HISTOIRE
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LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

L’EUROPE, L’EURO : A LA CROISEE DES CHEMINS ?



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C’est sur ce thème que Jean Léonetti, le Ministre chargé des Affaires Européennes était invité à plancher, hier soir à Briollay, devant 120 convives réunis pour un dîner-débat, à l’invitation de Paul Jeanneteau, Député de la circonscription et de Roselyne Bienvenu, sa suppléante. Catherine Deroche, notre sénatrice, avait tenu à honorer de sa présence cette soirée consacrée à l’Europe.

Après les présentations d’usage et le mot d’accueil de Paul Jeanneteau, Jean Leonetti a pris la parole pour un exposé concis mais très limpide. Le père de la loi de Bioéthique n’a pas son pareil pour rendre simple ce qui est complexe.

L'enchaînement des évènements 

En charge des affaires européennes depuis l’été 2011, il retrace l’enchaînement des événements qui a conduit à la situation que nous vivons : succession des crises depuis 2008 pour aboutir à celle des dettes souveraines, montée en puissance des pays émergents en même temps que les pays européens plongent dans l’endettement , profitant de taux d’intérêts bas et d’un euro fort. C’est un cercle vicieux qu’aggrave une perte de compétitivité non assumée. La spéculation a ensuite fait le reste.

Il souligne l’action déterminante du Président de la République qui a permis à l’Europe d’avancer sur les deux pieds nécessaires : la solidarité, thèse de la France et la discipline, thèse de l’Allemagne, qui aboutit au traité de stabilité et la mise en place du Fonds Monétaire Européen, et au compromis de Strasbourg pour laisser la BCE intervenir sans interférer sur son indépendance.

Il explique au passage l’importance de la convergence avec l’Allemagne et pourquoi, historiquement, c’est le rôle des deux pays de montrer le chemin.

Les insuffisances de l'Europe

La crise a aussi montré ce qui ne va pas dans le fonctionnement de l’Europe. La mise en place de la monnaie ne pouvait pas aller sans une gouvernance politique. L’idée d’une souveraineté partagée proposée par la France a permis d’avancer  sur le sujet. Mais cette gouvernance doit s’accompagner d’autres progrès et la convergence voulue avec l’Allemagne par un rapprochement sur le coût du travail  et une fiscalité identique sur les entreprises, est faite pour montrer le chemin à l’intérieur de la zone euro.

Autre sujet qui fait débat et qu’il faut trancher, c’est celui des limites. Le Ministre décrit ce qui est logique comme élargissement d’une construction initialement fondée sur la réconciliation franco-allemande : une Europe aujourd’hui à 27, qui a grossi plus vite que l’adaptation de ses institutions, mais une Europe faiseuse de paix et de démocratie.

Oui, mais l’Europe jusqu’où ?

Pour Jean Léonetti, elle s’arrête à la Turquie. Au-delà, on sort de l’espace culturel commun. Ce qui fait l’identité de l’Union européenne, c’est effectivement une culture commune, une civilisation partagée, des règles reposant sur les mêmes valeurs. En même temps, se pose le problème des frontières : ce n’est pas être anti-européen que de souhaiter qu’elles jouent leur rôle. A l’intérieur de l’espace Schengen, libre circulation, mais avec des frontières qui fonctionnent. D’ailleurs la réforme réclamée par Nicolas Sarkozy est prête.

De même, il partage la vision du Président de la République, sur la nécessité d’imposer des règles de réciprocité et des critères sociaux pour ne pas subir la concurrence déloyale pour nos sociétés que constitue l’invasion de produits ne répondant pas aux normes qui s’imposent à l’intérieur de l’Union. Etre européen, c’est défendre l’Europe, faire en sorte qu’elle se batte à armes égales.

La croisée des chemins

Le dernier volet de sa démonstration prend en compte la campagne pour l’élection présidentielle et les enjeux qu’elle comporte. Un bel enjeu en vérité : non seulement l’Europe est à la croisée des chemins, mais le monde lui-même  est en train de changer.  S’appuyant sur les acquis de la paix que constitue le socle franco-allemand et la dynamique que peuvent impulser deux grands peuples, c’est une Europe « puissance » qui peut éclore, à condition…

Là, il y a deux visions : celle de l’avenir qui allie solidarité et responsabilité, qui s’appuie sur la valeur travail à travers son tissu de PME, qui assoit sa puissance sur le partage de la souveraineté des états qui la constituent par le pilotage politique intergouvernemental; On reconnaît le discours de la Concorde. Et il y a le modèle du passé qui refuse la rigueur tout en voulant la solidarité, qui privilégie les dépenses sociales à la place de la compétitivité… Un vrai choix qui engage l’avenir.

Le débat suivra et portera évidemment sur les institutions, sur le rôle de la banque centrale, sur l’avenir de l’Euro,… et même sur l’Europe de la Santé, belle porte de sortie pour le cardiologue humaniste qu’est Jean Léonetti qui en profitera pour nous délivrer un message lucide et de haute volée sur l’euthanasie.

Voilà une soirée bien remplie et lumineuse a bien des égards.

 

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