HISTOIRE
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L'AMATEURISME HOLLANDAIS

 

S’il y a bien un poste qui ne supporte pas l’amateurisme, c’est celui de Président de la République. Non seulement avec le quinquennat, le titulaire est encore plus en première ligne bien que la réforme constitutionnelle ait amputé quelque peu ses pouvoirs, mais le contexte actuel nécessite clarté des objectifs et fermeté sur les caps à tenir. La démagogie n’a plus sa place et les promesses intenables encore moins.

Depuis que la campagne a commencé au PS, nous avons vu un François Hollande d’abord affublé de tous les défauts par ses « amis » concurrents, puis lui-même varier sur ses propositions et l’interprétation du programme concocté par sa consoeur Martine. C’est déjà un handicap : composer avec un programme dont on peut penser qu’il prévaudrait avec une majorité socialiste élue aux législatives avec des investitures soigneusement choisies par la 1ère Secrétaire.

La faiblesse est surtout apparue à l’occasion des négociations entre le PS et les Verts et surtout l’accord signé entre les deux partis sans que le candidat investi ait eu son mot à dire. On en a retenu principalement un marchandage douteux de centrales nucléaires contre des postes de députés et la valse hésitation en forme de vaudeville  sur un paragraphe effacé-rétabli »… C’est avec incrédulité qu’on a pu voir le candidat accepter la disparition programmée de l’industrie nucléaire, même au ralenti, et avec stupéfaction qu’on a vu le PS céder aux Verts et rétablir une clause que François Hollande avait supprimée.

Le candidat du PS n’a pas encore compris que la campagne électorale ne permettra pas cette fois-ci un comportement qui fait primer la forme sur le contenu. On peut surfer sur l’antisarkozysme . Mais la France est affectée par une crise internationale sans précédent et il faut être en mesure, tous les jours de réagir. Or, ce que nous avons pu observer depuis l’épisode du nucléaire n’est pas plus rassurant : mises au point successives sur les 60 000 postes d’enseignants, atermoiements sur le quotient familial, … un jour on propose, le lendemain on recule si c’est nécessaire. Finalement sur beaucoup de sujets, nous ne connaissons pas les choix exacts du candidat.

On nous dit que depuis le discours du Bourget, il s’est imposé. Rien n’est moins certain.L’autorité qu’on lui découvre ressemble plus à un rôle joué par un comédien qu’à la réalité du personnage : trop théâtral, trop mis en scène. Aujourd’hui, on voit un François Hollande sombrer à nouveau dans la facilité du coup pour coup, la tentation de remplacer ses réponses par l’envie de surfer sur l’antisarkozysme savamment entretenu par ses comparses. 

La méthode hollandaise consiste à contenter tout le monde, c’est-à-dire personne. Ce n’est pas de cela que nous avons besoin. Derrière le discours de « faux dur » qu’il nous sert en singeant Mitterrand se cache le « mou » et le « paresseux » décrit par Martine Aubry. Passe encore qu’il n’ait aucune expérience gouvernementale, c’est un handicap, mais il se corrigera rapidement au feu du pouvoir. Que nous ayons un indécis est beaucoup plus grave. L’habileté manœuvrière risque de faire « long feu » face aux dirigeants chinois, russes ou même européens. Une dernière interrogation, et non la moindre : qu’en sera-t-il de son vrai pouvoir de décision s’il n’a pas la maîtrise totale de sa majorité législative ?

Les temps ne s’accommoderont pas d’un « amateur » à l’Elysée sans que notre pays n’en paie lourdement les pots cassés !


LA VERITE SUR LE FOUQUET’S

 

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Il y a belle lurette que le « Fouquet’s » a perdu son statut de « brasserie pour friqués », sauf peut-être dans l’inconscient populaire. C’est un établissement de standing, sans plus. Il n’y a déjà pas de quoi en « faire tout un plat ». En fait, il y a deux Fouquet’s sur les Champs Elysées : le restaurant et l’hôtel Barrière qui a son propre restaurant à l’étage. C’est là que Nicolas Sarkozy a fêté sa victoire. Voilà comment s’est passé l’événement, rapporté dans le journal Le Monde, il y a quelques jours :

« Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a commencé au Fouquet's, avec ses amis, ceux du CAC 40 et quelques autres. Caviar à la louche, champagne à gogo ? Rien de tout cela qui aurait laissé un souvenir impérissable chez ses hôtes. Non, la soirée fut mondaine et pour tout dire passablement convenue. Il y avait certes suffisamment de champagne pour que Johnny soit modifié en fin de soirée, mais aucun millésime rare. Le plat de résistance était un risotto aux artichauts et aux crevettes. Aux crevettes, pas aux langoustines, ni aux gambas, comme le classique de la maison, le fameux risotto "Robert Hossein", qui aurait fait explorer le « food cost », car le cocktail était offert par la maison. On peut recevoir dignement ses amis sans jeter l'argent par les fenêtres !

En l'occurrence, la fête - si l'on peut dire, tant selon certains elle fut morose car on attendait Cécilia, qui ne se montra pas - se passait sur la terrasse, au premier étage, sur l'avenue George-V. Le risotto avait bien été précédé de quelques amuse-bouche, parmi lesquels des toasts au foie gras, mais aucune de ces pièces raffinées que le chef Jean-Yves Leuranguer et sa brigade d'une centaine de cuisiniers, chef de partie, commis et pâtissiers savent envoyer dans les grandes occasions. Bref, un pot de routine, pris debout, et qui a fait couler beaucoup d'encre, comme l'ont raconté Ariane Chemin et Judith Perrignon dans La Nuit du Fouquet's (Fayard, 2007). »

On a envie de dire « Tout ça pour ça » ! Il n’y a même pas de quoi s’excuser. Chez nous on fait des fêtes bien plus relevées ! Voilà une belle mystification de la gauche, qui est muette au passage sur les habitudes de son mentor « François Mitterrand » qui avait « ses habitudes » au restaurant que tout le monde connaît au moins de façade, table n°38, pour être précis. Il avait lui aussi, ses « amis du Fouquet’s », mais à la différence de Nicolas Sarkozy qui n’y a jamais remis les pieds pendant 5 ans, il les y retrouvait souvent.

On ferait bien aussi de faire un peu plus de tintamarre sur les restaurants fréquentés par nos bobos de gauche , Hollande et ceux qui l’entourent, de la Maison de l’Amérique latine, aux luxueux salons sur le boulevard Saint-Germain, au restaurant Laurent, au bas des Champs-Elysées, autrement plus « classe » avec son chef étoilé, tout comme le « Pré Catelan »… et bien d’autres établissements, plus confidentiels, aux cartes classieuses et suffisamment onéreuses pour faire « le tri ». Mais rien de grave dans ces signes extérieurs de richesse, puisque leur job c’est de s’occuper des « pauvres qui souffrent », entre une coupe de Dom Pérignon et une assiette de ravioles au foie gras et à la truffe. 

 


DE QUELQUES REALITES…

 

Les bonnes surprises sont comme les trains qui arrivent à l’heure : elles n’intéressent pas les médias qui ont besoin de larmes, de drames et de tragique pour saliver. Il se passe pourtant des choses intéressantes comme ce taux de croissance inattendu de 0,4% au dernier trimestre 2011, ce qui permet à la France de rester dans les clous de sa prévision annuelle (1,7% pour 1,75%). Ce n’est pas anodin.

Je n’ai pas trouvé beaucoup d’explications des "experts" à cette performance, car c’en est une : c’est le double de l’Allemagne sur le trimestre (mais sur l’année, celle-ci fait 3%), et elle permet à la France de se situer en 2011 au-dessus de la moyenne européenne. Et si c’était tout bonnement le fruit d’une bonne gestion et des mesures prises par le gouvernement, dont on verrait le début de la fructification ?

Une croissance significative alors qu’on attendait une régression. Cela ne veut pas dire que la crise est finie, évidemment, mais ces « quelques tendances positives méritent d’être soulignées » nous dit Jean Boissonnat, avec son sérieux habituel.

Ainsi, on note une bonne tenue des investissements des entreprises, ce qui est fondamental pour l’avenir de notre économie, car ce sont eux qui détermineront notre compétitivité sur les marchés mondiaux. Et surtout c’est de cette reconquête des parts de marchés que dépendra le recul du chômage et l’augmentation de notre croissance.

La voie est toute tracée : nous avons à notre porte l’Europe et l’Allemagne qui se porte bien. Nous devons aussi impérativement gagner des clients dans les pays émergents en Asie, en Amérique latine et en Afrique. Notre avenir se joue aussi sur ces terrains-là.

Car, il ne faut pas croire, comme le tropisme de la plupart des candidats à la présidentielle nous y invite, que la reprise de notre croissance viendra de la consommation et du marché intérieur. Ce sont les marchés extérieurs qui seront décisifs.

Ce qui se passera en Europe dans les prochains mois aura aussi son importance. La France et l’Allemagne auront le rôle déterminant, quel que soit le résultat des élections. Si on sait clairement ce que pense Nicolas Sarkozy en la matière, il serait bon que François Hollande affiche nettement (en est-il capable ?) sa conviction. Celui qui ne comprend pas que l’Europe est à un tournant de son Histoire, qu’il faudra certainement innover, peut-être brutaliser les traités pour lui faire prendre le virage  dangereux que les événements mondiaux et la crise des dettes souveraines l’obligent à négocier, celui-là n'a pas sa place dans la course !

Pendant le spectacle de la campagne, la crise continue. L’autre bonne nouvelle, c’est le faible impact des menaces des agences de notation sur les taux de la dette française.  Ils ont même été rarement aussi bas. Récemment, sur les obligations à deux ans, le taux a été de 0,89%, en net retrait par rapport à janvier (1,05%), octobre (1,58%), juillet (1,82%). Avec 35,4 milliards d’euros levés sur les marchés depuis le début de l’année, la France a réalisé 20% de son programme annuel.

