme qui s’est progressivement isolé, qui a fait fuir tous ses amis et qui se trouve finalement prêt à toutes les concessions pour livrer ce qui sera probablement son dernier combat. Beaucoup parient qu’il le perdra.

D’abord, il y a l’âge. Presque 75 ans. Ce devrait être celui de la rédaction des mémoires, s’il était raisonnable. Et puis il y a l’usure d’un système où la gloire passée ne suffit plus à assurer les soutiens, sans oublier quelques compromissions avec le pouvoir PS régional qui en a indisposé plus d’un. C’est un couple trop discordant sur le plan des personnalités, peu moderne en ce qu’il ne respecte pas la parité homme-femme qui eût été de meilleur aloi.

Et il y a les arrières pensées. Comment ne pas voir dans ce rabibochage un règlement de compte avec le président du Conseil Général Christophe Béchu qui avait eu l’audace d’évacuer l’ancien ministre de la liste des régionales de 2010. Quelle promesse a-t-il faite à Laurent Gérault : de le soutenir s’il fait une liste centriste aux municipales d’Angers en 2014, contre le même Christophe Béchu ? Alors  ce suppléant de dernière minute ferait bien d’être méfiant et de se souvenir que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Qu’il se rappelle comment ont été traités, une fois qu’ils avaient fini de servir, les « amis » de celui qui est toute aise de le trouver aujourd’hui.

Je trouve cet épisode désolant. J’avais de l’admiration pour l’un et j’ai toujours eu de l’estime pour le second. Mais vraiment, je ne peux pas leur souhaiter de réussir.

Il y a en face un candidat UMP en congé de parti mais qui fait de la résistance. Il est bien implanté, apprécié de tous les maires des Mauges, avec une suppléante de la couronne angevine, bien située sur la circonscription. André Martin fait figure dans ce contexte de candidat du renouvellement, de la modernité et donc de l’avenir. Il n’y a dans sa candidature aucune arrière-pensée. Il n’a qu’une ambition : celle d’être au service de ses concitoyens avec ses convictions qui sont celles de la droite et du centre. Beaucoup se reconnaîtront dans sa candidature, à commencer par moi.

Sans hésitation et avec certitude.

 

 


UNE AUTRE VOIE EST ENCORE POSSIBLE…

 

Ump legislatives

 

Le ton est donné. « Ensemble, choisissons la France » : c’est le nouveau slogan que l’UMP a choisi pour la campagne des législatives. Il s’agit de garder l’électorat de la présidentielle mobilisé suffisamment haut pour envoyer à l’Assemblée nationale une majorité de droite et du centre.

Le pari n’est pas impossible.

Le niveau du vote à gauche au premier tour, le 22 avril, n’était pas si élevé, avec moins de 44% des suffrages tout confondu. Le Président élu l’est avec 47% des voix des votants. Le score du Front national, globalement devrait baisser : l’équation personnelle des candidats dans les circonscriptions va en restreindre l’impact et le taux de participation habituel des législatives autour de 70% oblige  à atteindre souvent 20% des votants pour avoir 12,5% des inscrits, seuil qu’il faut franchir pour se maintenir au 2ème tour. Ce qui diminue considérablement le nombre probable des « triangulaires ». Dans un pays  aussi partagé, la « cohabitation » serait logique. Nos institutions s’en accommodent très bien. D’autant plus qu’elle s’inscrirait dans un paysage où la quasi-totalité des régions sont à gauche, où le Sénat est à gauche, où la majorité des médias est à gauche. Il n'est pas acceptable que la gauche qui a remporté la présidentielle ait tous les pouvoirs : médiatique, syndical, politique... Cela n'est ni sain, ni équilibré pour la République. 

La démagogie d’abord.

Les premiers actes du nouveau président seront décisifs. Il va évidemment jouer la carte de la démagogie en décrétant immédiatement l’augmentation du SMIC, celle de l’allocation de rentrée scolaire, et en annonçant pour le mois de juillet les mesures fiscales qu’il a programmées. Ce sont 28 milliards de hausses d’impôts sur les entreprises et 14 milliards de prélèvements sur les ménages. Bien que le décret sur la TVA anti-délocalisations soit paru au journal officiel, la mesure ne verra jamais le jour et c’est bien dommage.

Mais la conjoncture internationale, avec la crise grecque met un sérieux point d’interrogation sur la campagne. Elle ne peut que compliquer la tâche du Président socialiste et le moindre faux pas sera exploité. On sait déjà qu’Angela Merkel ne veut pas d‘une renégociation du traité de stabilité et qu’elle n’entrevoit la croissance qu’à travers des réformes structurelles et en aucun cas par des dépenses publiques.

Une autre voie est possible.

Dans ce contexte, l’UMP va pouvoir faire campagne sur ses thèmes de prédilection :. Il faut voter la règle d’or budgétaire, refuser le droit de vote aux étrangers non communautaires, dénoncer la remise en cause de la réforme des retraites, maintenir et développer notre industrie nucléaire, empêcher le matraquage fiscal. C’est d’abord par la réduction des dépenses que nous trouverons une partie des 100 milliards nécessaires au rétablissement des comptes, plus que par l’augmentation des prélèvements déjà bien lourds en France. C’est par la restauration de la compétitivité des entreprises en abaissant le coût du travail et le transfert d’une partie des charges sur la TVA, que nous rendrons la France à nouveau attractive, et c’est par le renouveau d’une Europe plus protectrice que nous pourrons lutter à armes égales avec les autres continents.

Cette voie de bon sens est encore possible. Il suffit de voter avec la même conviction que le 22 avril et le 6 mai. Le scrutin majoritaire fera le reste.

Restons mobilisés !

 


MOMENTS DE VERITE..

 

Pour Nicolas Sarkozy.

