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DEMOGRAPHIE : CROISSANCE EN TROMPE L’ŒIL

 

La France a gagné 349.000 habitants en 2011 (+ 0,5 % par rapport à 2010),, pour atteindre près de 65,4 millions d'habitants, selon les estimations présentées hier par l'Insee. C'est une fierté nationale. La France est l'un des pays qui connaît la plus forte croissance démographique sur le continent européen.

Le solde migratoire n'est que faiblement responsable de cette dynamique (+ 77.000 personnes en 2011). Trois composantes expliquent cette progression : le solde naturel, c'est-à-dire la différence entre les naissances et les décès (+ 272.000 personnes) est largement déterminant grâce au taux de fécondité des femmes qui reste élevé pour la quatrième année d'affilée, au-delà de 2 enfants par femme ;  l’allongement de l'espérance de vie à 84,5 ans pour les femmes et 78,2 pour les hommes maintient un taux de mortalité faible ; enfin la structure de la population, avec un nombre important de femmes en âge d'être mères, résultante mécanique du baby-boom.

On notera toutefois, qu’avec un taux de fécondité de 2,01 par femme, on reste en-dessous du seuil de renouvellement des générations qui est de 2,1. C’est un bon taux par comparaison aux autres pays d’Europe, mais il reste insuffisant en valeur absolue.

Ainsi, en trente ans, la population française s'est ainsi accrue de 10 millions d'habitants.

Explications : Les générations en âge d'avoir des enfants sont relativement nombreuses car leurs parents appartiennent eux-mêmes aux classes nombreuses du baby-boom. Le nombre élevé de naissances provient ainsi en partie du nombre important de femmes en âge d'être mères. De même, le faible nombre de décès n'est pas seulement dû à l'augmentation de l'espérance de vie (3 mois par an supplémentaires pour les hommes, 2 mois pour les femmes en 2011), mais surtout au fait que les générations les plus âgées, nées avant le baby-boom, représentent un nombre de personnes bien moins important. La croissance de la population en 2011 s'explique donc largement par l'histoire démographique depuis un siècle, à travers la présence de générations jeunes et âgées de tailles très différentes dans notre population. Au total, cet « héritage » démographique est responsable de l'accroissement de 5 millions de personnes dans la population française sur les trente dernières années.

La croissance démographique reste soutenue mais va ralentir.

L'arrivée à l'âge de la retraite des baby-boomeurs va accroître dans les années à venir la mortalité. Les effets de cette histoire démographique vont être amenés à diminuer dans le temps et la croissance démographique va mécaniquement s’en ressentir. La première génération très nombreuse du baby-boom, la génération 1946, arrive à 65 ans cette année. C'est-à-dire à un âge où les décès deviennent nettement plus fréquents. A l'inverse, les générations en âge d'avoir des enfants vont, elles, diminuer. La croissance de la population va se poursuivre mais sur un rythme moindre.

A l'horizon 2060, la France devrait rester le deuxième pays le plus peuplé d'Europe.

 Mais c'est le Royaume-Uni, dont la croissance démographique est tirée par un fort solde naturel, qui sera sur la première marche du podium, à la place de l'Allemagne, reléguée en troisième position, en raison de sa natalité défaillante.

 

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