Alors comment expliquer que les Français soient les plus pessimistes du monde quant à l’avenir de notre pays ?  Ils ont pourtant été plutôt moins touchés que d’autres peuples autour de nous. Mais j’oublie le discours de « souffrance » qu’on nous assène à longueur de temps, au point que même ceux qui ne sont pas touchés ont fini par le croire. Merci la gauche : le marché des « pauvres » a encore un avenir. Et s’il n’y en a pas assez, elle en fabriquera.

 

 


IMMIGRATION : L’ARNAQUE DE LE PEN

 

Même en se déplaçant au Mesnil Amelot pour le décor d’un centre de rétention, "Jeanmarine" nous raconte des balivernes sur l’immigration que Jean-Luc Mélenchon qualifie, non sans raison, de névrotiques.

Obligée de se replier sur ses « valeurs sûres » pour défendre son pré carré et limiter l’érosion des intentions de vote provoquée par un programme qui fait peur à tout le monde, elle force le trait pour revenir dans le débat. Après le pseudo scandale de la viande halal qui lui est revenu dans la poire comme un boomerang, elle qui accuse Sarkozy de tous les maux, voudrait maintenant le transformer en « traitre » à la cause de la France.

Que nous dit la « grande prêtresse » du Front ?

« Les chiffres officiels le montrent clairement, la France et les Français ont continué pendant cinq ans et continuent de subir une immigration massive et incontrôlée… En 2010, il y a eu 70% de titres de séjours supplémentaires délivrés par rapport à 2000 lorsque Lionel Jospin était Premier ministre ».

Au-delà des discours politiques que la période électorale pousse à la surenchère, La présidente du FN s’appuie sur les fantasmes d’une opinion publique imprégnée de clichés fortement ancrés, plus que sur la réalité. Ce qui a été vérifié par une enquête IPSOS (août 2011) : 79% des Français estiment que le nombre des immigrés a augmenté dans les cinq dernières années, 54% jugent qu’ils ont un impact négatif et 52% les trouvent trop nombreux. Interrogés en 2007, ils multipliaient déjà par trois le chiffre réel !

Première réalité : en terme d’intensité de flux migratoire, la France occupe le bas du tableau des pays d’Europe. Selon l’Ined, la proportion des immigrés demeurant en France serait de 10,7% (13,1% en Allemagne, 21,3% au Canada…), soit 7,2 millions d’immigrés légaux  en prenant le concept de définition des Nations-Unies. Depuis 1995, la France est, avec le Japon, le pays riche qui a accepté le moins de nouveaux entrants. Le décalage de perception provient du nombre des enfants d’immigrés, recensés par l’Insee en 2008 à 3,1 millions de 18-50 ans nés sur son sol. C’est vrai, les flux migratoires sont durables, mais limités.

Mme Le Pen veut supprimer dans le droit français toute possibilité de régulariser un immigré clandestin. C’est un vœu pieu. D’abord, c’est ce qui se pratique à quelques exceptions près. Il est plus important, comme le propose Nicolas Sarkozy de régler le problème du conflit entre la justice administrative et la justice pénale qui rend les choses très compliquées aujourd’hui pour les expulsions des irréguliers.

Deuxième réalité : les étrangers ne touchent pas trop « d’allocs ». Grosso modo, et n’en déplaisent aux porteurs de fantasmes qui surfent sur les cas médiatisés, toutes les études faites dans les pays d’Europe y compris en France, globalement les immigrants déboursent plus pour leur protection sociale qu’ils ne perçoivent de prestations. Ils sont en effet surreprésentés dans les classes d’âge actif qui cotisent : 70% ont entre 20 et 60 ans. Ils bénéficient de transferts importants pendant leurs jeunes années (chômage, aides sociales et familiales) mais profitent moins des prestations santé et retraite (deux postes qui représentent 80% des dépenses sociales). Ils ont une espérance de vie inférieure aux natifs. On estime que le solde des immigrés au budget des administrations est de l’ordre de 3 à 4 milliards d’euros : faible, mais positif.

« Enjeux – Les Echos » rajoute deux autres clichés couramment admis : « ils prennent le travail des Français », alors qu’en réalité leurs emplois sont largement complémentaires, et « leurs enfants paieront nos retraites » alors qu’ils ne pourront qu’en alléger un peu le fardeau.

Sur le premier point, les services de l’Etat veillent particulièrement à ce que le recours à l’immigration de travail ne soit pas une manière de servir des salaires inférieurs. Les études montrent que l’effet est marginal sur la population. La concurrence est faible entre travailleurs résidents et étrangers.

Sur le second, il s’avère, chiffres à l’appui que le vieillissement est peu sensible aux flux migratoires. Les migrants ne peuvent renverser une pyramide des âges défavorable. Avec un taux de fécondité de 3,3 à leur arrivée, les immigrés améliorent le taux français de 0,1 point.  Au bout d’une génération, leur comportement se rapproche de celui des natifs.

Peut-on toujours durcir la politique d’immigration et la répression, comme le préconise la candidate d’extrême droite, au mépris du réalisme ? Sauf à entourer la France de barbelés électrifiés et refaire le mur de l’Atlantique... jusqu’à Menton, la pression migratoire continuera de se faire sentir. La surenchère en ce domaine comme dans tous les autres, n’apporte qu’illusion. C’est une forme d’arnaque.

Une fois qu’on a dit tout cela, il nous reste à trouver les remèdes aux maux venus d'un demi-siècle d’erreurs en politique du logement, d’accueil, d’intégration et j’en passe. Depuis 2007 un travail en profondeur a été entrepris avec la politique de rénovation urbaine, mais c’est une tâche de très longue haleine. On peut durcir toutes les lois pour dissuader de venir, cela ne règlera pas les problèmes sociaux des banlieues. En ce domaine, c’est de continuité dont on a besoin. 

 


ET « PEAN » DANS LE MILLE !

 

Intéressante cette mise au point dans le Figaro, d’Alexandre Djouhri, l’homme d’affaires mis en cause dans « la République des mallettes » de Pierre Péan. On y découvre comment se fait le journalisme de pseudo-investigation à base d’enquête pour le moins … approximative. A force de trop vouloir prouver à tout prix, on ne prouve rien. Mais il faut penser au nombre de gogos qui croiront dur comme fer ce qui est dénoncé sans savoir que c’est sur la base de recoupements plutôt frelatés. Ainsi, on détruit le lien de confiance entre les élus et les citoyens. Volonté de nuire ou aveuglement idéologique ?

Je ne prends pas la défense d’Alexandre Djouhri, que je ne connais pas. Ce qu’il dit doit être pris en compte au moins autant que les allégations de l’auteur du livre qui le met en cause. Si c’est faux, qu’il porte plainte, pense-t-on immédiatement : l’intéressé balaie cette possibilité, arguant des facilités dont bénéficient les journalistes qui diffament pour éviter une condamnation dès lors que les juridictions leur reconnaissent facilement le bénéfice de la bonne foi, « même quand la fausseté des faits est avérée ». Ce qui est vrai et vérifiable. Et comme en plus il suffit de multiplier les précautions d’écriture en rappelant au lecteur qu’on n’a pas la preuve de ce qu’on avance et que l’on n’est pas obligé de citer ses sources qui restent alors anonymes et seules responsables des allégations, tout procès est perdu d’avance.

Ce que veut mettre en cause Alexandre Djouhri, c’est, à la lumière de faits précis cités dans le livre, démontrer que la méthode manque de sérieux et qu’on se trouve loin des pratiques du journalisme professionnel, citant l’exemple de son ami Henri Azuelos, présenté comme « abattu le 18 juin 1997 » alors qu’il est décédé d’une leucémie à l’hôpital américain… Effectivement, si tout le livre est du même tonneau ! Et de souligner toutes les contre-vérités le concernant, rendues impossibles par les dates et les lieux cités, et les personnes incriminées. Ce qui permet à l’auteur du livre, Pierre Péan, d’affirmer tout de même qu’il n’avait « jamais autant mesuré le fossé existant entre la vérité judiciaire et la vérité tout court », en laissant croire que c’est lui qui approche de la vérité en colportant des rumeurs sans vérifier, alors que la justice s’embarrasse de la recherche des preuves et serait condamnée à l’impuissance.

Une manière de procédé qui s’apparente à celle de la « Terreur de 1793 » conclut Alexandre Djouhri, en se référant à la loi votée par la convention dite « loi des suspects » qui favorisait la délation et la dénonciation calomnieuse.

On a envie de dénoncer avec lui les dérives de plus en plus fréquentes du journalisme dit « d’enquête », qui permet, certes de gagner facilement de l’argent, mais qui ne rend service ni au journalisme, ni à la démocratie. Le marché est inondé de ces livres racoleurs et de sites internet qui pratiquent les mêmes méthodes.

Si on veut dénoncer le système dit « des mallettes » qui a certainement existé, il faut étayer les accusations sur des investigations sérieuses et des faits avérés avant toute mise en cause. N’est pas Montaldo qui veut !… Ou laisser la justice faire son travail.

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle
L’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy est l’événement de cette semaine. Avec un effet prévisible : la bipolarisation autour de sa candidature et celle de François Hollande.  Ce qui marque le paysage cependant, c’est la captation du débat sur tous les thèmes qu’il lance, qu’il s’agisse du recours au referendum pour la formation des chômeurs ou de l’introduction de la proportionnelle dans le mode d’élection des députés. Le ton aussi compte et ses accusations de mensonge concernant son concurrent direct n’ont pas manqué de secouer la classe politique. Une avalanche d’agressions verbales et d’insultes a apporté la réplique. Sauf que nous, on y est habitué depuis cinq ans.