Alors Nicolas Sarkozy ne serait pas ce vilain canard que les médias nous ont décrit abondamment. « On » semble le découvrir depuis son discours de la Mutualité dimanche soir dernier, et surtout depuis le geste de « continuité républicaine » qu’il est le seul président à avoir fait en invitant celui qui n’est pas encore officiellement son successeur à participer à ses côtés à la commémoration du 8 mai. Les Français découvrent aussi l’hommage appuyé de Barak Obama et surtout celui d’Angela Merkel qui « tient à remercier Nicolas Sarkozy, jugeant que les réponses que l’Europe à trouvées face aux épreuves portent sa signature ». Si on ajoute pour terminer le tableau la confidence d’Alain Juppé qui avoue avoir été bluffé par « la force de conviction et d’entraînement dont il est capable dans les négociations ». Autrement dit, la France vient de se séparer d’un « grand bonhomme ». C’est le genre de peine qu’elle est capable de s’infliger. L’histoire peut en témoigner. Bien qu’il ne soit pas mort, je ne serais pas surpris de voir que dans quelques mois, sa cote de popularité soit au zénith. C’est l’un des paradoxes français. Il n’est pas certain que celui qui va le remplacer soit de la même trempe.

Pour la gauche.

Naturellement, le retour de la gauche sur la plus haute marche du pouvoir en France, dix-sept ans après la fin lugubre du second septennat de François Mitterrand, constitue un événement, non seulement pour notre pays, mais pour l’Europe entière. C’est l’annonce d’un changement de stratégie économique, avec l’impératif du rétablissement de la compétitivité par les coûts qui est en partie abandonné au profit d’une politique d’inspiration sociale-démocrate qui privilégie une action volontariste de l’Etat associée à de plus forts prélèvements : 14 milliards sur les ménages et 28 milliards sur les entreprises dès le mois de juillet si une majorité le permet. La semaine dernière, le Trésor français a pu financer facilement un emprunt à 10 ans de 7 milliards d’euros sur les marchés. Preuve que le nouveau président, dont la victoire était déjà largement pronostiquée par les sondages, bénéficie de la part de l’ensemble des investisseurs de la planète du bénéfice du doute. Ce qui ne devrait pas durer longtemps comme en témoigne la nervosité observée sur les marchés boursiers. Le contexte international est éminemment inflammable et ne permet pas le moindre faux pas. Tout concourt à ce que ce répit soit de courte durée. A commencer par la crise grecque qui connait un rebondissement inquiétant avec une crise politique quasi insoluble.

Pour François Hollande .

La constitution du gouvernement français sera un autre moment de vérité : dans un pays pratiquement coupé en deux, le nouveau président va-t-il faire la même erreur que Chirac en 2002, en choisissant des ministres « monocolores ». Et ses premières décisions seront disséquées au microscope par les observateurs de tout poil. Trop de dépenses, et c’en serait fini de l’attentisme. Le choix du Premier Ministre influera tout autant que les annonces. Si la logique institutionnelle est respectée, et lui donne une majorité législative, la gauche détiendra pratiquement tous les leviers du pouvoir, dans une France qui a pourtant voté plutôt globalement à droite lors du premier tour de cette présidentielle. A François Hollande de ne pas oublier ce que ce moment a, sur tous les plans, d’exceptionnel et au nouveau chef de l’Etat de savoir agir en conséquence, sans rester prisonnier de l’habile candidat qu’il a été. Parallèle au vote des Français, celui des Grecs confirme la difficulté à laquelle se heurte la mise en place du pacte fiscal approuvé en janvier par 25 sur 27 pays membres de l’Union européenne. C’est la digue qui protège la zone euro de ce qui pourrait vite devenir un tsunami spéculatif, dont les premières victimes seraient sans doute l’Espagne, l’Italie et… la France. Mais François Hollande, parmi d’autres en Europe, l’accuse en même temps d’assécher la croissance et se fait fort d’obtenir un feu vert allemand à un assouplissement. L’espace pour un compromis autre que de façade, est d’autant plus étroit que la Chancelière a déjà annoncé la couleur : c’est « nein », et donc l’impact d’un constat persistant de désaccord s’avérerait énorme. Une fois éteints les lampions de la Bastille, va se jouer dans les semaines qui viennent, la marque que le deuxième président socialiste de la Ve République pourrait laisser dans l’Histoire. C’est dire si l’exercice est périlleux pour un homme qui n’a jamais mis les pieds dans un ministère et qui ne connait rien des arcanes des instances internationales. Le manque d’expérience pourrait s’avérer dramatique, en dépit de l’habileté et de l’intelligence du bonhomme.

 

 

 

 

 


LE PARCOURS N’EST PAS TERMINE…

P1060414

LE MESSAGE DE FRANÇOIS FILLON 


« Mes chers concitoyens,

La Nation s’est exprimée et le choix du peuple doit être accepté avec respect.

François HOLLANDE sera notre président de la République. Je lui adresse mes vœux de réussite dans l’exercice de son mandat au service de la France toute entière.

Je remercie avec émotion toutes celles et tous ceux qui ont voté pour Nicolas SARKOZY. Avec eux, j’ai défendu l’action et le projet que portait le Président.

Je ne regrette rien de cet engagement. Je suis fier d’avoir été son Premier ministre pendant cinq ans. Je suis reconnaissant à la majorité parlementaire et aux Français qui nous ont accordé leur confiance dans des circonstances difficiles.

Je rends hommage au Président Nicolas SARKOZY. L’Histoire lui rendra justice pour les réformes accomplies et la manière dont il a affronté la crise.

Jamais il n’a baissé les bras ! Jamais il ne renonça à moderniser notre pays ! Il a été le Président du courage.

Avec les élections législatives, un nouveau combat commence.

A tous les Français qui ont le cœur en peine, je dis : pas d’amertume, pas de ressentiment, pas d’abattement ! Je m’engage avec eux et avec ma famille politique !

