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PISA : C’EST BIEN TRISTE !
HUMEUR D’HIVER

NIVEAU « CAFE DU COMMERCE » !

Marché

Hier soir, j’ai suivi par hasard pendant quelques minutes sur la « Trois », dans l’émission  «  Ce soir ou jamais » la discussion animée autour du « fameux appel de Cantona » dont on apprend qu’il émanait en fait d’un certain Sarfaty « comédien réalisateur » de son état. En Monsieur je-sais-tout, plein de ses certitudes, il nous a joué son numéro d’intermittent du spectacle et asséné en un long discours intarissable ses fadaises et contre-vérités sur le système bancaire, le capitalisme, l’Euro et l’Europe qui vont dans le mur… tout en chantant les mérites de cet espace de liberté d’expression incomparable qu’est internet. Son savoir économique était aussi maigre que notre taux de croissance.

C’est sûr, comme « café du commerce » planétaire où l’on refait le monde, où tous les ignards viennent étaler leur fausse science, où tous les lobbyes idéologiques propagent leurs fausses nouvelles et leurs intox à coups de mensonges, où tous les obscurantistes prêchent leur vérité rance, oui c’est sûr, internet est un espace d’expression. Mais il est le reflet de notre décadence, tant dans l’expression approximative que dans les savoirs auxquels il nous expose.

Encore heureux, on croyait qu’il y aurait des moutons de Panurge pour suivre la consigne : même pas. Le bon sens l’a sûrement emporté sur l’appréciation appuyée sur des connaissances économiques. C’est une bonne nouvelle, car le pouvoir des cons est terrifiant.

Mais comment peut-on nier à ce point le chemin parcouru depuis l’âge des cavernes par l’Homme, comment ignorer à ce point l’apport de la monnaie, des banques et de la bourse dans le développement des industries et de l’économie en général ? On peut convenir que le système n’est pas parfait, j’admets que l’on débatte de la nécessité de régulation de certaines pratiques, mais de grâce, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Si encore, l’entourage de ce quidam avait été à la hauteur : mais même pas. Quelques timides protestations, et surtout le degré zéro de la connaissance du fonctionnement de l’économie.

D’aillleurs, ce n’est pas étonnant. Selon un sondage TNS Sofres, deux tiers des Français disent n'avoir pas eu de formation économique durant leur scolarité et seul un sur dix avoue lire la presse économique. Les connaissances en la matière sont donc lacunaires : les Français obtiennent une note médiocre de 8,3/20 au petit quizz mis en place par le Conseil pour la diffusion économique (Codice).

Pourtant la crise a placé l'économie au coeur du débat.  Peu de disciplines procurent des sentiments aussi mêlés avec un paradoxe : les Français jugent leurs concitoyens mauvais en économie, mais éprouvent eux-mêmes, paraît-il, une grande curiosité pour cette matière : ça c’est plus difficile à croire. L'économie procure également une grande irritation car elle est souvent perçue comme un savoir détenu par un groupe d'experts parlant d'en haut à une France d'en bas. Du coup, cette discipline génère de la méfiance et le sentiment que toutes les réformes mises en oeuvre nous seront forcément défavorables.

Seuls 35 % des Français déclarent avoir suivi des cours d'économie durant leurs études. Nous sommes extrêmement en retard là-dessus par rapport aux pays anglo-saxons et scandinaves. On le constate dès que l'on parle de réformes, où le débat se situe immédiatement sur le terrain politique, tant sur une question économique, il est toujours plus facile d'avoir une opinion qu'un raisonnement.

Dire que le système éducatif ne joue pas suffisamment son rôle est un doux euphémisme. L’économie est pourtant enseignée à travers la géographie dès la sixième et même avant, et aussi en tant que discipline autonome. Et tout comme l’Education civique, on nous dit ne l’avoir jamais étudiée. Ce n’est malheureusement pas le seul maillon faible de la transmission des connaissances. Mais au-delà, une pédagogie sérieuse doit être possible tout au long de la vie. Elle est nécessaire pour comprendre les réformes douloureuses qui nous attendent. Les faits sont parfois plus têtus que les idées… surtout quand elles sont fausses !

 

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