A gauche, rien de nouveau. Et Valérie Pécresse n’a pas complètement tort quand elle souligne « la vacuité de la campagne de François Hollande ». A noter le lapsus révélateur –il n’a pas complètement faux- du candidat socialiste quand il affirme : « aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France » ce qui a aussitôt provoqué les protestations de Jean-Luc Mélenchon et de Marie-Georges Buffet (tiens, elle existe encore ?), sortie de son placard pour l’occasion. Cela a permis à « l’amère de Lille »  de jouer les « pompières de la gauche », son rôle favori. A noter aussi, la très grande discrétion des médias qui se sont bien gardés de reprendre les déclarations de M. Hollande sur les « camps de roms ». Il a beau avoir alambiqué son expression, c’est pourtant bien ce qu’il a proposé. Que n’aurait-on pas entendu si le propos avait été tenu par Claude Guéant … Chasserait-il lui aussi sur les voix du Front National ? On retiendra son passage par la Corrèze pour présider le Conseil Général qui est le plus endetté de France. Il y prône la rigueur douce… en demandant l’aide de l’Etat : vous avez dit bizarre ? Un exploit dont les socialistes ne se sont pas vanté, c’est le « Fiabusco », je veux dire le fiasco de Fabius en Chine : envoyé par son candidat, il n’a pu rencontrer aucun dirigeant important du pays. En sera-t-il moins arrogant ?   Pour faire bon poids on terminera sur cette affirmation très nuancée de Claude Bartolone : le quinquennat qui s’achève est « un quinquennat de faussaires ». Il parlait certainement pour lui, de l’affaire Guérini, des malversations du département de l’Hérault ou du financement du PS dans le Pas-de-Calais. Plus inquiétante est la campagne qui est lancée pour préparer les esprits à une purge stalinienne en cas de prise du pouvoir : la valse des hautes fonctionnaires catalogués qui seront remplacés par de « bons et vertueux » encartés au PS.

Du côté des Verts, il y a de quoi s’amuser. L’Eva n’en rate pas une. Elle a voulu nous faire croire qu’elle pouvait se faire élire « en allant se faire voir chez les Grecs » ! C’est bien ce qui lui pend au nez. En répondant sur TF1 à une mère de famille qui l’interrogeait sur son pouvoir d ‘achat, elle a cité notamment que les appareils ménagers devraient avoir une vie plus longue que deux ou trois ans : décidément, on n’a pas les mêmes engins. Chez nous ils durent une dizaine d’années en moyenne. C’est un détail. Pour le reste, elle rabâche les accusations éculées sur Nicolas Sarkozy, président des riches.

Le Béarnais se cramponne. Coincé autour de 10-12%, il multiplie les appels au regroupement des centristes, qui ne l’entendent pas et hurle contre la « sarhollandisation » du débat. Cela rappelle la caricature des Guignols, vous savez le « ben, heu… » pour essayer de mettre son grain de sel. Rien de nouveau. A la place de son âne, il devrait s’acheter un chameau : c’est plus pratique pour traverser le désert. Alors que s’il était un peu moins tourné vers son nombril, le plus beau du centre, il pourrait faire du bon boulot avec Nicolas et participer activement au redressement du pays.

Morin ; comme on s’y attendait, a jeté, lui aussi l’éponge et appelé à rejoindre le combat du Président sortant. Ce qui a fait dire à François Bayrou ce trait d’humour très gascon (prononcer gars con) : avec Christine Boutin « ça fait zéro + zéro = la tête à Toto ! ». Pas sûr !

La machine Sarkozy s’est mise en marche. On l’a bien vu avec le meeting de Marseille consacré à la France : la foule, l’état-major au grand complet, la musique et surtout des drapeaux tricolores et rien que du tricolore pour ce rendez-vous consacré à la France. Un discours d’anthologie qui a remué la sphère médiatique et la gauche bobo : c’était fait pour ça. Nicolas Sarkozy était samedi rue de la Convention pour inaugurer une permanence sobre à souhait. Il était ce matin aux halles de Rungis  (non, il n’a pas acheté un steack halal), puis chez Alsthom à Aytré et aux « Boucholeurs », ce village ravagé par la tempête Xynthia. On a droit aussi à une polémique fabriquée de toute pièce sur l’arrivée de Borloo chez Véolia – c’est faux- dans laquelle tous les candidats et surtout la gauche se sont engouffrés avec une violence suspecte. Sarkozy remonte : tout doit être fait pour l’empêcher. « TSS » : on connaît. Certains avaient déjà tenté ça pour l’UMP avec le succès que l’on sait. Ils peuvent cogner dur, Nicolas Sarkozy n’est jamais aussi bon que dans cette situation d’adversité.

Et Le Pen c’est La Panne. La pauvre Jeanmarine en est réduite à l’invective et à tenter de remobiliser même ses propres troupes. Elle reste encore troisième si l’on en croit les sondages, mais l’espoir d’être au deuxième tour s’amenuise de jour en jour, accréditant l’idée que voter Le Pen, c’est un vote perdu. Son programme n’est pas crédible et l’on sait, ce soir, qu’il lui faudra bien trouver ses cinq cent signatures.  Citer Brasillach dans un meeting, n’est pas la meilleure façon de rameuter les foules, même si peu de gens savent aujourd’hui qu’il était un collabo. Elle a trouvé un cheval de bataille avec l’abattage halal : son registre anti-immigration  en a été ragaillardi l’espace d’un week-end. Mais la manipulation était trop grosse, et surtout l’exploitation reposait sur une exagération qui a mis tout le discours (grotesque) par terre. Minable !

 

 

 


L’HYMNE A LA FRANCE FORTE

 

  Meeting Marseille 2 Meeting Marseille Meeting marseille 3


Que les médias sont réducteurs et rendent compte d’une réalité avec le prisme déformant que chacun veut bien utiliser. Ainsi du discours de Marseille prononcé par Nicolas Sarkozy, ce n’est pas que François Hollande n’aime pas la France, ce qui n’a pas été dit et résulte d’une interprétation d’un long passage dans lequel il demande si « on aime la France » quand on agit de telle ou telle façon. Ceux qui donnent la réponse montrent que la démonstration était suffisamment convaincante.

Ce que j’ai retenu du discours, moi, c’est la définition de la France qu’il aime : ça tombe bien, j’ai la même que lui. Nous aimons la même France !  Ce pays généreux qui est aussi la cinquième puissance du monde et qu’il a bien servie pendant ces presque cinq ans.

Il s’est appliqué à retracer les difficultés qu’il a rencontrées : qui peut nier que nous avons évité la catastrophe en 2008 avec la crise financière, qui peut nier que nous l’avons encore évitée en 2009 avec la crise économique et la récession, qui peut nier que l’Europe est passée près du gouffre au cours de l’été 2011. Dans chacune de ces crises, le Président Sarkozy s’est activé et a permis que le pire soit évité par ses initiatives. Ces crises ont-elles fait des dégâts : à l’évidence et ils se nomment chômage, stagnation du pouvoir d’achat et explosion de la dette. Lui sont-ils imputables ? Evidemment non : qui aurait fait mieux ? Certainement pas la gauche, avec ses idées rétrogrades et coûteuses.

Il s’est appliqué aussi à rappeler toute l’action réformatrice qu’il a menée en parallèle et dont les résultats sont aujourd’hui masqués par les conséquences des crises. Ces réformes, il fallait les faire. Bien sûr qu’il serait pédant d’affirmer que toute a été réussi. Personnellement j’ai aimé cette forme d’humilité de Nicolas Sarkozy. Elle lui correspond plus qu’on ne croit. Qui peut le contredire quand il affirme « jamais autant de réformes n’ont été accomplies depuis le début de la Vème République. Ces décisions difficiles, je les assume. Si je ne les avais pas prises à temps, où serions-nous aujourd’hui ? ».  C’est une manière d’amener chacun à bien mesurer les enjeux du scrutin. Occulter toute cette action et ne pas reconnaître que par son action, le Président de la République nous a évité le pire, n’est-ce pas mentir aux Français ?

Oui, il brandit l’étendard du volontarisme et ça lui va bien : « la volonté ne peut pas tout, mais sans volonté on ne peut rien ! ». Mener les réformes avec courage, prendre les décisions difficiles, ne pas reculer devant les obstacles et tenir un discours de vérité, c’est sa manière d’aimer la France, et c’est aussi « refuser de sacrifier son avenir ». Nous partageons sa conviction que la « France sortira plus forte de cette épreuve ».

Mais dorénavant, la tâche sera plus difficile puisque le Sénat est passé à gauche, le passage par le « congrès » est condamné. Pour réformer quand les corps intermédiaires s’opposent, ce qui est à craindre avec la formation professionnelle, il reste le recours au referendum. On comprend pourquoi il se tourne vers le « peuple » et retrouve un chemin gaulliste qu’il a peu emprunté.

Oui, « quand on aime la France, on ne ment pas tous les jours aux uns pour faire plaisirs aux autres. On dit la vérité aux Français sur ce que l’on veut faire ! »

On retiendra aussi de ce meeting sa proposition d’introduire un peu de proportionnelle dans les élections législatives pour permettre à tous les courants d’être représentés mais aussi une concertation pour diminuer le nombre des députés.

Nicolas Sarkozy a été combattif, mais pas agressif comme se sont complus à le répéter les commentateurs. Il n’y a pas de violence, et si les mots font mal c’est qu’ils touchent les points sensibles de l’adversaire. On sait que les Français restent suspicieux à l’égard du candidat du PS notamment sur sa capacité à tenir ses promesses une fois au pouvoir. Ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui en est responsable.