La France vit des temps difficiles, et nous devons lui être utiles, par nos valeurs, par notre courage, par notre lucidité. Aucune illusion ne peut dissimuler l’ampleur des transformations du monde. Aucune illusion n’amortira le choc qui atteint notre modèle économique et social.

La France doit affronter la vérité !

La force de la nation dépend de notre force de caractère. 
L’idéal républicain doit nous élever au-dessus des peurs et des extrêmes. C’est ce qui a toujours guidé mon engagement. Je crois en l’honneur de la Droite et du Centre qui doivent unir leurs efforts.

Je sais que notre peuple continuera de se forger un destin à la hauteur de son histoire. Je m’engage à le servir ! »

 

 


CHACUN SES ELEGANCES !

 

Sarko adieu

Une belle leçon d’humilité et une déclaration d’une rare élégance, voilà ce que le Président le plus vilipendé a réservé hier à ses soutiens mais aussi à la France entière et, en invitant le nouvel élu non intronisé à commémorer le 8 mai à ses côtés,  continue d’offrir aujourd’hui au monde. L’esprit républicain et le respect des institutions, la patrie placée au-dessus de soi, sont des vertus dont devront bientôt s’inspirer ceux qui l’ont si durement combattu pendant cinq ans. Merci Nicolas Sarkozy pour cette belle page finale d’une campagne hors du commun.

Il est de bon ton dans les médias de critiquer la « ligne droitière », qui avait convaincu le candidat-président de faire une campagne sur la défense de l’identité française. Cette ligne était la bonne et il n’y en avait pas d’autre possible. Elle a permis à Nicolas Sarkozy de faire une belle remontée jusqu’à espérer gagner au second tour. Décidée plus tôt, cette stratégie aurait peut-être pu enrayer la progression du Front national. Mais on connait les réticences de plusieurs responsables de la majorité à parler de l’immigration ou du communautarisme. Ils ont tort.

Un rendez-vous manqué, parce que le résultat de cette élection illustre parfaitement ce que décrit Dominique Reynié dans son ouvrage « Populisme, la pente fatale », où il décrit l’appropriation du thème « patrimonial » -c’est-à-dire de l’identité- par l’extrême droite qui en fait son  thème de prédilection, surfant sur le sentiment de « dépossession » ressenti à travers tout le pays par la visibilité grandissante de certaines communautés. Faute de venir sur les mêmes terrains, la droite républicaine et la gauche en feront un jour et successivement les frais.

Je n’ai probablement pas été le seul à avoir été choqué de voir dimanche soir, sur les télévisions, les multiples drapeaux étrangers brandis aux alentours de la colonne de la Bastille : algériens, marocains, palestiniens,... Ces manifestations d’appartenance sont autant de signaux supplémentaires et de « provocations » propres à alimenter le vote extrémiste. Elles sont à mettre en parallèle avec les excellents scores que le candidat socialiste a enregistré dans les « quartiers populaires » (comprendre : quartiers musulmans), ce qui fait dire à certains qu’il est l’élu des musulmans. L’élection de François Hollande a pour premier mérite d’illustrer la réalité des communautarismes en France, qu’il a dit vouloir combattre tout en promettant de faire respecter la laïcité.  Il s’est donné deux priorités : la justice et la jeunesse. Il n’a pas dit : le désendettement et le communautarisme…

L’euphorie qui s’est exprimée cette nuit dans les rues de Paris et des autres villes de France, les larmes de joies, les cris hystériques, les coups de klaxon, la jubilation des journalistes avaient un caractère surréaliste. De même, le discours enflammé du nouveau président invoquant « le rêve français » m’a semblé étrangement décalé par rapport aux réalités. D’abord, jamais élection n’a été aussi peu glorieuse : le score est finalement mince face à un président sortant dont le bilan était parait-il si accablant. Le deuxième président socialiste de la Vème République est le seul à n’avoir pas obtenu avec, 47,5%, la majorité des votants.  Ensuite, cette élection est le fruit d’un pilonnage intense de l’appareil médiatique depuis plus de cinq ans fondé sur la caricature, les amalgames, les insultes, la calomnie, les aboiements haineux et les mensonges. Et je peux en témoigner, ils vont laisser des traces.

Comme souvent à droite, Les trahisons ont pesé sur le score final, en particulier celle de François Bayrou. Pourtant le résultat est loin d’être déshonorant pour l’ex-majorité avec 48,4%. Appréciable en temps de crise. Zapatero aurait bien voulu perdre avec le même écart. Il autorise même à espérer une victoire législative qui parait à portée, d’autant plus qu’on ne sait pas quelle sera l’atmosphère nationale et internationale dans six semaines. La crise grecque, agrémentée d’un piment espagnol, pourrait bien venir compliquer le débat.

Les électeurs du FN, se sont abstenus ou ont voté blanc (2 millions de voix). Ils ont fait perdre la droite. C’était l’objectif recherché par Marine Le Pen qui ne pourra progresser que si elle détruit le « môle » républicain. Mais c’est vrai que la majorité vient de payer son incapacité à s’adresser au peuple « perdu » alors que le pays est culturellement et sociologiquement à droite. En même temps, ces électeurs frontistes, s’ils reproduisent le même scénario aux législatives, ne pourront pas se plaindre de la politique communautariste et laxiste sur l’immigration qu’ils auront contribué à mettre en place avec une majorité de gauche à l’assemblée nationale. N’oublions jamais que la « machine » Le Pen est d’abord au service des intérêts vitaux de la famille avant ceux de la France.

Inévitablement, nous allons vers des temps difficiles pour ne pas dire dramatiques. Après l’état de grâce et une fuite en avant destinée à faire oublier les réalités à l’image de la « fête » de cette nuit, le retour à la réalité frappera le pays de plein fouet, inévitablement, mais personne ne sait sous quelle forme ni exactement à quel moment…

Chacun son tour. Pour Hollande, « les emmerdes, c’est maintenant ». Il peut être certain d’une chose : nous ne serons pas des spectateurs impavides !

