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URGENCE INTEGRATION

Le drame de la semaine dernière et le parcours de son auteur nous invitent à reprendre d’urgence le travail d’intégration aujourd’hui bien grippé. Justement Gilles Kepel professeur à Sciences –Po et spécialiste de l’Islam a enquêté pendant un an dans les banlieues du « 9-3 ». Les résultats de son étude tombent à point nommé pour irriguer la campagne électorale dont les candidats n’évoquent guère le sujet, c’est le moins qu’on puisse dire.

Qu’apprend-on avec cette étude ?

La structuration communautaire est une réalité. Vingt-cinq ans après sa précédente étude, une population née en France, éduquée en France et dont le français est la langue maternelle, s’est réfugiée dans un repli identitaire par réflexe. Cela se traduit par des exigences, inexistantes autrefois, comme le halal, avec parfois une « vision fermée et exclusive » qui peut aller au-delà de l’alimentation comme ne pas se marier à l’extérieur de la communauté. Or, pour Gilles Kepel, la table et le lit sont des facteurs d’intégration.  Le fait de manger ensemble et celui de dormir ensemble sont remis en cause  et contribuent à un cloisonnement incompatible avec la cohésion nationale.

La non-insertion sur le marché du travail est la principale cause de cet enclavement. L’accès au travail est la clé fondamentale du processus d’intégration. Quand cet accès est impossible, les groupes qui prônent la rupture prolifèrent, comme le salafisme,  qui n’existait pas il y a vingt-cinq ans. Il est urgent de prendre conscience que la moitié des jeunes qui ne sont pas scolarisés dans les zones sensibles sont au chômage. Et c’est un tissu social qui s’est profondément délité, depuis la désindustrialisation qu’il faut restaurer et dans lequel la culture ouvrière véhiculée par les syndicats ou les patronages a disparu. Il ne reste que des mouvements associatifs à caractère religieux, musulmans ou évangélistes, notamment chez les Africains. La socialisation laïque a disparu. Dans ce contexte l’école a beaucoup de difficultés à remplir son rôle et c’est un gros souci parce que l’éducation est porteuse de savoirs et de valeurs. Si les savoirs n’aboutissent pas à un emploi, ils sont dévalorisés et alors les valeurs qui vont avec sont jetées aux orties.

Les banlieues sont calmes aujourd’hui parce que le plan de rénovation urbaine qui a coûté 40 milliards d’euros a permis de résorber en grande partie l’habitat indigne. Mais « il faut passer du béton à l’humain ». Ce sera le principal enjeu du deuxième plan de rénovation urbaine qui commence en 2013. Il faut absolument réussir. La question est de savoir si cette population jeune, dans une zone qui a la démographie de l’Algérie, va avoir les moyens d’entrer sur le marché du travail. C’est un enjeu de politique publique. Sa formation par l’apprentissage aux métiers de l’informatique et de l’industrie compétitive sur le marché mondial est une nécessité si on veut que la question de l’Islam ne se pose plus en termes préoccupants.

Le paradoxe, c’est qu’aux municipales de 2008, beaucoup de jeunes des cités se sont fait élire. Mais il n’y a aucun député provenant des cités. Il est anormal que cette population bien française ne soit pas représentée au parlement et se retrouve donc en dehors du pays légal. Ce n’est pas l’aspect religieux qui doit être pris en compte, mais le fait d’être originaire des banlieues. Un vide qui peut être comblé par ceux qui utilisent le répertoire de la religion. Le plus surprenant c’est qu’avec le printemps arabe en Tunisie, les exilés qui vivaient en France et qui sont rentrés au pays se sont investis dans la vie politique. Au Parlement tunisien, il y a dix élus de France qui ont obtenu que les débats puissent avoir lieu en français… 

On peut rétablir un processus d’intégration

Si on agit sur les deux principaux leviers : l’accès au travail et la reconnaissance politique. Pour cela il faut sortir de l’hystérie pour les uns et de l’occultation pour les autres, et aborder ces questions avec réalisme et sérénité, en évitant de commencer par les deux thèmes stigmatisants, celui de l’insécurité et celui de l’immigration. Car c’est la question sociale qui est la plus importante. 

 

Commentaires

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