Quant à la violence teintée de mépris, il ne faut pas chercher bien loin dans les commentaires comme celui de Benoit Hamon : « candidat du peuple, c'est aussi crédible que si Mme (Laurence) Parisot se posait en représentante des ouvriers ou M. Madoff en représentant des petits épargnants », ou de Moscovici : « j'ai vu hier un président qui n'était vraiment pas à la hauteur de sa fonction et dont le meeting était de nature à dégrader le débat public ». Rien que ça. Je vous passe Montebourg et Bartolone…. Mais ça ne les empêche pas d’envisager de changer les « fonctionnaires du système » : cela porte un nom : la chasse aux sorcières. C’est digne des régimes totalitaires mais ça ne les dérange pas.

Décidément, comme le dit Nicolas Sarkozy : « Nous ne leur ressemblons pas, nous ne serons jamais comme eux, nous n’avons pas les mêmes méthodes… ».

 

 


UN FIASCO, LE QUINQUENNAT ?

Coeur NS

... Alors voilà l'inventaire (partiel) d'un bilan qui est un "fiasco" selon M. Hollande :

Des réformes qui vont marquer le pays en profondeur et qui sont un véritable progrès de notre démocratie (elles sont courageuses car les cinq premières réduisent son propre pouvoir de président) :

- La possibilité de recours individuel devant le conseil constitutionnel
- Modification de la constitution et Réduction des pouvoirs du Président de la République au profit du Parlement et des citoyens
- La limitation à deux mandats de cinq ans pour le Président de la République
- Nouveau droit donné aux députés de fixer un tiers de l'ordre du jour de l'Assemblée, leur permettant de mieux contrôler le gouvernement
- Réunion annuelle des deux chambres réunies à Versailles pour entendre le Chef de l’État
- La loi de représentativité syndicale qui les renforcera tout en favorisant le dialogue social.
- L'autonomie de l'Université réclamée depuis 1968 par P. Mendès-France, leader de la gauche. Même imparfaite, elle met à bas le tabou de l'égalitarisme et sera porteuse de fruits sur le long terme.
- Réforme des collectivités territoriales que depuis 20 ans aucun gouvernement n'avait réussi
- Réduction du nombre d’élus avec la création des conseillers territoriaux en lieu et place des conseillers généraux et des conseillers régionaux.
- Redéfinition des cartes judiciaires qu'aucun gouvernement précédent n'osait faire
- Ouverture de la saisine du Conseil supérieur de la magistrature aux personnes qui veulent mettre en cause le fonctionnement de la justice jusqu’à même sanctionner des magistrats
- Redéfinition de la carte des villes de garnison que personne n'osait faire
- Redéfinition de la carte hospitalière
- Mise en chantier de la modernisation du Grand Paris
- Rapprochement des policiers et gendarmes sous la même autorité, d’où une amélioration de 50% d’élucidation des crimes et délits
- Création du service civique volontaire (15 000 jeunes engagés pour 45 000 demandes en 2011 et 75000 en objectif 2014) 

Des résultats innombrables, et parmi les plus importants (pour ne pas lister ses 931 réformes) :

- La réforme des retraites. Il fallait la faire. Nécessairement impopulaire, aucun des prédécesseurs n'avait eu le courage de l'affronter mais tous la disaient indispensable et urgente.
- Mise en place du service minimum lors de grèves de secteurs publics
- La suppression de la taxe professionnelle (impôt imbécile selon F. Mitterrand)
- Effort considérable et sans précédent en faveur de la recherche et de l'Université ; et aussi le triplement du crédit d'impôt qui soutient la recherche des entreprises et permet un afflux de capitaux privés vers l'enseignement supérieur
- La suppression de la publicité à la télévision publique : les Français gagnent 20 minutes par jour
- *Revalorisation du salaire des enseignants (équivalent à un 13° mois) en contrepartie de leur réduction en nombre
- Réduction de la délinquance –17% ; des homicides –40% ; des atteintes aux biens – 28% ; de la délinquance de proximité – 40% ; et aussi de la mortalité routière
- Hausse de 20% du budget justice avec 1300 postes supplémentaires – Création de 9400 places de prison – Plusieurs mesures pour éviter les récidives (peines planchers, rétention de sûreté, traitements préventifs…) – Recouvrement des avoirs illégalement acquis par des condamnés, etc.
- Meilleure maîtrise de l’immigration (32 000 reconduite aux frontières de clandestins, naturalisation en baisse de 30%, 300 000 contrats d’intégration signés depuis 2007, etc.)
Emploi
- *La relance de l'économie par l'investissement et non par l'assistanat comme dans le passé qui ne donnait que des apaisements à court terme mais des affaiblissements économiques graves à long terme
- *L'aide à l'industrie automobile, industrie capitale et vitale pour l'économie française
- *La réduction de 160 000 fonctionnaires dont la pléthore plombent notre économie. Contrairement aux apparences, cette mesure est la plus efficace pour l’emploi
- Création du statut d'auto entrepreneur qui s'avère un grand succès
- Création de 2,5 millions d’entreprises durant le quinquennat avec soutiens renforcés et simplifiés
- Amélioration de la flexibilité de l'emploi avec la rupture contractuelle
- Les demandeurs d’emploi ne peuvent plus refuser plus de deux offres d’emploi valables sans risquer de perdre leur indemnité
- *Développement de l’apprentissage au lieu de forcer des jeunes à suivre des études secondaires qui ne leur servent à rien
Agriculture
- *Quatre mesures phares en faveur de l’agriculture ont permis aux agriculteurs de dépasser la crise et d’envisager plus sereinement l’avenir et à 7000 jeunes par an de s’installer
- Maintien de la PAC au niveau européen
- *Allègement des charges sociales sur l’heure de travail agricole qui passe de 12,81€ de l’heure à 9,43 payé par la taxe sur les sodas de 0,02€ par canette.
- *Amélioration des retraites agricoles (création d’un minimum, revalorisation, extension au conjoint)
Logement
- Encouragement de la construction (loi Scellier, pass foncier, prêts à taux zéro doublés) 
- Construction au total sur le quinquennat de 2 millions de logements dont 600 000 logements sociaux contre la moitié seulement entre 1997 et 2001
- *Modération des loyers par la modification de l’indexation
- *Instauration du droit au logement opposable (34974 ménages ont pu être relogés après recours)
Assistance
- *Augmentation de 30% du budget de logement des Sans abri qui est passé à 1,13 milliards
- *Annoncés en mars 2010, onze établissements de réinsertion scolaire fonctionnent désormais (cent cinquante élèves de 13 à 16 ans ont rejoint ces structures, 9 autres sont prévus en 2011)
- *Forte augmentation des bourses et des logements pour étudiants
- *Création du RSA (1,9 millions de foyers aidés – mais surtout, il n’est plus aussi intéressant qu’avant de ne pas travailler
- *Revalorisation de 25% sur 5 ans l’allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse
- *Création d’un prime pour les salariés des entreprises dont les dividendes augmentent
- *Assouplissement des accords d’intéressement des salariés aux fruits de leurs entreprises

Économie (chiffres selon l’Insee)
- Augmentation de 4% du pouvoir d’achat des Français durant le quinquennat
- Et diminution de 1 million du nombre de personnes qui gagnent moins de 15 000 € par an

J’ai repéré d’un * les mesures ci-dessus à fort impact social ou favorables aux chômeurs. On voit qu’elles sont nombreuses et contredisent radicalement l’idée d’un gouvernement pour les riches.

 Voilà pourquoi "la violence" ce sont les mensonges de la gauche, comme le dit très bien NKM !

C'est Hollande qui devrait présenter "ses excuses" !!!


 


LE BILLET DU DIMANCHE

 

L’INDIGNATION SELECTIVE

L’indignation est à la mode, ou plutôt était. C’est le nonagénaire Stéphane Hessel qui en a lancé le principe avec son opuscule de vérités toutes faites et réchauffées, écrites au kaléidoscope de poncifs éculés et d’une cataracte prononcée de l’œil droit. Avec la crise espagnole, le slogan a été repris par les campeurs de la « plazza del sol » et quelques suivistes à travers le monde. On n’en parle plus guère. L’indignation, c’est bien ce qui reste à la vieillesse. Mais à quoi ça sert, une fois l’émotion passée ?

Le Parti socialiste, toujours en avance dans les combats, a voulu jouer de l’indignation, lui aussi, à la suite des propos de Nicolas Sarkozy à Annecy, concernant les « mensonges » de François Hollande. Il n’y a pourtant là rien de bien méchant.  « Il n’y a que la vérité qui blesse », excusez-moi d’avoir recours à cet aphorisme.

D’abord, en matière d’agression caractérisée, Nicolas Sarkozy a un sacré retard à combler sur le PS. Depuis 2007, on y a pratiqué le concours de la formule antisarkozyste la plus violente : Martine Aubry aurait pu recevoir le premier prix lorsqu’elle avait comparé le Président de la République à Bernard Madoff, l’escroc du siècle, Benoit Hamon un accessit avec sa formule « le président de la triche », et le mouvement des jeunes socialistes de la Vienne classé « hors concours » avec les affiches qu’ils avaient placardées sur lesquelles Nicolas Sarkozy était caricaturé en Adolf Hitler.

« François Hollande ment du soir au matin » : il n’y a pas de quoi s’étrangler d’indignation. D’abord parce que c’est vrai. Tout au moins pour les Français qui refusent de croire toutes les contre-vérités énoncées par les socialistes depuis quatre ans (voir le dossier ci-contre) et surtout depuis le début de la campagne. François Hollande ne se complaisait-il pas la veille à dénoncer : « le quinquennat  de Nicolas Sarkozy, ce n’est pas un bilan, c’est un fiasco ! ». Faire croire qu’il n’y a rien eu de fait de positif, au mieux c’est un mensonge, au pire c’est de l’imbécillité. Et que dire des fameux « 70 milliards de cadeaux faits aux riches », somme totalement inventée qu’ils sont incapables de justifier concrètement. Un mensonge inqualifiable fait pour cacher la réalité d’une politique sociale généreuse. Promettre de revenir sur la retraite à 60 ans, même pour quelques cas, encore un mensonge, pour une raison toute simple : la réforme a été calculée sur la base d’une croissance de 2,5% par an, autant dire qu’on prend déjà du retard sur l’échéancier. Aucune marge.