 


ET MAINTENANT LE TROISIEME TOUR !

 

 

Nicolas Sarkozy a été battu autant par la crise et son cortège de difficultés, dont le chômage, que par le matraquage médiatique dont il a été victime. François Hollande est donc élu. Mais le premier tour l’a montré, avec un total à 43,5%, il n’y a pas de désir de gauche. Il importe maintenant de rester mobilisés pour le troisième tour : les élections législatives.

Il est encore possible de maintenir la France sur la voie du redressement et de l’assainissement de ses finances publiques, en imposant l’union nationale par le vote et une cohabitation au nouveau Président.

Il y a gros à parier qu’il va proposer une ouverture aux centristes du Modem, dans laquelle les éléments de gauche comme Benhamias vont aller se vautrer, plat de lentilles de la trahison de François Bayrou.

Il faut pourtant imposer cette cohabitation  ne serait-ce que pour empêcher le PS, qui gouverne 20 régions sur 22, plus de la moitié des départements et les grandes villes, de détenir tous les leviers politiques du pays. Les Français seraient bien inspirés de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Le score étroit obtenu par le nouveau président donne une marge de manœuvre à la coalition actuelle UMP, Nouveau Centre, Parti Radical, Gauche moderne pour gagner les législatives.

Une consolation : c’est maintenant la gauche qui va devoir supporter le fardeau de la crise, et on va voir combien de temps son programme irresponsable peut tenir.

Enfin, le temps de la reconquête des territoires est venu. On sait que les élections intermédiaires sont toujours défavorables au pouvoir en place. De beaux espoirs s’ouvrent donc pour reprendre des régions, des départements et des villes. Rendez-vous en 2014. Ce sera vite là.

Les élections c’est comme les marées….

 


QUOI QU’IL ARRIVE …

J - 2

Quoi qu’il arrive dimanche soir, la France se réveillera lundi matin avec la même dette de 1 800 milliards d’euros et les mêmes déficits publics à combler. Suivant le choix que les Français auront fait, le pays ne connaîtra pas le même destin.

Les Français peuvent choisir François Hollande. Ce sera le choix du déclin et des difficultés accrues. Ce n’est pas une sorte de dépit anticipé qui me fait dire cela. Je le pense vraiment après avoir lu et relu ses soixante propositions. Je sais bien qu’il n’est pas un dangereux gauchiste. Simplement il veut continuer sur le modèle de l’Etat providence et de la croissance fondée sur la redistribution, alors même que l’argent public fait défaut et donc qu’il faudra alourdir les impôts – et les riches ne suffiront pas-, et emprunter –donc alourdir encore le fardeau- pour alimenter la machine. Comme je n’ai pas vraiment compris comment il comptait résorber nos déficits pour parvenir à l’équilibre en 2017, sauf à avoir une croissance d’au moins 2,5%, il faudra bien faire des sacrifices quelque part. Aussi, dans ce cas de figure, je suis inquiet pour mon épargne, pour mes revenus et notamment la pérennité de ma pension versée par l’Etat. Au moins pourrons-nous nous réjouir de le voir se coltiner les difficultés qui ne manqueront pas de survenir dans un monde instable et imprévisible.

Les Français peuvent faire le choix de la continuité. Cinq ans c’est court pour faire des réformes. En choisissant Nicolas Sarkozy, ils éliront un homme libre de toute pression puisque ce sera son deuxième et dernier mandat. Je pense sincèrement que lui seul peut réaliser l’unité nationale et faire reculer l’extrême droite sans rien concéder sur l’essentiel de nos valeurs républicaines. Au moins gagnerons-nous du temps face aux difficultés. Un homme aguerri pour diriger c’est préférable. Ses états de service plaident en sa faveur et son intention d’agir pour réduire nos dépenses et commencer le désendettement est clairement exprimée et même déjà à l’œuvre. Lui seul peut insuffler en Europe les réformes nécessaires pour parvenir à un contrôle effectif des frontières et aux accords de réciprocité économique avec les autres continents nécessaires à la relance de nos industries.

La route sera malaisée et la pente rude. Je ne connais pas le volontarisme de Monsieur Hollande dont la carrière politique se limite à ses mandats parlementaires, la direction du parti socialiste qu’il a laissé dans un état épouvantable et la présidence du conseil général de Corrèze dont on sait l’endettement abyssal. Par contre, personne ne peut douter du volontarisme de Nicolas Sarkozy ni de sa capacité à faire face aux coups de tabac intérieurs comme extérieurs. Le bon sens serait qu’on lui renouvelle notre confiance.

Cela dit, il faudra régler les comptes avec les médias et trouver le moyen d’avoir une information sereine et plurielle. Beaucoup de Français, je peux en témoigner pour avoir participé à de multiples réunions publiques auxquelles assistaient des sympathisants : tous disaient leur ras-le-bol de la mauvaise foi des journalistes.

Allez, à dimanche et personnellement, je croise les doigts !

 


AVANT DE VOTER...

BADGE 1Comparer pour décider : les  sujets qui n’ont pas eu le temps  d’être abordés en un débat au  lieu de trois

 

 

LE (LOURD) BILAN DE FRANCOIS HOLLANDE EN CORRÈZE

Premier point qui aurait sans aucun doute mérité d’être abordé : le bilan de François Hollande dans le seul territoire dont il a eu la charge et qu’il préside : la Corrèze. Il est, en effet, sinon utile du moins éclairant d’observer sur une parcelle du territoire les décisions et actions prises pour se faire une idée des effets de ces décisions, de ces actions sur un territoire autrement plus grand et plus lourd à gérer : la France, 5ème puissance mondiale.

La Corrèze est, aujourd’hui, le département le plus endetté de France (1400 euros par habitant, soit 300 euros de plus depuis 2007 par habitant grâce à François Hollande), si bien que l’Etat a dû lui verser 11,5 millions d’euros de subvention d’équilibre en 2011.

