HISTOIRE
LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN
QUAND ON PROMET PLUS DE BEURRE QUE DE PAIN …

LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN (suite)

 

Carnet présidentielle

Je continue le tour d’horizon de nos dix impétrants.

Evacuons tout de suite les deux « gauches-révolutionnaire », frère et sœur ennemis du Trotskisme. Leur électorat s’est évaporé au point que dans les sondages ils n’apparaissent que pour mémoire avec 0,5%, sans que ça décolle. C’est Mélenchon et le PC qui lont phagocyté les voix. Il est clair que Poutou n’a pas la pointure d‘un Besancenot qu’on en viendrait à regretter, tant son discours est « convenu » et sans aspérités. La remplaçante d’Arlette n’a pas sa gouaille ni son tonus et quand elle parle des « travailleurs » on sourit tout de suite car c’est le discours de l’enseignante. Tout est dit. On espère pour ses élèves qu’elle est meilleure en classe.

Pour Eva la descente aux enfers approche de son terme. Elle en est rendue aux mea culpas, ce qui ne risque pas de lui faire regagner un iota d’électeur, d’autant plus que Cohn-Bendit appelle à voter Hollande, une manière de siffler la fin de la récréation. Les dernières images de sa campagne que j’ai vues à la télé étaient celles d’un meeting lugubre, au moment où elle affirmait sa détermination…

Je ne reviens pas sur le cas Mélenchon, je n’ai rien à ajouter à l’analyse de ma note sur le « mentor » (qu’on peut aussi prononcer « menteur ») de la gauche. Dire que son ascension nous amuse à droite, est peu de chose. Il est néanmoins dangereux par le discours complètement irresponsable qu’il tient. C’est la « bébète » qui monte (comme Sarkozy)… et qui affole le PS. Le seuil des 15% est en consolidation. Il ne serait pas étonnant qu’il rafle la troisième place à JeanMarine. Les prochaines semaines vont être intéressantes par les démêlés à gauche auxquels on va assister. Le PC a besoin d’un accord électoral avec le PS pour exister…

Exécutons maintenant le cas Le Pen. Ses rodomontades récentes avec une exploitation outrageuse des événements de Toulouse et Montauban lui a permis habilement de se maintenir aux yeux de son électorat pur et dur. Pour combien de temps ? Réussira-t-elle à résister à l’attaque frontale que lui livre Jean-Luc Mélenchon sur le terrain ouvrier, avec presque les mêmes arguments, et celle plus enveloppée de Sarkozy qui ne lâche rien sur la sécurité, l’islamisme et l’immigration ? La hargne sifflante qu’elle offre en spectacle ne donne pas d’elle une image sympathique.

Il nous reste les deux candidats qui font la course en tête. Mais tandis que l’un continue de descendre, lentement mais sûrement, l’autre monte et atteint maintenant la barre fatidique des 30% au premier tour, seuil qu’il faut absolument dépasser pour prétendre l’emporter au second.

La campagne de François Hollande ( j’ai été surpris du nombre de personne que je rencontre et qui l’appellent « Flanby ») marque le pas depuis déjà plusieurs semaines. A tel point que Catherine Trautmann  demande qu’on lui donne un second souffle. Ce qui est en cause, ce sont les sujets dont il ne veut pas parler : l’immigration, la sortie du nucléaire, ceux qu’il esquive comme les effectifs de la fonction publique, le pouvoir d’achat ou plus politique, le Modem… Son image de « grand méchant flou » lui colle à la peau. Et puis il y a l’usure d’une triple campagne, celle du solitaire face à DSK, celle des « primaires » et maintenant la vraie. Habile politicien, il l’est. Mais ce qui l’attend exige un peu plus et l’on découvre chaque jour que ce « plus » n’y est pas. Sa campagne ressemble à une « sénatoriale ». Ce qui ne l’empêche pas de faire beaucoup de promesses qui ne pourront forcément être tenues. Au risque, comme le dit Klaus Zimmermann, l’économiste allemand, de faire reculer la France derrière l’Italie et l’Espagne.

Nicolas Sarkozy aborde la dernière ligne droite dans les conditions qu’il s’était fixé : être en tête, et retrouver le seuil des 30% comme en 2007. Comment est-il parvenu à reconstituer son socle ? C’est une stratégie simple : parler directement aux Français, sans tabous, de tous les sujets même ceux qui fâchent (surtout la gauche). Ne rien lâcher sur la sécurité, l’immigration et l’identité. Mettre habilement en lumière le bilan qui lui permet les prolongements qu’il propose. Faire entrer progressivement en lumière les arguments centristes et les propositions à connotation humaniste. Deux électorats visés qu’il faut reconquérir et ça marche. Ses propositions sur l’Europe ont convaincu une majorité de Français. Il tire aussi quelques dividendes d’un parcours sans faute dans la gestion des événements en tant que Président de la République.

Les deux semaines qui viennent seront décisives. J’ai vu à Nantes un candidat dont les traits accusent la fatigue, mais dont le tempo maintient le rythme. Par rapport à 2007, on peut dire qu’il a pris de l’épaisseur, de la gravité et en même temps cette sorte d’assurance  qui est le fruit de l’expérience, et que seul celui qui revient du front peut arborer. Un homme aguerri, ce n’est pas inutile par les temps qui courent. La victoire ? il est permis d’y penser !

 

 

 

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