Et d’ailleurs, le candidat socialiste n’a pas d’autre choix que de mentir. En raison de son programme flou,  des surenchères sur sa gauche et du côté des verts, il est condamné à des contorsions permanentes. Cela aboutit à un double discours sur la finance, des convictions fluctuantes sur l’avenir du parc nucléaire, des circonvolutions pour maintenir la création de 60 000 postes dans l’éducation sans créer de fonctionnaires supplémentaires ! Et il y a bien d’autres sujets….

François Hollande peut crier à la « manipulation, à la caricature » et refuser de se placer sur ce terrain-là, mais c’est ce qu’il fait lui-même en permanence, et quand ce n’est pas lui, ce sont ses seconds couteaux. Encore un mensonge : « écoutez ce que je dis, ne regardez pas ce que je fais ». François Mitterrand, auquel il se réfère souvent, voilà un bel exemple de tromperie. Celui qu’il va jusqu’à mimer dans ses meetings était passé maître dans la dissimulation ce qui lui avait valu d’être désigné comme le « Prince de l’équivoque » ?

S’indigner, ça ne coûte pas cher et ça fait bien !

 

 


Y’A PAS PHOTO, C’EST SARKO QU’IL NOUS FAUT !

  NS 2012

Depuis mercredi soir, le décor de la campagne est pratiquement planté. Avec l’entrée officielle en campagne de Nicolas Sarkozy, candidat à sa succession à la tête de l’Etat, le vrai débat va pouvoir avoir lieu entre les deux principaux protagonistes, puisque les enquêtes d’opinion nous indiquent, pour l’instant, qu’ils font largement la course en tête et que la coupure s’est faite avec les suivants.

S’il est un souhait à formuler sur la ligne de départ de cette compétition présidentielle, c’est que les Français et les candidats ne se trompent pas de campagne. Le caractère particulier du débat présidentiel 2012 est d’être contraint, par la force de la réalité, à trois sujets impérieux pour l’avenir d’un pays aujourd’hui invité à emboîter la marche vive du monde, ou à décrocher. Le premier est la reconquête le plus rapidement possible d’un équilibre budgétaire durable. Le deuxième impératif de cette campagne, en partie conditionné par le précédent, a trait à la restauration de notre compétitivité, principale clef du redressement de l’emploi.  Et le troisième grand enjeu de cette campagne est l’éducation, depuis trop longtemps délaissée. Mais la contrainte budgétaire laisse imaginer qu’une grande politique éducative ne peut se résumer à l’affectation de moyens supplémentaires.

Dès le premier soir, Nicolas Sarkozy a imprimé sa marque et donné le ton. La veille, François Hollande l'avait accusé d'avoir commis « toutes les erreurs en cinq ans » et avait qualifié son quinquennat de « fiasco ». Pour son premier meeting de campagne, le Président désormais candidat a rendu coup pour coup. On l’a senti Heureux d'être enfin dans l'arène, heureux d'être au combat, heureux de pouvoir lâcher ses coups. Et il a sorti, à Annecy, l'artillerie lourde. Premier thème de réponses : les mensonges ou le mensonge permanent. Un défouloir bienvenu après quatre années d’insultes incessantes. On n’aurait pas compris qu’il se gêne. Il a dénoncé la « faiblesse » et la « lâcheté » du député de Corrèze, lui reprochant de mettre la France « à la merci des marchés financiers » et surtout de « mentir matin et soir ». Remettre en cause la réforme des retraites, « laisser filer les déficits », donner le droit de vote aux étrangers, « compromettre l'avenir » de la filière nucléaire, a-t-il égrené, « c'est affaiblir la France ». Et « laisser croire que l'on peut affaiblir la France sans risque pour les Français, c'est mentir aux Français ».

Lui se pose comme le candidat du « courage », de « l'honnêteté », du « devoir ». Lui se veut le candidat hors système, proche du « peuple », tandis que François Hollande serait celui des « élites », dont « il ne sort que des compromis boiteux ». Une posture pour le moins osée mais que justifie le « seul contre tous » qui lui est imposé et surtout les négociations d’appareil entre PS et Verts. « Les syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts, tout le monde parle à la place du peuple sans jamais se soucier de ce qu'il veut. Cela ne peut pas durer », a-t-il continué, se posant en héritier du général de Gaulle pour mieux défendre ses propositions de référendum  et se donnant pour ambition de « rendre la parole à cette France du non.  Ces hommes et ses femmes des classes populaires et moyennes qui ont envie de dire non pour exprimer leur détresse et parfois leur colère, il faut les respecter, il faut les écouter »,

« Les Français vont redécouvrir Nicolas Sarkozy, son vrai visage », confie un de ses conseillers. . L'offensive vise à reconstruire, par touche, son image. Nicolas Sarkozy veut faire oublier ses « erreurs » des débuts du quinquennat. Et tordre le cou à ce qualificatif de « président des riches » que la gauche est parvenue à lui accoler. On avait déjà vu François Fillon à la manœuvre sur ce terrain-là, dans « des paroles et des actes », un premier ministre qui en a remis une couche aujourdh’ui sur le « mensonge » des 70 milliards de soi-disants cadeaux fiscaux. Il s'est donc appliqué à donner aux Français l'image d'un homme près du « peuple », à l'écoute, désormais « loin du protocole » et de la « lourdeur de la fonction » présidentielle.

L'audience du président mercredi soir sur TF1 (10,7 millions de téléspectateurs) est la preuve qu'il intéresse toujours et que sa parole n’est pas si décrédibilisée que cela. Elle reprendra toute sa valeur quand, sous les coups de boutoirs de la campagne et l’évidence des responsabilités, les masques tomberont.

Fatalement.


« SARKO OU LE COMPLEXE DE ZORRO »

 

Allègre Sarko Zorro001 bis
Maintenant que Nicolas Sarkozy est candidat, voici un livre que je conseille aux indécis et à ceux qui doutent encore de lire avant de se décider.

Au moment où la France et l’Europe traversent une crise dont seule l’opposition socialiste ne semble pas avoir pris la mesure de la gravité, l’élection présidentielle du mois de mai prochain revêt une importance d’autant plus exceptionnelle.

A qui va-t-on confier le navire France par si gros temps ?

Claude allègre n’est pas « sarkolâtre », c’est le moins qu’on puisse dire. Mais ce livre a le mérite de donner tous les éléments pour faire un choix circonstancié. Il n’est pas toujours tendre avec le bilan du Président, mais il fait le tri entre ce qu’il considère comme des échecs et les vraies réussites. Voilà une analyse intéressante du quinquennat qui s’achève. On ‘est pas obligé de partager tous les points de vue de l‘auteur, mais au moins, on ne sent jamais ni haine ni flatterie dans les jugements.

Les références sont nombreuses, la connaissance du milieu politique vu de l’intérieur apporte des éclairages inédits, les comparaisons avec de Gaulle, Giscard, Mitterrand  situent l’analyse dans une perspective historique, en dépassant le superficiel de l’actualité quotidienne et des jugements expéditifs des médias ou d’internet.

Interrogé par le journaliste Dominique de Montvalon, Claude allègre se pose en homme libre qui n’attend plus rien de personne. Ce sont deux personnages qui connaissent parfaitement la vie politique, l’un comme acteur, l’autre comme observateur. François Hollande comme Nicolas Sarkozy n’ont pas de secrets pour eux. Ils nous font pénétrer au cœur de leurs stratégies et de leurs ambitions et nous en font découvrir les qualités et les défauts.

En même temps ce livre décrit parfaitement ce monde en pleine mutation qui sera formidable si nous relevons les défis qui nous attendent et, si, pour commencer, nous apprenons à ne pas en avoir peur.

L’ancien Ministre de l’Education Nationale, qui déjà, voulait dégraisser le « Mammouth », nous fait part finalement de sa préférence. Il désigne clairement celui qui est apte, selon lui à affronter le gros temps qui sévit. Un choix de raison, comme il sied à un membre de l’Académie des sciences.

Je vous laisse découvrir qui est l’heureux élu.

 Claude Allègre avec Dominique de Montvalon : « Sarko ou le complexe de Zorro » Chez Plon.

 


AVANT LA DECLARATION DE NICOLAS…

 

Le coup d’envoi officiel sera donné ce mercredi soir au 20H de TF1. Nicolas Sarkozy entre en campagne et on peut s’attendre à un marathon déterminé du type « on part à fond, ensuite on accélère ». Face à « l’homme normal », il ne sera pas difficile de faire la différence avec le surdoué. Mais le pari est quasi-héroïque tant le pilonnage depuis cinq ans  sur le Président a imprégné les esprits pour l’affubler de tous les défauts et lui faire porter tous les maux.

Beaucoup pensent qu’il faudrait un miracle pour le sortir des tréfonds de « l’antisarkozysme » qui réunit dans les 70% de Français prêts au rejet. Pourtant le bilan est là. Au-delà des mauvais chiffres du chômage qui sont dus à la conjoncture économique européenne et mondiale et non à son action, quoi qu’en disent les hiérarques de gauche, au-delà des piètres performances du pouvoir d’achat qui a été plus préservé qu’on ne le dit, l’œuvre de désintoxication de l’addiction à la dette publique est bien entamée, les réformes structurelles ont été nombreuses et ont encore besoin de continuité pour être totalement abouties, les évolutions sociales ont été multiples et ont permis de faire passer des réformes douloureuses sans casse… Que faut-il de plus ?