On y retrouve l’une des lubies du candidat socialiste : le nombre de fonctionnaires du département a augmenté de 50%.

Du fait de sa mauvaise gestion, François Hollande a augmenté les impôts de tous les corréziens, (+6,5% pour la taxe foncière, +300% de taxes pour les permis de construire), il a supprimé les bourses étudiantes, supprimé la gratuité des transports scolaires, diminué les primes de garde d’enfants…

Et c’est bien aujourd’hui avec ce lourd passif et ce seul actif que François Hollande se présente aujourd’hui à la tête de la 5ème puissance mondiale, à la tête des Français. On n’ose imaginer ce que donnerait la reproduction de ces principes de gestion au niveau national.

LE LOGEMENT

Le logement est l’une des principales préoccupations des Français : c’est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy propose de développer l’offre de logements afin de faire baisser les prix. Pour cela, il propose notamment d’augmenter de 30% les droits à construire sur les terrains existants et de diviser par deux les droits mutation, qui représentent, par exemple, 5 100 euros pour l’achat d’un bien de 200 000 euros.

Surtout, après avoir déjà taxé les loyers abusifs sur les petites surfaces, il propose désormais que les locataires puissent saisir la justice quand le loyer qui leur est appliqué est supérieur de 20% aux loyers du secteur.

Enfin, pour poursuivre l’effort déjà engagé pour rénover les quartiers, Nicolas Sarkozy souhaite lancer un second Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU), doté de 18 milliards d’euros.

François Hollande propose, quant à lui, de bloquer administrativement le prix des loyers. C’est une solution qui ne marche pas, et qui a déjà été testée, en 1948, a provoqué la plus grave crise du logement jamais connue, aboutissant à l’Appel de l’Abbé Pierre de l’Hiver 1954.

François Hollande propose aussi de relever le plafond du livret A pour financer des logements sociaux. Il oublie que pendant le mandat de Nicolas Sarkozy et malgré la crise, 600 000 logements sociaux ont été construits (100% de + que sous Lionel Jospin). Surtout, il oublie que seuls 9% des livrets A atteignent déjà le plafond actuel. Encore une mesure veine.

LA SÉCURITÉ

La sécurité a également été largement oubliée du débat de l’entre-deux tours. Les positions des deux candidats sont pourtant très démarquées sur le sujet.

Nicolas Sarkozy veut poursuivre la politique de fermeté qu’il a menée depuis 2002 et qui a fait baisser la délinquance de 16,5% depuis 2002, alors qu’elle avait explosé de 17,7% sous le gouvernement de Lionel Jospin (+55% pour les violences aux personnes). Il entend de réformer la justice des mineurs, de créer 24 000 places de prison supplémentaires, de donner plus de droits aux victimes dans le procès pénal, d’appliquer les peines planchers aux délinquants réitérants (plusieurs délits différents), et d’appliquer la perpétuité aux criminels sexuels récidivistes (au lieu de 20 ans actuellement).

Face à lui, François Hollande affiche un laxisme sécuritaire inquiétant ou le bien être des délinquants prévaut sur l’attention aux victimes. Il souhaite, à titre d’exemple, alléger les peines des délinquants récidivistes en supprimant les peines-plancher, qui ont pourtant fait la preuve de leur efficacité (plus de 37 000 peines prononcées). Il veut encore supprimer la rétention de sûreté dont le principe est de maintenir enfermés les détenus qui, arrivés en fin de peine, sont encore dangereux et présentent un risque très élevé de récidive.

N’étant plus à un revirement près, François Hollande, qui a voté contre la création de centres éducatifs fermés pour les mineurs délinquants, en propose aujourd’hui le doublement ! Il refuse de créer des places de prison supplémentaires pour une meilleure exécution des peines, préférant ainsi libérer un détenu dès qu’un nouveau sera incarcéré pour libérer des places de prison ! Il n’a voté aucune dois antiterroristes pour protéger les Français…

LA FAMILLE

Nicolas Sarkozy a été très clair sur ce sujet : la famille est pour lui l’une des institutions fondamentales de notre société, l’une de nos plus grandes richesses et il est hors de question de la redéfinir. Le candidat socialiste veut détruire la politique familiale et la famille en France : François Hollande a annoncé vouloir supprimer le quotient familial avant de se reprendre et d’annoncer qu’il serait un instrument de redistribution « sous plafond » : on sait ce que cela veut dire. Le plafond sera tellement bas que plus personne n’y aura accès. Avec la mesure de François Hollande, les couples ayant au moins un enfant et dont les parents gagnent chacun à partir de 1600 euros nets par mois perdraient plusieurs centaines d’euros. 50% des couples avec des enfants verraient leur pouvoir d’achat baisser. 3,56 millions de familles perdraient en moyenne 982 euros par an.

Pour Nicolas Sarkozy, la politique familiale n’est pas une politique sociale, c’est une politique qui doit encourager à la natalité. Pour que chaque famille puisse maintenir son pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy s’oppose à toute remise en cause des allocations familiales. Il défend le quotient familial au nom de l’égalité, car la République accorde le même prix et la même attention à chacun de ses enfants.

Enfin, si la famille a changé dans sa composition, avec la complexité de la vie moderne, Nicolas Sarkozy a, et à plusieurs reprises, pris position contre le mariage et l’adoption par des couples homosexuels, propositions que veut mettre en œuvre le candidat socialiste s’il venait à être élu.

DROIT DE MOURIR DANS LA DIGNITE

Pour le Président de la République, la vie n’est pas une marchandise. La vie est « sacrée » non pas au sens spirituel même si elle l’est pour certains, mais parce qu’elle est unique, que « c’est un mystère » : « il y a un mystère de la naissance et un mystère de la mort et la vie doit être respectée ».

