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SUR LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

 

Carnet1


L’événement du début de la semaine, c’est la désignation du challenger socialiste au bout d’un long et pesant parcours médiatique. Et je n’en démords pas : les primaires citoyennes, c’est peut-être bon pour le PS mais ce n’est pas pour nous. Une fois le phénomène passé de mode, on s’apercevra rapidement que cet exercice de « démocratie participative » est un dévoiement de la démocratie représentative et qu’il ne correspond pas à la sensibilité des électeurs de la droite et du centre attachés au secret du vote. J’ajouterais qu’on prendrait un gros risque de guerre fratricide, la discipline « républicaine » de report des voix n’étant pas établie à droite aussi fortement qu’à gauche.

Le premier constat, et le plus évident, c’est que la première secrétaire a été désavouée : aucun ralliement, score sans appel. Une vraie et amère défaite mais elle récolte ce qu’elle a semé : dictature interne, séquelles de son élection, agressivité, … Elle ne tenait sa place que par un complot concocté avec Strauss Khan et Fabius pour empêcher Ségolène Royal. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Le deuxième constat, c’est le retour du « magister du verbe ». L’ombre de Mitterrand transparait dans les discours de François Hollande, avec un mimétisme du verbe parfois puéril, mais c’est François-le-Petit mimant François-le-Grand. On l’a vu déguisé en Merlin l’enchanteur  dimanche soir, enivré par sa victoire qui n’est rien d’autre qu’un avatar  de la campagne, se lancer dans des envolées lyriques, voulant « réenchanter le rêve français », alors que pendant ce temps-là, au gouvernement on s’active pour éviter à nos concitoyens le cauchemar de la crise de la dette. On mesure le décalage.

En politique, il y a ce que vous avez envie de faire, ce sont les promesses, et il y a ce que la réalité permet de faire. Le problème c’est que nous traversons une époque où la réalité change très vite et vous assène des coups imprévisibles.

Le conte rose s’adressait surtout aux électeurs de gauche, dont les gros bataillons sont fournis par la fonction publique. Et c’est là où le bât blesse. Comment tenir un langage de diminution des dépenses publiques dans ces conditions ? L’agence Moody’s ne s’y est pas trompé et nul doute que les promesses du programme socialiste ont contribué à créer un climat d’inquiétude qui conduit à la mise sous surveillance du AAA de la France. Les marchés sont impitoyables. L’attitude du Sénat qui remet en cause la réforme territoriale et le budget 2012 n’y est pas pour rien non plus.

L’UMP retrouve un peu d’oxygène et de temps de parole. Il était temps. La convention de mardi soir a été un exercice plutôt réussi et le message (250 milliards de dépenses supplémentaires en 5 ans et 125 milliards d’impôts en plus) a le mérite de fixer les enjeux et de rétablir de la clarté dans le brouillard savamment entretenu par les socialistes. Mais le parti majoritaire aurait tort de s’en tenir à ce seul axe d’attaque. Car, dans le contexte de dette où nous sommes, vouloir opposer un Nicolas Sarkozy parangon de vertu budgétaire à un François Hollande héritier d'un laxisme congénital de la gauche, c’est prendre le risque de ne pas convaincre grand monde. C’est dommage, trop peu de Français, en effet, ont une exacte mesure du poids de la crise, d'autant qu’ils ne semblent pas faire crédit à la majorité de sa gestion des finances publiques, pourtant rigoureuse.

L’argument central évoqué par Laurent Wauqiez à « Mots Croisés » de donner la priorité aux classes moyennes ne doit pas rester qu’un slogan ; il faut l’expliciter, car c’est un bon cheval de bataille. L'UMP pourrait aussi exploiter l'ambiguïté identitaire du projet socialiste qui a récupéré entre les deux tours des primaires des scories dirigistes comme la mutualisation des résultats des banques. Il faudrait insister aussi sur les exigences des Verts, notamment sur le nucléaire, inconciliables avec la réalité financière de la France. Enfin, si la gauche accuse Sarkozy de faire le jeu de l’extrême droite en matière de sécurité et d’immigration, il y a beaucoup à développer sur les thèses gauchistes des Verts et du Front de Gauche, alliés obligatoires d’un deuxième tour. Et pour terminer, l’UMP  pourrait pointer les lacunes hollandaises, comme son absence de vision du monde et de la France dans le monde. Le fait qu’il rende visite à Zapatero comme première démarche extérieure est  presque comique : il va voir un futur battu. Prémonitoire ?

 

 

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