Doit-on s’arrêter encore et toujours à l’épisode du Fouquet’s, grossi jusqu’au ridicule quand on connait la nature réelle de l’établissement qui n’a rien à voir avec les salons feutrés et sélects de la Maison de l’Amérique latine, boulevard St-Germain qui sert de cantine aux socialistes ?  C’est confondre l’accessoire et l’essentiel !

Evidemment, je ne m’aventurerai pas à affirmer que tout a été parfait dans le quinquennat qui vient de s’écouler. Si la perfection était de ce monde, ça se saurait. Je désespère pourtant de voir les Français ouvrir les yeux sur la réalité, entraînés qu’ils sont dans le tourbillon des propositions multiples et des solutions miracles, des prophètes du redressement indolore, des accusateurs de tous horizons, des procureurs de toutes obédiences, des experts de pacotilles, des rapporteurs de « mauvaises-nouvelles-qui-prouvent-que »…

Quelques voix se sont pourtant élevées contre cet abattage systématique : André Bercoff, Eric Brunet, Claude Allègre dans leurs ouvrages donnent des arguments concrets et convaincants. Ils sont aussitôt catalogués comme « collabos ». Comme si se débarrasser de Sarkozy relevait de l’œuvre de salubrité nationale.

Il faudrait un électrochoc. Je l’appelle de tous mes vœux. Il n’est pas impossible qu’il y en ait un. Il arrive que parfois trop, c’est trop. Un événement international, une nouvelle tempête économique : tout peut arriver…

La catastrophe est imminente, nous dit-on, il n’est pas impossible que l’opposition s’en empare, comme aurait dit Raymond Devos. Quel coup de tonnerre va réveiller les Français ?

C’est cet éclair de lucidité qui manque actuellement !

 

 


OUEST-FRANCE PERD SON AAA !

Des erreurs comme celles-là, ça n'est pas tolérable dirait Bayrou !

Faisant l'analyse de la 1ère circonscription de Maine-et-Loire, Ouest France fait encore très fort dans l'information tronquée. Déjà faire erreur sur l'étiquette de Paul jeanneteau en l'affublant du tablier PS, ce n'est pas très professionnel. Mais c'est un peu gros d'oublier que Roselyne Bachelot avait fait pratiquement 47% des voix au 1er tour, ce qui rendait l'élection quasiment assurée. 

Il est probable que cela ne collait pas avec la "limpidité" de la démonstration qui voudrait que la circonscription soit pratiquement acquise à la gauche. Tu parles !

Allez on retire un A au journal. 

 


Le cheveu dans la soupe.

 

« L'hypothèse de croissance sur laquelle se fonde François Hollande n'est pas plausible. » Chiffres à l'appui, Michel Rocard démontre que les taux de croissance prévus par François Hollande pour élaborer son programme sont « en désaccord avec les structures statistiquement informées », l'OCDE et l'Insee. 

                                                                                            Oups !



LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet présidentielle

On approche des « choses sérieuses ».

En attendant « Godot », pardon Sarkozy, faisons le point sur cette semaine qui vient de s’écouler et qui nous a apporté son lot de « farces et attrapes » en tous genres. Pendant que l’on s’interroge sérieusement de savoir si un « sextoy » est porno ou non, la France n’a pas échappé à ces pirates de l’air d’un type nouveau qui consiste à faire grève pour protester contre un texte législatif fait pour les empêcher de sévir. Ils ont réussi à gêner bien des braves gens, mais ils n’ont rien pu changer au déroulement législatif. Une grève pour rien, ça leur fait les pieds.

Une bonne nouvelle avant d’entrer dans le vif du sujet : selon la Banque de France, la France devrait échapper à la récession sur le premiers semestre 2012 : ouf !

Quelques lignes de force commencent à se dessiner sur le style de campagne de plusieurs candidats.

A la gauche de la gauche,

Mélenchon construit méthodiquement son pré carré « rouge ». A force de crier et de multiplier  « les coups d’estrades » en bon bateleurs qu’il est, il finit par grignoter quelques points, pris essentiellement sur sa gauche aux candidats « confidentiels » que sont Arthaud et Poutou. Il leur pompe l’air au sens propre du terme. Avec le père Jean-Luc, c’est « je bloque, je confisque, je réquisitionne, je coupe tout ce qui dépasse »: si avec ça les lendemains ne chantent pas Sheila… Mais si, vous savez : « Shei-la lut-te fi-nale… »

Du côté PS,

Ce serait plutôt Oui-oui en campagne. Hollande dit oui à tout : oui au mariage homo, oui à la procréation assistée, et peut-être bientôt aux mères porteuses, oui à l’euthanasie – en contradiction avec la position européenne-, oui aux verts, oui aux enseignants, oui aux juges –bah, ils sont de gauche-, oui à la recherche –y compris les OGM ?-, oui au progrès, oui à la science et même oui à la finance -tiens donc le gros hypocrite !- dans un journal anglais… Mais NON à Bayrou, faut pas exagérer quand même ! Il fait une campagne franco-française, ignorant apparemment les vrais enjeux dont les clés sont européennes voire mondiales. Mais on ne peut pas lui demander d’avoir une expérience qu’il n’a pas. Et quand il aborde ces sujets, c’est pour faire du « Sarkozy bis ». Fâcheux non ?

Où va Eva ?

Son programme pour essayer de se relancer ? Résultat : flop ! Plus personne n’y croit, avec ou sans lunettes. Elle nous propose un magma indigeste ou l’irréalisme le dispute au chimérique. Elle consacre la faillite de l’écologie politique. Prochaine étape : le retrait. De toute façon c’est la baudruche qui se dégonfle. Les écolos avaient fait 16% aux européennes mais on avait oublié les 50% d’abstentions. Pas étonnant que les 8% réels se transforment en moins de 3%.

Au centre,

Bayrou s’excite comme un pou sur un tas de cendres chaudes. Il a le poil légèrement hirsute, sans doute pour le rendre plus agressif encore. On l’a vu à la télé s’écrier : « Les naufrageurs dehors ! » visant Hollande et Sarko. Pour le capitaine du « Concordia » de la politique, c’est un peu maso. Et comme ses attaques contre le candidat socialistes ne lui ont pas permis de progresser –ce serait plutôt l’inverse-, sa cible prioritaire a changé de bord. Il a dû se sentir un peu étouffé par les preuves d’amour énoncées par Juppé et Fillon, aussi s’en est-il pris violemment à Nicolas Sarkozy après son interview dans le « Fig-mag » : quand il crie avec véhémence « je dis halte, stop ! » à la droitisation, c’est « hurle avec les loups ». Qu’est-ce qu’ils t’ont fait boire François ? Reviens sur terre et lis toi-même le texte, tu verras que la « droitisation » c’est un fantasme lancé par la gauche,  tu ne vas pas marcher là-dedans tout de même !

En attendant, les journalistes du Figaro ne se refusent rien : voilà qu’ils contestent la ligne éditoriale du journal qu’ils trouvent sûrement trop « sarkozyste » à leur goût. Le problème, leur répond Etienne Mougeotte, c’est que cette ligne à un lectorat et elle lui plait  ! Et il n’y a pas de malentendu, le journal est clairement à droite. Vous savez comment cela s’appelle ce genre de pression ? Du terrorisme intellectuel ! Même au Figaro, les journaleux sont de gauche ! Le Nouvel Obs ne risque pas de faire l’objet d’une telle démarche pour dénoncer son monolithisme de gauche !

A propos de la « droitisation »,

Voilà encore un effet de la dictature intellectuelle de ces maîtres à pensée unique. Y’en marre de ce discours où on nous rapporte non pas ce qui est dit ou écrit, mais ce que le « baveux » a envie d’entendre. Je ne reviens pas sur l’interview de Nicolas Sarkozy (cf. le billet de dimanche). Le Président continue jour après jour de tisser sa présence sur le terrain, à coups de visites thématiques. Mais demain sera vraisemblablement le grand jour, celui de son entrée en campagne. On sait déjà que NKM sera sa porte-parole. Il a bénéficié hier soir du ralliement de Christine Boutin, ce qui peut paraître anecdotique en terme de poids électoral. Mais c’est un soutien qui permet de lui ramener des voix de la « droite traditionnelle » et qui compte en terme d’image beaucoup plus. Le challenge du président sortant, c’est de rassembler toutes les droites. On voit bien que ce rassemblement est en train de se dessiner. Il ne peut se faire que sur les valeurs de la France éternelle : celles des lumières et de ses racines chrétiennes, et non sur le multiculturalisme.

A la droite de la droite,

"Jean-Marine" Le Pen nous a obnubilés toute la semaine avec la quête de ses parrainages. Martyrologie ou difficulté réelle ? Le FN est un tigre de papier qui surfe sur les peurs et exploite méthodiquement les mécontentements. Mais il n’a aucune implantation locale. Il se trouve que la soif de pouvoir que la candidate affiche fait beaucoup plus peur que du temps de son père. Aussi on peut comprendre les réticences des élus. Mais son chantage est grotesque. Il a pour but de la victimiser en faisant croire que « Sarko » fait tout pour l’empêcher. Il n’y a que les « lobotomisés » pour croire ça. Et la République exemplaire dont elle parle serait plus crédible si on ne craignait pas qu’elle ressemble à son parti : c’est la famille Le Pen à tous les postes. Là encore son antiparlementarisme primaire  pue le populisme de bas étage.