François Hollande avec le droit de mourir dans la dignité légalise l’aide active à mourir et franchi le pas vers l’euthanasie de l’aveu même de Marisol Touraine, chargée des questions sociales dans son équipe. Surtout, le candidat socialiste en fait un argument de campagne au mépris de la sensibilité de ce sujet, qui appelle autrement plus de respect et de considération. Ce type de questionnement mérite une réflexion profonde, un débat apaisé et un consensus national. C’est dans cet environnement, après de longs échanges, que la loi Leonetti a été rédigée et votée par le Parlement durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Que dit ce texte ? Il fait de l'accompagnement de la fin de vie un devoir impérieux des professionnels de santé. Il distingue les situations de fin de vie dans lesquelles les patients sont capables d'exprimer leurs souhaits de celles dans lesquelles ils n'ont plus la capacité de le faire.

Prenant à cœur ce sujet grave de la souffrance en fin de vie, Nicolas Sarkozy s’est investi et a lancé, en 2008, le programme de développement des soins palliatifs avec un budget de 230 millions d’euros sur quatre ans. Ce programme a multiplié par deux la capacité de prise en charge des patients.

La position du Président de la République candidat est claire : légaliser l’euthanasie risquerait de nous entraîner vers des débordements dangereux et est totalement contraire à sa conception de la dignité de l’être humain. Pour Nicolas Sarkozy, quand une personne souffre tellement qu’elle demande à mourir, le rôle de la société est de tout faire pour essayer d’apaiser sa souffrance, pas d’accélérer sa mort.

CHÔMAGE DES SENIORS

Si le travail a été abordé lors de ce débat, le chômage des seniors a été occulté. Ce thème est pourtant bien présent dans les deux projets des candidats à la présidentielle.

Le bilan de lutte contre le chômage des seniors de Nicolas Sarkozy est indéniablement bon : depuis 2007, 520 000 seniors de plus sont au travail soit plus de 8 points de taux d'emploi des plus de 55 ans. Et le candidat veut aller plus loin : outre le droit à la formation obligatoire pour tout chômeur, Nicolas Sarkozy propose l'exonération de charges sociales pour les entreprises qui embauchent des chômeurs de plus de 55 ans.

Nicolas Sarkozy propose d’exonérer de toute charge sociale l’embauche d’un senior de plus de 55 ans en CDI ou en CDD de plus de 6 mois. Il concentre ainsi ses efforts sur les seniors qui sont au chômage et sont éloignés de l’entreprise.

Avec son contrat de génération, François Hollande concentre, au contraire, son effort sur les seniors qui sont déjà dans l’entreprise, et ne lutte donc pas contre le chômage des seniors. Comme l’a souligné Martine Aubry, le contrat de génération ne créerait que des effets d’aubaine (http://lexpansion.lexpress.fr/economie/primaires-ps-pourquoi-le-contrat-de-generation-divise_263341.html), c’est-à-dire qu’il accorderait des allègements de charges sociales à des employeurs qui auraient, de toutes façons, conservés leurs seniors dans l’entreprise.

Au final, l’exonération proposée par Nicolas Sarkozy coûtera 10 fois moins cher que le contrat de génération et sera 1000 fois plus efficace.

JEUNESSE

Pour permettre aux jeunes d’apprendre un vrai métier et favoriser leur insertion professionnelle, Nicolas Sarkozy propose que les élèves de la filière professionnelle passent 50% de leur temps en entreprise. Cette mesure concernera plus de 250 000 jeunes par an. Les entreprises de plus de 250 salariés accueilleront obligatoirement un nombre d’apprentis égal à 5% de leurs effectifs.

Pour tous les étudiants, Nicolas Sarkozy propose la mise en place d’une « banque de la jeunesse », interface entre les banques et les jeunes. Ils n’auront plus besoin de caution parentale pour se loger puisqu’en cas de loyer impayé, les pouvoirs publics paieront le loyer au propriétaire. Cette banque financera également leurs études avec un prêt étudiant à hauteur de 500 euros par mois, remboursable quand ils commenceront à travailler (par exemple 10€/mois si vous touchez le SMIC). Enfin, elle soutiendra le financement de leur projet de création d'entreprise.

Le permis de conduire est très cher (1500 euros en moyenne) et le taux de réussite trop variable selon l’examinateur, les délais trop longs pour se représenter en cas d'échec (82 jours en moyenne), ce qui renchérit le coût du permis. Nicolas Sarkozy propose que tous les lycéens de 16 ans au moins sortent de l’école avec le code en poche, grâce à un « parcours d’éducation à la sécurité routière ». Il veut également réduire le délai pour se représenter en instaurant un délai maximal d’un mois entre deux passages du permis. Son coût sera ainsi divisé par deux.

Nicolas Sarkozy veut doubler le nombre de volontaires du service civique, qui consacrent 6 à 12 mois de leur vie à la collectivité.

Pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, François Hollande, lui, propose la création de 150 000 emplois jeunes. Ces emplois sont précaires (CDD), payés par le contribuable, et ne répondent qu’à 5% des demandes d'emploi. Mis en œuvre sous le gouvernement de Lionel Jospin, ils ont déjà démontré qu’ils n’étaient pas une solution au chômage des jeunes : 80% des bénéficiaires étaient déjà qualifiés alors qu’ils s’adressaient aux jeunes non-qualifiés. Surtout, après 5 années au SMIC, les jeunes qui ont bénéficié de ces emplois n'ont rien eu.

LA LUTTE CONTRE LES DELOCALISATIONS

Nicolas Sarkozy veut que la France demeure une terre de production. Or, le coût élevé du travail incite les entreprises à délocaliser leur production vers des pays où la main d’œuvre est moins chère. C’est pourquoi il propose d’alléger le coût du travail, en supprimant la cotisation famille pour 14 millions de salariés (80% des salariés de l'industrie, 92% des emplois, agricoles). Les bénéfices des grands groupes quel que soit le lieu où ils sont réalisés seront quant à eux taxés et la déduction fiscale des dépenses de délocalisation sur les bénéfices des sociétés supprimée. Enfin, pour protéger nos PME, il propose un « small business act » qui réservera 20% des commandes publiques aux PME européennes. Si l'Europe n'est pas d'accord, la France appliquera unilatéralement cette règle dans 1 an.

François Hollande veut, quant à lui, alourdir les charges qui pèsent sur le travail de 5 milliards d'euros pour financer sa remise en cause de la réforme des retraites. Il propose aussi de supprimer l'exonération des heures supplémentaires qui allège le coût du travail de 9,4 millions de salariés et soutient leur pouvoir d’achat. Il veut également augmenter la contribution des grands groupes, en augmentant leur taux d’impôt sur les sociétés, dont ne s’acquitte qu’un groupe du CAC 40 sur 2.

 


ENTRE REALITES ET FICTION

Débat sarko hollande

j - 3

Je ne vais pas vous refaire le débat annoté que chacun a pu suivre hier soir, ni vous dire ce que vous devez en penser. Je voudrais simplement vous livrer mes impressions après digestion de trois heures denses et une nuit réparatrice.

J’ai vu deux mondes qui s’affrontaient.

A gauche, François Hollande, un président de fiction qui décrit un exercice de la fonction digne de la troisième république et qui n’a rien à voir avec nos institutions actuelles et le quinquennat. C’est le portrait d’un président « pacha » enfermé dans sa tour d’ivoire, qui ne nomme pas, qui ne décide pas, et dont le magistère serait essentiellement de montrer la voie. Autrement dit un président qui ne sert à rien dans un monde virtuel.

J’ai vu un candidat de gauche, plein de ses certitudes et qui croit qu’elles sont des réalités. Mais les certitudes ne font pas des réalités : ainsi quand il parle de croissance, il se complait à observer que les « lignes bougent », sans s’apercevoir que ceux qu’il appelle en renfort ne parle pas du tout de la même chose que lui. Ainsi quand il se voit renégocier le traité de stabilité, comme s’il suffisait de vouloir pour que les autres suivent. Grande naïveté.

J’ai vu un candidat de gauche sûr de ses objectifs et de son programme. Si les objectifs sont explicites, les moyens pour les atteindre le sont beaucoup moins ; les engagements ne suivent pas. A quoi bon annoncer qu’on réduira la part du nucléaire de 25% à l’horizon 2025, si en cinq ans on ne ferme qu’une centrale. Cela revient à dire que c’est surtout le successeur qui aura en charge d’en fermer 23 en huit ans ! Même constat pour le désendettement : comment peut-on croire désendetter l’Etat en maintenant la fonction publique à effectifs constants, alors que les fonctionnaires représentent la moitié de ses dépenses. C’est là qu’on voit poindre le matraquage des impôts sur les classes moyennes. Dommage, le sujet n’a pas été évoqué.

J’ai surtout vu un procureur aveugle, plein de vindicte, prompt à insinuer son venin en permanence, agressif et arrogant. L’arrogance n’est pas l’autorité. Les crises, c’est tout juste s’il en a entendu parler. Si le chômage et la dette ont augmenté, c’est imputable, forcément, au président sortant. Pas la moindre circonstance atténuante. Cette attitude fait froid dans le dos et laisse craindre le pire. La démagogie irresponsable débouche toujours sur la frustration et le désordre. On a vraiment tout à craindre du « tout PS », tant leur conception de la démocratie s’arrête à tous ceux qui pensent comme il faut.

En face, Nicolas Sarkozy a gardé son sang froid. Bon dans la démonstration, tout le temps interrompu, il n’a rien lâché sur son bilan ni sur les perspectives qu’il entrevoit pour continuer d’adapter le pays au monde réel, entre ouverture et protection, entre volontarisme et pragmatisme.

Avec lui, le désendettement est clair, l’effort est lisible et justifié. Il passe notamment par la modernisation de notre administration et la réforme territoriale. Limiter la dépense pour éviter le recours à l’impôt qui écrase est le leit-motiv.

Avec lui, la croissance s’appuie sur la nécessité de la compétitivité de nos entreprises et le transfert des charges qui pèsent sur elles. Mais aussi sur tout ce qui a été fait pour relancer la recherche, l’innovation, pour aider les entreprises à investir.

Avec lui, l’Europe avancera. Il a déjà montré sa force d’entraînement au sein des 27.

Avec lui, l’union nationale est possible parce qu’il s’adresse à tous les Français, avec l’ouverture d’esprit qu’il a démontrée au cours des cinq dernières années.

Alors après, chacun peut dire que son préféré a gagné : tout dépend si on a les pieds sur terre ou la tête dans des rêves roses. La réalité est toujours là au réveil et les faits sont têtus.

Alors dimanche …

 

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

J – 4

C’est quoi être « trop à droite » ? Je lis que 49% des Français trouvent que Nicolas Sarkozy fait une campagne trop à droite. Est-ce un effet de loupe ou le résultat du matraquage médiatique ? Parce que depuis le 1er tour, il n’a pas changé une seule de ses propositions, et n’en a ajouté aucune à son projet. On essaie de nous faire croire que parce qu’il parle de frontières, de contrôle de l’immigration, de sécurité, de protection de notre mode de vie, et qu’il refuse de donner le droit vote aux étrangers non communautaires, il tient le discours de Marine Le Pen. C’est une caricature. Cela permet d’affirmer qu’il court derrière l’extrême droite. Qu’il n’ait jamais proposé la préférence nationale pour l’emploi ou le logement, la sortie de l’euro, la mise en place d’un protectionnisme économique rétablissant des droits de douane, qu’il n’ait jamais proféré d’arguments racistes ou xénophobes fait pourtant une sacrée différence. Pourtant, je vois que les mêmes se gardent bien de reprocher à Monsieur Hollande le « contingentement » de l’immigration ou le maintien de la loi interdisant la burqa… Et cela ne gêne personne qu’il se tourne vers Jean-Luc Mélenchon dont l’idéologie et les propositions sont aussi dangereuses que celles de Marine le Pen.