En attendant, les « riches » se délocalisent. Les cabinets spécialisés dans l’exil vers la Suisse ont vu tripler leur clientèle depuis septembre dernier…

Bonsoir, à la prochaine édition…

 


TOUS COMPTES FAITS…

 

Dette française 2011
(source insee)

Ce n’est ni une annonce, ni une promesse, ni un discours, mais un fait inscrit dans les chiffres : le déficit budgétaire constaté de l’année 2011 sera finalement inférieur aux derniers objectifs du gouvernement pourtant déjà volontaristes. Ces résultats nous positionnent légèrement à hauteur de 5,4 %, en deçà des 5,7 qu’il affichait jusqu’ici, et dont la réalisation était mise en doute par ses détracteurs. C’est une amélioration de 4,6 milliards par rapport à la dernière loi de Finances rectificative et, fait sans précédent, les dépenses de l’Etat ont été réduites de 260 millions. C’est une réelle bonne nouvelle. Fort de ces premiers résultats, le gouvernement confirme qu’il rejoindra les 4,5 % en 2012, les 3 % en 2014, jusqu’à l’équilibre en 2016.

Pour en revenir au problème de la dette, on n’a pas à se réjouir excessivement de déficits de l’ordre de 5 % comme si c’étaient des victoires, alors qu’ils ne traduisent que de moindres revers. Nous étions passés en dessous des 3 % en 2006 et 2007, mais la crise financière nous ayant propulsés à 7,1 % en 2010, on peut légitimement être soulagés d’en être revenus. Il faut aussi garder à l’esprit la grande fragilité de ces résultats.

Le rapport de la cour des comptes tombe à point nommé pour mettre les pendules à l’heure, aussi bien celle du gouvernement que celles des candidats. Au moins ne pourra-t-on pas le suspecter de favoritisme à l’égard de l’hôte actuel de l’Elysée. Les progrès accomplis depuis 2010 pour résorber le déficit sans l’aide de la croissance – le déficit structurel – sont jugés en substance encourageants mais insuffisants ; nous serions à peine au milieu du gué. Pourtant l’évolution de la dépense publique a été divisée par deux entre les périodes 2007-2009 et 2010-2012, mais ce coup de frein spectaculaire semble encore trop incertain à la haute juridiction qui fait la fine bouche. Son rapport ignore en effet, que le déficit 2011 n’est déjà plus de 5,7 % du PIB mais finira autour de 5,4 %, soit 4 milliards d’euros d’écart, ce qui n’est pas une bagatelle. Il néglige aussi le fait que la plupart des mesures de redressement jusqu’à 2016 ont été bel et bien votées. La Cour aurait gagné en crédit si elle avait publié des données actualisées.

Si le rapport est sévère pour le président sortant, il n’en est pas moins cruel pour son remplaçant présomptif. Didier Migaud jette à juste titre des pierres dans le jardin des candidats à la présidence, et la plus grosse atterrit dans celui de François Hollande. La Cour contredit, sans le viser, trois points emblématiques de son projet. La règle de non-remplacement de la moitié des fonctionnaires, non seulement n’est pas remise en cause mais elle souhaite qu'elle soit plus étayée. La « règle d’or », ensuite : le rapport demande la mise en œuvre de cette nouvelle obligation européenne consistant à limiter le déficit structurel à 0,5 % du PIB sur un cycle économique. La baisse du coût du travail, enfin : la Cour juge « difficile » d’alourdir, par une hausse des prélèvements, « les coûts de production des entreprises sans dégrader la compétitivité ». Le projet socialiste reste loin du compte de la Cour.

Alors naturellement on est tenté de poser des questions à ces candidats.

Première question : comment obtenir 50 milliards d’euros sur la dépense publique alors que les budgets consacrés à la retraite et à la santé devront continuer à progresser ? C’est donc qu’il faudra tailler dans les interventions de l’Etat : Où ? Il faut dire maintenant quelles politiques publiques seront remises en cause et renvoyer ce choix majeur à un futur chef de gouvernement n’est pas sérieux.

Deuxième question : comment trouver 50 milliards d’euros de recettes fiscales ? Compte tenu de la difficulté de la tâche, il ne suffit plus de dire que « certaines » niches seront supprimées, il faut dire lesquelles. La fin de l’exonération des heures supplémentaires est loin du compte.

Troisième question : comment « réarmer la production française » sans mesure ambitieuse de baisse du coût du travail ? Produire en France implique pour commencer de produire moins cher ! Je ne trouve nulle part de vraie réponse.

« Tous comptes faits », autant faire confiance au « sortant », la continuité valant mieux que l’aventure.

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

LE BRUIT ET LA FUREUR

« Il » a prononcé le mot « valeurs ». A voir le bruit et la fureur médiatique que cela a déclenché, il faut croire que c’est un gros mot. Les condamnations pleuvent comme les obus à Gravelotte. D’aucun n’a de mots assez durs pour condamner le propos, la « droitisation », autre gros mot. De quelles valeurs s’agit-il au fait ?

Assez de caricatures !

Concernant les propos de Claude Guéant sur « les civilisations », Ivan Rioufol, dans le Figaro a bien expliqué ce qu’il fallait en penser : « il est urgent de résister à la police de la pensée… Cette autoflagellation systématique fait perdre à l’Europe universaliste ses défenses naturelles : un écueil que Guéant pointe du doigt… C’est le multiculturalisme pour qui tout se vaut, mais qui est vécu comme une agression par une partie du peuple, que défend cette gauche qui perd pied…. Dans la confusion intellectuelle qu’impose le politiquement correct, le racisme est devenu le critère d’évaluation du moindre discours s’écartant de l’impératif égalitaire… ». Ces quelques passages vont à l’essentiel. Rappeler nos valeurs et les points de repères de notre civilisation ce n’est pas courir après les voix du Front National, c’est donner des raisons à notre peuple tenté par le populisme de ne pas tomber dedans.

J’ai lu et relu l’interview de Nicolas Sarkozy dans le Figaro Magazine. J’ai cherché ce qui pouvait justifier la colère de François Bayrou. Je n’ai pas trouvé ! Je me sens pourtant toujours autant de centre-droit comme au temps où j’étais un cadre de l’UDF. Je retrouve dans les propos du chef de l’Etat ce pour quoi je me suis toujours battu, sous Giscard ou aux côtés de Léotard, puis de Bayrou lui-même dans la « nouvelle UDF » avant de participer à la création de l’UMP. Il n’y a pas de « droitisation », il y a la permanence de valeurs auxquelles beaucoup comme moi restent attachés. Et l’approche des problèmes évoqués est toujours la même. Alors il faut arrêter les procès en sorcellerie. A force de taper sur Hollande, François Bayrou a reculé dans les sondages. Mais s’il espère se refaire en tapant sur Sarko, il en sera pour ses frais.

Travail, responsabilité, autorité... 

Droitisation de considérer que les trois valeurs qui guident son action sont le travail, la responsabilité et l’autorité ? «  Tout ce qui peut alléger le coût du travail, récompenser l’effort, le mérite, faire la différence avec l’assistanat, doit continuer à être mis en œuvre de façon systématique » : j’adhère totalement et depuis toujours. Cette approche a commencé sous Stoléru !  « La responsabilité. C’est elle qui donne son sens à la liberté... ». « L’autorité : aucun système ne peut fonctionner sans respect des institutions, des règles, de la famille, des parents, de la personne humaine… ». Voilà un triptyque dans lequel tout bon républicain et démocrate peut se reconnaître.

Droitisation de proposer la création d’un nouveau système « dans lequel l’indemnisation ne sera pas une allocation que l’on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l’emploi versera à chaque demandeur d’emploi en contrepartie de la formation qu’il devra suivre » ?  Avec évidemment l’obligation d’accepter la première offre d’emploi correspondant au métier choisi au terme de la formation. Ce n’est pas s’attaquer aux plus fragiles comme l’affirme avec légèreté François Hollande, c’est au contraire mieux les aider en réformant un dispositif qui n’est capable d’offrir une formation qu’à moins de 10% des demandeurs d’emplois alors que 75% des demandes ne sont pas satisfaites !!! Et cela devrait s’accompagner d’une réforme de la formation professionnelle dont on sait que les 30 milliards d’euros qui lui sont consacrés annuellement ne sont pas utilisés au mieux, c’est le moins qu’on puisse dire. Quant au « scandale » de recourir à un referendum pour y parvenir, il ne faut pas escamoter la parole du Président : ce ne serait le cas que si les partenaires sociaux échouaient ou les obstacles catégoriels s’avéraient trop puissants. Sage menace, connaissant les « intérêts financiers » qu’une telle réforme bouscule. Dans un contexte où il faut réduire forcément la voilure de « l’assistanat », il importe que l’on se préoccupe que chaque denier soit bien dépensé.

Droitisation que de constater que les effectifs de fonctionnaires territoriaux des Régions, hors nouvelles compétences, ont augmenté de 173% et ceux des intercommunalités de 177%, faisant augmenter les effectifs des collectivités territoriales de 430 000 entre 1998 et 2009 ? Le fait est que la plupart des collectivités en question sont entre les mains de la gauche. Comment croire Jean-Marc Ayrault quand il dit qu’elles ne sont pour rien dans l’augmentation de la dette ?

Droitisation que de défendre le principe du « quotient familial » ?  « C’est une grande erreur que de confondre la politique familiale et la politique de redistribution. » En effet, il y en a suffisamment avec l’impôt sur le revenu, la CSG, les prestations sociales.

Faire reculer la xénophobie aussi bien que le communautarisme.

On a le droit de ne pas partager sa position sur le mariage des homosexuels, auquel il n’est pas favorable, tout en reconnaissant ce qui a déjà été fait : leur garantir les mêmes avantages en termes de succession et de fiscalité qu’aux couples mariés, mais dans le cadre du pacs. Pas de quoi hurler, l'essentiel a été fait !