Et puis, ceux qui nous donnent tous les soirs des cours de démocratie appliquée en distillant leur haine du Président sans autre argumentation que des affabulations la plupart du temps mensongères, devraient se demander qui défend le mieux aujourd’hui la laïcité, les valeurs républicaines des droits et des devoirs, la tolérance, la liberté d’expression, les citoyens, sinon l’UMP et le Président de la République. La gauche parle beaucoup, mais elle est singulièrement absente quand il faut passer à l’acte. Cela mériterait bien un réflexe anti-hollande dont les positions cherchent à flatter le communautarisme plus qu’à le combattre.

Les sondages restent défavorables à Nicolas Sarkozy. Il y aurait de quoi se décourager. Et pourtant, à droite, tout le monde continue de croire à sa victoire. Aveuglement, peut-être ! Mais ce n’est pas une réponse très convaincante. J’étais au milieu de la foule, au Trocadéro : les gens qui étaient là étaient venus pour soutenir leur candidat, beaucoup participaient à une manifestation pour la première fois, tous certains que dimanche soir on aurait la surprise. Le crédo était toujours le même : tout de même, c’est Sarkozy le meilleur ! Tous disaient leur ras-le-bol des médias, parfois avec une certaine agressivité. Et de fait, Nicolas Sarkozy a livré un discours de grande envergure, entre rassemblement et vision de l’avenir, posant les fondamentaux de redressement du pays.  Les gens de droite et du centre reçoivent le souffle d’une énergie qu’il leur communique avec ses tripes, avec son cœur, avec son esprit et c’est ça qui les galvanise. A côté, les discours de son adversaire apparaissent petits, étroits, destinés uniquement à ses parterres de bobos.

Lundi soir, à « Mots Croisés », les vieux briscards du PS, Cahuzac et Moscovici ont pris un sacré coup de vieux face à la jeune garde sarkozyste, Kosciusko-Morizet et Pécresse. Dans les deux cas, on a eu 6-0. Par contre Valls a donné plus de fil à retordre à Hortefeux qui a montré qu’il connaissait bien le dossier de l’immigration et de la sécurité. Quand l’équilibre du temps de parole est rétabli, évidemment, le débat devient plus limpide.

Et que va faire François Bayrou ? Les centristes sont de plus en plus nombreux à appeler à voter pour Nicolas Sarkozy. Ils étaient au Trocadéro, mais curieusement les médias ont oublié d’en parler. S’il fait voter Hollande, il prend le risque d’être accusé d’avoir fait battre Nicolas Sarkozy. Cela veut dire qu’il aurait fait passer son égo avant l’intérêt national. Au moins aurons-nous alors peu de scrupules à le faire battre aux législatives dans sa circonscription. Pourquoi le ménager comme on l’a fait en 2007 ?

Et si dimanche soir on découvrait un « front anti-Hollande » suscité par ses ambiguités, ses esquives permanentes, ses projets de dépenses alors que nous sommes fauchés, ses propositions sociétales qui font plaisir à des minorités mais sont loin de faire l’unanimité des Français ? Le candidat socialiste ferait bien d’y songer avant d’aller au débat face-à-face.

 


LA FETE DU TRAVAIL DE LA FRANCE FORTE

Sarko troca 3  Sarko troca  Sarko troca 2

Les Français ont répondu par dizaines de milliers à l’invitation de Nicolas Sarkozy de célébrer le travail au Trocadéro. Des militants, évidemment. Mais pas que ! Dans la foule, beaucoup participaient à une manifestation pour la première fois. C’était le cas autour de nous. Un vrai rassemblement populaire et un pari réussi pour le « candidat président ».

Un candidat que certains médias annonçaient « lâché par les siens ». C’est nous qui sommes lassés par ces chiens qui nous mentent en permanence. En avant-première, nous avons eu droit aux discours convaincus et convaincants de Christophe Lagarde, Nouveau Centre, de François Zochetto, sénateur Alliance centriste, venus tous les deux appeler les électeurs du centre à voter Sarkozy dimanche prochain ; mais aussi de Jean-Pierre Raffarin et de Jean-François Copé. Toute l’équipe des fidèles rassemblés pour ce dernier grand meeting de la campagne.

Un vent s’est levé avec les insultes et les accusations des officines gauchistes pour salir Nicolas Sarkozy. C’est le vent de la colère contre ces médias pourris qui pourrait bien se transformer en tempête le dimanche 6 mai. Nous l’avons ressenti au cours de cette manifestation.

Le dernier message du candidat était centré sur la valeur travail comme il se doit. L’occasion de rappeler la cohérence d’un projet dont elle est le pilier central autour duquel tourne le pouvoir d’achat, la compétitivité, le patrimoine, l’épanouissement personnel, l’avenir des Français…

« En ce 1er mai, je vous propose de nous tourner vers l'avenir pour construire ensemble un nouveau modèle français. Ce nouveau modèle, nous devons le construire en nous appuyant sur la force de l'héritage que nos parents et nos grands-parents nous ont légué. Nous devons le constru...ire en plaçant en son centre le travail, le mérite, l'effort et la responsabilité. Ce projet est celui d’une nation française rassemblée, fière de ses valeurs, de son identité, conservant la maîtrise de son destin et l'ambition de grands projets. Peuple de France, il reste trois jours pour transformer cet élan en victoire et permettre à ce grand projet de se réaliser. Votre destin est entre vos mains ! »

Un nouveau discours plein, équilibré, qui fait dire à Dominique Bussereau : « Je connais Nicolas Sarkozy depuis 1975, et je l’ai trouvé au Trocadéro au maximum de son talent et remarquablement rassembleur ».

C’est bien comme cela que nous l’avons vécu.

Et maintenant, comme dit Jean-François Copé, demain, « nous allons aller à la pêche à l’anguille », allusion au débat entre les deux candidats.