Quant au passage sur l’identité nationale, on peut le résumer avec le passage suivant : « La France restera une terre d’accueil, c’est conforme à sa tradition, mais elle n’acceptera pas qu’on impose à la République des comportements absolument contraire à ses valeurs. » On est bien d’accord, ce sont ceux qui arrivent qui doivent assimiler nos règles, ce n’est pas à la République de s’adapter, surtout que la France a fait dans ces dernières années, beaucoup d’efforts pour créer des lieux de cultes de façon que chacun se sente considéré. Je partage aussi son point de vue sur le vote des étrangers qu’il ne faut pas instituer, même limité aux élections locales. En tout cas, pas tant que le communautarisme n’aura pas reculé. Sinon, c’est prendre le risque d’avoir des débats du type « cantines halal » et « piscines sexuées » dans certains conseils municipaux.

Accuser Nicolas Sarkozy de vouloir faire campagne « à droite-toute », c’est commode, mais ce n’est pas la réalité.

 


SORTIR DU CHOMAGE

 

Notre pays traîne depuis trop longtemps un trop grand nombre de chômeurs sans avoir trouvé les voies pour sortir de cette situation, ce qui avait fait dire à Mietterrand : « contre le chômage, on a tout essayé » et à Jospin : « l’Etat ne peut pas tout faire ». Comme si le fatalisme s’était installé dans les têtes bien faites pourtant formatées pour la plupart à l’ENA. Le seul moment où le chômage a vraiment régressé, c’est en 2007, au début de l’automne, où il avoisinait les 7%, tout proche du seuil en-dessous duquel il est pratiquement impossible de descendre.

Les crises successives sont passées par là et malgré tous les efforts pour limiter la récession, pour favoriser le chômage partiel, il a progressé à nouveau. Selon les calculs, il y a entre 2 et 4 millions de chômeurs, et on approche à nouveau des 10% de la population active. Cela veut dire retour de l’assistanat et son cortège d’emplois à temps partiel, de petits boulots…

Réduire le chômage est un impératif  si l’on veut assurer à notre société son équilibre et en même temps sauvegarder la démocratie. Car nous avons des foyers de chômage très inquiétants : plus de 20% chez les jeunes, plus de 30% chez les séniors…

Comment peut-on améliorer la situation de l’emploi ?

D’abord, il faut un taux de croissance minimal de 1,5 à 2% par an. L’activité économique, son rythme de développement, sont indispensables : la croissance est plus riche en travail, mais encore faut-il qu’elle soit là.

Ensuite, il faut que les organismes sociaux aient la capacité de mettre en relation correctement les offreurs et les demandeurs d’emploi. Les Pôles emplois ont fait des progrès notables, mais il reste des marges de progrès. Il existe dans notre pays plus de 500 000 offres non satisfaites, faute d’adéquation de la main d’œuvre.

Enfin, le système d’indemnisation joue aussi son rôle : il ne faut pas qu’il soit trop dissuasif de chercher un emploi. Ce qui suppose de moduler la durée et le montant des allocations.

On sait que désormais, il va falloir réduire drastiquement l’enveloppe disponible pour le traitement social du chômage.

La crise de la dette est passée par là. On ne peut plus financer trop longtemps la période sans emploi, car c’est à crédit. En plus, elle coûte très cher et pèse sur la capacité de l’économie à rebondir. Les amortisseurs sont costauds à la descente, mais ils relancent mal.  Les prélèvements nécessaires plombent la compétitivité, favorisent les délocalisations et partant la destruction d’emplois. Le remède se révèle alors pire que le mal. Il faut dire aussi que le traitement social agit comme une drogue et depuis les années 80, le corps social s’y est habitué.

La politique de retour à l’emploi est une priorité si l’on veut que notre société continue à vivre sans désordres, car un tel taux de demandeurs d’emplois est insupportable sur le long terme.

Cela veut dire, comme dans beaucoup d’autres pays d’Europe, qu’il va falloir revenir sur les conditions d’indemnisation en durée et en exigences. Des contreparties seront inévitablement imposées : au Danemark, au-delà de six mois d’indemnisation, le chômeur est tenu d’accepter les offres proposées par le service public de l’emploi : vrai boulot, travail d’utilité publique ou formation. En Suède, le travail est plus attractif que le chômage sur le plan fiscal par le biais d’un crédit d’impôt accordé aux salariés et le principe de l’acceptation obligatoire d’une offre après un an d’inactivité est aussi en place, sinon, il y a perte de l’allocation. Du coup, la moitié des chômeurs suédois retrouvent un job au bout de trois mois… en Allemagne, les indemnités ne sont plus versées que pendant un an maximum depuis la réforme Schröder. Au-delà, le chômeur ne perçoit qu’une indemnité forfaitaire de 360 €, sous conditions. Et il est obligé d’accepter des emplois payés entre 1 et 2,50 € de l’heure.

Notre jeune Ministre, Laurent Wauquiez savait tout cela quand il a proposé qu’il y ait des contreparties en face des allocations.

Autant regarder la réalité en face. Evidemment, comme pour la flexibilité du temps de travail dans l’entreprise, c’est un sujet qui concerne d’abord les partenaires sociaux. La difficulté, c’est que nous n’avons pas la même culture syndicale que les pays d’Europe du Nord ou l’Allemagne cités ci-dessus. L’idée d’un referendum en cas d’échec, proposé par Nicolas Sarkozy, montre au moins qu’il est décidé à prendre le taureau par les cornes ce qui est de sa part une prise en compte de la réalité, aussi déplaisante soit-elle.

 

 


PUISQU'ON EN PARLE !

 

Vous avez remarqué comme le calendrier de la justice coïncide savamment avec les campagnes électorales, quand il s'agit de relancer des "affaires" qui pourraient nuire au Président sortant ? 

A propos de l'affaire Bettencourt, et de son corollaire "Woerth", j'ai relevé cette prise de position : "...Quels que soient ses motifs, je suis choqué lorsqu'un maître d'hötel espionne sa patronne ou lorsqu'un expert-comptable, soumis au secret professionnel, donne ses carnets de comptes à un journal. Je suis même étonné qu'ils ne soient pas l'un et l'autre en prison. Je suis choqué lorsque des PV d'instruction se retrouvent le lendemain dans le site Médiapart. Sont-ils inventés ? La porosité croissante entre la justice et les médias me paraît une menace pour la bonne marche de la justice."

Qui parle ? Un sarkozyste inconditionnel ? Un juge d'instruction ?  Pas du tout. C'est un jugement que porte Claude Allègre dans son dernier ouvrage. On ne peut qu'adhérer !

             "Sarko ou le complexe de Zorro" chez Plon



LES UTOPIES DE LA CAMPAGNE (3)

 

LE NATIONALISME

La troisième utopie qui a commencé à empoisonner la campagne, c’est le nationalisme et sa sœur la xénophobie. Elle est véhiculée principalement par l’extrême droite et le Front National. Marine Le Pen est une experte comme en témoigne son programme : il y a trop d’immigrés, l’euro est responsable de tous nos malheurs, l’Europe est ingouvernable et il faut donc en sortir.

Le nationalisme est au cœur de son programme économique qu’il s’agisse du retour au franc, des mesures protectionnistes tels que quotas et droits de douane, de la condamnation des grands groupes qui génèrent des superprofits…ainsi par des effets non expliqués, on recréera du pouvoir d’achat, avec une nouvelle répartition des richesses, la croissance sera relancée et avec elle la création d’emplois.

Aucune précision n’est apportée sur les moyens à mettre en oeuvre. De même quand elle affirme qu’elle remettra la finance à sa juste place… sans jamais préciser laquelle. C’est comme sa volonté de renforcer le pouvoir de l’Etat tout en allégeant la bureaucratie. On l’a compris, ce programme incohérent n’a pas vocation à être appliqué. Il est là pour drainer des électeurs marginalisés ou affolés qui ne trouvent pas ailleurs des réponses à leurs angoisses.

La solution protectionniste, le repli sur soi, le rejet des solutions collectives européennes, l’aveuglement sur l’immigration amènent directement aux thèses sécuritaires populistes. Mais ce qui est remarquable c’est qu’entre ceux qui prônent la relocalisation en terroir, les objecteurs de croissance, les souverainistes radicaux et les thèses de Marine Le Pen, la frontière est poreuse.

Il ne faut pas confondre ce type de nationalisme avec le rappel des valeurs de la République dont Marine Le Pen ne se souvient que quand ça l’arrange. On peut prêcher le respect de nos lois et vouloir les appliquer pleinement sans pour autant sombrer dans la haine de l’autre. C’est d’ailleurs ce que veulent une grande partie des électeurs qui pensent trouver au FN ce type de réponse.

Il est bon de redécouvrir un « patriotisme » de production, mais c’est en mettant nos entreprises en condition de rivaliser par l’amélioration de leur compétitivité et non pas en leur fermant la porte du marché européen ou mondial où elles pourront prospérer.

L’Europe vieillissante ne s’en sortira pas si elle se laisse séduire par les thèses populistes et frileuses, alors qu’il manquera à court terme 50 millions de paires de bras pour alimenter son économie. Elle court à la catastrophe si les états ne font pas preuve de solidarité entre eux. Contrairement à ce que pense Marine Le Pen, la Grèce nous importe autant que la Lozère.

En même temps, l’opposition de gauche ne prend pas la mesure du problème, en refusant de voir dans les thèmes de l’identité nationale, de la défense de la laïcité, de la lutte contre toutes les formes de communautarisme des combats qu’elle devrait aussi mener pour son propre compte. Elle préfère se réfugier dans la réponse politicienne qui consiste à accuser tous ceux qui s’y attèlent, de faire le jeu du FN.

Le comble de la stupidité a été atteint mardi à l’Assemblée nationale avec la provocation du député antillais. Là, on fait vraiment le jeu du populisme !